Ce bonus m'est apparu en rêve, cette nuit, juste après avoir dit à ma sœur que non, je n'écrivais pas de suite à cette fanfiction. Comme quoi tout arrive, pas vrai ?

Enfin, bonne lecture !


Bonus : Feuer Frei !

Nous voilà plusieurs années après la mise en couple de notre héros préféré avec sa fouine préférée, alors que se prépare le plus grand événement de l'année à Poudlard.

Le spectacle de fin d'année.

Hé ouais, pour le coup, McGonagall s'était librement inspirée des traditions moldues pour pondre une activité interclasses qui mettrait à l'épreuve des capacités un peu moins… magiques chez les élèves : l'éloquence, l'écriture, la comédie, mais aussi la musique, la peinture et le chant. Les effets spéciaux les moins dangereux avaient été confiés à Farces pour Sorciers Facétieux©, à l'exception de la pyrotechnie, car la Directrice avait refusé tout net de faire entrer la moindre flammèche (excepté les habituelles bougies volantes) dans son événement scolaire. Surtout si lesdites flammèches étaient l'œuvre d'un Weasley très impliqué dans son travail.

Le thème du spectacle ? La vie de Harry Potter, le héros aux milles visages. Ne riez pas, c'était bel et bien le titre de la pièce.

Comme la politesse et la bienséance le lui dictaient, McGonagall avait invité son ancien élève à assister aux réjouissances, et le pauvre homme avait croulé sous la masse de fans venus lui demander un autographe. Son compagnon, Drago Malefoy, s'y était lui aussi rendu, et ce pour trois raisons bien légitimes.

D'une part, il était avec Harry et Harry était avec lui, donc pas question qu'il aille à une fiesta sans lui ! Surtout que l'invitation mentionnait un vin d'honneur et un buffet. Deuxièmement, la fille de Blaise et Ginny, Honoria, jouait un magyar à pointes sur scène, et comme il était son parrain, Drago ne pouvait décemment pas se faire porter pâle ce soir-là.

Enfin, il tenait d'une source fiable (lui-même) qu'Harry recevait une tonne de courrier de plein de femmes différentes chaque semaine. Il était à 94% sûr qu'elles viendraient en masse pour pouvoir l'observer "en vrai" et n'était pas disposé à les laisser faire sans réagir. Il en avait déjà mordu une, d'ailleurs.

Une fois la menace définitivement écartée, le blond grognon avait été se placer d'autorité à côté de son homme, à l'avant de la salle. Harry occupait la place d'honneur avec Ron et Hermione, dont les enfants participaient eux aussi au spectacle. Rose jouait les metteurs en scène tandis qu'Hugo incarnait un if très maladroit. Aaaah, les joies des spectacles d'élèves…

Avec eux étaient assis Narcissa et Lucius. La mère de Drago avait été intraitable. Puisqu'elle ne pouvait pas avoir de petits-enfants, hé bien elle irait soutenir ceux des autres, na ! Quant à Lucius, il avait droit à une sortie surveillée par mois pour bonne conduite, et le grand blond pouvait depuis son arrivée sentir le souffle d'un auror sur sa nuque. Glauque.

Enfin, les lumières baissèrent et le rideau se souleva, révélant une scène en bois poli couverte d'un faux trottoir et de faux réverbères allumés. Un gars de septième année particulièrement grand et vêtu d'une robe aux couleurs criardes fit son entrée et sortit un genre de briquet argenté, qu'il utilisa pour éteindre les lampadaires. Une musique féerique s'éleva dans les airs tandis qu'un banc de brouillard se déployait dans la salle. Le narrateur expliqua que Dumbledore, le Directeur de Poudlard, venait d'arriver au 4, Privet Drive, et était chargé d'une importante mission : s'assurer que l'Elu rejoigne bien la famille de sa tante.

Drago pouffa. Il n'était peut-être pas nécessaire de stipuler que le gars en question était Dumbledore. La longue barbe blanche était assez parlante, non ? Sans parler du goût douteux de sa tenue. Il allait partager son trait d'esprit avec Harry, mais ce dernier, concentré sur le spectacle, l'ignora totalement. Drago se renfrogna et décida de bouder.

Un chat rayé de noir apparut sur scène et se changea en McGonagall, qui jouait manifestement son propre rôle. Elle discuta avec Dumbledore, puis un side-car en carton plume peint en noir se posa sur la scène avec à son bord un faux Hagrid tenant un faux bébé Harry en plastique. Le tableau s'acheva sur un "Bonne chance, Harry Potter", et Drago crut entendre Harry relâcher d'un coup le souffle qu'il avait retenu sans le vouloir.


La première partie de la soirée passa à toute vitesse, et Drago, ulcéré par l'interprétation de son double de quinze ans, s'ennuyait ferme. Depuis quand était-il aussi odieux avec Harry ? Non, ce mioche n'avait manifestement pas saisi toute la complexité de leur relation, et de toute façon, le faux Harry n'arrivait pas à la cheville du modèle d'origine.

Le premier acte s'acheva avec la fuite inespérée de Sirius Black et l'annonce du Tournoi des Trois Sorciers, et les lumières se rallumèrent pour permettre aux spectateurs de se déplacer sans se péter la gueule.

- Ce spectacle est naze ! déclara Drago, indigné. Non mais vous avez vu l'avorton qui joue mon rôle ? Même le gars qui joue papa est plus classe !

- Je te remercie, gronda Lucius. Je trouve qu'il a un très bon mouvement de cape, digne de Severus. D'ailleurs, lui non plus n'était pas mal, je trouve.

Narcissa se bidonna et prit la parole :

- Je pense que ce que Drago essaie de nous dire, c'est que cette pièce n'est pas assez romantique pour lui.

- Tout à fait ! J'étais déjà amoureux de Harry en première année, et ça ne se voit absolument pas dans le jeu de cet acteur pourri !

- Le fait est que c'est de cette façon que tu me parlais, intervint Harry. Ça se passait peut-être autrement dans ta tête, mais je t'assure que tu étais carrément insultant. En plus, c'est normal que le Drago sur scène soit un "avorton", vu que c'est une fille. Une fille qui chante bien.

Le Gallion mit un moment avant de tomber, mais la famille Malefoy ne fut pas déçue.

- QUO-IIIIII ?! hurla Drago, qui n'avait rien remarqué, mis à part la voix un peu aiguë de son personnage. Une… FILLE ? Qui a fait le casting ? C'est ignoble ! Insultant ! Je vais aller leur dire deux mots !

D'un coup d'œil sombre, Harry lui fit comprendre qu'aller engueuler des gosses sur leurs choix artistiques n'était pas une option, aussi Drago décida-t-il de rester sage. Il n'avait pas envie qu'Harry lui fasse la tête pendant un mois, merci. A la place, il se rendit au petit coin pour évacuer à la fois sa frustration et son litre et demi d'eau de la journée.

Alors qu'il retournait à sa place, il aperçut, à l'arrière de la salle, là où les chaises libres se faisaient plus nombreuses, une tête rousse bien connue ainsi qu'un crâne sombre familier.

- Blaise ? Ginny ? Qu'est-ce que vous foutez au fond de la salle ? s'étonna Drago, faisant sursauter ses amis.

- He bien, une certaine personne a pris un temps fou pour se préparer cet après-midi, expliqua Blaise.

- Oh, j'espère que tu ne parles pas de moi, ajouta Ginny en plissant les yeux en direction de son mari. On ne voit même pas ce qui se passe sur scène, à cause de toi !

- Oh, mais tu ne rates rien, ce spectacle est nul à chier, intervint Drago, qui voulait être de nouveau au centre de l'attention. Figure-toi qu'ils ont donné mon rôle à une fille !

- Oui, bah, il ne faut pas être à deux centimètres des acteurs pour s'en rendre compte, t'as pas entendu les notes aiguës qu'elle nous a balancées ? ricana Blaise.

- Je pensais que c'était un contre-ténor, se justifia Drago entre ses dents. Enfin, Ginny, si tu veux voir Honoria de plus près, je t'offre ma place avec grand plaisir, tant que tu vires les fangirls d'Harry pour moi.

- Deal, acquiesça Ginny en abandonnant sa chaise avec un sale regard noir pour son mari. Amusez-vous bien entre mecs.

Drago n'attendit pas que la place refroidisse pour s'installer près de son meilleur ami.

- Vivement que ça se termine, soupira-t-il, fatigué par le scénario, le casting et même les décors.

- Bon, alors déjà, merci d'avoir fait fuir Ginny, j'ai cru qu'elle ne partirait jamais, fit Blaise en sortant un sac à dos de sous sa chaise.

Interloqué, Drago vit son ami enlever des objets saugrenus du sac, puis soulever un plastique rempli de… paquets de chips. Il les étala sur ses genoux et sur ceux de Drago et en choisit un qu'il ouvrit sans plus attendre. Le blondinet hésita, puis haussa les épaules avant de piquer un paquet à son tour. Ça lui ferait passer le temps.

- Goût… barbecue ? Comment les moldus font-ils pour mettre un barbecue dans un paquet de chips ?

- Ce sont des génies, admit Blaise en portant une lamelle croquante et orange à sa bouche. Ah, tiens, ça recommence.

Les deux amis s'installèrent donc confortablement et assistèrent au début du deuxième acte tout en s'empiffrant de chips comme un geek avec son sandwich jambon-beurre. Ils ricanèrent en voyant le soi-disant Viktor Krum trébucher sur sa cape de Durmstrang et virent à peine une ombre pourvue de cheveux blonds se lever discrètement dans le noir pour rallier les toilettes.

Par contre, ils virent bien la même silhouette repasser à côté d'eux cinq minutes plus tard, puis hésiter à l'idée de retourner s'asseoir à l'avant en emmerdant tout le monde. C'est donc avec son sans-gêne légendaire que Luna Lovegood vint se planter à côté d'eux et se choisit un paquet de chips pour l'entamer sans complexe sous l'œil hagard des deux Serpentard.

- Oh, salut, murmura-t-elle avec un grand sourire.

Les deux hommes, toujours choqués par l'outrecuidance de la marraine d'Honoria, se contentèrent d'acquiescer avec de grands yeux ronds. D'ailleurs, la petite fille venait juste d'entrer sur scène avec son magnifique costume de dragon tueur.

Blaise jeta un œil à l'avant de la salle, poussa un "Ouais, c'est ma fille !" strident, puis se tourna à nouveau vers Luna, pris d'un horrible pressentiment. Elle tenait un paquet de chips… d'un rouge morbide, réalisa-t-il après une minute d'angoisse assourdissante.

- Heu, Luna, tu peux me rendre ce paquet touuuut douuuucement, s'il te plaît ?

Honoria, sur scène, cracha du feu, ou plutôt lança un long foulard orange sur "Harry", qui roula derrière une pierre en mousse pour lui échapper. Luna se tourna vers Blaise avec un sourire et ouvrit la bouche.

- Non- ! s'écria Zabini, faisant sursauter les spectateurs autour de lui.

- Mais bien s-, fit Luna, toujours très aimable.

Le souci, c'est qu'un véritable jet de flammes d'un orange pétant jaillit de sa bouche et arrosa les deux pauvres hommes ainsi qu'une bonne partie des autres rangées de chaises.

- Au feu ! s'écria Drago d'une voix suraiguë en se jetant derrière une colonne pour se mettre à l'abri.

- Mais qu'est-ce qui se…? demanda Luna, provoquant un nouveau jet de feu qui incendia plusieurs bancs et l'immonde chapeau à fleurs d'une sorcière octogénaire.

Et là, d'un coup, ce fut la débandade. Le public se leva d'un bond et courut, paniqué, vers la sortie, tandis que McGonagall et les autres professeurs essayaient de juguler la foule.

Honoria, de son côté, parut ravie d'avoir mis le feu à la salle et se mit même à applaudir comme une petite folle.


- Mais qu'est-ce qui t'a pris, espèce de crétin, de prendre des chips magiques pour une pièce de théâtre scolaire ?! s'emporta Drago pour la dixième fois de la soirée.

- Je ne pouvais pas savoir qu'elle allait les bouffer ! se défendit le métis avec véhémence tout en brandissant un bout de chaise détrempé en direction de son meilleur ami.

- C'est pas pour des cacahuètes si McGo a fait en sorte qu'il n'y ait pas de vrai feu dans la pièce ! hurla Drago en fourrant une banderole à moitié brûlée dans son sac poubelle. Espèce de pyromane !

- Je comptais les ouvrir dehors pendant le feu d'artifice ! rétorqua Blaise sur le même ton en s'emparant d'une raclette pour pousser de l'eau résiduelle vers un soupirail.

Drago posa son sac plein de déchets imbibés de l'eau qui avait servi à éteindre la Grande Salle et se dirigea droit vers son ami pour lui planter un index rageur dans la poitrine.

- On ne mélange pas des chips magiques avec des chips moldus ! C'est dangereux ! vociféra-t-il, hors de lui. En plus, à cause de toi, le buffet a été bouffé par les flammes et Harry s'est barré en me laissant derrière ! Sans parler des verres de champagne qui ont explosé ! Alors okay, ça a mis un terme à ce désastre dramatique, mais tu as foutu ma soirée en l'air !

- Vous allez arrêter de vous engueuler et nettoyer cette salle, oui ou merde ? explosa McGonagall qui les surveillait, appuyée sur une colonne de pierre.

- Mais Professeur, laissez-nous au moins utiliser la magie ! supplia Blaise, atterré par la grandeur de la salle.

- Et laissez-moi partir, je suis innocent ! C'est un coup monté ! renchérit Drago, s'attirant un regard noir de la part de son meilleur ami.

McGonagall choisit de ne pas répondre, mais son air meurtrier les fit déglutir bruyamment. Les deux amis choisirent sagement de se remettre au boulot, histoire d'avoir fini de nettoyer leur bordel avant le lendemain matin…


Et voilà ce qui arrive quand on fait des rêves bizarres…

Review ? ^^