Pour ma défense, j'accuse Nicéphore Delmortov d'être la cause du retard. Cette espèce de Voldemort bizarrement hybridé Arsène Lupin m'a enlevé il y a presque un mois pour que j'écrive ses aventures !

Bref. Bonne année, meilleurs vœux et puissiez vous survivre à la WWIII !

RàR :

Destrange : Contente que le petit combat de Tom t'impressionne ! De la chance, oui. Sinon, ça aurait été bcp plus compliqué. Par contre, Grimm s'offusque très fortement que tu le compares à Dumbledore ! (Mais il ne peut pas punir Walburga, vu que c'est une Black).

Dreamer : Oui, il prend un peu plus confiance en lui, mon petit Tom. L'objet du tome 2, c'est un peu trouver sa voie pour lui.
Ice : Tom se bat parce qu'il n'a pas le choix ! Il ne s'agit plus que de lui, mais aussi de Minus Mulciber et d'Astraté Thorhild. Ils sont attaqués et Tom se sent responsable d'eux. Donc il se sent légitime à se défendre. Aurélia et Louis sont là, oui. J'aime me rajouter de la complexité (avec le recul, j'aurais dû les faire arriver en année 5 pour mieux gérer l'affaire, là c'est trop tôt et j'ai déjà plein de trucs à traiter mais bon… ça va le faire !).

Libellule35 : Merci pour ta longue review qui met du baume au cœur ! Ouais, j'accroche pas du tout au « Tom Jedusor qui a basculé du côté obscur parce que son.a a été assassiné.e » (*planque Nicéphore Delmortov en catastrophe*). Pour le Voldemort présent dans cette ligne temporelle… C'est une question qui aura sa réponse. Disons que c'est quelque chose d'essentielle à la fic, que j'ai figé dès les premières lignes. Bref, je SAIS. La SI = Spiritame Interdimensionnel a du succès, j'aime ! Aurélia aura un rôle, oui, mais lequel ? Disons que j'ai déjà plein de persos et enjeu à gérer que je la laisse faire sa vie et avec Dreamer, on verra quand elle fera des siennes (j'aurais VRAIMENT dû la faire apparaître à l'année 5 *soupir* )
Philophore… Je n'en dirais pas plus, seulement que j'ai des trames narratives prévus pour lui.

Quels adultes connaissent le « Siffleur de Cauchemar » ? La réponse va vous étonner. Ahem. En vrai, oui, ça va surprendre, mais je n'en dis pas plus.

Tom et Eutropia ensembles, c'était pas du tout prévu à la base. J'y étais même opposée, mais bon, ils ont insisté. D'où le côté « naturel » de leur relation sans doute. Mais comme tu dis, ils sont jeunes et ça, ça peut être un frein à la pérennité de leur relation.

Quant à mon rythme de publication… aléatoire ? J'aimerais chapitre toutes les deux semaines, mais bon, si j'essaie au moins un par mois. Disons que j'ai deux autres projets en parallèles quoi.


Chapitre11 : La retenue d'Eutropia

Alors que la troisième semaine touchait à sa fin, Eutropia se fit la réflexion qu'il n'y avait pas eu trop d'incidents à déplorer. Pas d'attaque de Détraqueurs, pas d'intrusion d'oncle meurtrier. Même Taranis Jones semblait avoir d'autres serpents à fouetter. Certes, Walburga Black avait tenté d'attaquer Tom, mais cette tentative s'était doublement retournée contre elle : non seulement Tom l'avait ridiculisée (même s'il faisait preuve d'une modestie navrante vis-à-vis de son exploit, accusant la chance plutôt que le talent), mais en plus Aquila Highclaw, la meneuse des Ultra-Puristes l'avait sévèrement réprimandée. Mieux encore, Highclaw avait dit à Sirseï que si Walburga recommençait, les Ultra-Puristes se désolidariseraient d'elles. Bien sûr, c'était le calcul qui motivait Highclaw et non la bonté de cœur : Walburga Black était une des élèves les plus haïs de Poudlard.

— Si elle continue à agir ainsi comme un chien fou, elle va liguer contre elle les élèves au-delà des factions, expliqua Sirseï. Si les Ultra-Puristes continuent à la soutenir, ils risquent de générer une alliance factuelle contre eux : vous avez bien entendu comment les Puristes et les Progressistes étaient ravis de voir Bao lui casser le bras en cours.

— Melinda Hooper est même allée le féliciter, approuva Armaël.

Les Barbares se trouvaient dans la Salle sur Demande pour une séance d'entraînement au Patronus mais aussi au combat sorcier. Pour Tom, qui ne s'était pas entraîné de l'été, la reprise était assez difficile. Eutropia au contraire, avait une meilleure gestion de l'espace et une meilleure condition physique, après ces heures passées à se battre avec les garçons, à coup de bâtons le plus souvent.

Asha était celle qui peinait le plus. Le duel, ça n'était pas vraiment son truc. Serpentard jusqu'au bout des ongles, elle préférait louvoyer entre les conflits plutôt que de les affronter directement. Sirseï cependant, s'était montrée intransigeante : compte tenu des dangers qui pesaient sur leur tête à tous, il était vital de s'entraîner et de se préparer à un combat inévitable. Quant au Patronus, c'était encore une autre affaire.

Tom se trouvait à côté d'Asha quand elle s'y essaya. Pour lui non plus, ce n'était pas brillant, le Patronus. Même si l'exercice le vidait de toute son énergie, même s'il évoquait de toutes ses forces les moments heureux passés à Godric's Hollow, rien ne sortait de sa baguette. C'était un peu frustrant, d'autant plus que Callidora arrivait à produire un vague filet argenté (ce qui augmentait de beaucoup l'agacement de Philophore, lui si compétitif qui voyait d'un mauvais œil cette première année se hissant à son niveau), même si Sirseï nuançait les succès et les échecs en disant qu'il ne s'agissait pas de puissance magique mais de connaissance de soi.

Expecto Patronum ! s'exclama Asha.

Comme un seul petit mètre les séparait, Tom ressentit très distinctement sa joie d'abord, sa tristesse ensuite, sa souffrance enfin. C'était d'une violence qui frappa Tom en plein cœur avec à nouveau ce parfum d'ether et de tabac froid qui le prit à la gorge. Entre de quintes de toux, il découvrit qu'Asha s'était effondrée en larmes.

Tom se précipita à ses côtés, posa une main sur son épaule en même temps qu'il mettait sa magie à la terre pour apaiser Asha. Un déchirement, voilà ce qu'il éprouva. Déchirement entre la joie et la peine, l'envie d'une étreinte et la distance implacable. Ca lui tordait tellement le coeur, ce vide atroce !

La magie à la terre. Mettre sa magie à la terre. Pour transmettre de l'apaisement à Asha. Trouver de la sérénité dans la stabilité.

Asha se calmait. S'il y avait toujours ces larmes qui roulaient sur ses joues, les sanglots incontrôlables avaient disparu.

— Merci, bredouilla-t-elle.

Elle prit une profonde goulée d'air et ajouta en un souffle :

— Tu es doué.

— J'ai juste de l'entraînement, répondit Tom mal à l'aise.

Il se recula, comme si la distance pouvait atténuer les compliments. Il s'avisa alors que Callidora fixait une carte de tarot, les sourcils froncés – cartes qu'elle s'empressa de cacher lorsqu'elle surprit le regard de Tom.

— Je ne regrette pas d'être ici, claqua Asha d'un ton plus sec, s'avisant que Philophore la fixait d'un air narquois.

Le Gryffondor se contenta de hausser des épaules.

— Que sait-il passé ? Demanda Eutropia. Je veux dire, c'est réaction un peu bizarre ?

— Ca l'est, marmonna Sirseï visiblement très préoccupée. Cela a sans doute à voir avec la source de bonheur de invoqué par Asha.

Elle regarda sa montre et prit un air plus dégagé.

— Je me renseignerai. Maintenant, il est temps de mettre un terme à notre petite session, du moins pour les Serpentard Puristes. Eutropia doit se rendre à sa colle.

Eutropia se rembrunit à la mention de sa retenue. Son humeur s'assombrit plus encore sur le trajet, alors que Tom s'inquiétait pour Asha, toujours pâle, et qu'il échangeait des regards avec Callidora. Il avait un lien avec Callidora qui lui était inaccessible, une complicité basée sur l'intuition et toutes ces choses qu'ils percevaient avec leur grande sensibilité. Mais elle, Eutropia, n'était qu'une brute à qui toute cela échappait. C'était frustrant et surtout, ça ravivait une vieille blessure.

Et voilà, ils arrivaient devant le bureau de Grimm. Refoulant son aigreur, Eutropia toqua. La porte s'ouvrit presque immédiatement, comme si Grimm s'était trouvé juste derrière. Ce ne fut pas Eutropia que l'enseignant fixa, mais Asha. Il sembla sur le point d'émettre un commentaire, mais se ravisa et invita Eutropia à entrer et à s'installer sur un coin de table.

Il y eut un temps de flottement où seul régna le silence et où Grimm semblait perdu dans ses pensées.

— Avez-vous apporté votre cours, Miss Grayson ? dit-il enfin.

Oui, Eutropia l'avait bien pris. Elle remercia mentalement Tom pour le lui avoir rappelé. Grimm grimaça en découvrant l'aspect un peu fripé des feuilles. C'était de la faute de Hexson : le livre de sortilège avait écrasé le cours d'histoire au fond du sac façon accordéon et ni Tom, ni Armaël n'avait réussi à leur redonner leur aspect originel.

— Au moins, il est complet, grommela Grimm. Eh bien vous allez me le recopier le plus proprement et avec le moins de fautes possibles. Cette fois-ci, souligner les titres avec la bonne couleur et avec une règle ou un sortilège de traçage.

Pfff, mais il était vraiment maniaque ce prof ! Encore plus que Tom ! Et puis… Eutropia était déçue. Aussi maniaque fût-il, Grimm n'en demeurait pas moins un enseignant des plus classiques, comme le prouvait la décoration de son bureau : des frises chronologiques, des mappemondes historiques et puis des étagères chargées de livres d'histoire. Ca manquait cruellement de fantaisie… mais que pouvait-on attendre d'un type toujours habillé en noir et qui ne quittait jamais son visage fermé de ténébreux tourmenté ?

Oui, mais… Grimm n'était pas qu'un libraire reconverti en enseignant. Il était un libraire de l'Allée des Embrume, un sorcier en qui Henry Potter avait toute confiance, un ami d'Albus Dumbledore et un combattant hors pair capable de réduire en cendre un Détraqueur. Avec ça, il comprenait le Fourchelang. Ce n'était pas rien tout ça ! Alors sans doute que derrière son apparence de professeur sans intérêt et maniaque, Grimm cachait quelques secrets des plus intéressants. Bien cachés les secrets. Pour le moment, Grimm corrigeait ses premières copies.

— Voilà, j'ai fini, annonça Eutropia pleine d'espoir.

Une bonne heure s'était écoulée, dans le silence seulement troublé par le grattement des plumes sur le papier. Grimm se leva, se saisit du cours nouvellement recopié.

— Je suppose qu'il faudra s'en contenter, soupira Grimm d'un air résigné.

Hé ! Eutropia y avait mis toutes ses tripes pour faire de belles lettres et des lignes bien droites, le tout avec un minimum de ratures !

— $J'ai fait de mon mieux, espèce de maniaque$, siffla Eutropia un peu frustrée avant de se souvenir que Grimm comprenait le Fourchelang.

Ses joues s'embrasèrent d'embarras. Elle eut envie de disparaître alors que Grimm posait un regard critique sur elle.

— Vous devriez sérieusement perdre cette habitude déplorable.

Il n'insista pas, même si Eutropia s'imaginait déjà recevoir des retenues supplémentaires. Son soulagement cependant, fut de courte durée : Grimm venait de sortir du papier et surtout un porte-plume rouge équipé d'une plume sergent-major. Eutropia frissonna malgré elle : elle ne se souvenait que trop bien de la maudite plume de Hexson qui lui avait labouré le dos de la main.

— Oh, rassurez-vous, c'est une plume tout ce qu'il y a de plus inoffensif, dit-il comme s'il avait deviné ses pensées. Cette plume est entièrement dénuée de magie : pas de sortilège anti-bavure, pas d'aide au traçage, pas de réservoir agrandi. C'est justement ce qui fait son intérêt. Les sorciers ont trop tendances à se reposer sur la magie et à négliger tout le reste. Ils mettent dès le début des plumes enchantées dans les mains de leurs enfants, oubliant que la calligraphie est un art qui développe la dextérité.

Eutropia opina lentement. Une question brûla le bout des lèvres d'Eutropia. Elle hésita, pesa le pour et le contre, avec le sang qui bâtait fort à ses tempes. Que pensait Grimm à propos de Hexson ? Par prudence cependant, elle préféra se taire.

Et voilà. Eutropia se retrouvait à faire des lignes, à travailler ses pleins et ses déliés sur chaque lettre de l'alphabet. Grimm avait raison : c'était beaucoup plus difficile avec une simple plume sans magie de tracer des lettres bien propres, sans bavure ni manque d'encre. La pointe crissait sur le papier, il fallait doser la pression, surveiller avec attention la quantité d'encre. En fait, les Nés-de-Moldus trichaient. Tom trichait. Il avait appris à écrire avec ce genre de plume, alors forcément, c'était plus facile après avec les plumes magiques. Eutropia, de mauvaise foi ?

Aussi long et pénible fût-il, cela restait toujours mieux que d'utiliser une plume de Hexson.

— J'ai fini !

En vérité, Eutropia n'était pas peu fière d'elle. Certes, ses premières lettres étaient assez moches, tremblantes, baveuses ou au contraire, avec des vides laissés par une plume trop sèche, mais les dernières lettres n'étaient pas si mal et presque régulières.

— Ce n'est pas trop mal pour un début, admit Grimm alors qu'Eutropia essuyait ses doigts tachés d'encre sur un chiffon. Il y a encore beaucoup de progrès à faire, mais vous avez cet exercice avec sérieux et c'est un bon début. Maintenant nous allons passer à autre chose.

— Mais il est vingt-deux heures ! protesta Eutropia qui avait les yeux qui piquaient de fatigue et la nuque raide.

— Et alors ? Comme nous sommes vendredi, il reste encore une heure avant le couvre-feu. Cela nous laisse largement le temps pour une dictée.

Dictée. Y avait-il un mot plus ignoble ? Dictée. Un tel acte de torture devrait être interdite par la convention de Genève. Sauf que l'on était en 1939 et que la convention de Genève n'existait pas encore. Quand au texte choisi par Grimm. Le début de Bilbo le Hobbit. Sérieusement. Bilbo le Hobbit. Eutropia était si stupéfaite qu'elle en oublia de râler.

— Vous me corrigerez cette dictée et votre cours pour vendredi prochain. Pour la dictée, je voudrais que vous corrigiez vos fautes en vert. Evidemment, vous pourriez tricher et demander à ce que vos amis vous aident. Je n'aurais aucun moyen de le savoir. Mais cela ne vous profiterait pas. On comprend parfois bien mieux l'orthographe en cherchant et corrigeant des fautes qu'en relisant une énième fois les règles d'accords.

La colle touchait enfin à sa fin. Avec un certain soulagement, Eutropia commença à ranger ses affaires.

— Miss Grayson, je sais qu'un professeur ne devrait pas critiquer un autre professeur, mais montrez-vous prudente.

Eutropia releva vivement la tête. Son coeur battait la chamade. Elle n'osait rien ajouter. Grimm, lui, marquait une pause, le regard perdu dans la contemplation d'une flammèche dansant au-dessus d'une bougie noire. Et comme il ne paraissait pas décider à quitter son immobilité silencieuse pour préciser ses paroles, Eutropia hasarda du bout des lèvres :

— Hexson.

Grimm opina.

— Méfiez-vous de lui. Ne lui donnez aucun prétexte de s'en prendre à vous. Jamais. Sachez qu'à Poudlard, aucun professeur n'osera s'opposer frontalement à lui, pas même Dumbledore. Restez le plus loin possible de lui. J'en fais mon affaire.

Eutropia acquiesça avec la plus grande gravité.

— Je suis sérieux, insista Grimm.

D'ordinaire si austère et impassible, Grimm manifestait une inquiétude peut-être sincère qui troubla Eutropia.

— Je vous crois, bredouilla-t-elle.

La curiosité l'emportant sur la prudence, elle ajouta :

— Dois-je aussi me méfier de la nouvelle professeure de Défense ?

Surpris par la question, Grimm cilla.

— Pas à ma connaissance. Pourquoi cette question ?

— Juste mon excès de paranoïa envers les nouveaux professeurs, se justifia Eutropia.

Grimm la transperça du regard mais n'ajouta rien. Eutropia termina de ranger ses affaires en se maudissant de son incapacité à tenir sa langue. C'était infernal ! Les mots devaient toujours sortir sans qu'elle parvienne à les retenir. N'avait-elle pas parlé par accident d'abord, de la Chambre des Secrets l'an dernier ? Et combien de personnes connaissaient le nom de Voldemort (peut-être la moitié de Poudlard!) ? Pire encore, combien avait deviné sa nature de SI ?

Que savait Hexson ?

Grimm n'avait pas ce genre de problème, lui ! Il restait tellement ombrageux et taciturne. D'ailleurs, il se garda bien de parler, alors qu'ils descendaient vers les cachots. Alors pour troubler son ennui, Eutropia l'imagina en vêtement coloré, dansant gaiement sous un soleil radieux. Ce fut en effet très troublant.

Grimm se tendit. Il ralentit l'allure, coula un bref regard à Eutropia qui se demanda avec inquiétude s'il n'avait pas deviné quelques-unes de ses pensées.

Non. La réalité était bien pire. Hexson apparaissait à l'angle d'un couloir. Il venait à leur rencontre. Un poids glacial lesta les entrailles d'Eutropia.

— Eh bien Miss Grayson, quelle sottise avait vous encore commise ?

— Elle n'a pas daigné recopier mon cours, répondit Grimm.

Hexson fronça légèrement des sourcils. Cela aurait été Tom, il l'aurait réprimandé rappelant que, puisque que la question avait été posée à Eutropia, c'était à Eutropia de répondre. Mais Grimm était un professeur.

— Je vois. D'où une retenue bien méritée, conclut Hexson. Mais, Hector, pourquoi t'embêtes-tu à la raccompagner ?

— Pour éviter qu'il y ait une autre agression dans les couloirs de Poudlard. Il y en a déjà bien assez ces derniers temps, avec la guerre qui agite les esprits.

— Beaucoup d'inquiétude pour pas grand-chose. Miss Grayson est certes une petite (Hexson insista sur ce mot) deuxième année, mais elle est capable de se défendre.

— Oui, j'ai entendu dire, confirma Grimm avec un gracieux hochement de tête. Mais c'est peut-être pour ses adversaires que je m'inquiète le plus. Je préfère la tenir à l'œil. Elle a déjà agressé beaucoup trop d'élèves l'an dernier.

— Hé ! s'offusqua Eutropia. Je ne suis pas un monstre ! Il y avait des raisons pour…

— Vous êtes monstre d'impulsivité, répliqua Grimm d'un ton cinglant et vous venez de gagner une nouvelle retenue.

Eutropia ouvrit la bouche, la referma. Elle était tellement écoeurée par la punition injuste, qu'elle darda Grimm d'un de ses regards les plus assassins et se réfugia dans un silence boudeur.

— De la graine de mage noir, confirma Hexson avant de reprendre sa ronde.

Un sentiment de trahison lui nouait la gorge. Eutropia commençait tout juste à baisser ses défenses devant Grimm et voilà que cet horrible libraire en profiter pour appuyer là où ça faisait le plus mal.

Elle n'était pas si mauvaise. Elle n'était pas une brute sans cœur. Elle aussi avait sa sensibilité, même si elle s'efforçait de se montrer forte et de ravaler ses larmes. Pourtant, elle avait sacrément envie de pleurer en cet instant, tellement la rage lui broyait le cœur.

— Auriez-vous préféré une retenue avec mon collègue ? souffla Grimm alors que Hexson était déjà bien loin.

Eutropia ne répondit rien. Elle craignait trop les mots qui pouvaient sortir de ses lèvres, alors elle les gardait bien serrés dans sa gorge et tant pis si ça lui faisait mal. Enfin elle arrivait dans la porte du cachot des Serpentard, porte qu'elle claqua de toute sa fureur blessée et tant pis si on la regardait bizarrement, comme une petite sauvageonne au sale caractère et aux nerfs trop fragiles.

Mais Tom ne la regardait pas. Assis dans un coin de la pièce, il était profondément absorbé par sa discussion avec Callidora. Encore une fois, la frustration de ne pas partager leur monde broya le cœur d'Eutropia. Pour ne pas s'effondrer en larmes devant toute la Salle Commune, elle fila dans son dortoir et s'enferma dans la douche.


Ce qui est marrant, c'est que le prochain chapitre de Nicéphore que je posterai en début de semaine se focalise aussi sur mon petit Hector Grimm.

Bref. Un chapitre court, certes, mais un chapitre posté ! Et sur ce, j'ai une minific Jurassic World à écrire, avec la raptorsquad qui veut parler à la lune.