Salut me revoilà avec un texte écrit dans le cadre de la nuit du forum fanfiction francophone ! Le thème de 22h - 23h du 04/05/18 était "rival" comme l'indique le titre. Je m'excuse pour les possibles fautes d'orthographes que je corrigeraient ultérieurement. De plus ce receuil sera exclusivement dédié aux OS écrits durant cette nuit sur le fandom One Piece. N'hésitez pas à me dire si cela vous a plu, les reviews c'est la vie !
Personnages : Baggy/Shanks (pas de yaoi)
Disclamer : Rien ne m'appartient, tout est à Oda !
Edit du 05/05/2018 : les fautes ont été corrigées ! ;)
Dès leur première rencontre, cet abominable rouquin l'avait horripilé. Tout chez ce maudit Shanks lui donnait une irrésistible envie de meurtre. Ses cheveux aussi rouges que le sang juraient avec les siens, et son sourire démesuré le faisait passer pour un simplet.
Le pire, c'était son manque d'instinct de survie.
Baggy n'arrivait pas à concevoir qu'un être humain doté d'un minimum d'intelligence et de bon sens, puisse posséder moins d'instinct de préservation qu'un stupide mollusque. Ainsi cette créature rousse et inconsciente aimait l'entraînait lui, pauvre moussaillon, dans des situations périlleuses et saugrenues, parce que c'était "amusant".
Il ne pouvait pas supporter l'autre.
Ce dégoût pour son coéquipier -en effet le vice-capitaine les associait constamment- ne fit que s'accroître au fil des semaines puis des mois. Baggy faillit même être tué quatre fois par l'autre dans une seule et même journée ! Il ne devait sa survie qu'aux membres de l'équipage qui l'avaient sauvé du trépas.
Ce qu'il ne sut jamais, cependant, c'était le moment exact où il commença à voir Shanks comme un danger.
Ils faisaient souvent la course sur les îles où ils accostaient, ou il se disputaient pour déterminer qui avait pêché le plus gros poisson. Ce n'était que des futilités que leurs aînés départagés avec plus ou moins de bonne volonté. La vie à bord de l'Oro Jackson était rythmée par leurs rixes infantiles et constantes.
Avec le recul, Baggy avait réussi à comprendre quel élément lui avait permis de faire ce terrifiant constat. Un fois, à la tombée de la nuit, ils avaient été attaqués par des ennemis. Les pirates les avaient abordés avec des cordes et des passerelles de bois, et eux ne se faisant pas prier pour riposter violemment. Leur capitaine, Gol D. Roger, combattait avec la même fougue qu'habituellement, tel un démon qui provoquait une fascination morbide chez tout ses spectateurs. Pourtant ce ne fut pas lui qui attira irrémédiablement son regard de moussaillon. Mais ce fut Shanks qui se battait pour survivre. Shanks qui se défendait. Shanks qui tuait.
La vision de son camarade recouvert par le sang de ces pirates le terrifia. Il ressentait encore, plus de dix plus tard, le frisson qui l'avait parcouru de bas en haut. Ses mains s'étaient faites moites et sa respiration plus hachée en parant un coup de sabre. Ses pupilles dilatées ne lâchaient plus des yeux la silhouette effrayante du rouquin qui regardait le sang coulant à ses pieds. Non, Baggy n'oublia jamais cette nuit où il ne put trouver le sommeil, effrayé par le démon endormi dans le hamac à ses côtés.
Pour la première, Baggy le Clown craint ce pirate qu'il considérait inconsciemment comme un ami. C'était cette terrible réalisation qui le poussa à se faire une promesse à lui même...
"Je ne me laisserai pas distancer".
Cette rivalité que Baggy ressentait envers le rouquin n'était pas réciproque et ne le serait jamais, à son plus grand malheur. Durant les années où ils naviguèrent sous le même Jolly Roger, le jeune homme bleu ne cesserait de défier l'autre moussaillon. Il l'affronterait en duel à l'épée, avec une canne à pêche ou encore en cuisine avec un épluche patate. Mais là où il voyait une confrontation sérieuse, son camarade ne voyait qu'un nouveau moyen de se distraire, de passer le temps ou encore de troubler la paix relatif du bateau.
Ses cheveux bleu volant librement au vent, Baggy repensait à ces années bénites où Gol D. Roger les menait. Quand avait-il tant grandi ? Quand avait-il cessé d'être moussaillon ? Ses questions étaient ridicules et la réponse était évidente : quand Roger était mort.
Le pirate prit une lampée de rhum, tout en regardant les vastes étendues d'East Blue qui semblaient infinies. Il était revenu sur cet océan pour assister à l'exécution de son capitaine mais il n'était jamais reparti. Il n'en avait pas eu le cran, ni le courage, d'affronter à nouveau l'océan diabolique qu'était Grand Line.
Mais Shanks n'avait pas hésité. Comme en témoignait son dernier avis de recherche qui faisait remonter en lui une peur incontrôlée et refoulée. Le rouquin stupide n'était plus un moussaillon, un suiveur, mais un capitaine pirate qui désirait conquérir le monde. Alors que lui, Baggy le Clown, faisait joue-joue dans East Blue.
Le sourire fin et joueur du pirate le narguait sur la photo, ses yeux ambres semblant plonger dans les siens. La vérité était toujours la même, des années plus tard. Indiscutable et irrévocable, elle l'accablait sans qu'il ne puisse la démentir.
Shanks était son rivale.
Et Baggy n'était qu'un ancien camarade.