Bonjour, bonsoir et bienvenue à vous sur ce nouveau recueil. Celui-ci est un peu spécial, puisque rien de spécial ne lie les histoires. Si ce n'est que toutes sans exception sont issues du topic Le Bordel du Cœur de l'Aurore du Forum de Tous les Périls.

Le thème pour ce premier texte est le suivant : Robin et Que ma haine demeure.

J'espère que mon... point de vue sur la chose pourra vous plaire ! J'ai eu bien du mal à l'écrire et en être satisfaite, mais en 24 heures je ne peux pas proposer plus long, ou plus abouti. En tout cas bonne lecture à vous !

PS : Je remercie encore mon petit poisson qui a pris le temps de me corriger.

Attention : Ceci est une songfic, c'est-à-dire qu'elle est écrite à l'aide d'une chanson particulière et que les paroles sont distillées dans le texte. N'hésitez donc pas à aller jeter une oreille ou deux à la chanson Despicable de Grandson, qui m'a permis d'écrire ce premier récit.


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Le poison des mensonges

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Tu n'as jamais pu supporter les mensonges. Aussi loin que tu te souviennes, ils t'ont toujours insupportée de part cette facilité avec laquelle ils sont proférés.

Ils sont comme du poison. Un poison dont tu ne peux te guérir, et ce peu importe les médicaments, les soins que tu te prodigues à toi-même au creux de la nuit.

Les mensonges ont, à ta bouche, le goût amer du secret, du manque de confiance et synonyme d'abandon pour toi. Certains disent qu'ils sont justement là pour protéger, et que sans confiance il n'y a pas de fausse vérité, mais tu penses que ceux qui affirment cela n'ont pas compris ce qu'un mensonge peut provoquer. Très souvent ce sont même eux qui blessent par leurs mots, tout simplement car il est plus facile de jouer que d'affronter la vérité.

Pour toi les mensonges sont comme une mort que l'on t'inflige par facilité ou par lâcheté.

The goodbye is the hardest part

When we find ourselves back at the start

But I'm not so brave, and I'm not so smart, no

I'm doing you a favor, doing you a favor

Tu n'as jamais cru qu'elle, elle puisse se permette de te mentir.

Lorsque tu l'as rencontrée, tu l'as trouvée charmante, agréable à écouter. Une femme différente, mais pas comme les autres peuvent le penser. Tu n'as jamais dit qu'elle était aussi belle que l'astre solaire, ou que son sourire était semblable à la clarté des étoiles qui trônent dans le ciel. Tu n'as rien dit de tout cela.

Lorsque tu l'as rencontrée tu as simplement remarqué les petits détails, les infimes choses qui faisaient d'elle une femme comme les autres et pourtant si différente à la fois.

One day you will understand

Why I pushed you away as I am

And you will find a better man than I am

Trust, I'm doing you a favor, doing you a favor

Elle mord légèrement sa lèvre lorsqu'elle est gênée, et lorsque quelque chose pique son intérêt, ses pupilles se dilatent sous ses longues mèches rousses, lui donnant un air presque inaccessible, comme une enfant sauvage aux mille malices. Elle rit doucement, de façon discrète lorsqu'elle est charmée. Et parfois, lorsqu'elle se perd dans ses pensées, son regard se met à errer dans le paysage environnent, comme si elle cherchait une réponse à ses silencieuses questions.

Tout ça, et bien plus encore, était tout un ensemble de détails qui te plaisaient.

Mais ce que tu appréciais par-dessus tout… C'était sa sincérité.

Despicable

I'm just a bottom feeder

Despicable

I ain't never been a keeper

Despicable

Love her then I leave her

Jamais Nami ne t'a menti. Elle a toujours dit les choses franchement et clairement, parfois avec rudesse. Cependant tu ne lui en as jamais tenu rigueur. C'était la seule chose que tu lui demandais : d'être sincère avec toi, comme toi tu n'avais jamais pu l'être avec ta propre personne. Tu lui avais seulement demandé de ne pas te détruire, de ne pas se cacher derrière de faux-semblants pour que tout se passe bien.

Si quelque chose va mal, tu veux le savoir.

Au travers d'elle, et de la confiance que tu lui accorde, tu souhaitais te rattraper, corriger tes erreurs et ne plus blesser ceux qui t'étaient chers. Au travers d'elle, tu te pardonne et tu apprends à te reconstruire en tant que femme. En tant que Nico Robin. Tu reprend possession de ton nom, de ta personne, et tu fais face à toutes les épreuves... Peu importe à quel point elles peuvent se montrer cruelles ou difficiles à endurer.

Quoi qu'il puisse se passer, tu veux être au courant. Tu veux savoir si elle t'aime encore ou si elle a des doutes. Tu veux qu'elle te parle toujours aussi simplement. C'est aussi ce qui t'a plu chez elle.

Par ses mots, tu a fais en sorte que tous ces mensonges que tu avais subis enfant ne reviennent plus jamais te hanter.

And if I were you, I wouldn't love me neither

Wouldn't love me neither

Despicable

Assise dans ta chambre ce soir, avec cette musique précise qui te fait comprendre que tu as toujours été stupide, trop stupide.

Le mensonge est partout. Il est en toi, inscrit dans tes veines, et dans les siennes.

Même ton livre te ment, le monde qui t'entoure te ment. La fiction est un mensonge. Même les connaissances, ne sont-elles pas de simples projections d'un point de vue particulier ? Ne sont-elles pas elles aussi en train de mentir afin d'occulter une partie de la vérité ?

Tout n'est que mensonge… Mensonges et faux-semblants. Fausse joie, fausse remise sur pied après son départ soudain. Fausse douceur du papier entre tes doigts, fausses notes qui irritent tes pensées.

The boy who fell into the sky

Had no one there to watch him cry

He looked dead too with his empty eyes and said:

"I'm doing you a favor, doing you a favor."

Tu veux que la musique s'arrête. Tu veux que tout s'arrête. Le sourire tranquille que tu affiches se change en une expression indescriptible. Tu détestes cette chanson, tu détestes te souvenir de sa beauté, de ses longues et douces mèches qui coulent entre tes doigts sans te résister.

Tu détestes tout chez elle. Ça, c'est la seule vérité que tu peux encore affirmer.

Tu la détestes.

Tu la hais.

Tu la détestes parce qu'elle est partie sans courage, parce qu'elle a menti ce matin-là en te disant que tout allait bien. Tu la détestes parce qu'elle a souri comme toujours, délicatement en mordillant un peu sa lèvre, et que d'un baiser, elle a tu tes moindres doutes.

Despicable

I'm just a bottom feeder

Despicable

I ain't never been a keeper

Despicable

Love her then I leave her

And if I were you, I wouldn't love me neither

Tu envois valser ton livre.

« Je te fais une faveur en partant Robin. »

Tu tues ton bon sens en fusillant cette radio qui continue de tourner malgré tes supplications.

« Si j'étais toi je ne m'aimerais pas non plus. »

Cette chanson, tu es certaine qu'elle l'a écoutée pour trouver le courage de partir. Là encore elle te ment… Elle te ment en prenant les mots d'un autre pour te parler à coup de notes sur le papier. Elle prend les mots d'un autre parce qu'elle n'a pas trouvé les siens, ou peut-être pour moins te faire souffrir.

Moins te faire souffrir ?... C'est stupide. Tu recommences à lui chercher des excuses, à te mentir. C'est vain. Tu dois arrêter ça.

Elle a repris ces paroles parce que c'est plus simple. Et elle a bien joué son coup… Forcément personne ne ment sans pouvoir emballer son poison dans un joli emballage. Elle a tout prévu. Elle a bien cherché des chansons que tu n'écoutes pas, des rythmes qui ne te plaisent pas.

And if I were you, I wouldn't love me neither

I wouldn't love me neither

Despicable

Méprisable. Elle ment comme elle respire.

Ils mentent tous comme ils respirent.

C'est pour ça que tu n'apprécies personne, pour cela que tu te méfies et que tu ne t'attaches pas vraiment aux autres… Parce qu'ils ont le poison si facile au bord des lèvres. Et que leurs mots sont comme des morsures de serpents.

How I wish I told a different tale

Why we chase the light and his love prevailed

But his blood went cold and his skin went pale

She got a letter in the mail, said:

"I'm doing you a favor, "a favor"

Toi tu ne vas pas mentir maintenant. Tu refuses de devenir comme eux.

Tu ne vas pas devenir comme eux, pas maintenant, pas cette fois.

Alors tu quittes ta place, abandonnes la chaleur de ton fauteuil et t'approches de la radio, rapidement. Puis tu la fixes comme si elle s'incarne en ce poste qui te nargue.

Comme si elle est là, en face de toi, avec son petit sourire malicieux, et son regard faussement tendre à ton égard. Tu vois son corps qui te défie, et tu frappes.

Said: "If I were you, I wouldn't love me neither"

Un coup. Le premier, sans précision. Tu veux juste extérioriser, briser ton premier mensonge : la compréhension.

Said: "If I were you, I wouldn't love me neither"

Deux coups. Les suivants, pour assassiner tout ce qu'elle contrefait. Tu veux te libérer, ne plus l'excuser. Tu brises ton deuxième faux-semblant : le pardon.

Said: "If I were you, I wouldn't love me neither"

Trois coups. Les derniers, ceux qui achèvent le monstre. Tu veux tout détruire, te rappeler mais ne plus laisser sa douceur l'emporter. C'est parce que tu as cru que tu souffres à présent, et cette douleur... tu refuses de la laisser pourrir à l'intérieur de tes os. Tu te libères de ta dernière illusion : l'oubli.

Et enfin le silence.

Tu ne mens pas. Tu la détestes.

Tu ne mens plus. Tu la hais.

Elle est partie. Elle a tout emporté, et toi jamais tu ne cesseras de la haïr pour tous les mensonges qu'elle a osés proférer.

Tu n'oublieras jamais… Parce que tu ne te mens pas sur ce que tu ressens en cet instant.

Tu la hais.

Et ce à tout jamais.


Ceux qui me connaissent savent que Robin est ma waifu adorée, je m'en veux de la faire souffrir...

Mais bon, le thème n'était pas non plus au summum de la joie.

N'hésitez pas à me laisser vos impressions, ou à simplement me dire à quel point Robin mérite qu'on l'aime (parce que je suis totalement d'accord avec vous).