Contes du Quatermaster et de l'Espion


Note d'auteur : Je te souhaite de passer une bonne nouvelle année Louisana ! (Pour ceux qui auraient raté quelques épisodes, voici le sous-titre : ce texte a été écrit pour l'échange du Secret Santa du Collectif NONAME.) Et maintenant, je peux vous faire un aveu à tous : j'ai galéré sa mère. J'ai l'impression d'avoir passé les deux derniers mois à noircir des feuilles et à déchirer des brouillons. J'ai commencé des univers alternatifs, des projets avec des dizaines de chapitres, et ils conduisaient tous au même blocage. Bon, au final, je n'ai pas vraiment galéré pour le texte qui est publié maintenant, ça m'a pris seulement deux jours à écrire, mais avant cela, j'ai commencé et abandonné une bonne dizaine de projets. Si vous le souhaitez, vous n'avez qu'à le demander en review, et je posterai la liste de ces idées à la fin du dernier chapitre de la première partie de ce recueil : Contes des Saisons… comme ça vous pourrez me dire laquelle vous intéresse le plus, et j'essaierai de la dépoussiérer pour la publier à la suite de ce recueil. Je compte déjà écrire et publier quelques histoires mettant en scène Q et James ici.

Bref, j'espère que ce que tu trouveras ici te plaira, Louisana, et Contes des Saisons… devrait être composé d'au moins trois parties.

Crédit couverture : 10kiaoi sur tumblr.


Contes des Saisons... I


Il y avait peu de choses que Q aimait plus qu'une bonne tasse de Earl Grey, qu'elle soit là pour l'aider à se réveiller ou bien juste pour tenir la journée. L'automne était l'une de ces choses. Et, dès les premiers jours de septembre, il se lassait de la chaleur des jours d'été qui n'en finissaient plus de s'étaler sur le mois, et se languissait de l'automne à venir. Il se mettait à attendre le vent froid et les journées de pluie.

Tout le monde ne parlait que des admirables couleurs dont se paraient les feuilles des arbres, et qui donnaient des reflets d'or aux parcs, aux platanes et aux forêts… Q se moquait de ces considérations. La seule chose qui l'intéressait dans les feuilles des arbres en automne, c'était la sensation de marcher dessus. Quand il faisait encore assez sec, il se délectait du son produit par les petits amas de feuilles raidies qui craquaient et crissaient sous ses pas, et, quand l'humidité prenait définitivement le pouvoir, et que les longues journées se passaient à pleuvoir, les petits amas de feuilles se transformaient en une boue glissante. Cela l'amusait toujours de sentir ses chaussures glisser comme sur une patinoire, et, ces jours-là, Q s'arrangeait pour faire un détour entre le MI6 et son appartement pour passer par un parc quelconque.

Vers le milieu de l'automne, quand le froid commençait à se faire dur, il y avait une petite échoppe qui ouvrait devant son immeuble. C'était une simple cabane de bois qui s'installait au milieu d'une petite place, une terrasse éphémère était installée et il y avait quelques tables et chaises pour les passants. Q avait appris à connaître les trois amis qui se relayaient pour tenir l'échoppe ouverte de huit heures du matin à huit heures du soir. Et tôt ou tard, tout le quartier venait y prendre une bonne tasse de chocolat fumante. Il y avait les enfants et ados qui revenaient d'une longue journée de classe et qui dépensaient leur argent de poche là-bas, et un arrêt de bus bien desservi juste au coin, qui desservait l'échoppe en clients. Q pouvait sentir les effluves de chocolat dès qu'il sortait de chez lui, et parfois même quand il ouvrait les fenêtres de son salon.

Dès qu'il le pouvait d'ailleurs, Q arrivait à son département avec un gobelet plein de chocolat chaud, plutôt que de thé. Il n'avait pas tout à fait le même goût selon la personne qui l'avait préparé, mais en général, il était riche, un peu noir et pas trop sucré. Ce chocolat n'avait rien à voir avec celui qu'on pouvait trouver dans les cafés, ou acheter en poudre au magasin. Et, c'était un détail qui ravissait son sens maniaque de la perfection, il n'y avait jamais de lourds amas de chocolat non fondu au fond du gobelet ou de la tasse. Q aimait le déguster quand son rythme de travail le lui permettait, que les affaires du MI6 étaient suffisamment calmes. Malheureusement, la plupart du temps, il l'oubliait à côté de son bureau pendant des heures, jusqu'à ce qu'il soit froid…

Il y avait bien d'autres éléments pour justifier son amour de l'automne. De son appartement, il pouvait entendre le bruit régulier des conversations joyeuses des gens réunis sur la place. En hiver, il faisait un peu trop froid pour que les gens se rassemblent autant, mais le monde semblait toujours un peu plus vivant dans ces moments-là, et bien moins sombre que ce à quoi le quotidien du MI6 l'avait habitué. L'air devenait aussi froid, mais pas au point de devenir mordant et de le contraindre à s'emmitoufler sous des épaisseurs ridicules de pulls et de manteaux. Q aimait aussi la pluie, et sentir les gouttes gelées lui tomber dessus. Il pouvait ensuite avoir une excuse pour se blottir contre les radiateurs brûlants dès qu'il rentrait se mettre au sec. Et enfin, il avait appris à aimer la douceur de l'écharpe en cachemire qu'il enroulait autour de son cou, et qui le caressait agréablement.

À SUIVRE.


Note de fin : Ce texte est aussi une participation aux défis de la Gazette des bonbons aux citrons :

- Thème [826] Chocolat pour le Challenge « Si tu l'oses ».

- Contrainte « Décrire sa saison préférée en utilisant tous les sens sauf la vue. » pour les Petits Prompt à la Pelle.