Salut à tous ! Ceci est ma première fic. Je me suis beaucoup amusée à l'écrire et je remercie d'avance tous ceux qui prendront le temps de lire mon travail.

Cette fic est entièrement dédiée à JessHDH, ma première lectrice.

Je ne la remercierai jamais assez pour ses commentaires enthousiastes et ses encouragements et parfois, aussi, pour ses corrections.

Cette histoire est classée R, cette catégorie se justifie par la suite.

Disclamer : les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas. Ils sont propriété de notre idole à tous JKR ( Amen !).

Seuls le personnage de  Kiara Weasley et l'intrigue de cette histoire sont de moi.

Bonne lecture et si cette fic vous plait, faites-le-moi savoir.

CHAPITRE 1 

Harry était accoudé à la fenêtre de sa petite chambre. Il contemplait les étoiles. La lune était ronde et sa clarté lui permit de regarder sa montre : 23 heures 45.

Encore quinze minutes et il aurait 16 ans. Il était né un 31 juillet et son anniversaire tombait pendant les vacances d'été. Vacances qu'il subissait péniblement au domicile de son oncle Vernon. Ce mois d'été n'avait pas été le pire qu'il avait connu. Sa tante Pétunia, son mari Vernon et son cousin Dudley, terrorisés  à l'idée que Harry était le filleul du criminel Sirius Black, recherché par la police, vivaient dans l'angoisse de le voir devant leur porte. Son parrain coulait de paisibles vacances quelques part. Harry ne connaissait pas tous les détails du procès qui l'avait innocenté, il attendait un hibou de Sirius avec impatience mais il avait décidé de taire cet état de fait. Si les Dursley lui fichait la paix par crainte de représailles, il n'allait quand même pas les détromper !

Le  Ministre de la Magie, Cornelius Fudge avait pris son temps avant d'admettre qu'il l'avait incarcéré dans la prison d'Azkaban par erreur. Pour Fudge, c'était également admettre que Voldemort était bien vivant et prêt à rassembler ses fidèles serviteurs, les Mangemorts. Harry secoua la tête pour chasser ses sombres pensées. Seul l'avenir prédirait le retour de Voldemort .

- Ou peut-être Sybille Trelawney , murmura Harry avant de pouffer à une idée aussi saugrenue.

Harry était convaincu que le professeur de Divination n'avait aucun talent de prédiction, pour preuve, elle avait annoncé son décès devant toute la classe à plusieurs reprises et il était toujours là. Les cours de Trelawney étaient surtout prétexte à de franches rigolades avec son ami Ron Weasley.

Sa montre sonna minuit , il avait 16 ans !

Il regarda autour de lui en souriant. Dans l'obscurité, il vit ses bagages qui encombraient la chambre, sur son bureau, Hedwige dormait dans sa cage et à côté, près de son lit, il distingua nettement les contours  de son Eclair de Feu. Son sourire s'élargit, jouer au Quidditch était vraiment une passion, et il avait hâte de retourner s'entraîner avec l'équipe des Gryffondor. Cette année, le poste d'entraîneur était à repourvoir. Harry espérait secrètement que le Professeur McGonagall, responsable de la maison de Gryffondor, le lui proposerait.

- L'espoir fait vivre, soupira-t-il.

Mais après quelques instants de réflexion, le jeune Potter se dit que s'il devait rester seulement attrapeur, c'était déjà fantastique. Le Quidditch était vraiment génial. Tour le monde lui disait qu'il savait manier son balai comme personne, et bien qu'étant fort modeste de nature, Harry n'était pas loin de penser la même chose.

- Harry, mon vieux, c'est pas le moment de te prendre le melon ! se dit-il, puis il rit tellement l'idée était absurde.

Ce n'était pas son genre et ses amis le savaient parfaitement. Mais pour ceux qui n'en faisaient pas partie, il fallait bien l'avouer, c'était une autre paire de manches…

Certains le jalousaient, d'autres le détestaient. Il y en avait même un qui passait d'une catégorie à l'autre sans préavis : Drago Malefoy ! Lui s'ingéniait à lui pourrir la vie de toutes les façons possibles et Harry devait reconnaître qu'il y excellait.

- Mon pauvre Harry, tu dois te sentir vraiment seul pour penser à Malefoy par une si belle nuit !

Il grimaça de dégoût en secouant la tête. Il y avait quand  même des sujets plus amusants !

La nuit était douce, et se dit qu'elle serait idéale pour une ballade au clair de lune. Une petite voix dans sa tête se moqua de lui :

Une ballade ? Et avec qui ? Ron Weasley peut-être ? C'est bien le seul qui accepterait car c'est le seul à qui tu oserais le proposer ! Tu as 16 ans et ta vie sentimentale est un désert !

Harry chassa de la main cette pensée désagréable et répliqua à haute voix :

- Bah ! ce n'est pas grave, et j'ai bien le temps !

La petite voix devint ironique :

- Le plus courageux des Gryffondor, hein !? On peut dire que tu sais saisir ta chance quand elle passe à portée ! ça oui ! on a vu le résultat avec Cho ! Quand tu te décides enfin, il était trop tard !

- Oh ! ça va ! La ferme !

Harry avait presque crié,  puis, réalisant soudain qu'il pourrait réveiller son oncle, il plaqua vivement sa main sur sa bouche.

Il jeta un dernier coup d'œil à son poignet, il était minuit et demi.

- Une demie heure que tu  te parles tout seul, Harry ! Il est grand temps que tu aies de vrais interlocuteurs, sinon dans six mois, c'est la camisole de force !

Il rit de cette dernière boutade tout en se glissant dans son lit.

Il ferma les yeux avec un soupir de satisfaction car, cette fois, une très agréable pensée envahit sa tête :

Demain il verrait Ron, son meilleur ami, son frère.

Dans quelques heures, la famille Weasley viendrait le chercher. Il allait passer la fin des vacances au Terrier, avant de retourner à Poudlard pour entamer sa cinquième année d'études.

Il cala confortablement sa nuque sur l'oreiller en songeant que la famille Weasley était la plus chaleureuse qu'il connût.

Ce fut un coup sec frappé contre le battant de la porte et la voix perçante de Tante Pétunia qui réveilla Harry quelques heures plus tard.

- Harry ! Lève-toi !

Harry grimaça en s'étirant puis il mit ses lunettes

- Fais-toi une raison, Harry, cette dernière journée chez les Dursley sera identique aux autres ! Anniversaire ou pas ! songea-t-il, faussement résigné.

Il passa rapidement dans la salle de bain, s'habilla tout aussi vite et au moment de passer la porte , il se retourna vers la cage d'Hedwige qui mordillait ses barreaux de frustration. Il s'approcha doucement  et lui caressa le plumage du bout du doigt.

- Allons, ne t'en fais pas, le départ est pour bientôt. Je te laisse voler dès que nous serons partis de Privet Drive. Un peu de patience ! dit-il d'un ton rassurant. Mais en attendant, je vais prendre le petit déjeuner dans la joie et la bonne humeur ! et ce n'est pas gagné d'avance !

Cette idée le fit éclater de rire et il dévala l'escalier qui menait à la cuisine .

Il ne s'était pas trompé, un silence glacial l'accueilli, et Harry fit de son mieux pour cacher son  enthousiasme. Sans un mot, il se posta  devant la gazinière pour surveiller les œufs et le bacon.

Dudley, avachi sur sa chaise, lorgnait son cousin par-dessus la pile de crêpes à la confiture qui garnissait son assiette. Tante Pétunia avait testé un nouveau régime à base de protéines pendant l'été et son fils l'avait interprété à sa façon en réclamant  des entremets sucrés aux œufs à tous les repas. Résultat : il avait encore grossi .

Harry senti le regard de Dudley dans son dos et se retourna à son tour pour le dévisager. Si Harry avait pensé un jour que son cousin ressemblait à un cochon rose, le qualificatif ne semblait plus d'actualité. Une baleine rose, peut-être ?

Harry , toujours pensif, n'avait pas remarquer que son attitude alarmait son entourage.

Dudley se tourna, affolé, vers sa mère.

- Maman, pourquoi Harry, il me regarde comme ça ? Il ne va pas me jeter un nouveau sort, dis ?! Maman ! Papa ! Faites quelque chose !!

Le ton plaintif de son cousin, qui ne cessait de monter dans les aigus, ramena Harry sur terre.

- Harry ! tonna oncle Vernon , en se levant d'un bond et en pointant son doigt sur son neveu, je t'interdis d'utiliser tes pouvoirs afin de terroriser ma famille !! Tu devrais avoir honte !! essayer de nous faire du mal, à nous, qui t'avons élever et nourri et…et…

Vernon devenait rouge et semblait enfler sous la colère. Harry s'excusa platement bien qu'il n'eût aucune idée de ce qu'on lui reprochât. Il avait l'habitude. Tout semblait toujours de sa faute. Mais cela ne calma pas son oncle, qui repris son souffle pour une autre tirade mais il fut interrompu dans son élan par le carillon de la porte d'entrée.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il , presque surpris de se retrouver debout à côté de sa chaise .

Harry jeta un coup d'œil par la fenêtre de la cuisine et vit deux têtes rousses reconnaissables entre toutes : Ron et son père Arthur Weasley.

Harry se précipita pour leur ouvrir la porte, tellement heureux de les voir.

Monsieur Weasley lui serra chaleureusement la main et Ron lui donna l'accolade.

- Bonjour Monsieur Weasley, bonjour Ron !

- Harry, mon garçon, je suis très content de voir, J'espère que nous ne sommes pas trop en avance. Mais Ron était si impatient et il nous a dit que cela ne gênerait nullement les Dursley si tu quittais la maison plus tôt.

Ron lui fit un clin d'œil avec une grimace éloquente.

Harry le remercia d'un sourire.

-   Vous êtes arrivés exactement à l'heure. Je suis prêt, mes bagages aussi. On peut partir tout de suite. Ce serait même un soulagement.

- Dans ce cas, nous montons t'aider si ton oncle n'y voit aucun inconvénient, proposa Arthur Weasley

Harry s'effaça pour les laisser passer, il vit que Vernon et Pétunia se tenaient toujours dans la cuisine, crispés et blêmes de dégoût, bien décidés à ne jamais frayer avec les Weasley qu'ils qualifiaient de « monstrueusement bizarres ».

Tout en poussant un soupir d'incompréhension devant tant de stupidité, il haussa finalement les épaules et  s'engagea à la suite des ses amis.

Arrivés devant le seuil de sa chambre, il vit que Ron et son père avaient sorti leur baguette magique et jetaient un sort de Reducto à ses valises afin de les rendre minuscules et faciles à transporter.

Il attrapa la cage qui contenait Hedwige, lui ouvrit la porte, passa la main dans l'ouverture pour lui flatter une dernière fois la tête. La chouette blanche se posa sur son bras docilement, Harry se pencha vers elle et lui murmura :

- Ca y est ! Tu peux aller te dégourdir les ailes, je vais chez les Weasley, rejoins-moi au Terrier. A bientôt, Hedwige.

Et il la laissa s'envoler par la fenêtre .

Entre temps, la cage avait subi le sort des bagages ainsi que l'Eclair de Feu. Tout tenait dans le sac que Ron avait dans sa main.

- Nous pouvons y aller, je n'ai rien oublié, confirma Harry.

Après avoir salué brièvement les Dursley, ils quittèrent Privet Drive sans un regard en arrière.

Harry s'arrêta dehors pour respirer l'air frais du matin, l'air de la liberté, pensa-t-il, puis il couru pour rattraper ses compagnons  plus haut dans la rue.

Le jeune Potter cherchait  des yeux la voiture de fonction de Monsieur Weasley qu'il aurait dû garer dans les places prévues à cet effet, mais ne vit rien. Harry, vaguement inquiet, se demandait où elle pouvait bien être. Il accéléra le pas pour tenter de prévenir une gaffe qui les ferait remarquer.

Arrivé à leur hauteur, il constata que Ron avait extirpé une canette de soda de son sac. Celle-ci était déjà ouverte, un peu cabossée et même rouillée par endroits. Il savait que Monsieur Weasley avait une passion pour les Moldus et leurs objets de consommation mais il n'aurait quand même pas été jusqu'à prendre une boîte de cola dans une poubelle pour la goûter…

- Heu, Ron… Si tu veux boire du Coca, je te payerai une nouvelle canette, je ne pense pas que celle que tu tiens est encore buvable

Ron le regarda, surpris.

- Une canette ? du Coca ? De quoi tu me parles ?

- Et bien, la boîte que tu tiens, c'est du soda moldu, mais la tienne est manifestement fichue.

- Ah ! ça ! Une étincelle de compréhension traversa son regard, c'est papa qui l'a ensorcelée, c'est un Portoloin-portable qui nous mènera directement au Terrier. Comme son nom l'indique, on le transporte sur soi, il ne reste pas sur place comme ceux qu'on a utilisés pour se rendre à la Coupe du Monde de Quidditch.

- J'aurai dû y penser tout seul. Ton père cherche un endroit discret pour que nous puissions l'utiliser.

-  Oui, nous sommes arrivés dans le parc tout à l'heure, il n'y avait personne, mais maintenant il grouille de Molus. Papa ne veut pas attirer l'attention sur lui, je me suis laissé dire que son Portoloin-portable n'était pas vraiment homologué par le Ministère de la Magie… Si maman l'apprend, ça va faire du grabuge à la maison…

Il avait dit ça avec un sourire en coin comme si l'idée que sa mère puisse se fâcher contre son père était risible.

Harry, qui connaissait Madame Weasley depuis cinq ans , savait que ses colères étaient légendaires, c'était le plus grand sujet de plaisanterie de ses nombreux enfants surtout s'ils n'étaient la cible de ses foudres.

Ron en savait quelque chose, lui qui avait reçu une Beuglante en deuxième année lorsqu'il avait emprunté avec Harry la voiture volante de Monsieur Weasley. La salle de banquet de Poudlard résonnait encore de la voix  de Madame Weasley.

Mais Harry savait aussi que la mère de Ron était la personne la plus maternelle qui soit, et que seule l'inquiétude dictait sa conduite que Ron et sa sœur Ginny, derniers enfants de la maisonnée, jugeaient excessive. Elle se montrait affectueuse envers Harry, et il lui en serait éternellement reconnaissant. Il ne pouvait pas dire que Tante Pétunia et Oncle Vernon étaient avares de baisers, non il ne pouvait pas le dire, ils n'en donnaient jamais, c'était différent et ça réglait le problème.

Harry avait décidément l'esprit qui vagabondait ce matin. Il leva la tête et vit Ron et son père près d'un bosquet suffisamment dense pour les cacher des passants.

Il les rejoignit derrière le bouquet d'arbres. Il tendit sa main droite vers Ron, la gauche vers Monsieur Weasley, et dans un bel ensemble indiquèrent leur destination au Portoloin.

- Le Terrier !!

Ils transplanèrent instantanément.

Ils se matérialisèrent  directement devant la maison des Weasley, en pleine campagne.

- Je n'arrive pas y croire. Je suis tellement content d'être là. J'adore votre maison.

Ron regarda autour de lui d'un air dubitatif, leur maison était vieille et biscornue, le jardin potager envahi de gnomes, une goule hurlait sous le toit, tout leur habitat trahissait leur condition plus que modeste.

- Merci, Ron .

Le ton grave de son ami le fit se retourner.

- Mais… de quoi ?  demanda-t-il, sincèrement étonné.

- D'être venu me chercher et de m'accueillir au Terrier avec ta famille. Et surtout d'être mon meilleur ami.

Ron,  rouge sous ses tâches de rousseur, un peu gêné par cette avalanche de remerciements, ne sut que répondre.

Molly Weasley sortit précipitamment de la maison pour saluer Harry. Elle le serra chaleureusement dans ses bras et déposa un baiser sonore sur chaque joue.

- Harry, mon chéri, bienvenue chez nous. Comme je suis heureuse de te voir. Tu vas bien ? Les Dursley t'ont bien traité, au moins ? Tu as mangé, ce matin ?

Harry sourit devant ce déluge de questions sur son état de santé et répondit malicieusement :

- En fait, je n'en ai pas eu le temps, Madame Weasley, Ron et votre mari sont arrivés si vite…Il éclata de rire en voyant le regard indigné que jetait Molly à son époux et à son fils, alors il rajouta plus sérieusement :

- Ce n'est pas grave, j'étais si pressé de partir…

Molly poussa un soupir compatissant : vraiment, ces Moldus se comportaient comme des sauvages !

-  Viens, mon chéri, dit-elle en l'entraînant à l'intérieur,  on va prendre un solide petit déjeuner.

Ron haussa ironiquement les sourcils et fit une grimace éloquente en direction de Harry en voyant sa mère le couver comme s'il était encore un bambin alors qu'il était presque un homme!

Harry lui adressa un clin d'œil complice et pénétra dans la maison.

A peine avait-il mis un pied dans la cuisine qu'il y eut comme un rugissement : tous les Weasley attablés se levèrent comme un seul homme et crièrent : Bon anniversaire , Harry !

Harry rit de bon cœur  devant ce bel ensemble. Une bonne partie de famille de Ron était représentée.

Il y avait Ginny qui semblait plus à l'aise avec lui depuis quelques mois, elle lui sourit en lui faisant un petit signe de la main, les jumeaux Fred et Georges, qui avaient terminé leurs études à Poudlard, se levèrent en même temps pour donner une tape amicale sur l'épaule de Harry et Percy, toujours très sérieux et droit comme un i comme il sied à une personne travaillant pour le Ministère de la Magie, lui serra la main.

Puis ce dernier s'excusa. Il devait partir, il avait rendez-vous. Il se dirigea vers la cheminée, prit une poignée de poudre de Cheminette dans la boîte que lui tendait sa mère.

Percy se pencha pour l'embrasser, puis prononça « Incendio » et entra dans la cheminée, une fois en place, il articula clairement :

- Chemin de Traverse !

Il y eut de grandes flammes vertes et Percy disparut.

Harry regarda le feu s'éteindre et se tourna vers les Weasley.

La matinée avait été si riche en événements qu'il avait un peu mis son anniversaire de côté et voilà que ses amis  le lui rappelait en chantant !

A la fin du couplet, Harry les remercia d'une courbette et alla s'asseoir à côté de Ron.

Ce dernier avait déposé un petit paquet dans l'assiette de son ami. Le jeune homme le prit, allait déchirer le papier qui l'emballait quand il suspendit son geste, sondant de son regard vert le tour de la table et s'arrêta sur Fred et George. Ces deux-là avaient définitivement l'air trop angélique.

Il décida de se montrer beau joueur et tira d'un coup sec sur le papier. Il ouvrit le cadeau et vit… 4 chocogrenouilles !

Il s'en voulut d'être aussi soupçonneux, quoi de plus anodin que des chocogrenouilles !

Il fronça les sourcils, réfléchissant à toute allure : justement, ce n'était pas le genre des Weasley de faire des blagues anodines. Le cheminement de ses pensées devait se voir sur son visage car il entendit rire autour de lui.

Il examina les chocolats attentivement puis reposa délicatement le paquet dans son assiette. On ne sait jamais, se dit-il, elles pourraient exploser !

- Allez, les gars, apostrophant les jumeaux, annoncez la couleur ! Qu'avez-vous mis dans ces chocogrenouilles ?

Fred et George prirent un air peiné.

- Ben, il ne te plait pas notre cadeau ? On s'est donné du mal pourtant, beaucoup de mal, tu sais. Une nouvelle recette, qu'on a testé nous-mêmes. Et ça marche ! Je te le garantis ! conclu George avec enthousiasme.

- George, s'impatienta Fred, si tu lui expliquais, au lieu de t'auto- congratuler.

George se retourna, vérifiant que sa jeune sœur n'écoutait pas, Ginny était à la cuisine avec Molly, et fit signe à Harry de se pencher. Ce dernier, un peu surpris par tant de précautions, s'exécuta.

- Tu comprends, ce n'est pas pour de jeunes oreilles !

- Oh… l'air de ne pas vraiment comprendre de quoi George lui parlait.

- Fred et moi, on a légèrement modifié la recette d'origine.

- Ah… et alors ? Elles sont spéciales ?

- Spéciales ? Les jumeaux éclatèrent d'un rire complice.

Une fois calmé, Fred  poursuivit en chuchotant.

- Spéciales ? Pour ça oui, nom d'un crapaud ! On a mélangé le chocolat de base avec une potion de sansgêne !

- Une potion de sansgêne ? Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Harry sur le même ton.

- C'est une potion à base de gingembre qui… qui…, Fred cherchait le mot adéquat, qui t'enlève tes inhibitions… ou celle de ta petite amie, conclut-il, un sourire coquin au coin des lèvres.

Harry sentit son visage s'empourprer mais posa courageusement la question qui le taraudait :

- Tu veux dire que ces chocolats obligent les filles à…

- Non, non, pas du tout ! s'indignèrent-ils d'une même voix. Tu nous prends pour qui !? Cette potion fait que tu te sens moins timide, moins gêné et que tu oses faire des choses… que tu ne ferais pas habituellement. Elle n'oblige personne à faire quoi que se soit sous la contrainte. Il en va de notre réputation !

Harry se demanda si les frères Weasley étaient au courant de son fiasco auprès de Cho, mais ne put y penser plus avant, Ginny et sa mère disposaient les plats sur la table.

Il alla ranger discrètement son cadeau dans le sac qui contenait ses affaires. En y glissant son paquet, il sentit sous ses doigts, son Eclair de Feu réduit à la taille d'un crayon. Ne supportant pas plus longtemps de voir sa merveille volante ainsi rapetissée, il sortit sa baguette et prononça la formule qui lui rendit sa forme originale, puis il cala son balai contre le mur et se rassit prestement.

Comme à l'accoutumée, il y avait de quoi satisfaire un régiment. La table croulait littéralement sous les victuailles. Harry sourit devant ce festin et il attaqua gaiement ses œufs au bacon.

La tablée était très animée et tout le monde parlait en même temps. Chacun voulait savoir comment s'étaient passées les vacances de Harry chez les Moldus, son oncle et sa tante étaient des gens détestables, sans parler du cousin Dudley, tout le monde le savait.

Harry haussa les épaules et dit que le pire était passé puisqu'il était là et qu'ensuite il retournerait à Poudlard pour toute une année.

- J'ai hâte de retrouver Poudlard et les entraînements de Quidditch, et puis Hagrid, Hermione et… commença Harry

- Et, coupa Ron, les cours de Rogue, Malefoy et Trelawney et n'oublions pas le concierge Rusard qui a une place particulière dans notre cœur !

Tout le monde redoubla de rire lorsque qu'il ajouta que sa liste n'était pas exhaustive et ne demandait qu'a être complétée.

Fred se tourna vers Harry et lui demanda, la bouche pleine :

- Qui sera nommé nouvel entraîneur de Gryffondor, d'après toi ?

- Et bien, je n'en sais trop rien, fit-il avec un mince sourire.

- Pourquoi pas toi ? la question émanait de Ginny, tu le mérites amplement et tu est l'attrapeur le plus génial que j'aie jamais vu, argumenta-t-elle avec fougue.

Puis, réalisant soudain ce que son ton pouvait laisser supposer, elle rougit violemment et piqua du nez dans son assiette, sous les rires de ses frères.

Mais Harry ne se moqua pas et lui répondit sincèrement.

- C'est gentil, Ginny. Mais il faut des qualités de stratège pour être entraîneur et je ne sais pas si je les possède. En tout cas, si McGonagall me propose le poste, j'accepterai le défi.

- Moi, je parie que cette année, Gryffondor remporte la Coupe des 4 maisons ! Une ovation pour les Rouge et Or !

Ron se leva pour entamer une ola qui se propagea à toute la tablée et qui se termina dans la pagaille la plus complète.

Molly et Arthur les regardaient, amusés. Une fois le calme revenu, la conversation reprit et ils passèrent en revue les professeurs de Poudlard.

- Moi, je crois que cette année, c'est Rogue qui aura le poste des Défenses contre les Forces du Mal, affirma Ron

- Je ne le pense pas, contra Harry, si Dumbldore avait voulu le lui donner, ce serait fait depuis longtemps.

- Tu marques un point, admit son ami, mais qui alors ?

- J'aurai bien aimé avoir à nouveau le Professeur Lupin. Tu penses qu'il reviendra ? Parce qu'il faut bien l'avouer, entre lui, Quirell et Lockard, y a pas photo ! C'est le seul qui nous ait réellement appris quelque chose ! Je ne demande bien qui va être le nouveau ?

- On devrait demander à Trelawney…proposa Ron d'un air innocent.

Aussitôt, Harry haussa un sourcil, sceptique, surpris que son ami lui fasse une telle suggestion. Il n'aimait pas plus que lui le Professeur de Divination, elle n'avait aucun talent et son cours était assommant.

Ron sourit d'avance, sûr de son effet et termina sa phrase

-  Elle sait peut-être quelque chose… pour une fois.

Harry éclata de rire, son ami l'avait fait marcher et il était tomber dans le panneau. Il répliqua, faussement indigné :

- Tu me revaudras ça, Ron. Tu devrais avoir honte de faire croire des horreurs pareilles.

La conversation fut interrompue par l'arrivée du courrier.  Une jolie chouette grise arriva la première et déposa une enveloppe et un colis devant Harry, puis une autre fit de même. C'est alors qu'un majestueux Grand-Duc pénétra par la fenêtre et se posa sur la table, une lettre cachetée soigneusement  attachée à sa patte. Harry tendit la main vers le document, un peu étonné que quelqu'un lui envoie un courrier scellée pour son anniversaire. Il fit sauter le cachet, se doutant vaguement que le contenu n'avait aucun rapport avec son anniversaire.

Harry parcouru la lettre, pâlit subitement, tous les visages tournés vers lui transformés par l'inquiétude.

Molly , prenant une grande inspiration, après avoir consulté sa famille du regard, demanda doucement :

- Tu as reçu de mauvaises nouvelles, Harry ?

Harry leva les yeux sur elle, hésitant, cherchant ses mots avec soin.

- Madame Weasley, Monsieur Weasley, je ne sais pas comment vous dire … Il poussa un profond soupir de frustration, et se lança. Cette lettre ne m'est pas destinée, elle vous est adressée. Je suis désolé de l'avoir ouverte …

Molly ouvrait déjà la bouche pour lui dire que ce n'était pas dramatique quand le regard triste de Harry croisa le sien. Il lui tendit la lettre, elle refusa  de la prendre, les yeux agrandis d'effroi, et ce fut Arthur qui la déplia et prit connaissance du contenu. Il dut la relire une seconde fois pour bien en saisir toute la portée, puis il se tourna vers sa famille et d'une voix altérée par l'émotion, leur en fit la lecture.

Chers Madame et Monsieur Weasley,

J'ai le pénible devoir de vous annoncer le terrible accident dont a  été victime votre cousin Perceval Weasley. Il a été touché à la tête dans des circonstances que nous nous devons d'éclaircir. Il semble s'en remettre assez rapidement mais son état de santé mentale nous inquiète.  Il m'est plus difficile encore de vous faire part de la suite. Votre fils Charlie,  qui étudiait les dragons avec lui, a été très grièvement blessé, il a perdu d'importantes quantités de sang ainsi que la fille de votre cousin. Malgré les soins prodigués, votre fils est très affaibli, quant à Kiara, la fille de Perceval, nous ignorons si elle guérira des ses blessures.

Je requiers votre présence au plus vite, vos dons de sang semblent capitaux pour le salut de votre fils.

Sincèrement,

 

Professeur Thomas Svensen

Centre Médical Magique Jobarille, Oslo

Quand Arthur Weasley se tut, un silence de mort planait au Terrier. Puis Molly poussa un long gémissement, qui se transforma en sanglots. Ron s'approcha de sa mère, la prit dans ses bras et tenta de la réconforter.

- Maman, ils disent qu'il faut y aller tout de suite parce qu'il est affaibli, pas qu'il est mort. On va préparer nos bagages et on part.

- Je crois qu'il a raison, Molly, on y va dès que possible, ajouta son mari.

- Mais….mais tu sais bien que seul Ron et toi avez le même groupe sanguin que Charlie…et que…

- Alors, c'est lui que nous emmènerons avec nous, ma chérie

- Mais… et le Portoloin… il faudra s'en procurer un et ça peut prendre des jours…

- J'ai la solution pour ça aussi, ne t'inquiète donc pas.

- Ah… fut la seule réponse de sa femme.

Arthur semblait penser qu'il avait répondu à tous les arguments de Molly lorsqu'elle se redressa sur sa chaise et s'écria :

- Et Harry ? Nous sommes responsables de Harry, nous ne pouvons le laisser ici, Arthur !

Harry, qui se sentait un peu impuissant face au malheur qui s'abattait sur la famille Weasley, leva la tête en entendant son nom.

- Maman, la rassura Ron, Harry est un grand sorcier, je suis sûr qu'il peut nous aider à sauver Charlie et la fille de Perceval.

Harry avait l'air moins certain de l'aide qu'il pouvait apporter mais il afficha un sourire confiant qui semblait revigorer Madame Weasley.

Cette dernière, ses dernières larmes essuyées, se leva, et prit la direction des opérations.

- Nous sommes le 31 juillet, la reprise scolaire est le 1er septembre comme chaque année. Nous espérons revenir à temps. Ginny, tu resteras avec Fred et Georges, Percy, lui, termine ses vacances et reprend le travail au Ministère. Ginny, ma chérie, reprit-elle en s'approchant de sa fille, tu as eu 15 ans et tu as toute ma confiance. Si tu reçois la lettre des prochaines fournitures à acheter avant notre retour, va au Chemin de Traverse avec tes frères, et prends ce qu'il te faut. Ron et Harry te  rejoindront dès que possible. Nous t'enverrons un hibou tout les jours.

Molly tamponna les larmes de sa fille avec un mouchoir sorti de son tablier et la serra dans ses bras, puis se tourna vers son mari :

- Il faut envoyer un hibou-express au Professeur Dumbledore pour lui expliquer la situation, tu veux bien t'en charger, Arthur ? Moi,  je vais rapidement faire nos valises.

Ce dernier se dirigea vers son bureau situé dans un coin de la pièce, il  prit du papier et une plume à papote qu'il trempa dans l'encrier. La plume magique se mit à courir sur la feuille sous la dictée d'Arthur qui tentait de décrire succinctement  la situation à Dumbledore.

Cher Professeur Dumbledore,

Je vous écris dans l'urgence car de très mauvaises nouvelles nous obligent à quitter au plus vite l' Angleterre pour la Norvège. Notre fils Charlie est grièvement blessé et requiert notre présence au Centre Médical Magique Jobarille d'Oslo.  Nous emmenons Ron et son ami Harry Potter avec nous. Nous ignorons la date de notre retour, ils rejoindront Poudlard dès que possible.

Meilleures salutations

Arthur Weasley

Il plia sa missive, la mit dans une enveloppe, inscrivit l'adresse et la confia au hibou Grand-Duc qui s'envola aussitôt.

L'oiseau n'était plus qu'un point dans le ciel que Molly redescendait, sa baguette magique dans une main, une valise dans l'autre.

- Voilà, je suis prête et vous ? ah, une dernière chose. Inutile de s'encombrer davantage avec ça, dit-elle en désignant son bagage.

Elle pointa sa baguette dessus.

- Reducto !

La valise se réduisit à la taille d'un jouet, et elle le glissa dans sa poche. Harry  fit de même avec le sac contenant ses propres affaires. Je n'ai pas le temps de les trier, alors autant tout emporter, se dit-il. Il hésita à prendre son balai puis se dit qu'il n'en aurait probablement aucune utilité et que l'Eclair de Feu serait mieux au Terrier.

Les Weasley s'embrassèrent une dernière fois, Molly leur fit ses dernières recommandations, et elle étreignit les jumeaux, les regarda tour à tour d'un air faussement sévère , leur ordonna expressément de ne pas mettre le feu au Terrier en testant une nouvelle farce de leur invention. Ils ouvrirent de grands yeux innocents.

- Comment, maman, tu oses nous accuser d'une telle forfaiture ?

- Vraiment, c'est honteux de soupçonner ainsi tes enfants !

Fred et Georges , comme chagrinés par tant d'injustice, prirent les autres à témoin. Que pouvait-on leur reprocher ? Ils n'avaient encore rien fait !

Harry et toute la famille Weasley éclatèrent franchement de rire.

Une fois, le calme revenu, Arthur décida qu'il était temps d'utiliser le Portoloin. Il sortit la canette de Coca de sa veste, la posa à terre et  pointa sa baguette sur la boîte de soda, sous l'œil intrigué de sa femme. Arthur se tourna vers elle.

- Tu vois, ma chérie, c'est de l'artisanat moldu que j'ai… disons…un peu détourné. Il rosit un peu devant le froncement de sourcils de Molly,  mais termina son explication avec un regain de fierté. C'est devenu un Portoloin-portable que je programme à volonté. Regarde !

- Via !

Il y eut un petit éclair bleu, la canette bondit sous le choc et retomba sur le sol. Monsieur Weasley la ramassa, tendit la main vers Molly qui la prit, Harry se joignit à eux ainsi que Ron, ils formèrent une chaîne et Arthur annonça leur destination d'une voix forte :

- Centre Médical Jobarille, Oslo !

L'instant suivant, ils avaient disparu.