[Note de l'auteure] Bonne année tout le monde ! Je finis l'année avec du Kaamelott ! Merci à tous pour vos merveilleuses reviews, ça me fait tellement plaisir de voir que je ne suis pas la seule à shipper Perceval et Arthur, et que dans l'ensemble vous trouvez cette fic cohérente. J'espère que ce chapitre vous fera un peu rire et beaucoup fangirler ou fanboyer !

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« Oh non, vous avez pas ramené l'autre là ! » s'était tout de suite énervé Léodagan, alors que Perceval et Arthur rejoignaient finalement le début de campement.

« Figurez vous qu'on en a besoin, de l'autre, aujourd'hui, » répondit Arthur d'un air blasé.

« Qui ça ? » s'exclama le dénommé, visiblement confus, tout en se retournant pour regarder derrière lui.

Arthur lui répondit d'un coup d'œil toujours blasé dans sa direction et fit nonchalamment un signe de la main à un garçon d'écurie pour qu'il lui apporte deux chevaux.

« Et ben on est pas tiré d'affaire ! » s'exclama Léodagan avec une mine déconfite. Il se retourna et interpella Yvain et Gauvain : « Eh vous deux, ça vous direz pas d'vous sortir un peu les doigts du cul et de fiche quelque chose pour changer ? »

Le garçon d'écurie apporta les chevaux vers Arthur et Perceval qui étaient restés un peu à l'écart. Arthur prit les rênes en main et pointa l'un des animaux à Perceval : « Allez hop, » influa-t-il.

« Quoi, on s'taille ? » demanda Perceval.

« Vous préférez rester ici et tailler la bavette avec ceux là, » grommela le roi.

Derrière eux, Léodagan sermonnait Yvain et Gauvain : « Vous allez quand même pas passer toute la mission à cueillir des champignons, non ! »

« Mais si nous ne le faisons pas, que mangerons nous ?! »

Perceval se prépara donc à monter sur son cheval, mais aussitôt avait-il mis le pied en selle qu'Arthur réalisa que ça n'allait pas marcher : cet idiot avait mis le mauvais pied ! En temps normal, quand ça arrive à quelqu'un d'autre, il se retrouve assis à l'envers, mais ce n'est pas ce qui arriva à Perceval. Le roi vit avec des yeux ronds son chevalier s'élever dans les airs avant que son corps ne se dirige droit vers le sol.

Ça ne dura qu'une second.

Arthur avait de bons réflexes. Il attrapa Perceval avant que celui-ci ne s'étale de tout son long. Ses bras se retrouvèrent autour de la taille de Perceval, et le visage de ce dernier se ramassa sur son épaule, le tout avec une certaine force.

En réponse, Excalibur eut littéralement une décharge d'énergie, et envoya un puissant jet de feu derrière eux, dans la direction que sa pointe indiquait.

« Aaaaaaaaaaaaaaah ! » fut le cris stridents digne d'une cantatrice que Gauvain poussa, alors que tout le monde se paniquait.

« C'était quoi ?! » cria Léodagan en sortant son épée !

« On nous assaille, » égosilla Gauvain, « ils nous envoient des boules puantes ! »

Yvain leva la main, tout coupable : « Ouais non, ça c'est moi, pardon, j'ai eu tellement peur, j'ai pété un peu. »

Entre temps, Arthur avait lâché Perceval qui s'était, du coup, ramassé par terre. Il leva les mains pour attirer l'attention du campement : « Tout le monde se calme c'était... C'était juste Perceval qui a accidentellement lu un parchemin de boule de feu ! »

Perceval, se relevant, protesta : « Mais sire, je sais pas li-... »

« Fermez là ! » Lui assena le roi, tandis que plus ou moins tout le monde levait les yeux au ciel face à la énième connerie du chevalier de Galles. Il chuchota : « Merde, il nous manque un cheval maintenant ! »

« Ah ça, il a dû avoir la trouille avec cette explosion, je vais le chercher ! »

« Il reviendra pas, » gongonna Arthur tout en regardant Excalibur comme si il pouvait communiquer avec et lui dire d'arrêter un peu ses conneries.

Mais Perceval ne l'écouta pas, il avait vite repéré le cheval qui s'était enfuis et se mit à lui courir après pour le rattraper. Seulement celui-ci s'effrayait dès qu'il voyait le chevalier se ruer sur lui comme un démon.

« Mais arrêteuh ! » dit Perceval, essoufflé, obligé de s'arrêter après s'être bien éloigné des autres.

Il se retourna et ne vit rien d'autre que des arbres qui se dissipaient dans la brume. Il avaient voyagé pratiquement toutes la nuit. Le soleil était sensé se lever tôt, mais Perceval avait l'impression que c'était la lumière diffuse de la pleine lune qui l'éclairait encore. Le cheval s'était arrêté à plusieurs mètres de lui et semblait le narguer.

« Je vous avez dit qu'il reviendrait pas. » Il avait tout de suite reconnu la voix d'Arthur. Ce dernier sortit de la brume, derrière lui, chevauchant l'autre cheval. « Il avait envie de liberté, fallait pas lui donner un prétexte pour s'en aller. »

« Ah, » fit Perceval, conscient que c'était de sa faute. Il se recula légèrement alors qu'Arthur approchait son cheval de lui, puis lui tendit sa main : « Vous montez devant. »

En temps normal, Perceval aurait dit quelque chose mais il sentait qu'il avait gaffé. Le cheval noir qu'Arthur montait était haut comme pas possible et semblait très robuste. Il lui fallu de longues explications de la part d'Arthur avant qu'il n'arrive à se mettre en selle.

« Un chevalier qui sait pas monter à cheval, » dit le roi en se pinçant l'arrête du nez, « on aura tout vu. »

Perceval répondit par un rire gêné, il était presque reconnaissant de porter une armure pour ne pas ressentir la proximité de son corps avec celui du roi.

« On va où, au fait ? Vous pouviez pas emmener Bohort ou Karadoc à la place ? »

« Non, » soupira Arthur, « c'était vous ou personne d'autre. »

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Il faisait pratiquement jour quand ils revinrent au campement. Arthur fit descendre Perceval de la selle avant d'être en vue des autres et la première chose qu'il vit en arrivant fut Karadoc devant une grande marmite, qui parlait avec assurance à Yvain et Gauvain, une cuillère en bois à la main.

« Oh mon dieu mais quel délice, quel symphonie, » s'exclama Gauvain.

« Vous voyez ! » Fit Karadoc. « Les cèpes, ça se cueille que quand le chapeau est bien arrondis, tout ce qui est creux et plat, c'est pour les cochons. »

« C'est mortel, » rit Yvain, après avoir lui même goûté.

« Ah ben oui, on devient pas un grand maître cuisinier de la soupe au champignon sans y mettre la main à la pâte hein, » répondit Karadoc avec un air de fausse modestie, secouant la tête.

Perceval pointa le bout de son nez : « Oh c'est déjà l'heure de grailler ? »

Ceux à quoi Karadoc lui fila un coup de cuillère sur la tête : « C'est toujours l'heure de grailler, non mais vous retenez pas les bases, vous aussi ! »

« Aïe ! »

« Maître Karadoc est un maître sévère, mais juste, » renchérit Gauvain à l'attention de Perceval tout en hochant la tête.

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Arthur avait vaguement jeté un coup d'œil pour voir où Perceval était mais ne s'en soucia pas plus que ça. D'après lui, il n'aurait plus besoin de lui. Et puis ça l'énervait de voir comment ses chevaliers s'organisaient autour d'un pique-nique alors qu'il s'agissait d'une mission très importante, contre l'envahisseur Burgondes, il ne valait mieux pas qu'il y aille ou il leur crierait tous dessus... Et il n'aurait pas de soupe au champignon pour déjeuner.

Il se dirigea vers une tente grossièrement dressée à l'intérieur de laquelle entre autre Léodagan et Calogrenant se trouvaient autour d'une carte.

« Avez vous pu établir une estimation de leurs troupes ? » demanda un Bohort visiblement inquiet.

« Ils ont 523 hommes à gauche de la rivière, » dit Arthur tout en plaçant des petits chevaux de métal sur la carte, « 419 derrière les collines, et à leur camps ils sont que 75. »

Lorsqu'il releva la tête, il rencontra plusieurs regards étonnés.

« ...Au bonhomme prêt ? » demanda Léodagan, incrédule.

« Ah ben on a bien vu deux trois gugusses qui s'étaient un peu éloignés pour pisser dans un buisson mais selon où on était, on a pu estimer d'où il venait donc ouais je suis un peu prêt sûr de mes chiffres pour le coup, » Arthur haussa les épaules tout en notant les chiffres sur le côté de la carte.

« C'est... Très précis. Presque trop, » chuchota Bohort, regardant avec désarrois la montagne de petit chevaux s'amasser.

« On est jamais trop précis, » dit sérieusement le roi.

« Mais on fait confiance à Perceval, du coup ? » questionna Calogrenant. « On a jamais su si il avait raison pour les16 132 pierres du château. »

« 16 130, » corrigea Arthur, « Y'en a une qui s'est barré de sous une échauguette et l'autre... Heu... Je sais plus. Bref, on est combien, nous ? »

« On est 31 si on me compte dedans, » fit Perceval tout sourire en entrant dans la tente.

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« Attendez... Vous êtes en train de me dire que là, on est une trentaine, mais les Burgondes ils sont... » commença Léodagan en essayant de compter.

« 1017, » affirma Perceval, toujours souriant.

« Quoi ! » s'exclama Léodagan, « mais on est clairement en sous-nombre ! »

Il se tourna vers un des soldats avec une mine horrifiée alors que Bohort jugeait la carte comme il le pouvait. Arthur, les bras croisés, une main sous le menton, fronça les yeux tout en regardant Perceval.

« Qu'est-ce qu'il vous est arrivé à la caboche, vous ? »

« Ah, ça ? » dit le chevalier tout en touchant sa tempe enflée. « Karadoc m'a filé des coups de cuillères en bois. Je pensais pas qu'il le prendrait personnellement quand j'ai dis que les champignons me faisaient gerber. »

Arthur écarquilla les yeux : « Quoi, il vous a fait ça avec une cuillère en bois ? »

« Ouais, pour la prochaine bataille, on devrait lui donner ça au lieu de son épée, » plaisanta Perceval, ce à quoi Arthur ne put s'empêcher de sourire.

« Hey, » siffla Calogrenant à leur attention, « vous pouvez arrêter de badiner deux minutes et nous aider à trouver une solution ! »

« Mais on n-... On ne badine-... » bredouilla Arthur, tandis que Perceval, lui, s'approchait de la carte.

« Non mais moi j'y comprends rien à ces trucs là, nous on est là, ou là ? »

« Perceval, vous venez de pointer un verre d'eau, ça n'est même pas sur la carte, » dit Bohort, les sourcils froncés.

Arthur se racla alors la gorge et reprit sérieusement : « Le mieux ce serait d'aller prendre leur base maintenant qu'ils y sont pas. On est une trentaine, il sont 75, donc ça fait environs deux hommes chacun. »

« Oh bah, 30 à 75 et vous voulez qu'on y aille ?! » s'énerva Léodagan.

« I-Il me semble qu'il nous faudrait des renforts, » osa Bohort.

« Ben oui, on en aura besoin pour les autres troupes Burgondes, » acquiesça Arthur. « Mais en attendant, on se fait les 75 autres à nous, on a déjà vu pire honnêtement, non ? »

Il se tourna vers Calogrenant qui avait un air incertains : « 31 contre 75, ça fait quoi, deux hommes chacun ? »

« Ça fait 2,4 hommes chacun. Mais si on envoi un message faut pas l'compter dedans, ça fait 2 ennemis et demi chacun. »

Le regard assuré de Perceval fut rencontré par un Calogrenant confus : « Deux ennemis et deux mies ? Quoi ? »

« Ouais mais ça va pas 2 et demi, on a une flopée d'hommes avec nous là qui pourront pas tuer trois personnes. »

Léodagan renchérit : « Ben au pire on y va, on voit c'que ça donne. »

« Franchement je le sens pas, » chouina Bohort.

« Deux ennemis et deux mies d'pain ? » murmura Calogrenant, essayant toujours de comprendre.

Perceval reprit : « Sinon vous dîtes à la moitié de nos gars d'en tuer 3 des leurs et l'autre moitié 2 chacun. »

« De quoi ? »

« Vous êtes sûre Perceval ? »

« Ben oui, 30 et 45, ça fait 75, non ? »

Il y eut un petit silence où tout le monde cligna des yeux, avant que Calogrenant ne dise, incertain : « Ouais... Mais on a pas 25 soldats dans nos rangs capables d'en dégommer trois, on fonce droit la tête dans un mur là. »

« Sinon vous pouvez faire 25 de nos gars qui en tuent un des leurs plus 5 qui en dégomment 5. »

Cela semblait presque amusé Perceval. À ce stade, personne ne remettait en question ses calculs, bien que certains avaient l'impression que c'était complètement bidon, personne ne remit Arthur en question lorsqu'il demanda : « Vous croyez que nos 5 meilleurs soldats peuvent en tuer 5 des leurs ? »

Léodagan lista les cinq meilleurs de leur combattants (sans oublier de s'inclure lui même), Bohort, soulagé de ne pas être dans la liste, s'exclama : « Mis comme ça, ça fait tout de suite plus appréhende. »

« Okay et pour les renforts on fait comment ? Lequel de chez nous on envoi ? » demanda Calogrenant.

Léodagan répondit du tac au tac : « Ben, celui qu'est le plus susceptible de tout faire foirer si il reste ! »

Tous les regards se tournèrent instantanément et naturellement vers la même personne.

« … Ah non pas moi ! » s'exclama Perceval.

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« Merde, » murmura Calogrenant, « non mais on peut pas faire ça, on envoi quelqu'un d'autre. »

Perceval se paniqua, raide comme une pique : « Ah non c'est trop d'absoluité pour moi je pourrais pas gérer ! »

« En même temps, » soupira Léodagan, « si on l'envoi pas lui, on est foutu. Foutu pour foutu... »

« Vous voulez pas y aller, Bohort ? » demanda Calogrenant.

« Quoi, moi ? Seul dans cette grande forêt ? Et si les Burgondes m'attaquaient ! Le seigneur Perceval est un meilleur choix, croyez moi ! »

« Mais n'importe quoi, vous savez bien que je suis une vraie quiche lorraine avec les mots, » protesta le chevalier.

« Mais peut-être que si nous vous donnons une phrase très simple... »

Cette fois-ci ce fut Léodagan qui protesta : « Ben non, faut le dire en code, autrement n'importe qui peut se pointer au château et envoyer nos troupes n'importe où ! »

La roi Arthur laissa les autres parler pendant un moment. Il se mordillait les lèvres avec une expression d'intense réflexion. Alors que c'était la débâcle dans la tente, sa voix retentit : « Calogrenant, faites préparer les troupes, on attaquera d'ici une heure. On fait comme on a dit. »

« Quoi, vous êtes sûr ?! »

« Je sais ce que je fais, » se contenta de répondre Arthur.

« Ah ben, si vous voulez, mais on va droit au casse pipe ! »

Léodagan haussa les épaules : « Moi je dis, foutu pour foutu, hein ! »

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Perceval n'eut pas le temps de protester, Arthur lui ordonna de le suivre et il allèrent à l'écart, derrière la tente. Si tôt qu'il furent au calme, le roi le fixa intensément et commença : « Perceval, écoutez bien, le message c'est-... »

« Non mais sire, j'le sens vraiment pas, honnêtement, la dernière fois ça c'était très mal terminé » coupa Perceval.

« Cette fois ça sera pas comme ça, Perceval. »

Mais ce dernier insista : « Vous savez bien que je fais toujours tout foirer ! Les Burgondes sont nombreux, si je me capote, je vous envoie tous au casse pipe ! Envoyez quelqu'un d'autre et c'est mare ! »

Arthur se mordilla les lèvres : « Ben justement, avec le nombre d'ennemis, je préfère vous savoir en route pour Kaamelott que sur le champs de bataille. »

« Mais je vous dis que je vais pas y arriver, » paniqua encore le chevalier, « C'est les mots, c'est ces saloperies d'mots, peu importe que j'essaye, ça finit toujours tout emmêlé là-d'dans ! »

Devant son désarrois, Arthur jeta un rapide coup d'œil aux alentours et, voyant qu'ils étaient seuls, il mis sa main sur la joue de Perceval, et l'autre sur son épaule, le forçant à le regarder dans les yeux : « Chut, chut, calmez-vous, » raisonna-t-il. Il fallut quelques secondes au chevalier pour se calmer complètement. Il plaça sa main sur le poignent d'Arthur, tandis que ce dernier reprenait d'une voix douce : « Vous me faites confiance, n'est-ce pas ? »

« Oui. »

La réponse était catégorique et sans appel.

Arthur continua : « Faites comme d'habitude, okay ? Promettez moi, Perceval, de faire tout comme d'habitude. »

« Mais d'habitude, je-... »

« Promettez moi. »

« Je promets. »

Arthur acquiesça et annonça : « La phrase, c'est l'ubiquité nous étains, il faut rafraîchir les maquignons. »

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Lorsque Arthur revint vers le campement, il fut accueilli par Calogrenant qui lui demanda, inquiet : « Il est parti ? »

« Ouais. Si il se perd pas en route il arrivera d'ici la tombée de la nuit. On devrait avoir nos renforts à l'aube. »

« Oui enfin, si ça fait comme les fois d'avant... »

Arthur regardait au loin et répondit d'une voix décontractée : « Nan, mais cette fois j'ai fais les choses différemment. »

« Comment ça ? Et pourquoi vous avez une cuillère en bois avec vous ? »

« Oh, ça, c'est rien, c'est pour Karadoc. »

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Quelques heures plus tard, Perceval ouvrit la porte de la salle d'arme avec vigueur, il avait fait de son mieux pour se rappeler du code, et il s'en rappelait si bien qu'il tonna d'une voix forte : « L'humilité nous étreins, il faut affranchir nos compagnons ! »