Bonjour,

Encore un nouveau chapitre. Pour ce dernier, je vous propose une musique apaisante, de préférence violon. Pour le coup, j'étais personnellement sur des morceaux tirés de Narnia.

Relaxing Narnia Music de Aelinuilas. (Youtube)

Bonne Lecture, et pour certains, bonne écoute.

Memepotter952504


Fuite et Violon

Eté – 28 août 1992

Je me suis enfui de chez les Dursley. Je loge dans le petit appartement avec Urahara. J'ignore par quel procédé cet homme a réussi mais il m'a remis ma lettre de Poudlard. Il m'étonnera toujours. Je pourrais faire mes courses demain. Je devrais juste me faire discret.

Enfin ... je respire un peu de liberté, cela fait du bien. Mais je sais que quand je retournerai à Privet Drive l'an prochain, je vais avoir de sérieux ennuis encore. Mais ce sera dans longtemps. J'ai le temps de voir venir et de décompresser. A supposer que les 'événements terrifiants' qui auront lieu à Poudlard me le permettent.

Je suis étrangement fatiguée. Sûrement le contre-coût de mon séjour chez les Dursley. Un peu comme l'an dernier. Je vais aller me coucher tôt.


Eté – 1er Septembre 1992

Revenir à Poudlard n'a pas été une partie de plaisir. Urahara m'a accompagné à King's Cross. Il n'était pas obligé mais la compagnie de ce japonais me rassure un peu. Cela me fait beaucoup de bien. Une discussion avec quelqu'un de mature que ne me juge pas au premier regard. Cela me manquait au quotidien.

Au moment où j'ai voulu traverser la barrière menant à la voie 9 3/4, je me suis retrouvé incapable de le faire. Le passage m'était bloqué. J'ai trouvé cela relativement étrange. J'ai étendu mes sens et j'ai ressenti une énergie étrange et pourtant familière. Je n'ai toutefois pas pu l'identifier ou la contourner. J'ai finalement raté mon train. Urahara m'a alors proposé de m'accompagner jusqu'en Ecosse. Cela ne l'avait pas dérangé de faire le détour avant de retourner au Japon.

Cela m'a fait du bien de courir à nouveau. Et pas comme ces simples mortels ! La vitesse... Elle me manque ... J'ai utilisé mon zanpakuto pour transporter mes affaires, les rangeant dans mon espace intérieur, étonnant Urahara par ce fait. Je n'ai jamais compris pourquoi je pouvais faire cela. Mais c'est tellement plus pratique quand on a beaucoup de choses à transporter. Avec les quelques hollows sur notre chemin, nous sommes arrivés au château en fin d'après-midi. Le train n'était pas encore arrivé en gare de Pré-au-Lard. Je pris alors le temps de me changer et de revêtir mon uniforme et j'ai attendu patiemment dans un coin reculé de la gare que le Poudlard Express n'arrive.

Personne n'a remarqué que je n'étais pas dans le train. Qui voudrait s'attarder sur moi ? Je ne suis qu'un serpentard pour la plupart, un futur mage noir que tout le monde évitait. Et pour les Serpentards eux-mêmes, eh bien, j'étais au mieux un enfant lambda et ils restaient indifférents, au pire l'ennemi de Malfoy et ils venaient me chercher des noises.

Nous avons un nouveau professeur de DCFM. Gilderoy Lockhart. Etrangement, je n'aime pas cette personne malgré ces airs avenants. Il y a quelque chose de ... faux ... en lui. Malgré ses nombreux livres qui pourraient attester de son sérieux, je n'arrive pas à me départir de ce sentiment. Je verrais en cours si cette impression persiste.

Sans surprise, Malfoy me voue toujours cette haine atroce ainsi que cette jalousie. Cela en est désespérant. Alors Snape, n'en parlons même pas ! Quand je pense que mes parents, que ma mère avait confiance en cet homme ... Ils ont décidé qu'il soit mon parrain mais dans son comportement, comment puis-je lui faire confiance et lui dire qui il est pour moi, ce que mes parents ont décidé. J'en viens presque à le haïr tellement ses regards noirs et glacials me font réagir à l'intérieur.

J'appréhende cette nouvelle année à Poudlard. Entre Malfoy, Weasley et Snape, sans compter ces 'évenements terrifiants' que m'a annoncé cet elfe de malheur, je vais passer une année d'enfer entre ces murs. Et pas dans le bon sens de l'expression !

Mais entre l'enfer de Poudlard et celui de Privet Drive, le choix est simple à faire et je ne le regrette pas. Ici, je suis bien plus libre qu'auprès de ma famille.


Severus posa le journal en soupirant. Cela devenait frustrant de le lire. Mais il fallait qu'il connaisse le fin mot de l'histoire. Il avisa l'heure et décida de remettre la suite à plus tard. Il ne lui restait que quinze minutes avant son prochain cours. Hors de question qu'il soit en retard, cela entacherait sa réputation. Il posa le livre sur sa table de salon et sortit de ses appartements pour surveiller des cornichons et, surtout, les empêcher de faire exploser le château.


Harry entra dans le domaine de Serpentard avec son sac de cours et traversa rapidement la salle commune. Hélas pas assez rapidement pour ne pas être remarqué.

« Eh ! Potter ! » siffla Malfoy. « Pourquoi Snape t'a à la bonne maintenant ? »

L'hybride avisa le ton agressif du Sang-Pur ainsi que la présence de ses deux gardes du corps favoris, un peu derrière lui. Le silence se fit dans la salle alors que tous attendaient une réponse.

« Pourquoi te répondrai-je, Malfoy ? » répondit-il, le visage impassible.

« Parce que je te le demande ! Et je peux t'y forcer ! »

« Je vais me le faire ! » s'exclama Henry.

« Henry, la ferme ! » rétorqua Harry.

« Vraiment ? » continua-t-il envers le blond en relevant un sourcil. « Je serais curieux de savoir comment. Je ne suis plus aussi dépressif qu'il y a quelques mois et tu n'as absolument rien pour me faire chanter. »

« Tu crois cela ? »

Le vampire étendit ses sens et perçut les battements de coeur calmes. C'était un peu troublant. Mais il décida de bluffer. Tout ce que pourrait connaître cet humain à son sujet ne pouvait pas être si compromettant que cela.

« J'en suis certain. Mais comme tu sembles persuader du contraire. Vas-y, raconte. » Harry fit un large geste de la main pour désigner la salle commune. « Je serais curieux de savoir ce que tu as sur moi. »

Il eut un rictus amusé en avisant le visage un peu moins sûr de lui de Malfoy après sa provocation.

« Alors ? »

« Il fait beaucoup moins le fier là ! » ricana Henry.

« Henry, deux fois ! »

« Okay, je la ferme... »

« Eh bien, pourquoi n'as-tu jamais montré que tu savais jouer du violon ? Tu ne dois pas avoir de talent ! »

Les sourcils de l'hybride montèrent haut sur son visage, se cachant sous sa franche.

« Tu te moques de moi ? Sous prétexte que je n'ai jamais montré que je savais jouer d'un instrument, toi, tu juges que je ne sais pas en jouer et que je me cache. Ridicule. Je sais jouer du violon. Je n'ai juste jamais vu l'intérêt de le montrer à des gens qui me méprisent. En somme, tu n'as rien contre moi. Je ne vois donc pas pourquoi je devrais répondre à ta question. Si tu veux tant savoir la réponse, tu n'as qu'à demander à ton cher parrain... »

Harry continua son chemin vers sa chambre sans plus rien ajouter. Il entendit juste un cri de frustration très peu digne de Malfoy et il eut un sourire. Il referma la porte derrière lui, la verrouillant pour plus de sûreté et commença ses devoirs du jour. Mais avant, il soupira d'aise.

« Ca fait du bien de remettre ce morveux à sa place ! » ricana Henry. « Faudrait faire ça plus souvent ! »

« Je te l'accorde, mon ami, » sourit le semi-vampire. « Mais n'oublions pas qu'il est le filleul de Severus au même titre que moi. Je ne peux pas me permettre certaines choses. Ne pas se laisser faire, je suis d'accord mais il ne faut pas non plus faire quelque chose d'irréparable. »

« Comme si cela l'avait arrêté lui, » fulmina le hollow.

« Henry ... je sais. Je suis toujours en colère pour cela mais nous ne pouvons plus rien y faire. Il est détruit un point c'est tout. Tu sais que je ne m'attarde pas sur les choses qui ne peuvent plus changer. Allons de l'avant. »

« Il payera pour son affront ! »

« Severus lui fait déjà payer ses erreurs ! Ce n'est qu'un gosse, Henry ! Il agit comme un enfant pourri et gaté ! C'est tout ! Fin de la discussion ! »

« Mais Harry ... »

« Henry, j'ai dit 'stop' ! » fit l'hybride, soudain glacial, alors que son regard rougeoyait dangereusement.

Le hollow soupira mais abandonna. Il savait qu'il ne pouvait rien faire contre son maître. Il devait se plier à sa décision et puis ... il n'avait pas envie de se faire botter les fesses, aujourd'hui.

Deux heures plus tard, pour se détendre un peu, Harry s'empara alors de son nouvel instrument et en testa alors les cordes. Il ne l'avait pas encore fait de la semaine. Il dut d'abord l'accorder. Puis, il se laissa entraîner au gré de son inspiration, faisant transparaître ses sentiments dans sa musique.

Soudain dans la salle commune, une jeune fille de quatrième demanda le silence.

« Shhhh ! » fit-elle brusquement.

« Qu'est-ce que t'as, Meg ? » demanda un autre élève.

« Ecoutez, » répondit-elle simplement.

Ainsi tout le monde se tut. Une douce mélodie, assourdie par l'éloignement et tous les murs qui la séparaient de la salle commune, se fit entendre. Lente, posée, réfléchie. Un sentiment d'apaisement se posa dans le coeur des Serpentards. Ils se firent tous plus sereins.

« Qui joue, à votre avis ? » demanda Daphnée Greengrass, curieuse.

« Potter, » répondit le préfet Harper. « Il a recommencé à jouer en début d'année. »

« Pourquoi tu dis 'recommencer' ? »

« Parce que l'an dernier, je ne l'ai pas entendu une seule fois. Et très peu l'année d'avant. Mais toujours dans sa chambre. J'ai découvert que c'était lui en début d'année. »

« Comment tu l'as découvert, préfet Harper ? » demanda alors Malfoy.

« Cela ne te regarde pas, Malfoy. Et pas la peine de me menacer, c'est une demande du professeur Snape. Maintenant, laisse ce pauvre garçon tranquille. Il ne demande qu'à avoir la paix. »

Le blond lança un regard noir au préfet tandis que les discussions reprenaient peu à peu. Mais il fut toujours possible à celui qui voulait l'écouter de tendre l'oreille. La douce mélodie d'Harry Potter berçait les coeurs et les apaisait. Ce jeune sorcier avait un talent avec cet instrument, personne ne pouvait le contester.