Pardon. Milles pardons, j'avais vraiment pas prévu de vous faire attendre aussi longtemps pour le deuxième chapitre de cette fic. Vraiment, vraiment désolée.

Si vous êtes toujours là, merci beaucoup, merci de vous accrocher, merci de lire, suivre, mettre en favori et surtout merci de commenter cette fic. Je vais essayer de faire mieux pour le prochain chapitre en terme de délai.

J'espère que vous aimerez cette fic, bonne lecture.

Ewalon : Merci beaucoup, désolée pour l'attente, j'espère que tu trouveras ce chapitre intéressant en tout cas.

Whyamishy : Contente que ça te plaise :D, et d'arriver à vous 'accrocher' comme tu dis. J'espère que c'est toujours le cas. Mes excuses pour le délai.

Estelle adorait Henry, elle l'adorait depuis le premier jour où sa mère était revenue avec lui à la maison, ça avait été une surprise, pas de doute à ce sujet. SI elle avait su que sa mère voulait d'autres enfants, quoiqu'elle ne le pouvait pas... Une condition médicale peut-être ? Elle ne se souvenait plus, elle y repenserait plus tard. Dans tous les cas, la femme aux cheveux noirs n'avait pas su que sa mère pensait à adopter. Ça avait été très soudain.

Estelle avait été néanmoins enthousiaste, le bébé qu'il était alors l'avait conquis au premier regard et elle ferait n'importe quoi pour lui. Ils avaient dix-huit ans d'écart et ce n'était pas toujours évident, mais elle avait toujours fait en sorte d'être disponible pour lui, d'être une amie et une sœur malgré la différence d'âge. Elle l'avait couvert lorsqu'il faisait des bêtises, parfois en tout cas, elle ne pouvait pas le faire à chaque fois. Surtout vu certaines des bêtises en question.

Elle avait passé des heures avec lui à la salle de jeu ou à lui apprendre comment s'approcher d'un cheval ou d'un autre animal. Elle l'avait poussé à la balançoire, s'était même installée à côté de lui pour qu'ils puissent balancer ensemble. Leur mère était occupée souvent, étant la maire de la ville, mais elle faisait quand même des efforts pour être disponibles, ça ne changeait pas le fait qu'Estelle avait pu passer beaucoup de temps avec Henry, avec son petit frère.

Estelle n'avait jamais douté de l'amour de Regina envers elle, malheureusement elle savait qu'Henry si. C'était vrai que leur mère n'était pas la femme la plus expansive du monde mais quand même, c'était clair. L'amour dans ses yeux. Dans ses paroles. Dans ses actions... Henry ne semblait pas s'en apercevoir et elle ne savait pas quoi faire pour changer les choses. Pour arranger les choses entre eux. Au vu de la situation, elle ne savait même pas si c'était faisable. Henry était persuadé que leur mère était la méchante reine. Comment pouvait-il avoir une idée pareille ? Ça ne pouvait pas venir que d'un livre, ça n'avait pas de sens.

Et surtout pourquoi ressentait-elle un écho en elle à cette idée. C'était idiot, simplement l'histoire d'un garçon un peu trop imaginatif, rien de plus.

Elle balaya l'image de sa mère portant du cuir et beaucoup trop de maquillage. Son imagination faisait des siennes voilà tout.

Et puis l'idée que sa mère puisse en vouloir à quelqu'un pour être plus belle qu'elle, c'était risible. Henry avait simplement besoin d'un échappatoire et il en avait trouvé un dans ce livre. Voilà tout. C'était normal, logique. Rien de plus.

Elle était allée voir le docteur Hopper lors de sa pause déjeuner, encore plus brève que d'habitude du coup, et il lui avait dit qu'ils devaient procéder en douceur, ne pas lui arracher brusquement le monde qu'il s'était crée, parce que ça pourrait être nocif pour lui. Elle voulait bien croire qu'il en savait plus qu'elle en terme de psychologie, ce n'était pas non plus difficile, elle sa spécialité c'était les animaux pas les êtres humains. Néanmoins elle craignait que s'il continuait à repousser ainsi leur mère, déclarant à tout va qu'elle était la méchante reine, non seulement ça la blesserait beaucoup. Mais aussi qu'elle ferait quelque chose de drastique. Leur mère n'était pas la personne la plus patiente du monde, certainement pas lorsque ses enfants étaient concernés, Estelle ne le savait que trop bien.

Regina Mills pouvait être patiente, mais ce n'était pas quelque chose qu'elle aimait faire, certainement pas lorsque ses enfants avaient un problème. Estelle ne comptait pas le nombre de fois où elle s'était rendu chez le docteur pour une migraine ou autre, alors qu'avec un simple médicament c'était réglé. Et elle ne parlait pas de lorsque c'était sérieux. Ça avait été la même chose pour Henry, la moindre maladie était traitée comme un drame. Leur mère était extrêmement protectrice, elle se rappelait aisément d'une fois où elle était rentrée à la maison après une dispute idiote avec Graham, elle avait pleuré un peu, et elle avait eu le sentiment que sa mère se retenait pour ne pas faire disparaître définitivement de sa vie Graham.

Une autre fois, alors qu'elle était rentrée profondément agacée par l'attitude de certains habitants de Storybrooke, elle l'avait surpris en discussion avec Sydney afin que le journaliste ruine les personnes en questions. Ceux qui avaient 'osé' être désagréable envers elle. Elle avait du les arrêter, c'était gentil comme attention mais non seulement elle ne voulait pas de tout ça, et surtout ça n'arrangerait rien. Sa mère était très protectrice vis à vis de ceux qu'elle aimait, et la liste était courte. Henry et elle, c'était tout.

Contrairement à ce que s'imaginait Sydney, elle avait pitié de lui mais il ne voulait rien entendre, elle avait tenté de lui dire que ses sentiments ne seraient jamais retournés, mais rien n'y faisait. Au bout d'un moment, elle avait abandonné. S'il était satisfait de son sort et qu'il ne voulait rien changer, alors ce n'était pas son problème. Le docteur Whale, avec lui c'était purement sexuel, c'était ce qu'elle avait compris en tout cas, et elle ne rentrerait plus jamais à la maison le soir sans prévenir. Merci beaucoup, il y avait des choses qu'elle ne voulait vraiment pas voir.

Estelle n'était pas sûre, mais elle avait le sentiment que sa mère avait profondément souffert dans sa vie, que la trahison était une chose qu'elle connaissait bien, ainsi que la souffrance. Néanmoins elle ne savait pas pourquoi elle avait une telle impression...

Leur mère se souciait un peu de Graham, mais uniquement parce qu'elle savait qu'elle serait inconsolable s'il arrivait quelque chose à son petit-ami.

Donc oui, si les choses ne changeaient pas, ne s'arrangeaient pas, la femme aux yeux sombres pouvait déjà voir sa mère faire quelque chose de drastique afin de récupérer Henry.

Et puis si elle pensait d'abord à Henry, qui était son petit frère, qui était jeune, elle ne pouvait pas non plus nier qu'elle était aussi inquiète pour Regina. Sa mère était plus sensible qu'elle ne le laissait paraître et la défiance de son dernier n'arrangeait certainement pas les choses. Estelle voyait toujours la souffrance dans son regard, elle était une des rares qui le pouvait, et ça la faisait souffrir. Elle souffrait parce que sa mère était clairement brisée chaque fois qu'elle voyait son fils agir de la sorte, mais aussi parce qu'elle ne savait pas quoi faire pour arranger la situation. Henry était clairement convaincu que sa théorie était réelle, et il était aussi clairement certain que les méchants ne méritaient pas d'être aimé. Du coup il repoussait d'autant plus leur mère alias la Méchante Reine.

Certes leur mère n'était pas parfaite, loin de là, mais qui l'était ? Elle l'avait élevé seule, sans beaucoup d'aide, en dehors de son grand-père Henry mort il y a ... Longtemps ? Combien d'années ? Enfin elle avait été élevé par une mère célibataire qui l'avait toujours fait passer en priorité. Cela même si le sujet de son père était douloureux. Et il l'était, elle avait quelques souvenirs d'un beau-père lorsqu'elle était très jeune, plus âgé que sa mère et qui était clairement distant envers elles deux...Génial une migraine de plus... Enfin bon, elle n'avait jamais connu son père, mort avant sa naissance, mais les quelques fois où elle avait osé aborder le sujet avec sa mère, il était clair que c'était encore douloureux, que Regina l'aimait toujours. Et elle était un rappel permanent de cette perte, ça n'avait surement pas été évident.

Leur mère avait souffert par le passé, de ça Estelle en était absolument certaine, et elle refusait que ça continue. Surtout à cause d'Henry.

Mais pour essayer d'arranger les choses, Estelle devait déjà le trouver. Et se retenir de l'étrangler lorsque ce serait fait. Parce que présentement, malgré l'amour immense qu'elle portait à son petit frère, elle était très tentée.

Quoique pour l'étrangler, ou plutôt pour se retenir de le faire, la femme aux cheveux ébènes devait déjà le trouver, et c'était bien plus difficile qu'elle ne l'avait pensé. Après tout elle le connaissait bien, et savait en général où il allait se réfugier, en tête de liste le château en bois, c'était son 'lieu'. Mais il n'y était pas. Il n'était pas non plus au pont près de la forêt, dans la forêt même, Graham était allé jusqu'au puis et aucune trace du jeune garçon. Estelle connaissait bien les capacités de son compagnon, s'il y avait eu la moindre trace dans les bois, il l'aurait trouvé. Il n'était pas non plus chez Mary Margaret, son institutrice, ce qui était définitivement une bonne chose. Dire que leur mère détestait Mary Margaret était un euphémisme, si Regina avait appris qu'Henry avait disparu chez elle, Estelle n'osait imaginer les actions que sa mère aurait prises. Selon Graham, qui l'appelait régulièrement pour lui demander où elle en était et pour lui dire en retour ce qu'il faisait, Henry n'était pas non plus chez son psy et ami Archie Hopper, il n'était pas dans la salle de jeu. Elle avait même fait un détour aux écuries mais il n'y était pas non plus.

"Estelle, rentre chez toi. Va auprès de ta mère et sois là pour elle. Je vais faire un nouveau tour de Storybrooke on sait jamais." dit Graham après plus de deux heures de recherche.

"Graham, et si on ne le retrouvait pas..." dit Estelle, d'une voix défaite, installée dans sa voiture elle luttait pour ne pas pleurer. Elle avait commencé cette recherche avec l'inquiétude qui lui nouait le ventre mais elle avait aussi été furieuse et convaincue qu'elle ne tarderait pas à retrouver Henry. A présent la nuit était tombée depuis un moment, et ils n'avaient pas de pistes.

Elle savait bien que son petit frère était débrouillard, et c'était un problème pour le coup parce qu'il avait pu réussir à quitter la ville. Mais pourquoi l'aurait-il fait ? Quelle idée l'avait poussé à partir comme ça ? Était-ce à cause de son idée concernant les contes de fée ? Mais où serait-il allé ? avec qui en aurait-il parlé ?

Henry était débrouillard, il était aussi malin et capable de se sortir de bien des mauvais pas néanmoins il était aussi naïf, en plus sa mère et elle l'avaient beaucoup protégé, peut-être trop... Avait-il conscience du danger dans lequel il pouvait se trouver ?

"Arrête de suite Estelle, ne te mets pas à penser à ça. On va le retrouver." dit immédiatement Graham.

"Tu peux pas le garantir." dit doucement Estelle, presque un chuchotement.

"Mais je peux te promettre que je n'arrêterai pas de le chercher tant qu'il ne sera pas à nouveau avec toi." affirma Graham. "Tu me fais confiance ?"

"Tu sais bien que oui." dit Estelle, ouvrant ses yeux sombres qu'elle avait fermé en retenant ses larmes.

"Alors rentre chez toi, je vais continuer les recherches et si je n'ai toujours rien dans une heure alors je te rejoindrai et je ferai des recherches dans la chambre de ton frère. S'il a préparé son coup comme on le croit, alors il y aura des traces. N'y touches pas, " dit Graham.

"Très bien, tu me tiens au courant ?" demanda Estelle.

"Bien sûr." il dit avant de raccrocher.

Estelle resta quelques secondes immobile, avant de poser son téléphone sur le siège du passager et de démarrer afin de rentrer chez elle. Le trajet fut bien trop rapide à son goût, comment pouvait-elle rassurer sa mère alors qu'elle même était folle d'inquiétude ? Comment pouvait-elle la calmer ?

Prenant une grande inspiration, elle sortit de la voiture. Sa mère ne l'avait pas élevé en lui apprenant à fuir les problèmes ou les difficultés. Au contraire, elle avait appris à faire face et c'était exactement ce qu'elle comptait faire à présent. Elle ne savait pas ce qu'elle allait pouvoir dire pour calmer sa mère, pour la réconforter, elle ne savait pas quand ils allaient retrouver Henry, mais elle savait que sa mère avait besoin d'un support, tout comme elle en avait besoin d'un. Parce qu'elle avait beau tout faire pour tenir le coup, elle était terrifiée, inquiète et avait elle aussi besoin de soutien.

Un soutien que seule sa mère pouvait lui donner, la seule personne qui avait toujours été là pour elle.

"Estelle, des nouvelles ?" demanda Regina, qui s'était précipitée hors de la cuisine en entendant le bruit de la porte d'entrée.

"Non." dit désolée Estelle, qui aurait tant souhaiter pouvoir donner une autre réponse. "Je suis allée tous les endroits qu'il aime fréquenter mais aucune trace. Graham va faire un dernier tour de la ville avant de venir ici pour examiner la chambre d'Henry."

"Pourquoi ? Henry n'y est pas." protesta Regina, le ton assez sec. Aucun doute il aurait été tranchant si elle s'était adressée à n'importe qui d'autre que sa fille.

"Non, mais Graham pense que la disparition d'Henry était prévue, par lui en tout cas, et donc il pense qu'il pourrait y avoir des indices dans sa chambre." expliqua Estelle.

"Alors on va commencer à chercher." dit Regina en se tournant pour monter les escaliers.

"Maman, non." la coupa Estelle, prenant sa main au passage. "Je veux agir, je veux continuer à chercher mais on ne sait pas ce dont Graham a besoin. En voulant aider on pourrait effacer des indices ou autre. On doit l'attendre."

Elle ne broncha pas lorsque l'expression sur le visage de sa mère se changea de déterminée à furieuse, elle resta forte mais pas impassible, laissant sa mère voir l'inquiétude et l'impuissance dans ses yeux, et ça fonctionna. Peut-être même trop bien. Le visage de sa mère se décomposa, et elle la vit sans le moindre masque, montrant l'inquiétude immense qui la rongeait, la fatigue, la peur... Jamais elle n'avait vu sa mère aussi défaite, elle en était certaine.

"On va le retrouver." affirma Estelle, essayant désespérément d'y croire, en prenant sa mère dans ses bras. Que pouvait-elle faire d'autre ?

Elles restèrent un moment ainsi avant de se séparer pour retourner dans la cuisine où Regina prépara deux chocolats chauds, un moyen de chercher à se réconforter. C'était certainement une meilleure idée que le café, bien qu'Estelle était épuisée, et elle apprécia aussi les sandwiches que sa mère avait fait en cherchant à se distraire avant son arrivée. Elle avait quitté le cabinet tard et au lieu de rentrer chez elle, de se détendre avant de manger avec sa mère, son frère et son petit-ami.

Graham et elle se faisaient souvent des dîners en tête à tête, ou d'autres repas d'ailleurs, mais il venait aussi manger régulièrement à la maison, il était un peu le modèle d'Henry afin que le garçon devienne un gentleman et qu'il ait quelqu'un avec qui parler sur les sujets plus masculins... Au cas où il ne soit pas à l'aise de parler avec sa mère ou sa sœur ou encore son psy Archie Hopper. Bien sûr Estelle faisait aussi en sorte d'être présente, elle avait souvent joué au soccer avec les deux garçons, mais ils avaient aussi leurs moments tous les deux.

Elle savait que Graham ne le cherchait pas que pour elle, parce qu'il savait qu'elle aimait énormément Henry, qu'elle ne pouvait pas le perdre. Il ne le cherchait pas non plus parce que c'était son job, ou encore parce qu'il le lui avait promis. Henry était un petit-frère pour lui aussi. Il tenait à Henry également, et si son inquiétude était moins évidente que la sienne ou celle de sa mère, elle était néanmoins très réelle. Il arrivait juste à la mettre de côté pour rester concentré.

C'était pour ça qu'elle lui faisait tant confiance. Il n'abandonnerait pas.

Et avec un peu de chance il pourrait réussir à convaincre Henry de ne plus jamais refaire une telle chose. Elles allaient avoir besoin de toute l'aide disponible, Henry était un Mills, peut-être pas de naissance mais il avait été élevé comme un Mills. Il avait leur obstination. C'était un fait malheureux pour le coup. Dans d'autres circonstances, elle aurait été fière. Leur mère leur avait bien appris qu'il ne fallait pas baisser les bras, pas quand on voulait vraiment quelque chose, visiblement il avait bien mémorisé cette leçon, peut-être même trop.

Mais qu'est ce qui lui avait pris ? A quoi pensait-il enfin ?

La tentative de strangulation restait une option.

Elle n'avait jamais ressenti une telle peur, de ça elle était absolument sûre. Et elle avait l'intuition que c'était la même chose pour sa mère.

Regina et Estelle restaient silencieuses, elles avaient tenté de discuter pour se changer les idées, mais ça n'avait pas fonctionné, soit elles mentionnaient Henry, soit elles étaient trop distraites pour répondre. Elles avaient chacune une tasse devant elles et jouaient avec, cherchant vainement à s'occuper les mains en espérant que ça marcherait également pour l'esprit. Ça ne fonctionnait pas.

Entendant le bruit d'une voiture qui se garait devant chez elles, Estelle se précipita vers la porte d'entrée, suivie de près par sa mère, espérant que Graham ait trouvé Henry, qu'il ait une piste mais aussi simplement pour l'avoir lui près d'elle. Si sa mère était la seule à être capable de lui offrir le réconfort et le soutien dont elle avait besoin pour le moment, elle ne pouvait pas nier qu'elle avait aussi besoin de Graham.

Graham avec qui elle s'était toujours sentie en sécurité et protégée. Avec qui elle se sentait forte et capable aussi.

En plus, même s'il n'avait pas Henry, il allait chercher une piste dans la chambre du garçon de dix ans, il y aurait quelque chose à faire. Pour lui bien sûr, mais aussi pour elles. Tout plutôt que de rester assise sans rien faire. Elle n'en pouvait plus. Rester inactive, impuissante, comme ça, c'était au dessus de ses forces.

"Allons voir sa chambre." dit Graham, un air désolé mais aussi déterminé sur le visage.

Elles le laissèrent toutes les deux passer, avant de le suivre, montant les escaliers avant d'aller dans la chambre d'Henry. Elle était dans le même état que d'habitude, plutôt rangée mais avec quelques petites choses qui traînaient. Estelle fronça les sourcils en remarquant que le livre qu'il lisait presque tout le temps depuis quelques temps, probablement le livre qui lui avait donné l'idée sur cette malédiction, n'était pas là. Il l'avait donc pris avec lui.

Estelle n'avait jamais eu une grande antipathie pour Mary-Margaret Blanchard, elle ne la connaissait pas vraiment et n'éprouvait pas le besoin de changer cela. Même si elle l'avait rencontré plusieurs fois, l'institutrice ayant l'habitude d'essayer d'aider des animaux errants, Estelle était une des deux seules vétérinaires de Storybrooke. Elle avait donc du la croiser de manière assez régulière, elle allait aussi chercher Henry deux fois par semaine à l'école, voire plus selon son emploi du temps. Pourtant là elle avait des envies de violence. C'était elle qui lui avait donné ce fichu livre. L'avait-elle au moins lu ? Savait-elle ce qu'elle avait causé ? L'avait-elle fait exprès ? Pour se venger de l'attitude de sa mère ?

"Estelle, tu as vu quelque chose ?" demanda Regina, ayant remarqué l'attitude étrange de sa fille, qui regardait le bureau d'Henry.

"Non, désolée maman." dit Estelle, lui adressant un pâle sourire d'excuse, avant de se reconcentrer sur le présent. Elle réfléchirait au cas de Mary Margaret Blanchard plus tard. Une fois qu'Henry serait installé au chaud, dans son lit.

Elle se dirigea vers le lit d'Henry, tandis que Graham ouvrait sa penderie et que Regina fouillait son bureau. Elle venait de lever l'oreiller, lorsqu'elle remarqua la lueur de phares dans leur rue, venant d'une voiture qui se gara justement devant chez elles.

"Il y a une voiture." elle appela, prévenant les deux autres. C'était difficile de bien voir, ce n'était pas trop éclairé, mais elle pouvait distinguer deux silhouettes sortant de la voiture. Dont la silhouette d'un enfant.

Elle avait à peine fini sa phrase que déjà sa mère était à la fenêtre, observant, cherchant elle aussi si c'était bel et bien Henry ou quelqu'un d'autre. La deuxième option était peu probable, en effet le quartier n'était pas trop occupé, c'était un quartier chic et donc cher après tout. Et pas le seul de la ville. Graham de son côté était venu se placer derrière elle, une main en bas du dos et elle appréciait le soutien discret qu'il lui offrait. Alors qu'Estelle n'arrivait toujours pas à distinguer les traits des deux personnes qui étaient garées devant la maison, sa mère avait déjà quitté la chambre d'Henry et elle pouvait l'entendre dévaler les escaliers. Échangeant un regard hésitant, le couple la suivit, rapidement, la vétérinaire ne savait pas s'il s'agissait de son frère et vu l'air de son compagnon, lui non plus, mais si ce n'était pas Henry... Alors mieux valait qu'elle soit là pour gérer sa mère, histoire qu'elle ne saute pas à la gorge des visiteurs.

"Henry." s'exclama Regina en sortant de la maison, le couple juste derrière elle. Estelle appréciant réellement le support de Graham parce que sans lui elle n'était pas sûre de pouvoir rester debout après avoir vu son petit frère dans l'allée, bel et bien vivant et sans la moindre blessure apparente. Quoiqu'elle ne connaissait pas la femme blonde qui était avec lui. Qu'est ce qu'il avait trafiqué ? C'était une question qu'elle se posait distraitement, trop soulagée de le voir pour vraiment s'interroger plus avant. "Henry. Tu n'as rien." s'exclama émotive leur mère en le serrant dans ses bras. "Où est-ce que tu étais parti ? Qu'est ce qui s'est passé ?"

"J'ai retrouvé ma vrai mère." cria Henry avant de se précipiter à l'intérieur.

"Henry." cria Estelle, choquée par ses paroles qui avaient sans aucun doute cruellement blessé leur mère.

"Vous êtes la mère biologique d'Henry ?" demanda leur mère après un moment de silence, se tournant devant la blonde qui avait l'air très inconfortable.

"Salut." elle répondit.

"Maman, je vais voir Henry d'accord ?" interrogea hésitante Estelle, tandis que Graham semblait vouloir la tirer à l'intérieur, clairement peu enthousiaste à l'idée de rester assister à la confrontation.

"Oui, vas y." dit Regina sans se tourner vers elle.

Légèrement hésitante quand à la situation, Estelle rentra néanmoins, elle voulait serrer son frère contre elle, le secouer tout en lui demandant une explication, et le sermonner quand à ses paroles. Avec un peu de chance elle pourrait faire ça sans que sa mère n'ait le temps de faire quelque chose d'illégal et de criminel à la mère biologique d'Henry. Ce serait mauvais genre vu qu'elle sortait avec le shérif de la ville et ça n'arrangerait certainement pas les choses avec Henry.

"Je ne suis pas sûre que les laisser seules était une bonne idée." elle souffla à son petit ami alors qu'ils montaient les escaliers.

"Rester n'était pas non plus une bonne idée. Ta mère va simplement faire peur à la mère biologique d'Henry, qui va repartir d'où elle vient et on pourra avancer." dit Graham. "J'en suis sûr." il ajouta en voyant l'air peu convaincu de la femme aux longs cheveux noirs qu'il aimait.

"Si tu le dis." soupira Estelle, haussant les épaules, s'apprêtant à toquer à la porte de la chambre d'Henry qui était fermée.

"Hey, chérie ça ira d'accord. Je sais pas ce qui va se passer maintenant et demain ou encore après demain, même si je sais que les choses ne vont pas être évidente mais je suis sûr que ça ira. Parce que ta mère vous aime, toi et Henry, et qu'Henry vous aime aussi. En plus j'ai confiance en toi, tu vas trouver un moyen d'arranger les choses entre eux et si tu as besoin de quoique ce soit je suis là." dit Graham, bloquant son geste et d'un même mouvement, la ramenant vers lui, de sorte qu'elle soit blottie contre sa poitrine. "Quoiqu'il advienne, je suis là pour toi."

"Merci." dit Estelle un sourire tendre aux lèvres, avant qu'elle ne l'embrasse. "Je ne sais pas ce que je ferai sans toi. Je t'aime."

"Et je t'aime." dit Graham avant de l'embrasser à nouveau. "Maintenant allons parler avec ton petit frère. Ensuite on avisera la situation en bas."

"Joie." soupira Estelle, avant de toquer.

Elle retint un autre soupir, cette fois de soulagement, lorsqu'Henry leur dit d'entrer. Elle serait rentrée dans tous les cas, mais elle préférait éviter de forcer la main à son frère en entrant de force dans sa chambre. Il était allongé sur le lit, tournant le dos à la porte. Son manteau avait été jeté avec son écharpe sur la chaise de son bureau, son sac jeté par terre, il avait clairement glissé jusqu'au milieu de la pièce et il avait enlevé ses baskets, de la manière qui faisait grimacer leur mère, sans les délacer, avec des coups de pieds.

"Première question, tu n'as rien ?" demanda Estelle, traversant la pièce pour s'asseoir à côté de lui sur le lit. Graham restant debout, mais appuyé contre le mur.

"Non, pourquoi ?" demanda Henry en tournant la tête pour la voir.

"Pourquoi ?" demanda incrédule Estelle. "Henry est-ce que tu as la moindre idée d'à quel point on était inquiet ?"

"Il y avait pas de raison." dit Henry en baissant les yeux.

"Pas de raison ?" répéta Estelle. "Tu te moques de moi n'est ce pas ?" elle demanda, la peur et la colère resurgissant à présent qu'Henry était de nouveau à la maison, en sécurité. "Henry, maman m'a appelé en fin d'après midi pour me dire que tu n'avais pas été à l'école de l'après midi, que tu n'étais pas à la maison ou avec le docteur Hopper et on avait pas la moindre idée d'où tu étais. D'avec qui. Si tu allais bien. Si tu avais voulu disparaître ou si tu avais eu un accident ou été kidnappé ou pire encore. Graham et moi, on a passé les dernières heures à te chercher dans tout Storybrooke en vain. Tandis que maman était à la maison, à se faire un sang d'encre espérant que tu appelles ou que tu rentres."

"Tu nous as vraiment inquiété bonhomme." intervint Graham, voyant que sa compagne perdait réellement son calme et voulant aider à temporiser les choses.

"Oh." souffla Henry comme s'il ne s'y était pas attendu. "Désolé Estelle." il dit en se redressant pour faire un câlin à sa sœur d'adoption.

Il avait été tellement sûr que sa mère faisait semblant de l'aimer, qu'elle ne se souciait pas vraiment de lui, qu'il n'avait pas vraiment penser au reste. En plus Estelle avait Graham, alors où était le problème ? Ça avait été son raisonnement, en plus il n'avait pas pensé être absent longtemps, ou qu'on remarquerait son absence... Il avait eu tort, en tout cas pour Estelle et Graham.

"Ne refais jamais ça." elle dit en le serrant contre elle.

"Pourquoi est-ce que tu ne nous as pas dit que tu recherchais ta mère biologique Henry ?" demanda Graham, rejoignant les deux Mills sur le lit.

"Oui, pourquoi ne nous en as tu pas parlé ? Je t'aurais aidé si c'était ce que tu voulais vraiment." confirma Estelle.

"Vraiment ? Tu m'aurais aidé ?" demanda interdit Henry.

"Bien sûr, je n'aime pas la situation entre toi et maman, parce que même si elle ne t'a pas donné le jour, elle t'a élevé. Je te l'ai déjà dit ce matin, être un parent c'est plus que donner la vie à un bébé. Ce que tu as dit tout à l'heure était injuste et cruel." dit fermement Estelle. "Mais je t'aurai quand même aidé. Je sais ce que c'est que de se poser des questions sur ses origines, je ne connais pas mon père et j'ai beaucoup de question à son sujet. Mais je ne peux pas les poser, parce que le sujet est douloureux pour maman. J'aurai compris ton désir, et on aurait pu arranger la situation de sorte que ça se passe mieux et ce pour tout le monde."

"Si tu ne pensais pas qu'Estelle t'aiderait, pourquoi n'es-tu pas au moins venu me voir ? Je t'ai dit que j'étais là pour toi si tu avais besoin non ?" insista Graham.

"Même si tu m'avais aidé, tu n'aurais pas pu m'amener voir Emma vu qu'elle était en dehors de Storybrooke et que personne ne peut quitter la ville à cause de la malédiction." répondit Henry.

Graham regarda sa compagne interdit, de quoi parlait Henry exactement ? Résistant à l'envie de soupirer à nouveau, sa mère lui avait souvent fait la leçon à ce sujet, Estelle fit signe au shérif qu'elle lui expliquerait plus tard.

"Ne refais jamais ça d'accord Henry ?" demanda Estelle, abandonnant pour le moment le sujet de son comportement et de ses actions. Ils en parleraient demain matin, là il tombait de sommeil, c'était très évident et elle même ne dirait pas non à un peu de repos.

"Promis." assura d'un ton endormi Henry avant d'embrasser sur la joue Estelle qui le laissa pour qu'il puisse se préparer à aller se coucher.

"On parlera demain matin." elle avertit néanmoins avant de partir.

"Malédiction ?" demanda Graham une fois la porte fermée.

"Il croit qu'on est tous des personnages de conte de fée. Avec maman comme la méchante de l'histoire vu qu'elle joue le rôle de la Méchante Reine, moi je suis Rose-Rouge. J'ai pas encore eu tout les détails, il ne m'en a parlé que ce matin, mais tu vois le genre." expliqua Estelle.

"Faudra que je lui demande qui je suis alors dans son histoire." dit Graham pensif.

"Maman, Henry est épuisé mais il va bien sinon." dit Estelle, une fois qu'ils furent à mi-hauteur des escaliers, voyant sa mère et la mère biologique d'Henry avec chacune un verre à la main.

"Merci ma chérie, shérif." dit Regina, son sourire un peu fixe, quoiqu'Estelle pouvait voir la douceur dans son regard lorsqu'il se posa sur elle.

"Tu reviens dormir après ta patrouille ?" demanda Estelle en raccompagnant Graham à sa voiture de patrouille.

"T'es sûre ?" demanda Graham, il n'était pas contre, loin de là, dormir avec sa petite amie, même s'ils ne faisaient que ça, était toujours agréable, mais elle était fatiguée. Il allait rentrer tard et il savait qu'elle allait avoir une grosse journée le lendemain.

"Je ne proposerai pas si c'était pas le cas." rétorqua Estelle.

"D'accord, j'essaierai de ne pas arriver trop tard." il accepta, avant de l'embrasser.

"Soit prudent." dit Estelle après un baiser ... assez long, en s'écartant de lui.

Elle le regarda partir avant de se tourner pour remonter l'allée afin de se mettre au chaud, et pouvoir aussi se mettre au lit. Graham avait la clé, il pourrait la rejoindre lorsqu'il aurait fini, ce n'était pas la première fois après tout.

"Oh, vous partez déjà." elle ne put s'empêcher de dire en croisant la mère d'Henry, une femme blonde avec des yeux bleus-verts, elle ne ressemblait pas beaucoup à Henry physiquement. Il devait plus tenir de son père biologique à ce niveau là. Quoiqu'il y avait des légères ressemblances. "Rassurez-moi, ma mère ne vous a pas mise à la porte n'est ce pas ?"

"Non, non il faut juste que je rentre chez moi." elle nia avec un sourire légèrement nerveux. A cause d'Estelle ? Quelque chose s'était-il passé avec sa mère ? Ou était-ce la situation qui rendait cette femme mal à l'aise ?

"Bien sûr je comprends. Merci d'avoir ramené mon petit-frère, on était inquiet. Estelle Mills, désolée de ne pas m'être présentée avant." elle dit en tendant la main. Elle avait l'intuition que ce n'était pas la dernière fois qu'elle voyait cette femme, était-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

"Oh, Emma Swan. Et ce n'était rien. Il a l'air d'être un bon gamin." sourit avec un peu plus de chaleur Emma en lui serrant la main.

"Il l'est, j'aimerai juste qu'il refasse jamais plus cela." soupira Estelle.

"Compréhensible. Bon je dois y aller." dit Emma Swan.

"Bien sûr, bonne route, soyez prudente." acquiesça Estelle en la laissant passer.

Lorsque vingt minutes plus tard la jeune femme se coucha dans son lit et qu'elle ferma les yeux, avec une douleur lancinante dans le crâne, elle se mit à rêver d'avant Storybrooke. D'un temps de magie, de château ... D'un temps de conte de fée.