Avec tous mes remerciements à Bébec et Nanthana, qui m'ont permis de découvrir cette série.

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Chaque chapitre peut se lire indépendamment des autres. Quatre sont prévus pour le moment mais il y en aura peut-être d'autres à mesure que j'avancerai dans la série. Du coup, rien ne dit que les mêmes persos ne reviendront pas plusieurs fois.

Bonne lecture.

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Ce chapitre se situe à la fin de l'épisode 8 (saison 1), après que Lucifer ait appris que Maze avait craché le morceau à Aménadiel à propos de ses rendez-vous avec le docteur Linda.

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Comme chaque nuit, le Lux débordait de monde et la musique martelait les tympans, enfiévrait les esprits, chassait les inhibitions des corps qui se trémoussaient, plus ou moins dans le rythme en fonction des quantités d'alcool ingurgitées par les danseurs. Les strip-teaseuse professionnelles se déhanchaient lascivement, comme toujours, ajoutant sa touche très personnelle à un endroit où le spectacle était permanent. On venait au Lux pour s'amuser, bien sûr, mais les plaisirs y étaient variés. Il n'était que deux heures du matin, la fête était loin d'être terminée. C'était une ambiance particulière, enivrante, que Mazikeen appréciait d'ordinaire beaucoup. Cela lui permettait de s'étourdir et d'oublier qu'elle n'était pas à sa place dans le monde des mortels. Et puis elle aimait chasser. Trouver une ou plusieurs proies chaque nuit la stimulait. Une fois son gibier harponné, les choses pouvaient varier. Si ledit gibier valait vraiment le coup, si la chasseresse était d'humeur, alors elle l'entraînait dans l'une des chambres réservées aux invités. Jamais la sienne. Celle-là, elle n'y laissait entrer personne. Si la proie au contraire était quelconque, Maze se contentait de quelques ébats enfiévrés, souvent juste derrière le bar ou à une table périphérique, sur l'une des luxueuses banquettes. Personne n'y prêtait vraiment attention et ce n'était pas comme si, à partir d'une certaine heure, il n'y avait pas d'autres couples de fortune pour faire la même chose jusqu'à la fermeture. Pourvu que ça reste discret, personne n'y trouverait à redire. Lucifer n'aurait pas beaucoup aimé que son établissement ressemble carrément à un lupanar : élégance oblige. C'était la raison pour laquelle il mettait des chambres à disposition de ceux qui voulaient avoir leurs aises. Pour Mazikeen, c'était là quelques minutes de plaisir avant de repartir en chasse. Une petite dose de "blanche" par-ci, par-là ou un simple joint à fumer apportait la touche finale.

Sauf que là, subitement, plus rien de tout cela ne semblait exister. La musique n'était plus qu'un bruit assourdissant qui lui faisait mal aux oreilles. Les proies potentielles n'avaient plus aucun intérêt et aucune drogue n'aurait pu effacer de son esprit ce qui venait de se passer. Tandis que la haute silhouette de Lucifer se fondait dans la foule, Maze demeura immobile et transie (le comble pour une créature infernale). Figée. Anéantie.

« Tu m'as trahi ». S'il l'avait giflée à la volée devant tous ces pathétiques petits humains, elle n'en aurait été ni plus humiliée ni plus saisie. Elle le vit se diriger vers l'ascenseur. Il allait se réfugier chez lui. Seul. Très inhabituel de la part de Lucifer, qui ne quittait jamais la salle si tôt et jamais seul, justement. Maze le connaissait assez bien pour savoir ce que cela signifiait : il était tellement furieux qu'il n'avait pas la tête à la bagatelle. Il devait éprouver le besoin de vider quelques verres en solitaire. Et ça, c'était très mauvais signe. Penser qu'il avait pu se laisser manipuler, berner, cela devait être insupportable pour un être tel que lui. Que son plus fidèle lieutenant en soi la cause n'aidait évidemment en rien. Il devait se reprocher de lui avoir fait confiance. Cette pensée fut comme un coup de poignard pour Maze. Comme une lame glacée lui traversant le corps. Elle fit un effort pour se tenir droite et rendre vie à ses jambes figées. Elle venait de perdre le peu qui lui restait de son ancienne vie et elle avait envie de hurler. Elle aussi, elle était blessée à vif. Tandis qu'à son tour elle se dirigeait vers l'ascenseur afin de regagner sa propre chambre, se glissant entre les danseurs et les consommateurs sans plus voir les regards admiratifs ou concupiscents qui la caressaient, la suivaient, cherchaient à capter son attention, elle éprouva la sensation de se traîner comme un animal mourant.

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Mazikeen eut l'impression qu'il lui fallait des heures pour regagner sa chambre. Le temps était comme figé. Elle pensa même un instant, de manière confuse, qu'Aménadiel était de retour. Mais non : elle était seule dans l'ascenseur, quel intérêt aurait-il eu à jouer ainsi de son pouvoir ? Maudit Aménadiel ! Elle l'aurait bien envoyé, eh bien... au diable, tiens ! Si ce n'était qu'elle était parfaitement placée pour savoir que les choses ne fonctionnaient pas comme ça. Tant pis, elle allait trop mal pour chercher une expression plus appropriée. N'empêche qu'en cet instant, l'idée de pouvoir arracher les yeux à ce gros crétin et la perspective de l'éviscérer, de préférence lentement et avec une lame rouillée, lui apparaissait comme un rêve délectable. Tout était de sa faute. Il lui avait tendu un piège et elle y était tombée. A présent, il allait falloir qu'elle en paye les conséquences.

Quand enfin elle put refermer la porte de sa chambre derrière elle, Maze s'y adossa un instant, complètement perdue. La voix de Lucifer résonnait toujours à ses oreilles : « Tu m'as trahi ». Trois mots. Trois ridicules petits mots. Mais depuis qu'ils avaient été prononcés, un froid qu'elle n'avait jamais connu, jamais même imaginé, s'était instillé dans ses veines, jusqu'à envahir tout son corps.

« Tu m'as trahi ». Trois mots qui tournaient en boucle dans la tête de la jeune femme.

« Tu m'as trahi ». Non, elle n'était pas une traîtresse. Même si Lucifer la voyait comme ça désormais. Elle lui avait toujours été dévouée corps et âme. Toujours. L'ennui, c'était que chaque fois qu'elle se disait cela comme si elle cherchait à se convaincre elle-même, elle croyait réentendre la voix narquoise d'Aménadiel : « Et dire que je te prenais pour un de ses loyaux soldats ». Cela sous-entendait clairement qu'en réalité elle ne l'était pas. De fait, elle avait bel et bien accepté de pactiser avec lui et de lui révéler certaines informations qu'elle aurait mieux fait, ô combien, de garder pour elle. Elle croyait alors avoir raison de le faire. A présent elle mesurait toute l'étendue de son erreur. Trop tard. Mazikeen eut un sourire triste tout en mordillant nerveusement, plus fort qu'il n'était nécessaire, le coin de sa lèvre. Elle venait de penser à une phrase toute faite et bien connue : l'enfer est pavé de bonnes intentions. Quelle ironie !

Avec des gestes lents et maladroits qui ne lui ressemblaient en rien, elle exhuma un sac d'un meuble et entreprit de rassembler ses affaires. Elle devait quitter le Lux. "Toi et moi, c'est fini". Voilà ce que lui avait dit Lucifer. C'était clair, n'est-ce pas ?

« Tu m'as trahi ». Elle se croyait au-dessus des réactions humaine, tristesse, remords, etc. Elle était une démone. Les démons ne peuvent rien ressentir d'autre que désir et plaisir. Du moins c'était ce qu'elle avait toujours cru. Apparemment elle s'était trompée. Jamais elle ne s'était sentie aussi désorientée. Jamais elle ne s'était sentie aussi malheureuse. Comment était-il possible qu'elle soit malheureuse ? Le mépris de Lucifer lui était insupportable. S'il l'avait torturée (ce qui serait très certainement arrivé s'ils avaient toujours été en enfer), il ne lui aurait pas fait aussi mal. Ce n'était pas comme si elle ne s'y connaissait pas en matière de souffrance. Aucune créature dans l'univers ne devait en savoir autant qu'elle sur le sujet. Non sans perversité, il arrivait souvent à Maze de jouir de la douleur, donnée ou reçue. Mais cette douleur-là, celle qu'elle éprouvait à présent et dont le matin même elle ne soupçonnait pas l'existence, était différente. La jeune femme n'y trouvait rien d'agréable, loin de là. Si elle avait été humaine, elle aurait pu en pleurer, c'était dire à quel point elle était touchée ! Pour compenser, pour essayer de se sortir de cet état d'esprit détestable, elle se mordit la lèvre vraiment fort. Elle ne pouvait pas saigner mais ça lui fit mal quand même. Pas assez pour chasser l'autre souffrance, hélas.

« Tu m'as trahi. Tu ne l'as pas fait pour mon bien, c'est pour toi que tu l'as fait ». Il le croyait. Il le croyait vraiment. Oui, elle l'avait fait AUSSI pour elle. Bien sûr. Pour rentrer chez elle. Où était sa vraie place. Leur vraie place à tous les deux. Parce qu'elle était certaine que rester ici était préjudiciable pour lui et que… et que…

Maze se mordit à nouveau les lèvres. Un nouveau sentiment, tout aussi inconnu jusqu'alors que cette implacable tristesse, l'envahit alors. Stupéfaite, elle réalisa qu'il s'agissait de la peur. Elle avait peur pour lui. Non pas qu'elle l'aime. Enfin, pas au sens que les humains donnent à ce mot. Aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais aimé personne. C'était autre chose. Lorsqu'on prête serment au prince des ténèbres, cela vous engage pour l'éternité. Maze était sûr que son maître était en danger ici. Il l'était déjà avant mais maintenant qu'il s'identifiait aux humains et que cette exécrable Chloé Decker avait pris une telle place dans sa vie, c'était pire que jamais. Alors elle craignait que... Hein ? Mais c'était impossible ! Avoir peur ? Etre malheureuse ? Elle ? Impossible. Impossible ! IMPOSSIBLE !

La jeune femme faillit crier d'énervement. Lucifer aurait-il eu raison ? Commençait-elle elle aussi à ressembler aux humains ? Voyons… après la peur et le désespoir, il lui semblait qu'un troisième sentiment absurde pointait le bout de son nez : le sentiment d'injustice. Depuis quand les démons sont-ils sensibles à tout cela ? A tous ces pauvres, ridicules, grotesques petits ressentis humains ? Mais quand même ! Depuis des siècles, depuis des temps innombrables, Mazikeen avait servi Lucifer avec une fidélité qui jamais ne s'était démentie. Oui, elle était un loyal soldat. Absolument, elle l'était ! Elle avait été jusqu'à l'accompagner ici, dans le monde des mortels, afin de ne pas l'abandonner. Depuis leur arrivée elle menait cette existence étriquée et stupide dont elle avait largement épuisé tous les plaisirs futiles. Elle acceptait de jouer ce rôle idiot au milieu de tous ces humains qu'elle jugeait méprisables et sans intérêt, mais cela lui pesait de plus en plus. Elle avait beau essayer de s'endormir avec des drogues et en enchaînant les aventures amoureuses, elle s'ennuyait à crever ! Pour lui. A cause de cet incompréhensible caprice dans lequel il s'obstinait depuis cinq ans.

« Tu m'as trahi ». Comment pouvait-on en être arrivé là ? se demandait-elle à présent, atterrée. Elle aurait tout donné pour Lucifer. Eh oui, c'était paradoxal, pourtant c'était vrai : elle était une démone qui voulait du bien à un être dans l'univers. Un seul être, d'accord. Mais ce n'était déjà pas si mal. Elle avait été jusqu'à lui promettre de rester avec lui et de continuer à lui servir de garde du corps s'il devenait mortel. Tout récemment, elle s'en souvenait, il avait paru sur le point de lui rendre sa liberté. De la délier de son irrévocable serment de loyauté à son égard. Elle avait décliné son offre. Ne s'en souvenait-il plus ? Ou bien croyait-il qu'elle avait menti ?

En plein désarroi, Mazikeen fit lentement des yeux le tour de la chambre qu'elle occupait au Lux depuis leur arrivée. « Lux », la lumière… drôle de nom pour l'antre du diable, n'est-ce pas ? Elle s'en était étonnée dès le début. Ou fallait-il dire qu'elle avait refusé de voir l'allusion ? L'allusion au "porteur de lumière" qu'il était jadis, à l'aube des temps. Peut-être avait-elle su dès le premier instant que cette escapade sur terre tournerait mal. Et peut-être qu'elle avait refusé de l'admettre, avant qu'il ne soit trop tard.

La jeune femme poussa un profond soupir et, sans conviction, continua à rassembler ses affaires. La douleur ne s'estompait pas. Elle connaissait trop bien Lucifer pour savoir qu'il était inutile d'essayer d'aller lui parler. "Je ne veux rien entendre". C'était clair, n'est-ce pas ?

Il avait été ulcéré d'apprendre qu'elle avait traité avec son pire ennemi et il était bien trop imbu de lui-même pour tolérer d'avoir été ainsi manipulé. Et puis quoi ? Il n'est pas dans la nature du diable de pardonner. C'était aussi simple que ça. Si elle avait été une femme humaine, Maze se serait sans doute assise sur son lit, elle aurait pris sa tête entre ses mains et elle aurait pleuré, gémi et sangloté pendant des heures. Reniée, rejetée, elle perdait sa raison de vivre. Pourtant, elle devait partir. Pour aller où ? Pour faire quoi ? Elle n'en avait pas la moindre idée.

Peu à peu cependant, ses idées se remirent en place. Son cerveau recommença à fonctionner. La souffrance était toujours là mais elle commençait à la gérer. Non, elle n'était pas une pauvre et pathétique petite humaine. Elle n'allait ni pleurer (elle n'en était d'ailleurs pas capable), ni s'effondrer. Elle était un démon et une guerrière et réagirait comme telle. Pour commencer, elle ne partirait pas. Tout bien considéré, la perspective de s'en aller en rampant comme un chien battu la révoltait. Après tout, il ne l'avait pas chassée. D'accord, c'était tout comme, mais elle pouvait jouer sur les mots. De toute façon il fallait qu'elle le revoit au moins une fois. Pas ce soir. Il était trop en colère et elle trop bouleversée. Peut-être pas le lendemain non plus. Mais l'occasion se présenterait bien.

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Mazikeen se rendit compte dès le lendemain que ce ne serait pas si simple que cela. Lucifer refusait désormais de lui adresser la parole. Si par hasard il le faisait, il lui jetait les mots à la figure comme une volée de pierres, sans s'arrêter, sans même la regarder : "Je n'ai pas de temps pour les traîtres". "Je pourrais te le dire, mais je ne veux pas que tu ailles tout rapporter à mon frère". Très bien. Elle s'était donc trompée. Il avait bel et bien décidé de la punir. D'une manière détournée, subtile. En la traitant en paria. Cela lui ressemblait bien, en fait. Il n'avait peut-être pas changé autant qu'elle l'avait craint. Il savait qu'elle ne craignait pas grand-chose et il avait toujours été très doué pour trouver le point faible de ceux à qui il avait à faire. Cette fois encore il avait touché juste. Maze avait beau s'efforcer de paraître insensible à son attitude, elle en souffrait profondément. Elle comprenait mieux à présent pourquoi il lui permettait de rester. Pourquoi il n'avait pas paru vouloir donner suite sur le moment. Il avait misé sur le long terme. Il avait compris que son mépris la toucherait bien plus que n'importe quoi. N'importe quel tourment. Maze pensait à tous les damnés qui, durant des millénaires, avaient tremblé devant elle, l'avaient haïe et crainte en même temps. S'ils avaient pu voir sa situation présente, sa déconfiture, nul doute qu'ils se seraient tous sentis vengés ! Cette pensée la fit bouillir de rage. Elle abattit avec force le verre qu'elle tenait en main sur le comptoir et pivota sur ses hauts talons pour, une fois encore, regagner sa chambre dont elle claqua la porte derrière elle.

D'un pas vif elle se dirigea vers sa table de nuit et en sortit le petit coffret qu'elle y conservait précieusement. Elle en souleva délicatement le couvercle et contempla, la gorge serrée, la plume blanche qui se trouvait à l'intérieur. Amère, elle pensa que Lucifer lui en voudrait encore plus s'il savait qu'elle l'avait gardée. Tant pis pour lui, après tout. Il n'avait qu'à faire le travail correctement. Quand elle avait été faire disparaître toute trace sur la plage, toute trace des ailes qu'il avait brûlées, elle avait trouvé cette plume, miraculeusement épargnée par les flammes. Elle aurait dû la détruire aussi ou la remettre à son possesseur, elle le savait. Elle n'avait pas pu s'y résoudre. Elle s'en félicitait à présent. Grâce à cette plume, elle pourrait rentrer chez elle. Lucifer n'avait de toute façon plus besoin d'elle ici, n'est-ce pas ? Il le lui avait bien fait comprendre. Elle avait espéré que les choses s'arrangeraient, il semblait à présent bien établi que ce ne serait pas le cas. Elle en avait assez. Plus qu'assez.

Avec précautions, la démone saisit la plume qu'elle sentit vibrer entre ses doigts. Son pouvoir irradiait, littéralement. Elle la déposa doucement dans la paume de sa main. Elle n'était pas très sûre de la manière dont il fallait s'y prendre, mais elle allait trouver. Elle avait tout de même une petite idée de la manière de procéder.

- Rentre chez toi, Mazikeen, murmura-t-elle à voix haute.

Pourtant, plusieurs minutes s'écoulèrent sans qu'elle dise ou fasse quoi que ce soit. Elle demeurait là, debout, les yeux fixés sur la plume blanche qui reposait dans le creux de sa main. Comme soudain privée de mouvement et de parole. Une part d'elle-même voulait vraiment achever ce qu'elle venait de commencer, quitter le monde des mortels et retourner en enfer. Elle imaginait avec délice les lieux si familiers, l'obscurité, le grondement des brasiers, la lueur des flammes, l'odeur piquante, stimulante des lieux infernaux, les cendres qui tombaient en permanence où que l'on soit. Et puis les cris, les gémissements, les suppliques... Un bruit de fond tellement plus envoûtant que la musique du Lux ! A repenser à tout cela, Mazikeen frémissait d'impatience et de désir. Rentrer chez elle ! Enfin !

Pourtant elle ne bougeait pas. Elle n'arrivait pas à faire le geste décisif. Au bout d'un temps passablement long, elle soupira et reposa la plume dans son coffret, qu'elle rangea à sa place. Le lien qui l'attachait à Lucifer était trop puissant. Une fois qu'elle serait de retour en enfer, elle n'aurait plus aucun moyen d'en sortir à nouveau. Malgré son désir de retourner dans son monde, elle ne pouvait pas couper ainsi tout lien avec le diable. Elle devait rester à proximité. Même s'il ne voulait plus rien savoir d'elle, peut-être qu'elle pourrait quand même lui être encore utile à son corps défendant. C'était sans doute idiot mais Mazikeen n'était pas encore prête à rompre ce lien. Cela viendrait peut-être, en son temps, mais elle n'en était pas encore là.

Cela prendrait longtemps, décida-t-elle en rangeant le coffret à sa place, cela prendrait l'éternité s'il le fallait mais elle était suffisamment forte pour supporter l'ostracisme que Lucifer lui imposait et elle finirait bien par regagner sa confiance. Il finirait par comprendre qu'elle était de son côté. Foi de démone.