Une étrange petite famille

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Bonjour, bonsoir ! Je prends des vacances dans la publication de mes grandes fictions en cours, je prends un peu de recul … Et pendant ce temps, d'autre idées me viennent ! Voici l'une d'elles :

Résumé : Lors d'une immense manifestation de magie instinctive, Harry se retrouve coincé sur un toit au milieu des flammes. Il est sauvé in extremis, mais un nouveau problème apparaît : élevé dans une famille moldu, l'enfant est maltraité, il faut absolument le tiré de là. Mais qui prendra soin de lui ?

Je n'ai pas d'autre postulat de départ que ce résumé, à vous d'imaginer le reste.

Une mini-fiction avec de mini-chapitres, qui raconte l'histoire d'une étrange petite famille. Chaque nouveau chapitre ajoutera un élément à cette histoire, sans contrainte de nombre, de temps, etc.

Je ne m'impose rien pour cette nouvelle fiction que je vois plutôt comme un recueil de petits instants de vie dans cette famille particulière … N'attendez donc jamais de « fin » retentissante (en tout cas pour l'instant ce n'est pas prévu). Les événements se suivront bien et toutes les informations seront complémentaires, mais je n'ai pour l'instant aucun but, ni de squelette pour l'organiser.

C'est un peu une première pour moi … J'espère que ça vous plaira !

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Prologue

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Les élèves avaient quitté Poudlard la veille pour les vacances d'été. Le château n'abritait plus que les professeurs, restés pour quelques derniers jours afin de ranger leurs affaires et de libérer les lieux.

Alors que Severus était en train de s'entretenir avec Albus à propos d'un élève de Serpentard qui posait problème pour la rentrée à prochaine, le directeur reçut un message des plus urgents. Son alarme reliée au bureau des Aurors émettait de la lumière et un bruit tonitruant résonnait dans le bureau. Les signaux sonores et lumineux s'éteignirent cependant rapidement pour laisser place à un message que le maître des potions jugea étrange. Il provenait de Kingsley Shaklebot, Auror et membre important de l'Ordre du Phénix, qui informait le directeur de l'intervention d'Oubliators dans un secteur sensible.

Severus ne saisit pas le sens de ces mots, d'après lui il manquait des informations. Cela ne sembla pas être le cas pour Albus puisqu'il se leva immédiatement, quittant son fauteuil d'un pas pressé pour se diriger vers sa cheminée.

Juste avant qu'il ne lance dans les flammes la poignée de poudre de cheminette qu'il avait prise, il se tourna vers son professeur et ami et lui dit :

- Si vous m'accompagnez, hâtez-vous !

Immédiatement, l'homme se leva à son tour comme un ressort et rejoignit son mentor dans l'âtre juste à temps. Aussitôt, ils furent emportés dans un tourbillon vert. Ils eurent le temps entrapercevoir quelques foyers avant d'atterrir brutalement dans le bar miteux du « Chaudron Baveur ».

Severus n'eut même pas le temps de faire une grimace, Albus l'empoigna et pratiqua un transplanage d'escorte. Le maître des potions avait horreur de ce moyen de transport. Il savait transplaner seul, merci bien ! Seulement, il ne connaissait pas leur destination et l'affaire semblait suffisamment urgente pour que le directeur prenne les devants.

Après un autre passage désagréable, les deux sorciers apparurent au beau milieu d'un quartier apparemment moldu. L'un des bâtiments était en feu et plusieurs pompiers s'activaient à l'éteindre. Cependant, ce qui captait l'attention du plus grand nombre était la présence d'un très jeune enfant perché sur le toit de ce même bâtiment.

Une foule de badauds était rassemblée autour de la scène et, comme si ça ne suffisait pas, toutes les voitures de la rue étaient en train de flotter dans les airs. C'était de toute évidence la manifestation d'un phénomène de magie instinctive. Le petit garçon sur le toit devait être un sorcier, d'où la présence des Oubliators qui arrivaient peu à peu pour effacer la mémoire des témoins moldus.

Le maître des potions avait analysé la situation en quelques secondes et, tandis que Albus commençait à endiguer les effets de la magie de l'enfant, Severus transplana directement près de l'enfant pour l'extraire de ce guêpier.

- Petit, cria-t-il au-dessus des flammes pour attirer son attention.

L'enfant se tourna alors vers lui. Il ne devait pas être âgé de plus de quatre ou cinq ans, son visage était couvert de larmes et ses yeux étaient écarquillés de frayeur. Tout son petit corps tremblait de peur et son pantalon était mouillé. Il était complètement paniqué.

Severus prit une grande inspiration et tendit ses mains vers le petit.

- Viens, bonhomme. Je vais te conduire en-bas. Tout ira bien.

Mais l'enfant ne fit pas mine de bouger, il semblait paralysé. Severus prit sur lui et traversa le faible rideau de flammes qui léchait le sol autour d'eux et qui les séparait encore. Il n'y avait pas beaucoup d'espace là où se trouvait l'enfant. Les flammes abordaient les environs et il faisait très chaud. Il s'empressa donc de prendre l'enfant dans ses bras, se fichant totalement d'être potentiellement souillé.

Une fois attrapé, il entoura le petit garçon de ses bras forts et le pressa contre son torse, le protégeant de la chaleur alentour. Il chercha ensuite un chemin pour descendre du toit sans moyen magique. Il ne voulait pas traumatiser l'enfant plus qu'il ne l'était déjà et voulait employer les moyens moldus pour quitter les lieux. Il finit par trouver l'escalier de secours et, après avoir traversé d'autres flammes légèrement amoindri d'un discret « aguamenti », il le descendit et retourna auprès de son mentor. Ce dernier était toujours en activité, donnant un coup de main aux Oubliators qui avaient fort à faire.

Alors qu'il s'écartait à l'abri des regards, Severus tenta d'interroger l'enfant sur les faits. Comment une telle catastrophe avait-elle put se déclencher ?

Le petit s'était calmé dans ses bras et ne tremblait plus. En revanche, il reniflait fortement et émettait toujours de petits sanglots. Severus essaya de ne pas être dégoûté et demanda plutôt :

- Que faisais-tu perché là-haut, sur le toit ? Demanda-t-il d'abord à l'enfant en prenant sa voix la plus douce.

Le petit, le visage enfouit dans le cou du potionniste, marmonna :

- Je sais pas, c'était la récré, j'étais en bas et Dudley me courrait après dans la cours et puis pouf ! Je me suis retrouvé là-haut.

Dans ces simples mots, Severus compris qu'ils se trouvaient dans une école et que l'enfant avait été victime de sa propre magie instinctive. Celle-ci avait dû l'envoyer sur le toit pour fuir ce « Dudley ».

- Et comment le feu est-il arrivé ?

L'enfant ne répondit pas mais haussa les épaules avant de se remettre à trembler. Le feu avait été impressionnant, pas étonnant qu'il soit encore effrayé. Peut-être relevait-il lui aussi de la magie instinctive de l'enfant. S'il avait paniqué en atterrissant sur le toit, d'autres manifestations en chaîne avaient pu se produire.

Le petit était sûrement un né moldu. D'abord parce que peu de sorciers inscrivait leur enfant à l'école primaire et moins encore à la maternelle, favorisant une éducation à la maison, par la mère, le père, ou un précepteur privé. Ensuite, si ses hypothèses étaient bonnes, un enfant de sorciers n'aurait pas été effrayé par un phénomène magique. Il y aurait été habitué.

Voulant vérifier ces faits, il demanda son nom à l'enfant. Avec toutes les familles qui étaient passées à Poudlard de son temps d'élève ou de professeur, si les parents étaient sorciers, il avait de grande chance d'en reconnaître le nom.

Ce ne fut qu'à ce moment qu'il prit connaissance de l'identité de l'enfant. Le petit délogea son nez du cou de son sauveur pour le relever bien haut afin de plonger son regard émeraude dans celui couleur charbon.

- Je m'appelle Harry, monsieur.

La respiration de Severus se bloqua dans sa gorge devant le regard de l'enfant dans ses bras. Aucun doute n'était possible. Comment ne pas reconnaître ces cheveux noirs ébouriffés, ce petit nez en trompette et ces yeux en amande d'un vert si pur ? Il était le parfait mélange de ses parents, Lily née Evans et James Potter au même âge. Enfin, à quelques années près.

Seulement, un point semblait détonner. Severus fit un rapide calcul dans sa tête. Le petit dans ses bras, cet enfant si chétif, avait sept ans. Ni Lily, ni James n'avaient été petits. Ils n'étaient pas exceptionnellement grands non plus, mais ils restaient dans la moyenne. Alors pourquoi leur fils pesait à peine vingt kilos tout mouillé, pour moins d'un mètre de haut ? À vue d'œil, Severur lui aurait donné tout juste cinq ans.

Albus le rejoignit sur ces réflexions, tout était rentré dans l'ordre. Il avait placé dans l'esprit de la directrice d'école l'idée que son élève n'était pas présent dans l'établissement à cause de sévères maux de ventre. L'incendie s'était déclaré dans les cuisines avant d'emporter la moitié du bâtiment. Les élèves et le personnel avait été renvoyés chez eux, en toute sécurité. Aucun mort ni blessé n'avait été relevé. Les seuls dégâts étaient matériels.

Albus connaissait bien évidemment l'identité de l'élève qu'avait recueilli son professeur et qui avait reposé sa tête contre son épaule. Il n'aurait pas répondu si promptement à n'importe quel signalement de magie instinctive dans le monde moldu. Il avait demandé à Kingsley, un homme en qui il avait toute confiance et qui avait une bonne position au Ministère, de garder un œil sur les événements qui pourraient avoir lieu à Little Whinging. Arabella surveillait le petit depuis sa maison, l'Auror, depuis son bureau et des différentes alarmes et affaires qui pourraient surgir.

Harry Potter, Celui-Qui-Avait-Survécu ne pouvait être laissé aux hommes du Ministère, ce serait trop dangereux. Ce fut pourquoi ils prirent les devants en l'emmenant à Poudlard. Severus avait gardé le petit dans ses bras, bien calé contre lui, puisque l'enfant s'était accroché à son cou, et attendait de se trouver seul avec le vieux sorcier cachottier pour lui demander des explications.

Ils n'eurent le choix, cette fois, du moyen de transport. Comme à l'aller, Albus transplana jusqu'au Chaudron Baveur, puis prit la cheminée pour rentrer dans son bureau. Severus emprunta le même chemin après avoir posé une main sur la nuque de l'enfant pour le forcer à garder son visage plaqué sous son menton et à fermer les yeux.

Harry était immobile et silencieux, il n'avait pas bronché. Si Severus n'avait pas contre lui son petit cœur palpitant à vive allure et sa respiration rapide dans le cou, il aurait pu croire qu'il s'était assoupi. Mais l'homme devinait que l'enfant était encore choqué par les événements. Ils devaient l'emmener voir Poppy au plus vite pour qu'elle l'examine.

Le maître des potions avait rapidement contrôlé l'état de santé du petit garçon, bien sûr, mais il craignait d'être passé à côté de quelque chose. De toute façon, ses poumons devaient être purifiés. Severus ne savait pas combien de temps l'enfant avait respiré de la fumée et seule l'infirmière de Poudlard avait les compétences pour cela et ne se dépêcherait pas de signaler à la presse que Harry Potter avait non seulement été retrouvé, mais qu'en plus il avait fait de la magie instinctive spectaculaire et, cerise sur le gâteau, qu'il était élevé par des moldus.

Severus sentait poindre un mal de tête conséquent. Cette histoire allait retourner le monde sorcier si elle fuitait. L'enfant devait absolument rester caché aux sorciers. Au moins encore quelques années, jusqu'à son inévitable entrée à Poudlard.

Une fois tous les trois arrivés à bon port, les deux hommes se dirigèrent immédiatement vers l'infirmerie de l'école, sans se concerter. C'était la destination évidente après le sauvetage de l'enfant. Heureusement, Poppy s'y trouvait déjà, faisant l'inventaire de ses réserves avant de partir en vacances.

- Oh, par Merlin, s'exclama-telle en les voyant chargé d'un enfant. Y-aurait-il eu un oubli ?

- Cet enfant n'est pas élève ici, Poppy. Pas encore, répondit le vieux directeur.

- Il sort d'un incendie, il faut que vous l'examiniez, rétorqua Severus en allant droit au but.

Aussitôt, l'infirmière passa en mode automatique et fit une batterie de tests. Elle tenta d'installer l'enfant sur l'un des lits de l'infirmerie, mais il ne voulait pas bouger de sa position et gardait crispés ses bras et ses jambes autour du corps du potionniste. Elle dut faire avec et se débrouiller pour lui administrer quelques potions pour soigner ses poumons et ses yeux. Les uns comme les autres avaient été victimes de la forte concentration de fumée. Cependant, les examens révélèrent bien d'autres choses.

Lorsque le plus urgent fut soigné, Poppy se retourna vers ses collègues et dit gravement :

- Messieurs, il faut que nous discutions.

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Merci pour votre lecture ! J'espère que ce début vous a plu :)

J'attends vos retours avec impatience !