*Regarde à droite, regarde à gauche* bonjour à tous, veuillez prendre place. C'est reparti pour un p'tit Dramione, dont l'idée me trotte dans la tête depuis quelques temps. I présent cinq chapitres de rédigés, une avance suffisante pour débuter la publication.
Veuillez noter avant de débuter cette fiction qu'il y aura des scènes pas très agréables. Des scènes de torture et de meurtre notamment, et détaillées, je vous prie. Après tout, c'est une fic dans laquelle nos héros de toujours sont passés du côté obscur, vous comprendrez comment et pourquoi au fil du temps.
Je ne connais pas encore la longueur totale de la fiction, ni sa fin définitive. Préparez-vous à du Dark!Draco, Dark!Hermione, Dark!Harry, Dark!Ginny, Dark!Neville, Dark!Luna, Dark!Ron, Dark!Astoria, Dark!Blaise, Dark!Théo, Dark!Daphne et Dark!Pansy. Oui, oui, ça fait beaucoup de dark, mais on n'est pas à ça près, et il y aura une raison logique derrière.
Pairings: Draco/Hermione, Harry/Ginny, Neville/Luna, Ron/Astoria, Blaise/Pansy, et Théo/Daphné.
Utricularia Gibba: L'utricularia gibba, ou utriculaire gibbeuse/bossue, est une plante aquatique carnivore. Elle pousse en surface et happe de petits insectes qui viennent se frotter à ses poils. La fleur est jaune, très jolie. Cette plante possède la particularité de se débarrasser des parties de son ADN dont elle n'a pas l'utilité, on parle de "ADN poubelle" ou de "matière noire du génome". Cette plante particulière était toute indiquée pour cette fiction, vous comprendrez pourquoi au fil des chapitres.
Je crois avoir fait le tour, intégrez le disclaimer comme d'ordinaire.
A présent, place au chapitre!
Utricularia Gibba
Chapitre 1.
Lundi 2 Mai 2005
Prison Magique d'Azkaban, Mer du Nord
...
La porte s'ouvrit lentement, avec une protestation sonore. L'unique lumière dans la petite pièce, blanche et forte- beaucoup trop forte, à son sens- clignota, comme pour traduire son malaise.
Un Auror pénétra dans la pièce, lèvres serrées en une fine ligne blanche, main sur le fourreau en cuir à sa ceinture, où se trouvait sa baguette. L'homme semblait nerveux, aussi nerveux que lui, et il sentit, un faible instant, ses forces le quitter. Se reprenant, il ignora l'Auror qui vint se poster derrière lui en une posture menaçante.
Deux autres Aurors entrèrent alors, tirant leur charge entre eux par les menottes, et il sentit son cœur s'emballer. Elle était maigre- bien plus maigre que la dernière fois où il l'avait vue, et elle changeait déjà à l'époque, jusque dans son physique. C'était il y avait-cinq ? Six ans ? Ses longues boucles n'étaient pas coiffées, et retombaient le long de son dos en frisottis sales et abîmés. Il porta les yeux sur son visage, alors, et son cœur accéléra davantage.
Perceval Weasley savait que sa réaction était née de la peur instinctive qu'elle faisait naître en lui. Il avait connue cette jeune femme, autrefois, dans ce qui semblait être une autre vie. Il l'avait amenée, après sa Répartition par le Choixpeau Magique, dans la Tour de Gryffondor, lui avait présenté les lieux. Il l'avait aidée avec ses devoirs, reconnaissant en elle un esprit similaire au sien- intelligent, quelque peu coincé, suivant de près le règlement.
Oh, comme les temps avaient changé.
A présent, cette jeune femme- qui, malgré son incarcération à Azkaban, conservait autour de ses traits une certaine joliesse- était ce qui peuplait ses cauchemars la nuit. Entre autres, bien entendu : il n'y avait pas qu'elle. Elle n'était qu'un élément, qu'un pétale de la maudite fleur dont son organisation avait pris le nom. Un nom fort seyant à ce qu'ils étaient, somme toute. Il remarqua qu'elle l'observait, le dépassant de peu malgré qu'il soit assis devant la petite table solitaire, et elle lui lança un rictus mauvais. Ses yeux brillaient d'amusement, mais pas seulement- de malice, aussi. Si jamais lui, ou l'un des trois Aurors présents, baissaient leur garde ne serait-ce qu'un instant, elle ne perdrait guère de temps à les tuer, tous les quatre, menottes ou non, de ses mains nues.
Elle n'en était pas à son coup d'essai, après tout.
Elle se tint debout face à lui, les deux Aurors hésitant à s'écarter d'elle, comme si la relâcher signifierait leur arrêt de mort. Percy repoussa ses lunettes en écaille sur son nez, et hocha brièvement la tête : les deux hommes reculèrent, sortant leurs baguettes pour les pointer sur la prisonnière. Elle attendit debout derrière la chaise, poliment, mais Percy savait qu'elle le méprisait : cela se devinait dans la manière dont ses yeux moqueurs le parcouraient. Il ne put réprimer un frisson, et elle marqua un nouveau rictus connaisseur.
-Assieds-toi, déclara-t-il en indiquant la chaise.
Elle obéit, croisant les doigts dans son giron, dos droit, comme s'il l'eut conviée à prendre le thé. Il inspira longuement, avant d'ouvrir le lourd dossier jaune qui patientait devant lui.
-Hermione Granger, annonça-t-il. Prisonnière numéro 365951 de la Prison Magique d'Azkaban, interrogée par Perceval Weasley, Sous-Secrétaire d'État auprès du Ministère de la Magie Britannique. Nous sommes le 2 mai 2005. Il est-
Il jeta un bref regard à sa montre, sentant le regard narquois de Hermione sur lui.
-...il est 14h53. Cet interrogatoire est enregistré par mes soins.
Il indiqua sa baguette, à sa taille, d'où provenait une faible lueur verdoyante.
-Le procès de l'accusée débutera le 15 mai 2005 devant le Magenmagot. L'accusée a déjà été entendue par Kingsley Shacklebolt, Chef du Bureau des Aurors, et par Mafalda Hopkirk, Ministre de la Magie, ainsi que par plusieurs agents du Bureau des Aurors tombant sous leur juridiction directe concernant cette affaire. Le but de cet interrogatoire est de tenter de retrouver la ou les pistes de Harry Potter, Drago Malefoy, Ro-Ronald Weasley, Luna Lovegood, Astoria Greengrass, Neville Londubat, G-G-Ginevra Weasley, et plusieurs autres criminels relevant de l'organisation définie Ennemie Publique Numéro Un, s'étant octroyée le nom de « Utricularia Gibba ». Jusqu'à présent, et depuis sa capture par les Aurors le 2 décembre 2004 à Pré-au-Lard, Hermione Granger n'a pas prononcé un seul mot à l'endroit des interrogateurs. Hermione Granger s'est vue administrer du Véritasérum le 3 décembre 2004, puis le 14 janvier 2005 et le 23 avril 2005, en vertu de la Loi Rogue du 29 septembre 1998 permettant aux services des Aurors d'administrer du Véritasérum aux suspects de crimes contre l'humanité. Ces trois prises n'ont pas été concluantes et le Médicomage mandaté pour vérifier l'efficacité des potions administrées a déclaré que Hermione Granger avait développée une résistance au Véritasérum en prenant de faibles doses régulières de la potion.
Percy marqua une pause pour s'éclaircir la gorge. Il leva ses yeux bleus vers Hermione.
-L'accusée est mise en examen pour cent trois chefs d'accusation, y compris de meurtre et de génocide. Nous ignorons pour l'heure ce que l'accusée compte plaider lors de son procès.
Il referma le dossier avec un claquement sec, tentant d'empêcher son cœur de s'emballer à nouveau tandis qu'il regardait dans les yeux d'ambre de la jeune femme face à lui.
-Bonjour, Hermione.
Elle eut un large sourire en lame de couteau, et il tenta de masquer le malaise qu'un tel geste faisait naître chez lui.
-Bonjour, Percy. Je suis heureuse que tu ais terminé ton exposé : j'ai cru que j'allais m'endormir.
Il pencha la tête de côté, l'observant pensivement.
-Je t'ai aidé avec tes devoirs à Poudlard, souvent, rappela-t-il en imitant son sourire. Si mes souvenirs sont bons, tes rédactions étaient toutes aussi prêtes à enduire l'endormissement chez Harry et R-Ron.
Elle rit, secouant doucement ses frisottis bruns, et les menottes cliquetèrent.
-Qui l'eut cru, ironisa-t-elle. Le fameux Percy Weasley fait de l'humour.
Percy jeta un regard dubitatif autour de lui.
-Il s'agit de ma seule alternative, répliqua-t-il. Hermione, où sont mon petit frère et ma petite sœur ?
Elle eut un nouveau rictus moqueur. Il la fixa, se demandant où, exactement, elle avait pris une telle mimique. Cela ne lui ressemblait guère, et rendait ses traits aussi glaciaux et cruels que l'avaient été ceux de Voldemort en personne. Il frissonna à nouveau. Dans le même temps, rien de ce que Hermione avait fait depuis la Bataille Finale ne lui ressemblait. Une part de lui espérait encore que tout ceci n'était qu'un cauchemar, un terrible cauchemar dont il se réveillerait d'un instant à l'autre...
Elle ne lui répondit pas, mais le dévisagea.
-Nous sommes le 2 mai, déclara-t-elle subitement.
Il savait ce qu'elle insinuait, et plissa les lèvres.
-Pourquoi es-tu ici, avec moi, Percy ? lança-t-elle d'un ton provocateur. Pourquoi ne pas être à Poudlard, à la cérémonie d'hommage annuelle ? Tu aurais pu venir ici hier. Ou demain. À moins que...
Un sourire torve déforma un moment ses jolis traits, et Percy put la voir au fond de ses yeux.
La folie.
La folie qui l'avait emportée, quelques années auparavant...la spirale vicieuse, où elle s'était retrouvée plongée malgré elle, avec ses plus proches amis, et quelques ennemis également, comme une épidémie. En cet instant, elle n'était plus Hermione Granger, mais le monstre en-dedans, le monstre qui l'avait emporté face à la prude et aimable jeune femme qu'elle avait été, autrefois...
-…à moins qu'ils n'aient à nouveau frappé. N'est-ce pas ?
Elle lui jeta un regard connaisseur et il s'aperçut, son estomac plongeant dans ses entrailles, qu'elle savait. Elle savait ce qui allait se passer bien avant qu'elle ne soit emprisonnée...
Bon sang, mais combien de temps à l'avance étaient planifiées leurs attaques ? La nouvelle n'était pas parvenue jusqu'à elle depuis son incarcération, de cela il était certain. Hermione Granger disposait d'une sécurité jusqu'alors rarement déployée. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait été enfermée dans la cellule de feue Bellatrix Lestrange, qui disposait déjà d'un nombre d'enchantements entremêlés à la pierre, des enchantements auxquels les autres prisonniers n'avaient pas droit, dont ils n'avaient pas besoin. Mais Hermione, comme Bellatrix l'avait été, était d'une dangerosité extrême. Pire, en un sens, car elle avait été tout ce que la Lumière représentait. Et là où la Mangemort avait été capricieuse et proie aux crises de colère lui faisant parfois commettre des erreurs dommageables, Hermione Granger était calculatrice et froide, parfaitement maîtresse d'elle-même.
Jusqu'au jour de sa capture. Percy sentit le malaise étreindre son ventre tandis qu'il y repensait : quelle erreur avait-elle faite, au juste, pour se retrouver cernée de vingt Aurors ? Personne ne le savait vraiment. Mais lorsqu'ils étaient apparus, elle était là.
Elle en tua trois avant d'être submergée. Froide. Distante. Calculatrice.
Elle le regarda un moment, yeux gardés, avant d'éclater de rire, geste qui fit sursauter les quatre hommes présents, avant de cesser aussi brusquement qu'elle avait commencé, rictus fermement présent. Tant de contrôle sur elle-même l'inquiéta au-delà du raisonnable.
-Oh, Percy, susurra-t-elle en secouant la tête. Je sais ce que tu te demandes. Combien de temps avant qu'ils ne viennent pour toi ?
Les Aurors derrière elle pointèrent davantage leurs baguettes sur l'arrière de sa tête, alarmés, mais Percy secoua lentement la sienne, yeux rivés sur son ancienne camarade de maison.
-Tu bluffes, murmura-t-il.
S'il se concentrait, il pouvait presque s'imaginer avoir raison. Presque. La vérité, il la connaissait. Ils avaient tenté de recruter George, profitant de sa douleur après la mort de Fred. Ils n'y étaient pas parvenus.
Ses parents avaient dû enterrer un deuxième fils.
Il savait que l'organisation ne lui demanderait pas de rejoindre les rangs. Il savait que Ron et Ginny ne l'aimaient pas, parce qu'il avait abandonné sa famille au début de la guerre, assoiffé par le pouvoir et aveuglé par l'ambition d'une carrière ministérielle. Ils avaient tué George d'une manière atroce.
Pas une de leurs victimes ne mourrait sans torture. Et après ce qu'ils avaient fait à George- qu'ils aimaient, pourtant- simplement par colère d'être refusés, il savait qu'ils lui réserveraient une fin des plus indignes, des plus horribles, sans doute à grand renforts d'une magie si noire, qu'ils maîtrisaient si bien, que même Voldemort n'en avait jamais entendu parler.
Voldemort. Avec ses Impardonnables, il semblait être un enfant dans un bac à sable à côté de l'organisation et de leurs propres méthodes de meurtre.
-Tu sais bien que non, sourit Hermione. Ron a été particulièrement déçu par son grand frère, comprends-tu. Davantage encore que Ginny a été déçue par George. As-tu vu les photos ?
Il la dévisagea froidement.
-Non.
-Je comprends, répondit-elle paisiblement en haussant les épaules. Mais cela t'aurait peut-être donné un avant-goût de ce que Ron te réserve.
Toujours le rictus moqueur. Percy ne savait pas s'il voulait vomir ou s'il voulait lever sa baguette sur elle pour lui faire souffrir une mort lente et douloureuse. Hermione entreprit d'observer ses ongles.
-Je pourrais vous tuer, toi et tes trois chiens de garde, énonça-t-elle d'une voix calme tandis que les Aurors se tendaient à nouveau, mais j'ai promis à Ron de te laisser tranquille.
Elle le regarda à nouveau, lui jetant un clin d'œil insolent.
-Loin de moi l'idée de m'immiscer dans vos relations familiales.
Il prit une longue inspiration, et soudain, cet interrogatoire était au-dessus de ses forces. Par ailleurs, il avait la désagréable impression qu'il n'était en rien maître de la situation : c'était elle qui menait le jeu, le tourmentant et le mettant hors d'état de répondre.
-As-tu quelque chose à me communiquer pour faire avancer l'enquête, Hermione ?
Il y eut un court silence, puis la lumière clignota à nouveau. Hermione le fixait avec une intensité dérangeante.
-Tu savais que tu ne tirerais rien de moi en venant ici, dit-elle d'une voix amusée. Alors pourquoi être venu ?
Il se leva brutalement, saisissant le dossier et faisant un bref signe aux Aurors qui s'avancèrent pour la saisir, presque avec violence, et la lever hors de sa chaise pour la reconduire à sa cellule.
-Je voulais savoir, dit-il simplement.
Elle sut aussitôt à quoi il faisait référence et haussa un sourcil amusé.
-Et... ?
-Et maintenant, je sais, affirma-t-il d'une voix forte.
Elle semblait ravie.
-Au revoir, Percy, lança-t-elle par-dessus son épaule avec un regard narquois tandis que les Aurors la traînaient hors de la pièce sans qu'elle n'oppose la moindre résistance.
Percy se laissa retomber lourdement sur sa chaise. Oui, maintenant il savait.
Il savait que Hermione Granger, membre fondatrice de l'organisation Utricularia Gibba sous le commandement de Harry Potter, était bel et bien coupable de tout ce dont elle était accusée.
Il se tourna juste à temps pour que son vomi atteigne le sol plutôt que ses genoux.
...
Alors? Qu'avez-vous pensé de cette première approche? Pour la suite, nous verrons, sur plusieurs chapitres, comment Hermione et compagnie en sont arrivés là, avant de revenir à l'époque "présente".
N'oubliez pas de laisser une review! A très bientôt! Bises!
DIL.
PS: oui, oui, la suite de mes autres fics arrive, ne vous inquiétez pas.