SAKURA to TEMARI ~ Chapitre 1

Genre : Romance
Shipping : Heiji x Kazuha
Période : Université / 3 ans après la série
Contient : des spoilers sur le film 7 de DC.
Disclaimer :
Cette fic comme la plupart de mes autres fics ont été écrites entre 2007 et 2009. Elles ne tiennent donc pas compte de l'évolution récente de la relation entre les personnages de la série de DC.

Note : je reposte cette histoire car plusieurs personnes ont insisté pour pouvoir la relire (elles se reconnaitront). Après toutes ces années, je trouve à la relecture que les personnages sont très OOC au niveau de leur caractère et tempérament.

1. La dispute

- Kazuha chan, tu nous accompagnes à Shinsaibashi ? Un nouveau magasin vient d'ouvrir la semaine dernière. Il parait que c'est super branché là-bas.
- Désolée les filles. Pas aujourd'hui. J'ai un truc de prévu ce soir.
- Encore ? Laisse-moi deviner… ça a un rapport avec les Hattori, c'est ça ?

- Fais pas cette tête-là. On a compris. Allez à demain. Amuse-toi bien.
- Merci. La prochaine fois, promis, je vous accompagne, ok ?
- Oui, oui, bien sûr. Et si tu croises Hattori-kun, passe-lui le bonjour de notre part ! Ça fait trois jours maintenant, donc il devrait bientôt rentrer ?
- Sat'chan, arrête ! Ne dis pas ça ! Haaa… Kazuha chan, ne fais pas cette tête, la !
- Ce n'est rien les filles. Allez, je vous laisse, sinon je vais être en retard. A plus tard !

Et voilà, c'est à chaque fois la même chose ! Il faut toujours que je m'en aille en prenant la fuite. Comme si tout cela était ma faute bien évidemment… Ha mais pardon, laissez-moi d'abord me présenter. Mon nom est Kazuha Toyama et je suis une jeune fille plutôt comme les autres. Mon père est le sous-préfet de la police d'Osaka et ma mère est femme au foyer. Nous vivons tous les trois dans un petit pavillon de banlieue à Neyagawa. J'ai la chance de n'avoir jamais connu de problème au sein de ma famille. Autour de moi, j'ai de nombreux amis, même jusqu'à Tokyo. Et à l'école, je n'ai jamais été une tête, mais j'ai toujours eu des notes raisonnables. Physiquement, mes amies disent que je n'ai pas à me plaindre. Je ne suis sans doute pas spécialement jolie, mais je ne suis pas foncièrement laide non plus. Ces derniers temps, je semble d'ailleurs intéresser les garçons puisque plusieurs d'entre eux sont venus m'inviter à sortir avec eux. Non, sérieusement, on ne peut pas dire que je puisse me plaindre. Tout se passe pour le mieux dans ma petite vie… Seulement voilà, je ne vous l'ai pas encore mentionné mais parmi mes proches, j'ai un ami d'enfance. Bien entendu, à bien regarder, avoir un ami d'enfance n'est pas une gêne en soi, même si on passe notre temps à se chamailler et se disputer depuis tout petit. Mais le mien est un peu particulier. Son nom c'est Heiji Hattori. Je suppose que je n'ai pas besoin d'en dire plus à son sujet ? Vous avez compris que je parle du fameux détective de l'Ouest qui a résolu un nombre phénoménal d'enquêtes ces dernières années. Vous voyez, je ne me trompe pas.

J'ai donc la chance et la malchance à la fois d'être la meilleure amie de ce crétin obsédé des énigmes et des enquêtes. Cela doit faire bien douze ou treize ans que je supporte sans broncher sa manie de vouloir résoudre tous les mystères qui ont lieu autour de lui. Au début il a commencé en retrouvant les chats et les chiens qui avaient disparus dans le quartier mais ces derniers temps, ce sont les collègues de nos parents qui le contactent régulièrement pour résoudre des affaires de meurtre…. Et voilà qu'il y a trois jours, Heiji a été appelé pour aider la police sur une affaire qui avait eu lieu à Kyoto.
Kyoto…

A chaque fois que je repense à cette ville, je me remémore cette affaire qui a eu lieu durant notre seconde année de lycée. Cela fait déjà trois ans. A cette époque, je savais que Heiji chercherait à profiter de l'occasion d'être sur place pour essayer de revoir son premier amour qu'il avait rencontré dans cette ville. Alors je m'étais rendue là-bas moi aussi en espérant secrètement qu'il serait trop absorbé par les meurtres pour penser à elle. Après tout, rappelons que nous parlons du détective de l'ouest. Le garçon qui préfère la compagnie des cadavres à celle des jeunes filles de son âge… pardonnez mon ironie…
Et bien figurez-vous que je m'étais trompée. Il l'avait revu et ne l'avait pas caché. Il en semblait d'ailleurs particulièrement satisfait. Mais quand je lui avais demandé plus de détails, ce jour-là, sur le quai de la gare, il n'avait pas voulu m'en dire plus.

« Je te le dirai dans 1500 ans ! »

La belle affaire… Trois ans se sont écoulés maintenant, ce qui me laisse 1497 années à attendre avant qu'il ne daigne me répondre ?

En fait, au début, j'ai pensé que le fait d'avoir revu cette personne lui avait fait tourner la page et qu'il allait passer à autre chose après ça. D'abord, nous avons été assez occupés avec le retour de Kudo-kun (qui avait été lui-même mêlé à une grosse affaire – mais je n'ai jamais eu plus de détails sur l'histoire en question que le contenu des journaux, même si Heiji semblait lui, être parfaitement au courant), puis il a fallu préparer les examens d'entrée à l'université. Entre temps, Heiji a résolu encore de nombreuses affaires et à la sortie du lycée, il a reçu plusieurs offres d'emploi dans des agences de détectives de la région. Il les a toutes refusées. A la place, nous sommes tous les deux entrés à l'université Kaiho. Et pour la première fois nos chemins ont pris une route légèrement différente. Heiji a en effet suivi une formation de droit alors que moi j'ai suivi des études de littérature. Enfin, même si nos cours ne sont pas exactement identiques, nous nous voyons chaque jour sur le campus et rentrons souvent ensemble. Les choses n'ont pas changé tant que ça entre nous depuis nos années lycées… Et donc, en temps normal, je ne repense jamais à cette histoire concernant son premier amour. Sauf quand il y a une affaire qui se déroule sur Kyoto bien évidemment. Dans ces cas-là, j'ai toujours un petit pincement au cœur en me disant « Et s'il la rencontrait à nouveau ? »

Bien sûr j'ai déjà discuté de cela avec mon amie Ran chan qui s'est elle-même mariée à son ami d'enfance détective. Mais elle m'a rétorqué que j'avais tort de m'en faire et que Heiji avait certainement tourné la page. Selon elle, j'avais meilleur temps de penser à moi et de me jeter une bonne fois pour toute à l'eau et de lui faire ouvrir les yeux en lui avouant mes sentiments. Oui, car Ran chan a toujours été de mon côté pour ça. Je lui en suis d'ailleurs très reconnaissante…

Mais voilà, depuis trois jours, mon optimisme s'est complètement effondré. Heiji est retourné, comme je vous l'ai dit, une nouvelle fois à Kyoto pour une affaire. Et je sais qu'il va revoir cette femme. J'en ai la certitude depuis ce coup de fil que j'ai surpris juste avant son départ…

Le mardi, je termine les cours assez tard en temps normal. Mais ce soir-là, j'avais promis à la mère de Heiji de passer la voir et de manger à la maison. Avec un mari et un fils toujours en vadrouille, Mme Hattori a pris l'habitude de se lier d'amitié avec moi et ce n'est pas rare que je passe lui tenir compagnie ou que je l'aide à faire la cuisine. J'ai gardé cette habitude là depuis le collège. Je suis donc arrivée vers 19h devant le portail de la demeure des Hattori. La mère de Heiji m'attendait dans la cuisine et était en train de préparer des galettes de pommes de terre et de viande pour le diner.

- Ah, Kazuha chan, bonsoir. Désolée de te prendre encore un peu de temps ce soir.
- Mais il n'y a pas de problème. Attendez, je vais vous donner un coup de main pour le repas.
- C'est bon je peux m'en occuper toute seule pour le moment. Va donc voir en haut. Il est encore là.

Bien entendu, elle n'avait pas besoin de me préciser de qui elle était en train de parler. Son fils allait à nouveau partir résoudre une enquête et elle m'invitait à lui dire au revoir avant qu'il ne soit plus dans la maison. Elle me regardait avec un petit sourire et des yeux rieurs. Je du vaguement me mettre à rougir à ce moment-là et je me précipitai dans l'escalier sans demander mon reste.
Seulement lorsque j'arrivai en haut, la porte de la chambre de Heiji était encore entrouverte. J'entendais clairement la voix de mon meilleur ami qui dialoguait avec quelqu'un. Piquée au vif par la curiosité, je m'approchai sans rien dire de l'encadrure de la porte. Heiji était debout au milieu de sa chambre son téléphone portable à l'oreille. Il portait une veste et avait mis sa casquette. De sa main libre, il jetait négligemment quelques vêtements dans son sac de voyage. Il allait donc partir pour plusieurs jours. Mais ce qui focalisa le plus mon attention fut certainement sa conversation téléphonique.

- Vous êtes sûre que ça ne vous pose pas de problème ? …. Oui, très bien… Alors on se voit à Gion demain matin… oui, notre point de rendez-vous habituel… c'est ça… Merci beaucoup Chikasuzu san… A demain…

Je ne suis jamais si Heiji avait encore des choses à lui dire ou pas car c'est à ce moment-là qu'il se retourna. Ses yeux s'agrandirent en me voyant et ses lèvres restèrent légèrement entrouvertes sous le coup de la surprise. Je le vis ensuite éteindre son téléphone et refermer rapidement la bouche. Puis la tempête explosa.

- Qu'est… qu'est-ce que tu fais ici à écouter les conversations privées de gens, idiote ?
- Désolée ! Je suis passée parce que ta mère m'a invité à manger et elle m'a dit que tu étais encore ici alors … j'étais juste montée te dire au revoir. Mais bon si je te dérange, c'est bon je m'en vais !
- La prochaine fois pense à signaler ta présence au lieu de rester immobile devant la porte, me répondit-il vaguement calmé.

Mais il avait fallu que je rebondisse sur ce qui s'était passé :
- Tu vas revoir cette maiko, alors ?
Ma voix était pleine d'amertume et de reproche. Nous n'étions plus des enfants mais je me comportais pourtant comme il y avait trois ans. Je vis Heiji se raidir devant moi.
- Donc tu écoutais bien aux portes ! De toute façon, ce que je vais faire ne te regarde pas, ajouta- t -il pour trancher le problème.
Il avait pris son sac d'une main et s'apprêtait à sortir de la chambre.
- Pourquoi tu ne veux pas me le dire ? Tu as quelque chose à me cacher ?
Je l'avais regardé passer devant moi et il s'était légèrement retourné pour me répondre.
- Idiote ! Bien sûr que non. Mais je n'ai aucune raison de te répondre non plus.
- Mais je suis ton amie !
- Et alors ?

Cette fois son ton était clairement agacé. Moi-même, je fus à court de répartie. Je le regardai ensuite descendre les escaliers tout en fulminant intérieurement. Je ne sais pas si j'étais le plus en colère contre lui qui ne voulait rien me dire ou contre moi-même et ma propre réaction. Finalement, je m'emparai de son oreiller et le jetai avec violence en direction de la porte de sa chambre en criant :
- ESPÈCE D'IMBÉCILE !

Et après ça, il était parti pour Kyoto. Il ne me restait que la compagnie de sa mère pour me réconforter. D'ailleurs, cette dernière fut très compréhensive car elle n'aborda pas une fois le sujet avec moi après cet incident. Je pense qu'après notre violente dispute, elle voulait éviter de me blesser davantage en m'en parlant.

A suivre…