Salut salut !
Voici le chapitre 4 de cette FanFiction, j'espère qu'il vous plaira !
C'est un chapitre décisif ! À partir de maintenant, tout va s'enchaîner et on rentre dans l'action !
Enjoy !
Kwothe.
Le coup de feu partit d'un seul coup. Chuck me poussa, Minho visa Gally avec sa lance. Le temps que je comprenne ce qu'il se passe, Gally s'effondrait au sol avec un gargouillis ignoble. La main de Newt me broyait le coude. J'étais sur le point de me tourner vers lui quand j'entendis Chuck m'appeler.
J'écarquillai les yeux en voyant la tache de sang sur son T-shirt. La seconde d'après, il s'affaissa sur moi et je l'accompagnai au sol.
Merde, merde, pas lui !
— Tiens bon Chuck, on va trouver une solution.
Contrairement à moi, Chuck ne paniquait pas, ne tremblait pas. J'appuyai sur sa blessure, sentir son sang couler entre mes doigts me donnait envie de vomir. Les sons alentours s'amplifiaient dans mes oreilles, j'entendais mon cœur pulser dans mon crâne.
Chuck se tortilla pour sortir la figurine de sa poche. J'eus envie de lui hurler que ce n'était pas le bon moment mais un sanglot furieux s'échappa de ma gorge. Je ne sentis même pas mes larmes couler sur mes joues.
— Prends-la, dit-il en toussant du sang et je secouai la tête.
— Non non non, répétai-je, désespéré. Reste avec moi, tu leur donneras toi-même.
— S'il-te-plaît Thomas.
Sa voix s'éteignait déjà, alors je saisis sa main et lui pris la petite figurine. Je continuai de faire pression sur la blessure. L'odeur du sang me brûlait le nez, mon estomac me broyait le ventre. Chuck chuchota quelque chose et je me penchai pour l'entendre. Sa respiration précipitée me giflait l'oreille.
— Merci d'avoir été mon ami.
Et puis plus rien : son torse ne se souleva plus, son souffle disparut, sa main molle lâcha la mienne.
Le temps d'une seconde, je n'entendis plus rien. L'incompréhension et le déni m'avait tué le cerveau. Je ne ressentis qu'un immense vide qui me liquéfia l'estomac.
Enfin, la colère et la tristesse inonda mes veines. Je ne m'entendis même pas hurler mon désespoir. Il n'y avait plus rien autour de moi, juste le corps à peine tiède de Chuck et moi bel et bien vivant.
Les sensations me revinrent peu à peu. Mes cris me perçaient les tympans, les larmes mouillaient mes joues et coulaient le long de ma mâchoire. Des bras essayaient de m'éloigner de Chuck mais je me débattais violemment.
— Newt ! entendis-je plus loin. Qu'est-ce qu'on fait ?
— J'en sais rien Minho ! cria Newt et je compris que c'était lui qui essayait de me soulever par les aisselles. Tommy, me murmura-t-il à l'oreille, je suis désolé mais il faut bouger : des gens cagoulés débarquent.
— Je lui ai promis, chuchotai-je plus pour moi-même que pour Newt. Je peux pas le laisser, ma voix se brisa dans ma gorge.
— Je sais Tommy mais on n'a pas le choix.
Ses mains se crispèrent sur mes épaules et il me tira de toutes ses forces mais je restai cramponner à Chuck. L'idée de le laisser ici, dans ce foutu laboratoire, me rendait malade. Il n'avait même pas eu la chance de voir le monde extérieur.
— Putain mais lâchez-moi !
La voix de Newt me ramena à la réalité. Il fut forcé de me lâcher et je l'entendis insulter ses kidnappeurs. Il cria mon nom et le temps que je le réalise, des mains empoignaient mes bras. Je me débattis de toutes mes forces, essayai de les repousser mais ils étaient trop forts pour moi.
Ils m'arrachèrent à Chuck et me tirèrent sans ménagement dehors. Son corps disparut de mon champ de vision et mon cœur hurla dans ma poitrine. J'ouvris la bouche pour crier quelque chose, n'importe quoi.
La seconde d'après le soleil me brûla la rétine. Je clignai plusieurs fois des paupières pour m'habituer à la luminosité et ma respiration se coupa quand je retrouvai la vue.
Le bâtiment, aussi haut que les murs du Labyrinthe, ne semblait pas avoir de fin. Je perdis l'équilibre face à cette vue et les militaires me maintinrent debout. Le sable me piquait les yeux, rentrait dans ma bouche et le soleil me brûlait la peau.
On me jeta vulgairement dans l'hélicoptère et je gémis de douleur. Paniqué, je me levai pour mieux tomber à cause du décollage. Je croisai les regards perdus de Minho et Newt et je fus rassuré de les voir près de moi.
Un militaire enleva sa cagoule et rangea son arme. Il nous regarda un à un, la mine sévère.
— Vous êtes en sécurité maintenant, annonça-t-il et je frissonnai. Les choses vont changer.
Aussitôt, Teresa et moi on se regarda, complètement perdus. Ces mots raisonnaient dans nos crânes depuis notre rencontre, sans qu'on en comprenne le sens.
Et malgré les paroles rassurantes du militaire, je ne me sentais pas du tout en sécurité.
.
J'ouvris les yeux, sans un cri ou un mouvement. Habitué au réveil brusque, j'étais presque étonné de me réveiller si calmement. Peut-être que la fièvre forçait mon corps à se reposer.
Deux jours avant, j'avais passé la nuit sous la pluie à cause d'une de mes crises. J'étais cloué au lit depuis, malade comme un chien. Brenda et Fry s'étaient relayés pendant la journée, me laissant sous la charge de Minho et Gally la nuit. C'était la première fois que je me réveillai seul.
Je poussai un soupir de soulagement avant de repousser l'une des couvertures. Apparemment il fallait suer pour faire baisser la fièvre mais trois couvertures c'était beaucoup trop. Mes membres courbaturés me faisaient mal mais je me forçai à me redresser.
La tête me tourna un peu et je me massai doucement les tempes. La chambre était plongée dans le noir, seul l'encadrement de la porte brillait un peu plus loin. Mes vêtements me collaient à la peau à cause de la sueur et je grimaçai.
Je me sentais mieux qu'hier : capable de me lever pour prendre une douche en tout cas. Avec un peu de chance, je ne croiserai personne sur le chemin et je pourrai même faire un détour par la cuisine sans me faire remarquer. J'avais étrangement faim, sûrement à cause de la grippe.
Je me motivai donc à sortir du lit et pris des vêtements avant de sortir du cabanon. Je plissai les yeux par anticipation mais des nuages sombres cachaient le soleil. Comme espéré, il n'y avait personne : tout le monde était occupé à faire ses tâches.
La douche me fit un bien fou. L'eau était bouillante et me brûlait presque la peau. J'y restai un moment, savourant le calme des lieux. Enfin seul.
Je repensai à mon rêve. Sur le moment, la mort de Chuck m'avait troué le cœur. Maintenant que j'y réfléchissais, ce n'était plus la tristesse qui me rongeait mais la culpabilité. Gally me visait moi, si Chuck ne m'avait pas poussé : je ne serai plus de ce monde à l'heure actuelle.
Chuck, le petit garçon d'à peine douze ans, s'était sacrifié sans la moindre hésitation.
Je possédais toujours sa statuette. Elle se trouvait dans la poche de ma veste, celle que j'avais chipé dans les décombres du centre commercial. Le manteau était suspendu dans le cabanon, attendant d'être porté. Mais je n'en avais plus besoin maintenant, je n'avais plus la force de le mettre de toute façon.
Je me lavai énergiquement pour enlever la transpiration. La fièvre me donnait des vertiges et je faillis perdre l'équilibre plusieurs fois. Je sortis une demi-heure plus tard, content d'être enfin propre.
Sur le chemin de la cuisine, je ne croisai personne. Il faisait toujours gris, un autre orage n'allait pas tarder à éclater. Le vent soufflait fort, me faisant frissonner : j'avais l'impression d'être un radiateur ambulant. Je regardai l'heure à mon poignet : quinze heures passées. Pas étonnant que le camp soit désert.
Dans la cuisine, je vidai une bouteille d'eau et engloutis la moitié d'un sandwich. Mon estomac ne protesta pas, à mon plus grand bonheur. Je n'y restai pas longtemps car j'entendis des voix s'approcher de la salle à manger.
Je fuis discrètement et pris la direction de la cabane. Personne ne trainait là-bas, je serai tranquille jusqu'à ce que Minho me retrouve.
J'étais en train de remonter le sentier quand j'entendis le bruit d'une chute, comme une montagne d'objets qui s'effondrent. Je m'arrêtai, fronçai les sourcils. Le travail en forêt s'effectuait à l'opposé de l'île : c'était étonnant que quelqu'un vienne ici. Curieux, je me dirigeai vers la source du bruit.
Un vieil air jazz résonnait dans les bois. Je terminai de traverser des buissons et me retrouvai au milieu d'une petite prairie. Une tente se dressait un peu à l'écart dans laquelle du matériel informatique s'entassait. Au milieu un début de tour commençait à prendre forme, avec Jorge accroupi devant.
Il dut m'entendre car il se tourna vers moi, un tournevis coincé entre les dents. Son regard s'éclaira et il me fit signe d'approcher.
— Tiens-moi ça ! réussit-il à articuler et je m'empressai d'aller l'aider.
Je saisis le bout de fer indiqué et il coinça un fil derrière avant de viser une accroche. On répéta l'opération plusieurs fois, la musique nous imposait un rythme tranquille. Pour une raison inconnue, j'étais content d'être ici, comme si de rien n'était. C'était ce genre de situations complètement anodines qui me manquaient ces derniers temps.
Jorge se redressa, fier de son travail. Je m'épongeai le front couvert de sueur, la fièvre n'arrangeait pas les choses. Je suivis Jorge sous la tente et il me tendit une bouteille d'eau. Je le remerciai d'un hochement de tête pendant qu'il ouvrait la sienne.
— Tu as repris des couleurs, constata Jorge avec un sourire.
— Je commençais à suffoquer là-dedans, lui répondis-je entre deux gorgées et Jorge rit. Comment ça avance ? demandai-je en désignant l'antenne du menton.
— Avec le mauvais temps qu'on a eu cette semaine, je m'y mets tout juste.
J'acquiesçai et m'installai contre une caisse. Une semaine qu'ils étaient revenus et Brenda pétait déjà un câble : elle détestait rester trop longtemps au même endroit. Je levai les yeux au ciel, les nuages presque noirs cachaient toujours le soleil.
Jorge essuya ses mains pleines de graisse sur sa chemise et alla tripoter quelque chose dans un tas de câbles.
— Comment c'était l'Europe ?
Je ne lui avais encore jamais posé la question. Je n'assistais plus trop aux réunions logistiques, le monde ne m'intéressait plus depuis la mort de Newt. Mais là, le fait de les savoir presque à porter de voix, attisait ma curiosité.
Il me jeta un coup d'œil par-dessus son épaule avant de reprendre son rangement.
— Je n'ai pas fait toute l'Europe : je me suis contenté du Portugal et d'une partie de l'Espagne. Et ce n'est pas si différent de l'Amérique. Enfin (il fit une pause et soupira), il y a plus de personnes. Vivantes, je veux dire.
Il se releva avec une pièce bizarre dans les mains et commença à bricoler sur son établi.
— C'était un peu compliqué au début de communiquer : très peu parlait vraiment anglais. Mais en Espagne j'ai pu me débrouiller avec les locaux. Ils racontaient que Braise avait contaminé surtout les animaux. Mais il y a quand même beaucoup de Fondus qui trainent et ils ont réussi à identifier des zones plus dangereuses que d'autres.
Je ne me souvenais pas avoir croisé d'animaux pendant notre fuite. Nous avions du bétail dans le Labyrinthe, et WICKED des chiens de chasse. Mais sinon rien. Même en traversant la Terre Brûlée, nous n'avions pas croisé un seul lézard ou serpent, comme si tout était mort dans ce désert.
— C'est dommage que tu ne sois pas venu, ça t'aurait changé les idées.
— Je voulais mais, je ne terminai pas ma phrase et serrai les mâchoires. J'arrive pas à quitter à cette île.
Mon aveu me broya l'estomac, je n'en avais encore jamais parlé à personne. J'avais honte de cette faiblesse, d'être enchaîné ici. Mais quelque part je ne faisais rien pour lutter. Minho avait raison : il suffisait que je me batte un minimum pour m'en sortir.
— T'y arrives pas ou tu ne veux pas ?
Sa question ne m'étonna pas plus que ça, elle était même évidente. Concentré sur sa tâche, il me regardait qu'à moitié. Je finis ma bouteille d'eau sans lui répondre : je ne connaissais pas moi-même la réponse. Je vins m'asseoir devant son établi pour voir ce qu'il fabriquait.
Pour moi, ça ne ressemblait qu'à un tas de fils sans queue ni tête, mais Jorge parut satisfait et il relia le tout à un autre assemblage.
— Newt était quelqu'un de bien.
Je sursautai, mes bras se crispèrent sur la table. S'il y avait bien quelqu'un qui ne me parlait jamais de Newt, c'était Jorge. Je cherchai son regard mais il resta focaliser sur ses fils. J'hochai la tête silencieusement, le cœur battant.
— Ce mec était une pile électrique : toujours à être partout, à tout toucher. Il m'a cassé deux moteurs à force de trifouiller dedans. Et, putain, ses cheveux étaient beaucoup trop blonds : ça me brûlait presque les yeux !
Son faux ton colérique m'arracha un petit rire. Mon attitude me surprit mais ça faisait du bien de se laisser aller. Jorge ne fit aucun commentaire, il me sourit d'ailleurs. Il prit des lunettes de précision et commença à souder deux fils entre eux.
— Mais il avait l'esprit vif, c'est lui qui a imaginé la plupart de nos stratégies. Et il arrivait à te canaliser aussi, ce qui est en soi un exploit.
Un sourire tendre étira mes lèvres. Je sentais les larmes me piquer les yeux mais l'envie de pleurer n'y était pas. Parler de Newt me faisait toujours autant mal, les souvenirs continuaient à me hanter et le regret me détruisait la tête. Cependant, en discuter avec Jorge avait quelque chose de reposant. Peut-être parce qu'il était adulte mais c'était différent que d'en parler avec Minho.
Ou sinon c'était la fièvre qui me faisait délirer.
— On m'a toujours dit que j'étais le leader du groupe, même Newt. Alors que non : c'était lui qui ralliait tout le monde et qui nous unifiait. J'avais juste des idées complètement tarées qu'il était prêt à suivre. C'est grâce à lui que nous en sommes là.
C'était définitivement la grippe qui me rendait bavard. Je ne m'étais jamais autant ouvert à quelqu'un depuis notre arrivée au Refuge, pas même à Minho. Évoquer Newt au passé me déchirer le cœur, me lacérer les poumons. Mais je me rendais compte que garder tout pour moi, tous mes souvenirs enfouis, me tuait à petits feux. Ça faisait mal, extrêmement mal de ne pas parler de lui, de l'oublier petit à petit.
— Ça te fait du bien d'en parler, remarqua justement Jorge et je fuis son regard pour prendre un crayon et m'occuper les mains.
— Ça dépend des moments, soufflai-je. La plupart du temps, le seul fait d'entendre son nom me (je cherchai le bon mot, sans le trouver, et balayai la suite d'un geste de la main).
— C'est parce que tu t'en veux, expliqua-t-il comme s'il m'avait compris. Tu continues de penser que c'est ta faute.
— Si j'avais fait confiance à Teresa, Newt serait encore en vie, crachai-je avec colère et Jorge haussa des épaules.
— C'est facile de juger après coup. Tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir sur le moment : tu ne peux pas te blâmer pour ça, riposta-t-il d'une voix dure.
Je fronçai les sourcils, un peu choqué d'être bousculé de la sorte. La dernière personne qui m'avait engueulé était Teresa, dans ce laboratoire à la con. Depuis, tout le monde me prenait avec des pincettes de peur de me froisser. Mais ça faisait du bien de m'énerver un coup : j'avais besoin d'extérioriser cette colère.
Je voulais crier à l'injustice, insulter le monde entier et cracher ma haine.
Je me mordis la lèvre pour me retenir. Si je devais me défouler, Jorge n'était pas la bonne personne.
— J'ai juste la rage que le monde continue de tourner alors que Newt n'est plus là, lâchai-je avec égoïsme.
Un sanglot me serra la gorge et je lâchai le crayon pour me passer les mains dans les cheveux. Je pris de grandes inspirations, les larmes me brouillaient la vue mais ne franchissaient pas la barrière de mes paupières.
Jorge fit le tour de la table pour poser une main compatissante sur mon épaule. Le geste me réconforta et j'arrivai une fois de plus à enfouir mes sentiments. Je ne craquerai pas, pas maintenant du moins. Newt et tous les autres comptaient sur moi.
Jorge me lâcha et retourna à ses affaires. Je gardai les yeux rivés par terre, ma jambe tressautait à cause de la nervosité.
— Tu devrais rentrer à l'intérieur, me conseilla-t-il. Ça serait con que ton état s'empire.
Je ne pus qu'opiner et je me levai, le cœur lourd et l'estomac en vrac. Il me fit un dernier sourire avant que je ne tourne les talons. Les mains dans les poches, je me dirigeai sans grande conviction vers le cabanon.
Une fois sur place, j'ouvrai en grand la porte. La cabane était vide, sans grande surprise, mais je grimaçai. Je n'avais pas sommeil et je ne voulais pas rester seul à ruminer mes sombres pensées. Les nerfs encore à vifs, j'avais le besoin impérieux de faire chier le monde.
Je claquai la porte et partis à la recherche de Gally.
Il y avait du monde maintenant aux abords du camp. Certains s'amusaient sur le sable, d'autres finissaient de ranger du matériel. Mais pas de Gally à l'horizon, alors je me dirigeai vers les cuisines et la salle à manger.
La pièce était quasiment vide. Quelques immunes me regardèrent d'un air méfiant, et je leur jetai un regard noir. Je m'arrêtai à la première table et étalai ma mauvaise humeur.
— Vous avez vu Gally ? ces immunes étaient jeunes et je me détendis un peu face à leur regard apeuré.
— Non, bégaya l'un d'entre eux. Mais j'ai vu Minho rentrer en salle de réunion.
Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas le rapport. Je les remerciai faiblement et je les entendis soupirer quand je m'éloignai. Aller embêter Minho n'était pas sur ma liste mais la curiosité me poussa à aller voir ce qu'il faisait.
Pressé, je me dirigeai vers le petit bâtiment qui servait de salle de ralliement. C'était là-bas que Vince organisait toute la vie du camp ou encore les expéditions de Jorge. J'avais aidé à la construction mais je n'y avais jamais mis les pieds.
J'entendis quelqu'un gueuler et je reconnus la voix de Brenda. Étonné, je me dirigeai prestement vers la porte entrouverte. J'allais la pousser quand le ton coléreux de Brenda me stoppa.
— Vous n'êtes pas sérieux ! Ça va faire sept mois qu'on garde le secret et vous voulez tout déballer comme ça ! Il va falloir m'expliquer les gars parce que je ne comprends pas.
— J'en peux plus de garder ça pour moi ! s'énerva Gally et j'entendis quelque chose tomber, une chaise sûrement.
— Parce que tu crois que c'est une partie de plaisir pour moi ! s'insurgea de nouveau Brenda. Je n'arrive même plus à le regarder dans les yeux !
— T'es là tous les trente-six du mois et tu oses te plaindre ?
— Ça suffit vous deux, la voix de Minho claqua comme un coup de fouet et je fis un pas en arrière par automatisme.
— Oui voilà, on va t'écouter puisque c'est toi qui as émis cette brillante idée, continua Brenda avec sarcasme.
— Il n'y a pas à discuter : j'ai pas besoin de votre aval pour lui parler. Il faut lui dire, point.
— Minho a raison (quoi ? Fry maintenant ?) : c'est en train de me bouffer et il mérite de savoir la vérité.
— Vous êtes malades.
Le silence suivit la réplique cinglante de Brenda. Je m'étais éloigné de la porte de peur de faire du bruit. Je ne savais pas de quoi ils parlaient mais j'étais persuadé d'être le sujet de cette dispute. Sinon ils ne se seraient pas réunis dans un endroit où je n'allais jamais.
Qu'est-ce qu'ils me cachaient depuis sept mois ? Aucune idée. La curiosité faisait bouillir mon sang, mon cœur battait à mille à l'heure. Il ne fallait surtout pas qu'ils me surprennent mais je fis quand même un pas pour mieux entendre.
Personne ne parla pendant un moment. Je crus entendre quelqu'un s'approcher de la porte et je me recroquevillai sur moi-même, réflexe complètement stupide.
— Vous êtes conscient que vous allez faire naître en lui un espoir insensé ? souffla si bas Brenda que j'eus du mal à l'entendre.
— Thomas est un homme à buts, reprit Minho (au moins j'avais la confirmation que c'était bel et bien de moi qu'ils parlaient). « Sortir du Labyrinthe », « traverser la Terre Brûlée », « trouver le Bras Droit », etc. Je cherche à lui en trouver un nouveau.
— Mais vous allez le tuer, contesta-t-elle sans grande conviction.
— Il est à moitié mort depuis cette nuit-là, Brenda. Cette île est en train de l'achever.
Un nouveau silence, Brenda réfléchissait sûrement. J'entendis quelqu'un renifler et se moucher bruyamment. Les mots de Minho se répercutaient dans tout mon corps, telle une douloureuse gifle. Ils souffraient tous à cause de moi. Au ton de sa voix, je sentis la douleur de Minho mais aussi sa détermination.
Plus le silence se prolongeait, plus j'avais peur. Ce secret, quel qu'il soit, semblait bien lourd à porter.
Je pris une grande inspiration, me donnant du courage. Je montai l'unique marche qui menait à la porte. Autant abréger leur décision maintenant que j'étais au courant.
La main sur la poignée, je me figeai quand Brenda prit la parole. La seconde d'après, le monde s'arrêta de tourner, un insupportable ultrason me martela le crâne.
Mon cœur cessa de battre, je me sentis perdre l'équilibre.
— Très bien mais préparez-vous à recevoir des coups. Parce que quand Thomas va apprendre que Newt est peut-être vivant, il va péter un plomb.