Nalou est de retour pour vous jouer un mauvais tour - ce coup ci avec un (pastis) 5+1 Cherik dans le monde des Avengers... Un UA, donc, pour changer, hein ? Sauf que cette fois-ci, je me suis un peu amusée avec Lanae's World, et on a partagé le même univers, c'est pourquoi vous retrouverez un peu des mon Charles et mon Erik dans sa fic Le super-soldat, l'ex-assassin et l'ascenseur (et aussi JARVIS), et un peu de son Steve et de son Bucky ici !

Mais on change pas une équipe qui gagne. Et chaque review que je reçois, c'est une victoire fantastique (même si je mets longtemps à répondre nnngh... mais voir les mails c'est fiou !) Les lecteurs, vous êtes géniaux, continuez toujours à nous laisser de petits mots ! On n'y pense pas forcément, on se dit qu'on a rien à dire... mais rien qu'un "j'ai aimé" fera sourire n'importe quel auteur ici présent.

Comme depuis un bon moment, vous pouvez me retrouver sur AO3 avec le même nom, où je poste mes histoires en français et en anglais, ainsi que mes traductions.

Après tout ce blabla, voici la réponse au défi de l'auteur :

Quelle scène vous a le plus marqué dans un livre ou dans une fiction que vous avez lu ?
Fiou mais il y a tellement de fics qui m'ont marquées, tellement de romans, je ne saurais pas choisir... Alors peut être la scène de fin de "Que ta volonté soit faite" de Maxime Chattam. Si vous l'avez lu, faites-moi signe !

Sur ce, bon premier chapitre ! (Les six parties sont écrites, rassurez-vous.)


Erik Lehnsherr, Ingénieur Principal en charge du Pôle Recherche et Développement Mécanique aimerait bien arriver au quatre-vingt-cinquième étage de la Tour Stark avant midi, de préférence. Mais le flot continu de personnes dans l'ascenseur, s'arrêtant à pratiquement tous les étages, semble bien déterminé à l'en empêcher. Il a cessé de retenir un soupir frustré à chaque fois qu'une personne appuie sur un bouton qui n'avait pas encore été sélectionné par ses prédécesseurs, et lance un regard de foudre égalant les capacités de Thor à quiconque se permet de le regarder avec les sourcils froncés parce qu'il les a agacé en montrant bruyamment son mécontentement. Et puis quoi encore ? Il fait exprès, chaque matin, de se garer tout au fond du parking souterrain pour avoir accès à l'ascenseur le plus éloigné de la porte principale, le seul qui monte même dans les appartements de Stark. Mais aujourd'hui, tous les occupants de la Tour semblent vouloir l'emprunter également, à son plus grand malheur.

Il pince l'arrête de son nez en maudissant ce foutu Stark et tous ses ancêtres. C'est le comble, pour un immeuble à la pointe de la technologie, de faire perdre autant de temps à le traverser.

Erik est à deux doigts d'éjecter le reste du personnel à la prochaine ouverture de porte en utilisant les boucles de ceintures et autres colliers. Il a chaud, et malgré ses tentatives de ne faire qu'un avec la paroi, les corps le frôlent, déclenchant des frissons qu'il contrôle à peine. Il ne panique pas. Il inspire profondément, manque de s'étouffer à cause des parfums mélangés. Il ne panique pas. Cinquante-sixième étage. Il sent une goutte de sueur perler à la base de sa nuque, sous le col de sa chemise blanche. Elle grossit, puis se détache, laissant la gravité l'attirer, roulant entre ses omoplates, déviant le long de sa colonne, suivants creux et bosses sans pour autant tarir. Elle termine sa course folle dans l'élastique large de son boxer bordeaux. Plus que vingt-neuf étages. Il ferme les yeux.

La porte s'ouvre, et la moitié des travailleurs sort, pour en laisser rentrer encore plus. Dans la foule, dépassant tout le monde d'une bonne tête, et Erik d'un microscopique centimètre, Steve Rogers, aka Captain America. Il est le dernier à entrer, et est plongé dans une discussion animée avec un homme qu'Erik n'a jamais vu ici. Afin de lui répondre, celui-ci est tourné vers les portes métalliques, son dos tout proche du torse d'Erik. A chaque respiration qui gonfle son abdomen, il peut sentir la chaleur qui émane du manteau de l'homme. Erik, s'il baisse les yeux – non, ne pas pencher la tête – voit le sommet de son crâne. Ses cheveux sont bruns, et sont suffisamment longs pour former quelques boucles qui appellent à les parcourir des doigts. Il en oublie le monde qui les entoure, comme si l'attraction seule permettait à leurs deux corps de graviter.

La main d'Erik, le long de son corps longiligne, tressaille. Il serre le poing et ferme à nouveau les yeux. Avec un peu de chance, il sera bientôt à son étage. Il en aura terminé. Il ne s'occupera plus de cet homme inconnu. Il sent l'ascenseur ralentir et s'arrêter à nouveau, et le mouvement de corps qui portent tous une bague, une épingle à cravate, ou quelques pièces de monnaie. Il sent encore l'homme tout près de lui, peut imaginer derrière ses paupières closes la courbe de son corps si proche du sien.

L'ascenseur frémit en réaction, une secousse qui déstabilise ses occupants, et dans un mouvement général, l'imagination d'Erik devient réalité. L'homme bascule légèrement en arrière et bute contre son torse, la forme de son dos et de ses fesses rebondies épousant son corps. Erik vient l'enlacer par réflexe, son propre dos venant se cogner contre le miroir, et, comme dans un instinct primaire, son cerveau note la perfection de leurs tailles respectives.

L'instant passe bien vite, et très rapidement tout le monde retrouve son équilibre, ce qui veut dire que le contact entre leurs corps est rompu. ça a sur lui l'effet d'une douche froide.

"Wow, heureusement que Bucky n'était pas avec nous." dit Rogers à l'homme qui vient de décoller son magnifique postérieur de l'entrejambe navrée d'Erik, et ça occupe suffisamment les deux personnes pour que l'homme en oublie de se retourner vers lui malgré un rapide coup d'oeil jeté par dessus son épaule. Erik ne sait pas où se mettre, tellement son visage est rouge de gêne et son bas-ventre en feu.

Erik avale une goulée d'air avant de fermer et de rouvrir les yeux, mais peine perdue, il n'arrive pas à retrouver contenance. Steve a repris la parole avec enthousiasme et l'homme l'écoute avec grande attention, comme si, pour eux, Erik ne venait pas de les mettre tous en danger parce qu'il n'a pas su contrôler son mouvement de panique. Erik se concentre sur eux, sur le débit rapide de mots, et les acquiescements de l'homme devant lui. Ils approchent enfin de son étage, et il ne reste bientôt plus qu'eux trois.

Pour ne pas se faire remarquer par le golden boy de Stark, ou peut-être aussi un peu parce que son corps est magnétisé à celui placé devant lui, Erik ne se décale pas. Il est resté immobile tout le long de son trajet depuis les sous-sols ; ce n'est pas à lui de remettre une distance normale entre eux. Mais alors que l'ascenseur ralentit pour atteindre le quatre-vingt-cinquième étage, Steve souhaite bonne chance et bonne journée à l'homme et s'apprête à sortir, armé d'un dernier sourire. Et c'est là qu'Erik l'entend, pour la première fois. La voix chaude, l'accent chantant des anglais du vieux continent. Il mentionne le quatre-vingt-treizième étage, à la plus grande surprise d'Erik. Qu'est-ce que cet homme va faire dans le loft de Stark ? Serait-ce le nouveau jouet du milliardaire ? Ou bien un entretien d'embauche nécessitant un passage par la case lit ? Pour connaître personnellement Captain America, il en faut plus que ça. Erik ne sait pas qui il est, et ça l'énerve. Il ne fait clairement pas partie des Avengers, Erik l'aurait déjà reçu dans son laboratoire, si c'était le cas. Un ami, peut-être ? Mais est-ce que Stark en est seulement capable, d'avoir des amis ?

Erik resserre sa poigne sur son cartable de cuir marron et fait un pas de côté, se rapprochant de la console et de la porte de l'ascenseur. Immédiatement, l'étranger s'écarte et lève une main en signe d'excuse.

Et Erik s'arrête face à lui.

Les portes s'ouvrent derrière lui, mais il n'arrive pas à quitter des yeux ce visage qu'il découvre à peine. Il en oublie cette montée des enfers qui lui a paru durer une éternité. Les yeux bleus, si vibrants, parcourent le visage d'Erik alors que les dents de l'homme viennent mordiller ses lèvres rouges, trop rouges, cernées pas une barbe naissante aux reflets de feu. Et ces tâches de rousseurs qui parsèment son visage, couvrant son nez et ses pommettes comme du sucre glace sur un gâteau – depuis quand Erik s'intéresse-t-il aux sucreries ?

Il sent le mécanisme des portes enclencher la fermeture, et sort précipitamment. Son mouvement bloque à nouveau l'ascenseur en ouverture, et il reste bêtement devant, face à l'homme, qui ne le lâche pas non plus des yeux, immobile. Il semble sur le point de prendre la parole, quand cette fois-ci, les portes se ferment et l'emmènent.

Erik bat deux fois des cils, secoue la tête et finit par se retourner pour se diriger vers son bureau.

Rogers a disparu depuis longtemps.