Auteure : Amanda A Fox
Film : Fantastic Beasts
Couple : Newt Scamander/Credence Barebone
Genre : Tragédie/Romance
Résumé : Après avoir fui l'organisation de Grindelwald et avoir trouvé refuge à Londres chez Newt Scamander et ses amis, Credence Barebone pensait que ce calme et cette nouvelle famille demeureraient. Néanmoins, un rêve particulier le poussa à prendre une décision et à essayer de briser le destin qui lui était destiné.

Petit blabla introductif : Voici une fic post-Crimes of Grindewald, ma première fic sur Les Animaux Fantastiques mais aussi, sur ce couple qui m'a fait fondre. Il est si doux et finalement, si riche en potentiel. J'espère donc que vous aller aimer, et si jamais vous débutez dans ce ship, j'espère vous le faire aimer encore plus !

Cette fic comportera une dizaine de chapitres (peut-être 12/13).

J'ai vu pour la première fois (honte à moi) les Harry Potter i peine deux ans et commencez à véritablement les lire il y a quelques mois, donc j'ai quelques lacunes et malgré mes longues recherches, il peut y avoir des incohérences dans l'univers, je ne sais pas trop comment je m'en suis sortie. Donc j'espère sincèrement ne pas vous froisser !

Allez, sur ce, bonne lecture :)


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Chapitre 1
Beaucoup de souffrance
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La pluie qui se déversait à torrent ne semblait pas vouloir s'arrêter. Au loin, le tonnerre claquait, mais dans la clairière, le son de l'orage paraissait lointain, en réel contraste avec les zébrures du ciel qui éclairaient à plusieurs reprises l'entièreté du panorama.

Un groupe de personnes se tenait de proche en proche, protégé de la pluie par de longues capes noires aux capuchons de la même couleur pour certains, tandis que l'eau de pluie trempait ceux donc la vision n'était pas gâchée par le tissu.

Devant le groupe, se tenait un jeune homme, droit, mais tremblant. Aucune pèlerine ni manteau ne le protégeait du vent, de l'eau et du froid, et ses cheveux courts d'un noir de jais laissaient couler de lourdes gouttes le long de son visage fin. Son souffle était erratique, mais sa main tendue en avant maintenait fermement une baguette au bois noir, et malgré les tremblements de son bras, il pointait du bout de celle-ci un autre homme.

Alors que le premier debout possédait une expression partagée entre incertitude, peur et chagrin, le second était agenouillé à même le sol, genoux pressés contre l'herbe trempée. Ses mains semblaient ligotées derrière son dos, et il rivait un regard clair et parfaitement résigné vers l'autre homme maintenant la baguette vers lui. Un faible sourire vint finalement éclairer le visage pâle de celui aux cheveux clairs et de sa voix craquelée, il parla :

« Fais-le, Credence. Tu dois le faire, tout va bien se passer… »

Au son de sa voix, le brun tressauta, mais il raffermit sa poigne autour de la baguette où ruisselait l'eau. Leurs regards ne se lâchaient pas, l'un ayant capitulé, l'autre instable. Malgré les regards pointés dans leur direction, n'offrant aucune échappatoire, ils étaient plongés dans leur petite bulle. Dans leur monde loin de tout.

« Credence, » répéta l'homme agenouillé en lui offrant un petit sourire triste, l'eau ayant totalement trempé ses cheveux au naturel si farouches. « Il le faut. J'ai confiance en toi. »

Retenant soudain un sanglot, Credence se mordit vivement la lèvre inférieure jusqu'au sang, alors que ses larmes étaient avalées par les gouttes de pluie. Son partenaire sans défense lui faisait face sans peur, sans regret. Mais ses yeux verts autrefois pétillants de vie et de joie allaient le hanter jusqu'à la fin de ses jours.

« Ils ne te laisseront pas mourir… Ma vie arrive à sa fin, et je préfère que ça soit de ta main et non de la leur. »

Secouant lentement la tête comme pour s'échapper d'un maudit rêve, Credence pleura à nouveau, mais sans lâcher la baguette toujours dirigée vers l'homme à ses pieds, restreint dans ses mouvements.

Soudain, il sentit de l'agitation derrière lui. Le vent devint plus fort, l'odeur de brûlé atteint ses narines et la foudre frappa non loin de là, éclairant les yeux à présent chagrinés de Newt Scamander.

« Credence, s'il te plaît… »

Sa voix se brisa au même moment que le cœur de Credence Barebone qui murmura un « je suis tellement désolé » étranglé avant que les hommes en cape noir ne viennent et le pousse à agir.

Puis, ce fut un éclair verdâtre qui vint s'échapper de sa baguette tremblante, celui-ci percutant de plein fouet le corps de Newt Scamander.

O

Au moment où Credence Barebone s'éveillait en sursaut, l'onde de choc qui s'échappa de son corps vint percuter le bureau de sa chambre, renversant pots à crayons et soufflant toutes les feuilles, mais aussi, vint s'écraser contre les cadres photo, sur sa commode et sur les pots des plantes exotiques qu'il faisait pousser ici. Le tout fut éjecté de façon désorganisée avant de retomber lourdement sur le sol dans un fracas assourdissant.

Mais le jeune homme ne se soucia pas tout de suite du bazar qu'il avait apporté à sa chambre. Là, assis et emmêlé dans les chaudes couettes de son lit, il tenta de calmer sa respiration, une main contre son cœur. Ses cheveux coupés courts étaient pourtant ébouriffés et humides de sueur alors que tous les membres de son corps tremblaient de façon irrégulière.

Ce n'était qu'un simple cauchemar, mais cette fois-ci, si précis et proche de la réalité. Il se rappelait de cette odeur de brûlé, de la fraicheur, de la pluie contre son corps et de la détresse immense dans laquelle il avait été. Mais il se força à respirer convenablement en refermant les yeux, tout en faisant le clair dans son esprit.

Il était à Londres, dans la maison appartenant initialement à Newt que ce dernier avait ensorcelé afin de créer une sorte de quartier général, mais aussi, un lieu de confort pour tout le groupe. Tina Goldstein y logeait, avec sa sœur Queenie. Elle et Credence avaient quitté les rangs de Gellert Grindelwald lors d'une bataille, ayant tous deux pu percer à jour les véritables intentions du sorcier.

Jacob Kowalski avait aussi une chambre ici, qu'il partageait avec Queenie. Nagini avait elle aussi habité un temps ici avant de partir rejoindre ses parents en Asie avec qui elle voulait relouer des liens et partager ses derniers jours en tant qu'humaine. Theseus le frère de Newt passait parfois ici et utilisait ce lieu pour tenir des réunions secrètes concernant les directives à prendre contre Grindelwald, ayant peur que le ministère ne soit rempli de taupes. Albus Dumbledore avait lui aussi passé plus d'une fois le pas de cette porte, apportant toujours des objets incongrus et utiles pour l'enseignement de Credence –il avait aussi pu lui affirmer que Grindelwald lui avait menti concernant ses origines-

Mais grâce à tout ça, même s'il ne savait toujours pas qui était précisément ses parents, il avait trouvé une famille. Oui, une famille. Bien qu'elle ne soit pas de sang, ceci n'avait plus aucune importance car les liens fondés étaient forts et lui étaient précieux.

Soudain, on toqua à la porte de sa chambre, et Credence sursauta, la couette tombant sur le sol sans plus de cérémonie.

« Tout va bien, là-dedans ? »

C'était la voix de Tina, et les yeux du brun se braquèrent sur l'horloge accrochée au-dessus de sa porte, espérant ne pas l'avoir réveillé en pleine nuit. Mais il fut soulagé de voir qu'il était presque sept heures, tout le petit monde devait être en train de se lever, et le cauchemar dans lequel avait été Credence avait bouleversé son heure de réveil habituelle.

« Ou-… Oui ! Encore un cauchemar, rien de plus ! » s'exclama donc Credence en sautant hors du lit tout en s'emparant de sa baguette déposée sur la table de nuit.

En quelques coups de baguettes et sans incantation vocale, la magie opéra et la chambre commença à se ranger toute seule.

« Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas ! » ajouta Tina derrière la porte de façon sincère avant que ses bruits de pas ne s'éloignent loin dans le couloir.

Tina et ses amis étaient habitués, et alors qu'au début ils s'inquiétaient de voir Credence perde le contrôle de sa magie quand il avait un sommeil agité, à présent, il ne s'en souciait plus autant que quelques mois auparavant. Après tout, Credence parvenait petit à petit à contrôler l'Obscurus en lui, et les dégâts causés par la perte de contrôle de sa magie devenaient moins terribles. La preuve était qu'au petit matin, Credence n'avait pas brisé les fenêtres de sa chambre contrairement à ce qui s'était produit plusieurs fois à ses débuts.

Ainsi, une fois que tout fut rangé comme à l'origine, et le lit fait, Credence s'habilla et après un bref regard dans le miroir de sa chambre, ouvrit la porte en bois. Le couloir était long et accommodé à la magie pour contenir bien plus de pièces que ce que cette petite maison londonienne pouvait contenir. Les tableaux sur les murs contenaient des personnes animées qui discutaient ou bien restaient dans leur coin à peindre, tandis qu'un portrait de la famille Goldstein était accroché près de la chambre de Tina.

Tout le monde semblait avoir trouvé son nid ici, même si les deux sœurs repartaient parfois pour New York durant des périodes de deux ou trois mois.

Alors qu'il traversait le couloir encore quelque peu sonné par le cauchemar, Credence commença à percevoir des éclats de voix, notamment celle égayée de Queenie ainsi que la radio moldu que Jacob activait le matin très tôt et qui restait allumée un long moment pour que les sorciers puissent eux aussi se tenir informés de l'actualité des no-maj.

« As-tu d'autres questions ? » fit alors la voix de Queenie alors que Credence entrait dans la cuisine ouverte après avoir descendu les marches du salon.

La blonde se trouvait assise sur le canapé face à une table basse, et Newt en face d'elle assis en tailleurs à même le sol à scruter curieusement les cartes divinatoires face cachées placées devant lui. Les deux sorciers étaient déjà habillés, Queenie, coiffée et maquillée avec une précision habituelle, et lorsque le brun s'approcha du plan de travail, là où étaient en train de cuir deux œufs et du bacon sans l'intervention d'un cuisinier, il salua tout le petit monde.

Queenie et Newt quittèrent aussitôt les cartes des yeux pour porter un grand sourire à Credence.

« Bien dormi ? » demandèrent en cœur les deux sorciers avant de se lancer un regard amusé.

Ne souhaitant pas les inquiéter encore une fois, Credence opta pour un petit mensonge et leur assura qu'il avait passé une bonne nuit. Et lorsqu'il s'assit à la table de la cuisine avec son assiette garnie du petit déjeuner, Tina entrait elle aussi en trombe dans la cuisine pour s'installer devant un café bien chaud.

Et la jeune femme comprit au regard fatigué et quelque peu suppliant de Credence qu'il valait mieux ne pas qu'elle mentionne le réveil violent qu'elle avait entendu en passant près de sa chambre.

« Donc, es-tu prêt à ce que je lise ta destinée ? » demanda Queenie à l'adresse de Newt, mains jointes dans l'excitation.

« Je ne suis pas vraiment sûr que… ce jeu de cartes soit très fiable, » tenta Newt avec un petit sourire amusé.

Tina jeta un regard quelque peu exaspéré vers Credence assis en face d'elle à déguster tranquillement son petit déjeuner, et le brun ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire en coin. Queenie était toujours pleine de ressources, et tout le monde était soulagé de l'avoir vu reprendre du poil de la bête.

« Elles ont été ensorcelées par une sorcière on ne peut plus qualifiée, » insista la blonde en hochant lentement la tête. « Mon amie est une vraie génie ! Je t'assure, il y aura au moins quelques points qui seront assurément vrais concernant ton futur. »

« Très bien, dans ce cas, allons-y, » lui fit Newt visiblement un peu mal à l'aise à ce que la jeune femme lui dévoile son potentiel destin.

Du coin des yeux, Credence ne vit pas Jacob et comprit que ce dernier était parti tôt ce matin, à la boulangerie qu'il avait ouverte aussi à Londres, et qui marchait tout aussi bien que celle new-yorkaise.

« Tu as compris, tu vas piocher deux cartes pour chaque catégorie, » reprit Queenie plus lentement avant de lever un index. « Travail, amour et santé, » ajouta-t-elle en énumérant avec le reste de ses doigts.

Les yeux de Credence se glissèrent jusqu'à Newt qui hochait lentement la tête son index tapotant nerveusement le rebord de la table. Tout en mâchant lentement le morceau de viande qu'il avait en bouche, Credence ne le quitta pas des yeux, finalement intrigué par ce jeu.

Jusque-là, on lui avait dit que seuls les voyants et prophètes compétents étaient capables de lire partiellement l'avenir.

« Par quoi veux-tu commencer ? » lui demanda joyeusement Queenie.

« Hum… » réfléchit Newt, seconde main venant gratter son menton pensivement. « J'opterai pour travail. »

Tandis que Newt piochait les cartes sous les directives de Queenie, l'esprit de Credence dériva lentement ailleurs, mais heureux de voir que les matins étaient toujours si animés chez les sorciers, ou du moins, dans cette famille. Il se demanda si lui aussi aimerait être conscient de son futur, de connaître l'exactitude de ses gestes, et des ses potentielles prouesses. Savoir quelles seraient ses futures erreurs, ses futurs échecs, pour peut-être mieux les éviter.

Et puis…

Ses yeux tombèrent ensuite sur Tina qui observait sa sœur et Newt en pleine session de divination avec un certain désespoir, ses deux mains autour de la chaude tasse de café.

Et Tina ? Est-ce que son destin était tout de même lié à celui de Newt ? Il se sentit soudain bien bête de penser à ça, mais lorsqu'il avait appris quelques mois auparavant que la relation amoureuse que Tina et Newt avaient essayé d'entretenir n'avait pas été concluante, il s'était senti attristé pour eux mais aussi… Quelque peu soulagé.

Lorsque Tina reporta son regard vers lui, Credence abaissa aussitôt les yeux, remerciant le ciel ou Merlin, quel qu'il soit, que la cadette Goldstein ne soit pas elle aussi doté du don de Legilimency, ou bien il n'aurait pas été capable de dissimuler plus longtemps ses pensées.

Mais lorsqu'il reporta un regard réservé vers Queenie qui était en train de lire activement le futur d'un Newt un peu perdu, Credence se mordit la lèvre inférieure. Vivant la plupart partie de son temps sous le même toit, la jeune blonde avait très certainement dû avoir entendu plus d'une fois les pensées qu'il pouvait avoir quand il contemplait Newt, travaillait à ses côtés ou bien, simplement quand il le croisait dans les couloirs.

La jeune femme devait très certainement être au courant qu'il en pinçait pour Newt Scamander, et ce, depuis les premiers jours après sa fuite du groupe de Grindelwald. Mais étrangement, il fut moins gêné que ce qu'il aurait dû être à une époque quand il ne savait pas les sorciers aussi ouverts d'esprit. Aimer un autre homme n'était pas aussi tabou que chez les moldus, et Credence s'était senti si soulagé à cette idée, même s'il avait mis un peu de temps à assimiler l'information.

« Amour ou santé ? » interrogea alors Queenie, ce qui sortit Credence de sa rêverie.

« Santé ? » proposa Newt en arquant un sourcil avant de se tourner vers la table de la cuisine où se trouvaient Credence et Tina. « Vous avez entendu ? Apparemment mon nom sera mentionné dans les programmes scolaire, » ajouta-t-il donc, enjoué.

Visiblement, il s'était prêté au jeu.

« J'ai cru entendre que tu finiras sans un sou aussi, » lui répondit Tina avec un petit sourire moqueur.

« L'argent ne fait pas le bonheur, voyons, » coupa Queenie en fronçant les sourcils avant de sourire à nouveau plus grandement à sa nouvelle victime. « Très bien, va pour la santé. »

Alors que Queenie mélangeait à nouveau les cartes devant elle, Tina se levait pour récupérer l'un des croissants encore tièdes qu'avait mis au four Jacob pour la petite bande avant de partir, et elle se pressa pensivement dos contre le plan de travail, regardant sa sœur et Newt en pleine concentration.

« Je t'en prie, tu peux piocher deux cartes, » l'invita la cadette des Goldstein d'un geste de la main.

Newt parut un instant étudier du regard les cartes faces cachées, puis se pencha pour récupérer celle la plus excentrée à gauche. De sa position, Credence remarqua que la porte brilla d'une lueur argentée quand les doigts du magizoologiste rencontrèrent le papier de la carte. Queenie récupéra ensuite les deux cartes choisies par Newt, et retourna la première au centre de la table en poussant toutes les autres.

De sa position, bien que Newt pouvait voir l'entièreté de la carte représentant la tête d'un homme entourée de plusieurs fils dorés sans jamais le toucher, il n'avait pas la moindre idée de ce que ça pouvait vouloir dire.

« Newt, un choix sera pris te concernant de près ou de loin, prise par une autre personne, » dit-elle pensivement.

« C'est un peu vague cette histoire, » fit Tina dans son coin en déposant la tasse vide dans l'évier.

Queenie leva la tête vers sa sœur ainée et lui fit les gros yeux.

« Et… C'est tout ? Pour cette carte ? » tenta Newt qui tendit une main en avant dans l'optique de voir la carte de plus près.

Mais la blonde tapa sa main avant même que ses doigts n'eurent rencontré la carte et sous la surprise, Newt la retira aussitôt.

« N'y touche plus, je te l'ai dit, ça pourrait rompre le sortilège, » lui expliqua Queenie avant de s'emparer de la seconde carte choisie par Newt qui n'avait pas été encore dévoilée. « Eh oui, ne t'en fais pas, souvent, c'est deux à deux que les cartes fonctionnent. »

Hochant prestement la tête, Newt baissa ensuite les yeux vers Pickett qui semblait sortir d'un long sommeil, ce dernier s'extirpant lourdement de la poche de sa veste de costume impeccablement repassée par Credence qui avait été de corvée de lavage en ce début de semaine. Le petit animal tituba quelque peu avant de se percher sur l'épaule de Newt et scruter lui aussi curieusement le jeu.

Au même moment, Queenie retournait la seconde carte et la plaça près de celle à la tête enveloppée de fils dorés. Cette fois-ci, un corps était brièvement dessiné, de la tête aux pieds, mais derrière, recouvrant presque l'entièreté de la surface, était estompé la forme d'un crâne humain.

« Oh, » fit simplement Queenie alors que Newt arquait un sourcil.

Malgré le fait qu'elle trouvait ce jeu terriblement ridicule et irréel, Tina tendit la tête vers la table basse, ses mains toujours sous le robinet déversant de son eau chaude.

« J'ai beau ne pas y connaître grand-chose en matière divinatoire, » lâcha Newt plus lentement. « Je doute que ça soit une bonne nouvelle. »

Cette fois-ci, ce fut à Credence de tendre l'oreille, tout en terminant pensivement son assiette d'œuf.

« Eh bien, ça indiquerait que… Ce choix te sera néfaste, » lui fit lentement Queenie en tentant un regard de réconfort vers son ami dont le visage s'était décomposé. « Mais, tu sais, ça ne concerne pas que la mort. Cette carte est liée à tout autre événement un peu négatif, » reprit-elle donc plus vivement. « Peut-être vas-tu simplement te casser une jambe parce que le choix de Tina a été de ne pas déblayer la neige devant chez nous. »

Tina plissa aussitôt les yeux à cette pique, cette dernière s'étant rapprochée de la table basse maintenant qu'elle était prête, manteau sous le bras.

« Regarde par toi-même, c'est si propre que tu pourrais même lécher le sol, » l'avertit sa sœur ainée en désignant d'un mouvement du menton la fenêtre derrière eux qui s'ouvrait sur le panorama enneigé de la rue.

Mais Newt rit jaune, pas si convaincu que cela. Lui qui pensait ne pas se préoccuper de son avenir même s'il apprenait quelques bribes de ce dernier, se voyait à ne pas en être très fier. Il se tripotait nerveusement les doigts alors que les deux sœurs disputaient du déblayage de la neige qui était devenu un sujet de conversation récurrent depuis qu'il s'était mis à neiger dès début décembre.

« Allons plutôt voir du côté de l'amour ! » s'exclama soudain Queenie en se retournant vivement vers Newt qui sursauta, s'étant perdu dans ses pensées en observant la douce neige blanche derrière la vitre.

« Est-ce réellement nécessaire ? » murmura Newt en détournant rapidement les yeux.

Il ignora le petit sourire victorieux de Queenie qui avait très certainement dû lire ses pensées à la seconde où il avait tenté de les dissimuler derrière un calcul de l'heure à laquelle il devrait aller rendre visite aux Diricrawls pour nettoyer leur habitat avant que les petits n'aillent se coucher.

« Évidemment ! Il me tarde d'en savoir un peu plus sur toi, Newt, » ajouta-t-elle l'air de rien, comme si elle ne possédait pas un don puissant en Legilimency.

« Queenie, on va finir par être en retard… » intervint Tina en tapant du pied.

« Deux minutes, » fit-elle sans se préoccuper des propos de sa sœur.

Alors que Newt piochait à nouveau deux cartes, le visage un peu rouge, Credence s'était figé dans son geste, la dernière bouchée de ses œufs dans sa bouche, fourchette entre ses dents. Tina quant à elle, se retourna vers lui en poussant un soupir de frustration, mais un sourire naquit rapidement sur ses lèvres en apercevant Credence perdu dans ses pensées à observer Newt qui tendait les cartes à Queenie.

« Es-tu prêt ? » lui demanda Queenie au grand sourire, maintenant fermement les deux cartes dans ses mains délicates.

« Je-… Je suppose qu'un autre tirage n'est pas possible ? » lui demanda Newt en se raclant la gorge, se sentant épié par le don de Queenie qui dévorait ses pensées.

Queenie lui offrit un rapide clin d'œil et Newt déglutit alors que Tina s'impatientait près de la porte de la cuisine-salon. Inconsciemment, Newt détourna un instant les yeux vers Credence et croisa le regard du brun qui abaissa aussitôt la tête vers son assiette pour réunir activement les morceaux de pain à l'aide de sa fourchette.

Tina observa ce bref échange et s'apprêta à dire quelque chose quand le sourire de Queenie s'évanouit à nouveau, ce qui attisa la curiosité de la brunette et Newt. Elle venait de poser ses yeux sur la première carte, sans l'avoir tout de suite déposé au milieu, ce qui était d'autant plus inquiétant.

« Je vais… finir seul mais heureux au milieu de mes bêtes ? » proposa Newt sans trop d'espoir, troublé par l'attitude complexée de la blonde en face de lui.

« Non, tu-… » Queenie se racla la gorge pour ensuite déposer la carte face découverte sur la table. « Ce n'est pas à interpréter au pied de la lettre, hein ? La divination est toujours très délicate. »

Tina qui s'était rapprochée de la table basse et Newt, se penchèrent vers la carte, curieux. Il s'agissait d'un corps à nouveau dessiné entièrement dans la carte, et un segment électrique irradiait l'être humain dessiné. Credence de son côté, avait coupé son souffle, ses deux poings pressés contre la table, tête tournée vers le petit groupe visiblement mal à l'aise.

« Et qu'est-ce que ça signifie ? » la poussa Newt sans lâcher des yeux la carte de divination où l'éclair brillait à la lueur des lumières de la pièce.

« Beaucoup… Beaucoup de souffrance, » déclara Queenie, penaude.


Voici donc le tout premier chapitre d'un projet tout nouveau. J'ai donc pris quelques libertés tout en essayant de rester cohérente dans l'univers, et j'espère que cela vous a plu.

Dites-le moi, donnez moi votre avis, ou quelques conseils si vous en avez !

Dites-moi surtout si c'est une bonne idée et si ça vous plairait une suite car je crois avoir pas mal d'idées :)

Ciaou !