HO! HO! HO! JOYEUX NOËL ET BONNE ANNÉE !

J'espère que vous passez de bonnes fêtes !

Après 14673 années d'attente, voici la dernière partie de cette série forte en émotions.

Appartenant à MellyTheHun sur AO3.

On se retrouve en bas et,

BONNE LECTURE!


Le Shériff releva la tête de la table à manger sur laquelle reposait ses dossiers pour regarder Stiles. Il était en pyjamas, à deux heures du matin et avait assez de feuilles dans ses mains pour ré-écrire l'histoire du monde dans son entièreté. Il était punis depuis un mois, n'ayant pas su donner de bonne excuse sur ce qui était arrivé à son portable et le Sheriff savait qu'il lui cachait des choses.

Il n'était pas Shériff pour rien.

L'adolescent avait l'air bien trop mince, faute de ne pas manger assez et était pâle parce qu'il ne dormait pas assez non plus. Peu importe ce qui le tracassait, il venait enfin en parler à son père. Donc, le Shériff se débarrassa de toute rancœur et s'adossa contre sa chaise.

Stiles prit une grande inspiration et déclara, « mes sentiments altèrent mon jugement et mes recherches, j'ai besoin de ton aide. »

Ce n'était pas ce à quoi le Shériff s'attendait.

Peut être à des excuses, une explication honnête sur ce qui était arrivé à son portable, une supplication pour pouvoir sortir voir Scott- mais pas qu'il était en train de faire une sorte d'investigation dans sa chambre depuis ces quatre dernières semaines.

« Euh, ok... »

Le Shériff déplaça ses propres papiers et fit signe à Stiles de s'asseoir face à lui, ce qu'il fit avec empressement. Il se frotta le front d'une manière que le Shériff faisait aussi quand était stressé, et c'était bien trop adorable pour ne pas le souligner.

« Qu'est-ce qui ne va pas, fiston ? »

« L'incendie Hale, » lâcha sombrement Stiles.

« L'incendie Hale ? » demanda le Shériff, « Pourquoi est-ce que tu fais des recherches là dessus ? Ça doit faire... ouhla, cinq ou six ans- »

« Huit. Huit ans et neuf mois. »

Le Shériff fronça les sourcils.

« Stiles, qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Pourquoi personne n'a trouvé le pyromane ? »

Le Shériff haussa les épaules, « Je n'étais qu'un officier à l'époque- j'avais à peine le droit de demander un mandat de recherches. J'étais pas vraiment impliqué dans cette affaire. Pourquoi ça t'intéresses ? C'est à cause de ce Hale qui t'as sauvé? »

« C'est exactement parce que Derek m'a sauvé, » insista Stiles, frottant ses sourcils avec la paume des ses mains, « Le feu à été allumé, c'est évident, mais il n'y aucun mobile nul part. Il n'y a jamais eu de pyromane récurant à Beacon Hills- c'était un cas singulier. Quelqu'un à délibérément visé les Hale et à ensuite fuit la scène. Pas de suspect, pas de mobile. Je suis dans un cul de sac et-»

« Tu sais quelque chose sur Paige Krasikeva ?»

Le visage de Stiles se désintégra, ses mains se posèrent sur ses cuisses et ses épaules s'affaissèrent.

« Non... c'est qui ? »

« Une jeune fille. Elle a disparue y a des années. »

Le visage pâle, Stiles hocha la tête et demanda, « Ok, donc... en quoi ça a rapport avec l'incendie ? »

« Le mobile, » répondit le Shériff, « Derek Hale sortait avec Paige Krasikeva quand elle a disparue. Sa mère ne voulait pas le laisser nous parler sans avocat et il n'y avait aucunes preuves contre lui autre que le fait d'être étrangement suspicieux. »

Stiles fronça les sourcils.

« Tu penses que quelqu'un a tué toute la famille Hale parce que Derek était peut être le responsable du meurtre de Paige Krasikeva ? »

Le comportement du Shériff changea radicalement et l'atmosphère de la pièce devint plus sombre qu'avant.

« Je n'ai jamais parlé de meurtre. »

Le cœur de Stiles manqua un battement.

« M-mais c'était à ça que tu pensais, » tenta faiblement Stiles, « Je connais la règle des quarante huit heures dans une affaire de disparition. Quarante huit heures et vous cherchez un corps, non plus un disparu.»

« Qu'est-ce que Derek t'as dit, Stiles ? »

Stiles déglutit difficilement et se leva, récupérant ses papiers, « Rien. Pardon de t'avoir dérangé. C'est pas grave. Je vais retourner dans ma chambre et essayer de disparaître. »

« Stiles, » le prévint le Shérif, « Stiles, tu t'assois et tu vas me dire tout de suite ce qui se passe. »

« Rien ! » répliqua Stiles beaucoup trop rapidement, « Il ne se passe rien ! »

« Alors il est arrivé quelque chose- »

« Il n'est rien arrivé ! Rien du tout ! Rien n'a été fait, rien n'a été dit, personne n'a rien fait ou pensé quoi que ce soit et je vais aller dans ma chambre pour continuer à n'être, dire, savoir, faire ou ne penser rien du tout. »

Le Shériff se calma et suivit Stiles dans les escaliers.

« Stiles- parle moi. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Est-ce que Hale a insinué son implication dans la disparition de Paige ? Il t'as dit quelque chose ? »

« Pourquoi tu t'inquiètes pour elle ? » cria Stiles, l'air secoué et remonté, « Je suis descendu te parler pour aider Derek ! Je veux aider Derek ! Paige était- Paige a disparue, ok? Il y dix ans maintenant! Et personne ne l'a trouvée ! Trop triste ! Tu sais ce qui est triste aussi ? Que toute la famille de Derek Hale est été assassinée d'un coup et que personne n'a rien fait ! »

Le Shériff, choqué, garda le silence et Stiles était au bord des larmes.

« Quelque chose d'horrible est arrivé à Paige, c'est terrible et je suis désolé, mais Derek Hale m'a sauvé la vie. Derek Hale- Derek Hale n'a personne à part sa sœur. Dans le monde entier. Je le pense, papa. Il n'a aucun ami- il ne travaille pas, il ne sort pas- c'est un reclus ! Il n'a jamais, jamais guéri de cette blessure et je... j'ai juste... je veux juste l'aider. Je veux juste lui trouver justice. »

Il y eu un instant de silence durant lequel Stiles fixa le sol et craqua ses doigts puis il ajouta, « Il y avait huit personnes dans cette maison quand elle a brulée. »

Une autre pause.

« Il y avait deux enfants de moins d'un an, Thomas et Lila et une fillette de huit ans, Cora. L'oncle de Derek, Peter, son père Lucas, sa mère Talia, la femme de Peter, Nicole et sa grand mère maternelle, Johanna. Elle avait quatre vingt neuf ans et allait avoir quatre vingt dix ans trois mois plus tard. »

Une larme tomba du bout de son nez et atterrit sur ses pieds nus.

« Alors, voilà... je suis désolé pour Paige, mais elle a disparue depuis des années et les équipes de recherches ont fouillées toute la ville, les chiens ont étés envoyés, sa photo a été affichée dans toute la ville, j'en suis sûr. Parce que cette ville met tout en œuvre quand une petite fille blanche disparaît. Mais personne n'a même essayé d'aider les Hale. Derek ne peut faire confiance à personne- il se fait à peine confiance à lui même. Je veux... je veux devenir quelqu'un en qui il peut avoir confiance. »

« Stiles, » commença gentiment son père, « ...je sais que la gratitude peut être un sentiment énorme, mais tu ne dois rien à Derek Hale. »

Stiles secoua la tête en réponse, « Je tiens énormément à lui. »

Les sourcils de son père se froncèrent et Stiles détourna le regard, clignant des yeux pour faire disparaître ses larmes.

« Je tiens tellement, tellement à lui, » sa voix cassa, mais il s'en fichait, « Je veux qu'il puisse croire en moi. Je veux faire partie de sa vie. Je m'en fou si toute cette ville pense que c'est un meurtrier- je me fiche pas mal de ce que vous pouvez penser de lui. Je le connais. Il aime les musiques de vieux, il fait des pancakes parfaitement ronds, lui et sa sœur se disputent tout le temps en regardant Flip or Flop*, c'est un amoureux des livres et il veut juste pouvoir se sentir en sécurité. »

« Stiles- »

« Il me fait me sentir en sécurité, papa. »

Son père l'observa avec attention jusqu'à ce qu'il lève la tête et le regarde fixement dans les yeux.

« Je veux lui rendre la pareille. Je veux être pour lui ce qu'il à été pour moi... »

Il y eu une longue pause puis son père soupira longuement et abdiqua, « Ok, ok- on va faire comme tu le sens. Que veux tu savoir ? »

« Il était comment ? Quand tu l'as amené au poste, en l'accusant d'avoir- d'avoir fait peu importe ce que tu penses qu'il a fait à Paige ? »

« Il était effondré, » répondit solennellement son père, « Il a pleuré presque tout le temps. Il avait lair de ne pas avoir dormis depuis des jours. Tout ce qu'il nous a dit c'est qu'il l'aimait profondément et que sa mère lui a dit de ne rien dire avant qu'un avocat ne soit présent. »

Stiles hocha la tête, l'image d'un Derek adolescent en larme et tremblant, ayant désespérément besoin d'une bonne nuit de sommeil et d'une étreinte le faisait se sentir encore plus frigorifié et plus inutile que jamais.

« Il y avait un suspect, dans cette affaire. »

Stiles releva la tête d'un coup, et son père se frotta le crâne, ses doigts passant dans ses cheveux grisonnants, « je ne devrais pas te dire ça mais... »

« Mais tu vas le faire. »

Un soupire défaitiste se fit entendre et puis, « Kate Argent. »

Stiles pencha la tête sur le côté, « … c'est qui ? »

« Elle a quitté la ville peu de temps après l'incendie. C'était une enseignante remplaçant au lycée à l'époque. Une source inconnue nous a appelée un jour au poste- j'ai... j'ai décroché. »

« Et ? Qu'est-ce qu'elle a dit ? »

« Elle a dit qu'elle était inquiète pour Derek Hale. Je pense que c'était une élève- elle parlait d'elle en tant que 'Madame Argent', et elle m'a dit que cette Madame Argent s'était prise d'un intérêt non professionnel à l'égard de Derek. Qu'elle avait l'impression que quelque chose n'était... n'était pas net entre eux. »

Le cœur de Stiles se serra.

« … tu avais des raisons de croire que Derek était abusé par une enseignante et personne n'a rien fait ? »

« C'était un appel anonyme avec aucune autre preuve qu'un 'mauvais pressentiment'. Je ne les avait jamais vu ensemble- mon patron ne voulait pas que je gaspille de l'énergie dans un cul de sac. J'avais beaucoup de travail à l'époque- j'ai juste... laissé tomber. Et puis, à peu près un mois plus tard, l'incendie est arrivé. »

« Tu penses qu'elle l'a violé ? »

« Stiles, » dit son père, mal à l'aise.

« Réponds, » demanda Stiles, paniqué, comme s'il pouvait encore secourir le Derek adolescent des griffes de cette femme, courir vers sa maison en pyjamas en pleine nuit et l'éloigner d'elle- « Tu penses qu'elle- qu'elle abusait de lui ? »

« Oui, » répondit-il honteusement, « Je le pense. L'élève à qui j'ai parlé- elle avait vraiment l'air inquiète pour Derek. Plusieurs des gars à la station faisaient des blagues sur Kate Argent- que c'était une belle femme, pas intéressée dans une relation. Mais, après cet appel, à chaque fois qu'il était question d'elle, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle n'était juste pas intéressée par les hommes de son âge. »

Stiles parcouru le visage de son père du regard, les yeux grands ouverts et humides et celui-ci ajouta doucement, « j'ai regretté de nombreuses choses dans ma carrière, Stiles, mais probablement rien autant que de ne pas avoir plus insisté pour aider Derek. »

Stiles ne pouvait sans doute pas en vouloir à son père autant que lui même s'en voulait, alors il resta silencieux.

« J'étais là quand il est arrivé au poste- après l'incendie. Il était assis avec Laura, sa grande sœur. C'était comme s'il n'était pas là du tout. Laura avait l'air d'avoir pleuré pendant un long moment, mais Derek ressemblait à une coquille vide. Il n'y avait rien dans ses yeux. Comme un cadavre. »

« Merde, » pesta Stiles, montant dans sa chambre et laissant tomber ses papiers sur son bureau, « Merde. Merde, merde, merde. »

« Je suis désolé Stiles- »

« Tu as été... honnête avec moi, papa. »

Le Shériff se tenait avec raideur devant la porte tandis que Stiles se tourna vers lui pour se rendre compte qu'il n'arrivait pas à soutenir son regard. Il fixa le bas de son pyjamas, s'asseyant sur sa chaise de bureau.

« Je... je vais l'être avec toi aussi. »

Le Shériff s'avança dans la pièce et s'assit sur le lit de Stiles. Celui-ci ne tourna pas sa chaise pour lui faire face.

« Derek... Derek a bien un rôle dans le meurtre de Paige. »

« Stiles- »

« Meurtre. Elle a été tuée. Et... Derek a une part de responsabilité, mais je ne sais pas quoi. Tout ce que je sais c'est qu'il ne ferait jamais, jamais de mal à personne de la sorte- il ne ferait jamais... jamais ça. »

Le Shériff n'avait pas l'air très convaincu- plutôt nerveux même. Comme si au moment même où Stiles le quitterait des yeux, il appellerait le poste et dirait aux officiers d'aller arrêter Derek pour le meurtre de Paige Krasikeva.

« Il y a... il y a autre chose. »

Le Shériff avait l'air sceptique et Stiles savait que ça allait être une longue, longue matinée.


Stiles n'avait même pas encore fermé la porte passager de la voiture de service de son père que Derek était déjà devant eux, l'air furieux.

« Vas t-en Stiles. »

« Derek, » interrompit le Shériff.

Derek hésita avant de le regarder. Il avait étrangement l'air plus jeune, sous le regard du Shériff.

« Monsieur, » répondit raidement Derek.

« Que dirais-tu qu'on monte dans ce loft apparemment très bien décoré et dont j'ai beaucoup entendu parler ? »

Derek était déchiré entre sa colère et de la confusion. Il balada son regard entre Stiles et le Shériff plusieurs fois avant de se retourner silencieusement et de remonter dans le bâtiment. Laura se tenait debout dans le salon, se tenant nerveusement les poignets, semblant être prête à demander à Stiles pour quelle obscure raison il avait emmené son père.

Ce qui effrayait le plus Stiles c'était que si son père avait l'intention de faire le moindre mal à Derek, Laura n'hésiterai probablement pas à lui faire sérieusement mal, sinon pire.

« Ce ne sera pas long, » commença calmement, mais sévèrement Shériff, « J'ai juste une question pour Derek. »

Derek se tenait les bras croisés près de la fenêtre, fixant Stiles. Laura elle, continuait de lancer des regards inquiets entre Stiles, le Shériff et Derek- surtout vers Derek. Stiles avait énormément peur que son père retourne le couteau dans la plaie et que tout tourne au vinaigre.

Le Shériff sortit son arme de son étui et la posa sur le comptoir de la cuisine, accompagné ensuite de son badge.

Cela sembla confondre les deux Hale.

« Je ne suis pas ici en tant que Shériff, Derek, » annonça le Shériff d'une voix grave, imitant la position de Derek, « mais j'ai besoin de savoir pourquoi tu as tué Paige Krasikeva. »

L'atmosphère changea si rapidement de la façon dont elle le faisait toujours en présence de Derek- les yeux de Derek s'écarquillèrent, blessé et vulnérable. Il décroisa les bas doucement mais pas complètement, ne sachant pas vraiment quoi en faire. Il jeta un regard à Stiles et c'était comme si un couteau venait de se planter dans sa poitrine.

« Fiston, » commença le Shériff, forçant Derek à reporter son attention sur lui, « Je ne vais pas t'arrêter. Je ne vais pas engager de poursuites contre toi. Dis moi la vérité. »

« C'est- c'est complètement déplacé ! » cria Laura, avançant devant son frère les bras écartés, comme si le Shériff le menaçait avec une arme, « vous- vous allez tous les deux partir maintenant ! »

« Je n'ai peut être pas de super pouvoirs comme vous, mais je le saurai si tu mens. »

Le silence était plus que lourd désormais.

« Pardon ? » demanda fébrilement Laura.

« Je ne sais presque rien, et ne comprend encore moins tout ça, mais Stiles a passé les sept dernières heures à essayer de me convaincre que vous étiez tous les deux... doués de capacités hors normes. Je n'en ai aucunes. Je suis juste très bon dans mon travail. Je ne suis pas venu ici pour te dénoncer, pour te livrer à qui que ce soit- »

« Partez, » les prévins dangereusement Laura, hors d'elle et un peu déstabilisée, « partez tout de suite, je- »

« Elle m'a supplié de le faire. »

Laura sursauta et se tourna pour regarder Derek, qui fixait le Shériff. Quelque chose d'humide résidait dans ses yeux et Stiles désirait ardemment pouvoir courir vers lui et le prendre dans ses bras, mais savait que c'était impossible.

« Pourquoi ferait-elle ça ? » demanda le Shériff.

Derek déglutit et c'était flagrant même à l'autre bout de la pièce.

C'était comme si l'adolescent qui pleurait et tremblait dans la salle d'interrogatoire dix ans plus tôt était à nouveau dans cette pièce- juste dans un corps plus grand, et plus costaud.

« Je... »

« Derek, tu n'as- tu n'es pas obligé de dire quoi que ce soit, » le rassura immédiatement Laura, posant ses mains sur son visage, « Derek- tu n'as pas à faire ça. Regarde moi. »

Derek lui obéit et elle passa un pouce son œil gauche- si une larme y coulait elle ne laisserait ni Stiles ni son père en être témoins. Elle secoua la tête, désarmée et passa les bras autour de son cou, se tenant sur la pointe des pieds pour mieux l'étreindre. Ses bras passèrent autour d'elle et il attrapa l'arrière de son crane.

Stiles ne pu s'empêcher de remarquer que les mains de Derek paraissaient tendres dans les cheveux de Laura et contre le tissu de son sweat. Il n'arrivait pas à se rappeler de leur sensation contre son front quand il s'était réveillé dans le lit de Derek- il le voulait, plus que tout, mais son cerveau ou son corps ne voulaient pas coopérer.

« Un Alpha lui offert la Morsure, » commença Derek, « ...mon...j'étais...j'ai été convaincu par quelqu'un que le seul moyen pour moi d'être avec elle- de rester avec elle- était de faire d'elle l'une d'entre nous. Je ne pouvais pas aller voir ma mère. Je...je ne pouvais en parler à personne. »

L'emprise de Laura se resserra autour de lui et Derek avait l'air de faire beaucoup d'efforts pour ne pas laisser paraître à quel point cela l'affectait.

« J'ai essayé de l'arrêter. Une fois- une fois que ça à commencé, j'ai su que ça n'allait pas- quelque chose n'était pas bien et j'ai essayé de... mais c'était un Alpha et j'étais petit et faible... et... et elle était déjà blessée. Ça a demandé tout ce que j'avais en moi pour l'emmener loin de lui et elle a souffert pendant un long moment. »

« Derek, tu n'as pas à faire ça... » murmura Laura dans son cou.

Il lui caressa les cheveux et plantata son regard directement dans celui du Shériff.

« J'ai utilisé le peu de pouvoir que j'avais pour prendre un peu de sa douleur, mais c'était trop. Elle ne pouvait pas... je ne pouvais pas... elle allait mourir dans d'atroces souffrances, ou alors je pouvais le faire pour elle et elle m'a demandé... elle m'a supplié d'y mettre fin. Alors... je l'ai fais. »

« Qu'est ce que tu lui as fait ? »

« …Je lui ai brisé la nuque. »

Le silence régna à nouveau et Stiles expira longuement, comme ayant retenu sa respiration trop longtemps. Le Shériff posa une main sur son épaule sans quitter Derek des yeux.

« Elle est enterrée près d'ici ? »

« Oui, » répondit Derek.

Le Shériff hocha la tête et demanda, « tu, euh... tu l'as fais aussi gentiment que possible pas vrai ? »

« Oui, » répondit doucement Derek, « ...j'ai fais tout ce que j'ai pu. »

De manière spontanée, Derek ajouta, « Je l'ai tenue dans mes bras un long moment après ça. »

Le Shériff hocha à nouveau la tête et ouvrit la bouche pour demander quelque chose, mais Derek sembla deviner ce que ce serait.

« Ma mère nous a trouvé. Elle m'a aidé à l'enterrer. »

« As-tu été déçu de réaliser que sauver mon fils n'a pas réussi à l'aider elle ? »

Laura se retourna d'un coup et même Stiles regardait son père avec les yeux écarquillés. Laura avait des larmes sur tout le visage et l'air furieuse.

« Comment osez-vous venir dans notre maison- vous savez évidement tout et donc ? Vous venez ici pour lui faire revivre ce cauchemar à nouveau ? Mon frère est l'homme le plus gentil et aimant que j'ai jamais connu et ce- ce- ce... ! »

Elle semblait à nouveau sans mots. Elle observa Derek et dit rapidement, « Tu avais raison Derek. On aurait jamais du revenir ici. Je suis désolée. Je suis vraiment désolée Derek- va- vas faire tes valises. On sera partis avant midi. »

Derek hocha la tête une fois et ne lança aucun dernier regard vers Stiles ou le Shériff avant de monter les escaliers.

« Tu sais, je pense que ses parents seraient heureux d'avoir sa dépouille, Derek, » déclara le Shériff, « ...elle était fille unique. Tout ce qu'ils avaient. »

Derek fit une pause pendant un long moment avant de se tourner vers eux, le regard le plus froid que Stiles ai jamais vu sur une personne, regardant loin, hors de portée de Stiles- de Laura- de tout le monde- il répondit sèchement, « vous pensiez sérieusement qu'un autre jeune garçon de quinze ans a tenu sa mère dans ses bras lors des funérailles ? *»

Personne ne dit rien.

« Vous pensez que je ne le sais pas ? » demanda stoïquement Derek, « Vous ne pensez pas que je voulais la porter à l'hôpital le plus proche- donner à ses parents le lieu où elle était enterrée pour qu'ils puissent mettre des fleurs sur autre chose qu'une plaque de granite avec son nom écrit dessus ? »

« Tu ne leur dois aucune explication Derek, » le rassura Laura.

Derek la regarda du coin de l'œil, puis baissa les yeux sur les escaliers dans lesquels il se tenait.

« Paige n'aurait pas voulu qu'ils la voient dans cet état- ils auraient étés anéantis de voir à quel point elle était blessée. De cette façon, au moins, ils se rappellent d'elle comme elle était quand elle est rentrée des cours ce jour là. Ils se rappellent d'elle comme ils le devraient. Je suis celui qui porte ce fardeau. Ce n'était pas contre ses parents. C'était le dernier acte de pitié qu'il me restait à offrir. »

« L'incendie, » commença le Shériff, « ...était-ce Kate, Derek ? Elle t'as fais du mal ? »

Stiles comprit soudain ce que son père voulait dire- la façon dont une personne pouvait ressembler à un cadavre tout en étant bien vivante. La façon dont Derek semblait disparaître de ses propres yeux.

« J'étais déçu au début, » avoua doucement Derek, « que ce soit Stiles dans cette cabine téléphonique et pas Paige. Mais il est trop tard pour sauver Paige. Stiles est tout ce que vous avez. »

Le Shériff sembla mal à l'aise, et se recula d'un pas vers Stiles, comme inquiet que Derek le lui prenne après avoir raviver chez lui de mauvais souvenirs.

« Je suis arrivé à temps. J'ai arrêté le méchant avant qu'il ne puisse faire l'irréparable. Quand j'ai porté Stiles, il n'était pas lourd de sang ou en train de pleurer de douleur que je ne pouvais pas retirer. Il pleurait un peu, mais il était majoritairement soulagé. Et il est aussi léger qu'une plume, même trempé. »

Stiles souhaitait vraiment que Derek le regarde, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et les défenses de Laura étaient toujours levées si haut, que c'en était palpable.

« Je ne m'attends pas à ce que vous me compreniez, » continua Derek, se tournant pour monter les escaliers, «Mais quand je suis arrivé à temps pour Stiles, c'était vraiment comme si Paige le savait et qu'elle était contente pour Stiles, mais plus pour moi. Et pour être honnête, je n'ai jamais aussi bien dormis que la nuit où j'ai su que Stiles était sain et sauf grâce à moi. »

Il disparu en haut des escaliers sans autre mot et Laura pointa le comptoir de la cuisine d'un doigt tremblant et déclara, « Ramassez vos affaires, Shériff, et partez. Vous en avez assez fait ici je pense. Et nous partons, alors vous pouvez être sûrs que plus aucun mal ne sera fait à Beacon Hills et ses habitants par Derek. »

Stiles ne se rappelait pas avoir bougé ses jambes, mais il était déjà presque à l'étage quand il entendit Laura lui crier après. Il ne l'écouta pas- il avait peur d'elle désormais et était terrifié de ce que qu'il savait, mais aussi de ce qu'il ne savait pas encore. Il trouva Derek assis au pied de son lit, la tête dans les mains, n'ayant clairement aucune envie de le regarder.

Stiles se craqua les doigts devant la porte et remarqua qu'un de ses lacet était défait.

« Je... je donnerai n''importe quoi pour te sauver de Kate. »

Derek retira ses mains de son visage et tourna la tête vers Stiles les yeux grands ouverts.

« Je... l'idée même que n'importe qui puisse te faire du mal... je... j''ai essayé de trouver qui a tué ta famille. J'essayais de... je voulais que tu me pardonnes, d'avoir douté de toi. D'avoir eu peur quand au final... au final tu étais celui qui étais effrayé. »

Il passa une main dans ses cheveux et expliqua, « Je veux que tu puisses te sentir en sécurité. Plus que tout, Derek. Et si... si j'ai détruit cet endroit une nouvelle fois pour toi- si j'ai... »

Malgré tout ses efforts, des larmes parvinrent à lui échapper et couler sur ses joues.

« Si j'ai tout gâché et je p-pense que c'est le cas et que tu me d-déteste, c'est pas grave- je... je tiens tellement à toi et je suis désolé de t'avoir blessé et tu ne cesseras jamais, jamais d'être mon héros. Derek Hale. Tu seras... même si tu pars très loin d'ici, pendant je ne sais combien de temps... tu seras toujours mon héros, pour m'avoir sauvé et je t-t'aimerai toujours... pour... d'être la personne que tu es. Donc. Je suis... je suis désolé. Je suis tellement, tellement désolé. »

Stiles se retrouva soudain enveloppé dans une chaleureuse étreinte musclée. Il hoqueta- il n'avait jamais vraiment touché Derek et il était plus doux qu'il ne l'imaginait. Il tenait Stiles si fortement contre lui que cela fit encore plus pleurer Stiles.

« Je suis désolé de ne pas avoir pu te protéger de Kate- je sais, je sais que je n'étais pas- que je n'étais qu'un enfant et qu'on ne se connaissait pas, mais je suis quand même désolé- je suis désolé que personne ne t'ai protégé et je suis désolé d'avoir tout gâché, je suis désolé de toujours tout gâcher, je suis désolé de t'avoir appelé et détruit ta vie et je- je- »

Les lèvres de Derek étaient pulpeuses.

Sa barbe le chatouillait et ses mais étaient calleuses, mais larges et chaudes dans les cheveux de Stiles, penchant sa tête en arrière et sur le coté. Sa langue était soyeuse et faisait battre son cœur à la chamade. Ses mains tremblantes se posèrent sur le torse de Derek, ses genoux devenant un peu faibles- ça n'avait pas d'importance, parce qu'une des mains de Derek quitta ses cheveux pour venir tenir ses hanches et le garder debout.

Quand Derek se recula, Stiles pouvait jurer voir des oiseaux flotter en haut de sa tête, il entendit des cloches sonner et c'était probablement à cause de la lumière provenant de la fenêtre de la chambre, mais Derek avait définitivement une auréole. Il était tellement près. Ses lèvres frôlaient toujours les siennes, leurs nez se touchaient toujours et les yeux larmoyants de Stiles étaient à moitié ouverts, se perdant dans la multitudes de couleurs que ceux de Derek possédaient.

« Tu n'as rien gâché du tout, Stiles. Je ne regrette pas que tu m'aie appelé. Tu n'as pas détruit ma vie- je pense avoir fait ça tout seul. »

Stiles laissa échapper un rire couplé d'un soupire.

Derek lui offrit ce magnifique et rare petit sourire et Stiles se sentit flotter loin, très loin.

« Je ne sais pas si je me sentirai jamais en sécurité, Stiles, » déclara honnêtement Derek, caressant les cheveux désordonnés de Stiles, « mais toi... tu me comble. Tu me fais me sentir comme si je pouvais... tout me faire pardonner, en quelque sorte. Tu es la meilleure chose qui est pu arrivé dans ma vie depuis longtemps. Ne sois pas désolé. »

Stiles sentit plus de larmes couler sur ses joues et il supplia doucement, « s'il te plais ne pars pas. Je t'en pris. Et si- si je finissais encore dans un autre film d'horreur et qu'il n'y a pas d'autre loup-garou dans le coin ? »

Derek rit doucement et c'était un son profond qui provenait de sa poitrine qui faisait agréablement se tordre l'estomac de Stiles.

« Je vais rester, Stiles. Mais je ne le fais pas pour te protéger. »

Stiles pencha la tête en arrière pour le regarder et haussa les sourcils, confus et un peu inquiet.

« Je reste parce que je t'aime. »

Derek rattrapa Stiles avant qu'il ne tombe au sol dans un amas de membres. Il rit même à nouveau.

« Tes jambes ne sont pas très fiables, Stiles. »

« C'est une bonne chose que tes bras le soient, » répliqua Stiles.

Derek le souleva et le porta jusque sur son lit, l'asseyant et s'accroupissant devant lui. Planta ses yeux dans ceux de Stiles pendant un moment avant que celui-ci ne demande,

« Est-ce que Laura sait ce qui ce passe ici ? »

« Elle est en train de dire à ton père qu'on est en plein ''moment spécial''. Crois moi, je vais sentir sa colère dès que tu seras hors de portée. »

Stiles essaya d'étouffer son rire, mais n'y parvint pas. Derek ne sembla pas s'en soucier.

« Stiles... »

Il posa ses yeux sur Derek, grands ouverts et brillants.

« T'as déjà pensé au fait que tu étais le héros de cette histoire ? »

Il n'y avait aucun mot capable de décrire ce que cette question provoqua en lui, alors il embrassa Derek et fit un nouveau serment. Celui de protéger Derek de toutes ses forces. D'aimer Derek de tout son cœur et un jour... peut être, dans très longtemps, il demandera à Derek s'il se sentait en sécurité et il lui répondra que, en sa présence, oui. Il le sera. Et Stiles ne l'en aimera que plus encore.


THE END


LÉGENDE *:

"Flip or Flop" : c'est une série télé qui passe sur HGTV présentée par des agents immobiliers et époux Tarek et Christina El Moussa. C'est un peu le même principe que Maison à Vendre.

"Vous pensiez sérieusement (...) lors des funérailles ?" : alors ici, je sais pas si j'ai bien saisi. Mais je pense que ce qu'il veux dire c'est de savoir si le Shériff pensait sérieusement qu'il a osé aller voir la mère de Paige pour la consoler après ça, ou un truc du genre. Je pense, enfin dites moi vos avis je mets la phrase ici "were you under the impression that some other fifteen year old kid held her mother during the memorial service?"


BOOOON,

Comment c'était ? Cette fin ? Pas trop perdus ? Vous vous rappeliez encore un peu des chapitres précédents ? Oui ? Non ? Ah, mea culpa.

J'avais sincèrement, mais alors sincèrement pas prévu de disparaître aussi longtemps. Je vous assure. De nombreuses choses se sont accumulées, certaines que je partageais sur Twitter COMME LE FAIT QUE J'AI EU UNE PLACE DE CONCERT UN JOUR AVANT AU FINAL PTNNNNNNNNN- hum, pardon. C'était tout bonnement fantastique. Ou que les cours me prenaient vraiment toute mon essence vitale... donc j'ai même disparue de Twitter c'est vous dire.

ENFIN BREF j'espère que vous ça va depuis ? Dites moi tout.

Je vais faire en sorte d'essayer de repartir sur de bonnes bases, mais vous me connaissez je ne promet rien, MAIS JE VAIS ESSAYER.

Je vous embrasse très très fort, à bientôt, venez sans crainte papoter avec moi, j'adore ça.

LA BISE !