22. Quand le monde ne s'arrête pas.

Les yeux de Kirua s'écarquillèrent. Sa bouche s'ouvrit en grand. Il eut envie d'appeler Gon, mais il fut incapable de parler. Il resta debout une seconde, peut-être deux. Une éternité. Comme si le temps s'était figé le temps d'un instant. Puis, ses jambes cédèrent et il s'écroula. Gon le rattrapa avant qu'il ne tombe par terre.

- Kirua !

Il eut beau frapper ses joues et l'appeler, Kirua ne réagit pas.

- Kirua, répond s'il te plaît.

Gon prit sa main et la serra. Elle était froide. Kirua avait toujours les mains froides. Des larmes commencèrent à dégouliner des yeux de Gon.

- Tu n'es pas mort hein ?

Il serra fort ses doigts :

- Tu vas te réveiller hein ?

Irumi tenta de s'approcher de son petit frère en l'appelant :

- Kiru…

Mais Gon lui jeta un regard furieux et lui hurla dessus :

- Ne t'approche pas !

Irumi s'arrêta. Gon embrassa les joues de Kirua et murmura :

- Ouvre les yeux, allez, s'il te plaît Kirua, ouvre les yeux.

Les larmes ne voulaient pas s'arrêter, elles dégringolaient comme des torrents, et Kirua resta immobile dans ses bras. Le regard de Gon commença à s'éteindre. Quelque chose en lui était en train de se briser, de s'émietter. Tout ça c'était sa faute, sa faute à lui. Parce qu'il avait fait le malin, parce qu'il avait cru pouvoir aider Kirua, rester et vivre avec lui, parce qu'il pensait que tout était terminé. Il n'avait pas été assez sur ses gardes, il avait été trop sûr de lui, et Kirua s'était sacrifié pour lui. C'était sa faute, c'était sa faute, c'était sa faute. Il poussa un cri inhumain.

Aruka sortit de sa cachette et devint Nanika quand elle arriva auprès de Gon, Kirua et Irumi. Elle ne comprit pas ce qu'il s'était passé, mais elle saisit assez vite la situation. Nanika se jeta sur Irumi et Gon ne l'empêcha pas. Il n'avait plus conscience de ce qu'il se passait autour, il était comme parti, alors que la douleur se diluait en lui comme un poison. L'arme que tenait Irumi tomba sur le sol. Nanika voulu la ramasser, mais Gon tendit la main et l'attrapa. Il n'était pas vraiment conscient de son geste, il agissait plus par automatisme, alors que tout en lui paraissait s'éteindre. Il pointa Irumi avec. Qu'est-ce qu'il avait à perdre maintenant ?

Il n'appuya pas sur la détente pourtant. Parce que Nanika se mit devant lui. Elle ne voulait pas défendre Irumi, elle voulait simplement que Gon ne fasse pas cette bêtise.

- Ne fais pas ça.

La main de Gon trembla et Nanika se rapprocha :

- Ne gâche pas ta vie pour lui.

L'arme s'échappa des mains de Gon et il baissa la tête vers Kirua qui avait toujours les yeux fermés. Sa vie était déjà gâchée maintenant. Sa vie venait de perdre tout son sens.

Nanika, cette fois-ci, ramassa le pistolet et menaça Irumi avec :

- Va-t-en ou je tire.

Irumi savait qu'elle ne plaisantait pas. Il pouvait tenter de la provoquer, mais Nanika tirerait. Peut-être qu'elle ne savait pas bien viser, mais elle viderait son chargeur sur lui s'il le fallait.

- Pars ! Cria-t-elle.

Irumi fit demi-tour et s'éloigna. Gon releva la tête :

- Non, fit-il. Non !

Il était prêt à poursuivre et tuer Irumi, à venger Kirua, à se venger lui-même. Mais Nanika se tourna vers lui et s'accroupit vers Kirua.

- Ne le laisse pas partir, cracha Gon.

- Je le laisse partir maintenant, parce qu'on doit s'occuper de Kirua d'abord.

- Ne le laisse pas partir ! Cria Gon tout en fureur et en désespoir.

Nanika secoua la tête :

- On doit d'abord s'occuper de Kirua, répéta-t-elle.

Gon resserra son bras valide autour du garçon. Il tremblait. Il pleurait. Il était vide et enragé en même temps. Complètement perdu. Il voulait courir après Irumi et le tuer. Il ne voulait pas lâcher Kirua.

Nanika lui demanda :

- Tu as ton portable ?

Gon le sortit de sa poche et lui donna. C'est elle qui appela les secours.

Gon n'avait jamais imaginer, ni penser que Kirua pourrait mourir. Pas une seule fois l'idée lui avait traversé l'esprit. Pas même quand sa propre vie avait été en danger. Pas même quand il avait compris que les Zoldik était capable de le mettre dans un hélicoptère piégé pour se débarrasser de lui. Dans sa tête, il sauverait Kirua et celui-ci pourrait vivre librement. Pour lui, l'option « Kirua meurt » n'existait tout simplement pas. En même temps, Gon n'avait que treize ans. Il ne connaissait pas sa mère, il n'avait jamais vécu avec son père, il avait été élevé par sa tante et n'avait jamais connu la mort d'un proche, c'était donc difficile pour lui d'imaginer un événement si dur. D'autant plus que Kirua se prenant une balle et s'écroulant dans ses bras était un choc, un épisode plutôt traumatisant.

Gon en faisait des cauchemars la nuit, il entendait le coup de feu, il voyait Kirua s'écrouler, il revivait la scène et des fois elle était pire. Des cadavres s'ajoutaient, du sang aussi. Il se réveillait en sursaut, dégoulinant de transpiration et haletant. Il n'arrivait jamais à se rendormir.

Mito voyait les cernes qui se creusaient sous les yeux de son neveu, mais celui-ci semblait tenir bon. Il mangeait bien, il lui souriait, il s'occupait d'Aruka comme un parfait grand frère, il faisait convenablement ses corvées. Elle le connaissait assez bien pour voir la défaillance, ses moments de fatigue, comme les instants où il paraissait s'arrêter de fonctionner. Gon prenait sur lui, il restait fort malgré tout, mais des fois son regard paraissait s'éteindre pendant un instant.

Il ne parlait jamais de ce qu'il s'était passé, c'était un peu comme s'il ne s'en souvenait pas. Des hurlements de l'ambulance, des pompiers, des médecins, il avait tout vécu en état de choc et ne s'était pas réveillé tout de suite. On lui avait plâtré le bras, des policiers avaient écouté son témoignage et celui de Nanika. Tout avait été comme un mélange de sons et de couleurs et Gon était incapable de mettre des mots dessus.

Depuis, Gon faisait des cauchemars, se retournait sans cesse comme s'il était suivit par Irumi alors que celui-ci avait été interpellé et arrêté par la police, enfermé dans l'attente de son procès. Gon sursautait quand une porte claquait, et sentait parfois les larmes lui monter aux yeux.

La maison lui paraissait silencieuse sans Kirua. C'était étrange parce que Gon avait vécu plus de temps sans lui qu'avec lui, mais maintenant qu'il n'était plus là, tout semblait vide. Aruka était moins souriante, moins gaie, elle donnait l'impression d'être devenue une petite ombre silencieuse. Elle s'accrochait beaucoup à Gon et il ne lui refusait pas son affection. Aruka suivait Gon un peu partout, et les larmes lui montaient aux yeux s'il se séparait d'elle trop longtemps. Alors Gon la prenait dans ses bras, ou lui faisait un large sourire pour la consoler, jouait avec elle ou lui occupait l'esprit en l'emmenant dehors ou en lui proposant de cuisiner quelque chose avec lui. Il prenait énormément soin d'elle, comme Kirua aurait voulu qu'il le fasse, et parce qu'il l'adorait. Sans oublier qu'elle était aussi une bouée pour lui.

Le plus dur pour Gon c'était de voir que le temps ne s'était pas arrêté. Les jours défilaient. Un jour sa tante lui dit qu'ils devaient préparer la rentrée. La sienne et celle d'Aruka. Acheter des affaires, préparer les sacs. Ça paraissait irréaliste pour Gon. Il avait envie de demander « pourquoi on fait tout ça ? Ça n'a plus de sens ». Pourtant quand l'école reprit, Gotô vint les chercher lui et Aruka et ils se retrouvèrent tous les deux au collège. Kanaria était venue elle aussi, et elle descendit la première de la voiture.

- Je vous l'ai déjà dit, mais vous n'êtes pas obligé de venir nous chercher, fit Gon à Gotô.

- Je pense que c'est ce que monsieur Kirua voudrait.

- Il ne peut même pas vous payer.

- Ça n'a guère d'importance, je tiens à vous conduire vous et sa petite sœur à l'école. Et partout ailleurs. Ce n'est pas la peine de me demander d'arrêter.

Gon n'insista pas. Il prit la main d'Aruka et ils sortirent tous les deux de la voiture devant le collège. Normalement, Aruka aurait dû rentrer un jour plus tôt que Gon, pour lui permettre de s'habituer à la sixième, mais comme elle n'était jamais allée à l'école et au vu des récents événements, Gon avait préféré qu'ils y aillent ensemble en même temps.

- Ça va ? Demanda-t-il à Aruka.

Elle hocha la tête.

- Je ne pourrai pas être avec toi en classe, la prévint Gon pour la dix millième fois.

- Ça va, assura-t-elle. Je sais que tu seras pas loin. Et je suis contente d'aller au collège, comme mon grand-frère.

Gon lui sourit et lui tapota les cheveux :

- Tu es courageuse.

Aruka acquiesça, l'air déterminé. À la sonnerie, Gon l'accompagna jusqu'à sa classe et la laissa rentrer toute seule, faire la connaissance de ses nouveaux camarades. Gon se sentit vraiment comme un parent qui abandonne son enfant. Il eut du mal à rejoindre sa propre classe et arriva en retard à son premier cours.

La journée fut incroyablement banale, mais Kirua manqua à Gon encore plus que tous les jours d'avant. Il avait l'impression de le voir et de l'entendre à côté de lui, alors que c'était Retsu qui était assise à sa place. Gon ne cessait de soupirer, d'avoir l'esprit ailleurs et Retsu remarqua bien que Gon n'était plus tout à fait le même. Quelque chose s'était brisé en lui, éteint. Il donnait le change, il se montrait fort, il tentait d'écouter les cours et d'écrire, mais il paraissait ailleurs, loin. Sans doute près de Kirua.

Retsu connaissait à peu près les événements pour les avoir lus dans les journaux. Kirua s'était fait tirer dessus. Quand elle l'avait su, elle n'avait même pas pu contacter Gon, pour montrer qu'elle était là pour lui. Et maintenant qu'elle avait son ami à côté d'elle, elle ne savait pas comment en parler sans lui faire mal. Alors pendant la pause, elle se contenta de poser sa main sur son bras et de lui dire :

- Je suis là, si tu as besoin, si je peux faire quelque chose, n'importe quoi.

Gon lui sourit et lui demanda :

- Tu serais libre ce soir ?

- Si je peux appeler mes parents pour les prévenir, oui je pense.

Gon lui tendit son portable.

- Appelle-les alors, j'aimerais que tu viennes avec moi.

Retsu s'exécuta.

Le midi, Gon présenta Aruka à Retsu. La plus jeune sourit à Retsu de toutes ses dents, attrapa sa main et la salua.

- C'est vraiment la petite sœur de Kirua ? Demanda Retsu. Elle est plus polie que lui.

Ses paroles jetèrent un froid et Retsu se mit à rougir et à bafouiller.

- Je suis désolé ! Ce n'est pas ce que je voulais dire… Je… Pardon.

Gon lui tapota l'épaule gentiment :

- Ce n'est rien, dit-il, tu as parfaitement raison. Aruka est carrément plus polie que Kirua.

Ils allèrent manger tous ensemble. Aruka bava devant les beignets au chocolat et Kanaria lui donna le sien.

- Merci Kanaria !

Retsu le garda pour elle, mais même si elle était plus polie que son grand frère, Aruka était tout aussi gourmande.

- Comment ça se passe dans ta classe ? Lui demanda Gon.

Aruka avala le morceau qu'elle avait dans la bouche avant de répondre :

- Ça va bien.

- Tu as un peu discuté avec les gens ?

Aruka hocha la tête.

- Ils ont demandé si j'étais riche parce que je m'appelais Aruka Zoldik. Et j'ai dit que non j'étais pas riche et que je vivais dans une petite maison avec toi et Mito. Alors on a parlé d'autres choses.

- Et les cours, tu as compris ?

- Oui. Même si j'étais enfermé, on me donnait beaucoup de livres à lire et à étudier, alors je comprends.

- Si tu as besoin d'aide, tu peux me demander, fit Gon.

Aruka acquiesça en souriant et recommença à manger. Le reste du repas fut assez silencieux, même s'ils étaient à une table de quatre et que toutes les chaises étaient prises, il y avait comme un vide au milieu, et c'était difficile d'en faire abstraction.

À la fin de la journée, Gon, Kanaria, Aruka et Retsu montèrent tous ensemble dans la voiture. Gotô n'eut pas besoin de demander où ils voulaient aller, il le savait déjà. Cela faisait des jours qu'il emmenait Gon et Aruka au même endroit, et il savait que même s'ils avaient commencé l'école, ils auraient quand même envie d'y retourner. Retsu se sentait nerveuse, elle avait bien une idée d'où ils allaient, mais elle ne savait pas vraiment ce qu'elle pourrait y faire pour aider Gon.

Gotô se gara sur le parking et tous descendirent de la voiture, même l'homme. Gon prit la main d'Aruka, c'était une manière de lui donner de la force et de s'en donner aussi. Retsu se triturait les doigts en avançant et Gon lui donna un petit coup d'épaule pour l'encourager :

- Ça va aller, lui dit-il, ne t'inquiète pas.

Elle regarda ses yeux et son sourire, et elle se sentit un peu rassurée. Un peu seulement. Son stress remonta en flèche quand Gon poussa la porte de la chambre d'hôpital et qu'elle se retrouva face au lit où était allongé Kirua. Il ne paraissait pas mort, mais il ne semblait pas vivant non plus. Il était connecté à une machine, il avait des tuyaux dans les bras, apparemment il respirait. Gon l'attrapa par les épaules pour la pousser devant le lit :

- Kirua, je t'ai emmené Retsu ! Annonça-t-il.

Retsu murmura :

- Salut Kirua.

Ce qui avait sauvé Kirua, c'était le stupide cadeau de Gon. Ce pin's chat que Kirua portait toujours avec lui, c'était ça qui avait empêché la balle d'entrer directement dans le cœur. Elle avait été déviée et n'avait pas atteint d'organe vitale. Mais malgré ça, Kirua était dans le coma et semblait ne pas vouloir se réveiller. Gon se disait qu'il devait être fatigué, à cause de sa famille, qu'il avait besoin de prendre beaucoup de repos pour le moment, mais qu'il finirait par ouvrir les yeux. Les médecins, eux, préféraient ne pas se prononcer.

Depuis, Gon venait voir Kirua tous les jours. Il lui apportait des sucreries, il prenait sa main, il discutait pendant des heures. Il laissait Aruka lui parler également. Il attendait que Kirua revienne. Le plus dur, ça avait été de laisser les Zoldik voir Kirua. Gon s'était battu avec eux, il n'avait pas voulu les laisser approcher de la chambre, il se fichait que Kirua soit le fils de Silva et Kikyô. Pour Gon, tout ça c'était leur faute. Il avait aussi peur qu'ils soient là pour faire du mal à Kirua, l'achever, se débarrasser de lui une bonne fois pour toute.

- C'est de toi qu'on veut se débarrasser, s'était agacé Silva, pas de notre fils.

- Si vous le laissiez vivre la vie qu'il a envie, il ne serait pas dans ce lit d'hôpital, avait rétorqué violemment Gon.

Les parents de Kirua avaient quand même pu entrer dans la pièce où dormait leur fils, mais Gon était resté avec eux tout du long. Il les avait empêchés de toucher Kirua ou de trop s'approcher de lui. Il avait grincé des dents tout le long de la visite et bouilli devant les inepties qu'ils racontaient.

- J'espère que tu vas vite te réveiller Kiru, avait dit sa mère, je suis sûre qu'après cette épreuve tu comprendras que le mieux c'est de rentrer à la maison.

- Si tu n'avais pas été si désobéissant, rien de tout ça ne serait arrivé, que ça te serve de leçon, avait surenchérit son père.

Ces deux-là ne devaient pas savoir ce qu'était l'empathie.

- Avec des paroles pareilles, il n'est pas près de se réveiller, avait marmonné Gon.

Ils avaient fini par décréter que ça ne servait à rien de parler à quelqu'un qui ne pouvait pas les entendre, et qu'ils reviendraient quand Kirua serait réveillé. Gon s'était senti soulagé quand les Zoldik étaient partis, et s'était rapproché de Kirua pour prendre sa main et avait murmuré pour plaisanter :

- C'est bon, tu peux arrêter de faire semblant de dormir, tes parents sont partis.

Mais Kirua n'avait pas ouvert les yeux.

Retsu n'avait pas été à l'aise les premières minutes, mais maintenant, elle se laissait aller à jouer aux cartes et manger des bonbons avec Gon, Aruka et Kanaria. Ils posaient les cartes sur les jambes de Kirua sans aucune gêne, ils rigolaient fort et s'amusaient. Gotô s'était assis plus loin et lisait un livre. C'était un peu comme si Kirua n'était pas dans le coma, mais qu'il participait à la partie. Gon espérait que les cris, les rires, l'odeur des bonbons, donnerait à Kirua l'envie de se réveiller. Ils restèrent ainsi pas mal de temps, jusqu'à ce qu'il soit tard et que Retsu doive vraiment rentrer chez elle.

- Raccompagnez tout le monde, dit Gon à Gotô, je vais rester ici encore un peu. Je rentrerai à pied.

Personne n'insista pour qu'il vienne avec eux, ils savaient tous à quel point Gon était têtu. Quand tout le monde sortit de la chambre, le silence s'installa et Gon se retourna vers Kirua. Il prit sa main dans la sienne, entremêla leurs doigts. Gon portait toujours la bague que Kirua lui avait offerte, il ne l'enlevait jamais, même pas pour dormir. Il avait dû la changer de doigt, parce qu'Irumi lui avait cassé le bras gauche, mais elle était toujours là.

- Qu'est-ce que tu attends pour te réveiller Kirua ? Que mon bras guérisse ? Il est bientôt guéri, on m'enlève bientôt le plâtre, alors dépêche-toi d'ouvrir les yeux.

Kirua n'eut aucune réaction mais Gon continua de lui parler. Il discuta de Retsu qui était venu exprès pour lui, de sa petite sœur qui avait fait son entrée au collège, de Gotô qui tenait encore à les conduire, de Kanaria qui retournait à l'école avec lui.

- Tu as déjà manqué un jour, fit Gon. C'est ça ton plan ? Tu as décidé de sécher les cours. C'est plutôt efficace je le reconnais. Mais ne crois pas que je vais te laisser t'en sortir comme ça, je prends des notes exprès pour toi et quand tu vas te réveiller je vais te forcer à tout réviser et à faire tous les exercices que tu manqueras. Alors plus tu tarderas à ouvrir les yeux et plus tu auras de travail. Tu devrais donc te dépêcher !

Quand Gon eut fini de raconter tout ce qui lui passait par la tête, il resta un moment de silencieux pour observer Kirua. Celui-ci gardait obstinément les yeux fermés, respirait tout doucement et avec des tuyaux dans le nez. Gon avait tenté de l'embrasser sur la bouche, pour faire comme dans les contes, mais ça n'avait pas vraiment été efficace. Il ne savait pas ce qui pourrait réveiller Kirua, il espérait juste que celui-ci ouvrirait bientôt les yeux.

- Tu me manques, souffla-t-il.

Il se pencha vers lui et embrassa son front.

- Reviens vite, s'il te plaît.

Trois mois passèrent. Gon se fit retirer son plâtre. Aruka s'adapta au collège et commença à se faire des amis de son âge. Kirua restait obstinément dans le coma. La vie continuait, personne ne s'arrêtait même si Kirua s'était arrêté. Le voir endormi tous les jours pesait de plus en plus sur Gon qui ne savait pas quoi faire pour le réveiller. Il l'avait supplié, il lui avait ordonné, il lui avait crié dessus, il avait pleuré, il avait ri, il lui avait mordu la main. En vain.

Le procès d'Irumi commença sans Kirua. Et il fut difficile. Gon était témoin avec Aruka et ils se firent malmener. L'avocat d'Irumi les rabaissa sans cesse. Il réussit à faire passer Gon pour un pauvre garçon qui avait manipulé Kirua Zoldik afin de lui voler sa fortune. Il avança pour preuve que Kirua lui avait payé un portable mais avait aussi acheté toute une colline pour lui. Que Gon ne se gênait pas de continuer à utiliser Gotô l'intendant de la famille pour se déplacer. Selon l'avocat, Gon s'était même introduit chez les Zoldik afin de les importuner et avait emmené de force Kirua avec lui.

- Il était évident que Kirua Zoldik avait été manipulé par ce garçon et n'était pas dans son état normal. Irumi a seulement tenté de protéger et sauver son petit frère de ces manigances. Cela a hélas mal tourné.

Gon s'en étouffait de colère. Il avait envie de hurler que tout ça n'était qu'un tissu de mensonge. Que la famille Zoldik enfermait leur fils et l'enchaînait pour le faire fouetter, et qu'il n'avait jamais manipulé Kirua. Il se leva pour crier, mais on l'empêcha de parler et on le fit se rassoir. La seule chose qui le calma ce fut quand on lui dit que passer pour un fou colérique ne jouerait pas en sa faveur. Alors il réussit à se taire et à ronger son frein.

Ce fut encore plus dur quand l'avocat s'en prit à Aruka et Nanika. Il invalida son témoignage en disant que la jeune fille était folle et souffrait d'un dédoublement de la personnalité qui rendait ses propos complètement faux. Aussi fut-elle à peine écoutée.

Pire encore, quand Irumi témoigna, il eut le culot de dire que Gon s'était servi de son petit frère comme d'un bouclier, le faisant passer pour un moins que rien alors que c'était lui qui avait tiré. Il réussissait à manipuler l'assistance pour se faire passer pour la victime alors qu'il était le coupable.

Gon en tremblait. Quand le procès se termina pour la journée, le garçon ne trouva rien d'autre à faire que prendre la petite sœur de Kirua avec lui, la soulevant dans ses bras, et de courir à l'hôpital. Ce n'était pas Aruka qui était avec lui, c'était Nanika et elle était à la fois furieuse et sous le choc. Elle se cramponnait à Gon et il l'entendit murmurer qu'elle allait tuer Irumi.

- Ne fais pas ça, murmura-t-il.

- Tu étais le premier à vouloir le tuer.

- Mais Kirua est vivant, et je ne veux pas que sa petite sœur finisse en prison, dit-il.

- Tu protèges Aruka ? Demanda Nanika.

- Je vous protège toutes les deux, répondit Gon.

Une fois à l'hôpital, il déposa Nanika sur le sol et ils entrèrent ensemble dans la chambre de Kirua. Gon prit la main de l'endormi et s'assit sur une chaise en face du lit, avant de laisser tomber sa tête près de Kirua. Il se sentait furieux et épuisé à la fois. Nanika s'installa sur un autre siège. Ils restèrent silencieux tous les deux un long moment. Ni l'un ni l'autre n'avait envie de parler du procès, ou même de s'en souvenir. Ils se demandaient comment tout ça finirait. Si Irumi était finalement relâché, qu'est-ce qui l'empêcherait de finir ce qu'il avait commencé ? Gon avait peur pour Kirua. Il poussa un long soupir. Pourquoi est-ce que ça se passait aussi mal ? Gon avait cru naïvement que les méchants étaient punis au final, mais il avait l'impression que ça ne se passait pas vraiment comme ça.

- Réveille-toi Kirua, marmonna-t-il.

Comme si ça allait marcher cette fois-ci alors que les neuf mille autres fois ça n'avait pas été le cas. Gon sentit les larmes de cette mauvaise journée couler sur ses joues.

- J'ai besoin de toi, souffla-t-il.

Le silence de Kirua l'acheva.

Gon ferma les yeux. Et si Kirua ne se réveillait jamais ? Et s'il restait couché là pendant des années et des années et qu'il finissait par mourir sur ce lit ? Gon était resté optimiste pendant tout ce temps, mais après la journée qu'il venait de passer, il ne savait plus. Quelque chose en lui lui intimait de se secouer, de reprendre les rênes, de ne pas s'apitoyer, mais la fatigue prenait le dessus.

Quand il rouvrit enfin les yeux, il faisait nuit. Gon se frotta le visage et se leva. Aruka était endormi sur le siège, et sans la réveiller, il la mit sur son dos. Il faisait sombre mais Gon se déplaça aisément jusqu'à la porte, qu'il ouvrit pour sortir.

Kirua avait du mal à sortir du sommeil. Il se réveillait mais se sentait lourd comme le plomb. Il sentait la main chaude de Gon dans la sienne, il entendait ses paroles mais il n'arrivait pas à bouger. Quand Gon relâcha ses doigts, il voulut les retenir et réussit à bouger mais trop tard. Il l'entendit partir et il ouvrit enfin les yeux. Mais Gon ne le voyait pas, il ouvrait la porte pour s'en aller. Alors dans un souffle parfaitement inaudible, Kirua l'appela :

- Gon.

Ce n'était pas un cri, ce n'était rien, à peine un soupir dans le silence. Mais Gon s'arrêta. Peut-être qu'il n'avait pas vraiment entendu, peut-être que c'était juste le désir de voir Kirua réveillé, peut-être que c'était simplement l'instinct mais il retourna dans la chambre pour vérifier. Il vit les yeux de Kirua cligner et posa Aruka sur le sol doucement, la réveillant dans le même temps. Elle se tint debout l'air fatigué alors que Gon attrapait à nouveau la main de Kirua :

- Kirua, tu es réveillé !

Aruka ne fut plus ensommeillée du tout. Elle se jeta au cou de Kirua en s'écriant :

- Grand frère !

Cela permis à Kirua de se sentir moins engourdit, et il leur sourit.

- Désolé, murmura-t-il. Apparemment j'ai dormi longtemps.

Gon hocha la tête et relâcha sa main, uniquement pour lui aussi l'entourer de ses bras.

- Tu m'as manqué, dit-il.

Kirua réussit à bouger ses bras et il posa ses mains sur le dos de sa petite sœur et de Gon.

- Je suis là, assura-t-il.

Kirua ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé, et il ne savait pas non plus combien de temps il avait dormi, mais il sentait qu'il devait les rassurer. Comme Gon l'avait fait quand Kirua avait eu peur qu'il monte dans un hélicoptère piégé.

Aruka et Gon ne rentrèrent pas cette nuit-là. Ils restèrent avec Kirua.

Bizarrement, les jours qui suivirent, le procès fut bien plus supportable. L'avocat pouvait bien blablater autant qu'il voulait, Kirua et Aruka ne pensaient qu'à Kirua. Celui-ci mit du temps à remettre les choses en place dans sa tête, mais il se souvint suffisamment de ce qu'il s'était passé pour être appelé à témoigner. Kirua eut des propos très dur en parlant de sa famille, et décrivit Irumi comme un psychopathe.

- Quand ils ont quelqu'un sur leur chemin, ils s'en débarrassent. Ils ont essayé de me fiancer de force et n'étaient pas content que je fasse mes propres choix.

Il décrivit ensuite les événements. Comment Irumi avait frappé Gon avant de sortir une arme et de lui tirer dessus. Comment, lui-même, Kirua s'était mis devant Gon pour le protéger.

Peut-être que son témoignage ne suffirait pas pour faire inculper Irumi, dont l'avocat avait si bien saboté le procès, d'autant plus que celui-ci réussit à détourner ses mots. Le faisant passer pour blessé, pour manipulé également, pour un enfant qui voulait simplement se rebeller. Mais Kirua rassura Gon en lui disant que même si Irumi s'en sortait, il ne prendrait pas le risque d'aller en prison tout de suite après en s'en prenant à eux. Ça irait. Gon voulut bien le croire.

Kirua retourna au collège. Les élèves le saluèrent avec joie, on le félicita comme s'il avait accompli un autre exploit que celui de se réveiller du coma. Il comprit assez vite que malgré les cours qu'il avait loupé, ce n'était pas suffisant pour qu'il soit en retard. Gon souriait comme un idiot, jusqu'aux oreilles, incapable d'arrêter malgré les remontrances des profs et de Kirua lui-même qui lui demandait de se calmer. Mais c'était impossible. Impossible aussi d'écouter les cours, alors que les yeux de Gon ne voulaient pas quitter Kirua.

- Arrête de me fixer, c'est gênant.

- Mais je t'aime !

Kirua se leva si brutalement, que sa chaise tomba par terre, faisant un boucan terrible.

- Mais tais-toi ! Cria-t-il

Et Gon rigola, pas discrètement.

Ils écopèrent tous les deux de deux heures de colle. Gon ne fut jamais aussi heureux de se retrouver collé.

Les parents de Kirua cherchèrent à le rencontrer, mais il refusa de les voir et quand ils insistèrent, il leur fit comprendre que les menaces qu'il avait proféré à leur égard étaient toujours d'actualité. Ils finirent donc par leur laisser tranquille, non sans essayer de le culpabiliser d'abord « as-tu pensé à ton petit frère à qui tu manques ? » ou bien « que va devenir la famille sans toi ?» ou encore « comment oses-tu te retourner contre nous et contre ce pauvre Irumi ?». Ce n'était pas très crédible et Kirua n'y prêta pas attention. Il se contenta de leur tourner le dos et espéra ne pas les revoir de sitôt. Quand bien même ils étaient ses parents, Kirua aspirait à la liberté. Et puis Gon, Aruka et Mito étaient sa vraie famille pour lui.

Finalement, le procès déboucha sur une condamnation. Irumi passerait vingt ans en prison. Son avocat avait fait de son mieux, mais les jurés avaient préféré croire le témoignage des enfants. Gon en éprouva un fort soulagement, heureusement Irumi ne s'en était pas sorti aussi facilement.

La vie reprit son cours. Et cette fois-ci, il n'y eut plus de nuages à l'horizon. Les principaux problèmes de Gon concernaient surtout ses notes, et ceux de Kirua c'était quand il se retrouvait de corvée de nettoyage de toilettes. Aruka s'accrochait à ses deux grands frères mais petit à petit, elle réussissait aussi à se détacher d'eux, surtout au collège où elle commençait même à aller manger avec d'autres copains, copines. Ça faisait bizarre à Kirua de voir sa petite sœur élargir ses connaissances, mais ça lui faisait plaisir aussi. Elle s'épanouissait, elle était libre d'aller où elle voulait et de vivre sa vie. C'était ce qu'il désirait pour elle. Ils fêtèrent Noël tous ensemble et même Gotô et Kanaria furent invités.

Les trois enfants s'étaient amusés à faire toutes les décorations et la maison semblait briller sous toutes les guirlandes accrochées partout.

Gon, Kirua et Aruka s'empiffrèrent de bûches, ils s'offrirent tous des cadeaux, ils rirent et s'amusèrent. Ce Noël fut à l'image des jours qui passèrent ensuite.

Heureux.

xxx

Gon était en train de faire un plan de voyage dans sa chambre, quand Kirua entra dans la pièce. Il venait de finir de nettoyer toute la maison et il s'approcha de son petit-ami et pencha la tête sur ses notes :

- Tu vas vraiment partir pour le rechercher ?

- Oui, c'était mes projets depuis le début.

- Tu sais que ta tante n'arrête pas de pleurer depuis que tu as annoncé que tu partais vraiment ?

- Je sais. Mais je reviendrai.

- Je comprends que ce soit si important pour toi de retrouver ton père, mais peut-être qu'il n'a pas envie de te voir lui, ça expliquerait qu'il n'ait jamais donné de nouvelles tu vois.

- Ça reste mon père et je veux le rencontrer.

- Pour lui dire quoi ?

Gon regarda Kirua et sourit :

- Pour lui parler de toi bien sûr !

Kirua avait beau avoir dix-huit ans depuis peu, il sentit quand même ses joues chauffer. Gon ajouta :

- D'ailleurs j'ai quelque chose à te demander.

- Quoi ?

- Je veux que tu viennes avec moi.

- Vraiment ?

- Bien sûr ! Je te l'ai toujours dit. Que je voulais qu'on y aille ensemble. Comme ça, je pourrai te présenter directement.

- Et ensuite ?

Gon se leva et appuya son front sur celui de Kirua :

- Ensuite on revient ici et on se marie.

Il fallut beaucoup de self contrôle à Kirua pour ne pas devenir rouge écrevisse.

C'est ce qu'ils firent. Tous les deux partirent à la recherche de Ging Freecs, en suivant le récit de ses exploits. Ils écrivirent à Aruka, Mito, Retsu, Kanaria et Gotô. Ils voyagèrent deux ans et virent pas mal le monde. Si Gon n'était pas apparu dans la vie de Kirua, celui-ci n'aurait jamais pu se sentir aussi libre, vivre sa vie ainsi, et voir le monde comme il le désirait. Il n'aurait fait que des voyages d'affaires, pour ne parler qu'à des gens importants, et serait resté enfermé chez lui derrière des barrières, des chiens et des intendants. Gon avait bouleversé sa vie en tous sens, et il était la plus belle chose qui lui soit arrivé.

Quand ils rencontrèrent enfin Ging, celui-ci se montra polie, il leur parla des endroits où il avait vécu, des choses qu'il avait vues, il partagea un peu de sa vie avec eux, mais pas de son amour. Il n'avait jamais été un père, il n'en serait jamais un, mais Gon le savait déjà et ne lui en tint pas rigueur. Il avait pu le rejoindre, le rencontrer, et lui présenter la personne qu'il aimait le plus au monde. C'était tout ce qui comptait.

Alors ils rentrèrent.

Kirua ouvrit une boutique de bonbons et de pâtisseries comme il l'avait rêvé, Gon décida de travailler à ses côtés. Aruka continua ses études, elle avait décidé de devenir assistante sociale afin d'aider les familles et surtout les enfants qui en avaient besoin. Retsu était devenu marionnettiste et animait des spectacles, Kanaria faisait des études de droit pour devenir avocate et tenter de défendre ceux qui en avaient réellement besoin. Gotô avait pris deux ans de vacances et en avait profité pour aider Mito dans toutes ses corvées. Désormais, il redevenait le chauffeur de Kirua.

Kirua mit dix plombes à se décider. Ça faisait au moins deux heures qu'il tournait dans le magasin et que la pauvre vendeuse le conseillait, mais il ne cessait de changer d'avis et n'était jamais d'accord avec rien. Il finit par partir du magasin sans rien acheter en se traitant d'idiot, puis il revint et finit par se décider pour deux anneaux assez simples.

Gon avait parlé si facilement de mariage, mais Kirua était persuadé qu'il avait oublié depuis le temps. Peut-être même qu'il ne voulait plus ? Ils s'aimaient toujours, cela n'avait jamais changé. Kirua n'avait jamais éprouvé des sentiments pour personne d'autre et Gon avait crié sur tous les toits qu'il l'aimait, partout où ils étaient allés. C'était même la première chose qu'il avait dit à Ging : « je te présente Kirua, la personne que j'aime le plus au monde ».

N'empêche que Kirua hésitait.

Il se trouvait ridicule.

Il avait DEJA offert une bague à Gon, en plus.

Kirua s'arrêta pour jeter les alliances à la poubelle.

Puis il fit demi-tour et les récupéra.

La boîte pesait dans sa poche mais il n'avait pas le courage de la donner à Gon. Il allait travailler le matin, la journée passait, il se couchait le soir aux côtés de Gon, et puis il s'endormait et il n'avait toujours rien fait. C'était vraiment stupide. De quoi il avait peur ? Que Gon lui rit au nez ? Impossible. D'avoir l'air complètement ridicule ? Sans doute. De ce que ça signifiait ? Peut-être un peu. Est-ce que Gon voudrait ? Et s'il disait non ?

Et si Gon réalisait soudainement qu'il n'avait pas du tout envie de passer toute sa vie avec quelqu'un comme Kirua ?

Pire que tout, comble de la bouffonnerie, Kirua s'entraînait devant son miroir. Puis il s'arrêtait en se rendant compte de ce qu'il était en train de faire.

Finalement après beaucoup de tergiversions, il eut une occasion pour faire sa demande. Gon avait préparé un gâteau pour lui :

- J'ai essayé quelque chose en me disant que ça te plairait et si ça te plaît, on pourrait le vendre. Il y a beaucoup de chocolat.

- Ça te plaît vraiment de travailler avec moi ? Interrogea Kirua en bavant devant la pâtisserie.

Gon hocha la tête.

- Mon objectif a toujours été de retrouver mon père, alors maintenant, je suis simplement heureux d'être à tes côtés.

Kirua cacha son visage derrière ses mains. Comment se faisait-il qu'après tout ce temps, il n'était toujours pas habitué ? Gon lui sourit et attendit qu'il dévore le gâteau. Ce que Kirua ne tarda pas à faire. Quand il eut fini de manger, il leva ses yeux émerveillés vers Gon :

- C'était super bon. T'a vraiment fait ça tout seul ?

- J'ai un peu demandé de l'aide à tante Mito, admit-il.

Kirua sourit. Il s'essuya doucement la bouche. C'était peut-être à cause du chocolat, mais Kirua trouva enfin le courage de sortir la boîte de sa poche. Il la jeta à Gon en disant l'air nonchalant :

- Tiens, c'est pour toi.

Gon sut ce que c'était sans l'ouvrir. Son cœur s'emballa.

Il finit par prendre l'alliance avec un sourire et Kirua ajouta :

- Ça remplacera la bague hideuse que tu as au doigt.

- Elle n'est pas hideuse !

- Elle n'a même plus de couleur tellement tu la portée.

- Elle est remplie de souvenir.

- Ben maintenant tu pourras utiliser la nouvelle pour y mettre tes souvenirs.

Kirua vit Gon rougir, hocher la tête, et sourire jusqu'aux étoiles.

- Alors maintenant, on est encore plus fiancé, conclue Gon.

Kirua s'approcha de lui après lui avoir dit « oui », et l'embrassa.

Fin.

L'autatrice : et voilà, la fic est terminé. J'espère que cette fin vous convient. J'ai aimé imaginer cette fic et ça me fait bizarre de me dire que c'est fini maintenant. N'hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez.