Je me possède aucun des personnages des comics ou des films
Debout devant la fenêtre de ses appartements prêtés par le Grand Maître, Loki laissait errer son regard sur l'étrange monde qui s'étalait à ses pieds. Une sorte de décharge galactique dans laquelle finissait par tomber tous les paumés de l'univers. Un léger sourire ironique se dessina sur ses lèvres. L'endroit parfait pour lui maintenant qu'il était seul, pourtant, il aurait tant eu de choses à dire...
Cette fic comprendra trois chapitres, elle a été écrite sur le thème proposé par Emilikalin pour le challenge de septembre du Collectif NoName mais qui n'a pas été retenu : "votre personnage écrit une lettre à sa maman". ce sera le cas dans ce premier chapitre, je vais m'en éloigner dans les prochains.
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)...
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JUSTE QUELQUES MOTS
Chapitre 1 : Frigga
Debout devant la fenêtre de ses appartements prêtés par le Grand Maître, Loki laissait errer son regard sur l'étrange monde qui s'étalait à ses pieds. Une sorte de décharge galactique dans laquelle finissait par tomber tous les paumés de l'univers. Un léger sourire ironique se dessina sur ses lèvres. L'endroit parfait pour lui finalement… Une planète de rebus pour lui qui était sans doute le paria le plus haï de l'univers.
Un frisson le parcourut… Un paria qui avait tout perdu, sa place, son monde qu'il avait livré à la mort, sa famille. Une boule se forma dans son estomac… Sa famille… Lui qui ne cessait de leur hurler qu'il n'était ni leur fils, ni son frère, dès qu'il pensait à eux, les larmes le prenaient par surprise, lui coupant le souffle. Loki prit une inspiration profonde pour se concentrer et délaissa la fenêtre pour se tourner vers son appartement.
Sur une table était posé un joli cahier à la couverture de cuir, déposé là par Nalie qui lui avait souri en le déposant à cet endroit.
- Qui sait… Peut-être que certaines choses auraient besoin d'être écrites…
Loki s'était doucement moqué de sa nouvelle amie avant de la remercier d'un léger hochement de tête. Ecrire lui paraissait si stupide, pourtant…
Le jeune homme traversa la salle, attrapant le cahier avant de se laisser tomber assis sur le canapé. D'un geste qu'il ne calcula pas, il feuilleta rapidement le livre aux pages vierges… blanches… immaculées… non contaminées par la noirceur qui l'entourait, la noirceur qu'il portait en lui et faisant du jeune homme le monstre qui avait causé la mort ou la destruction de tout ce qu'il avait aimé.
Un autre frisson le parcourut pendant qu'un stylo élégant apparu entre ses doigts. Oui, au final il avait des choses à dire… Des choses à dire à tous ceux qu'il avait perdus. Nalie avait raison… Ecrire avait toujours été plus simple que de parler dans cette famille.
La plume de son stylo glissa sur la première page, frémissant quand il forma le premier mot.
« Maman… Si tu savais comme je l'ai répété ce mot depuis que j'ai causé ta mort, depuis que je t'ai perdue parce que j'étais moi-même perdu. Elle est si injuste ta mort, pourquoi tu as fais ça ? Pourquoi tu as supplié Odin de ne pas me tuer ? Tu l'aurais accepté, tu serais encore en vie et le monstre que je suis n'aurait pas fini de détruire tout le reste, parce que regarde où j'en suis, regarde ce que subit Asgard. Tout ça est de ma faute, uniquement de ma faute. Tu aurais dû le laisser me décapiter, personne n'aurait souffert de ma mort… Je suis tellement désolé maman, c'est ridicule d'écrire une chose pareille, mais c'est la vérité. Si seulement je connaissais un moyen pour échanger nos places, je te promets que je le ferais. Je te rendrais la vie maman. Tu méritestellement plus la vie que moi. Parfois je rêve toujours que tu es encore en vie et, à bien des égards, c'est sans doute le plus violent des cauchemars que j'ai eu dans ma vie, car contrairement à avant, quand je me réveille, tu es toujours morte… et moi je respire. Quelle situation ridicule ! Pardonne-moi maman, tu m'as manquée et tu me manques chaque jour. Si tu savais comme j'ai pu pleurer lorsque que je me retrouvais dans ta chambre, lorsque ma main effleurait tes livres ou la chaise de ton bureau, ce même bureau où j'ai passé des heures entières à étudier avec toi, assis sur tes genoux. Je me rappelle encore de tes encouragements, de ta main sur mon épaule, de tes baisers sur ma tempe. Tu étais toujours là pour me redonner espoir, pour me dire que tout irait bien. Tu me répétais que tu serais toujours là pour moi, que tu croyais en mon potentiel. Comme c'était idiot, pas toi bien sûr, mais tu n'aurais pas dû m'aimer à ce point. Je ne le mérite pas. Comment tu as pu aimer un démon ? Parce que je sais que tu m'as aimé comme un fils et ça me fait encore plus mal. Est-ce que j'ai réellement le droit de te pleurer, moi le monstre qui t'a rejetée ? Pardonne-moi maman. Je ne les croyais pas moi-même ces derniers mots. Comment ai-je pu te dire que tu n'étais pas ma mère ? Chaque parcelle de mon être me hurlait le contraire, chaque pore de ma peau avait envie de sentir ton corps contre le mien. J'aurais tellement aimé que tu viennes me prendre dans tes bras. J'étais en colère et épuisé. Si je ne t'avais pas dit ces mots horribles, est-ce que tu serais venue réellement ? Sans doute pas, mais j'aime le croire pour ne pas sombrer totalement. J'avais si mal qu'il ne m'ait pas posé une seule vraie question, qu'il soit resté droit comme une statue de marbre figé, tentant de m'écraser sous tout le poids de sa divinité. Pourquoi a-t-il agi comme ça ? S'il était descendu de son trône, s'il s'était rapproché, peut-être qu'il aurait vu que j'étais épuisé, peut-être que je lui aurais tout dit finalement… Je n'aurais plus été aussi en colère et toi, toi tu serais toujours en vie. C'était à lui que j'en voulais, mais dans toute cette rage, c'est toi que j'ai rejeté le plus violemment. Pourquoi moi qui me crois si malin, je ne comprends jamais que mes actes peuvent avoir des répercussions tragiques ? Est-ce parce que je suis mauvais par nature et que je me berce d'illusions ? Je ne sais pas, sans doute que oui au final. Je ne suis que le monstre qui hante les cauchemars de tous les enfants d'Asgard. Ces créatures que l'on dit mauvaises et sans âme. Est-ce que je n'ai vraiment pas d'âme maman ? Est-ce que tu as tenté de m'en donner une ? Je suis tellement perdu, même aujourd'hui tu sais et tu n'es plus là pour me rattraper. Je ne pourrais jamais me pardonner maman. Je ne voulais pas que tu souffres, je ne voulais pas que tu meures. Surtout pas toi, je t'aime. De tout mon être, de toute mon âme, si j'en ai bien une, je t'aime. J'ai pensé mourir pour te rejoindre, mais j'avais tellement peur de ton regard. Me pardonneras-tu un jour cette trahison ? As-tu compris que tout ce qui s'est passé est de ma faute ? Si c'est le cas, je t'en supplie, ne me rejette pas toi aussi. Pardonne-moi… J'ai besoin de croire que quelqu'un m'a aimé et m'aime encore par delà la mort, parce que moi je t'aime maman. Je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle. Tu seras le dernier visage dans mon esprit. Je t'aime…
La main de Loki tremblait lorsqu'il traça ce dernier mot. Un mot dont l'encre fut un peu étalé sur la feuille par la larme qui le frappa sans qu'il ne puisse la retenir. Il ne parvint pas plus à retenir le tremblement qui parcourut son corps affaibli. Il souffrait. Comme elle lui manquait, comme se confronter encore une fois à sa perte lui faisait mal même après plus d'un an. Est-ce qu'il arriverait un jour à ne plus pleurer en pensant à elle ? Probablement pas… Il l'aimait et il l'avait tuée, même indirectement, mais il l'avait tuée… Loki échappa le cahier de cuir qui tomba sur le sol en faisant un léger bruit. Il glissa ses mains dans ses cheveux tout en se penchant en avant, comme il avait mal…
Que cette idée était stupide…
Le personnage de Nalie est un OC qui apparaît dans ma fic "Se retrouver sur Sakaar"