Coucou! Me revoici avec une nouvelle fic, qui m'intéresse beaucoup plus (enfin, y'a pas de mal) que mon autre traduction en cours (Pacte avec le diable)! C'est un slash Draco/Harry classé R, alors faites attention! Si ça ne vous plaît pas, mieux vaut ne pas lire! L'auteur original est Aidan Lynch (c'est un mec, ce qui est plutôt rare) et la fic s'appelle 'Unthinkable Thoughts'. La fic est terminée et a énormément de succès. Jugez-en par vous-mêmes: 18 chapitres et la bagatelle de 1200 reviews! C'est-y pas incroyable! Je remercie Arf de m'avoir laissé reprendre le flambeau. Elle avait traduit les deux premiers chapitres et moi je recommence tout depuis le début, pour pouvoir m'imprégner de la fic. Donc c'est tout de moi-même! Et puis bon, j'espère que vous aimerez!
Cette fic est entièrement dédicacée à Falyla, que j'adore! J'espère que je serai à la hauteur!
Et puis bisous à Caro, qui est toujours là pour me soutenir!
Oups, j'ai failli oublier l'éternel disclaimer: bon, vous connaissez la chanson, tout appartient à la grande cheftaine JKR, sauf la fic que voici qui est à Aidan Lynch et la traduction que voilà qui est à moi!
Bonne lecture, et comme d'hab, j'attends avec impatience vos commentaires!
Petite précision: Aidan Lynch a un style d'écriture merveilleux et c'est un bonheur que de traduire sa fic (enfin, c'est mon avis lol). Vous remarquerez que les phrases ont une structure complexe avec beaucoup de subordonnées. J'adore!! Oui, je sais, je suis littéraire...
NOUVEL EMPLOI POUR UNE BAGUETTE
Le dortoir des garçons de cinquième année dans la tour de Griffondor, une chambre si magique, paisible et sécurisante qui était depuis longtemps le seul endroit où Harry se sente chez lui, était silencieux. C'était très tôt le matin. La magnifique horloge que Sirius lui avait envoyé pour son dernier anniversaire, une sphère petite mais parfaite de la forme d'un Vif d'or qui voletait près de l'oreiller de Harry en cliquetant et bourdonnant doucement, dont les mille et un petits mécanismes complexes pouvaient lui donner l'heure de n'importe quelle chambre du monde magique, l'informa poliment, et avec un respect naturel de l'heure, que c'était quatre heures et demie. Harry ne savait pas pourquoi il s'était réveillé si tôt, mais c'était devenu chose fréquente depuis qu'il était revenu à Poudlard pour sa cinquième année.
Peut-être que tu as quelque chose qui te trotte dans la tête
, avait suggéré Hermione. Bravo Herm, songea Harry, avait-il déjà eu un moment où RIEN ne lui trottait dans la tête? Peut-être que tu souffres d'insomnie, avait suggéré Ron. Ron, qui pourrait dormir pour toute l'Angleterre, que pouvait-il savoir de l'insomnie? Ron, qui mettait une éternité à se réveiller chaque matin, après des heures de sommeil paisible. Peut-être que Madame Pomfresh pourrait te préparer une potion pour dormir, avait suggéré Neville. Hmm, peut-être. Mais Harry n'avait aucune difficulté à s'endormir, c'était le réveil qui posait problème. Son esprit dériva.Beaucoup de gens comptaient énormément pour lui. La plupart de ces personnes se trouvaient à proximité immédiate du lit où Harry était étendu, éveillé à présent, fixant dans la pénombre les épais rideaux qui pendaient autour de lui. Ce cher, ce très cher Ron, endormi à quelques pouces de Harry. Ron sacrifierait sa vie pour Harry, et Harry le savait. Toujours le premier à bondir pour le défendre, toujours le premier à exprimer son indignation devant la moindre injustice. Ron, qui avait fait de sa propre famille celle de Harry. Harry espérait ardemment qu'il méritait l'amitié inconditionnelle de Ron, et il se demandait si lui-même aurait pu être un aussi bon ami pour Ron si les rôles avaient été inversés. Il savait à quel point c'était difficile pour Ron d'être toujours dans l'ombre de Harry, d'être toujours le mec qui était aux côtés de Harry, mais jamais le mec à la cicatrice, le mec à l'Eclair de Feu, le mec célèbre. Et Hermione bien sûr, qui à sa façon aimait Harry aussi profondément que ses parents, et qui, malgré son air supérieur, avait aidé de nombreuses fois Harry à se dépatouiller d'avec quelque diabolique devoir. Harry comprenait les différences qu'il y avait entre Ron et Hermione, mais ce qu'il aimait le plus en eux, c'était leurs ressemblances: ils lui donnaient sans restriction ce qu'ils avaient à donner. D'autres personnes envahirent ses pensées. Neville et sa maladroite adoration du 'Harry super héros'. Dean et Seamus, les inséparables guerriers dans la lutte perpétuelle contre les Serpentards. Le soutien incontestable de Hagrid. Fred et George, avec leur farouche loyauté. Ginny et l'affection flatteuse qu'elle avait pour lui. Les autres Weasley, qui avaient fait de Harry un des leurs. McGonagall, qui s'inquiétait et se souciait de lui, mais qui ne pouvait pas le montrer. La sagesse merveilleuse de Dumbledore. Et Sirius. Enfin un lien tangible avec son passé, avec ses parents.
Harry espérait avec ferveur qu'il méritait vraiment tout cet amour, car c'était bien d'amour dont il s'agissait. Poudlard était sa maison, dans tous les sens du terme. Et chacun de ces matins-là, quand il se trouvait éveillé à cette heure-ci, il se disait qu'il avait déjà fait la moitié de son chemin à Poudlard, et qu'avant de s'en rendre compte, lui et les autres Griffondors devraient quitter ces murs protecteurs et trouver leur chemin dans le monde. Cette pensée était aussi effrayante pour Harry que tous les scénarios possibles et imaginables mettant en scène Voldemort. Dans de tels moments, Harry savait que même les aspects de la vie à Poudlard qui semblaient envoyés tout spécialement pour le mettre à l'épreuve - Rogue, Malfoy et tous les autres Serpentards - apparaissaient moins énervants, moins importants, moins significatifs. Durant ces heures silencieuses, avant que la tour ne s'éveille, sa vision atténuée de son monde le réconfortait, et Harry se rendait compte qu'il aimait vraiment ces moments de solitude et de réflexion. Peut-être était-ce pour CELA qu'il se réveillait: c'était le seul moment qu'il avait pour lui seul.
Il pleuvait. L'entraînement de Quidditch était salissant et décourageant sous la pluie, mais il attendait quand même avec impatience celui du soir. Il récapitula les exigences du jour, faisant mentalement la liste de ses cours. Ils devaient rendre une ennuyeuse dissertation de métamorphose après le repas de midi; la sienne n'était pas le moins du monde terminée, et il savait que Ron ne l'avait pas encore commencée. Ca semblait être la seule tache sur le paysage de la journée, et il se résolut à se mettre au travail et à réveiller Ron un peu plus tard pour lui donner une chance de discuter tous les deux de la propre version qu'il ferait du devoir de Harry. Harry sourit. Hermione désapprouvait le fait de copier, comme elle désapprouvait beaucoup de choses, mais elle laissait souvent traîner comme par hasard ses rouleaux de parchemin quand elle savait que les garçons étaient sur le point de manquer la date butoir. Il avait découvert le devoir de métamorphose de la jeune fille sur son lit la veille au soir, sans doute apporté par Pattenrond, qui était toujours son complice dans de semblables subterfuges ingénieux. Comme ça, présuma Harry, Hermione avait la conscience tranquille. Toujours est-il qu'il la remercia silencieusement, puis chercha sa baguette.
"Lumos" murmura-t-il.
Il y a vraiment du bon boulot là-dedans
, se dit Harry. Hermione était vraiment plus qu'une simple travailleuse incroyable, c'était une sorcière profondément douée. Il lut en entier le parchemin de la jeune fille et en une heure, il avait copié suffisamment de son travail pour compléter le sien. Comme si c'était le signal, la silhouette silencieuse de Pattenrond atterrit délicatement sur son lit, et il fourra affectueusement son museau dans le cou de Harry. Harry ne s'étonnait plus depuis longtemps de la capacité qu'avait Pattenrond à se déplacer dans le château, les portes fermées et les rideaux des lits ne semblant jamais lui poser le moindre problème. Un autre allié, songea Harry, reconnaissant, en passant le bras à travers ses rideaux pour reposer sa baguette magique sur la petite table de nuit à côté de son lit. Alors qu'il tenait les rideaux ouverts, Harry donna au chat le parchemin de Hermione et Pattenrond sauta du lit sans un bruit et retourna dans le dortoir des filles. La porte menant au dortoir des garçons de cinquième année n'était ni ouverte, ni fermée. C'était Poudlard, tout simplement, un autre aspect de sa maison qu'il trouvait à présent complètement normal. Je devrais trouver normal moins de choses, se dit Harry."Tempus" souffla-t-il.
L'horloge en forme de Vif d'or lui indiqua qu'il était un peu plus de six heures à présent. Je réveillerai Ron à six heures et demie, se dit Harry. Ca lui donnerait bien assez de temps pour bricoler une dissertation et prendre tout de même son petit déjeuner avant la majeure partie de l'école. Ron ne semblait pas comprendre le goût qu'avaient Harry et Hermione de prendre leur petit déjeuner tôt, mais la plupart du temps, il les accompagnait, maussade. Ca te donne l'avantage psychologique, disait Hermione. Tous ces pouilleux de Serpentard qui sortent des égouts d'un cachot à la dernière minute, alors que nous, nous bavardons autour de pain grillé depuis un bon moment. Le meilleur départ pour n'importe quelle journée. Harry sourit en entendant la voix de la jeune fille résonner dans sa tête. Cette conversation revenait presque chaque matin, mais ça ne le dérangeait pas. Il était tout à fait d'accord avec Hermione sur ce point: tout ce qui les distinguait de Malfoy et de sa bande était une bonne chose.
Comment occuper la demi-heure qui restait avant qu'il ne réveille Ron? Il pleuvait sans interruption. Le son de la pluie qui frappait contre la fenêtre à petits carreaux était étrangement apaisant et il se pelotonna davantage sous les couvertures, merveilleusement bien dans la chaleur de son lit. Parfois, il se rendormait vers cette heure, mais il savait qu'il ne le ferait pas ce matin. Malgré son bien-être, ou peut-être à cause de lui, son esprit se détacha des pensées sécurisantes pour aller vers celles qui le préoccupaient. Les grands problèmes, comme la perte de ses parents, son combat contre Voldemort, son inquiétude quant à la sécurité de Sirius, ne s'en allaient jamais véritablement: c'était un mal sourd et continuel dans son ventre et dans son cœur. Mais ces temps-ci, il y avait eu autre chose. Ou peut-être que cela avait toujours été là.
Il pleuvait à verse à présent. Le bruit cinglant de la pluie contre la fenêtre était maintenant plus pénible que rassurant. Harry s'autorisa à réfléchir sur ce dernier sentiment de malaise qui étreignait sa poitrine. Ca ne pouvait absolument pas être possible. S'il vous plaît, non. Comment pourrait-il raconter ça à ses amis? Il arracha son esprit de cette pensée, mais il savait par expérience que la lutte était vaine. Pourquoi? S'il arrivait à combattre l'Imperium, s'il arrivait à invoquer un Patronus et à battre les Détraqueurs, s'il arrivait à lutter contre Voldemort et à gagner, alors pourquoi n'arrivait-il pas à combattre ça? Au plus profond de lui, Harry savait pourquoi: parce que ce genre de choses étaient magiques, alors que ça, ça venait de la nuit des temps. C'était quelque chose qui aurait été là même s'il n'avait pas été un sorcier. Les images, les pensées et les sensations ne s'en iraient pas, et son esprit s'emballait à présent et se noyait dans un flot horrible. Un désir si fort qu'il en fut effrayé montait en lui. Il pouvait sentir que son propre corps répondait à ce désir, et l'état d'excitation dans lequel il était présentement était plus violent que ces dernières semaines. Flûte! Pourquoi devrait-il le combattre? C'était un garçon de quinze ans après tout. Ses mains errèrent sur son corps, évitant sciemment leur but ultime.
Harry connaissait son corps. Il l'explorait depuis des années, derrière les rideaux qui entouraient son lit. Il connaissait ses points sensibles, il savait où une caresse l'enverrait au septième ciel. Mais c'était différent: à l'époque, c'était un jeune garçon qui prenait conscience de ce que son corps pouvait faire. A présent, cette innocente exploration était souillée par des pensées inconcevables. A présent, c'était comme si quelqu'un d'autre était avec lui dans son lit et partageait ses moments les plus intimes. Mais à qui appartenaient ces doigts qui parcouraient timidement sa poitrine? A qui appartenait cette langue qui jouait d'une manière exquise avec ses lèvres et son cou? A qui appartenaient ces cheveux qu'il ébouriffait quand le plaisir devenait insupportable? Harry n'en avait pas la moindre idée, et il avait une peur bleue d'analyser ses sentiments de trop près, au cas où ils lui donneraient une réponse qu'il ne pourrait pas supporter. Mais il savait une chose: cet amant qui surgissait de son subconscient dans les moments de désir intense, ce n'était pas une fille. Ce n'était pas Cho, ni Ginny, ni même Hermione, ni aucune des autres filles qui avaient manifesté de l'intérêt pour lui. Cette pensée en elle-même était une prise de conscience qu'il lui fallait encore accepter. Mais s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, songea Harry, faites que ce ne soit pas Ron. Ce serait la trahison ultime. Harry ne mériterait certainement pas son amitié dans ce cas-là. Il ne serait même plus capable de regarder Ron dans les yeux. Donc il n'osait pas examiner son amant imaginaire avec trop d'enthousiasme; il lui permettait de garder son anonymat. Ce voile de mystère délicat et diaphane permettait à Harry de continuer à discuter chaque jour avec Ron, comme il le faisait depuis quatre ans à présent. C'était primordial que Harry ne regarde jamais le visage de celui qui le tourmentait chaque matin, pendant ces heures sombres et solitaires d'insomnie, celui qui le conduisait toujours plus haut dans des jouissances de plus en plus intenses, celui qui connaissait le corps de Harry aussi bien que Harry lui-même.
Harry était sur la route de la jouissance. Son corps se tordait furieusement sous les couvertures, et son amant imaginaire introduisit violemment sa langue dans la bouche de Harry. Harry laissa échapper une exclamation à voix haute de par l'intensité des sensations, la réalité des sentiments. Il saisit sa partie la plus intime et commença l'ascension finale. Il volait! Comme la liberté suprême de tournoyer dans les airs sur son Eclair de Feu, son corps et son esprit flottaient au-dessus du dortoir des Griffondors. Il avait le souffle court et le cœur qui battait la chamade, et la chaleur qui l'entourait fut embrasée par la fièvre conjuguée des corps de Harry et de Qui-Que-Ce-Fut. Harry sentait qu'ils roulaient l'un sur l'autre, leurs corps s'abîmant dans ce plaisir qu'il savait si sacrilège, mais si bon pourtant. Le plaisir montait, irrépressible, inexorable. Haletant et suffoquant, Harry eut un soubresaut incontrôlable et son corps délivra son merveilleux cadeau. Oh mon Dieu. Pourquoi les garçons devaient-ils toujours sortir du lit quand ils venaient de faire ça? Ravi, épuisé et avec un sourire jusqu'aux oreilles malgré lui, Harry s'effondra sur son oreiller et essaya tant bien que mal de reprendre son souffle. Wow! [à qui le dis-tu! lol]
Il regarda autour de lui dans la pénombre. Il pleuvait toujours à grosses gouttes. C'était la même chose tous les matins, son amant s'était évaporé à présent, disparaissant au moment de l'orgasme, mais Harry n'avait plus ce sentiment de désespoir. Bien sûr, il ressentait profondément cette perte, et juste un matin il aimerait découvrir que ce garçon était réel, tangible, palpable, et qu'il avait un beau visage, et qu'ils pourraient rire et se blottir l'un contre l'autre dans le bien-être de leur intimité commune, mais l'absence de Qui-Que-Ce-Fut et la prise de conscience qu'il n'avait pas été là du tout ne réussissaient jamais à effacer totalement l'immense plaisir qu'il venait d'avoir. Alors qu'il redescendait sur terre, il entendit l'horloge-Vif d'or lui dire qu'il était six heures et demie. Encore quelques minutes, se dit Harry, et il réveillerait Ron. Mais comme la réalité se remettait peu à peu en place, un ricanement provenant du lit d'à côté lui apprit qu'il ne devait pas être le seul éveillé.
"Par l'enfer, Harry" entendit-il Seamus dire. "Ca, c'était ta plus bruyante!"
Harry se redressa, droit comme un i, et passa la tête entre ses rideaux. "Quoi?"
Seamus avait rabattu les rideaux de son propre lit et riait. "Alors toi!" dit-il. "Tu fais tellement de bruit! C'est un miracle qu'on arrive à dormir. Cependant, on dirait que tu t'es bien amusé"
Harry était gêné mais il ne put s'empêcher de rire. "Désolé Seamus, je me laisse un peu emporter quelquefois"
"Quelquefois?" leur parvint la voix de Dean. "Tu es TOUJOURS comme ça. Chaque matin. C'est plus fiable que l'alarme de ton horloge-Vif d'or"
La conversation dérangea un autre Griffondor. "Qu'est-ce qui se passe?" fit la voix de Neville.
"C'est encore Harry" dit Seamus en riant. "Il joue au garçon solitaire, comme d'habitude"
"Oh" marmonna Neville, un peu embarrassé. "Il ne m'a pas réveillé ce matin"
"Je vous réveille souvent?" demanda Harry, rougissant quelque peu.
Les trois autres rirent. "N'en fais pas un complexe, Harry" dit Dean. "Bien sûr que non, c'est pas tous les jours. Mais quand tu te mets dans la tête que tu vas le faire, rien ne semble t'arrêter!"
"Oh mon Dieu! Je ne savais absolument pas que mes habitudes étaient aussi connues!" grommela Harry, surpris de pouvoir encore en rire. "Et Ron?"
"Rien ne réveille Ron" dit Seamus. "Tu le sais". Et ils se remirent à rire. Puis la petite voix de Neville leur parvint.
"Harry, est-ce que tu as deux baguettes?" demanda-t-il, curieux.
"Non" répondit Harry, perplexe. "Pourquoi tu me demandes ça?"
"C'est juste que, ben, ta baguette est toujours à côté de ton lit sur ta table de chevet. Tu ne, euh, l'utilise pas?"
Dean et Seamus regardèrent tout à coup la baguette en question. Harry était déconcerté. "Euh, tu veux dire quoi par 'l'utiliser'?"
"Merde alors!" s'exclama Dean. "Tu ne le fais pas, hein?"
"Fais pas quoi?" dit Harry, un peu énervé. "Mais de quoi vous parlez?"
"Harry" fit Seamus. "T'es-tu déjà servi de ta baguette quand tu, euh, fais ça?"
Harry essaya d'éclaircir cette situation qu'il ne comprenait pas. "Dans quel sens tu prends 'se servir', Seamus? La frotter contre mon ventre?!!"
"Oh mon Dieu, Harry" fit Dean. "C'est incroyable. Tu ne sais pas, hein?"
"Mais alors comment arrives-tu à être aussi, euh, enthousiaste sans elle?" demanda Seamus.
"Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler" dit Harry, franchement irrité à présent. "Comment arrivez-vous à vous servir d'une baguette pour, euh, vous branler?" [désolée, mais c'est ce que veut dire 'have a wank' lol]
Seamus sortit de son lit et s'assit sur le bord de celui-ci. "Harry" fit-il, les yeux brillants. "Par l'enfer, on a quelque chose à te dire"
"Me dire quoi?". Harry ne s'était pas trouvé autant à côté de la plaque depuis des lustres. C'était comme s'il découvrait pour la deuxième fois qu'il était sorcier.
Dean bondit lui aussi hors de son lit. "C'est bizarre. Ce n'est pas nous qui devrions te l'apprendre. J'arrive pas à croire que tu ne le saches pas. Ron te l'as jamais dit?"
"Non! Vous ne pouvez pas tout simplement me le dire, nom de Dieu!" dit Harry, furax. Puis il se radoucit. "Désolé. Mais souvenez-vous que je n'ai jamais vraiment eu de famille, qu'elle soit magique ou moldue. Il y a sûrement encore plein de trucs que je ne sais pas sur la magie"
"Ok" fit Seamus. "Mais d'abord, je suis curieux. Comment tu fais?"
Harry était extrêmement embarrassé. Il sortit de son lit lui aussi, prit sa baguette et s'assit sur la malle au pied de son lit, en agitant nerveusement les pieds. "Euh, ben, ben, comme on le fait TOUS, non? Je me prends juste en main, vous voyez, pour me mettre en condition...". Il fit une timide démonstration avec sa main le long de sa baguette. "...Jusqu'à, vous voyez, jusqu'à ce que la sève monte". Il leva les yeux, plein d'espoir.
"Mon Dieu" fit Neville. "Il fait tout avec ses mains!"
"Pas toi?" demanda Harry, extrêmement surpris. "Pas tous les garçons?"
"Tous les moldus le font sûrement" fit Dean. "Qui sait? Mais les sorciers se servent de la magie. Enfin, du moins je pense qu'on le fait tous. On en a jamais vraiment discuté. C'est pas le genre de trucs dont on parle"
"Alors comment vous le savez, si vous n'en parlez pas?" demanda Harry.
"Ben, je crois que c'est instinctif" dit Seamus. "Il n'y a pas de manuel. Parfois, les frères aînés te disent des trucs bien sûr, mais seulement pour plaisanter. Combien de moldus ont besoin qu'on leur dise comment faire? Il n'y a qu'à, euh, découvrir"
"Mais alors comment vous vous servez de la magie?" demanda Harry, intrigué.
Il y eut un drôle de silence pendant lequel Dean, Seamus et Neville eurent un petit rire nerveux. "Eh bien" commença lentement Dean. "C'est personnel, je crois. Je suppose que c'est différent pour chacun. Mais au fond, les premiers sorts et les premiers enchantements qu'un garçon apprend sont généralement ceux qu'il utilise dans ce, euh, but bien précis". C'était la première fois que Harry voyait Dean rougir.
Seamus était un peu plus disposé à parler. "Tu sais, certains sorts d'hypersensibilité ou de restriction...Exquisitus est bien, et puis il y a le bon vieux Frictia, qui fait à coup sûr, euh, augmenter le débit de sang". Les autres garçons rirent.
"Ou tu peux te servir d'un sortilège de gonflement" ajouta Neville, voulant participer. Dean et Seamus éclatèrent de rire.
"Tu te sers d'un sortilège de gonflement, Nev?" s'étrangla Dean.
"Ouais, des fois" dit Neville, un peu gêné.
"C'est trop drôle!" bafouilla Seamus. "J'y avais jamais pensé!"
"Et ben voilà" gloussa Harry. "Vous non plus, vous ne savez pas trop comment faire"
"Ben, j'ai bien dit que c'était personnel" dit Dean. "De toutes façons Harry, d'après ce qu'on entend, t'as pas besoin de la magie. J'ai essayé deux ou trois fois lorsque je n'avais pas ma baguette sur moi, mais j'ai toujours pensé que c'était un peu ennuyeux"
"Je trouve que c'est de la merde sans baguette moi aussi" fit Seamus. "Mais Harry, si à quinze ans tu t'en es encore jamais servi, alors peut-être que t'as plus d'un tour dans ton sac, plus qu'on ne peut l'imaginer en tout cas. On ne te dit pas que tu doit te servir de la magie, c'est juste qu'on est vraiment surpris que ça ne te soit jamais arrivé. Enfin, c'est probablement plus sûr sans"
"Qu'est-ce que tu veux dire?" demanda Harry, l'esprit rempli de nouvelle possibilités.
"Eh bien, tu te souviens quand on était en première année et que Lee Jordan a dû passer deux ou trois jours à l'Infirmerie? C'était sensé être un secret, mais Fred et George sont incapables de garder quelque chose pour eux. Apparemment, Lee a eu un sale accident avec le nouveau sort de palpitation qu'il testait". Neville, Seamus et Dean se mirent à rire, incapables de se contrôler.
"La dernière fois que je suis allé voir Madame Pomfresh, elle m'a dit qu'elle devait sans cesse tirer d'affaire des garçons embarrassés qui s'étaient amusés à essayer de nouveaux sorts" dit Neville, la conversation lui donnant un peu d'assurance.
Dean et Seamus le regardèrent, incrédules, puis ils éclatèrent une nouvelle fois de rire.
"Qu'est-ce que tu veux dire par 'la dernière fois que je suis allé voir Madame Pomfresh'? C'est ce qui t'es arrivé, hein!" s'écria Dean. "Tu ne peux savoir ça que si c'était ton cas! Allez Neville, qu'est-ce qui s'est passé?"
Neville était paralysé par la gêne et Harry tenta de réfléchir à ce qu'il pourrait dire pour que le pauvre garçon n'ait pas à répondre à la question, mais la diversion ne fut pas nécessaire.
"Qu'est-ce que c'est que tout ce bruit, putain?. Un Ron aux yeux brumeux apparut entre ses rideaux. "C'est seulement...merde, sept heures moins le quart!" gémit-il.
Un brouhaha de voix accueillit l'apparition de Ron, car tous parlèrent en même temps.
"Ron" dit Harry. "Désolé de t'avoir réveillé!"
"Ron" dit Seamus. "Attends d'entendre ce que Nev a fait!"
"Ron" dit Neville. "Ne crois rien de ce qu'ils te racontent!"
"Ron" dit Dean. "Tu es le meilleur ami de Harry, pourquoi tu ne lui as pas dit ce que les garçons sorciers avaient besoin de savoir?"
Ron fut complètement submergé par tout ça et se laissa retomber sur son lit, les ignorant tous. A la suite de beaucoup d'éclats de rire, la conversation se termina plus ou moins là, et la journée à proprement parler commença, alors que Dean et Seamus se décidaient à aller prendre une douche. Neville s'éclipsa à nouveau dans son lit, et Harry alla vers Ron et essaya de lui parler à voix basse de la dissertation de métamorphose de McGonagall.
C'étaient dans de tels moments que Harry se rendait compte une fois de plus à quel point il était heureux et se sentait chez lui à Poudlard. La plupart des journées n'étaient faites que de rires et d'inquiétudes sans importance à propos du travail scolaire. Ce sont de bons jours, se dit-il. Et même lorsque Ron dit "Fous le camp, Harry", alors que celui-ci tentait de faire activer Ron pour sa dissertation, Harry se surprit à sourire.
"Qu'est-ce qu'il y a de si drôle?" demanda Ron, avec un sourire en coin, incapable de demeurer de mauvaise humeur alors que Dean et Seamus faisaient les imbéciles.
"C'est une longue histoire" fit Harry. "Maintenant, fais cette dissertation et après on descendra pour prendre notre petit déjeuner. Et puis après Ron, il faudra qu'on ait une longue discussion, un peu en retard. Il paraît qu'il y a un tas de trucs que tu ne m'a pas dit"
"Hein?"
Environ une heure plus tard, les cinq garçons de cinquième année étaient dans la Grande Salle en train de prendre leur petit déjeuner avec Hermione, Ginny, les jumeaux et quelques autres Griffondors. L'ambiance était joviale, et Harry fut à nouveau forcé de constater que ces moments ne devaient pas être pris pour acquis. Il ne les aurait pas éternellement. Il se rassit et observa ses amis discuter avec passion de Quidditch entre une tasse de thé et du pain grillé, et il se sentit bien à sa place parmi eux. Ses yeux se perdirent dans le vague.
"Harry? Harry! Tu vas bien?". La voix de Ron le sortit de ses pensées. "Oh Seigneur, pourquoi faut-il qu'IL soit là?"
Harry revint sur terre et vit Ron jeter un regard mauvais de l'autre côté de la Grande Salle où un groupe de cinquième année venait de s'asseoir à la table des Serpentards. Une sensation soudaine parcourut le corps de Harry quand il vit Draco Malfoy s'asseoir à sa place, flanqué de ses éternels hommes de main. Les yeux de Harry rencontrèrent ceux de Malfoy une fraction de seconde. Aucun des deux n'eut de réaction en apparence, mais là encore, Harry sentit une décharge le traverser.
Dieu, comme il méprisait Draco Malfoy.
Voilà, voilà! C'est fini! J'espère que ça vous a plu, moi en tout cas je suis passionnée lol! Je vous dis à très très vite (probablement jeudi). Et bien sûr, j'attends vos commentaires!