Bonjour à tout le monde,
Le voici le voilà. Le dernier chapitre de cette histoire. J'ai adoré l'écrire. Et je suis contente de voir qu'elle vous a plu pour la plupart. Merci pour vos commentaires et votre fidélité. Merci d'avoir aimé cette version de Dean et Castiel. Et merci enfin à Elissa pour le formidable travail de correction qu'elle a fait !
Lundi je posterais ma nouvelle histoire. Comme je vous l'ai dit, elle sera différente. Pour commencer, elle se passera dans un monde où les humains sont les esclaves des anges. Castiel veut résister et libérer Dean. Il ne prévoyait juste pas de tomber amoureux de lui en chemin. Dean, lui, aura vécu l'enfer et devra apprendre à se reconstruire auprès de Castiel. Sam, Gabriel, Crowley, Charlie et Lucifer feront également leur apparition. J'espère qu'elle vous plaira autant que celle qui se conclue aujourd'hui.
Bref assez parlé, je vous livre le dernier chapitre.
Bonne lecture et à lundi
Sydney8201
Musique du chapitre :
Endlessly de Muse
Chapitre 40 : Conclusion
« Je ne campe pas sur le passé, j'en tire des conclusions pour le présent. »
Eric Fisher
Castiel n'avait très probablement jamais été aussi heureux de toute sa vie. Pas même quand il avait reçu son diplôme à la fin du lycée ou quand il était sorti major de sa promotion à la fac. Il avait accompli des choses dont il était fier. Il avait fait en sorte de réussir à chaque étape, mais jamais il ne s'était senti aussi complet. Parfaitement à sa place et totalement heureux. Pour la première fois dans sa vie, il ne voulait rien changer. Il n'aspirait à rien de plus grand ou de plus prestigieux. Il se sentait parfaitement bien là où il se trouvait et surtout avec la personne qui se trouvait à ses côtés à chaque étape.
Être en couple avec Dean était ce qu'il avait accompli de meilleur. Il s'était toujours beaucoup moqué de ceux qui croyaient qu'une vie amoureuse réussie suffisait au bonheur. Il les avait trouvés futiles et stupides. Il avait toujours pensé que seule sa carrière comptait pour se sentir accomplie. Il avait eu tort et il aurait aimé pouvoir retrouver toutes ces personnes pour le leur dire et s'excuser, car il était évident qu'ils avaient tout compris depuis le début. Être amoureux ne suffisait probablement pas à être heureux, mais sans aimer, la vie semblait bien pâle. Castiel savait qu'il lui serait impossible aujourd'hui de se passer de Dean. Plus rien n'aurait la même saveur s'il n'était pas en mesure de le partager avec l'homme qu'il aimait.
Leur relation continuait à évoluer sans réel problème. Ils se disputaient parfois, mais ils ne restaient jamais fâches très longtemps. Ils prenaient le temps de parler. De tout mettre à plat et finissaient par se réconcilier. Ils se comprenaient sans avoir à se parler. Ils savaient toujours ce dont l'autre avait besoin avant qu'il ne le dise et ils étaient toujours là l'un pour l'autre.
Castiel s'était fait une place rapidement dans la vie de Dean. Il s'entendait avec chacun de ses proches. Il était devenu rapidement ami avec Kevin et Charlie. Ce n'était pas difficile. Ils l'appréciaient tous les deux et l'avaient accepté dès le début sans douter. Sam était également un allié rapidement acquis. Il avait approuvé la présence de Castiel dans la vie de son frère le jour où il avait compris qu'il l'aimait. Le jour où le jeune avocat le lui avait avoué sans réellement le vouloir. Il avait ensuite fait en sorte que son frère comprenne qu'il l'aimait aussi. Il avait une place pour Castiel et si leur relation restait professionnelle dans le cadre du cabinet, ils étaient devenus amis assez rapidement. Ils avaient beaucoup de choses en commun. Ils voyaient la vie du même œil et avaient la même conception de leur travail. Sam avait convaincu Castiel de se spécialiser en droit pénal et le jeune avocat avait accepté de le suivre sur plusieurs affaires tout en sachant que c'était effectivement exactement ce qu'il avait envie de faire. Il avait eu peur que Dean soit vexé en l'apprenant. Qu'il soit déçu de ne pas voir Castiel le suivre dans ses traces, mais ça avait été tout le contraire. Il avait même paru soulagé de l'apprendre et il avait assuré à Castiel qu'il était fait pour ça. Qu'il deviendrait très rapidement incontournable dans ce domaine. L'un des meilleurs sans contestation possible.
Castiel avait également fini par rencontrer Jess, la petite-amie et fiancée de Sam. Ils avaient eu un vrai coup de foudre amical dès leur première rencontre. Jess était incroyable. Elle était non seulement belle et intelligente, mais également drôle, généreuse et brillante. Castiel aimait discuter avec elle de tout et de rien. Il aimait passer du temps juste avec elle. Dean avait même plaisanté plusieurs fois en disant qu'ils finiraient ensemble. Si Castiel n'avait pas été foncièrement gay et totalement amoureux de Dean, il aurait pu s'imaginer tentant sa chance avec la jeune femme. Elle avait tout pour lui plaire.
Bobby, de son côté, l'avait également totalement adopté. Il l'appelait souvent « fiston ». Il le prenait dans ses bras quand il le voyait et demandait toujours de ses nouvelles quand il avait Dean au téléphone. Il faisait partie de sa famille à présent et Castiel était fou de joie. Il aimait beaucoup Bobby. Il lui était reconnaissant pour tout ce qu'il avait fait pour son petit-ami. Il savait qu'il lui devait en grande partie l'homme que Dean était devenu.
Meg avait été plus difficile à convaincre. Elle avait été réticente au début. Elle avait fait l'effort de tolérer Dean. Il pouvait venir à l'appartement et y passer la nuit sans qu'elle s'y oppose, mais elle restait méfiante. Elle continuait à attendre le moment où il finirait par faire du mal à Castiel à nouveau.
Heureusement, avec le temps, elle avait fini par comprendre qu'elle avait tort. Dean n'avait pas cherché à la brusquer. Il avait su se montrer patient avec elle. Il avait gagné sa confiance doucement et, s'ils n'étaient pas réellement amis, il était évident que Meg ne détestait plus Dean. Elle commençait même à s'ouvrir à lui et à plaisanter avec lui. Castiel était convaincu qu'ils finiraient par être proches. Ils se ressemblaient sur beaucoup de points.
Au bureau, personne ne semblait plus curieux ou déstabilisé par le couple que Castiel formait avec Dean. C'était un fait établi et accepté de tous. Les choses avaient considérablement changé depuis le départ de Crowley. Les employés se sentaient plus libres et osaient prendre des initiatives. Le cabinet n'avait jamais aussi bien fonctionné et, comme Dean aimait à le répéter, c'était sans nul doute le meilleur hommage qu'il pouvait rendre à leur ancien employé. Crowley avait voulu voir le cabinet grandir et prospérer. C'était chose faite et cela ne faisait que commencer. Castiel pouvait sentir qu'ils avaient encore le potentiel pour devenir plus grand, plus important. Il était impatient de voir ce que l'avenir leur réservait de ce point de vue là.
Castiel s'autorisait lui aussi à s'occuper de dossiers seuls. Jusque-là, il avait toujours attendu qu'on lui assigne une affaire, mais, maintenant que Crowley n'était plus pour s'assurer que les employés restent à « leur place », il avait envie d'en faire toujours plus. Il avait déjà plaidé à plusieurs reprises seul. Il avait également travaillé avec Gabriel. Il ne craignait plus d'être réprimandé. Bien au contraire. Dean et Sam encourageaient ce genre de comportement.
Il était actuellement en train d'étudier le cas d'une jeune femme qu'il devait aider à faire tomber l'homme qui l'avait agressé sexuellement sur son lieu de travail. Il avait terriblement envie de détruire cet homme qui avait cru, comme beaucoup trop d'autres, que sa position hiérarchique lui donnait le droit de soutirer des faveurs sexuelles d'une employée. Il détestait ça et il voulait que justice soit faite. Il fut donc agacé quand il fut interrompu par Kevin alors qu'il relisait la déposition de sa cliente pour la deuxième fois. De toute évidence, Dean voulait le voir. Il fut surpris de l'entendre, son petit-ami savait sur quoi il travaillait et combien cela comptait pour lui. S'il demandait à le voir, c'était forcément important.
Il rangea donc son dossier dans un tiroir pour que personne ne puisse le lire en son absence avant de se lever et de suivre Kevin. Il fut surpris quand le jeune homme ne prit pas la direction du bureau de Dean. Le plus souvent, c'était là qu'ils se voyaient. Ils pouvaient ainsi parler en toute discrétion.
Il finit par demander à Kevin où il allait. Le sourire qu'il obtint en réponse ne le rassura pas. Il n'aimait pas savoir ce qui était en train de se passer et il détestait les surprises.
Il n'obtint toutefois aucune autre réponse et fut contraint de suivre Kevin sans en savoir plus. Le jeune homme la guida jusqu'à au fond d'un couloir où Dean l'attendait à l'intérieur d'une pièce entièrement vide. Elle avait servi de salle des archives pendant un temps, mais elle n'avait jamais réellement été occupée. Castiel entra à l'intérieur et jeta un coup d'œil autour de lui. Elle avait été entièrement vidée de tout son contenu. Elle n'était pas très grande, mais elle avait une fenêtre sur toute la longueur du mur qui offrait une vue incroyable sur Manhattan.
- Tu voulais me voir? demanda-t-il alors quand Kevin eut refermé la porte derrière lui.
Dean se tourna dans sa direction et lui sourit.
- Qu'est-ce que tu penses de ce bureau?
Castiel ne comprenait pas bien le sens de sa question. Il ne voyait pas en quoi son avis pouvait être important. Il était un avocat, pas un architecte et encore moins un décorateur. Il finit par hausser les épaules.
- Il est… vide, répondit-il finalement.
Dean sourit en regardant autour de lui. Castiel pouvait sentir que son petit ami avait quelque chose à lui dire. Mais il semblait vouloir faire durer le suspense. Et le jeune avocat avait de son côté très envie de retourner au travail.
- Il pourrait ne pas le rester, lança alors Dean en s'approchant de lui. Je pensais en faire un bureau et y installer quelqu'un.
Castiel acquiesça. Il supposait que cette personne serait ravie. Ce n'était certainement pas le plus grand bureau à cet étage, mais avoir un endroit à soi était une étape à franchir quand on voulait faire carrière ici. Lui aurait su s'en contenter.
- Alors je suppose que c'est parfait. Je ne vois juste pas pourquoi tu as jugé bon de me demander mon avis.
- J'ai pensé que tu étais le plus à même de me répondre parce que c'est à toi que je veux proposer ce bureau. C'est toi que je voudrais voir installer ici. Si tu le veux, bien sûr.
Pendant une seconde, Castiel ne fut pas sûr qu'il avait bien compris. Il ne s'était certainement pas attendu à une telle proposition. Il voulait avoir son propre bureau, mais il était presque sûr que c'était encore trop tôt.
- Je… je suis flatté, bien sûr, mais je… je ne pensais pas que tu… je n'ai même pas encore passé mon évaluation. Je suis toujours en période d'essai.
- Sauf que tu ne l'es plus, répliqua Dean aussitôt. Les choses changent, Cas. Je ne veux plus… l'ancien système a fonctionné jusque-là, mais il est bien trop rigide et contraignant. Les gens ont besoin de sentir qu'on leur fait confiance et leur imposer une période d'essai de trois mois ne les aide pas à s'intégrer. Tu n'as plus qu'à signer ton contrat définitif pour faire officiellement partie du cabinet… sauf si tu n'en as pas envie, bien sûr.
Dean avait dit cela sur le ton de la plaisanterie. Il savait que Castiel n'avait pas l'intention d'aller ailleurs. Ils en avaient suffisamment parlé pour que la question soit réglée une bonne fois pour toutes.
- Plus de périodes d'essai alors? demanda-t-il à nouveau pour être sûr qu'il avait bien compris.
- Plus de période d'essai, non. C'était une idée stupide de toute façon.
Castiel était du même avis. Il pouvait en comprendre l'utilité, bien sûr. Renvoyer quelqu'un en période d'essai était bien plus simple que renvoyer quelqu'un qui avait signé un contrat définitif, mais cela n'aidait pas les nouveaux à se sentir acceptés. Ils se savaient sur la sellette et certains étaient trop angoissés par cette idée pour réellement donner le meilleur d'eux-mêmes.
- Je… c'est une bonne idée de changer les choses de ce point de vue là, mais ça ne veut pas dire… je ne pensais pas… je suis un peu surpris que tu me proposes ce bureau. Je ne suis pas là depuis très longtemps.
Il avait envie de dire « oui ». Il rêvait d'avoir son propre bureau depuis le jour où avait commencé à travailler au cabinet, mais il ne voulait surtout pas obtenir ce privilège sans l'avoir réellement mérité. Il ne voulait pas le voler à quelqu'un qui avait attendu plus longtemps et le méritait tout autant que lui. Il ne voulait pas qu'on puisse penser que c'était dû au fait qu'il était en couple avec Dean.
- Certains ont attendu plus longtemps que moi et… je pense… non je sais que tu devrais le leur proposer à eux avant de me le proposer à moi. Je ne voudrais surtout pas attiser la jalousie et me retrouver pris en grippe parce que j'ai obtenu un bureau alors que je suis l'un des derniers arrivés.
Dean passa ses bras autour de son cou et déposa un rapide baiser sur sa bouche. Ils ne s'embrassaient pas souvent au bureau; ils ne voulaient pas qu'on puisse les voir, mais Castiel ne protesta pas pour autant. Il aimait bien trop sentir les lèvres de Dean contre les siennes.
- Je suis content de te l'entendre dire et j'aime l'idée que tu ne sois pas prêt à marcher sur les autres pour réussir, mais… tu n'as pas à t'en faire. Tu n'es pas le seul à qui je ferai cette proposition aujourd'hui.
- Pourtant, on manque de place, rétorqua Castiel.
Le cabinet avait beau occuper tout l'étage du bâtiment, il n'en était pas moins trop petit pour contenir tous les bureaux et toutes les pièces nécessaires à son fonctionnement. Qu'un bureau se libère était déjà un miracle en soi.
- On manquait de place, oui… jusqu'à ce matin. Sam et moi avons décidé d'acheter l'étage en dessous de celui-ci. Il s'avère qu'il s'est libéré récemment et c'était une opportunité à saisir. On ne manquera plus de place comme ça. Cela nous permettra d'offrir un bureau à d'autres en plus de toi.
Castiel sourit alors, soulagé. Il n'était pas en colère que Dean ne lui en ait pas parlé plus tôt. Il savait que son petit-ami avait voulu lui faire une surprise. Il devait reconnaître qu'elle était bonne.
- Tu n'es pas obligé d'accepter. Je pourrais comprendre que tu aies envie de prendre ton temps et que tu estimes que c'est trop tôt, mais ne prends pas cette décision uniquement par peur que d'autres puissent se sentir lésés. Je peux te garantir que tous ceux qui le méritent se verront proposer la même chose. Gabriel en premier. Il a bien trop attendu. Il aura le plus grand bureau à l'étage du dessous. Enfin, sauf s'il n'en veut pas.
Castiel était convaincu que son collègue et ami accepterait sans la moindre hésitation. Cela faisait trois années maintenant qu'il attendait qu'on le lui propose; il ne laisserait pas passer cette chance. Il le méritait.
- Il va être fou de joie et il va te dire « oui ». Il en rêve depuis le départ de Crowley.
Dean l'embrassa une nouvelle fois sur la bouche avant de lui sourire.
- Toi aussi? Est-ce que tu en rêves? Est-ce que tu vas me dire « oui »?
Castiel en avait bien sûr terriblement envie. Il aurait été idiot de refuser. Cette chance ne se représenterait sans nul doute pas de si tôt. S'il refusait de prendre le bureau, un autre l'occuperait à sa place et Castiel devrait attendre qu'un endroit se libère pour avoir une nouvelle possibilité. Il continuait cependant de se demander s'il le méritait vraiment. Il n'était pas sûr qu'on ne le lui reproche pas ensuite.
- J'en ai envie. Bien sûr que j'en ai envie, mais je… il y a encore un détail qui me chagrine. Je… tu as dit que vous aviez acheté tout l'étage du dessous et que les autres auront un bureau là-bas… Pourquoi est-ce que je resterais ici? Je… je ne peux pas m'empêcher de penser que ça ressemble à un traitement de faveur.
Dean haussa les épaules. Il ne niait pas et Castiel sut aussitôt qu'il avait vu juste. Le choix de le garder à cet étage était délibéré et le jeune avocat avait besoin de comprendre pourquoi.
- Je dois reconnaître que c'est un choix égoïste de ma part. J'aime l'idée que tu restes au même étage que moi. Je veux te harder proche et… ce bureau est au bout d'un couloir que presque personne n'emprunte. Il nous offre une certaine intimité qui n'est pas pour me déplaire.
- Dean, c'est…
- Ce n'est pas un traitement de faveur, Castiel. Crois-moi… si tu voyais les autres bureaux, tu le saurais. C'est le plus petit de tous. C'est toi qui es le moins bien loti. Les autres ont plus d'espace et, si je le leur proposais, ils ne choisiraient jamais ce bureau. C'est gagnant-gagnant.
Castiel pouvait sentir que Dean lui disait la vérité et cela le rassurait. Il aimait lui aussi l'idée de rester proche de son petit-ami. Il n'aurait pas aimé changer d'étage. Il appréciait aussi de savoir qu'ils auraient une certaine forme d'intimité ici. Il avait juste eu besoin d'être sûr que personne ne le lui reprocherait. Maintenant qu'il était rassuré, la décision s'imposait d'elle-même. Il allait dire oui.
- Si tu ne l'aimes pas ou si tu continues à avoir peur que le choisir puisse te mettre en porte-à-faux, je peux le comprendre. Par contre, tu auras un bureau… que ce soit à cet étage ou à l'autre. Je sais que tu en as envie. Si tu le souhaites, je te ferais visiter l'étage du dessous et te montrerais les bureaux. Tu pourrais choisir celui qui te convient le mieux.
Castiel secoua alors la tête. Il se fichait complètement que ce bureau soit plus petit que les autres ou situé au fond d'un couloir. Il se fichait de tous ces détails. Il était juste soulagé et content de voir que Dean voulait le garder proche de lui. Il sourit.
- Non, je… je veux ce bureau. Je veux rester proche de toi, mais je veux mon espace. J'avais juste besoin d'être sûr que cela ne risquait pas de retourner contre moi plus tard. Maintenant que je sais que non, ma décision est prise. C'est oui. Bien sûr que c'est oui.
Dean l'embrassa alors à nouveau. Castiel se laissa faire sans protester. Son petit-ami avait raison sur un point. L'endroit était suffisamment isolé des autres bureaux pour que peu de personnes passent devant. Pour venir ici, il fallait avoir envie de parler avec la personne qui y travaillait. C'était parfait. Castiel n'aurait pas pu rêver mieux. Il passa ses bras autour de cou de Dean pour prolonger le baiser et ne recula que quand il eut vraiment besoin de reprendre sa respiration.
- Le plus souvent, les employés qui disposent d'un bureau choisissent le mobilier qui leur convient sur le catalogue de l'un de nos fournisseurs, mais tu es libre de choisir comment l'aménager. Tu peux y apporter toutes les modifications que tu souhaites. Tu peux même changer la couleur des murs si elle ne te plaît pas. La seule chose que j'aimerais que tu fasses, c'est accrocher ton diplôme là où tout le monde pourra le voir et peut-être mettre une photo de moi sur ton nouveau bureau… une où je serais nu.
Castiel rit alors pendant quelques secondes. Il avait quelques photos de Dean entièrement nu dans son téléphone. Il aurait pu en imprimer une pour l'encadrer. Il aurait adoré pouvoir la regarder quand il ferait une pause, mais il doutait que cela soit très pratique. Quelqu'un pourrait la voir et il n'aimait pas l'idée que quiconque d'autre que lui puisse voir son petit-ami nu.
- Je me contenterais d'une où tu es habillé si cela ne te dérange pas. Je ne voudrais pas que tout le monde puisse te voir comme ça. De toute façon, j'ai un dossier rempli de photos de ce genre sur mon téléphone. Je n'ai pas besoin de les imprimer pour les regarder régulièrement.
- Je te demanderais bien ce que tu fais en les regardant, mais ce n'est pas une discussion qu'on devrait avoir au bureau. Cet endroit est relativement intime, mais pas suffisamment pour les idées que cela me mettrait très certainement en tête.
Castiel ne put s'acquiescer. Il en parlerait avec Dean ce soir, quand ils seraient seuls et libres de faire ce qu'ils auraient envie de faire.
- Est-ce que je peux prendre quelques jours pour réfléchir à la façon dont je veux l'aménager ou est-ce que tu attends de moi que je m'installe aujourd'hui?
Dean secoua la tête en s'éloignant de quelques pas. Il observa les murs autour de lui puis jeta un coup d'œil par la fenêtre à la rue en contrebas.
- Tu peux prendre quelques jours. Ton bureau actuel ne sera pas réaffecté immédiatement. Sam et moi songeons à faire quelques travaux là-bas. Peut-être faire en sorte que tout le monde puisse avoir son espace à soi. Pas un bureau cloisonné et fermé, mais au moins avec suffisamment d'espace pour travailler convenablement. Les architectes travaillent sur des plans.
Castiel ne pouvait qu'approuver une énième fois. Il aimait l'idée que les choses changent. Il était également curieux d'en savoir plus sur ce point. Il savait qu'il avait le droit de poser la question.
- Quels changements envisagez-vous, alors? Je veux dire… mis à part le rachat de l'étage du dessous.
Dean lui sourit en lui saisissant les mains. Il semblait fier des décisions prises et impatient de partager la nouvelle avec son petit-ami. Castiel se sentait important. Il aimait avoir la preuve qu'on lui faisait confiance.
- Pour commencer, nous aimerions mettre en place une sorte de… conseil d'administration. Il regrouperait Sam, moi et tous les avocats qui sont là depuis suffisamment longtemps pour avoir leur mot à dire sur le fonctionnement du cabinet. Nous nous réunirons à chaque fois qu'une décision cruciale quant à l'avenir sera à prendre. Nous choisirons les futurs associés en concertation tous ensemble.
Castiel hocha la tête. L'idée était bonne. Elle donnerait aux employés qui feraient partie du conseil l'impression que leur avis comptait. Ils seraient bien plus impliqués dans le cabinet et n'auraient plus aucune raison d'aller voir ailleurs.
- Il est hors de question qu'on continue à prendre les décisions seuls Sam et moi. Je ne veux pas que ce cabinet soit une dictature. Je veux qu'il fonctionne comme une démocratie. Pour ça, on aimerait également encourager tous les employés… même ceux qui ne feront pas partie du conseil d'administration, à nous soumettre leurs idées. Si l'un d'entre vous pense qu'une modification quelconque est nécessaire, il pourra nous en parler et défendre son idée devant le conseil. Qu'est-ce que tu en penses?
Castiel sourit en serrant les mains de Dean dans les siennes.
- J'en pense que c'est une idée brillante. Il est important que tout le monde puisse se sentir concerné et entendu ici. D'ailleurs, les employés sont suffisamment intelligents pour ne pas abuser de ce privilège et vous proposer des idées idiotes qui vous feraient perdre du temps.
- Je le pense aussi. Je… j'ai laissé Crowley me convaincre qu'on devait tout décider seuls et que nos employés devaient se satisfaire de nos décisions et nous faire confiance sans jamais nous remettre en question. Je sais qu'on a eu tort et je veux vraiment que ça change. Je vois… tout ça, je le vois comme un nouveau départ et c'est important que ça fonctionne.
Castiel n'avait aucun doute sur le fait que cette annonce serait accueillie avec un sourire par ses collègues. Il savait que beaucoup rêvaient de voir ce genre de chose arriver et ils seraient soulagés de constater qu'on les avait entendus même s'ils n'avaient jamais réellement eu l'occasion de le dire jusque-là.
- Quant au règlement intérieur que Crowley avait mis en place, il sera supprimé et remplacé par un nouveau dont nous discuterons tous ensemble. Je veux une démocratie, mais nous avons tout de même besoin de règles. Des règles qui s'appliqueront à tous. Il n'y aura aucun passe-droit.
Castiel acquiesça à nouveau. Le cabinet allait connaître de gros bouleversements. Il allait faire peau neuve, mais le jeune avocat savait qu'il en ressortirait grandi et plus solide encore qu'il ne l'avait été jusque-là.
- Ce que nous avons laissé Crowley faire… je sais que ça a fait du mal à beaucoup de personnes. Ça aurait pu nous coûter cher. Nous avons fermé les yeux sur ses décisions… mêmes les plus contestables parce qu'on ne voulait pas jouer aux gendarmes. On voulait juste faire notre travail. On espérait que les gens sous nos ordres étaient heureux comme ça, mais, quand on leur a demandé de venir nous voir pour nous faire part de ce qui n'allait pas… on a été surpris de constater combien la situation s'était dégradée sans qu'on s'en rende réellement compte. Je ne ferais pas cette erreur deux fois. Je vais reprendre les choses en mains.
Castiel devait reconnaître que Dean et Sam avaient probablement eu tort de laisser Crowley gérer ainsi le personnel sans jamais s'immiscer pour s'assurer qu'il faisait bien les choses. Ils lui avaient laissé carte blanche sans se poser de questions et Crowley avait abusé de ce pouvoir. Il s'en était servi pour brimer des employés qui ne le méritaient pas. Il était effectivement grand temps que cela change.
- Toutes ces idées sont géniales, Dean. Je sais… je suis convaincu que personne ne vous en veut vraiment. Ils ont peut-être été frustrés pendant quelques années à cause de Crowley, mais, s'ils sont toujours là, c'est parce qu'ils le voulaient. Parce qu'ils aimaient ce cabinet et parce qu'ils vous aimaient vous. Ils n'ont pas de rancœur. Ils comprennent et le fait que vous preniez leurs suggestions au sérieux ne fera que les conforter dans leur décision. Tout se passera bien.
Dean déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de venir appuyer son front contre le sien. Ils restèrent ainsi quelques secondes sans rien dire. Ils profitaient juste de ce moment seul.
- Quand j'ai ouvert le cabinet, je n'avais pas imaginé une seule seconde qu'être patron signifiait que j'aurais le destin et l'avenir professionnel d'autant de personnes entre mes mains. Je ne voulais voir que les bons côtés de la chose. Je refusais d'envisager les contraintes et, quand Crowley est arrivé, je l'ai vu comme le moyen de me décharger de tout cet aspect de mon métier que je ne voulais pas prendre en charge. J'ai été lâche, je suppose, mais je suis content de voir que cela ne me coûtera pas trop cher en définitive.
Si Dean avait effectivement commis des erreurs, le fait qu'il en ait pris conscience était la preuve qu'il était un bon patron. Il savait assumer les conséquences de ses actes et prendre les décisions qui s'imposaient pour faire en sorte que cela ne se reproduise pas. C'était aussi pour ça que tous ses employés gardaient confiance en lui et pour ça, en partie, que Castiel l'aimait autant. Il était quelqu'un de bien. Imparfait, oui, mais intelligent.
- Il y a autre chose que je voulais te dire, mais… je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment ou le bon endroit pour le faire. Je suis juste trop impatient pour attendre qu'on soit seul chez moi. Alors euh… je… je voulais te demander si tu serais d'accord pour… pour qu'on vive ensemble tous les deux.
Dean avait dit cela d'une toute petite voix. Il semblait particulièrement peu sûr de lui. Castiel ne l'avait que rarement vu comme ça et il pouvait comprendre pourquoi. Ce n'était pas une question anodine. Dean lui proposait de vivre avec lui. De franchir une nouvelle étape dans leur vie de couple. Castiel avait besoin de quelques secondes pour l'assimiler avant de lui donner sa réponse. Dean dut toutefois prendre son silence pour une mauvaise nouvelle puisqu'il enchaîna presque aussitôt.
- Tu te dis peut-être que c'est trop tôt et… d'une certaine manière, je me demande si ce n'est pas le cas, mais j'en ai envie. Je ne te demande pas ça parce que j'ai peur d'être seul ou parce que j'ai été habitué à vivre avec quelqu'un. Je te le demande parce que j'en ai envie. Je veux que tu sois là avec moi dès que je ne serais plus au travail. Je veux passer toutes mes soirées avec toi et je veux… je veux qu'on dorme ensemble… qu'on se réveille côte à côte.
Castiel ouvrit la bouche pour parler, mais Dean ne lui en laissa pas le temps. Il reprit la parole avant lui, continuant son petit monologue qui trahissait clairement sa nervosité.
- Je sais aussi que ce ne sera probablement pas facile à annoncer à Meg… je sais que tu envisageais de vivre avec elle pendant encore un moment alors j'ai pensé… on pourrait chercher un nouvel appartement… un plus grand et avec une chambre pour elle. Si cela t'aide à accepter, je suis tout à fait prêt à ce qu'elle vive avec nous les premiers temps. Je veux juste que tu me dises oui, je me fiche des détails.
Castiel était surpris que Dean puisse envisager d'inclure Meg. Ils n'étaient pas réellement amis et, si les choses allaient mieux entre eux, les imaginer cohabitant de façon plus permanente était presque risible. Par contre, Dean semblait avoir terriblement envie de vivre avec Castiel. À tel point qu'il était probablement capable de tout accepter pour que cela se réalise. C'était à la fois touchant et stupide. Castiel voulait vivre avec son petit-ami. Il était prêt à déménager dans la seconde si nécessaire et il n'avait certainement pas besoin d'être convaincu.
- Dean, je veux vivre avec toi, lui assura-t-il alors pour arrêter son monologue confus. J'en ai envie et ma réponse est oui, bien sûr.
Dean sourit alors. Castiel posa ses mains sur ses joues.
- Par contre, je ne veux pas que Meg vive avec nous. Je l'aime comme une sœur. C'est ma meilleure amie et elle aura toujours une place importante dans ma vie, mais je dois… il est temps pour moi de rendre mon envol. Je veux le faire avec toi. Je veux avancer dans ma vie et notre histoire. Alors, oui… oui, je vais vivre avec toi, mais juste avec toi.
Il sentit son petit-ami se détendre aussitôt. Il lui sourit avant de reprendre la parole.
- Meg sera peut-être déçue et triste, mais elle finira par l'accepter. Elle va devoir comprendre que je veux faire ma vie avec toi et qu'emménager ensemble n'est que le cheminement logique pour nous.
- Cas, je… je ne sais pas quoi dire.
- Ne dis rien… embrasse-moi.
Dean ne se fit pas prier. Il vint aussitôt presser ses lèvres contre celles de son petit-ami. Ils se fichaient l'un comme l'autre qu'on puisse les surprendre. Leur histoire n'était un secret pour personne au sein du cabinet. Dean avait même choisi de faire sa déclaration devant tout le monde. Ils étaient acceptés par tous. Ils ne se donnaient jamais en spectacle, mais ils ne se cachaient pas non plus. Ils n'en voyaient pas l'intérêt et c'était finalement symbolique que Dean lui fasse cette nouvelle demande ici. Ce cabinet les avait réunis. Ce cabinet les avait fait se rencontrer. C'était leur deuxième maison.
Dean l'embrassa chastement durant quelques secondes, mais cela ne suffisait pas à Castiel. Il pressa donc sa langue contre les lèvres de son petit-ami et ne fut pas surpris quand ce dernier lui laissa libre accès à sa bouche. Ils continuèrent ainsi à s'embrasser durant quelques secondes avant que Dean ne finisse par reculer.
- J'aimerais tellement qu'on puisse rentrer chez nous maintenant. J'ai très envie de toi, souffla-t-il.
Castiel devait reconnaître qu'il en avait au moins tout autant envie que lui, mais il saurait se montrer raisonnable. Il avait bien trop de travail pour partir aussi tôt.
- Dommage qu'on ne peut pas, répliqua-t-il.
- Je suis le patron, je peux tout faire.
- Moi, je suis un employé et j'ai du travail.
- Je sais.
Castiel sourit puis embrassa Dean une dernière fois. Son petit-ami prit un air faussement déçu, mais Castiel savait qu'il était du même avis que lui. Il savait qu'il était préférable pour eux deux de rester au cabinet et de ne pas s'enfuir comme des voleurs.
Il allait le lui dire quand il entendit la porte dans son dos s'ouvrir brusquement. Il recula aussitôt d'un pas, gêné qu'on puisse le voir aussi proche de son patron. Ce qui était ridicule, bien sûr. Personne ne serait surpris.
- Désolé de… vous interrompre, mais… Kevin m'a dit que vous vouliez me voir ?
Castiel sourit en reconnaissant la voix de Gabriel. Il se tourna pour pouvoir le regarder. Gabriel souriait, visiblement amusé de les avoir surpris. Il allait certainement en entendre parler pendant un moment.
- Gabriel, merci d'être venu aussi vite. Je voulais effectivement vous voir. J'ai quelque chose d'important à vous annoncer.
- Je dois reconnaître que je suis surpris que vous m'ayez demandé de vous rejoindre ici… parce que, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais personne ne vient jamais ici.
Dean acquiesça avant de s'approcher de Gabriel. Castiel savait ce que son petit-ami avait en tête et il était impatient de voir la réaction de son collègue quand il apprendrait qu'il allait enfin avoir son bureau à lui.
- À vrai dire, je vous ai fait venir ici justement parce que je pensais que nous serions plus à l'aise sans tout le passage qu'il peut y avoir dans mon bureau… bien sûr, cela est amené à changer puisque cet endroit va très rapidement devenir le bureau de Castiel et…
- Le… Castiel va avoir son propre bureau? C'est… une super nouvelle… je… félicitations!
Castiel fronça les sourcils. Il pouvait sentir que son ami était sincèrement content pour lui, mais il était également évident qu'il était jaloux. Il avait toutes les raisons de l'être. Il méritait d'avoir son propre bureau bien plus que Castiel.
- Je regrette d'être venu les mains vides, du coup… il est de mise d'apporter un cadeau quand quelqu'un s'installe quelque part, non? Une plante peut-être? Ou une photo de moi dans un joli cadre?
Gabriel parlait sans s'arrêter parce qu'il était mal à l'aise. Il s'en voulait très certainement d'être jaloux. Castiel avait envie de le rassurer. De lui dire que lui aussi avait le droit à son bureau, mais il ne voulait pas couper l'herbe sous le pied de son petit-ami. Il savait que Dean tenait à le lui annoncer lui-même.
- Je peux courir chez le fleuriste du coin pour me rattraper… il doit probablement être encore ouvert à cette heure-ci et…
- Gabriel, stop, le coupa alors Dean d'une voix forte. Je ne vous ai pas fait venir pour vous annoncer que nous avions donné un bureau à Castiel. Ça aurait été cruel de ma part. Je réalise que je ne m'y suis pas pris correctement. Je vais donc reprendre depuis le début. Je vous ai demandé de venir pour vous demander si vous souhaiteriez-vous aussi avoir votre propre bureau. Je pense que vous l'avez bien mérité.
- Je… quoi?
Cette fois, Gabriel était surpris. Il semblait avoir du mal à le croire. Il avait attendu trois ans pour s'entendre dire ça. Il avait sans doute fini par croire que cela n'arriverait pas. Castiel était incroyablement heureux pour lui.
- Je croyais qu'on manquait de place, finit par lâcher son collègue.
Dean sourit en hochant la tête.
- C'était vrai hier encore, mais nous avons officiellement acheté l'étage du dessous ce matin. Nous avons à nouveau de la place. J'estime qu'il doit servir à récompenser les employés qui, comme vous, le méritent.
Gabriel ne réagit pas pendant encore quelques secondes avant de sourire largement. Dean lui tapota l'épaule gentiment.
- J'en déduis que c'est un oui?
- C'est un oui et un… merci. Je… je peux vous garantir que je ne vous décevrais pas.
- Vous ne m'avez jamais déçu, Gabriel. Le simple fait que vous soyez resté malgré tout ce que Crowley a pu vous faire est la preuve que vous le méritez plus que quiconque. D'ailleurs, vous êtes le premier à qui je l'annonce. Vous aurez donc tout le loisir de choisir le bureau qui vous convient le mieux.
Castiel était content que son petit-ami accorde ce privilège à Gabriel. Il savait que Dean voulait lui prouver l'importance qu'il avait et cela semblait marcher à merveille.
- Je ne sais pas quoi dire. Je… je ne vous en ai jamais voulu, vous savez. Je sais que ce n'était pas vous qui cherchiez à me freiner et… je sais que c'est Crowley qui ne m'aimait pas. Je suis resté justement parce que je voulais travailler pour votre frère et vous et… je serais resté… même si vous ne m'aviez pas fait cette proposition.
- Gabriel, vous êtes un employé modèle et un excellent avocat. J'aurais dû me soucier plus tôt de ce que Crowley faisait. Je m'en excuse et j'aimerais vous proposer de réparer cette erreur. Sam et moi envisageons de créer un conseil d'administration qui sera amené à prendre toutes les décisions importantes. J'aimerais que vous en fassiez partie. Vous êtes là depuis trois ans, maintenant. Votre avis compte pour nous.
Castiel ne fut pas vraiment surpris de l'entendre. Il avait songé à Gabriel dès que son petit-ami lui avait parlé du conseil d'administration. Il estimait que son collègue et ami avait largement gagné le droit d'en faire partie, il était dans le cabinet depuis son ouverture. Le jeune avocat était soulagé d'entendre que Dean pensait la même chose que lui.
- Je… ce serait un honneur, Monsieur, bafouilla Gabriel.
- Appelez-moi Dean, s'il vous plaît. On se connaît depuis suffisamment longtemps pour ne plus employer le terme « Monsieur ».
- Oui, Dean… merci.
Gabriel était visiblement fou de joie. Castiel espérait qu'il souhaiterait fêter tout ça avec lui. Pas ce soir, bien sûr. Le jeune avocat avait bien trop envie de se retrouver seul avec son petit-ami, mais peut-être demain. Ils le méritaient tous les deux.
- Est-ce que je peux… j'aimerais assez aller voir l'étage du dessous… histoire de choisir mon bureau enfin… sauf si vous avez besoin de moi pour autre chose.
- Non, vous pouvez y aller. Vous reviendrez me donner votre choix tout à l'heure.
Gabriel hocha la tête. Il remercia Dean une énième fois puis sourit à Castiel avant de quitter son bureau. Le jeune avocat le regarde disparaître à l'angle du couloir avant de reporter son attention sur son petit-ami.
- Tu viens de lui faire un cadeau inestimable.
- Je ne lui ai pas fait de cadeau. Je me suis contenté de lui donner ce qu'il mérite. J'aime beaucoup Gabriel et je sais que tu l'aimes beaucoup toi aussi.
- C'est un très bon ami… mais tu n'as aucune raison d'être jaloux. Je t'aime plus que lui de toute façon.
Dean rit alors en prenant Castiel dans ses bras. Le jeune avocat se laissa faire sans protester.
- Tu as tout intérêt, oui… autrement je serais contraint de le renvoyer. Je détesterais perdre un élément aussi important, mais je le ferais quand même si c'était nécessaire.
Castiel secoua la tête, amusé par ce que son petit-ami lui disait. Il était presque sûr qu'il ne serait pas capable de renvoyer quelqu'un uniquement pour cette raison, mais il préférait tout de même ne pas avoir à se poser la question.
- Je devrais retourner travailler. J'ai un dossier important à gérer et… j'ai déjà perdu trop de temps.
- Être avec moi c'est perdre du temps à tes yeux?
- Non et tu le sais très bien, mais mon travail est important.
Dean sourit avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Castiel recula alors et jeta un dernier coup d'œil à son nouveau bureau.
- Merci pour tout, Dean. Je sais que je te l'ai déjà dit, mais… j'ai besoin que tu l'entendes encore.
- Tu pourras toujours me prouver combien tu m'es reconnaissant quand on sera seul chez nous ce soir.
Castiel y comptait bien. Il acquiesça pour donner son accord à son petit-ami avant de lui adresser un dernier signe de la main et de tourner les talons. Il n'avait pas envie de le quitter, mais il ne pouvait pas rester là plus longtemps sans rien faire. Il avait trop de travail pour ça. Il savait que Dean pouvait le comprendre et qu'il appréciait de le savoir aussi impliqué. C'était aussi pour ça qu'il l'avait engagé.
Castiel n'en revenait toujours pas de la façon dont tout changeait autour de lui. Que ce soit dans sa vie personnelle ou dans sa vie professionnelle, il était à un tournant. Il s'apprêtait à franchir un cap, mais il n'avait pas peur. Il se sentait tout à fait prêt. Il avait tout ce dont il avait besoin pour être parfaitement heureux. Il ne voyait pas quoi demander de plus.
Il remonta le couloir jusqu'à son bureau actuel l'esprit déjà tourné vers son affaire en cours. Il aurait tout le temps de repenser au reste quand il aurait terminé. Il pourrait y penser à nouveau en quittant le cabinet ce soir. Il avait toute la soirée pour fêter les bonnes nouvelles reçues et toute la vie pour les apprécier à leur juste valeur. Castiel n'avait jamais imaginé en arriver là aussi rapidement. Rejoindre ce cabinet avait changé sa vie et il ne regrettait rien. Bien au contraire. Il se sentait parfaitement à l'aise dans sa peau et en accord avec chacune de ses décisions. Cela n'avait pas de prix.