Bonsoir,
Enchantée de faire ta connaissance. Je me présente Capryss, Cap' si ça te chante, et je te présente mon premier projet de renouement avec l'écrit. Un retour au source avec l'univers de Naruto et une première tentative avec le GaaHina longtemps délaissé au profit de mon ancien favori : le SasuHina. Je ne prétends pas être irréprochable loin de là et c'est pour cette raison que tous tes retours seront les bienvenue parce qu'ils m'aident à forger petit à petit la jeune plume que je suis. J'espère t'offrir un peu de bon temps avec cette histoire sans prétention, il s'agit d'un UA et je prends des libertés d'interpretation assez personnelles à l'image du monde où je fais évoluer mes personnages. Des bisous doux.
Appliquer de l'eye-liner était de loin une des activités les plus ardues qu'Hinata Hyuga eu connue. La détresse était lisible dans ses yeux limpides quant elle approcha en tremblant le pinceau de la peau étirée de son oeil droit. Son miroir la défiait de parvenir à ses fins. Ses gestes si précis lorsqu'il s'agissait de travail devenaient subitement maladroits quand il s'agissait d'être femme. Drôle de femme que cette gamine de vingt ans à la chevelure jais profond et aux joues rosées d'une gêne qui semblait imbriquée dans l'essence même de sa personne. Elle faillit bien ruiner son labeur lorsque la porte s'ouvrit à la volée sur une autre brune en tout point semblable à la premiere et au sourire enjoué. La femme devait être une proche puisqu'elle attrapa agilement l'eye-liner des mains d'Hinata et posa ses mains de part et d'autre de l'évier formant un arc autour du corps mince de son ainée. Hanabi était plus jeune et babillait à grand renfort de gestes témoignant de son enthousiasme. Elle louait la beauté de l'héritière Hyuga, un rictus malicieux au coin des lèvres et touchait familièrement son visage pour compléter les travaux de maquillage. Les yeux baissés, les joues empourprées, la novice en la matière se laissait faire, muette. Elle aimait bien qu'en sa soeur s'improvisait professeure en cosmétiques soulignant chaque étalement de gloss et de fard à paupière d'un commentaire sur la couleur et les différentes combinaisons du bon goût. Le résultat était là. Une poignée de minutes plus tard lorsque qu'Hanabi redressa de l'index le minois de son ainée face à elle, elle eut ce sourire satisfait du travail accomplie et invita son cobaye à se regarder dans le miroir.
Son visage qui conservait les rondeurs de l'enfance était à présent magnifié d'un regard plus profond et élargie par un contour noir étudié et d'une bouche d'un rose sombre et mat qui contrastait sur le teint porcelaine des Hyuga. Hinata voyait la femme dans la glace. Elle voyait ce qu'elle s'entêtait à refuser depuis que son corps s'était mis à enfler dix ans plus tôt. La robe noire qu'elle portait moulait ses courbes de sa gorge à sa taille avant de s'évaser sur ses hanches pour ne plus être qu'un tissus fluide et souple jusqu'à ses chevilles. Il n'y avait pas de décolleté puisque la robe se nouait au niveau du col derrière la nuque laissant à nue une chute de reins désirable. Hinata était une femme grande avec un buste très étiré et un port de tête de danseuse. Elle était le fleuron de la bourgeoise ainsi parée.
La brune ne prenait pourtant aucun plaisir à se voir sous ce jour. Elle se sentait à l'étroit et vulnérable dans ce vêtement qui en montrait trop. Un indicible sentiment de honte la saisissait en observant les artifices sur son visage. Vulgaire. Le frisson de dégoût le long de son échine passa inaperçue quand elle lâcha d'une voix morne.
« Tu es toujours aussi efficace Hanabi, merci encore. »
Sa soeur gazouilla de plaisir, c'était si peu de chose, quel plaisir de se préparer ensemble, ça allait être un grand soir, inutile d'être reconnaissante ce n'était rien, vraiment rien du tout,… Un grand soir comme tous les soirs, tous les soirs de cette vie qui n'était pas la sienne songea l'héritière avec amertume. Elle se sentait comme une imposture et aucun mot joyeux de sa parenté, aucune flatterie n'effacerait ce sentiment.
Plus tard dans la soirée, bien après qu'elles et leur père n'ait accueilli les premiers invités dans une salle de réception fastueuse décorée par le bon goût de leur gouvernante, les deux soeurs s'isolèrent sur la terrasse. Il faisait froid et elles frissonnaient dans leurs robes. L'avantage c'est qu'il n'y avait personne ici et c'était bien la veine d'Hanabi qui pouvait ainsi griller une cigarette à l'abri du regard du beau monde. C'était leur rituel : la terrasse, le ciel plein à craquer d'étoiles et une indus partagée à deux.
« Tu crois que père n'est pas au courant ? Demanda Hanabi sans vraiment attendre de réponse mais plutôt pour meubler leur mutisme.
- Je crois qu'il s'en moque du moment que ses amis n'en savent rien, Hinata s'empara de la cigarette assortissant sa réponse d'une grande expiration de vapeurs toxiques.
- Ah oui. »
Les yeux à demi-plissé Hanabi laissa tomber le masque. Sa soeur l'observait, elle ignorait si elle aurait du faire quelque chose. Elle avait bien compris que le sourire, l'engouement pour les mondanités et l'expertise en maquillage de sa soeur n'était qu'une façade depuis qu'elles avaient mis en place leurs entrevues nocturnes pourtant elle n'avait pas réponse à y apporter.
La situation était cynique au possible. Elles étaient à la fois les deux personnes les plus à même de se comprendre mutuellement puisqu'elles étaient le résultat d'une éducation identique et pourtant cette même éducation les empêchait de s'entraider. L'amour maternel leur avait été arraché très tôt, si tôt qu'elles n'en gardaient pas de souvenir. Leur père, leur gouvernante sèche, la fourmilière de domestiques avaient été un faible lot de consolation. Elles avaient grandi amputées affectivement et aujourd'hui alors qu'Hanabi affleurait les seize ans de quelques mois et qu'Hinata passait les derniers examens qui la séparait de l'indépendance, elles tremblaient.
« Je vais peut-être faire comme m'a conseillée père, tu sais pour l'appartement, souffla Hinata pour étouffer les pensées suffocantes qui commençaient à surcharger son esprit.
- Notre avis importe peu de toute façon, rétorqua avec humeur la cadette en jetant le mégot par dessus la rambarde les yeux rivés au loin.
- Ne dis pas de sottises, dit Hinata machinalement sans vraiment y croire. »
Elle-même s'était mise à fixer l'herbe recouverte de rayons argentés que la brise faisait ondulée, songeuse. Son père voulait qu'elle devienne la nouvelle occupante de l'appartement qu'il possédait à Paris. C'était un deux pièces un peu vétuste sous les toits d'un immeuble haussmanien mais qui au vue des prix actuels de l'immobilier était parfaitement respectable. L'ennui c'est que ça voulait dire quitter le manoir familial, quitter Hanabi, quitter tout ce qu'elle connaissait. Hinata avait jusqu'ici réussi à faire des pieds et des mains pour suivre les cours par correspondance où encore négocier un droit de retour les week-ends en pension mais ces solutions étaient temporaires et elle l'avait toujours su. C'est d'ailleurs parce que son père le savait aussi bien qu'elle qu'il ne s'était pas irrité qu'elle travaille l'été pour payer l'aller-retour de la pension à leur demeure quatre fois par mois. L'argent venait pourtant déjà à manquer et les concours qui approchaient à vue d'oeil ne permettait pas à la brune d'envisager un job étudiant. Le soir où elle en avait honteusement parlé à Hiashi Hyuga au moment du déjeune dominical, un moment généralement plus détendu, celui-ci avait été catégorique : elle aurait de l'argent si elle emménageait sur Paris.
En tournant la tête, Hinata constata que l'instant de grâce était terminée, sa soeur avait retrouvé son sourire féroce et lui enjoignait du regard de la suivre alors qu'elle se glissait dans l'ouverture de la baie vitrée.
Le réveillon, Noël, le jour de l'an,… comme autant de pompeuses réceptions, les fêtes s'étaient enchaînés sans que rien ne trouble la routine hivernale Hyuga. Hanabi avait arraché à leur père le droit d'être absente pour fêter la nouvelle année avec des amis. Un privilège que son ainée ne lui enviait en rien, elle n'aimait pas plus être femme du monde qu'être femme déchirée. La brune était enfermée dans sa chambre à relire ses cours quand son père l'avait fait demander au petit salon. Il devait être cinq heure de l'après midi aussi lorsqu'elle entra dans la pièce elle put constater que le service à thé était servi. L'héritière fronça les sourcils, son père voulait la mettre dans de bonnes dispositions ce qui était rarement bon signe.
Le petit salon était de loin la pièce la plus charmante de tous le manoir. C'était aussi l'unique héritage de leur mère qui en avait été la conceptrice et décoratrice. Un soir au coin du feu leur père leur avait confié, à elle et sa soeur, que leur mère voulait faire de cette pièce un lieu de confidence entre elle et ses futurs enfants. Hiashi avait mis beaucoup de bonne volonté à assurer la continuité des désirs de sa femme mais il était évident qu'il n'y était pas parvenu. Une chose qui sembla se confirmer quand il ordonna d'une voix grave :
« Assied toi. Il faut qu'on parle. »
Silencieusement la petite brune rejoint le centre de la pièce pour s'installer sur un des trois fauteuils en toile gris perles qui encerclaient un petite table en cerisier. A sa droite la cheminée allumée propageait une chaleur rassurante qui contrastait avec le regard froid de son paternel face à elle.
« Tu pars à Paris après demain, tu es prête ? La question n'admettait qu'une réponse il n'y avait pas l'ombre d'un doute.
- Oui, j'ai demandé à ce qu'on fasse monter mes affaires sur place hier, Hinata le connaissait par coeur c'est à peine si elle ne lui disait pas par avance qu'elle avait les clés et qu'elle avait déposé sur son bureau un récapitulatif excel de l'argent dont elle aurait besoin.
- Les clés ?
- Oui.
- Pour l'argent que je te verserais, tu…
- C'est fait.
- Ne me coupe pas la parole, Hiashi eut un silence ponctué d'un regard peu amène pour son ainée avant de se radoucir, c'est très bien Hinata. »
Le long silence qui s'en suivit n'avait rien d'étouffant. Ils se regardaient, leurs yeux identiques plongés l'un dans l'autre. Ils ne savaient pas faire autrement pour se dire qu'ils s'aimaient. Lui en tout cas ne trouvait pas le courage de dire autrement qu'il lui souhaitait bonne chance, qu'il serait toujours là, qu'elle pouvait l'appeler quand elle voulait. Hinata qui était loin de se douter de cet élan d'attendrissement se rappelait une phrase de sa gouvernante « c'était un homme tellement heureux ». Et elle se demandait si la mort de sa mère était l'unique responsable de cet emploi du passé. Elle avait l'intuition qu'il y avait un raison bien plus odieuse pour que son père ait gommé à jamais toute indulgence de ses yeux envers ses seules filles.
« Tu devrais retourner travailler, les invités n'arriveront pas avant 22h. Puisque Hanabi n'est pas là pour t'aider à te préparer tu n'auras qu'à demander à ta gouvernante. »
Son père mit ainsi fin à l'entrevue et devint désagréable en une seule phrase. Hinata ne le prit pas personnellement, elle l'acceptait tel qu'il était : difficile et croulant.
C'est haletante qu'Hinata atteint le cinquième étage. Il n'y avait pas l'ombre d'un ascenseur et les escalier étroits en colimaçon ne facilitaient en rien la tâche. Elle avait sur le dos un sac alourdi de connaissances et à la main une valise qui contenait toilette ainsi que les quelques tenues et babioles qu'elle n'avait pas demandé au personnel familial de transporter. La porte était difficile à ouvrir et la jeune femme du s'y reprendre à deux fois avec les clés.
Elle dut allumer la lumière pour découvrir une première pièce allongée au plafond mansardé assez bas. Le parquet était véritable et les murs fraîchement repeint en blanc cassé. Il avait un petit canapé en velours gris et une table en bois scandinave ovale dans la première moitié de la pièce, la seconde partie était occupée par une kitchenette bleu roy et un cagibis. Hinata eut un sourire en voyant un panier de victuailles savamment emballé dans des rubans roses dont sa gouvernante avait le secret. Elle ne mourrait pas de faim ce soir. Curieuse la brune laissa ses bagages en plan après avoir refermé la porte pour continuer l'exploration de son nouveau logement. La chambre était en enfilade et ce fut un bonheur de voir que la grosse malle en bois et son lit avait été disposés de manière identique à celle de sa chambre au manoir. Elle se déchaussa pour savourer le plaisir simple de poser ses pieds sur la tapis en fourrure synthétique anthracite qui occupait près de la moitié de la pièce.
La salle de bain, à son soulagement, n'avait rien à voir avec les petits espaces confinés qu'elle avait pu remarquer chez des amis. Au contraire, la plafond y était un peu plus haut et le choix d'une douche à l'italienne plutôt que d'une baignoire faisait de la place. La couleur turquoise pale du carrelage rappelait un peu l'atmosphère de la piscine. Peut-être regrettait-elle le choix du miroir qui occupait près de la moitié du mur mais c'était un détail après tout.
Ce dimanche soir là Hinata l'occupa à vider sa valise, elle tâche de donner à son nouvel habitat le relief de l'ancien. Les murs nus la préoccupaient. Elle n'avait jamais été du genre à mettre les posters de ses idoles dans sa chambre mais habituellement il y avait toujours une aquarelle de sa mère peu importe la pièce du manoir où elle se trouvait. Le brune n'avait eu l'idée d'en embarquer une, elle se contenta donc de mettre sur son bureau les poteries qu'Hanabi lui faisait enfant ainsi que quelques bijoux familiaux dont elle avait hérité la responsabilité. En vidant les sacs elle ne pu passer à côté du paquet moitié vide de Lucky Strike sur lequel sa soeur avait maladroitement dessiné un coeur. Un coeur pour dire tout ce qu'elles ne s'étaient pas dit au moment des au revoir où elles s'étaient embrassées furtivement sur les quais. Un sourire attendri germa sur ses lèvres en mettant le paquet dans un tiroir de sa table de chevet. Elle mangea peu et pensa peu ce premier soir. En gagnant le nouveau lit plus dur que l'ancien elle pria pour que le sommeil la gagne vite. Elle fut exhaussée.
01:47. C'est l'heure qu'affichait son cellulaire lorsque la brune le consulta, réveillé par le fracas contre sa porte d'entrée. De grands coups à intervalles irréguliers et elle les entendait clairement maintenant. Bon sang ! Machinalement elle se leva en marmonnant quelques appels au calme. Les coups ne cessaient pas et plus la brune émergeait plus elle réalisait qu'elle n'était pas chez elle, qu'un inconnu était en train de frapper à sa porte comme un damné et qu'on était au beau milieu de la nuit à Paris. En parvenant à la porte, elle était terrifiée. Mille contes, mille mises en garde venaient de ressurgir dans son esprit. Il pouvait s'agir de n'importe qui. Le quartier était, certes, réputé sur mais son immeuble n'était pas le plus luxueux loin de là. Les clés étaient encore dans sa main gauche quand Hinata sentit une chose qui n'existait ni au manoir ni dans la pension de jeunes filles : le danger. Une nouvelle salve de coups la fit sursauter. Si elle avait pensé faire la morte c'était à présent trop tard, la lumière qu'elle avait allumé par automatisme n'était pas passé inaperçue derrière la porte puisqu'elle entendit gronder.
« Je vous en supplie ouvrez ! J'ai besoin d'aide ! »
La voix était celle d'un homme ce qui ne rassura absolument pas l'héritière. Pourtant l'intonation était pleine d'une détresse qui lui semblait sincère et cette façon d'implorer… Elle avait toujours eu le coeur tendre et il s'en fallut de peu pour qu'elle déverrouille la porte sans attendre. La peur ou l'instinct de survie la rattrapa dans son geste. Il pouvait mentir. Comment savait-il qu'il y avait quelqu'un ? Elle venait à peine d'emménager, c'était tout de même une curieuse coïncidence.
« Qui êtes vous ? Pourquoi vous avez besoin d'aide ? »
Elle avait voulu dire ça fermement mais l'angoisse transpirait à travers ces mots. Elle ferma les yeux rageusement espérant que cela passerait inaperçu. La brune était accroupie près du verrou, l'oreille contre la porte. Elle entendait son vis-à-vis respirer lourdement et trop vite.
« Je… Je m'appelle Gaara, je suis votre voisin du quatrième. Je… Vous allez me prendre pour un fou. »
Je vous prends déjà pour un fou.
« Ne vous faites pas sot, vous frappez à ma porte comme si vous aviez le diable aux trousses. Vous devez bien avoir une raison légitime. »
Il y eut un silence qui s'étira si longtemps que si l'Hyuga n'avait continuer d'entendre le souffle saccadé de « Gaara » elle aurait presque pu croire qu'elle avait rêvé ce désordre nocturne. Pourtant la voix finit par reprendre.
« En fait, il y a un petit oiseau qui s'est écrasé contre ma vitre. Il est pas très grand, il ne doit pas savoir bien voler, enfin, bref, quand j'ai entendu le bruit j'ai ouvert et je l'ai récupéré. Il saigne un peu mais il est vivant, mais le sang… j'ai paniqué, je ne sais absolument pas quoi faire. J'ai frappé à toutes les portes vous êtes la seule à avoir répondue. Je sais, c'est ridicule, mais je vous en prie dites moi que vous y connaissait quelque chose en oiseaux. »
Il avait parlé vite et son propos était décousu. En plus Hinata ne savait pas si elle devait y croire. Une part d'elle croyait à cette histoire qui après tout n'avait rien d'impossible non plus, mais d'un autre côte le bon sens lui disait que venir frapper chez ses voisins à 2h pour enterrer un oiseau n'avait rien de crédible.
Elle se rappelait que petite dans le vaste domaine du manoir il lui était arrivé de donner la becquée à des oisillons tombés du nid ou encore d'accompagner le palefrenier qui s'occupait aussi de la volière. La brune avait toujours aimé les bêtes, des êtres moins compliqués que ses semblables et bien moins cruels aussi.
Comme elle hésitait depuis un moment la voix reprit.
« Vous vous en moquez hein ? Vous trouvez ça ridicule un gamin de vingt ans au bord de la crise de nerf pour un piaf ? Vous savez quoi ? Vous, vos quarante balais, votre air désabusé et aigri, je les… »
Il n'eut jamais le temps de finir sa phrase car Hinata avait ouvert la porte furieuse. Elle était vêtue d'un pyjama gris en coton et ses cheveux relâchés encadrés son visage rougit de colère. Elle se tenait dans l'embrasure et ses yeux si tendres étaient froncés.
« Moi, mes quarante balais, mon air aigri et quoi ? »
En face d'elle un garçon roux. Il devait être grand puisque même tombé à la renverse contre le mur de l'autre côte du palier son corps continuait d'occuper beaucoup de place. Il était habillé d'un jean et d'un t-shirt noir ce qui fit tiquer Hinata, n'aurait-il pas du être en pyjama ? Il avait des yeux turquoise saisissant qui la fixait actuellement avec hébétude. Le brune regrettait de s'être laissé guidée par son ego. Elle n'aimait pas les garçons de son âge, ils l'intimidaient, surtout quand ils étaient grands et avait un air voyou. Parce que sans aucun doute c'était un filou. C'était peut-être l'ami des bêtes qu'il prétendait être mais au vue des patates dans ses chaussettes et du tatouage qu'il arborait en plein milieu du front c'était surtout un « vaurien » comme les appelle père.
« Je… Je suis désolée, j'ai pensé que comme vous… tu me vouvoyez et puis le quartier n'est pas donné, enfin,…
- Restons en au vouvoiement si vous le voulez bien, je ne tiens à engager aucune forme de familiarité avec vous. Pour votre oiseau, je vous recommande d'appliquer du désinfectant avec un coton tige s'il y a des plaies et née le nourrir avec de la brioche trempait dans du lait tiède le temps qu'il se remette. Bonne nuit, Monsieur. »
La brune referma la porte plus brutalement qu'elle ne l'aurait souhaitée, tournant précipitamment la clé dans la serrure. Elle tomba de l'autre côté épuisée. Elle avait eu peur qu'il ne la poursuive, il n'était peut-être pas très équilibré pour avoir une attitude pareille. L'héritière attendait de l'entendre redescendre pour aller se recoucher. Au lieu de ça, il frappa à nouveau de façon légère cette fois-ci. La frayeur regagna le corps de la brune. Pourvue qu'il ne soit pas vexé. Commencer sa vie ici par de mauvaises relations avec un voisinage déplorable n'était pas exactement ce qu'elle avait prévu.
« Je te remercie Mademoiselle. »
La jeune femme frissonna, il avait collé son visage si près de la serrure qu'elle avait l'impression qu'il était à côté. Elle eut néanmoins le soulagement d'entendre ses pas lourds contre les marches de l'escaliers. Elle inspira profondément. Il n'avait pas l'air en colère. Avec un peu de chance il suivrait ses conseils et l'oisillon s'en sortirait.
Elle regagna lentement sa chambre, elle n'avait qu'une hâte profiter des quelques heures de sommeil restantes avant la reprise. En fermant les paupières elle revit son voisin plié en quatre lorsqu'elle avait ouvert la porte, surement stupéfait de ne pas voir apparaître la mégère qu'il se figurait. Drôle de garçon.
Sous le plancher d'Hinata, ce même garçon était allongé sur un matelas deux places à même le sol. Il y avait à sa gauche un tas de keffiehs et d'écharpes au sommet duquel un jeune oiseau dormait, un peu de lait séché au coin du bec. Le rouquin avait passé ses mains derrière sa tête et regardait le plafond les yeux grand ouverts. Drôle de fille.
Dites moi ce que vous en pensez j'y tiens sincèrement !
Aimablement vôtre,
Cap'