Hello! Me revoilà pour un OS Newtmas... Après avoir vu The Death Cure au cinéma, j'ai été profondément marquée, je l'avoue. Il fallait à tout pris que j'écrive une fic, et un passage en particulier m'a inspiré. Je crois que c'est une des premières fois où un film me captive plus que le roman duquel il est adapté. Je n'en dis pas plus, je vous laisse lire! Cette fic sera en trois chapitres.

Pairing: Newtmas

Raiting: M, pour slash, mention de suicide, traumatisme

Style: Hurt/Comfort, Drame, Romance

Univers: Le Labyrinthe 3: Le remède mortel (film)

Disclaimer: L'univers, l'intrigue et les personnages de cette fiction appartiennent à James Dashner, et le scénario du film à Wes Ball. Je les remerçie pour leur travail, et pour nous transporter à chaque roman, chaque film.


I'll Help you Forget

Chapitre 1: Let me

-Alors, c'est quoi le plan?

Ce fut Jorge qui parla le premier, alors que Thomas et Gally venaient de rentrer de leur expédition dans la dernière ville, et qu'ils hésitaient tous deux à prendre la parole avant l'autre. Autour de la table de fortune sur laquelle les plans de la ville, tracés à main levée sur d'immenses feuilles tachées et usées par la poussière, étaient posés, Jorge, Brenda, les deux garçons, Frypan et Newt s'étaient réunis prestement. La pièce qui leur servait de lieu de réunion était sombre, et l'éclairage de fortune, donnant au lieu une allure étrange, tamisé.

Gally répondit finalement à Jorge.

- Le bâtiment des laboratoires de WICKED est le mieux gardé de la ville. Si on veut s'y introduire, il va falloir jouer rusé. Trouver un moyen qui tient la route, et prévoir des plans de secours. Ces gars là, qui gardent les entrées, ils sont entraînés au moindre débordement.

- Teresa.

Tous les visages se retournèrent vers Thomas lorsque ce dernier prit la parole.

- Quoi? lui répondit Frypan.

- Notre moyen pour entrer, c'est Teresa. Elle est là bas, je l'ai vue. Si on parviens à…

- C'est une blague?

Ce fut la voix amère de Newt, debout à côté de Thomas, qui s'éleva pour couper le brun.

- Après ce qu'elle nous as fait, tu veux encore lui faire confiance?

A mesure qu'il parlait, il s'était tourné vers Thomas, et rapproché de lui.

- Newt, c'est…

- Non! Tu veux que je te rappelle ce qu'elle nous a fait, tu as déjà oublié?

L'aigreur contenue dans ce mot les fit tous sursauter.

- Qu'est ce qui te prend, Newt?

- Tu veux retourner voir ta petite copine, en fait, c'est ça ton vrai but? Sauver Minho, ça passe seulement après!

À chaque mot, empreint d'une fureur nouvelle, qu'aucun de ses amis ne lui connaissait, Newt s'avançait encore, forçant Thomas à reculer de plus en plus contre le mur.

- Tu tiens encore à elle, c'est ça?

- Ça n'a rien… balbutia Thomas, avant d'être coupé de nouveau par Newt, qui cette fois lui cria:

- Ne me mens pas!

Et il ponctua ses mots, crachés au visage du brun, en le poussant violemment contre le mur. Le dos de Thomas heurta avec force le béton, et Brenda posa sa main sur sa bouche, déstabilisée, tandis que Frypan, et même Gally eurent un mouvement de recul. Plus personne n'osait dire un mot.

Le visage à quelques millimètres de celui de Thomas, Newt le fixait avec animosité, ses pupilles dilatées par l'adrénaline de l'instant, et leurs deux souffles lourds. Sans un mot. Puis, petit à petit, le blond sembla revenir à lui, et il se décolla de Thomas, le visage perdu.

- Je… je suis désolé…

Puis il se tourna vers les autres, qui le fixaient avec incompréhension.

- Je ne sais pas ce qui m'a prit, pardon…

Il se retourna une dernière fois vers Thomas, puis recula, et quitta la pièce sans se retourner.

Thomas resta là hébété, ne sachant que penser de la scène qui venait de se dérouler, de l'attitude de son ami. Son cœur était serré, et ses yeux passaient d'un visage à l'autre.

- Thomas… ça va? tenta Brenda d'une petite voix.

Ce dernier hocha la tête, un peu trop brusquement peut être, et lui répondit:

- Je vais… aller voir ce qu'il a.


Thomas retrouva Newt là où il s'y attendait. Le blond était assis sur le bord du toit du bâtiment dans lequel Gally et son groupe de résistants avaient élu domicile. Le ciel au dessus d'eux était d'un bleu pâle, mais sans nuages, et il y avait quelque chose de singulier dans le calme qui les entourait.

Thomas s'approcha de son ami en silence, un pli soucieux barrant ses sourcils. Lorsqu'il fut dans son dos, n'obtenant toujours aucune réaction du blond dont le regard restait désespéramment fixé sur la muraille se dressant devant eux, il finit par souffler, hésitant:

-Newt..?

Le blond ne se retourna toujours pas, mais répondit d'une voix brisée:

-Je suis désolé Tommy, pour ce qu'il vient de se passer…

Thomas s'avança encore, et s'agenouilla non loin de Newt, qui tourna légèrement la tête vers lui, un instant, avant de reporter ses yeux sur l'immense mur. Lorsque la voix du blond s'éleva de nouveau, elle était basse, presque sombre:

- Je crois que je ne t'ai jamais raconté ce qui était arrivé à ma jambe.

Il sembla hésiter un instant, et ses yeux voyagèrent vers le sol en contrebas -Thomas se demanda pourquoi il choisissait d'aborder un tel sujet maintenant-, mais il reprit:

- À l'époque du Labyrinthe. Je venais d'arriver, de sortir de la Boîte, comme tous les autres. Je ne savais pas où j'étais, qui j'étais, comme chacun de nous est passé par là. Moi non plus je n'ai pas réussi à m'y faire. Et… même si tous mes souvenirs avaient disparus, j'avais la sensation qu'il me manquait quelque chose. Je me sentais vide, Tommy. Et ça me rendait fou. Alors, un matin, je me suis levé plus tôt que tous les autres, et je suis allé dans le labyrinthe. J'ai… cherché le plus haut mur que je pouvais trouver, puis j'ai grimpé, jusqu'à arriver au sommet. Et j'ai sauté.

- Newt…

- Laisse-moi finir. Évidemment, ça ne s'est pas passé comme je l'attendais. Je me suis emmêlé dans le lierre qui poussait contre les murs, et ma jambe s'est cassé à pas moins de trois endroits différents. Mais quand je suis tombé au sol, j'ai quand même cru que c'était fini. Que j'avais… réussi en fin de compte -je ne sais pas vraiment si je cherchais à en finir, où juste à combler le vide, à ressentir quelque chose. Mais quelques instants après, Minho m'a trouvé, et il m'a ramené au bloc, sans dire à personne ce qu'il s'était réellement passé. Et je crois que la douleur, Tommy, pendant le temps de ma convalescence, m'a servi de leçon. Ce qui est ironique, c'est que j'en ai gardé un souvenir permanent, mais que la sensation de vide a persisté.

Newt marqua une pause, pour lever les yeux vers le ciel, puis son regard se posa de nouveau sur ses propres genoux.

- Jusqu'à ce que tu arrives dans le Labyrinthe. Toi, le nouveau qui n'arrivait pas à fermer sa gueule, et qui ne causait que des ennuis au Bloc. Mais qui nous as apporté un nouvel espoir, et grâce à qui on s'est évadés. Quand tu es arrivé, le vide à disparu.

Les mots de Newt attristèrent Thomas autant qu'ils le frappèrent de plein fouet, comme si soudain, à travers ces paroles, il lui avait redonné un semblant d'espoir, vif et singulier, au fond de lui. Le blond se retourna alors vers lui, et repris la parole:

- Je suis désolé. Vraiment. Je… je crois que ce n'est plus la peine de le cacher..

Newt ponctua sa phrase en relevant la manche de son t-shirt, dévoilant les stries noires se propageant sur son bras, sous sa peau, dans ses veines. On aurait presque dit que le virus se mouvait sous sa peau, et qu'il prenait avec lui chaque trace d'humanité pour l'embarquer dans ses ténèbres. Thomas se figea, et ses yeux se voilèrent.

- Depuis combien de temps, Newt?

- Ça n'a pas d'importance.

- Si! Si, ça en a. Pourquoi tu ne m'en as pas parlé? On aurait pu trouver une solution, le sérum…

- Parce que je ne voulais pas que tu me voix comme un malade, le coupa Newt.

Autour d'eux, les bruits leurs parvenaient étouffés, irréels, et l'air était étonnement froid.

- Je suis peut être atteint, et non pas immunisé comme vous, mais je veux aller jusqu'au bout pour sortir Minho de là. De ses enfoirés du WICKED.

La voix de Newt avait flanché, plus aussi droite qu'avant. Thomas le fixa sans un mot, plantant ses yeux dans le noir de ceux du blond.

- Mais je sais que ça ne sera plus comme avant…

- Dis pas ça, Newt….

Thomas avait amorcé un mouvement pour s'approcher de son ami, mais celui-ci recula.

- Ça me tue Thomas! Je vois très bien ce que je suis en train de de venir, et ça me tue. Ce qu'il s'est passé tout à l'heure en bas, ce n'est pas moi… je ne suis pas comme ça, et je ne maîtrise plus ce qu'il se passe…

Newt avait haussé le ton, la colère et le désespoir inscrit dans ses yeux, sur son visage. Il se détourna de Thomas, incapable de lui dire tout ça droit dans les yeux.

- Il y a tout… tout qui m'échappe. J'ai l'impression que plus les jours passent, plus je suis en train de ressembler à un de ces fondus de la Terre Brûlée. Plus ça va, plus j'ai l'impression que la vie est en train de me quitter petit à petit, et…

Sa voix se brisa, et Thomas sentit lui aussi que quelque chose se brisait à l'intérieur de lui. Newt se retourna de nouveau, et l'abattement qui se lisait sur son visage fit se serrer le cœur de Thomas, impuissant. L'air semblait avoir quitté la gorge du brun, qui ne parvenait à prononcer le moindre mot. Il y a tant de chose à cet instant qu'il aurait voulu lui dire, et même lui hurler tant la colère pulsait dans ses veines, non pas contre Newt, mais contre ce qui lui semblait être le monde tout entier, pour être en train de lui enlever son ami, tout semblant d'espoir qu'il pouvait encore posséder.. Mais il ne parvenait à formuler aucune de ces paroles. Ce fût Newt qui brisa de nouveau le silence, pour murmurer:

- Je sais que dès ce soir, tout va s'enchaîner très vite, et que si ça se trouve, on ne reviendra même pas vivant de ce plan. Mais... je veux juste me sentir vivant Tommy...une dernière fois.

- Newt…

Ce dernier fit volte face une nouvelle fois, et se rapprocha du bord du toit où il se trouvait lorsque Thomas l'avait rejoins. Debout, cette fois.

- Et parfois… Newt sembla se perdre une seconde dans ses pensées. Tu sais cette sensation d'adrénaline qui envahit ton corps juste avant de faire quelque chose d'insensé, juste avant d'être confronté au danger? Parfois je me dis que c'est peut être ça, qui me ferait me sentir vivant. Réellement. Rien d'autre que l'air, et cette foutue adrénaline qui m'habiterait une dernière fois, plus intense que jamais. Peut être que cette fois, je ne me louperai pas.

Lorsque Thomas compris réellement où Newt voulait en venir, son cœur s'accéléra.

- Non…

Newt fit de nouveau un pas en avant sourd aux mots de Thomas, aveugle à ce qui l'entourait. Encore un pas, et il se jetterai dans le vide.

- Non, non! Newt!

Et alors que le blond amorçait un nouveau mouvement, Thomas se précipita en avant et le saisit par le bras au dernier moment, le jetant sur le sol et tombant sur lui à la renverse, murmurant une dernière fois «Non» avec douleur. Et la chute se transforma en étreinte lorsque le soulagement d'avoir échappé au pire envahit Thomas comme une vague soudaine.

- Tommy…

- Non… Ne fait plus jamais ça. Je…

Thomas ferma les yeux, et, sans qu'il n'y réfléchisse, son front se posa contre celui du blond, et ses mains saisirent son visage. Newt retint son souffle sous lui, les yeux clos lui aussi, et ses mains tremblantes s'agrippèrent aux avant bras du brun. Le temps se figea, soudain.

- Newt, je… je ne te laisserai pas, d'accord?

Thomas ne savait pas très bien ce que cela voulait dire, mais les mots franchirent ses lèvres tous seuls, et ils semblèrent justes à cet instant. Ils résonnèrent dans l'air qui les entouraient, passèrent la barrière de sa gorge auparavant serrée d'angoisse. Et dans sa lancée, il continua, comme s'il parvenait soudain à lui souffler toutes les paroles qui étaient restées bloquées dans sa gorge, où du moins une partie, depuis le récit du blond, et depuis même la Terre Brûlée, depuis qu'il avait vu pour la première fois les nuages qui s'étaient mis à hanter le regard de Newt, constamment:

- Laisse-moi… laisse-moi t'aider. À te sentir vivant. Je…

Il reprit son souffle, un instant, avant de poursuivre:

- Je ferais ce que tu veux. Je te ferai oublier tout ça… au moins quelques instants. Je t'en prie Newt, laisse-moi…

- Thomas…

Et leurs lèvres se rencontrèrent avec désespoir, et une ferveur, une tendresse démesurées. Ni l'un ni l'autre ne savait lequel des deux avait amorcé le mouvement le premier, mais ce fut comme s'ils s'étaient retenus depuis toujours, et que rien d'autre ne semblait plus évident, ou plus juste, que ça, maintenant. Thomas l'embrassa comme s'il pouvait faire passer toute sa peine, tout son attachement, et toutes ses promesses insensées mais auxquelles il fallait définitivement qu'il se raccroche dans ce baiser. Et Newt y répondit avec tout autant d'ardeur, s'y abandonnant tout entier.

Les mains de Thomas tenaient le visage du blond, dont les joues étaient humides, avec une douceur qui détonnait dans la violence qui les entourait presque constamment , -il leur semblait ne connaître rien d'autre depuis une éternité. C'était comme s'ils avaient oublié depuis trop longtemps – où peut être jamais connu?- cette façon de s'abandonner, et d'apaiser leur douleur, et qu'ils la redécouvraient soudain, alors que c'était pourtant la première fois. Les lèvres de Thomas caressaient celles de Newt encore et encore, et dans chaque effleurement, il lui redisait en silence «laisse moi te faire oublier», et «oublie avec moi».

Et lorsqu'ils semblèrent reprendre conscience de ce qui les entourait, de l'heure qui passait, il se détachèrent petit à petit, les lèvres rougies et la peau brûlante, et leurs yeux se rencontrèrent. Il n'y avait pas besoin de mots, parce que tout était évident, maintenant. Ça l'avait toujours été, en quelque sorte, mais sous couvert de non-dits. Et là, entre leurs corps pressés contre le sol, ce n'était plus discutable, c'était simplement… juste. Salvateur.

Ils restèrent un instant ainsi, leurs souffles se mélangeant encore, avant que Thomas finisse par se relever à contre cœur, et offrir une main à Newt pour qu'il en fasse de même. Et les mains du brun se saisirent de nouveau du visage de son ami, ses yeux encore embués, et il l'embrassa encore une fois, avant de lui murmurer:

- Ce soir. Ce soir, avant qu'on parte pour la ville, quand tout le monde sera encore au repas… rejoins-moi, derrière leur salle des cartes.

Newt acquiesça du regard.


Fin du Premier Chapitre. Un petit review pour me dire ce que vous en avez pensé, ou vos remarques et suggestions, me ferait très plaisir!

A bientôt pour la suite ;)

Missfleurdelune