Chapitre 1

Il se tenait devant l'imposante fenêtre de sa chambre d'hôpital, ses yeux balayant la ville qui se dressait devant lui. Le soleil était couché depuis des heures maintenant ne laissant que l'éclairage public pour qu'il puisse voir ce qu'était devenu sa ville. Rien n'avait vraiment changé, la grande tour qui appartenait à sa famille dominait toujours la ville, son logo illuminant le ciel nocturne d'une nuance de bleu. Un peu plus sur la gauche se dressait le bâtiment de la famille de Tommy qui était autrefois son meilleur ami, là aussi le logo illuminait le ciel le teintant d'un rouge sombre. Il regarda plus loin et put apercevoir la partie basse de la ville, les Glades, l'endroit où les moins fortunés vivaient. Il ne voyait pas grand chose, pas qu'il y ait quelque chose à voir de toute façon, mais il espérait qu'après ces cinq années d'absence, les Glades avaient évolué en quelque chose de mieux. Il espérait que les gens y vivaient mieux, que le plan qui avait été mis en place les avait sorti de la misère, que les riches, les entreprises avaient tenu leur promesse. Celle de les aider et d'en faire un endroit accueillant.

Il contemplait cette ville qui ne semblait pas avoir changé sous les lumières des lampadaires et pourtant il était loin de la vérité, rien n'était plus comme avant et rien ne le serait plus jamais.

Cinq années, il avait perdu cinq années de sa vie sur cette foutue île après que le Gambit ait sombré dans la mer de chine. Il se rappelait de cette catastrophe qui avait changé sa vie comme si c'était hier. La tempête avait fait rage pendant plusieurs heures, l'équipage avait tenu bon, de même que le bateau. Des vagues de plus de quatre mètres de haut s'étaient abattues sur la coque et par moment bien plus hautes, la force du vent avait atteint les 170 km heures ballottant sans cesse le Gambit, ne leur laissant aucun répit, et ça avait été jusque là un miracle que l'équipage ait réussi à le tenir à flot.

Il avait été terrorisé, comment n'aurait-il pas pût l'être ? Blottit dans son lit serrant son oreiller contre sa poitrine priant pour que la tempête les épargne, priant pour sa vie, celle de son père et de l'équipage. Ce qui aurait dû être un voyage père fils s'était cette nuit-là transformé en un cauchemar et pourtant jusqu'à cette fameuse nuit le voyage avait été au delà de ce qu'il s'était imaginé. Il avait passé d'innombrables heures à discuter avec son père, partagé des parties de pêche, nagé au milieu de l'océan entouré de dauphins, il avait fait de la plongée sous marine, découvert la vie aquatique sous une autre forme que les images qu'il avait pu voir sur internet. Ça avait été merveilleux, magique et pourvoir partager ça avec son père avait été tout simplement grandiose.

Quand son père lui avait proposé ce voyage il avait été réticent au départ ne voulant absolument pas quitter sa petite amie Laurel, mais ça aurait été aussi une façon pour lui de passer un peu plus de temps avec son père, chose qu'il n'avait pas fait depuis un moment, son père étant toujours trop occupé à travailler et lui révisant sans cesse pour son examen final. Alors quand il avait obtenu son diplôme de gestion et de management il avait accepté son offre. C'était le meilleur moyen de décompresser après ces trois mois passé à travailler comme un acharné pour obtenir son diplôme, une pause serait la bienvenue avant qu'il n'intègre l'entreprise familiale.

De plus Laurel avait été admise dans le plus prestigieux cabinet d'avocat de la ville et son stage commençait de suite, elle l'avait donc incité à passer du temps avec son père, lui promettant qu'elle serait toujours là quand il rentrerait. Il avait finit par accepter.

Après la remise des diplômes, il avait fait ses bagages, dit au revoir à sa mère, sa précieuse petite sœur et sa petite amie, puis avait embarqué sur le Gambit avec son père.

Comment ce super voyage avait-il pu tourner en horreur ? Pourquoi la tempête n'avait-elle pas été annoncée ? Il n'en savait absolument rien, mais tout ce qu'il savait su sur le moment c'était que s'il s'en sortait vivant, il épouserait Laurel dés qu'il rentrerait.

La porte de sa chambre s'était ouverte sur son père un air grave sur le visage.

« Fils, je ne sais pas si le bateau va tenir plus longtemps cette tempête ne cesse de s'amplifier mais sache que nous faisons l'équipage et moi-même tout ce que nous pouvons pour éviter le pire. Tu devrais préparer un sac avec des vivres et d'autres choses au cas où. »

Oliver ne parvenait pas à oublier cette phrase. Il avait regardé son père avec de grand yeux apeurés mais c'était malgré tout levé, avait titubé, son corps suivant le balancement du bateau puis s'était dirigé vers son père, l'avait pris dans ses bras, le serrant fortement, et lui avait dit qu'il l'aimait, qu'il s'en sortirait, là encore il avait été loin de la vérité.

Ils s'étaient étreint un moment puis son père avait quitté sa chambre le laissant seul. Il avait alors fait ce qu'il lui avait demandé, prit un sac, l'emplissant avec tout ce qu'il lui était passé sous la main, avait passé sa veste puis mit son sac sur son dos. Il ne savait même pas pourquoi il avait fait cela et aujourd'hui encore la question se posait, mais toujours est-il que ça avait été la bonne décision.

Il s'était assis sur le lit, prit la photo de Laurel, avait caressé son visage, sourit puis l'avait reposé sur sa table de chevet. Dix secondes plus tard, il avait entendu un horrible craquement, la coque du bateau s'était fendue, de l'eau avait commencé à entrer, il s'était levé précipitamment, avait trébuché sur son lit quand il avait hurlé après son père mais seul le vent lui avait répondu. A quelques mètres il avait aperçu le petit bateau pneumatique de secours. Il avait nagé vers lui mais celui-ci n'avait cessé de s'éloigner, ballotté par les vagues, il avait cru mourir dans l'océan, mais il avait pensé à Laurel et ça lui avait donné la force nécessaire de nager, plus fort, plus vite et au prix d'un effort incommensurable il avait atteint le pneumatique.

Il avait regardé autour de lui cherchant des survivants mais il était clair qu'il n'y avait que lui. Les autres avaient sombré dans l'océan avec le Gambit, son père était parti pour toujours, le laissant seul...désespérément seul.

La tempête s'était calmée seulement dix minutes après qu'il se soit retrouvé sur le pneumatique. Il avait hurlé, hurlé après ce putain de bateau qui aurait dû tenir plus longtemps. Si ça avait été le cas il n'aurait pas été seul et désespéré au milieu de l'océan.

Il était resté des heures les yeux hagards, regardant l'océan sans même le voir, ne sachant pas quoi faire. Il avait dû s'endormir à un moment car quand il avait ouvert les yeux le soleil réchauffait sa peau, la brûlant. Il avait plissé les yeux contre la lumière du soleil, puis était parvenu à regarder autour de lui, de l'eau rien que de l'eau et le pneumatique qui dérivait l'emmenant, il ne savait où.

Il avait été assoiffé, terriblement assoiffé mais n'avait rien avec lui. Ça avait été juste lui, le pneumatique et l'océan. Il avait ri, un rire nerveux. Il s'était redressé puis laissé retomber, las. Il avait hurlé de douleur, son dos ayant rencontré quelque chose de dur. Putain, le pneumatique était censé être agréable pas dur, tout s'était ligué contre lui, tout. Puis il s'était souvenu, le sac à dos, celui qu'il avait mis sur son dos quelques minutes avant cet horrible craquement, il avait sourit, bon sang oui, il avait des vivres.

Il s'était redressé, avait ôté le sac puis l'avait ouvert, avait sortit ce qu'il y avait placé. Deux pantalons de survêtement, deux tee-shirts, un sweat, deux bouteilles d'eau d'un litre, une trousse de soins, un paquet de cookies, des barres de céréales, un couteau, de la ficelle, une boussole. Il avait sourit de nouveau en voyant les objets qu'il avait emmené dans sa hâte, ayant prit tout ce qui était nécessaire pour être un parfait aventurier.

Il avait silencieusement remercié Tommy et ses innombrables maniaqueries. Chaque fois qu'il avait fait du camping sur la propriété des Queen, Tommy avait emmené avec lui cette attirail disant qu'il valait mieux être préparé au cas où quelque chose leur serait arrivés. Il s'était toujours demandé ce qui aurait pu arrivé sur leur propriété, mais Tommy était du genre prudent, et seigneur il s'était moqué de lui à chaque fois mais bizarrement après deux, trois nuits passé à l'extérieur avec Tommy et ses attitudes étranges il avait copié celles de son ami et ce matin là, il lui en était reconnaissant.

Il avait dérivé durant deux jours avant de finalement accosté sur une île et bon dieu il avait pensé qu'il trouverait de l'aide, mais après plus de dix jours à arpenter l'île de long en large il n'avait pas trouvé âme qui vive, excepté des animaux sauvages et des putain de pièges sur lesquels il était tombé. Et à cause de ses foutus pièges il avait vraiment pensé que l'île était habitée.

Il avait été blessé à plusieurs reprises lors de ces premiers dix jours, ne connaissant pas son environnement. Il avait trébuché et était tombé sur une pierre très pointue quatre heures après son arrivé. Elle s'était enfoncée dans sa chair provoquant un saignement abondant. Il avait soulevé son tee-shirt, s'était rendu compte que la blessure était profonde et qu'il aurait fallu des points de sutures, que l'entaille ne guérirait pas seule. Il avait pris son courage à deux mains, avait sortit la trousse de soin de son sac à dos et y avait trouvé un set de couture.

Il avait hurlé de douleur chaque fois que l'aiguille avait percé sa chair, de même que lorsqu'il avait fait un nœud priant pour que son rafistolage tienne. Quatre points de sutures plus tard, des hurlements et des larmes maculant son visage il avait fini restant miraculeusement conscient. Chaque jour il avait appliqué une peu de crème à base d'anti-biotique sur la plaie afin qu'elle ne s'infecte pas et seigneur ça avait fonctionné. C'était l'une des premières cicatrices qui recouvrait désormais son torse.

Durant sa quête pour trouver de la vie il avait découvert une petite rivière. Il s'y était lavé gardant ses sous-vêtements et avait rempli ses deux bouteilles d'eau. Il avait fait la même chose tout les soirs après avoir quitté son poste d'observation, restant sur la plage toute la journée, guettant l'océan, espérant qu'un navire approche.

Après trois mois il s'était rendu à l'évidence, il était seul sur une île qui ne devait même pas être connue du public. Il avait donc cessé d'aller sur la plage, parcourant l'île à la place, cherchant autre chose que du poisson pour se nourrir. Il avait exploré l'île une nouvelle fois, était tombé à plusieurs reprises sur des pièges le blessant plus où moins avec gravité, ne sachant pas par quel miracle il avait survécu. Plusieurs fois il s'était demandé ce qu'il avait fait pour mériter ça, cette solitude, plusieurs fois il avait voulut mourir mais chaque fois qu'il y avait pensé l'image de sa mère, de sa petite sœur et de Laurel était apparue devant ses yeux et l'espoir d'être un jour sauvé renaissait, alors il s'était battu pour sa vie.

Il avait trouvé beaucoup de chose sur cette île, notamment des armes à feu dont il n'avait pas voulu se servir, un arc qui lui au contraire avait été très utile pour chasser les animaux.

Au début il avait raté sa cible à tout les coups, n'étant pas très doué, mais avec le temps il s'était perfectionné et au lieu de manger uniquement du poisson, il avait pu manger de la viande. Des lapins essentiellement, des sangliers, mais aussi d'autres choses qu'il ne voulait citer par peur d'écœurer les gens.

Si un jour il se décidait à raconter son histoire à sa famille, il enjoliverait son récit. il ne voulait pas qu'on le plaigne, qu'on s'apitoie sur son sort, tout cela était derrière lui maintenant et il voulait juste vivre comme il l'avait toujours voulu.

Il avait trouvé un manuel de survie en anglais, il avait été surpris, mais ne s'était pas attardé la-dessus, il l'avait lu et n'avait pas regretté. Ce livre lui avait sauvé la vie plus d'une fois. C'était un livre sur l'utilisation des plantes, montrant par des images celles comestibles ou pas, celles qui soignaient, leurs utilités et seigneur il avait été reconnaissant pour ce livre, car plus d'une fois ces herbes médicinales l'avait sauvé, soigné.

Au bout de deux ans, vivant de chasse, de pêche et de cueillette, ayant eut peur pour sa vie plus d'une fois, merci les pièges et ces foutus animaux sauvages, ce jour qu'il avait tant espéré était arrivé, un bateau était enfin apparu au loin. Il avait alors couru sur la plage, allumé un feu avec du bois sec et deux pierres mais allumer le feu avait prit un temps fou et ses espoirs d'être sauvé s'étaient envolés, le personnel du bateau n'avait pas vu son brasier. Il avait continué son chemin, le laissant une fois de plus seul sur cette île.

Il avait fallut qu'il attende trois années de plus pour qu'enfin un autre bateau ne refasse son apparition. L'expérience lui avait appris à allumer un feu en moins d'une minute, alors quand il avait vu le bateau il n'avait pas hésité. Il avait allumé trois feux à des points très stratégiques et bon sang ça avait payé. Les marins l'avaient repéré et une heure plus tard il était assis sur un bateau de pêche avec deux personnes ne parlant pas un mot d'anglais, mais ça lui avait été égal, tout ce qui comptait à ce moment précis, c'était qu'il allait enfin rentrer chez lui.

L'un d'eux lui avait tendu un téléphone satellite et l'avait encouragé d'un sourire. Il l'avait saisit, composé le numéro du manoir, ne sachant pas quelle heure il pouvait être chez lui, mais réveiller la maison avait été le cadet de ses soucis, tout ce qu'il avait voulut, s'était entendre la voix de sa mère.

Une voix endormie lui avait répondu, celle de sa mère, des larmes qu'il n'avait put retenir coulaient sur ses joues, ça avait été bon d'entendre sa voix, tellement bon.

« Vous avez intérêt à ce que soit important pour appeler au milieu de la nuit. »

« Maman... »

Un blanc avait suivit ses deux phrases, personne ne parlait mais Oliver n'avait pas raccroché, sachant que sa mère n'avait pas reposé le téléphone. Il était capable d'entendre la respiration saccadée de sa mère, ses inspirations, avant qu'elle ne se décide à lui parler.

« Si c'est une blague elle n'est nullement drôle... » Avait-elle dit avec colère.

« Maman... c'est moi, c'est Oliver. » Avait-il répondu des larmes dans la voix.

Elle avait été sur le point de raccrocher, il l'avait sentit, alors pour lui montrer que c'était bien lui il avait dit.

« Comment va Speedy ? » Speedy ça avait été étrange de prononcer ce mot, ce surnom qu'il avait donné à sa petite sœur parce qu'elle l'avait rendu fou plus d'une fois, s'enfuyant en courant chaque fois qu'il avait voulu l'attraper pour la chatouiller parce qu'elle s'était immiscée dans ses affaires, sa petite sœur qui était huit ans plus jeune qui lui, qu'il adorait.

Il avait entendu son souffle, son petit cri puis avec des larmes plein la voix. « Oliver... »

« C'est moi. » L'avait-il rassuré. « C'est moi, Oliver. Je suis en vie, je rentre à la maison. »

Il n'avait pas pu entendre sa réponse, le téléphone avait émit un bip puis s'était subitement éteint. Il avait regardé l'écran et avait hurlé un « non », le serrant dans ses mains avec toute la force qu'il avait. Les deux hommes l'avaient regardé, un air désolé sur le visage. L'un d'eux s'était approché et avait tendu la main, il lui avait rendu. Une tasse de café lui avait été tendu par l'autre homme, il l'avait saisit, porté à la bouche et il se souvint en avoir apprécié chaque gorgée même si avec le recul il était dégueulasse ce café, rien à voir avec celui qu'il avait bu autrefois, mais le fait de retrouver une saveur dont il avait perdu le goût depuis cinq ans avait fait qu'il n'avait pu qu'apprécier.

Il avait ensuite regardé les deux hommes travailler, triant le poisson par espèce, le mettant dans des grandes caisses contenant de la glace pour garder le poisson au frais. Il avait tellement été obnubilé par leur travail qu'il ne s'était pas rendu compte de suite que l'un deux lui avait tendu pour la seconde fois le téléphone satellite. Il l'avait prit, levé la tête et l'avait remercié. L'homme avait simplement hochéla sienne avant de retourner à sa tache.

Il avait de nouveau composé le numéro de téléphone de chez lui et sa mère avait répondu à la seconde sonnerie.

« Oliver ? » Avait-elle dit, essoufflée comme si elle s'était précipitée sur le téléphone.

« C'est moi maman. » Il avait put entendre son soupir de soulagement.

« Oh mon dieu c'est réel, je pensais avoir rêvé mais c'est vrai... tu es vivant, vivant. » Elle avait pleuré, sangloté et Oliver n'avait eut qu'une envie la serrer dans ses bras, la réconforter, lui assurer qu'il allait bien. « Excuse-moi Oliver... est-ce que tu es... »

« Seul ? Oui maman je suis seul... Il n'y a que moi. »

Ses sanglots avaient redoublé d'intensité, il n'avait pu que comprendre, elle aimait tellement son père. Lui et elle étaient le couple parfait, s'aimant d'un amour inconditionnel, un amour qu'il voulait partager un jour avec sa future femme et à cet instant sur ce bateau de pêche minable, il s'était demandé pour la première fois depuis cinq ans si Laurel était cette femme.

« Oliver, où es-tu ? »

« Au milieu de l'océan sur un bateau de pêche. » Avait-il répondu.

« Sais-tu quand vous allez regagner la terre ? » L'avait-elle questionné impatiente de pouvoir serrer son beau garçon dans ses bras.

« Je... je ne sais pas maman... les gens qui m'ont sauvé ne parle pas un mot d'anglais... ils parlent chinois je crois, en tout cas ça ressemble à ça. » Il n'avait pas été certain, mais en voyant leur origine, ça lui avait semblé évident.

« D'accord... dès que tu seras à terre Oliver il faudra que tu te diriges vers l'ambassade américaine et là-bas ils sauront quoi faire... je ne peux pas t'aider plus Oliver j'aimerais mais tu n'as pas de papier et... » Elle s'était mise à pleurer de plus belle.

« Ne t'inquiète pas maman, je serai de retour rapidement. Je t'aime... je vais te laisser. »

« Non Oliver... non... » L'avait-elle supplié. Mais il n'avait pas eu d'autre choix, il n'avait pas put pas rester des heures au téléphone avec elle, le téléphone n'était pas à lui et appeler aux États-Unis avait probablement alourdie la facture des deux pêcheurs.

« Maman je te verrais bientôt d'accord... je ne peux pas abuser de la gentillesse de ces hommes... et dieu seul sait que j'aimerai rester plus longtemps avec toi mais ce ne serait pas correct vis à vis d'eux... »

Elle avait compris et lui avait rappelé à quel point il était bon et raisonnable, lui avait dit à quel point elle l'aimait avant de raccrocher.

Oliver s'était ensuite levé, avancé et rendu le téléphone à l'un des gars, les remerciant avant de retourner à sa place. Il avait passé les deux jours suivants en mer avec eux. Ils lui avaient proposé de nouveau le téléphone mais il avait refusé sachant très bien que ce n'était pas raisonnable, que ces deux personnes n'avaient probablement pas les moyens de payer une facture dépassant les deux cent dollars.

Durant ces deux jours il les avait aidé, relevant les filets de pêche, triant le poisson et ce ne fut que lorsque les box furent pleins qu'ils avaient décidé de rentrer. Il avait déchargé le bateau avec eux, mit les filet à sécher puis l'un deux lui avait serré la main, avait dit quelque chose en lui souriant, Oliver n'avait rien compris, mais lui avait sourit en retour puis le second homme s'était avancé vers lui accompagné d'un autre (homme), un autre pêcheur qui venait d'amarrer son bateau à proximité de celui qui l'avait sauvé. Son sauveur avait discuté vivement avec l'homme qui s'était tourné vers lui.

« Alors comme ça tu es américain ? » Lui avait-il demandé.

Oliver avait sourit, soulagé de rencontrer une personne qui parlait sa langue et qui pourrait l'aider et il n'avait pas eu tort, cet homme Yao-fé l'avait fait.

Il l'avait emmené à l'ambassade américaine, après lui avoir appris que l'île sur laquelle il s'était échoué était en fait un endroit utilisé par l'armée chinoise dans les années 1980 pour entraîner les militaires. L'île n'était plus utilisée depuis des années ayant complètement été oubliée, peu de bateau passait à proximité car elle était bordée de rochers pouvant abîmer les coques des bateaux.

D'ailleurs plusieurs bateaux s'étaient échoués là. Il avait donc été chanceux que ces deux pêcheurs aient osé s'approcher assez près des côtes de Lian Yu, (le) nom que portait cette île.

Il l'avait déposé aux portes de l'ambassade américaine puis s'était éloigné lui souhaitant un bon retour chez lui. Oliver s'était retrouvé devant les portes seul une fois de plus, mais son cœur avait battu à tout rompre, pas de peur mais d'excitation. Il allait enfin rentrer chez lui, serrer sa mère et sa petite sœur dans ses bras... petite sœur qui devait avoir vingt et un ans aujourd'hui. Il pourrait enfin vivre sa vie.

Il dirait à Laurel qu'il n'était pas sûr de l'aimer comme il devrait le faire,puis passerait le reste de son temps à travailler et à chercher la femme qui ferait battre son cœur tout comme son père avait fait battre celui de sa mère.

Il avait poussé les portes de l'ambassade, puis s'était trouvé face à une jeune femme. Il avait rapidement expliqué qui il était et s'était retrouvé tout aussi rapidement assis derrière un bureau où un type d'une quarantaine d'année avait pris des notes sur son ordinateur à mesure qu'il avait raconté son histoire. Une fois qu'il eut finit, l'homme Carter de son nom s'il en avait cru le nom sur le bureau lui avait tendu un lecteur biométrique.

« Monsieur Queen, voulez-vous bien poser votre index, majeur, annulaire sur la vitre et les presser fortement s'il vous plaît ? »

Il avait fait ce qu'il lui avait demandé et après trente secondes qui lui avait semblé être des heures le verdict était tombé.

« Monsieur, vous êtes bien Oliver Jonas Queen. Nous allons vous faire rentrer en toute sécurité sur le territoire américain. »

Oliver avait sourit, heureux, il allait enfin rentrer chez lui. Après plusieurs manipulation sur son ordinateur, Carter s'était levé et lui avait demandé de le suivre, l'amenant à l'autre bout du bâtiment. Il avait ouvert une pièce, s'était effacé pour le laisser passer en premier, puis l'avait suivit. La pièce dans laquelle ils s'étaient retrouvés disposait d'un lit où un tas de vêtement reposait, et d'une petite table de chevet. Il n'avait pas eut le temps de détailler plus que Carter lui avait parlé. Il s'était concentré sur ce qu'il lui avait dit.

« Nous ne savions pas vraiment votre taille alors nous avons mis un peu de tout. Mettez ce que vous voulez. La douche est juste là. Préparez-vous tranquillement faites une petite sieste si vous le voulez, restaurez-vous si vous en avait envie. » Il avait montré le plateau emplit de nourriture posé sur un bureau qu'Oliver n'avait pas remarqué. « Votre avion décolle dans cinq heures. Je vous accompagnerai durant le voyage. »

C'était ce qu'il avait fait, Carter était resté avec lui durant tout le vol puis l'avait amené au Starling Général hospital.

Ça faisait six heures maintenant qu'il était là et n'avait pas encore pu voir sa mère. Il avait subit une batterie d'examens avant d'être mis dans cette chambre attendant que quelqu'un vienne le chercher. Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé, regardant la ville qui s'étendait devant lui. Il n'entendit pas la porte s'ouvrir bien trop perdu dans ses pensées, dans ce que sa vie avait été ces cinq dernières années.

« Oliver ? »

Il se retourna au son de cette voix. Cette voix qui l'avait rassuré, bercé, disputé durant son enfance, la voix de sa mère.

Il s'avança, l'engloutissant dans ses bras, pleurant sur son épaule. Ils restèrent immobiles dans cette chambre, savourant leurs retrouvailles.