Ma tête est pleine de parasites. Quand je ne fais pas attention, ils viennent, floutent mes pensées, mes plans pour des machines, mes plans pour le futur. Ils sont là, me broient la cervelle, font partir mon coeur en tachycardie même si celui-ci est à moitié artificiel. Je peux bien tenter de me boucher les oreilles, les parasites sont là, me tordant de part en part, me rappelant qui je suis, ce que j'ai fait. Le mal que j'ai causé. L'angoisse me tue, et quelque part, je crois que je me laisse faire.

Mais il y a ces moments de calme, quand, soudain, je croise une chevelure blonde et un air de chien battu.

Ma tête est pleine de parasites. Constamment. Je passe mon temps à tenir debout pour ne pas tomber, et à ignorer tout ce qui n'est pas normal. Contrôlé, manipulé, ils ont réduit mon cerveau en bouillie, et ce qui me vient à l'esprit n'est pas bon, n'est pas sain, n'est même pas anglais. Je suis un américain pur souche, avec des parasites russes dans la tête. Parfois, je voudrais hurler pour faire taire ce qu'il y a en moi, parfois, j'ai aussi envie de me défenestrer. Ca résonne si fort, plus fort que mes pensées d'origines.

Et puis, il y a ces moments de calme, quand, soudain, je croise un regard bleuté comme l'océan, d'un homme plus grand qu'il ne l'était avant.

Steve n'avait pas conscience du pouvoir qu'il avait entre les mains. Il se rendait bien compte, que, parfois, bien qu'il tente de le cacher, Stark n'était pas si bien. Qu'il avait des angoisses et des doutes qui le dévoraient. Et il savait, que James n'était pas au mieux de sa forme, que ce qu'Hydra lui avait fait l'avait un peu détruit.

Mais il était là, avec sa force de caractère, la douceur de ses mots, mêlé à leur fermeté. Il était là, tendre les bras, à plier son corps entier, pour le laisser se mettre à la hauteur de ses gens qui en avaient besoin. Et, sans le savoir, il créeait un bouclier, un pare-feu, dans la tête de ces deux êtres auquel il tenait fort.

Comme une voix qui parlerait plus fort que toutes les autres, et éteindrait les parasites. Les anéantissant.

Steve ignorait même, que juste un sourire de sa part suffisait, que juste sa présence, et ce que tout cela amenait, aidait simplement parfois.

Mais il se rendait bien compte que Tony et Bucky semblaient mieux dans ces moments-là. Alors, il faisait toujours en sorte de rester vers eux, ou de les récupérer quand il les voyait sombrer. Il était ce phare nécessaire, cette lumière dans la nuit, et déjà, les parasites s'enfuyaient en le voyant.