Bonjour à tous !

Et voici l'épilogue qui clôture cette histoire.

Merci beaucoup pour votre soutien tout du long, et j'espère que cet épilogue répondra aux questions que vous vous posez peut-être encore.

Bonne lecture,

Perhentian

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Epilogue

Trois ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Septembre 2001

Voldemort pinça ses lèvres lorsqu'il sentit les protections du château Serpentard lui annoncer l'arrivée de Bellatrix. Il était quasiment certain de savoir pourquoi elle était là, et il se prit à regretter l'époque où il pouvait encore en toute impunité torturer et tuer ses mangemorts. Bellatrix n'aurait surement pas osé venir le déranger pour des fadaises il y avait trois années de cela. Et il aurait préféré mille fois pouvoir continuer à étudier le livre de Poufsouffle plutôt que de devoir s'occuper des états d'âme de Bellatrix.

– Un problème ? demanda Potter.

Potter était une présence… régulière… au château Serpentard. Pas qu'il soit là un jour sur deux comme Hermione, mais il passait une fois par semaine environ, essentiellement pour débattre de sujets politiques et tenter de le convaincre qu'il y avait un quelconque intérêt à se soucier de la liberté et prospérité de toutes les espèces du monde sorcier, ou autre sujet ridicule du même genre.

À sa plus grande exaspération, Voldemort n'avait toujours pas réussi à faire comprendre à Potter que, sans même parler des autres espèces, le sorcier moyen était encore loin d'avoir suffisamment évolué pour savoir quoi faire d'une liberté qui lui serait accordée. Potter était insupportablement obstiné, mais Potter s'était avéré être d'une compagnie… décente… ces trois dernières années. Peut-être parce qu'ils étaient tous les deux immortels, et de ce fait, tous les deux à part du reste des sorciers.

– Bellatrix, répondit Voldemort d'un ton plat.

– Oh, fit Potter en se redressant légèrement du fauteuil où il était présentement avachi. J'imagine qu'elle a vu l'article de la Gazette.

– Probablement, répondit Voldemort avec mécontentement.

Evidement Potter rigola légèrement, et il semblait toujours amusé lorsque Voldemort autorisa Bellatrix à rentrer dans son bureau quelques minutes plus tard.

– Monsieur Serpentard, fit Bellatrix en s'inclinant profondément.

Voldemort se retint d'envoyer un sortilège à Potter lorsqu'il vit celui-ci imiter Bellatrix derrière son dos.

– Que veux-tu Bella ? demanda Voldemort d'un ton sec.

Généralement Lucius se chargeait assez bien de canaliser sa belle-sœur. Et si quelques-uns de ses mangemorts avaient tenté de sortir du rang ces dernières années – finissant alors très, très, rapidement à Azkaban –, Bellatrix n'en avait pas fait partie malgré ses actions souvent impulsives. Peut-être parce qu'elle tenait suffisamment à sa sœur Narcissa. Ou à son amitié avec Barty. Ou au fait de se trouver toujours dans son ombre à lui.

– Monsieur Serpentard, la Gazette du Sorcier fait de la diffamation sur votre personne, annonça Bellatrix.

Voldemort savait que Bellatrix n'était pas suffisamment naïve pour croire qu'il n'avait aucun espion dans la presse, et qu'il n'aurait pas empêché l'article de paraître si celui-ci l'avait embêté. Il n'y avait que le Chicaneur sur lequel il n'avait aujourd'hui pas de prise, Luna Lovegood étant surement la personne la moins sensible à la corruption ou l'intimidation qu'il lui ait été donné de connaitre. Mais il pouvait voir dans les yeux de Bellatrix que celle-ci voulait en réalité savoir si ce que disait l'article était vrai. Savoir si Voldemort et Hermione avaient effectivement été photographiés en sortant d'un restaurant haut de gamme où ils avaient été pour l'anniversaire de Hermione.

– Barty a gagné son pari depuis longtemps tu sais Bellatrix, intervint Potter avec un ton un peu trop satisfait au gout de Voldemort. Il serait temps que tu l'acceptes.

Bellatrix se retourna vivement vers Potter, se rendant finalement compte de sa présence, et Potter lui fit un sourire narquois.

– Tu ne mérites vraiment pas la place qui t'est revenue gamin, fit Bellatrix avec haine.

– Va voir ailleurs si j'y suis Bellatrix, répondit Potter. Ta présence a rendu l'air beaucoup moins respirable…

– Tu es peut-être en faveur aujourd'hui gamin, mais il viendra un jour où ce ne sera plus le cas, et je serai là pour t'attendre.

Potter choisit de l'ignorer complétement et se replongea dans les papiers de loi qu'il lisait, faisant trembler de fureur Bellatrix. Voldemort décida de mettre fin à cette situation avant qu'elle ne dégénère. Il savait après tout que Potter prenait un malin plaisir à improviser des duels dans son bureau, simplement pour détruire tout ce qu'il pouvait.

– Bella, la Gazette n'aurait pas publié cet article si je n'y voyais pas un intérêt, fit Voldemort d'un ton cassant.

Bellatrix sembla hésiter un instant, avant de ne plus y tenir.

– Mais… mais est-ce que c'est vrai ? demanda-t-elle d'une voix plaintive.

– Est-ce un problème pour toi Bella ? demanda Voldemort d'un ton menaçant.

Pas que Bellatrix puisse rivaliser avec Hermione dans un duel, loin de là. Mais il ne mettait pas cela au-dessus de Bellatrix de tenter d'affronter Hermione en plein milieu du chemin de Traverse, ou autre absurdité du genre.

– Non, Monsieur Serpentard, bien sûr que non, répondit Bellatrix à contrecœur.

S'il y avait une chose de certaine avec Bella, c'était encore sa dévotion à son égard. Une dévotion dont il avait toujours su tirer parti, que ce soit pour exécuter ses ordres ou pour simplement faire se tenir à carreau la sorcière.

– Tu peux disposer Bella, fit Voldemort après quelques secondes de silence.

Bellatrix sembla finalement se rendre compte qu'elle venait de s'imposer dans son bureau sur un motif plus que futile, et elle se dépêcha de disparaitre.

– Je lui donne une semaine avant de faire quelque chose de stupide, commenta Potter d'un ton désabusé.

– Du moment qu'elle ne le fait pas en public… soupira Voldemort.

Les membres de l'Ordre et les mangemorts qui avaient suivi Voldemort jusqu'au bout – ceux qui n'étaient donc pas simplement des criminels assoiffés de sang, et étaient capables d'aligner plus de deux pensées cohérentes – prenaient grand soin de s'éviter dans leur vie de tous les jours depuis trois ans, ce qui était indubitablement la meilleure façon d'éviter un bain de sang.

Certains de ses mangemorts, comme Pettigrow, avaient même très rapidement fui à l'étranger, sachant surement trop bien qu'un incident était vite arrivé, et qu'ils étaient loin d'être suffisamment importants pour Voldemort pour être protégés d'une quelconque façon. Si Black avait été furieux d'apprendre que l'homme qui avait trahi les Potter s'était lâchement enfui, Potter n'avait que peu réagit.

Lorsque Voldemort s'en était étonné, Potter avait répondu que, s'il détestait sans aucun doute le rat, celui-ci les avait d'une certaine façon aidés à s'échapper du manoir Malefoy lors de leur première vie, et qu'il avait décidé depuis longtemps que ce qu'il advenait de Pettigrow ne l'intéressait en rien du moment que son parrain était libre, préférant occulter entièrement l'existence du misérable traitre. Depuis que Pettigrow était parti, plus personne n'avait entendu parler de lui, et Voldemort pensait que celui-ci avait dû se transformer définitivement en rat à un moment où à un autre, comptant surement finir ses jours comme un misérable animal de compagnie.

Mais les mangemorts qui étaient restés et l'Ordre ne s'évitaient pas toujours non plus, et il y avait régulièrement des incidents sans grande gravité, qui obligeaient cependant Voldemort, Potter et le vieux fou à perdre leur temps à rappeler aux contrevenants ce qui les attendait si jamais ils allaient plus loin que de simples incidents.

– De toute façon, tu peux compter sur Hermione pour lui faire un sermon d'une demi-heure sur l'importance de préserver la paix, et ce sera mille fois pire que n'importe quel sortilège qu'elle lui aura envoyé avant, fit Potter. Bellatrix ne tentera plus jamais de s'attaquer à elle.

Ce n'était pas faux. Quoique Voldemort savait que Hermione prendrait aussi un malin plaisir à humilier Bellatrix. Elle avait la rancune tenace après tout.

– Pourquoi avoir laissé cette photo être publiée ? demanda ensuite Potter avec un intérêt évident.

Voldemort retint un soupir exaspéré. Cette journée semblait être une de celles où il ne parviendrait pas à travailler en paix.

– Pourquoi est-ce que cela t'intéresse Potter ?

– Parce que tu fais toujours tout dans un but précis Marvolo, répondit Potter. Pour quoi est-ce du coup ? Améliorer ta cote de popularité en t'affichant avec Hermione ? Détourner l'attention de quelque chose d'autre ?

Les deux points de Potter auraient pu faire du sens bien sûr, puisqu'il prenait soin de toujours travailler son image, et qu'il était effectivement en train de préparer quelque chose d'important, sa conquête imminente des autres gouvernements d'Europe, comme Potter le savait très bien. Mais ce n'était pas pour cela qu'il avait laissé cette photographie paraitre.

– Ne soit pas ridicule, Potter, fit Voldemort avec une pointe de dédain. Je ne me serais pas affiché avec Hermione si je voulais améliorer ma cote de popularité, et les personnes qui comptent n'auront pas leur attention détournée par ce genre de nouvelles.

– Hermione vaut mille fois mieux que n'importe quelle autre sorcière que tu pourrais trouver ! répondit Potter avec véhémence.

Ce que Potter pouvait être idiot parfois.

– C'est évident que Hermione vaut mieux que n'importe qui d'autre Potter, affirma Voldemort avec condescendance. Je dis simplement que si je voulais uniquement augmenter ma cote de popularité ce n'est pas elle que j'aurais choisie.

Hermione était connue pour ses prétendues actions héroïques pendant la guerre, pour sa proximité avec Potter, pour les quelques sortilèges qu'elle avait inventés, et, depuis qu'elle avait publié il y avait quelques mois de cela un livre sur le continuum espace-temps, elle avait de plus décroché selon les médias le titre de sorcière la plus brillante de sa génération. L'humeur de Voldemort s'assombrit à l'idée même de l'existence du livre, avant qu'il ne le chasse de ses pensées.

Mais si s'afficher avec Hermione était indiscutablement quelque chose qui allait le rendre encore plus dangereux pour ses ennemis, la supériorité intellectuelle et magique de Hermione n'était pas quelque chose qui augmenterait se propre popularité auprès du grand public alors qu'il était lui-même déjà reconnu comme brillant.

– Alors pourquoi la photo ? demanda de nouveau Potter.

Ce qu'il pouvait être insistant. Mais après Hermione, Potter était surement la personne avec qui Voldemort discutait le plus librement. Ou du moins, aussi librement qu'il était possible tout en sachant que le quatuor cherchait toujours à se débarrasser de lui, et que lui-même cherchait toujours à se débarrasser de Potter.

– Pour éviter que n'importe quel idiot puisse s'afficher avec Hermione pour améliorer sa cote de popularité.

Potter fronça les sourcils, avant d'éclater d'un rire particulièrement irritant, et comme souvent Voldemort regretta sa présence, tout en n'arrivant pas à empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres alors qu'il se demandait quelles pensées absurdes pouvaient bien être en train de passer par la tête de Potter. Pensées que Potter n'allait surement pas pouvoir s'empêcher de partager.

– Tu es jaloux, fit Potter.

Voldemort en serait tombé de sa chaise s'il n'avait pas un parfait contrôle sur lui-même.

– Je ne suis pas… jaloux… Potter, répondit-il en levant les yeux au ciel. J'ai simplement besoin que Hermione se concentre sur les recherches que nous faisons ensemble.

Potter redoubla de rire et Voldemort lui lança un regard noir. Il aurait dû se douter que Potter et sa manie de projeter ses propres bons sentiments sur tout le monde ne comprendrait pas qu'il avait simplement besoin d'avoir Hermione près de lui. Besoin de pouvoir utiliser son cerveau. Et aucune envie qu'elle perde du temps avec des idiots. Cela n'avait rien à voir avec de la jalousie.

– Tu es jaloux Marvolo.

– Potter.

– C'est quoi, c'est les nombreuses lettres que Hermione reçoit depuis la publication de son livre ? Ou la déclaration d'amour publique de Cormac McLaggen la dernière fois qu'elle est passée au Ministère ?

– Potter, dehors.

Potter eut l'audace de lui tirer la langue, avant de disparaitre en transplanant. Voldemort poussa un long soupir. Parfois, Potter ne comprenait vraiment rien à rien. Il ne pouvait être jaloux. Et il ne pouvait tenir à Hermione. Parce que dans quelques dizaines d'années Hermione ne serait plus là, et qu'il ne voulait même pas commencer à y penser.

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Neuf ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Samain 2007

Hermione retint un soupir exaspéré alors qu'elle regardait Voldemort évoluer en contrebas de la colline. Il n'avait pas changé, son corps ayant toujours la même perfection que le jour où Hermione l'avait fait revenir à la vie un peu plus de quatorze années plus tôt. Et il n'y avait pas que son physique qui était resté le même, son arrogance aussi visiblement.

– Te penses-tu vraiment plus intelligent que les quatre fondateurs réunis ? craqua Hermione.

Sa voix porta sans souci jusqu'à lui bien qu'il se trouvât à une centaine de mètres d'elle. Il ne sursauta pas mais elle savait qu'elle l'avait surpris. Il se retourna très lentement vers elle.

– Evidement, répondit-il avec suffisance.

Il n'y avait pas le moindre doute dans son ton, et cette fois-ci Hermione ne retint pas son soupir alors qu'elle transplanait juste à côté de lui.

– La barrière que nous avons mise en place autour de la source devrait t'empêcher de puiser dedans, fit Hermione.

– Hum, hum.

– Marvolo.

Il eut l'audace de sourire.

– J'ai légèrement modifié le rituel pour me laisser un accès.

Hermione était presque soufflée par tant d'arrogance.

– Si cette source devient de nouveau instable, ce sera une catastrophe, pointa-t-elle.

– Malgré ce que tu tends régulièrement à penser, je ne suis pas idiot Hermione, fit Voldemort.

Comme si elle l'avait ne serait-ce qu'un seul instant trouvé idiot.

– Je n'aurais pas dit idiot. Fou plutôt. Ou égoïste. Ou tout simplement complètement inconscient !

Elle ne put cependant s'empêcher de dire cela avec un léger sourire. Cela faisait trop longtemps qu'elle ne l'avait pas vu et elle était partagée entre son envie de l'embrasser et son envie de l'étrangler. Voldemort décida pour elle en l'embrassant avec un sourire un peu trop satisfait, comme s'il pensait qu'il pouvait lui faire oublier ce qu'il était en train de faire.

– Comment était ton voyage avec Potter et ses acolytes roux ? demanda-t-il lorsqu'il la relâcha. Instructif ?

Hermione lui lança un regard dubitatif.

– Nous sommes partis à la plage aux Maldives pendant deux semaines Marvolo, répondit-elle d'un ton plat. C'était certainement magnifique, mais guère instructif.

Il se détourna d'elle pour observer les flux magique de la source devant eux, et Hermione eut comme l'impression qu'il savait. Mais c'était impossible…

– Qu'est-ce que tu comptes faire ? demanda-t-elle en pointant du doigt la source.

– En extraire une petite partie, répondit-il. Poudlard ne consomme pas tout ce que la source peut régénérer. Et c'est encore plus simple avec les autres sources.

Hermione aurait pu en conclure cela toute seule. Après tout, elle ne voyait pas ce que Voldemort aurait pu vouloir alimenter de façon durable…

– Mais dans quel but ? demanda-t-elle avec une certaine insistance.

Le petit sourire satisfait de Voldemort était tout bonnement inquiétant.

– Purification magique, fit-il.

– Pardon ?

Elle ne savait pas ce qu'il voulait dire par là, mais c'était probablement n'importe quoi.

– Une transfusion, expliqua Voldemort. De quoi éliminer quelques effets secondaires indésirables qui se trouvent encore dans ma magie.

Effectivement, c'était n'importe quoi. Pas qu'elle doutât que la magie de Voldemort porte encore des traces de tous les rituels de magie noire qu'il avait exécutés un jour, et qu'il exécutait surement encore d'ailleurs. Mais qu'elle soit damnée si Voldemort tentait de détourner la magie des sources pour quelque chose d'aussi trivial. Après tout, il avait toujours la Pierre Philosophale pour cela…

– Ne me dit pas que tu vas tenter d'augmenter ta propre puissance magique avec celle des sources ? demanda Hermione avec suspicion. C'est non seulement impossible, mais probablement hautement dangereux.

– Une fois de plus tu me sous-estimes Hermione, fit remarquer Voldemort.

Le sous-estimer ? Surement pas. Voldemort lui avait prouvé ces neuf dernières années qu'il repoussait sans cesse les limites du possible. Mais même pour lui il y avait des choses inatteignables…

– Une fois de plus tu te surestimes, répondit Hermione.

D'un geste dédaigneux il lui fit signe de s'éloigner et Hermione s'exécuta avec un sourire narquois. Elle regarda avec intérêt Voldemort tracer différentes runes et finaliser son rituel, notant ce qu'il faisait dans un coin de sa tête pour pouvoir l'analyser au calme plus tard. Si elle parvenait la plupart du temps à comprendre instinctivement les rituels et les sortilèges des autres sorciers, ceux de Voldemort étaient toujours d'une telle complexité qu'il lui fallait un peu plus de temps pour les cerner.

Lorsque Voldemort eut terminé, elle se recula de quelques pas supplémentaires, et lui fit un signe d'encouragement moqueur qu'il ignora. Il lança son rituel et Hermione vit avec fascination une partie de la magie de la source se détacher doucement et passer la barrière pour converger vers Voldemort. Les alentours s'illuminèrent lorsque la magie entra en contact avec lui, créant une atmosphère surréelle qui coupa le souffle de Hermione.

Puis le rituel sembla dysfonctionner, Voldemort fut violement soufflé en arrière. La lumière devint tellement puissante que Hermione dut fermer les yeux, et une partie des arbres autour de la source furent déracinés.

Il fallut plusieurs secondes, et quelques sortilèges, pour que la situation revienne à la normale. Voldemort se releva difficilement du sol alors que Hermione éclatait de rire et faisait semblant d'applaudir.

– Veux-tu vraiment que je te rappelle l'épisode des Héliopathes ? demanda Voldemort avec acidité.

Hermione arrêta de rire et lui lança un regard faussement outré.

– Cela n'a rien à voir, répondit Hermione. Je me suis faite attaquer par des créatures qui n'étaient même pas sensées exister, et tu as pris grand soin de ne pas me venir en aide et de me laisser me débrouiller seule. Là, c'est ton propre rituel qui t'a tout simplement explosé à la figure.

Voldemort ne répondit rien, examinant les runes au sol avec une expression concentrée, et Hermione se rapprocha de nouveau par curiosité.

– Quand retentons-nous l'Atlantide ? demanda Hermione au bout d'un moment.

Maintenant qu'elle savait que la glace enrageait les Héliopathes plus qu'autre chose.

– Vraiment ? Tu veux retenter l'Atlantide ? demanda Voldemort avec une pointe d'ironie.

Hermione leva les yeux au ciel. Lors de sa première vie Hermione avait intégré le Ministère de la Magie après ses études à Poudlard, souhaitant travailler à améliorer les conditions de vie des créatures magiques, et créer un pays meilleur. Mais cette fois-ci, elle n'avait vu aucun intérêt à le faire. Voldemort et Harry tenaient les rênes du gouvernement depuis neuf ans, et il n'y avait pas deux autres personnes au monde dont Hermione était plus proche. Et elle surveillait de près que ce qu'ils faisaient était juste. Ou tout du moins aussi juste que possible en ayant Voldemort au pouvoir.

Mais cela laissait tout de même beaucoup de temps libre à Hermione, et elle l'avait consacré à ce qu'elle aimait le plus. Etudier la magie, et en repousser les limites. Et c'était encore plus passionnant que ce qu'elle avait précédemment imaginé. Elle était certaine qu'elle ne pourrait jamais se lasser de cela, même en une centaine d'années. Même en plusieurs centaines d'années. Si elle étudiait souvent seule, il y avait des sujets que Voldemort et elle exploraient ensemble. Notamment tous les différents lieux légendaires qui étaient cités dans le livre de Helga Poufsouffle. Et si Hermione avait au début été dubitative, elle avait rapidement dû admettre que la plupart des sujets avaient au moins un fond de vérité, plus ou moins intéressant selon les cas.

Et le principal challenge de ces deux dernières années avait été l'Atlantide. Pour trouver le lieu essentiellement, puis pour réussir à faire tomber les barrières qui masquaient l'endroit. Et ensuite Hermione avait réussi à complètement se ridiculiser en se laissant surprendre par le fait que les Héliopathes existaient, au point d'avoir l'intégralité de ses cheveux brulés avant que Voldemort ne daigne finalement venir à son secours. Mais ce n'était pas non plus comme si Hermione n'avait jamais dû tirer Voldemort de situations précaires non plus, même si cela arrivait moins souvent.

– Comme si j'allais te laisser découvrir l'Atlantide tout seul, répondit Hermione.

– Dans quatre semaines alors, décida Voldemort. Je devrais pouvoir m'arranger avec Potter et Lucius pour pouvoir disparaitre quelques jours.

– Dans quatre semaines ? fit Hermione avec une grimace. Il y a le sommet d'arithmancie du Japon à ce moment-là, et le président m'a demandé si je pouvais faire une introduction.

– Le sommet d'arithmancie du Japon ? C'est toujours d'un tel ennui, fit Voldemort. Dis leur que tu ne peux pas. Tu peux toujours justifier ton absence en disant que tu pars en vacances à la plage.

Hermione plissa suspicieusement les yeux.

– Je ne vois vraiment pas ce que mes vacances à la plage viennent faire là, répondit-elle.

– C'était simplement une suggestion d'excuse Hermione, rien de plus, fit Voldemort.

Et il avait l'air parfaitement désinvolte, n'affichant même pas un quelconque sourire moqueur, mais la suspicion qu'il savait se fit plus forte. La suspicion qu'il savait que ni Hermione, ni ses amis n'avaient passé plus de temps que nécessaire pour prendre quelques photos sur la plage ces deux dernières semaines. La suspicion qu'il savait qu'ils avaient erré pendant des jours et des jours en Inde avec Dumbledore avant de finalement mettre la main sur le dernier Horcruxe de Voldemort, un simple bracelet d'Iridium naturel.

Contrairement aux fois précédentes, Voldemort avait utilisé un objet sans aucun pouvoir magique propre, sans aucun lien même avec le monde sorcier. Comment il avait réussi à mettre un Horcruxe dedans sans que l'objet ne se détruise était un mystère, à moins que l'Iridium ne résiste à la magie noire sans que personne ne l'ait jamais su. Personne à part Voldemort bien sûr. Et en plus de cela, au lieu de cacher l'objet dans un endroit précis, Voldemort avait fait en sorte qu'il change au contraire de main tous les jours, et dans le monde Moldu, rendant sa traçabilité très laborieuse.

Mais Dumbledore avait eu l'intuition que Voldemort pourrait potentiellement tenter de faire quelque chose dans le monde Moldu pour brouiller les pistes, et Ron et lui s'étaient tenus au courant des moindres évènements étranges autour du globe. Cela avait amené des centaines de fausses pistes, mais aussi une rumeur sur l'existence d'un bracelet en platine que ses propriétaires ressentaient toujours l'envie de donner au bout de vingt-quatre heures. Leur permettant de récupérer l'Horcruxe.

Hermione avait été sure qu'ils avaient été in-traçables, mais visiblement Voldemort avait quand même réussit à être au courant. Trop tardivement cependant, puisqu'il n'avait pu les empêcher de récupérer l'Horcruxe. Mais le fait qu'il sache était déjà problématique…

– Qu'est-ce qui nous a trahi ? demanda Hermione avec résignation.

– Depuis Potter j'ai pris soin de toujours garder un lien ouvert avec mes Horcruxes. Je sais où chacun d'entre eux se trouve en permanence.

Hermione fit une grimace. Cela voulait aussi dire qu'il saurait s'ils essayaient de le détruire.

– Cela m'intéresse cependant hautement de savoir comment vous avez bien pu récupérer cet Horcruxe sans m'alerter, demanda Voldemort.

Parce que forcement, Voldemort avait mis en place une importante quantité d'enchantements sur le bracelet pour détecter toute activité magique autour.

– L'alternative au charme de Melvure que tu as utilisé, en copiant sur mes propres barrières ? C'est en fait Dumbledore qui l'a inventée, dans des recherches qu'il n'a jamais publiées, mais auxquelles j'avais eu accès dans mon ancienne vie. Et il se trouve qu'il avait aussi un moyen de les nullifier.

Cette fois-ci, ce fut Voldemort qui fit une légère grimace.

– La longévité de Dumbledore est vraiment bien trop importante, commenta Voldemort avec aigreur.

–Il ne dirige même plus Poudlard et profite de sa retraite maintenant, répondit Hermione. Pourquoi continues-tu donc à le haïr autant ?

– En dehors du fait qu'il a passé les dix dernières années à chercher mon dernier Horcruxe tu veux dire ?

Hermione pouvait lui accorder cela. Mais bon, ce n'était pas comme si Voldemort n'avait pas tenté au moins deux fois de destituer de force Harry de la position de Maître de la Mort, pour pouvoir se débarrasser de lui ensuite. C'était loin d'être un succès pour le moment cependant. Aussi peu un succès que leurs propres tentatives d'annuler le rituel de fraternité.

– Pourquoi es-tu venue me débusquer ici Hermione plutôt que de m'attendre au château ? demanda Voldemort alors qu'il effaçait les dernières traces de son rituel loupé. Tu ne supportais pas l'idée de devoir te passer de ma présence plus longtemps ?

Hermione leva les yeux au ciel, et sortit une enveloppe qu'elle tendit à Voldemort.

– Harry et Ginny ont fixé une date, ils se marieront le 21 juin l'année prochaine.

Voldemort ne manifesta aucune réaction, mais il prit tout de même l'enveloppe.

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Dix ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Juin 2008

Le sentiment de bonheur que ressentait Ginny était d'une puissance telle qu'elle en avait presque le vertige. Elle avait cru atteindre le sommet du bonheur lorsqu'elle s'était mariée la première fois, puis lorsqu'elle avait tenu chacun de ses enfants dans ses bras juste après leur naissance. Mais il lui semblait que son bonheur était encore plus intense lors de ce deuxième mariage.

Peut-être parce que se rendre compte qu'elle aimait toujours Harry au bout de tant d'années était une sensation merveilleuse. Ou peut-être parce que cette fois-ci il y avait des personnes qui étaient présentes à leur mariage qui n'avaient pas pu être là la dernière fois pour des raisons évidentes.

Sirius, accompagné par Alicia Spinnet qui avait dix-huit ans de moins que lui mais qui avait visiblement été capable de le supporter plus de trois années de suite et qui était depuis peu enceinte Remus et Tonks, accompagnés d'un petit Teddy qui était né plus tard que celui qu'ils avaient connu et qui n'était pas tout à fait pareil mais qui débordait tout autant d'enthousiasme Fred accompagné d'Angelina – George était lui venu seul, mais il semblait à Ginny qu'il fréquentait en ce moment une sorcière allemande – mais aussi Lavande avec son fiancé, Colin qui faisait office de photographe non officiel, Dumbledore, et Dobby. Il aurait même pu y avoir Rogue mais celui-ci avait évidemment décliné leur invitation, préférant continuer à se terrer dans son laboratoire de potion comme il le faisait depuis la prise de pouvoir de Voldemort.

Bien sûr, il y avait aussi tous ceux qui avaient été là à son premier mariage. Ses parents, ses frères, belles-sœurs et neveux et nièces. Hermione. Neville et Hannah. Luna et Rolf. L'équipe de Quidditch des Harpies, et celle de Gryffondor lorsqu'ils étaient à Poudlard. Quelques-uns de leurs anciens professeurs. Les membres de l'ancienne AD – et de la nouvelle –. Viktor et sa famille.

Et il y avait aussi d'autres personnes, que Ginny n'aurait jamais pensé voir à son mariage. Daphné Greengrass au bras de Ron – Ginny savait que Ron la demanderait bientôt en mariage maintenant qu'il lui avait tout raconté et qu'elle n'avait fait que l'aimer plus – Blaise, Theodore, Drago et Astoria dans le sillage de Daphné, qui s'avéraient tous être de bonne compagnie lorsqu'il n'y avait pas de stupides préjugés qui les poussaient à l'inimité et Voldemort autour duquel tous les anciens de l'Ordre semblaient marcher sur des œufs, à l'exception du quatuor, de Dumbledore et de Luna qui entretenait toujours avec lui une étrange amitié épistolaire que Ginny ne comprenait pas complétement.

Mais la personne la plus improbable était bien sûr la Mort, qui même avec les efforts qu'elle avait fait pour afficher une apparence humaine, et aborder des habits non noirs, était indiscutablement intimidante. Du moins pour leurs invités.

Malgré cet assemblement plus ou moins étrange, Ginny n'aurait pu rêver d'un meilleur mariage. Tous les gens qu'elle aimait étaient ici, Harry était de nouveau officiellement son mari, et tout allait pour le mieux.

Oh, Ginny savait que Harry et Hermione ne seraient surement pas de son avis. Ils passaient toujours des heures à batailler entre eux sur la justesse des lois qu'ils faisaient passer, sur les tentatives de Voldemort de gagner du terrain politique sur Harry, et sur l'existence même de l'actuel régime autoritaire.

Mais Ginny savait être pragmatique. Bien que Voldemort n'apparaisse plus que comme Marvolo Serpentard depuis dix ans, il avait réussi à s'imposer comme quelqu'un qu'il ne valait mieux pas contredire. Pas uniquement par la peur cependant cette fois-ci, mais aussi par sa capacité à prouver qu'il avait toujours raison, du moins aux yeux du public. Et c'était pour cette raison que quasiment toutes les décisions de Harry et Voldemort ne rencontraient que peu de résistance, que ce soit du point de vue du gouvernement, ou de celui du public. Le quatuor avait accompli moins de chose en quarante années de politique la dernière fois que Voldemort et Harry en avaient accomplies cette fois-ci en dix.

Ginny avait hâte maintenant qu'elle avait eu son saoul de Quidditch professionnel d'avoir de nouveaux enfants avec Harry. Ils seraient bien sur différents de la dernière fois, mais ce n'en serait que plus intéressant. Et en parallèle, elle irait peut-être conseiller de temps en temps Fred, George et Ron à Farces pour Sorciers Facétieux. Après tout, il s'y passait toujours quelque chose d'intéressant.

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Quinze ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Juillet 2013

– Mais pourquoi avoir fait cela ! hurla Harry avec une rage telle qu'il n'en avait pas ressentie depuis des années. Pourquoi ?

Comme souvent, la Mort n'affichait aucune émotion. Harry eut envie de la secouer, la blesser peut-être même, pour qu'elle souffre comme il souffrait lui. Mais bien sûr il ne pouvait rien faire contre elle. Quel était l'intérêt de ce titre de Maître de la Mort s'il ne donnait pas vraiment de prise sur la Mort elle-même ?

– Un prix doit toujours être payé, répondit la Mort.

– Je n'en ai rien à faire qu'un prix doive toujours être payé !

Et puis pourquoi Ginny ? Et Ron et Hermione ? Pourquoi pas seulement lui ? Ses amis n'avaient rien demandé après tout. Ils n'avaient pas demandé à revenir dans le passé, ils n'avaient pas demandé une fois de plus à subir ses erreurs.

– Ne crois-tu pas que tu exagères ? fit la Mort d'un ton condescendant. Il y a d'autres façons de transmettre. Et vous aurez autant de temps que vous le souhaitez pour cela.

– J'exagère ? J'exagère ? s'écria Harry.

Malgré les divers sortilèges protégeant l'endroit, les murs de la maison des Potter tremblèrent violement. Harry se força à prendre une grande inspiration.

– Dis-moi Mort, combien d'autres secrets de ce genre gardes-tu pour toi ? demanda-t-il d'un ton venimeux. T'amuses-tu de nous voir vivre sans les savoir, t'amuses-tu du jour où tu nous les révèleras enfin, détruisant nos vies au passage ?

– Je suis la Mort Harry, bien sûr que je garde mes secrets. Et puis quelle différence cela aurait fait que tu l'aies su plus tôt ? Cela n'aurait en rien servi vos intérêts.

Harry se laissa tomber par terre. Cela ne servait à rien d'argumenter avec la Mort, il le savait très bien. Au mieux l'entité n'en avait que faire de ce qui pouvait bien arriver à quelques êtres humains. Elle vivait dans un monde qui allait bien au-delà de cela. Et il savait qu'elle aurait pu faire bien pire que garder quelques secrets de son côté. N'avait-elle pas avoué un jour qu'elle avait poussé tous ses maîtres précédents au suicide ?

– Pars Mort, fit Harry d'un ton las. Je ne suis pas vraiment certain de vouloir continuer à te parler…

La Mort se volatilisa immédiatement, et Harry resta allongé sur le sol, se demandant comment il allait pouvoir annoncer cela à ses amis. Quoique, connaissant Hermione, elle s'en doutait surement déjà, et allait le regarder d'un air triste et dire quelque chose comme « Oh, Harry… » lorsqu'il allait lui en parler…

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Vingt-six ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Septembre 2024

Voldemort jeta un regard furieux à Hermione alors qu'elle s'habillait avec soin pour leur diner, déambulant d'un côté à l'autre de leur chambre. Il ne savait pas pourquoi elle faisait ça. C'était absolument ridicule. Que croyait-elle ? Qu'il suffisait de quelques glamours pour oublier qu'elle était mortelle ? Pour oublier qu'elle allait mourir dans quelques dizaines d'années ?

– Comment s'en sort Drago ? demanda Hermione.

Comme s'il en avait quoi que ce soit à faire de Drago Malefoy.

– Harry me disait que tu semblais le supporter moins bien que Lucius, continua Hermione.

Evidement qu'il le supportait moins bien que Lucius. Drago était affreusement jeune, à peine sorti de l'enfance, et il n'était pas en mesure de pouvoir discuter sur un pied d'égalité avec Potter et lui. Pas que Lucius n'ait jamais été sur un pied d'égalité avec eux, mais il avait fini par être capable de donner son avis. Mais Lucius avait passé vingt-six ans en tant que Ministre de la Magie du Royaume-Uni, puis en tant que Ministre de l'Alliance Magique d'Europe lorsque le reste de l'Europe magique s'était finalement unifiée sous le commandement de Voldemort dans les années deux mille dix, et Lucius avait fini par demander à se retirer, laissant son fils prendre sa suite depuis quelques semaines.

– Peut-être que si vous arrêtiez de le terroriser à chaque occasion cela se passerait mieux, fit Hermione avec un ton qui tendait vers le reproche. Ou peut-être que vous pourriez tenir de véritables élections pour une fois.

Elle était maintenant en train d'arranger son maquillage sur son visage beaucoup trop jeune et Voldemort n'y tint plus. Probablement parce que Potter et Drago lui avaient fait passer une très mauvaise journée, le premier en tentant de le convaincre d'avoir des relations plus ouvertes avec les Moldus – avec les Moldus ! –, et le deuxième en n'étant comme tous les jours pas plus utile qu'une potiche.

– Pourquoi fais-tu cela Hermione ? demanda-t-il sèchement.

Hermione se retourna vivement, visiblement surprise par son ton.

– Pardon ? demanda-t-elle avec étonnement.

La voir de face énerva encore plus Voldemort. C'était le jour de ses quarante-cinq ans – sans compter sa première vie –, et elle semblait en avoir moins de trente.

– Tes glamours, répondit Voldemort d'un ton venimeux. Je n'aurais pas cru que tu puisses être aussi vaine.

Qu'est-ce qu'il y avait derrière ? Elle ne supportait pas le fait de vieillir alors que Potter ne vieillissait pas ? Elle ne supportait pas de savoir qu'elle ne ferait partie que d'une infime partie de leur existence à Potter et lui ? Et si c'était tant que cela le cas, pourquoi lui avait-elle hurlé dessus la seule fois où il avait eu le malheur de lui proposer de l'aider à se faire un Horcruxe ou d'utiliser l'Elixir de Vie de la Pierre Philosophale ?

En face de lui, le visage de Hermione se ferma.

– C'est quoi ton problème ces temps-ci Marvolo ? attaqua-t-elle. Cela fait des mois que ton humeur est au mieux massacrante, et maintenant tu as décidé que c'était OK de m'insulter ?

– T'insulter ? Je ne fais que dire la vérité, répliqua Voldemort d'un ton tranchant.

– Vraiment ? Excuse-moi d'avoir voulu faire un effort pour être convenablement habillée ce soir !

Elle semblait furieuse maintenant, comme si elle n'était pas en train de sciemment éviter le sujet. Il la trouva incroyablement belle, sa robe bleu épousant ses formes et sa magie semblant crépiter autour d'elle, et cela l'énerva encore plus de trouver belle une apparence qui n'était de toute évidence pas tout à fait la sienne.

– Je parle de ton apparence Hermione ! Passe encore que tu veuilles apparaitre comme ayant vingt-cinq ans lorsque tu en avais trente, mais c'est absolument ridicule pour une sorcière de plus de quarante ans de faire comme si elle en avait moins de trente !

Elle sembla un instant figée, comme choquée par ses paroles, avant d'éclater de rire. S'il n'avait pas tant tenu à elle, Voldemort lui aurait surement lancé un sortilège très déplaisant à la figure. Il n'y avait qu'avec Potter maintenant que Voldemort se laissait de temps en temps aller à improviser un duel au milieu d'une conversation. Essentiellement parce que Potter éprouvait lui aussi le besoin de temps en temps de faire passer sa frustration.

– C'est ma vraie apparence, Marvolo, finit par répondre Hermione. Je me doutais que tu remarquerais un jour, mais je ne pensais pas que ta première réaction serait de croire que je tentais de masquer mon âge. Ni de ruminer cette idée pendant des mois et des mois…

– Vraiment Hermione ? Prouve-le alors.

Il ne comprenait pas pourquoi elle tentait de masquer la vérité.

– Tu n'as pas remarqué que je ne suis pas la seule à ne quasiment plus vieillir ? répondit Hermione. Ni Harry, ni Ginny, ni Ron ne dépasseront non plus la trentaine.

Voldemort dut se forcer à maintenir une expression indifférente. Ce qu'elle insinuait ne pouvait pas faire de sens. Ne pouvait pas être vrai.

– Potter est immortel, répondit-il.

– Hum, hum.

Elle s'était retournée, et avait recommencé à ajuster son maquillage.

– Explique-toi, exigea-t-il.

Elle dut sentir qu'il n'était guère d'humeur, car elle alla droit au but.

– Nous sommes tous les quatre immortels Marvolo.

Et il y avait cet atroce sentiment d'espoir qui semblait vouloir se faire une place dans les pensées de Voldemort, que celui-ci piétina sans aucun ménagement. L'espoir était la drogue des faibles et des misérables.

– Seul Potter est le Maître de la Mort, pointa-t-il.

– Effectivement. Mais il semblerait qu'avec notre retour dans le temps, nous ayons tous été touchés par les pouvoirs de la Mort.

De nouveau cet espoir malvenu tenta de se faire sa place, de nouveau Voldemort refusa d'y croire.

– Touchés par les pouvoirs de la Mort ? Cela ne fait pas de sens Hermione.

– Ce voyage dans le temps que nous avons fait n'aurait pas dû être possible Marvolo. Seul Harry aurait dû pouvoir revenir. Le souhait que la Mort accorde à son maître est la touche finale qui fait de lui le maître de la Mort, lui conférant alors son immortalité. Mais le souhait de Harry nous concernait aussi, et nous avons été liés irrémédiablement à Harry. Ron, Ginny et moi mourons au moment exact où Harry mourra. C'est pour cela que nous vieillissons de moins de moins.

Sa réponse était complétement sérieuse, et pendant quelques secondes Voldemort ne put rien articuler.

– Depuis quand le savez-vous ? demanda-t-il finalement.

– Nous en avons la certitude depuis une dizaine d'année, répondit Hermione. Lorsque Harry est allé confronter la Mort sur le fait que ni lui, ni Ginny ne semblaient capables d'avoir d'enfants. La Mort à dit que c'était le prix à payer pour leur immortalité. Notre immortalité.

– C'est pour cela que Potter et Weaslette ont adopté des enfants, commenta Voldemort d'un ton distrait.

Hermione commença à lui répondre quelque chose sur les enfants de Potter, mais les pensées de Voldemort étaient encore sur ce qu'elle venait de lui révéler. Hermione ne mourrait que lorsque Potter mourrait. Et Potter ne pouvait décider de mourir que de son propre chef. Mais jamais Potter ne mourrait si cela signifiait qu'il terminerait aussi là la vie de ses amis.

Ce qui voulait dire que Hermione ne mourrait pas. Ce qui voulait surtout dire que Hermione n'allait pas disparaitre de sa vie, qu'il pourrait toujours l'avoir à ses côtés, sans devoir la regarder mourir de vieillesse et déplorer sa mort toute les années suivantes. Elle n'allait pas l'abandonner. Il allait s'assurer qu'elle n'allait pas l'abandonner.

– Reste avec moi, ordonna-t-il.

Elle s'interrompit au milieu de sa phrase, plus surprise qu'il ne l'avait jamais vue, avant qu'elle ne se ressaisisse et qu'un sourire ne se dessine sur ses lèvres, comprenant mieux que lui ce qu'il lui demandait.

– Bien sûr Marvolo.

Il ne le reconnaitrait sous doute jamais à haute voix, mais il savait d'ors et déjà que le souvenir de ce moment lui permettrait de créer un patronus plus puissant que ce qu'il n'avait jamais réussi auparavant. Parfois il ne parvenait vraiment pas à savoir s'il devait plus apprécier ou maudire l'existence du quatuor.

oOoOoOo

Quarante-deux ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Samain 2040

Hermione se sentait presque effrayée de se trouver devant la source en ce jour de Samain de l'an deux-mille quarante. C'était le jour à partir duquel ils étaient revenus dans le temps. Le jour à partir duquel l'avenir leur était de nouveau totalement inconnu.

Ils étaient huit aujourd'hui devant la source. Le quatuor et Voldemort bien sûr, mais aussi Neville, Luna et Drago. Dumbledore était décédé depuis quelques années déjà, et si Remus, Rogue, Barty et Rookwood avaient participé au rituel stabilisant la source, ils ne faisaient pas partie du cercle d'amis intimes du quatuor ou de Voldemort.

– La source est stable, annonça Ginny.

Plus cela allait, plus c'était étrange de voir ses amis figés autour de leur trente ans. Seul Voldemort semblait un peu plus âgé qu'eux, mais à peine. Le contraste surtout était déstabilisant avec Luna, Neville et Drago qui affichaient maintenant soixante ans, ce qui était considéré comme le début de l'âge mûr chez les sorciers.

– Merlin merci, commenta Harry. Je n'aurais pas voulu apprendre que nous avions fait tout cela pour rien.

– Ah Potter, ne me dis pas que tu regrettes notre collaboration, cela me briserait le cœur, fit Voldemort d'un ton dramatique.

Drago Malefoy leva très visiblement les yeux au ciel. Si ses débuts à devoir travailler pour Voldemort et Harry avaient été difficiles – comment auraient-ils pu ne pas l'être en même temps ? –, Drago avait néanmoins très rapidement su faire ses preuves, démontrant une efficacité qui avait permis à Voldemort et Harry de se fondre de plus en plus dans un rôle de commandement non public. C'étaient toujours eux qui avaient bien sûr le dernier mot sur tout, mais tant que Drago et ses différents ministres dans les pays de l'Alliance faisaient du bon travail, et que personne n'avait l'idée saugrenue de remettre en question le pouvoir de décision suprême de Voldemort et Harry, ceux-ci les laissaient faire.

– Cela ne marcherait que si tu avais un cœur, répondit Harry.

– Comment oses-tu dire cela alors que je suis marié avec ta meilleure amie ? s'exclama Voldemort.

Harry éclata de rire, alors que Voldemort semblait être écœuré d'avoir dit une telle niaiserie. Hermione savait que même après plusieurs années, Voldemort s'obstinait à considérer leur mariage comme une collaboration entre deux sorciers brillants, plutôt que comme quoi que ce soit de potentiellement romantique. C'était fou ce qu'il pouvait parfois être de mauvaise foi, après tout Hermione était presque certaine qu'il tenait à elle plus que tout au monde, et elle lui lança un coup d'œil moqueur qu'il ignora.

– Dans une autre vie nous sommes morts ce soir Neville, fit alors Luna d'une voix chantante. N'est-ce pas vraiment étrange ?

– Vraiment déprimant oui, répondit Neville. J'ai peut-être l'air bien plus vieux que les immortels là, mais j'ai l'impression que ma vie ne fait étrangement que commencer.

– Les petits enfants sûrement, commenta Ginny.

Neville s'était marié avec Hannah comme lors de leur première vie, et avait eu deux enfants avec elle qui commençaient tous les deux à avoir leurs propres enfants. Lorcan et Lysander, les deux fils que Luna avait eus avec Rolf ne semblaient eux pas près encore de rendre Luna grand-mère, préférant voyager de par le monde et enchainer petite copine sur petite copine. Mais peut-être était-ce dû à leur amitié avec Adhara Black, la fille de Sirius et Alicia, qui était unanimement admise comme était pire que tous les maraudeurs réunis, et de ce fait la nièce – non-officielle – préférée de Fred et George.

– Aurais-tu hâte Ginny ? Les vôtres sont encore un peu jeunes pour cela, fit Ron.

Apres avoir appris qu'ils étaient tous les deux stériles, Harry et Ginny avaient passés quelques mauvaises années, avant de mettre en place un système permettant d'identifier des orphelins nés-de-Moldus, et de finalement adopter au cours des années un petit Alexandre, une petite Louise et un petit Tom – au plus grand dam de Voldemort qui n'appréciait guère l'ironie de la situation –, qui avaient maintenant vingt-deux, dix-neuf et seize ans.

Ron et Daphné n'avaient pas adopté eux, se contentant généralement de profiter des enfants des autres, notamment du fils de Drago et Astoria, Scorpius, dont ils étaient tous les deux assez proches, et qui allait bientôt se marier avec une charmante sorcière française qui était une cousine éloignée des Delacour et qui, dixit Ron, allait permettre à la lignée Malefoy de blondir encore plus la couleur de leur cheveux, ce qui n'aurait pas dû être possible.

Voldemort et Hermione eux, n'avaient jamais adopté non plus. Les enfants n'intéressaient guère Voldemort – bien qu'il ait accepté d'être le parrain de Tom Potter, mais Hermione savait que c'était essentiellement parce que Harry l'avait eu à l'usure –, et Hermione ne voulait pas vraiment avoir des enfants si c'était pour les voir mourir ensuite. Plus tard, peut-être, ils se poseraient la question.

– Bah, j'ai tout mon temps, commenta Ginny.

– Vantarde, répondit Drago.

Il y eut un moment de silence alors que tous regardaient la source.

– Ne devrions-nous pas aller fêter cela ? fit Ron. Après tout, nous avons réussi l'objectif que nous nous étions fixé au départ.

– Avec un petit dommage collatéral tout de même, fit Ginny en indiquant Voldemort.

Voldemort et Ginny ne pouvaient avoir une conversation sans s'insulter à un moment ou à un autre, mais leur relation était plus semblable à celle d'un vieux couple qu'à celle d'ennemis jurés. Bien que chacun d'entre eux serait absolument scandalisé si Hermione leur disait cela.

– Allons au château Serpentard, proposa Voldemort. C'est encore l'endroit où nous sommes le plus certains d'être au calme.

C'était indiscutablement l'option la plus viable. Encore aujourd'hui, personne n'osait déranger Voldemort sans avoir une très bonne raison de la faire. Chez tous les autres, ils étaient presque certains de recevoir plusieurs appels par cheminée dans la soirée. Et les lieux publics étaient à proscrire, aucun membre du quatuor ne pouvant faire un pas dehors sans attirer les regards, et il en était de même pour Voldemort et Drago.

– Parfait, fit Harry.

Si la grande maison de Harry et Ginny était indiscutablement plus chaleureuse, le château Serpentard était en réalité l'endroit où ils se retrouvaient le plus souvent au sein de ce petit groupe, pour les raisons citées précédemment, mais aussi parce que seuls Voldemort et Hermione y vivaient, leur assurant de pouvoir rester entre eux pour discuter de ce qu'ils voulaient. Et ni Rolf, ni Hannah, ni Daphnée ou Astoria n'étaient particulièrement à l'aise avec Voldemort. Et encore moins avec la présence de la Mort qui accompagnait de temps en temps Harry, et dont l'absence était d'ailleurs aujourd'hui étrange.

Voldemort transplana sans un bruit, et tous suivirent rapidement, se retrouvant dans le petit salon qu'ils utilisaient toujours dans ces moments-là. Voldemort fit apparaitre quelques verres alors qu'ils s'installaient tous plus ou moins gracieusement.

– Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à appeler Missy, indiqua Hermione.

Voldemort avait beau avoir tenté de lui faire renoncer à sa croisade pour les droits des elfes de maison, Hermione n'en avait pas démordu, et si la plupart des elfes travaillaient toujours aujourd'hui pour les sorciers, ils étaient tout du moins libres et payés, y compris les elfes de Voldemort à la plus grande consternation de celui-ci.

– Au fait Harry, pourquoi la Mort n'est pas là ? demanda Ginny. Pas que sa présence me manque, mais c'est la nuit de Samain.

Ah, comme quoi Hermione n'était pas la seule à se poser cette question.

– Elle passera surement plus tard, répondit Harry avec indifférence.

– Tu t'es encore fâché avec elle ? demanda Ron.

Depuis la révélation de la Mort sur leur infertilité et leur immortalité, les rapports de Harry avec la Mort étaient à la fois plus resserrés et plus conflictuels. Généralement parce que Harry était curieux de tout ce qui entourait la Mort, et qu'il n'aimait généralement pas les réponses.

– Juste une broutille, temporisa Harry. As-tu réfléchi à ma proposition pour l'année prochaine Marvolo ?

– C'est… tentant, répondit Voldemort.

– Quelle proposition ? demanda Hermione avec curiosité.

C'était la première fois qu'elle en entendait parler, et si elle se fiait aux visages autour d'elle, c'était aussi la première fois pour la plupart des gens, à l'exception de Ginny.

– Devenir professeurs de Défense Contre les Forces de Mal à Poudlard pendant un an, répondit Harry avec un grand sourire. Histoire de s'amuser un peu…

– Oh, ce serait incroyable ! fit Neville. Penses-tu que les élèves seront plus enclins à tenter de fuir Marvolo, ou plus enclins à tenter de te demander un autographe ?

Sa remarque fit ricaner Ron.

– Tu accepterais de céder le pouvoir ? s'étonna Hermione en se tournant vers Voldemort. Il me semble pourtant très bien me rappeler t'entendre dire que, je cite, je consentirai à abandonner mon règne lorsque les êtres humains auront prouvé qu'ils sont en mesure de se gouverner seuls efficacement, et cela n'arrivera sûrement pas avant plusieurs siècle étant donné le quotient intellectuel du crétin moyen.

– Il ne va pas céder le pouvoir Granger, ne me fais pas croire que tu ne connais pas ton mari… commenta Drago d'une voix trainante.

Hermione poussa un bref soupir.

– On peut toujours espérer, fit-elle avec une fausse résignation.

Elle ne comptait même plus le nombre de fois où elle avait effectivement tentée de convaincre Voldemort d'abandonner sa dictature, de laisser de nouveau une marge de liberté aux sorciers, mais il lui avait toujours ri au nez, et c'était un point de désaccord tellement convenu entre eux maintenant que lorsque l'une de leur dispute débouchait là-dessus, ils savaient tous les deux qu'il était temps d'arrêter.

– Si Potter et moi enseignons ensemble, cela me laisse largement le temps de terroriser Drago et ses différents ministres, répondit Voldemort avec une certaine satisfaction. Et ce serait intéressant d'enseigner de temps en temps. Cela changera un peu de la monotonie de ces journées…

– Je vous ferai bien remarquer qu'il y a déjà un professeur de Défense Contre les Forces du Mal actuellement poste, mais j'imagine que personne ne refusera à Monsieur Serpentard et Harry Potter cette position, fit Hermione d'un ton légèrement accusateur.

– Oh, arrête Hermione, fit Ginny. Avoue que Harry et Marvolo sont surement les meilleurs professeurs de défense possible.

– Je n'en doute pas, répondit Hermione avec un sourire. J'ai juste peur pour leurs futurs élèves.

Elle imagina un instant des pauvres premières années se terrer sous leur table alors que Voldemort et Harry improvisaient un duel en plein milieu de la salle de classe.

– Peut-être qu'il faudra effectivement commencer par apprendre à tout le monde le charme du bouclier… musa Luna.

– Y compris aux professeurs, approuva Ron. Faites-moi penser à vous offrir un appareil photo à déclanchement automatique, je veux pouvoir voir les moments les plus grandioses.

Neville proposa alors de porter un toast à la stabilité de la source et aux potentiels futurs professorats de Harry et Voldemort, et ils s'exécutèrent tous.

oOoOoOo

Deux cents ans après la prise de pouvoir de Voldemort et Harry, Juillet 2198

– J'aime bien cet endroit, commenta Ginny. Belle trouvaille.

Elle hochait la tête d'un air satisfait, et Hermione échangea un sourire avec elle.

– Serait-ce un compliment, Weaslette ? demanda Voldemort avec un sourire sarcastique.

– Pourquoi, tu es désespéré à ce point de recevoir des compliments ? répondit Ginny.

Harry, Ron et Hermione les ignorèrent avec aisance alors qu'ils se lançaient dans un concours de mauvaise foi.

– Où sommes-nous exactement ? demanda Ron.

– En plein cœur de l'ancienne cité magique d'Angkor Wat, répondit Hermione. Elle est complètement invisible aux yeux des Moldus, alors même qu'elle s'entremêle avec les temples non sorciers. Elle est légèrement plus ancienne aussi, ne serait-ce que parce que son déclin a sonné celui du royaume Moldu qui s'appuyait – inconsciemment – sur sa puissance.

C'était leur nouvelle habitude, depuis quelques dizaines d'années, depuis que leurs amis les avaient tous quitté un à un – y compris Luna, Neville, Drago et Daphnée – et ensuite les enfants de Harry et Ginny, ainsi que tous leurs neveux de nièces. Depuis, ils avaient moins d'attaches en Angleterre, et disparaissaient souvent pour quelques jours dans un endroit choisi par l'un d'entre eux, magique ou Moldu, du moment que ce soit un endroit culturellement intéressant, scenaristiquement époustouflant, ou incomparablement paisible, laissant Nagini seule maitresse du château de Serpentard en l'absence de Hermione et Voldemort.

Voldemort délaissait même de plus en plus la politique, laissant les rênes à son actuel ministre de l'Alliance Magique d'Europe, Hadrien Potter – nommé en l'honneur de son arrière-grand-père –, qui avait succédé à ce poste à son grand-père Tom Potter, qui avait lui-même pris la suite de Drago Malefoy lorsqu'il avait été clair pour tout le monde que Scorpius Malefoy n'avait guère envie de succéder à son père, et que Tom, lui, avait un véritable talent – et une certaine appétence – pour la politique.

– N'est-ce pas là que vous aviez affronté une ancienne armée d'inferi avec Marvolo lors de vos explorations il y a quelques années ? pointa Harry.

Il semblait plus intéressé qu'inquiété cependant, et Hermione se demanda si Harry cesserait un jour d'être une telle tête brulée.

– Effectivement, répondit Hermione. Mais il ne devrait plus y en avoir maintenant.

Harry sembla déçu.

– Il reste trois temples que nous n'avons pas visités cependant, intervint Voldemort.

Il avait visiblement fini sa dispute sans importance avec Ginny.

– Parfait, cela nous fera une bonne occupation pour demain, fit Harry.

– Cela rend cet endroit encore plus intéressant, approuva Ginny.

D'un simple geste de la main, Voldemort fit apparaitre de magnifiques fauteuils entourant une table basse sur le promontoire où ils se trouvaient, donnant immédiatement un côté très luxueux au lieu.

– En attendant, vous savez ce que j'ai récupéré ce matin ? fit Ron. Les toutes dernières versions de nos cartes de Chocogrenouille, celles qu'ils vont sortir pour les deux cents ans de la bataille !

– Je ne comprends toujours pas pourquoi ces cartes te passionnent autant, soupira Hermione.

– Je n'ai plus le droit d'être nostalgique peut-être ? répondit Ron. Ces cartes me rappelleront toujours mes années d'enfance, cette incroyable époque où nous étions jeunes et frais…

Le fait était qu'ils n'avaient pas pris une ride depuis, et Hermione leva les yeux au ciel avec amusement.

Ils avaient depuis longtemps trouvé comment se défaire du rituel de fraternité entre Harry et Voldemort, et Hermione était presque certaine que Voldemort avait trouvé un moyen quelconque de rompre le lien entre Harry et la Mort, mais ils avaient depuis encore plus longtemps perdu toute envie d'un côté comme de l'autre de se débarrasser de l'autre partie. Et Harry et Voldemort avaient fini par tellement s'habituer à la possibilité de pouvoir communiquer grâce au lien que l'Horcruxe et le rituel de fraternité avaient créé entre eux qu'il n'avait au bout d'un moment plus été question de se débarrasser d'aucun des deux.

– D'ailleurs, continua Ron, c'est la toute première fois où ils ont osé écrire ton nom Marvolo.

Il désigna l'une des cartes sur la table, et tous purent voir que effectivement, « Lord Voldemort » avait remplacé « Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ».

– Il leur aura fallu deux cents ans pour arrêter d'avoir peur du nom d'un sorcier prétendument mort, commenta Harry avec une pointe d'exaspération.

– Je crois que cela m'ulcèrera toujours de lire que tu m'as prétendument battu en duel Harry, fit Voldemort alors qu'il rejetait sur la table la carte de Lord Voldemort.

– Au moins tu as deux cartes juste pour toi, pointa Ron. Celle de Voldemort, et celle de Marvolo Serpentard.

– Il n'y a que pour toi que cela importe d'avoir des cartes de Chocogrenouille Ron, commenta Ginny.

Ron haussa les épaules comme si le commentaire de Ginny n'avait aucune importance.

– Que faisons-nous après Angkor Wat ? demanda Harry tout en regardant d'un air blasé sa carte.

Hermione se demanda ce qui l'embêtait le plus. Le fait qu'il soit décrit comme le plus grand sorcier depuis Merlin, ou le fait qu'il ait la réputation de sauver la veuve et l'orphelin au péril de sa vie tous les quatre matins.

– Tu t'ennuies Potter ? Ne serait-ce donc pas le moment pour toi de rendre les reliques ? intervint la Mort.

Elle venait juste de se matérialiser auprès d'eux, mais personne ne sursauta. La présence de la Mort auprès de Harry était maintenant une constante, et il était rare qu'elle ne fasse pas une apparition au moins une fois par jour.

– Laisse tomber Mort, nous savons tous les deux que je suis ton maître préféré, répondit Harry. Tu n'as aucune envie que je disparaisse.

– Dans tes rêves Potter. Et tu m'as promis que tu me rendrais un jour définitivement les reliques.

Voldemort se renfrogna, mais Hermione ne pouvait qu'approuver la volonté de Harry de rendre inaccessibles des objets aussi dangereux.

– Et puis, n'est-ce pas lassant d'être encore vivant ? pointa la Mort.

Harry éclata de rire.

– Bien tenté, mais surement pas, répondit Harry. Nous avons encore beaucoup trop de choses à vivre ensemble. Et maintenant que nous ne connaissons plus grand monde personnellement, nous allons enfin pouvoir nous amuser un peu.

Fin

AN : Voilà. C'est fini pour cette histoire qui s'est avérée bien plus longue que ce que je pensais lorsque j'ai commencée à l'écrire, surement parce qu'elle fait intervenir de nombreux personnages qui voulaient tous prendre plus de place que ce que je pouvais leur accorder.

Je n'exclus pas la possibilité d'écrire un jour un ou deux chapitres bonus, donc s'il y a une scène en particulier que vous voulez voir n'hésitez pas à me le dire (même si je ne promets rien).

Une fois de plus, merci d'avoir suivi jusque-là :).