Hello les Bellarkers, alors sur une échelle compris entre Flarke et Becho, combien vous me détestez pour avoir laissé en plan toutes mes fictions pour en écrire d'autres ? :-O

Le point positif, c'est qu'objectivement, Réveille-Toi et Ma Lame sur ta Peau sont plutôt cools (oui je m'autocongratule, je les aime bien mes histoires haha).

Point négatif, il n'y a pas eu d'update à l'Amour est une Faiblesse depuis novembre 2018, donc vous allez devoir vous retaper les derniers chapitres pour vous rappeler où est-ce qu'on en est :-P

Bon allez, je vous fait un petit récap si vous voulez.

Après avoir sauvés Charlotte d'une mort certaine et erré dans la forêt à la recherche de leur chemin, Clarke et Bellamy ont fini par 1/ s'embrasser 2/ être retrouvés. C'est ainsi que Clarke s'est enfin rendue compte que Bellamy n'était pas le Prince d'Azgeda qu'elle pensait devoir épouser, mais juste son garde du corps. Malheureusement, elle n'a pas le temps d'en discuter avec lui, car il faut l'opérer d'urgence, et qu'en même temps, un dîner est donné au château en l'honneur de la Reine Nia et de son fils, Roan, futur époux potentiel.

Et nous voilà à la deuxième partie du repas.

J'espère que vous allez aimer,

Des BiZouZoux


[17]

C.L.A.R.K.E


Alors, Clarke. J'ai cru comprendre que vous nous aviez fait une belle frayeur ? demande la Reine d'Azgeda.

Son ton est froid et dénué d'émotion. Sa voix claire rompt le silence pesant qui règne à notre table, seulement interrompu par le bruit des couverts en argent qui tintent sur la vaisselle scintillante. Je croise ses yeux clairs et me sens soudain incapable de détourner le regard.

Roan à mes côtés semble sentir ma tension et se racle la gorge avant d'expliquer à ma place :

Clarke est médecin, Mère. Lors de ses visites hier, elle a manqué se noyer en secourant une petite fille tombée dans la rivière.

Aux yeux de n'importe qui, cette histoire touchante pourrait paraître héroïque, mais le froncement qui apparaît entre les sourcils de Nia montre qu'elle est l'exception qui confirme la règle.

Si celui qui vient en aide en premier lieu devient finalement celui qui a besoin d'être sauvé, qu'est-ce que ça peut bien dire de lui ? demande-t-elle platement.

Un ricanement accueille la réflexion de la Reine et mon regard happe l'expression haineuse de la jeune fille aux longs cheveux aussi noirs que ses prunelles. Ontari, ainsi que Nia l'a présentée plus tôt.

Je déglutis douloureusement. Si je m'étais figée sous le regard glacial de la Reine. Mon sang bout désormais dans mes veines. J'ignore comment elle joue le chaud et le froid en un battement de cil, mais elle est clairement talentueuse à ce petit jeu.

Encore une fois, Roan répond pour moi et me surprend ainsi à nouveau en prenant ma défense :

Quelqu'un de courageux. Quelqu'un qui ne peut supporter l'inaction. Quelqu'un prêt à se sacrifier pour la vie d'autrui, sans y penser une seconde.

La mère dévisage son fils et un petit sourire apparaît sur ses lèvres lorsqu'elle dit :

Quelqu'un de parfait pour le peuple d'Azgeda, alors.

J'étais bouillante de colère, me voilà glacée sous la remarque.

Définitivement talentueuse...

Clarke ne tient pas seulement au peuple d'Arkadia. Elle se préoccupe de tous. Arkadia, Trikru, Azgeda... Peu importe. Elle aurait sauté à l'eau pour n'importe quelle âme en détresse.

Je rougis sous l'éloge du Roi. Je suis habituée aux compliments de mon père, mais ils me mettent toujours mal à l'aise. La Reine d'Azgeda lève son verre et tous autour de la table l'imitent.

Trinquons à la dévotion de la Princesse d'Arkadia, dans ce cas.

A la Princesse d'Arkadia, reprennent nos convives en cœur, et je rougis de plus belle.

Je lève mon verre à mon tour pour les remercier et ai une pensée silencieuse pour Bellamy, à qui personne ne pense, mais qui a risqué sa vie autant que moi pour nous sauver toutes les deux. Je ne laisse cependant pas mon esprit s'échapper dans sa direction, pas quand je sens encore la moitié des regards posés sur moi.

Heureusement, la conversation prend un tout autre tournant et je laisse les voix se mélanger et les sujets s'entremêler sans m'en mêler. Le vin est bon et chante sur mon palais des chansons qui parlent d'été et de soleil, d'enfants qui jouent et de chats qui se prélassent. Sans m'en apercevoir, j'ai déjà vidé mon premier verre et le revoilà qui se remplit comme par magie.

Sacrée descente pour une Princesse... murmure Roan à mes côtés en reposant le pichet de vin sur la table.

J'aimerai effacer le sourire satisfait qui s'étale sur son visage, ce sourire qui dit qu'il en sait plus que ce qu'il veut bien montrer, ce sourire qui pourrait faire croire qu'il sait tout ce que moi je ne sais pas. Mes doigts me démangent soudain, alors je saisis le verre face à moi et le porte à mes lèvres sans le remercier.

Ma mère, la Reine, peut s'avérer talentueuse lorsqu'il s'agit de déstabiliser son adversaire. J'ai été suffisamment de fois à cette place pour le savoir, déclare-t-il d'un ton bas.

Quelle genre de mère considère son fils comme un adversaire ? rétorqué-je.

Le genre de femme qui n'est pas seulement mère, mais Reine, répond-il.

Cette fois, je ne trouve rien à redire. Je ne peux que me mettre à sa place et me demande pour la première fois si nous ne sommes finalement pas tous les deux de simples enfants dont le destin et les obligations sont de plaire à leurs parents. Quand je tourne ma tête vers lui et que nos regards se croisent, j'essaie de l'observer avec cette nouvelle compréhension.

Ses yeux gris semblent sincères. Son expression paraît dénuée de méchanceté. Cependant, je vois dans sa posture qu'il reste sur ses gardes. Ses épaules sont tendues, ses mains crispées et son sourire pourtant chaleureux n'atteint pas ses iris d'acier.

C'est à cet instant précis que je comprends qu'il se méfie de moi autant que je me méfie de lui. Peut-être se méfie-t-il d'Arkadia autant même que je me méfie d'Azgeda.

Alors, je ne peux empêcher les mots qui sortent de ma bouche ensuite :

Qu'est-ce que tu veux, Roan ?

Ses yeux s'écarquillent sous ma soudaine familiarité, et je suis heureuse que la conversation aille bon train tout autour de la table, soulagée que personne ne paraisse remarquer notre échange. Personne... sauf peut-être Octavia, qui nous observe du coin de l'œil, prête à intervenir, mais sans vraiment savoir pour quel camp.

La même chose que toi, Clarke.

Je ne sourcille pas devant l'usage de mon prénom. Je sais qu'il jouera avec les mêmes armes que j'utiliserai.

Le bonheur et la prospérité pour mon peuple, ajoute-t-il.

Je lève un sourcil, peu convaincue. Si c'est effectivement ce que je désire le plus au monde, je ne peux me cacher, ni à moi, ni aux autres, que le prix de cette prospérité est bien trop lourd à porter.

Et pour cela, tu serais prêt à abandonner ta liberté, tes aspirations, tes projets, ta famille ?

La seule chose qui le trahit à cet instant est le léger tic qui agite sa lèvre supérieur et je bénis à cet instant ma mère de m'avoir toujours inclue et immergée dans les discussions d'affaires et les négociations du royaume, et mon père d'avoir toujours essayé de m'inculquer les détails et subtilités du paralangage.

Roan s'apprête à ouvrir la bouche, mais je le devance :

Ne me mens pas.

Il sourit à nouveau, l'air agréablement surpris par ma franchise et ma ténacité.

Très bien.

Passe la journée avec moi, demain, et peut-être que je te le dirai.

Le ton de sa voix est charmeur, mais je lis sur ses traits une autre vérité. Plus ce dîner avance, plus je suis sûre que le Prince d'Azgeda et moi-même avons plus de choses à partager que de simples alliances.

Je m'apprête à acquiescer lorsque la voix de mon père m'interrompt :

Tout va bien, Princesse ?

J'entends l'inquiétude dans son timbre et me compose une façade irréprochable avant de me tourner vers lui et de lui répondre :

Oui, Père. Le Prince d'Azgeda et moi tentons de faire plus ample connaissance.

À cette phrase, toute la tablée devient silencieuse et je ne peux m'empêcher de scanner les visages des convives autour de moi. J'englobe d'un regard la suspicion de mon père, la satisfaction de ma mère, l'interrogation d'Octavia.

Puis, à l'autre bout de la table, l'expression calculatrice de la Reine Nia ; celle, fermée et froide d'Ontari à ses côtés. Pourtant, c'est celle de la garde du corps de la Reine qui retient le plus mon intérêt. Je note les épaules soudain tendues d'Echo, sa mâchoire serrée et la peine qui traverse son regard plus rapidement que l'éclair, puis détourne la tête vers ma mère, qui semble ronronner tel un chat satisfait.

Voilà qui est parfait, les enfants, déclare-t-elle. Je suis persuadée que vous avez plus de choses en commun que vous ne le croyez.

Il se peut que vous ayez raison, Mère.

Le miel de ma réponse fait ricaner Roan à mes côtés, juste assez bas pour que seule moi, et sûrement Octavia, ne l'entende.

Je voudrai profiter de cette occasion pour demander votre permission afin d'accompagner la Princesse dans ses activités, demain.

Lorsque Roan parle, il adresse sa question au Roi, mais c'est vers ma mère que son attention est dirigée. C'est à cet instant que je saisis qu'il a parfaitement compris la situation. Un seul dîner lui aura suffi pour identifier le rôle de mes parents.

Abby et Jake ont toujours gouverné le royaume à deux, main de fer et gant de velours. Renier l'importance de la Reine d'Arkadia dans les décisions à prendre - surtout dans celles me concernant - aurait été une erreur fatale. Une erreur qu'il ne commet pas.

Eh bien, cela me semble être une très bonne idée, déclare mon père, méfiant malgré tout. Qu'en penses-tu, Chérie ?

La question m'est adressée, mais c'est ma mère qui répond :

Je suis d'accord, l'idée est parfaite.

Je serre les mâchoires et donne mon consentement également :

Cela sera également l'occasion pour le Prince d'Azgeda de découvrir notre belle région.

Vous voulez dire, autrement qu'en galopant à travers champ à votre secours, Princesse ?

Mes dents grincent sous le sarcasme, mais ma réaction est étouffée par le rire de ma mère.

Penses-tu être assez reposée pour cela, Clarke ? s'inquiète mon père en posant sa main sur la mienne.

Je souris devant ce geste doux et réconfortant.

Je me sens parfaitement bien, Père. Vous n'avez pas à vous inquiéter.

Voilà qui est décidé, alors ! s'exclame Roan, plein d'entrain. À quelle heure partons-nous ?

Dès l'aube.

Il s'étouffe sur sa gorgée de vin devant ma réponse et Octavia lâche un rire qu'elle interrompt aussitôt lorsque son Prince tourne son regard d'acier vers elle et déclare :

Tu as bien conscience que tu nous accompagneras, n'est-ce pas Octavia ?

Bien entendu, mon Prince, déclare-t-elle avec un ton si mielleux qu'il en est ridicule.

La discussion reprend son cours tandis qu'à ma droite, Roan se saisit à nouveau du pichet de vin afin de me resservir un verre. Avant que je le porte à mes lèvres, il lève le sien dans ma direction et j'accepte de trinquer avec lui.

Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire, Princesse, susurre-t-il afin que personne d'autre ne nous entende.

Je hoche la tête avant de happer l'expression pleinement satisfaite que la Reine Nia offre à son fils en levant également son verre à son attention.

Dans quoi me-suis embarqué ? est la seule question qui vient à mon esprit tandis que j'avale le contenu du verre d'un trait.