3ème Jour :

Celegorm :

Sa première rencontre, si l'on pouvait appeler cela ainsi, avec Oromë se passa lorsqu'il n'était qu'un jeune elfe. Ses parents avaient décidé de l'emmener, avec ses frères, faire une promenade dans la forêt. Après avoir marché toute la matinée, ils s'étaient arrêtés dans une clairière où se trouvait un lac peu profond et donc sans risque pour les enfants.

Ils s'étaient tous rassasié autour d'un bon repas préparé par leur père et Maitimo, leur mère étant interdite de cuisiner car elle savait comment survivre dans la nature mais pas dans une cuisine, avant d'aller jouer dans l'eau. Assez rapidement, leur père s'endormit, suivi par Makalaurë, Maitimo et finalement leur mère. Seul Tyelkormo resta éveiller et s'ennuya vite, puisqu'il n'était pas autorisé aller jouer dans l'eau sans la surveillance d'un de ses parents. Observant la clairière, il découvrit un petit chemin de terre qui longeait le cours d'eau qui quittait le lac et disparaissait dans la forêt. Sa curiosité piquait, il écrivit un petit message pour que ses parents ne s'inquiètent pas et partit explorer ce chemin.


À l'ombre des grands arbres de la forêt, Tyelkormo continuait de suivre le ruisseau, s'arrêtant parfois pour admirer une fleur, à qui il demandait toujours l'autorisation avant de la cueillir. C'était son petit secret à lui, mais depuis qu'il était né, il pouvait entendre la nature lui parlait. C'est pour cela qu'il aimait autant se balader dans les bosquets qui se trouvaient près de leur maison. Tout y était plus calme et harmonieux qu'en ville, où les quelques arbres, arbustes et fleurs chantaient un chant qui était beau, mais pas magnifique comme celui des arbres qui se trouvait près du quartier des artisans à l'extérieur de Tirion. Cependant, le chant de cette forêt surpassait tout ce qu'il avait pu entendre jusqu'à présent. De plus, les fleurs acceptaient avec plaisir d'être cueilli pour son bouquet qu'il voulait offrir à sa mère, comparé à celles des villes qui étaient toujours arrogantes et narcissiques.

Se déplaçant silencieusement, il apprécia le chant de la forêt et les sages paroles qu'elle lui chuchotaient. Soudain, un vieil arbre lui souffla de passer par sa droite et de traverser le petit ruisseau. Intrigué, Tyelkormo fit comme il lui dit et passa à droite de l'arbre, trouvant un passage composé de plusieurs pierres devenues plates avec le passage de l'eau. Au moment où il posa son pied sur l'autre rive, le bruit de plusieurs chevaux au galop retentit et une troupe de chasseur passa sur le chemin où il se trouvait encore quelques instants plus tôt.

De ce moment, il ne garda qu'une image flou de couleur passant rapidement. Mais il se souvint avec précision de ce cavalier à la peau mate et aux cheveux noirs, chevauchant un immense cheval blanc. C'est ainsi qu'il rencontra le Chasseur des Valar.


La seconde rencontre avec le Chasseur eut lieu quelques années plus tard, lorsqu'il était l'équivalent d'un adolescent pour les Edain. Ce jour-là, il avait décidé d'accompagner son père et ses frères dans l'un de leurs voyages, pendant que sa mère et Caranthir rendaient visite à leur grand-père Mahtan. Après une longue journée passait à chevaucher, ils s'étaient arrêtés près d'une forêt coupait par une rivière. Pendant que leur père allait se détendre dans la rivière, sous leur insistance à tous les trois, et que Makalaurë s'occupait de lancer le feu, Maitimo et lui étaient parti chercher à manger. Afin d'être plus efficace, ils se séparèrent.

Prêtant une oreille attentive à la forêt, mais en se basant aussi sur ses connaissances, il cueillit plusieurs baies et racines, ainsi que quelques feuilles de plantes pouvant assaisonner la viande qui serait cuite ce soir.

Soudain, la forêt lui hurla de fuir. Avant qu'il ne puisse esquisser le moindre mouvement, un loup immense surgit des fougères et se jeta à son cou. Malgré la surprise, il parvint à bloquer le loup, évitant de perdre la tête sous un coup de mâchoire puissante. Répliquant d'un coup de pied, il se dégagea de la bête et se mit à courir. Il avait une confiance totale en la forêt et c'est pourquoi il suivit les directions donnaient par la nature sans se poser la moindre question. Sautant par-dessus les racines et les ravins, il arriva rapidement à une clairière, si on pouvait appeler cet espace sous un arbre millénaire ainsi. Il entendit une voix, si semble à celle de la forêt, lui hurlait de se baisser et il le fit.

Il sentit un courant d'air passait au-dessus de sa tête et il entendit un corps lourd s'effondrait par terre. Se retournant, il découvrit le loup mort, une flèche fichée dans son cœur.

- Est-ce que tout va bien ? Demanda la voix semblable à toutes les forêts qu'il connaissait et pourtant si différente.

Tournant la tête vers la source de cette voix, il découvrit le Chasseur, ses yeux noirs le fixant avec une émotion qu'il ne parvenait pas à reconnaître. Étrangement, ce regard ne le mit pas mal à l'aise comme avec d'autres, au contraire.

Il fut tiré de ses pensées quand Maitimo arriva, accompagné d'un immense chien au pelage grège. Aussitôt, son frère se jeta sur lui et le releva du sol, l'examinant sous tous les angles pour s'assurer qu'il n'avait aucune blessure grave, habitude qu'il avait prise depuis l'accident.

- Je vais bien Nelyo, juste quelques coupures, répondit-il sous les questions de son frère poule avant de se tourner vers le Valar, Merci seigneur Oromë pour votre aide, remercia-t-il, vite rejoint par son frère aîné.

- Rien de plus naturel, jeunes Eldar, répliqua-t-il avec un sourire, avant d'incliner la tête sur le côté, comme s'il écoutait quelqu'un lui parlait.

Il les salua et le Valar disparut dans les bois, laissant les deux frères seuls.

- C'est marrant, il fait la même chose que toi, lança Maitimo après un petit temps de silence.

- De quoi ?

- Pencher la tête sur le côté comme si tu écoutais quelqu'un, répondit son frère en le ramenant vers le camp.


La troisième fois eut lieu bien plus vite que ce qu'avait prévu Eru, mais la possibilité de changer le destin par leur choix était un présent qu'il avait fait à ses enfants et il laissa cette musique se jouait selon l'envie des deux musiciens.

Cette rencontre eut lieu lorsque Tyelkormo choisit quel enseignement il allait suivre. Beaucoup s'étaient attendus à ce qu'il suive les pas de ses parents et de son frère Makalaurë dans un art, ou bien qu'il se tourne vers la poursuite de la connaissance comme son frère aîné. Quelle ne fut leur surprise lorsqu'il annonça choisir l'enseignement du seigneur Oromë. Pourtant, personne dans sa famille ne s'en étonna, et certainement pas son père. Actuellement, ce fut même son père qui le jeta presque de la maison, avec ordre de suivre son propre chemin. Avec un rire, Tyelkormo enfourcha son cheval, que son père avait préparé, et partit vers les bois où se trouvait le Valar de la chasse, écoutant l'appel de Valaróma.


La première fois qu'il rencontra cet elfe, c'était lors d'une chasse. Il n'aurait pas pu le manquer, même en essayant de l'ignorer volontairement. Nahar aurait pu courir aussi vite que le vent que malgré tout, il l'aurait vu, cet enfant à la peau aussi blanche que la nacre et aux cheveux du même éclat que Telperion. Le souvenir de ses yeux bleus qui semblait contenir toutes les étoiles de Varda, resta gravé dans sa mémoire et ne le quitta jamais.

Il était son Unique et nul ne pouvait s'y opposer, pas même la malédiction de Mandos.