J'écoutais une chanson qui m'a inspiré ça hier... pas très joyeux mais on s'adapte. J'espère que ça vous plaira.
Thème: Gone
Paring: FGHP
Song: Without You (Extended) de Ursine Vulpine et Annaca
Without You
Un cri déchirant traversa sa gorge alors qu'il voyait son corps s'effondrer devant ses yeux. Il pouvait sentir le monde s'écrouler autour de lui à l'instant même ou le corps toucha le sol à quelques mètres de lui. Il se stoppa quelques secondes sous le choc, trop abasourdis par la scène, avant de se précipita vers lui, évitant chaque obstacle, chaque sort qui tentaient de lui barrer la route. Son corps avait beau réagir, hurlant son nom dans l'espoir d'une réponse, d'un signe que tout allait bien, courant vers lui, mais son esprit lui ne voulait pas enregistrer l'image sous ses yeux. Qu'était-il en train de se passer ? Etait-ce réel ? Ou bien était-ce encore un de ses nombreux cauchemars ? Oui ça devait être un cauchemar n'est ce pas ? Mais la douleur des dernières blessures qu'il avait reçu pendant la bataille lui prouvaient le contraire, tout comme la peur qui lui broyait le ventre.
Il était presque à son niveau. Encore quelques mètres et il allait enfin l'atteindre. Mais une silhouette sombre s'interposa. Il hurla de rage. Qu'il dégage le passage. Qu'ils dégagent tous. Personne ne se mettra en travers de son chemin. Il lança sort sur sort, ne faisant même pas attention à ce qu'il disait, ça pouvait bien être les sorts les plus sombres, il n'en avait rien à faire, plus rien d'autre n'avait d'importance sauf de l'atteindre lui, lui qui ne s'était toujours pas relevé alors qu'il était toujours le premier à se lancer volontiers dans la bataille, toujours la pour hurler sa soif de combat, ses envies de bagarre.
Son opposant finit par céder devant lui, lui laissant enfin le champs libre pour reprendre sa course. Il était enfin là, tombant à genou à ses côtés, son pantalon trempant de la flaque de sang qui entourait le corps avachi.
« Fen... »
Sa voix n'était qu'un murmure brisé. Ses mains tremblaient alors qu'il n'osait pas le toucher. Il finit tout de même par poser ses mains sur son torse ensanglanté, le secouant tout d'abord doucement, puis de plus en plus fort.
« Fenrir répond moi je t'en prie. »
Les sanglots qu'il retenait dans sa gorge menaçaient de le submerger. Ça ne pouvait pas arriver. Non non non, ça ne pouvait pas arriver. Il pouvait sentir le sang chaud de Fenrir passer à travers ses doigts, et continuer à se déverser en un flot sans fin. Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux, roulant sur ses joues. Sous le désespoir, la rage de ne pas voir Fenrir ouvrir les yeux il commença à le frapper, espérant le faire réagir.
« T'es un putain de loup-garou Fenrir agis comme tel et réveil toi ! Toi qui es si fier de tes capacités montre les moi ! »
Il n'entendait plus rien autour de lui, comme si aucune bataille n'avait lieu, comme si ce n'était pas la guerre, la dernière guerre. Toute son attention était concentrée sur Fenrir et rien d'autre n'importait. Il était devenu sourd de son environnement. Il ne pouvait qu'entendre son cœur battre la chamade sous la peur, affolé par la scène en face de lui. Pourquoi ne réveillait-il pas ? Pourquoi ne réagissait-il pas ? Un pur gémissement de désespoir résonna dans sa gorge alors qu'il se recroquevilla, son front s'appuyant sur le torse blessé du loup-garou.
« Fen... je t'en prie... »
Une secousse lui fit immédiatement relever la tête. Il pouvait enfin voir les yeux dorés de Fenrir le regarder. Des larmes de soulagement coulèrent alors que Harry lui souriait.
« Chiot... »
Mais une toux l'arrêta. Il crachait du sang sous le regard horrifié de Harry, tout soulagement disparu. Il attrapa la main du loup-garou.
« Je suis la Fen... Ne parle pas ok, tout va bien se passer tu vas voir. »
Est ce qu'il essayait de convaincre Fenrir ou de se convaincre lui même ? Il laissa échapper un nouveau sanglot alors qu'il pouvait entendre la respiration sifflante de Fen et voir le sang colorer ses lèvres.
« Je... suis désolé... Harry... »
« Désolé de quoi Fen ? Tout va bien ok ? » lui répondit Harry tout en essayant de lui sourire.
« Que ça se... finisse... comme ça... »
« Qu'est ce que tu racontes Fen ? »
Les larmes de Harry coulaient sans s'arrêter. Il serra un peu plus fort sa main. Il essayait toujours de sourire pour tenter de le rassurer. Fenrir fut pris d'une nouvelle quinte de toux. Et Harry pleura un peu plus fort. Il savait comment tout ça allait se terminer. Il le savait très bien. Mais il ne voulait pas y croire. Pas encore une fois. Pas après ses parents, après Cédric, après Sirius. Il ne pouvait pas encore perdre une personne chère à ses yeux.
« Je t'interdis de mourir dans mes bras Fenrir Greyback ! Je t'interdis de me laisser tu m'entends ! »
Fenrir ne fit que lui sourire tristement, levant difficilement sa main libre pour venir lui caresser la joue, comme si il essayait d'essuyer ses larmes, avant de la laisser retomber mollement, l'effort lui ayant coûté.
« Ne... pleure pas. »
Harry se mordit la lèvre inférieur pour essayer de ralentir ses larmes. Mais il n'avait qu'une envie laisser libre court à son chagrin. Pourquoi ça devait arriver ? Pourquoi toujours à lui ? Il allait enfin vivre une vie normale ! Avec la personne qu'il aime ! Ils avaient juste à passer cette dernière bataille, ils avaient juste à y survivre, et ils auraient pu enfin vivre heureux ensemble. Mais non. Tout devait déraper. Comme d'habitude. Il reposa son front sur le torse de Fen, perdant sa lutte contre ses larmes. Ses pleures redoublèrent quand il sentit la main de Fenrir venir caresser ses cheveux. Il se sentait misérable, et désemparé.
« Je ne peux pas le faire sans toi Fen... »
Qu'allait-il devenir sans lui ? Il n'avait plus aucune raison de se battre sans lui. Il n'y avait plus de après sans lui. Plus rien n'aurait de sens. Tout ce pourquoi il s'était battu. Pour pouvoir partir avec lui, enfin libre. Mais si il n'était plus là alors à quoi ça rimait de continuer ? Quel serait l'intérêt ? Il ne pouvait pas le faire. Il ne pourra jamais le faire. Il n'aura pas la force nécessaire, pas le courage, l'envie. L'avenir était vide sans lui.
« Tu le dois chiot... pour nous... je sais que... tu peux le faire... »
Mais il ne voulait pas le faire. Il ne voulait pas le faire sans lui. Il était celui qui lui avait donné une raison de vivre, une raison de s'accrocher, de sortir de tout ces sentiments négatifs qui avaient fini par l'envahir aux fils des années. Il avait été celui qui lui avait redonné espoir, qui lui avait montré que tout n'était pas vain... mais maintenant il avait l'impression que le destin se jouait de lui. Et en plus de la profonde tristesse qui remplissait son cœur, il pouvait aussi sentir la rage bouillonner dans son ventre. La colère contre la situation, contre la guerre, la haine envers lui même, la haine envers le monde entier. La tristesse et la colère formait un tourbillon dans son corps, écrasant chaque part de bon sens en lui, anéantissant ce qu'il restait de sain d'esprit en lui.
« Harry... »
Il pouvait entendre la cœur de Fen ralentir. Il pouvait sentir sous souffle s'amoindrir. Il releva la tête, le chagrin reprenant le dessus de la rage. Il fixa Fenrir dans les yeux jusqu'à ce que ceux ci se ferment. Il le regarda jusqu'au dernier moment. Et même après, alors que son esprit n'enregistrait pas l'information.
« Fen... » Il recommença à le secouer. « Fenrir. » Toujours plus fort. « Allez c'est pas drôle. » Encore et encore. « T'as pas le droit Fen. » Sans que ça ne change rien. « Tu m'avais promis Fenrir ! ». Il lui avait promis de l'amener loin. De l'emmener voir la mer. De voyager partout dans le monde. De lui acheter une maison. De fonder une famille. Il lui avait promis de rester avec lui. De l'aimer pour l'éternité.
Mais tout ça n'était qu'un mensonge. Ce n'était que des paroles en l'air. Des promesses vides de sens auxquelles Harry avaient voulu croire dur comme fer. Et la rage reprenait doucement le dessus alors qu'il s'étouffait dans ses sanglots, pleurant sur la poitrine sans vie de l'homme qu'il avait aimé plus que tout. Petit à petit il reprenait conscience de la guerre autour de lui. Il entendant les bruits des combats, les cris d'agonies et de détresses qui se mélangeaient aux siens. Il se redressa sur le corps du loup-garou, fixant la massacre autour de lui, ses joues ses baignant de larmes, ses yeux émeraudes brillant comme ils n'avaient jamais brillé. Il maudit l'injustice. Il maudit l'amour. Il maudit la guerre. Il maudit la prophétie. Il maudit Voldemort. Il maudit le monde. Il maudit la mort elle même.
Il allait tout détruire.