Me voici de retour après une (très) longue attente, avec la suite de cette histoire pour laquelle je n'ai aucune avance :-(

La raison ? La naissance de ma fille ! Un vrai petit ange qui m'a vidé de toute énergie vitale pendant quelques mois.

Mais maintenant que j'ai bien récupéré, j'espère pouvoir prendre le temps de ses siestes pour écrire un peu.

Chapitre 8

« Je t'emmerde, Jedusor ! » entendit-il crier d'en bas.

Clara était encore pire que lui, lorsqu'il s'agissait de se battre pour avoir le dernier mot. Tom soupira, pensant qu'elle était un peut trop comme lui pour son propre bien, à la différence qu'elle portait la lumière là où lui n'était que ténèbres. Et surtout, c'était une moldue, ne l'oublions pas ! Mais, par Merlin, qu'il aimait être auprès d'elle ! Il voulait le lui cacher, mais cela devenait de plus en plus difficile. Il avait été très heureux ce soir de porter une robe de sorcier ample. La proximité de Clara avait eue raison de son self-control et la preuve du désir qu'il avait pour elle était douloureusement persistante. Tom avait toujours été assez prude dans ce domaine. Il ne s'était même jamais donné de plaisir tout seul. Ainsi, lorsque, une fois seul dans son lit, sa main effleura son entre-jambe tendu, une vague de plaisir le pris par surprise. Il retenta l'expérience, un peu coupable. Cette fois-ci, le plaisir s'accompagna d'une douce chaleur qui lui rappela la peau de Clara, et son regard magnifique braqué sur lui. Sans qu'il ne sache à quoi s'attendre, de puissants jets chauds vinrent souiller ses draps sous un cri guttural qu'il ne put réprimer.

Conscient de ce qui venait de se passer, Tom rougit comme une adolescente, c'en était ridicule. Un sentiment de culpabilité l'envahit, déchiré entre le désir et l'affection naissante qu'il avait pour Clara, et les promesses qu'il s'était faites. Il n'en pouvait plus de ces sentiments incontrôlables qui le submergeaient. Il devait rester concentrer sur son plan et ne pas se laisser distraire. Mais elle était là, omniprésente, toujours devant son regard ou dans ses pensées. Le cœur affaiblissait la tête, il l'avait toujours dit et voilà qu'il en avait la preuve. Si seulement il pouvait faire comme s'il ne l'avait jamais rencontrée...

Tom était lasse de cette situation, incapable de trouver une solution satisfaisante.

Il y avait tant de zones d'ombres autour de Clara, il serait idiot de lui faire confiance. Et il y avait cette nouvelle : Tom pourrait peut-être faire de la magie sans baguette ! Il y a encore quelques semaines, cela l'aurait excité plus que toute autre chose. Mais ça, c'était avant Clara et son regard hypnotisant.

Encore un peu essoufflé, il essaya de maintenir toutes ses pensées sur les baguettes et le pouvoir qu'il s'apprêtait à découvrir. Mais dès que ses paupières se fermèrent pour le plonger dans le doux monde des rêves, c'est auprès de Clara qu'il se retrouva.

« Alors, pour cette virée à Londres, tu as réfléchi ? »

Clara était affalée à table et mâchonnait un morceau de pain qu'elle avait trempé dans son thé. Ses cheveux étaient tout emmêlés et ses boucles désordonnées. Elle attendait la réponse de Tom sans le quitter du regard un instant. Par Merlin, pourquoi fallait-il qu'elle le regarde avec ce regard-là. Elle obtenait de lui ce qu'elle voulait quand elle fixait ses yeux dans les siens, c'était déloyal. Peut-être devrait-il les lui crever pour se libérer de son emprise.

« Une heure maximum. Après je te ramène, j'ai beaucoup à faire. »

« C'est vrai ? Vrai de vrai ? Oh ! Merci, Tom. Merci, merci, merci. »

Clara s'était levé et avait entrepris une sorte de danse euphorique.

« Veux-tu bien cesser de sautiller dans tous les sens ? Tu me donnes le tournis. Nous partons dans vingt minutes, ça ira ? »

« Je cours me préparer ! Et, merci encore. »

« Ne me le fait pas regretter. »

« Ne t'inquiète pas, je serai irréprochable. C'est le plus beau jour de ma vie ! »

Clara lui sauta au cou et lui donna un énorme baiser sur la joue.

« Tu vois, je regrette déjà. »

« Mais non, Tom, tu ne dis que des bêtises. »

Il allait rétorquer qu'il avait finalement changé d'avis, qu'elle était trop enthousiaste pour que cela se passe bien, mais elle était déjà partie à l'étage pour se préparer. Elle avait couru comme si elle avait deviné qu'il pourrait changer d'avis d'une seconde à l'autre. Il l'attendit alors, résigné. Elle redescendit dix minutes plus tard, habillée, coiffée, maquillée et parfumée. Quel dommage, se dit-il. Elle sentait si bon au naturel, ce parfum entêtant était fait pour les femmes sans substance, fades et vulgaires, tout ce que Clara n'était pas.

« Clara, avais-tu réellement besoin d'en faire autant ? Je ne vois pas trop comment tu peux passer inaperçue, car nous sommes bien d'accord que tu vas te faire transparente... Lorsque nous serons sur le Chemin de Traverse, tu resteras à bonne distance de moi, il ne faudrait pas que l'on m'associe à toi. J'ai une réputation à tenir. »

Clara releva le menton, un sourire taquin sur le visage.

« Bien entendu, Monsieur le grand sorcier. Alors ça te plaît ? » demanda-t-elle en tournant sur elle-même.

« Non, ce n'est pas toi. Le parfum est affreux. Et la vanité ne te va guère mieux. Allez, on y va. Accroche-toi à mon bras. »

Tom transplana, Clara agrippée à son bras, jusqu'à une ruelle proche du Chaudron Baveur. Elle chancela légèrement à ses côtés, mais elle ne vomit pas, à sa plus grande joie.

« Tu finiras par t'y habituer. »

« Mais... je me souviens à présent. Tu m'as déjà fait transplaner, dans la forêt ! Alors comme ça, c'était toi. Tu es venu me chercher ! »

Son sourire était désespérant.

« Qui d'autre aurait pu te ramener ? »

« Je ne sais pas... des fées ou des lutins. »

« Clara, la vie n'est pas un conte de fées. Grandit un peu. »

« Je te rappelle que tu es un sorcier... »

« Certes, mais les fées n'existent pas, contrairement aux sorciers. Bon, nous arrivons. Une fois que nous serons passés côté sorciers, nous ne nous connaissons plus, compris ? On se retrouve dans une heure. »

« Tu n'aurais pas un peu d'argent ? »

« Et puis quoi encore ? De quoi as-tu besoin ? N'as-tu pas déjà tout ce qu'il te faut ? »

« C'est juste au cas où... »

« Non, tu m'as déjà coûté assez cher comme ça. »

« S'il-te-plaît... »

Et voilà, elle recommençait avec ses yeux. Cette fille était nocive.

« Oh, que tu es agaçantes ! Très bien. Nous passerons par Gringotts avant. Mets ta capuche, et baisse les yeux, que personne ne puisse se souvenir de ton visage. Tu marcheras quelques pas derrières moi. Je ne veux pas t'entendre dire le moindre mot, et surtout, arrête de sourire ainsi, tu as l'air d'une parfaite idiote. »

Tom avait peur. Si une de ses connaissances la croisait, il était certain qu'il aurait des questions. Cette fille était loin de passer inaperçu comme il l'aurait souhaité. Elle avait de la classe et de l'allure. Son sourire était trop éclatant, et ses yeux... ses yeux étaient à lui. Nul autre n'avait le droit de croiser ce regard qui était sien. Il découvrait un sentiment nouveau : la jalousie. Car pour la première fois, il allait devoir la partager. S'il pouvait crever les yeux de tous ces imbéciles qui se croiraient autorisés à la regarder, il le ferait sans la moindre once d'hésitation. Un éclair de violence à cette idée le traversa tout entier. Ce besoin irrépressible de faire du mal et qu'il ne connaissait que trop bien l'envahit. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas assouvi ce besoin naturel et ses sens se firent soudainement plus vifs, à l'affût d'une personne à malmener mais ne trouva que Clara qui semblait s'impatienter.

« Viens, c'est par ici », dit Tom en la prenant par le bras pour la diriger vers la cour où se trouvait un mur de briques, passage secret vers leur destination. De sa baguette magique, il tapota sur les briques qui s'écartèrent devant le regard émerveillé de Clara. Elle trépignait d'impatience. Il en était à la fois irrité et charmé.

« Les yeux rivés vers le sol. Pas un mot. » lui rappela-t-il avant de partir le pas pressé devant elle. Il se dirigea le plus vite possible vers la banque sorcière, presque en courant. Du coin de l'œil, il s'assurait que Clara le suivait. Une fois dans la banque, il alla directement voir un gobelin du nom de Fripot.

« Tom Jedusor. Coffre 234. Je viens faire un retrait »

« Avez-vous une clef, Monsieur Jedusor ? »

Sans un mot de plus, Tom sortit une petite clef argentée de sa cape et la posa sur le comptoir.

« La demoiselle est avec vous ? » demanda le gobelin avec indifférence.

« Euh... oui. Elle vient avec moi. »

Les gobelins avaient beaucoup de défauts mais pas celui de l'indiscrétion alors Tom ne s'inquiéta pas.

Clara sur ses pas, il suivit le gobelin vers un chariot de mines qui le conduirait à son coffre. Bien que distante de quelques mètres, Tom ressentait la joie de Clara d'être là. Il dut lui jeter un regard sombre pour lui rappeler de taire cet excès d'euphorie.

Le coffre de Tom n'était pas très rempli, à peine quelques Gallions dont la majorité provenaient des dons des messieurs Malefoy et Black qui avaient décidé d'investir en Tom quelques Gallions - une somme dérisoire de leurs fortunes respectives. Il donna un Gallion à Clara qui le regarda médusée.

« Merci, Tom », chuchota-t-elle dans le creux de son oreille.

Son cœur faisait un bond à chaque fois qu'elle prononçait son nom et, une fois de plus, il réagit à ce son merveilleux. Oubliant un instant la présence du gobelin, il lui sourit de bonne foi.

« De rien, ma Clara... »

Il avait dit ces mots d'une voix si basse qu'elle aurait pu ne pas les entendre. Mais à la couleur rosée qu'avaient pris les joues de la jeune femme, il était clair qu'elle l'avait entendu, mais elle ne fit aucune remarque sarcastique. Son regard se perdit un instant dans la prunelle brillante de ses yeux.

Un raclement de gorge impatient derrière lui rappela soudainement à Tom qu'ils n'étaient pas seuls. « Ces messieurs dames ont-il fini ? »

Le gobelin Fripot était dans le chariot, prêt à repartir. Il avait assisté à toute la scène qui était bien trop mièvre pour que Tom l'assume. Heureusement, les gobelins ne s'occupaient que de leurs affaires. C'était là leur plus grande qualité. À vrai dire, ils semblaient peu intéressés par la vie ordinaire des sorciers, ce qui allait très bien à Tom.

« Euh, oui, bien sûr. Nous arrivons tout de suite. Clara, j'avais dit pas un mot. »

Il avait reprit un ton sévère, plus adapté aux risques qu'il prenait. Ils n'étaient pas tranquillement à la maison, ils étaient en terrain hostile. Tom se devait de rester sur ses gardes.

Le retour à travers les galeries sinueuses et sombres de la banque se fit dans le silence le plus complet et, lorsque le chariot s'arrêta dans un grincement métallique, Tom sortit sa montre gousset, lui donna quarante-cinq minutes sans un regard pour elle puis s'enfuit le plus loin possible.

Il devait se recentrer sur la nouvelle étape de son grand projet et balayer l'existence de Clara. Lorsqu'il arriva devant la boutique de Monsieur Ollivander, il prit deux profondes inspirations avant de pousser la vieille porte qui fit retentir la petite clochette.

Un homme d'une trentaine d'années apparut d'entre les étagères parfaitement rangées qui contenaient des milliers de petites boites en bois renfermant leur trésor : des baguettes magiques.

« Bienvenue chez Ollivander ! Oh, je me souviens très bien de vous, jeune homme. C'est une baguette très puissante qui vous a choisi. Figurez-vous que je me souviens de chaque baguette que j'ai vendue. Avez-vous un quelconque problème avec la votre ? »

« Non, aucun problème. Bien au contraire, sa puissance me convient parfaitement. En fait, je viens vous voir car je suis diplômé de Poudlard et... »

« Oh, déjà ! Que le temps passe vite. C'est incroyable. J'ai l'impression que c'était hier le jour où je vous ai vendu cette baguette ! Vous étiez venu avec Dumbledore en personne. Je ne le vois pas beaucoup dans ma boutique celui-là. »

« Oui… et, euh… où en étais-je ? »

« Vous me disiez que vous étiez jeune diplômé... »

« Ah, oui ! Et l'art des baguettes, qui n'est malheureusement pas étudié à Poudlard, est un domaine qui m'intéresse grandement. Je me demandais donc si vous auriez l'incroyable gentillesse de répondre à certaines de mes questions voire, j'ose à peine le demander, me prendre en stage pendant quelques temps... »

L'homme le regarda par dessus ses petites lunettes rondes.

« Il n'est pas dans mes habitudes de prendre des stagiaires... »

« Oui, je comprends très bien. Voyez-vous, j'ai lu récemment un livre passionnant, rapportant l'arrivée assez mystérieuse de la baguette magique dans le monde sorcier, et c'est ainsi que m'est venue cette réflexion : qu'est-ce qu'un sorcier sans sa baguette ? N'y avait-il pas de sorcier auparavant ? »

« Si, bien sûr que si. Où voulez-vous en venir ? Si c'est l'histoire des baguettes magiques qui vous intéresse, j'aurais d'excellentes références littéraires à vous conseiller. »

« Oh, je n'en doute pas une seule seconde. Mais vous êtes assurément le meilleur dans le domaine et j'ai le sentiment que ce n'est pas là le genre de sujet qu'il est possible de maîtriser par la seule lecture d'un livre, aussi bon soit-il. Il n'y a que par le contact de l'objet, et par votre expérience incroyable, que je pourrais obtenir la connaissance que je souhaite acquérir. C'est vraiment dommage qu'il n'y ait aucun cours là-dessus à Poudlard. »

« N'avez-vous pas des cours d'histoire de la magie ? »

« Oh, si ! Mais, je ne me souviens pas avoir déjà entendu notre cher professeur nous parler d'autre chose que des sorcières brûlées ou de persécutions toutes aussi barbantes les unes que les autres. »

« Et, Monsieur Jedusor, que souhaitez vous faire de toutes les connaissances que je pourrais vous apporter ? Quelles sont vos motivations ? »

« Ce n'est que pour ma culture générale, pour épancher une soif de connaissance immense. Il est regrettable que si peu de gens s'y intéressent, n'est-ce pas ? »

« C'est regrettable, en effet. Bien, alors je vous prends à l'essai une semaine. J'essaierais de répondre à vos questions. Mais je ne pourrai pas vous rémunérer. »

« Ce n'est pas un problème. Alors très bien, je commence quand ? »

« Venez lundi, que je vous trouve quelques occupations vous permettant d'être en « contact avec l'objet ». »

Tom n'était pas naïf, il percevait les doutes de Monsieur Ollivander. Mais il avait obtenu ce qu'il voulait, c'était le principal. En fait, Tom obtenait toujours ce qu'il voulait.

Il remercia poliment son nouveau maître de stage et sortit, direction l'Allée des Embrumes. Il devait trouver un cadeau original à Monsieur et Madame Malfoy, un cadeau digne des grands sorciers qu'ils étaient. Monsieur Malfoy lui avait répété : Tom était un gentleman, il devait agir en conséquence s'il voulait être intégré à ce milieu de sorciers au sang pur.

L'Allée des Embrumes étaient toute petite et n'accueillait généralement que des gens qu'il était préférable de ne pas regarder dans les yeux.

Il entra dans une petite boutique d'antiquités sans nom, toute en longueur où d'innombrables objets étaient disposés sur des grandes tables.

« B'jour M'sieur ! Z'avez b'soin d'un renseignement ? »

Une petite vieille toute courbée avait surgit du fond du magasin.

« Bonjour Madame. Je suis à la recherche d'un présent pour un couple d'amis très chics. »

« Z'avez c'te miroir. Miroir de Rised qu'il s'appelle. Mille deux cents Gal'. »

Elle lui désigna un vieux miroir en pieds situé derrière elle.

« Hum… n'auriez-vous pas quelque chose d'un peu moins onéreux ? » demanda-t-il sans un regard vers le miroir qui était de toutes façons beaucoup trop cher pour lui.

« Pour combien ? »

« Cinq Galions ? »

La vieille ferma les yeux, semblant réfléchir à un objet qui conviendrait. Elle ne bougea pas d'une ride pendant cinq longues minutes.

« Alors ? J'attends ! »

« C'est qu'mon M'sieur, j'ai rien en d'ssous d'cent Gal'. »

« Bien, alors inutile que je perde plus mon temps chez vous. »

« Tss. Partez pas, M'sieur ! J'peux p'têtre faire un geste. J'ai c'magnifique jeu d'échecs. »

Elle lui désigna un jeu dont les pièces se mirent soudainement au garde à vous.

« Oui, il est très beau, mais je n'ai que cinq Galions, pas cinq cents. »

« Disons les cinq Gal', et un service... voire même que l'service ? Z'êtes jeune, gardez donc vos sous. »

La générosité n'était pas une qualité qu'avaient les commerçants, surtout pas ceux de l'Allée des Embrumes. Pour Tom, c'était très clair que le service ne serait pas anodin, qu'il vaudrait bien plus que les cinq cents galions du jeu d'échecs, et qu'il y avait de grandes chances pour qu'il soit parfaitement illégal.

« De quel genre de service parle-t-on ? »

La vieille sortit un calepin et un petit crayon de sa poche et sur le coin d'une table, elle griffonna dessus avant de tendre le papier à Tom.

« C'te dame, elle a une coupe de bronze qui m'intéresse. Y'a d'la d'mande sur ce genre de trucs. J'ai mis l'adresse. J'suis sûre que vous trouverez d'quoi la faire plier. À moi, c'est sûr qu'elle m'ouvrira même pas. Ça vous va ? La coupe contre le joli jeu d'échecs ? »

« Et qu'a-t-elle de si spécial, cette coupe ? »

« Rien qui t'regarde, mon p 'tit. »

« Bon, d'accord, marché conclu. Seulement, comment saurais-je que c'est la coupe que vous cherchez ? »

« Oh, ça, tu la r'connaitras ! »

Tom repartit de la boutique avec son jeu d'échecs ensorcelé parfaitement emballé sous le bras, le petit papier de la vieille rangé dans la poche intérieure de sa jaquette et un marché plus que douteux sur les épaules.

De retour sur le Chemin de Traverse où l'air était nettement moins pesant, Tom franchit la porte de la librairie dans l'espoir de trouver quelque information utile sur les baguettes lorsqu'il surprit entre deux étagères, un visage familier, qu'il avait presque oublié. Clara était concentrée dans la lecture d'un livre. Sans faire le moindre bruit, il s'approcha d'elle afin de pouvoir l'observer à son aise. Les sourcils légèrement froncés, les lèvres pincées, elle était totalement absorbée par sa lecture. Malheureusement, Tom ne parvenait pas à lire le titre du livre. Il était curieux de savoir.

Il s'approcha encore un peu, jusqu'à se retrouver à un mètre de Clara. Elle ne le vit toujours pas.

« Tu as trouvé ton bonheur ? », demanda-t-il soudainement, faisant sursauter Clara qui fit tomber le livre. Elle resta bouche ouverte, comme une carpe, les yeux fixés sur Tom qui de son air le plus taquin se baissa lentement, sans la quitter des yeux, pour ramasser le livre qu'il lui tendit. Lorsqu'elle reprit ses esprits, Clara attrapa vivement le livre que Tom ne lâcha pourtant pas. Enfin, il se détacha du regard de Clara et lut : Les Lois du Temps.

« Intéressant ? »

« Mouais… bof. On rentre ? »

Tom leva un sourcil circonspect tout en lâchant enfin le livre.

« Ce n'est pas l'impression que ça donnait. »

Clara se contenta de hausser les épaules, puis elle reposa brusquement le livre sur l'étagère et sortit du magasin à grandes enjambées. Elle avait l'air triste tout à coup. Son attitude maussade contrastait avec celle qu'elle avait une demie-heure plus tôt.

« Aaah… les filles ! » dit Tom en soupirant. Il se souvenait à présent pourquoi il les avait fuit durant toutes ces années : elles changeaient d'humeur d'un claquement de doigt, et s'offusquaient lorsqu'on n'en devinait pas la raison. Certains garçons étaient ainsi aussi… de vrais Poufsouffle.

Après avoir acheté deux livres sur les baguettes, il se mit à la recherche de Clara qui n'était nul part. Au bout d'un moment, exaspéré, il retourna au Chaudron Baveur où elle était assise, seule, dans un coin, toujours cet air triste figé sur le visage.

« Ah, Clara, tu es là ! Je t'ai cherché partout ! Pourquoi tu ne m'as pas dit où tu allais ? Bordel, Clara… et, qu'est-ce que tu as ? Non, ne dis rien, tes problèmes m'importent peu. Partons ! »

Aucune réaction.

Tom l'attrapa par le bras et transplana avec elle devant le moulin dans lequel elle se rua sans un regard pour lui, puis elle gravit quatre à quatre les marches d'escaliers avant de s'enfermer dans sa chambre dans un lourd claquement de porte.

« Aaah… les filles ! », soupira Tom avec agacement.