SAKURA to TEMARI ~ Chapitre Bonus

Note : Je suis désolée pour le temps de retard dans la parution de mes fics. J'habite à Osaka et nous avons essuyé un gros typhon la semaine dernière qui a endommagé les lignes électriques mais aussi internet. Je suis en accès limité sur internet donc la parution de mes histoires prendra certainement du retard. Je suis désolée pour le contre-temps.

O MAKE / BONUS

Nous marchions tranquillement main dans la main en direction de la gare pour rentrer à Osaka. La nuit s'annonçait magnifique et les cerisiers du quartier de Gion éclairés par les rayons de lune offraient un paysage presque surréaliste avec leurs tons mauve pâle presque blancs. Nous étions presque arrivés à la gare Gion Shijo. Je jetai un bref coup d'œil à ma montre et dis à Kazuha :
- Il est quasiment 23h. Il va falloir se dépêcher si on ne veut pas manquer le dernier train.
Elle approuva et fit en sorte d'accélérer le pas. Seulement avec son furisode et ses socques, elle ne pouvait quasiment pas courir. Il fallait donc espérer que la chance reste de notre côté.
- Je suis désolée Heiji. Mais je ne peux pas aller plus vite.
- Je sais, lui répondis-je d'une voix conciliante.
Je n'ajoutai rien d'autre. Un instant après, j'entendis un bruit sourd et sentit la main de Kazuha me tirer en arrière. Je me retournai et la vis pliée en deux se massant le bas de la jambe gauche. Un socque de bois avait roulé un peu plus loin devant elle. Elle s'était visiblement foulé la cheville.
- Ça va ? lui demandai-je en ramassant le soulier et en le lui tendant.
Elle fit d'abord une légère grimace mais hocha la tête en remettant le GETA à son pied. Je la vis ensuite tourner la tête et aviser un instant un bâtiment de l'autre côté de la route. Je jetai à mon tour un œil dans la direction que son regard fixait et aperçut les cinq lettres qui ornaient le panneau de la grande bâtisse blanche qui nous faisait face.
HÔTEL.
Je me tournai alors vers ma meilleure amie en souriant :
- Kazuha... tu ne penses pas que c'est un peu rapide pour penser à faire des heures supplémentaires ?
- Que... Espèce d'idiot ! me lança-t-elle en me frappant l'épaule de son poing. Je ne pensais pas à ça voyons !
Sous l'éclairage opalescent de la lune, je devinais aisément la rougeur qui avait soudain envahi son visage.
- Je me demandais juste ce qu'on ferait si on était coincé ici... à cause de moi.
Elle avait repris la route d'une démarche claudicante. Je la détaillai un instant avant de la suivre à mon tour.
- Espèce d'obsédé, se sentit-elle obligée d'ajouter.
- Ne me traite donc pas d'obsédé, idiote !
- Et pourquoi pas ? Tu pensais bien à ce genre de choses il y a un instant après tout ?
- Quel genre de choses ?
- Tu ... tu le sais parfaitement... répondit-elle plus cramoisie et embarrassée que jamais. Je veux dire... les heures supplémentaires...
- Ha, ça... J'y ai déjà pensé effectivement...
- J'en étais sûre...
- ... mais pas aujourd'hui !
- Hein ?
Elle me regardait à la fois suspicieuse et étonnée, ne comprenant pas ce que je voulais dire.
- Ben oui, même si je le voulais, aujourd'hui ce ne serait vraiment pas possible après tout. Regarde-toi.
Elle me lança un instant un regard interdit alors que nous atteignons enfin l'ouverture du souterrain qui menait à l'entrée de la gare. Puis elle baissa les yeux sur son kimono et une lueur sembla soudain lui traverser l'esprit. Elle venait de comprendre.
- A moins bien sûr que tu n'aies envie de téléphoner à ma mère demain matin pour lui demander de venir jusqu'ici pour t'aider à te rhabiller.
Elle releva son regard sur moi. Ses yeux trahissaient son envie de me voir mourir d'une mort lente et douloureuse.
- Heijiiiii, espèce d'imbécile !
Mon instinct de survie me fit faire un pas en arrière. Mais je lui bloquai sans difficulté les bras en arrivant devant les guichets. Comme nous étions pressés par le temps, elle n'insista pas. J'achetai deux tickets à la machine et lui en remis un en ajoutant :
- Dommage, ce sera pour une autre fois.
- Tu peux toujours rêver !
Elle me tourna alors le dos en pénétrant sur le quai. Je la suivis un petit sourire au coin des lèvres et lorsque j'arrivai à sa hauteur, j'eu le temps d'apercevoir le même sourire qu'elle s'empressa de me cacher en détournant la tête.
Le dernier train de la ligne Keihan entra alors en gare, nous permettant de rentrer sans avoir fait d'esclandre et en ayant gardé les mœurs sauves... enfin pour cette fois... Car à côté de moi, Kazuha murmura d'une petite voix réservée :
- Une autre fois, oui... dans notre futur appartement.

FIN.