Salutation !

J'avais déjà dit plus d'une fois que j'avais un autre x-over avec Harry Potter en préparation... eh bien voici le premier chapitre. je pense que cette histoire dépassera largement le niveau de War Mage et Hogwart niveau qualité. Pourquoi ? Parce que déjà, je trouve moi-même que l'histoire est moins bancal, et ensuite, parce que j'ai prit en compte mes défauts des deux autres pour essayer de produire un travail plus correct avec celle-ci. vous êtes donc juge du résultat.

Je veux aussi remercier Mai96 qui a fait la correction de cette histoire et Misstykata qui a suivi en avant-première l'écriture des chapitres et que je fais encore chier avec.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et j'attends vos retours.

Disclamer :One Piece et Harry Potter ne sont pas à moi. si c'était le cas, je me serais déjà payé un château en Espagne, au chaud sous le soleil. Même chose si je touchais un rond de mes écris. Mon unique revenue est la joie que procure la moindre de vos reviews !


L'enfant de six ans était assis dans les escaliers, écoutant les cris et les suppliques venant du salon avec le ton moqueur et féroce d'une femme. Il savait qu'il devrait être au lit à cette heure-ci, mais il n'arrivait pas à dormir.

Il avait peur.

Pas pour lui, mais pour sa mère.

Parce que presque tous les soirs de la semaine, sa mère travaillait. Et quand elle travaillait, il savait qu'il y avait une chance qu'elle ne revienne jamais. Même s'il savait qu'elle était forte, cette crainte lui tiraillait l'estomac.

Si elle partait, il serait seul.

Il n'avait qu'elle.

Dans le noir, il attrapa le chat de la famille quand la femelle passa à proximité et la serra dans ses bras. La féline se laissa faire, se contentant de ronronner doucement pour rassurer le petit bout d'homme.

Une porte s'ouvrit et Harry vit des silhouettes quitter le salon vers la sortie de l'appartement, se redressant seulement en voyant la dernière personne. Quand il constata que celle-ci refermer la porte sans sortir, il poussa un soupir de soulagement.

- Tu n'es pas au lit, vilain petit bonhomme, nota la femme avec amusement et aucune surprise.

Le petit garçon cacha ses rougeurs dans la fourrure du chat alors que des lucioles de feu vert se propageaient dans l'escalier, dévoilant le petit garnement. La belle brune en bas monta les marches et hissa aisément le gamin dans ses bras.

Deux orbes argentées regardèrent avec attendrissement et amour les émeraudes timides de l'enfant.

- Je sors pas ce soir, mon chaton. Maman reste avec toi. Tu n'as pas à avoir peur, Harry.

Le garçonnet enlaça sa mère en réponse, gardant toujours le chat contre lui.

- Allez, lâche la brave Mangetsu, elle doit en avoir marre que tu la prennes pour ton doudou.

Sur ces mots, la jeune femme déposa par terre le chat et remonta le reste des marches qui les séparaient de l'étage.

- Je peux dormir avec toi ce soir ? demanda le petit Harry.

La brune s'arrêta et regarda le garçon qui s'était blottit contre son épaule.

- Harry. Tu es un Portgas, un D. Tu dois être fort, ok ?

- Mhmh.

- Tu peux dormir avec moi, mais faut vraiment que tu changes cette habitude, vilain garçon.

- Oui maman !

Le sourire du garçon valait tout l'or du monde.

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Ace avait accepté sa mort. Il avait accepté ses crimes et sa sentence.

Pourtant, se voir offrir une mission pour une seconde chance, ce n'était pas au programme de sa vie dans le monde des morts.

Il y avait eu cette voix.

Il ne savait pas si c'était un homme ou une femme qui parlait, mais la voix lui avait offert cette chance. Il devait juste prendre possession du corps d'une femme quand elle passerait l'arme à gauche. C'était tout ce qu'il savait.

Rien de plus, rien de moins.

Ça ne l'avait pas aidé des masses et surtout… il était un homme, donc, prendre la place d'une femme ?!

Puis, la femme en question était morte.

Et elle était apparue devant lui.

Une rousse, certainement de son âge, avec des yeux d'un vert brillant, tels deux émeraudes.

Elle avait pleuré.

Pleuré pour un fils qu'elle laissait derrière, seul, dans un monde dangereux.

Un premier-né pour qui elle avait donné sa vie.

Un orphelin.

C'était tout ce qu'il avait fallu pour qu'Ace accepte en comprenant pourquoi il avait rencontré cette femme. C'était le corps de cette femme qu'il allait habiter désormais. Et il le ferait parce qu'il n'était pas question de laisser derrière un orphelin. Il avait souri à la femme, lui disant qu'il prendrait soin de l'enfant avant de lui serrer la main.

Son sourire immense qui le forçait à fermer les yeux.

Ce sourire de D. qui disait que tout irait pour le mieux.

Les larmes de soulagement et le sourire de la rousse furent ses derniers souvenirs de la mort, avant qu'il ne soit face à un homme en cape et capuche noir qui le menaçait avec un bout de bois.

Avec une voix sifflante ressemblant presque à celle d'un serpent, l'individu lui avait posé une question, mais il n'avait strictement rien compris à celle-ci. Le pirate avait juste senti la mort et le sang autour de cet homme et sut qu'il était une menace. C'était tout ce qu'il fallait pour qu'il agisse et que l'homme entre en combustion spontanée de part des flammes du commandant, le tout sous le regard d'un bambin qu'il protégeait de sa carrure.

Il avait ensuite pris l'enfant dans le berceau derrière lui, avant de fuir en ne faisant qu'une brève pause pour sauver la dépouille d'un homme (qui devait être le père du gamin et avoir perdu la vie en essayant de le protéger) du début d'incendie qui rongeait la maison où ils étaient.

C'est ainsi que Harry James Potter avait rencontré Portgas D. Ace.

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Ace avait couru longtemps dans la neige tombante. Bien assez longtemps pour qu'elle cesse de fondre à son contact. L'enfant dans ses bras avait arrêter de pleurer depuis un moment, ce qui avait grandement soulagé le pirate en fuite. Ce fut avec un miracle qu'un abri à l'abandon se présenta à leurs yeux, offrant un refuge pour une durée indéterminée aux deux fuyards, qui avaient dû quitter le patelin précédent où ils s'étaient rencontrés.

La porte fermée derrière eux, Ace s'adossa au mur pour reprendre son souffle et baissa les yeux sur l'enfant assoupi contre sa poitrine…

Et ferma les yeux en jurant mentalement en réalisant le relief assez nouveau à ce niveau, comprenant l'origine de la gêne éprouvée dans sa course.

Ok, il habitait bien désormais le corps d'une femme.

Le pirate se laissa glisser contre le mur humide, l'enfant contre lui et remarqua une alliance à son doigt. Avec une douleur sourde au cœur en sachant que s'il n'avait pas joué au con, il en aurait eu une aussi, il la retira et l'observa. A l'intérieur, des romaji lui sautèrent aux yeux.

- J. P. to L. E. ?

Quelque chose lui disait que des problèmes de langues étaient à prévoir pour cette seconde chance.

Avec un soupir, il rangea l'alliance dans la poche du pantalon du corps qu'il habitait et passa une main dans la coupe folle de l'enfant endormi.

- Je vais m'occuper de toi, Koneko-chan. Quoiqu'il arrive. Même si je sais rien de toi, je te laisserai pas tout seul. Être seul est la pire chose qui puisse arriver, je le sais d'expérience.

Et il déposa un baiser sur le front de l'enfant.

Même s'il avait pris le corps d'une femme, il n'était pas cette femme. Il y avait plutôt eu une fusion, faisant de ce qu'avait été le corps de Lily Potter ce qu'aurait été Ace s'il était né femme, en prenant pour base ce qui était déjà là. Et bizarrement, la Mort lui avait laissé ses compétences et ses pouvoirs. Des années d'entraînements de dégénéré n'avaient donc pas disparu. Pourquoi le feu du mera mera était-il toujours là ? C'était une bonne question mais c'était un cadeau utile.

Outre le plus gros choc de l'idée qu'elle avait perdu son costume trois pièces pour se retrouver avec une poitrine plus que gênante, il y avait des problèmes plus immédiats.

Elle ne savait pas où elle était, baragouinait dans la langue locale (cela ressemblait fort au dialecte qu'utilisait les nobles de Goa entre eux et que Sabo avait voulu leur apprendre quand ils étaient encore tous les trois), était sans le sou et elle avait un enfant d'un an dans ses bagages.

Et surtout, aucune réelle compétence ne s'apparentait pas au crime.

Alors, elle avait fait la seule chose qu'elle faisait depuis qu'elle était enfant : voler. Objets, nourritures, vêtements. Elle passa l'hiver et le printemps à survivre ainsi avec l'enfant.

Ses premiers vols, outre les vivres, avaient été des vêtements et des produits d'hygiènes. Et de l'eau. Beaucoup d'eau. Même si ici, les animaux à chasser étaient aux abonnés absents, et la nourriture très surveillée, elle pouvait toujours sauter un repas pour le bien de l'enfant. Mais l'eau était une donnée essentielle.

La poitrine bandée pour qu'elle ne la dérange pas, elle était vêtue d'une hoodie avec la capuche sur le crâne et l'enfant était accroché à elle par une longue étoffe très solide. Ace marchait en ville, cherchant une nouvelle cible à voler, remontant avec précaution la fermeture de sa hoodie pour protéger l'enfant de la pluie. Tout le monde détournait le regard en la voyant passer et ça l'arrangeait énormément. Qu'on la prenne pour une sans-abri ou ce qu'on voulait. Ils ne seraient pas très loin de la vérité, et de toute façon, elle avait été appelée par des dénominations bien pire[eb1] dans le passé. Et surtout, ça réduisait les risques qu'on puisse la désigner avec précision si jamais on cherchait un coupable pour des vols dans les environs.

Le regard de la voleuse tomba sur une édition de journal jauni par le temps. Les informations, même par les images et les quelques mots qu'elle commençait à comprendre, étaient toujours bonnes à prendre. Elle s'accroupit pour le ramasser, sans jamais écarter son bras de là où le poussin était accroché à elle sous son vêtement. La pirate sentit ses sourcils décollés sur son front. Des images qui bougent, elle n'en avait encore jamais vues sur un journal, dans le coin. De la couleur, oui, mais du mouvement, non. Très bizarre, mais elle avait vu plus étrange.

Elle fronça les sourcils en reconnaissant sur la photo le visage de l'homme mort qu'elle avait sorti de l'incendie. Avec à proximité, le visage souriant d'une femme rousse et l'enfant qu'elle avait récupéré. La légende donnait des noms, aussi. En se basant sur la logique et l'alliance qu'elle gardait toujours au fond de sa poche, Ace parvint à déduire que l'homme mort était James le corps, dans lequel elle vivait, était celui de Lily… et que l'enfant dans ses bras était Harry.

Elle écarta un peu le tissu de son vêtement pour voir le poussin somnolant contre elle avec une peluche qu'elle avait récupérée pour lui.

- Harry ?

L'enfant releva la tête avec curiosité.

- Mama ?

- Rendors-toi chaton.

Bon, elle avait le prénom de l'enfant.

Elle se pinça les lèvres pour se retenir d'avoir une réaction au « mama » du bambin. Elle… elle était incertaine. L'appelait-il comme ça parce qu'elle vivait dans le corps de sa mère ou parce qu'elle s'occupait de lui ? En attendant, sa fierté masculine déjà bien amochée en prenait un sacré coup. Elle rapporta son attention sur le journal, le scannant pour essayer d'avoir d'autres informations sur l'enfant et sa famille. Elle présuma que « Potter » devait être le nom de famille du trio, et nota les mots « disparition » et « recherche » qu'elle parvenait à comprendre. Pas besoin de s'appeler Vegapunk pour saisir qu'une chasse à l'homme était lancée pour retrouver le bébé. Mais elle avait fait une promesse et laisser l'enfant partir serait la rompre. Elle trouva autre chose d'intéressant dans l'article, qui, en le comparant à la date d'édition du journal, lui apprit que le poussin contre elle aurait bientôt deux ans.

- Tu commences à être un grand garçon, dis-moi, Harry-chan.

Ne trouvant plus rien d'intéressant, le papier termina dans une poubelle à proximité et elle reprit sa route.

Quand elle fut capable de prononcer des phrases simples même si grammaticalement incorrect, loin de son vocabulaire incertain quelque part entre l'anglais et sa langue natale, qu'elle baragouinait en débarquant ici (celle-ci existait ici, puisqu'elle avait déjà trouvé un restaurant avec des kanji sur la devanture qui, ô miracle, servait des sushis et du saké), elle commença à faire des crimes plus lourds qui rapportaient plus.

Une balade dans les beaux quartiers et ceux les plus malfamés était ce qu'il fallait pour mettre au point un plan sur comment avoir plus d'argent, plus facilement. La nuit, quand Harry dormait, elle visitait des maisons qu'elle avait repérées le jour grâce au comportement de leurs propriétaires, pour revendre le lendemain son butin. Des années de galères à Goa et sur la Grand Line lui avaient enseignées à négocier avec des hommes aux doigts crochus. L'observation de leurs comportements, de leurs mots et de leurs regards lui disait l'écart entre le prix qu'on lui offrait pour ses biens mal acquis et leur véritable valeur, lui permettant de négocier en conséquence.

Avec cet arrivage d'argent, de plus en plus conséquent, Ace prit la décision de terminer avec le squat et de passer à un logement un peu plus légal quand Harry eut deux ans et demi.

Légal, mais pas de beaucoup.

Insalubre, minuscule et sale, avec un prix bien trop haut pour sa valeur

Ace avait failli tuer le bailleur quand il lui avait dit que si c'était trop haut pour elle, elle pouvait toujours payer en nature. Les dents qu'il perdit ce jour-là firent baisser de moitié le loyer.

Elle aurait pu chercher ailleurs, mais à chaque fois, on lui demandait des papiers, un bulletin de paie et bien d'autres choses qu'elle n'avait pas. Elle n'avait aucune existence légale en ce monde et elle doutait même que Gap ait fait quoique ce soit dans le sien. C'était pour cela qu'elle avait dû se résoudre à la galère dans ce trou à rat, au voisinage problématique pour un enfant en bas âge, parce que le bailleur acceptait n'importe qui, du moment que l'argent continuait d'arriver.

Les choses changèrent dramatiquement quand Harry entra en cours préparatoire.

Pour une raison absurde, d'après certains.

Mais ça n'était pas passé pour Ace.

Une femme à l'allure de cheval avait insulté son enfant, le traitant en pestiféré devant tous les parents à la sortie de l'école. Cette malade avait dit au petit garçon, qui ne l'avait jamais vu avant, qu'il aurait dû mourir avec ses parents, qu'il était un monstre, une anormalité, un bon à rien.

Ace avait passé la nuit à consoler son fils et à lui raconter les grandes lignes de son adoption (promesse à la mère du petit qu'elle prendrait soin de lui sans parler de sa mort ou autre) puisque par les paroles de cette femme, il venait d'apprendre que celle qu'il appelait « maman » n'était pas la femme qui l'avait mis au monde (même si techniquement parlant, le corps était celui de Lily Potter, Ace ne faisait que l'habiter et elle doutait qu'elle le conserverait si elle devait retourner à la Grand Line, chose qu'elle espérait). Elle lui avait d'ailleurs donné l'alliance de sa mère, et le garçon prit pour habitude de porter à son cou en souvenir.

Par la suite, Ace avait décidé de frapper. D'apprendre le respect à cette grognasse qui avait fait du mal à son enfant en osant proférer des paroles aussi monstrueuses.

Et pour ça, il ne lui avait suffi que d'un nom.

Pétunia Dursley.

Avec ça, elle avait réussi à trouver son adresse et faire tomber le malheur sur cette femme odieuse.

Deux fois par mois, elle cambriolait la maison, n'hésitant pas à laisser destruction et vandalisme sur son passage. Elle trouva d'ailleurs particulièrement drôle de taguer à la bombe un gros pénis sur la façade de la baraque si propre et si parfaite.

La police ne pouvait rien faire, malgré les plaintes du lourdaud qui servait de mari. « Ace ne laissait aucun indice et les quelques flics en factions finissaient tous assommés on ne savait comment. Aussi utiles que des lunettes à un aveugle. Pire encore ! Leurs armes de services disparaissaient avec les munitions, réapparaissant, pour certaines, quelques mois plus tard entre les mains de truands qui les avaient apparemment achetées sur le marché noir ! Au bout de la huitième visite nocturne, Vernon avait décidé de prendre l'affaire en main et de s'acheter un fusil pour accueillir le voleur qui s'acharnait sur sa famille. Quelle ne fut pas sa surprise de se réveiller le matin, attaché à sa chaise en sous-vêtement, son fusil et les balles disparus, assis au beau milieu d'un salon encore une fois cambriolé.

Ainsi, le couple tenta de déménager, de s'éloigner autant que le travail de Vernon le permettait, mais Ace les trouvait toujours, allant jusqu'à les narguer avec des petits mots du genre « bien essayé » ou « la nouvelle décoration est merdique, l'ancienne était mieux ».

Ce qu'elle n'avait pas prévu mais qui pourtant, était logique, c'était que cet acharnement attirerait l'attention. Certes, les Dursley étaient pour le coup ostracisés par crainte que cela attire la poisse sur ceux en relation avec eux, mais les rumeurs firent leur chemin, attirant l'attention de la presse.

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- Pourquoi tu continues maman ? demanda Harry un matin après un nouveau cambriolage chez les Dursley de sa mère.

- Parce que s'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est qu'on dise à un enfant qu'il ne devrait pas exister et qu'il devrait mourir. C'est tout.

- Pourquoi ?

- On en reparlera quand tu seras plus grand.

- Tu dis toujours ça !

- Parce que tu es trop petit pour comprendre, chaton.

- Je suis pas petit !

Ace cessa de compter les billets qu'elle s'était faits avec sa prise de la veille au soir et se pencha vers son fils qui finissait son petit-déjeuner, assis par terre dans leur micro cuisine qui était déjà surchargés avec un lavabo rouillé et un frigo vieux comme le monde, sans parler de la micro plaque électrique dans un coin. Une fois le nez juste devant le visage de son fils, elle eut une moue triste en penchant la tête sur le côté.

- Tu veux plus être mon bébé ?

- Si ! Mais je suis un grand !

Ace ne pouvait que rire et recevoir avec joie son enfant dans les bras.

Parce que oui, il n'était plus question d'un gosse qu'elle avait ramassé pour lui empêcher l'orphelinat, c'était devenue son fils. Un simple sourire de l'enfant lui faisait chaud au cœur et le voir grandir dans un environnement aussi insalubre et dangereux lui mettait les nerfs en boules.

Elle aurait voulu offrir à cet enfant une meilleure vie, mais elle ne pouvait compenser que par son affection.

Il lui arrivait d'avoir des crises de fou-rires en songeant à la tête de Marco si elle débarquait en lui disant « coucou chéri, tu es papa ». Oyaji aurait été très heureux. Malheureusement, ce genre de pensées la ramenaient à son incertitude sur ce qui restait de l'équipage et du monde dans lequel elle vivait auparavant. Elle n'avait pas la moindre foutu d'idée d'où commencer à chercher pour savoir où elle pourrait trouver un moyen de rentrer, sans compter qu'elle ne pouvait se permettre de se détourner de ce qu'elle faisait si elle voulait pouvoir assurer un semblant de vie pour Harry. Ok, elle se faisait du souci pour son équipage et son frère, mais elle n'était pas irresponsable au point de tourner le dos à l'enfant qu'elle avait fait sien.

C'était avec ces mêmes idées en tête qu'elle alla cambrioler pour la seconde fois du mois la baraque des Dursley qui étaient partis en vacances chez de la famille durant l'été. Elle laissa ses chaussures sur le trottoir et pénétra pied-nus dans la propriété.

Machinalement, elle enjamba les systèmes d'alarmes installés dans le jardin bien trop propre de Pétunia, se faisant une note mentale d'y mettre en partant un peu de folie, avant d'arriver jusqu'à la maison. Elle fit fondre le système de sécurité de la porte de derrière avec nonchalance avant de crocheter la serrure soi-disant sécurisée qui avait été installée et se glissa dans la maison qui s'offrait à elle. En humant doucement, elle ramassa ses longs cheveux noirs pour les glisser sous sa casquette gavroche pour qu'ils ne la gênent pas, avant de commencer à ouvrir aux hasards les tiroirs, cherchant tout et n'importe quoi de valeur à mettre dans son vieux sac de sport qu'elle avait à l'épaule.

Elle releva brusquement le nez de ce qu'elle fouinait en entendant du mouvement dans la maison.

Ça venait du salon.

Elle fronça les sourcils en tirant un couteau cranté qu'elle avait acquis suite à ses premiers cambriolages. La maison aurait dû être vide et les Dursley refusaient d'avoir des animaux de compagnies. Cela ne voulait dire qu'une chose : elle n'était pas seule.

Elle regretta de ne pas maîtriser le Haki, se disant que ça serait utile dans ce genre de situation, alors qu'elle se cachait dans l'ombre, se glissant dans la cuisine à proximité dans le silence complet. Elle garda une oreille sur la porte à côté d'elle et un œil sur celle menant au salon. Elle perçut un cliquetis, celui de la porcelaine, sur du bois.

- Venez donc me rejoindre, très chère, j'aimerais vous parler, annonça la voix d'une vieille femme en venant du salon.

Ace hésita.

De toute évidence, on savait qu'elle était là.

Elle n'avait strictement aucune idée de qui se cachait dans le salon, puisque de toute évidence, ce n'était pas les Dursley. Ce qu'elle savait, c'était que l'invitation avait attisé sa curiosité. Elle pouvait rentrer en laissant tomber ce cambriolage. Tourner le dos en renonçant à l'invitation et retrouver son fils. Ou y répondre et courir le risque de ne plus le revoir…

La main sur la porte, prête à s'en aller, ayant pris la décision que son fils passait avant sa curiosité, la vieille femme parla de nouveau :

- Je ne partirais pas, si j'étais vous. Acceptez mon invitation à la discussion et vous rentrerez chez vous ce soir. Partez et vous passerez la nuit en prison. Je doute que vous soyez assez rapide pour fuir la police qui est en embuscade un peu plus loin dans la rue. Venez donc boire du thé avec moi.

Ace serra les dents.

On se foutait d'elle ? Elle avait fui des trucs bien plus redoutables que des voitures de polices dans sa vie ! Et de quel droit on se permettait de la menacer !

D'un pas agacé, elle se dirigea vers le salon et ouvrit en grand la porte pour passer dans la pièce.

- Vous seriez surprise de mes capacités, kusou baba, gronda la voleuse.

Trois personnes étaient devant elle, dans le salon, tout juste visibles à la lueur de quelques bougies qui étaient sur la table basse. Deux hommes baraqués habillés de noir qui sentaient les gardes du corps à plein nez et une vieille femme dans un des fauteuils du salon. Celle-ci buvait tranquillement une tasse de thé, une autre pleine de l'autre côté de la table, devant un fauteuil vide, comme si on attendait qu'elle s'installe là

Ace jeta un coup d'œil rapide à la façon dont la vieille dame (qui devait avoir facilement l'âge de Garp) se tenait au bord de son fauteuil, sa manière de boire son thé et sa tenue. Cela donna beaucoup d'informations à la voleuse. Cette femme était de la noblesse et avait du pouvoir. Du pouvoir qu'elle n'hésiterait pas à utiliser à tout moment.

Histoire de bien montrer ce qu'elle pensait, la voleuse marcha jusqu'au cabinet où elle savait que Vernon rangeait son alcool et se prit une bouteille de bourbon avec un verre. Ça ne valait pas un bon rhum ou du saké, mais elle voulait bien admettre que l'homme avait des goûts corrects en alcools. Elle alla ensuite se poser sur le canapé entre les deux fauteuils comme si elle était chez elle, mettant ses pieds sur les coussins pendant qu'elle se servait à boire.

- Vous n'aimez pas les figures d'autorités, commenta la vieille femme avec un micro sourire en coin.

Ace se contenta de siroter son verre, attendant que la vieille et mystérieuse femme lui dise ce qu'elle lui voulait.

- Japonaise, si j'en crois votre accent.

- Qu'est-ce que vous voulez ? s'enquit Ace.

Quand elle serait capable de lire un peu plus correctement la langue locale, elle se renseignerait sur ce qu'était ce mot.

- Savez-vous qui je suis ? s'enquit la vieille dame en reposant sa tasse de thé sur la table basse.

- Une grand-mère pleine aux as qui a beaucoup de pouvoir et un titre de noblesse.

La vieille femme eut un petit rire et un sourire un peu plus grand.

- Je suis la Reine Elizabeth, deuxième du nom, souveraine de ce pays

- Ouais, enchantée. Hiken m'ira très bien.

- Fire fist, si je ne me trompe pas ?

- Hmhm. Bon, qu'est-ce que vous me voulez ?

- Disons que votre acharnement sur cette famille a attiré l'attention du pays, dont la mienne. Vous ne m'avez pas l'air de quelqu'un de stupide et vous-même avez dû remarquer qu'au fil du temps, il y avait de moins en moins à voler chez eux. Pourtant, vous continuez, et compensez ce que vous ne prenez pas par moult dégradations. Vengeance, c'est bien ça ?

- Dans d'autres circonstances, pour ce que cette salope a dit, j'aurai repeint son salon avec son sang et planté sa tête au milieu de ses parterres de fleurs. Il y a des mots qui ne se disent pas, surtout quand on parle à un enfant de cinq ans.

- Je vois. Tout comme je comprends un peu mieux le genre de femme que vous êtes. Vous n'aimez pas faire dans la demi-mesure.

Ace se resservit un verre pour toute réponse.

- J'ai une proposition à vous faire.

- J'ai pas l'intention de courber l'échine. Mon allégeance ne vous appartient pas.

Ses tatouages et ses cicatrices étaient sur ce corps, ça en était la preuve que son allégeance ne pouvait changer.

- Je l'ai bien compris, ma chère, dès l'instant où vous vous êtes servi un verre de ce bourbon. Ce que je vous propose est pour le moins avantageux, je vous assure.

- Faîtes-moi rêver ! se moqua la D.

- Je ne connais pas vos motivations mais si j'en crois mes yeux et vos paroles, vous êtes une femme seule, certainement une sans-papier, avec un enfant à charge et sans le sou. Pas d'éducation formelle mais un orgueil et un sens de l'honneur aussi gros l'un que l'autre. Ce que je vous propose, c'est de m'assurer que la police soit plus laxiste avec vous, et qu'on régularise la situation de votre famille, pour qu'en échange, vous preniez le contrôle du réseau illégal du Royaume-Uni. Je me fiche de comment vous faîtes, mais j'attends à ce que les rues soient plus sécurisées.

- Laxiste ? répéta Ace.

- Douce, si vous préférez.

La pirate éclata de rire en se redressant dans le canapé. Elle avala cul sec son verre et le posa brutalement sur la table. Le geste alerta les gardes du corps qui brandirent sur elle leurs armes.

- Le marché n'est pas équitable, parce que la police laxiste, j'en ai rien à carrer, lui dit Ace d'un air moqueur en ignorant les flingues. J'ai un aperçu de la taille du réseau. Sans compter que je doute que vous connaissiez mes vraies compétences, il n'y a pas assez dans la balance pour me donner envie d'attirer ainsi la colère de tous sur moi. Et je parle même pas de mes limites personnelles. Je ne fais ni dans la prostitution ni dans la drogue, il en va de mon honneur. Et même en ayant une armée, ce sont deux crimes que l'on ne peut pas éradiquer. J'aurai beau m'épuiser à la tâche pour essayer de les anéantir, puisque je ne supporterai pas de les contrôler, je sais aussi que je ne pourrai pas de les détruire.

- Que voulez-vous de plus ?

- Vous avez dit « arranger ma famille ». Ça veut dire des papiers pour moi et mon fils, mais aussi ce qu'il faut pour qu'il soit reconnu comme mon gosse. Je veux une baraque tout frais payée pour l'élever et non plus le trou à rat où on vit actuellement. Et je veux l'assurance que s'il m'arrive quelque chose, il aura une vie magnifique. Il est ma priorité, le reste, j'm'en balance. J'ai grandi dans un bidonville, j'ai les mains très sales. Et ça changera pas demain.

Elle remplit de nouveau le verre d'alcool, en but une gorgée avant de le reposer sur la table pour le faire glisser jusqu'à la Reine.

- Je repasserai ici le mois prochain. Si j'ai pas de preuves ce soir-là que vous tiendrez votre part du marché, dîtes à vos policiers de bien s'accrocher, parce qu'ils sont nés un siècle trop tard pour m'avoir.

Sans la moindre hésitation, la Reine se saisit du verre et l'avala d'une traite avant de le reposer.

- Nous avons un accord, mademoiselle.

- Parfait. Maintenant, je vais finir ma récolte sinon je crains que mon fils n'ait pas à manger pour le reste du mois. Oh et n'essayez pas de m'arnaquer. C'est pas vos toutous qui m'empêcheront de vous tuer.

- Je comprends un peu mieux votre surnom devant votre caractère et votre arrogance, demoiselle.

- Vous n'avez fait que gratter la surface, obaa-san.

Ace se leva, arrangea sa casquette sur son crâne pour quitter le salon.

- Pourquoi avez-vous pris cet enfant si vous saviez que vous ne pouviez pas lui offrir ce dont il avait besoin ?

La D. s'arrêta sur le seuil de la porte, tourna la tête par-dessus son épaule, son regard masqué par sa casquette, avant de fixer de nouveau devant elle.

- Sa mère biologique me l'a demandé en pleurant dans ses derniers instants avant de se faire assassiner.

Et elle retourna à la fouille de la maison comme si tout était normal.

.


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Harry se réveilla en ce début de week-end, aussi nerveux que toujours, il se défit de la couverture de son petit lit grinçant. Assis sur le matelas, il sentit sa peur s'évaporer en voyant, dans le hamac à proximité, que sa mère dormait encore.

Elle était rentrée, c'était tout ce qu'il lui fallait.

En silence, il se glissa hors de son lit pour grimper difficilement dans le hamac de sa mère qui, en grognant, l'aida à monter. Ace serra le petit garçon contre elle dans son état à demi-ensommeillée, caressant les cheveux en bataille de l'enfant avant de lui embrasser le front.

- Je suis content que tu sois rentrée, maman, sourit le petit Harry.

- Je ferai tout en mon pouvoir pour t'offrir une belle vie, chaton. Pour te donner mieux que ce trou à rat. Même pactiser avec le diable, alors, ne t'en fait pas pour moi. Je suis forte.

- Si je le fais pas, personne ne le fera pour toi. T'es ma maman, c'est normal.

Ace eut un sourire et resserra ses bras autour de son enfant en tout sauf le sang.

- Dis maman… tu as un amoureux ?

La question prit la D. de court. Elle baissa la tête pour regarder l'enfant contre elle qui leva des yeux innocents à son mouvement.

- D'où vient cette question, Harry ?

- Maman Lily avait papa James, mais toi, t'es toujours toute seule et t'as l'air tellement triste. Alors, je me dis que tu avais un amoureux, tu le serais moins.

Ace soupira et ramena la tête de l'enfant contre elle, le regard dans le vague.

- J'en ai un. Un homme merveilleux. Marco.

- S'il est bien, pourquoi il est pas avec toi ?

- C'est une très longue histoire, chaton. Très longue. Et tu es trop petit pour que je te la raconte.

- Suis pas petit !

Ace embrassa le garçon sur le crâne avec un maigre sourire.

- Il n'y a que les petits garçons qui ont besoin de se réfugier ainsi auprès de leur maman.

Son sourire se fit plus grand quand elle sentit la moue du garçon contre elle.

- Qu'est-ce qu'on fait ? On dort ou on attaque tes devoirs maintenant ? demanda Ace.

- Dodo ! Maman, elle est fatiguée, donc elle doit dormir !

- D'accord, chaton. Dodo alors. Bonne nuit mon chéri.

- Bonne nuit maman. Je t'aime très fort.

- Moi aussi, chaton, moi aussi.

Harry se blottit un peu plus contre sa mère et ferma les yeux. Ace resta un instant à fixer le mur au plâtre sale et vieilli avant de fermer les yeux, essayant de repousser ses souvenirs. Elle ne voulait pas l'inquiéter.

Il était l'unique raison qui faisait qu'elle n'avait pas dit merde à cette seconde chance pourrie.

L'unique raison de ne pas s'ouvrir les veines.

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Les Dursley n'apprendraient jamais.

C'était presque drôle.

Et surtout, elle adorait presque leur fils.

Ce gamin irrespectueux qui croyait que tout lui était dû faisait du gaspillage de masse sans prendre en compte la fortune déclinante de sa famille. Ce qui faisait que bien des choses tout juste utilisées étaient entassées dans une chambre inutilisée. Jouets divers, dont beaucoup de cassés, des livres qui n'avaient même pas été effleurés, mais surtout, des vêtements devenus rapidement trop petits pour le garçon avec son obésité bien avancée et en constante progression. Cela assurait à Ace de permettre à son fils de porter des vêtements corrects qu'elle se contentait de retoucher pour s'assurer qu'ils soient à sa taille.

Le Grey Terminal lui avait appris que les ordures des uns étaient les trésors des autres.

Et dans ces trésors cachés, elle trouvait de quoi remplir d'étoiles les yeux de son enfant.

Ayant fini avec sa pèche de la soirée, tranquillement, ignorant les occupants endormis de la maison, elle redescendit dans le salon.

Un innocent dossier se tenait sur la table basse avec un trousseau de clef.

Est-ce que les Dursley avaient connaissance de ça ? Très bonne question.

Comment était-ce arrivé là, si ce n'était pas le cas ? Elle s'en foutait un peu.

Du doigt, elle alluma une bougie et ramassa les clefs dans une main et le dossier dans l'autre pour l'ouvrir. Tout ce qu'elle avait demandé se trouvait là, sous ses yeux. L'adresse correspondant aux clefs donnait à proximité de Trafalgar Square, à une demi-heure à pied de l'école de Harry. Elle avait aussi des documents pour avoir des papiers et l'adoption.

Partiellement remplis.

En voyant ça, Ace dut s'asseoir sur un des fauteuils.

Ok, elle avait sous-estimé la grand-mère.

Les documents pour l'adoption étaient complets autant que possible avec le nom de naissance de son fils et le nom qu'elle lui avait donné, sans compter qu'il y avait son identité à elle et la nouvelle adresse où elle habiterait désormais avec l'enfant. Les papiers pour les documents d'identités étaient complets pour Harry, aussi dingue cela puisse paraître, alors que les siens avaient encore les cases concernant sa date et lieu de naissance de vides, plus les informations sur ses propres parents demandant d'être rempli.

Le pire était une photo de son fils dans la cour de récréation de son école, prise incognito.

Le message était très clair.

- Ok, on veut jouer à ça ? On va jouer à ça. Impliquer Harry dans l'affaire était une stupide idée, madame la Reine.

Elle se leva du fauteuil en glissant les clefs dans sa poche et rangea dans une doublure de son blouson le dossier.

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La semaine suivante, la Reine recevait un courrier qui lui fit comprendre que cette Ace n'était pas la seule à avoir sous-estimé l'adversaire.

Sur la photo entre ses mains, le prince William qui venait tout juste d'avoir quatre ans se tenait avec sa mère et son petit-frère dans un refuge pour sans-abri où Diana les avaient conduits pour qu'ils découvrent plus du monde que ce qu'on attendait d'une altesse royale.

En retournant la photographie, la reine trouva un texte dans un anglais sommaire au message plus que clair : impliquer son enfant dans l'affaire pour la menacer était la pire chose à faire. Parce qu'elles pouvaient être deux à jouer à ce jeu. Et toucher à son fils ferait d'elle quelqu'un qui n'avait plus rien à perdre.

- Très bien joué, ma chère. Très bien joué, mademoiselle Portgas, salua la Reine. Respectez votre part du contrat et on n'aura pas besoin d'en arriver jusque-là.

Elle devait toucher deux mots à sa bru pour qu'elle soit plus prudente dans ses sorties.

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- Tu as changé les cheveux de ta maîtresse en bleu ? répéta Ace d'un air dubitatif.

- Je sais pas comment j'ai fait ! Promis maman ! paniqua le poussin sans lâcher la main de sa mère alors qu'ils marchaient dans la rue.

- Je vais pas m'énerver, Harry. Tu m'as déjà vu me mettre en colère parce que tu fais des choses bizarres ? Dois-je te rappeler que mon meilleur ami est le feu ?

- Je sais mais tout le monde me traite de monstre à l'école à cause de ça, alors que je suis même pas sûr d'avoir fait quelque chose !

Ace resserra sa prise sur la main de son fils.

Elle toucherait deux mots à la maîtresse à la rentrée. Si ça continuait, elle changerait Harry d'école. Pas question de le laisser dans un endroit où on ne l'aimait pas. Elle voulait qu'il se fasse des amis, pas qu'on le traite comme un phénomène de foire parce qu'il avait des capacités particulières.

- Pourquoi tu as voulu changer de couleur la chevelure de ta maîtresse ? s'enquit la pirate en vérifiant l'adresse sur le papier qu'elle avait en main.

Elle se déplaça jusqu'au passage clouté le plus poche et souleva son fils dans ses bras pour traverser la route en sécurité avec lui.

- Le garçon des Dursley n'arrêtait pas de m'embêter et je lui disais de me laisser tranquille. La maîtresse l'a cru quand il est allé pleurer auprès d'elle que j'étais méchant.

- La stupidité des gens n'a pas de limite. A terre bonhomme.

Elle reposa l'enfant, lui reprit la main et entra avec lui dans le parc de Whitehall pas si loin de la Tamise que ça. Il n'y avait presque personne, leur permettant de profiter des rares animaux vivants dans les arbres, tels que des oiseaux chanteurs et des écureuils.

Harry aurait bien voulu savoir où ils allaient mais sa mère se contentait de lui sourire mystérieusement quand il posait la question, donc, autant économiser sa salive.

- Pas trop fatigué de marcher, chaton ?

- Non ça va.

Ils sortirent du parc pour remonter la rue jusqu'à une bâtisse à l'architecture assez ancienne qui conservait son charme. Ace vérifia le numéro du bâtiment, hocha la tête, passa sur le trottoir d'en face avec Harry et s'accroupit à côté de lui.

- Tu vois cet immeuble, fils ?

- Oui, eh bien ?

- C'est ton nouveau chez toi. Désormais, c'est ici qu'on va vivre. Joyeux anniversaire à l'avance.

Harry bégaya des « mais » montrant son incompréhension et le court-circuit de son cerveau de garçon de bientôt six ans, avant que sa mère ne le ramène vers la bâtisse pour entrer. Elle se fit une note mentale de retirer son nom de la boite aux lettres quand elle le vit et de s'assurer que son possible courrier reste à la poste. Ça limiterait les ennuis de sa future mission.

Elle embarqua Harry jusqu'à l'ascenseur et alla au dernier étage, se retrouvant devant une porte unique. Le trousseau de clef l'ouvrit, laissant le duo dans un appartement duplex éclairé par des portes-fenêtres menant à un balcon assez spacieux avec vu sur le parc et, plus loin, la Tamise.

Il n'était pas encore meublé, bien heureusement, mais ce n'était qu'une question de temps.

Ace referma la porte et s'avança dans le hall en jetant vaguement un regard vers l'escalier pour continuer dans le salon, laissant ses chaussures dans l'entrée.

- Maman, on… on n'a pas les moyens pour tout ça ! s'exclama Harry en retrouvant sa voix.

La femme s'arrêta devant les portes-fenêtres, regardant son reflet qui ne vieillissait pas, lui donnant éternellement vingt ans puisqu'elle était aussi morte que le corps qu'elle habitait. Pouvait-elle au moins à nouveau mourir ?

Elle ouvrit les portes et alla s'asseoir sur la barrière en fer forgée qui coupait le balcon du vide, respirant amplement l'air extérieur.

- Ceci est un cadeau, chaton. Un cadeau en échange d'un service qui nous rapportera beaucoup d'argent et une vie meilleure.

- Il est dangereux ce service ? demanda Harry en sortant sur le balcon.

- Oui, c'est pour ça que je vais t'apprendre à te défendre.

- Tu parles toujours de me défendre, de me protéger, mais tu penses jamais à toi, maman !

Ace eut un rire jaune en secouant la tête, retirant sa casquette de son crâne pour laisser le vent souffler dans ses longs cheveux noirs.

- Avant que je décide que j'allais faire de toi mon fils, j'étais déjà une criminelle, Harry. J'ai fait beaucoup de mal pour rester libre. Beaucoup de gens m'ont détestée, juste pour mon sang. Alors, me défendre, je sais le faire, ne t'en fait pas.

Elle mit le feu à sa casquette et regarda le vent embarquer les cendres au loin.

- J'étais une pirate, chaton. Et j'en reste une au fond de moi. Un jour, j'espère pouvoir retrouver mon équipage et tout reprendre là où ça s'est arrêté. Mais pas avant que je sois certaine que tu as une belle vie pour toi.

Elle offrit son sourire physiquement impossible à son enfant.

- Ce job m'excite plus qu'autre chose, chaton ! Tu n'as rien à craindre ! Concentre-toi plutôt pour avoir toutes les clefs nécessaires pour devenir quelqu'un de bien et ne pas suivre le vilain exemple de ta maman ! Alors, ton cadeau d'anniversaire te fait plaisir ?

- Tu restes avec moi ? demanda le garçon en tendant une main vers la femme, avec une voix timide et inquiète.

- Aussi longtemps que tu auras besoin d'une maman, koneko-chan.

Le garçon enlaça les jambes de sa mère qui le hissa dans ses bras pour qu'ils puissent faire un câlin.

- Je t'aime très fort, maman.

- Moi aussi, mon chéri. Moi aussi, Harry.


Merci de votre attention, n'oubliez pas une petite review et rendez-vous en février pour la suite !