Salut, désolée pour la reécriture de plus, mais je n'ai pas réussi à m'en empêcher. Je travaille déjà sur le deuxième chapitre donc ça devrait être rapide. J'espère que vous aimerez mieux le premier chapitre en tout cas. Bonne lecture.
La guerre contre Voldemort avait fait de nombreuses victimes. Et ce dans les deux camps.
Il y avait les morts bien sûr, ceux qui avaient été rendu fou, comme les Londubat, ou encore ceux qui avaient été emprisonné pour avoir été des mangemorts. Mais il y avait d'autres types de prisonnier. Ceux de l'esprit, ceux hantés par les horreurs de la guerre, mais il y en avait d'autres encore. Donc deux en particulier.
Un couple, un sorcier et une sorcière aux cheveux noirs, étaient prisonniers depuis des années dans les donjons d'un manoir abandonné, au moins en apparence. La magie entourant ce manoir était néanmoins toujours présente, empêchant les tentatives d'évasion du couple. Ils étaient enfermés là depuis octobre 1981, et les premiers temps avaient été particulièrement difficile, surtout pour la jeune femme qui avait eu vingt-et-un ans alors. Les années passant il était de plus en plus difficile de continuer à se battre, de rester fort et de ne pas succomber à la tentation de tout abandonner.
Après tout ils étaient nourris une fois par jour par un elfe de maison, chargé par Voldemort lui même de les garder en vie, mais se tuer n'était pas forcément impossible. Surtout qu'ils l'avaient envisagé quelques fois, chacun de leur côté et sans en parler à l'autre bien sûr.
Trestan se réveilla d'un léger sommeil et bougea afin de trouver une position plus confortable, ce qui n'était pas facile vu qu'il était enchaîné au mur, en dehors de son état de saleté, il n'avait pas pris de douche depuis quatorze ans, en dehors d'un seau d'eau que l'elfe jetait sur eux de temps en temps. Ce qui était le plus difficile pour le sorcier aux yeux bleus, c'était de ne pas pouvoir toucher sa compagne. S'ils bougeaient assez, alors ils pouvaient se tenir la main, mais la position était très inconfortable, ils ne pouvaient pas le faire trop longtemps sans se faire mal.
Il avait rencontré Calliopea alors qu'elle avait quinze ans et lui dix-neuf et il avait été immédiatement charmé, il ne lui avait pas fallu longtemps avant de tomber irrémédiablement amoureux de la magnifique sorcière aux yeux bicolores, noisette et gris. Vingt ans après et il l'aimait d'avantage encore. Néanmoins elle avait changé, la mort de ses parents avait été un coup difficile pour elle, mais elle était solide, elle avait pu faire son deuil et se concentrer non seulement sur la famille qui lui restait mais aussi sur celle qu'elle allait gagner après leur mariage. Mais deux semaines après leur capture, elle avait perdu son jumeau et la femme de ce dernier. James et Calliopea Potter n'étaient pas les jumeaux les plus proches au monde, ils n'avaient pas eu une relation similaire à celle des jumeaux Prewett, mais ils s'étaient quand même adoré et ils avaient été très complice.
Perdre son jumeau, l'être avec qui sa magie avait été si liée... ça avait failli la détruire et Trestan avait eu peur de la perdre. La seule chose qui l'avait sauvé, et lui avec vu qu'il ne voulait pas imaginer sa vie sans elle, c'était que son neveu Harrison avait survécu. Elle avait donc toujours une raison de se battre. Et elle s'était accrochée, mais parfois c'était trop difficile pour elle et il le voyait bien. Leur neveu, il n'avait certes pas épousé Pea mais il avait quand même été considéré comme un oncle auprès des parents Potter et il s'était occupé de leur fils assez souvent. Babysittant avec Pea de temps en temps, afin d'offrir à James et Lily un peu de temps libre ou alors la possibilité d'aller assister aux réunions de l'Ordre du Phénix de Dumbledore. Leur neveu donc semblait mener une vie dangereuse, au vu de ce que Pea pouvait dire vis à vis de la magie de la famille Potter et c'était à la fois inquiétant mais aussi raffraichissant. Il ne voyait jamais autant de vie dans les yeux de celle qu'il aimait que lorsqu'elle s'inquiétait pour Harrison et prévoyait diverses vengeances. Inquiétant aussi parce que même s'il était heureux de voir de la lueur dans les yeux de Pea, il était aussi attaché au gamin, un griffondor il en était certain, mais en plus il craignait ce qui se produirait dans le cas où le pire arriverait.
Il ne pensait pas que Pea survivrait à la mort du dernier membre de la famille Potter. Et il ne voulait pas imaginer sa vie sans elle...
"Il est de retour, on doit faire quelque chose." dit Trestan d'une voix fatiguée.
Les deux prisonniers avaient pu sentir le retour du Seigneur des Ténèbres. Non par des marques comme ses mangemorts, ils ne s'étaient jamais agenouillé devant cette créature, une des raisons pour lesquelles ils étaient enfermés d'ailleurs.
Non ils avaient pu le sentir parce qu'ils étaient deux puissants mages, capable de rentrer en communion avec la magie, même avec des chaînes les empêchant d'utiliser leurs pouvoirs. Il n'avait pas été difficile de sentir le retour d'une certaine présence dans les protections autour du manoir où ils étaient prisonniers. Ils ne se souvenaient que trop bien de l'horrible effet de la magie du Sorcier Noir.
S'ils restaient ici, alors ils seraient à sa merci lorsqu'il déciderait de venir les voir. Sans compter qu'ils pouvaient représenter un moyen de pression. Lui vis à vis de son père, il savait que Lord Nott était toujours vivant, quoiqu'il ne savait pas comment il allait. Son père avait ses défauts mais il ferait n'importe quoi pour protéger son fils unique et Trestan refusait de forcer son père à s'agenouiller devant le Bâtard des Gaunt. Calliopea était Lady Régente Potter et Black, donc il chercherait probablement à la forcer à lui donner accès aux coffres des deux familles à Gringotts. Sans compter qu'il y avait le neveu de Pea, jouait-il un rôle dans la guerre ? Il aimerait dire que non, après tout il était un adolescent, mais l'expérience l'avait rendu prudent. Ils avaient senti la disparition, malheureusement temporaire, de Voldemort lorsque Pea avait perdu son frère jumeau et Lily. Comment l'enfant avait-il survécu ? Et est-ce que les brebis qui formaient la majorité du monde sorcier avaient réalisé que c'était dû à une protection des parents et non pas au pouvoir de l'enfant.
Parce qu'il était absolument sûr que le jeune Harrison Potter n'y était pour rien dans la disparition de Voldemort. C'était tout simplement impossible. En plus il se rappelait très bien les recherches que faisaient le couple concernant des protections pour leur fils unique, depuis le moment où ils avaient appris pour la prophétie et le danger pour Harrison. LIly et James avaient été bien des choses, mais certainement pas des idiots.
Dans tous les cas sa compagne pouvait représenter un moyen de pression sur l'Héritier Potter, mais en plus il refusait de laisser le Bâtard des Gaunt s'approcher de sa fiancée, c'était absolument hors de question.
"Nous avons tout essayé Trestan, il n'y a plus qu'une chose à faire si nous voulons sortir d'ici sans lui jurer allégeance ou sans mourir et c'est incroyablement risqué."répondit Calliopea avec une voix similaire à celle de son ami, fatiguée, usée. Elle était à bout de force, savoir qu'il était de retour, sentir sa magie l'avertir que son neveu était en danger, qu'il souffrait... Sans compter les souffrances qu'ils avaient enduré aux mains de l'elfe de maison, le trop peu d'eau et de nourriture... Elle en avait assez, elle n'en pouvait plus. Elle souhaitait simplement que ça s'arrête d'une manière ou d'une autre, quoiqu'elle préférerait survivre et pouvoir faire payer au monstre qui avait massacré sa famille et l'avait condamné, elle et l'homme qu'elle aimait, à quatorze ans de prison.
Sans compter qu'elle ressentait toujours la magie de son neveu, du dernier Potter, du fils de James et Lily, l'enfant qui l'avait conquise dès le premier jour et qui n'avait eu qu'à lui faire un sourire pour qu'elle fonde. Elle avait été une tante très présente et protectrice de son neveu. Sentir sa souffrance, sa peur même parfois, c'était trop. Elle devait sortir de là pour le protéger. La magie d'Harrison était une des seules raisons pour laquelle elle se battait encore.
"C'est plus que risqué Pea." il protesta de suite, et c'était vrai. Ce qu'ils avaient pensé faire, à savoir mélanger les magies de leurs familles plus leur propre magie, ça n'était plus fait depuis des siècles à cause des résultats souvent catastrophiques. Signifiant la mort après un tel rituel, en général on pouvait retrouver quelques morceaux des concernés mais guère plus.
Les magies familiales, surtout des familles les plus anciennes, celles qui avaient siégé à la cour du Roi Arthur il y a des siècles, jurant de protéger Albion et la population magique, ainsi que moldue quoique cette partie avait été peu à peu oublié ou négligé... Ces magies n'étaient supposées se mélanger que lors des mariages et des naissances, et encore il ne s'agissait que de petites quantités. Là pour réussir à sortir d'un manoir aussi ancien et aussi bien protégé, il faudrait mélanger toute la magie à leur disposition.
Ça n'avait jamais été fait, et c'était extrêmement dangereux.
Ce genre de magie était bien plus ... intime que la magie à baguette, la magie, guidée par la Déesse, inspectait chaque parcelle du, ou des, sorcier performant un tel acte. S'il y avait le moindre doute, la moindre hésitation, le moindre désir de posséder la magie de l'autre, de voler la magie de l'autre famille... S'il y avait le moindre soucis, aussi léger puisse-t'il être, ce serait la mort.
C'était pour toutes ces raisons que le couple avait tout essayé sauf ça. Utilisant chacun de leur côté la magie familiale, ou leur propre magie, puis un mélange des deux. Mais ça n'avait jamais été assez et chaque essai leur demandait des mois de récupération. Dû aux chaînes et à la fatigue de leurs corps.
Et oui contrairement à ce que croyait la majorité des sorciers, le physique avait une grande importance dans la magie et son usage. Surtout lorsque ça concernait les rituels ou des duels intenses.
"Moins que d'attendre que les mangemorts viennent nous chercher où que ce bâtard se pointe." elle riposta, et il était heureux, oui heureux malgré son ton. Il était tombé amoureux il y a des années de Calliopea Potter, et ça n'avait pas été son tempérament calme qui l'avait attiré, loin de là, il avait aimé voir le feu qui était dans ses yeux à certaines occasions, la détermination qui l'habitait, si différente de la plupart des femmes de leur cercle. Qui au moins en apparence, paraissaient plus soumises, plus obéissante. Une chose dont il n'avait certainement pas voulu dans la personne qui devait partager sa vie, loin de là même.
C'était ce feu, cette passion qui avait fait d'elle une sorcière aussi connue, respectée et même redoutée par certains, les circonstances étaient horribles, il savait que le neveu de Pea souffrait, mais au moins elle avait l'air vivante et c'était la première fois depuis longtemps. Il y avait eu des phases au fil des ans, mais elles n'avaient jamais duré, là apparemment savoir que Voldemort était de retour et un danger pour Harrison, Pea se battait. Et il était plus que prêt à se battre à ses côtés.
"Si on meurt, lorsqu'on se retrouvera dans l'autre monde je compte bien te dire que j'avais raison." avertit Trestan, plaisantant légèrement avant de se concentrer tandis qu'elle faisait de même.
Se concentrant sur le réceptacle de magie en eux, sur la magie qui entourait ces réceptacles... Ils guidèrent la magie à la surface, priant à la Déesse tout en agissant, et poussèrent les magies l'unes vers l'autres.
La magie se fit plus présente, presque visible autour du couple qui avait toujours les yeux fermés. L'air ondulé autour d'eux, des animaux apparurent, trois dans la magie même, au dessus des sorciers. La magie augmenta encore avant d'exploser.
Abelforth Dumbledore état un homme cynique et qui n'aimait pas grand monde. Barman de la Tête de Sanglier il avait appris à se taire et à détourner le regard lorsque des clients faisaient des affaires illégales, il avait des limites bien sûr, mais en général il fermait les yeux. Il était un homme seul, ses parents étaient morts il y a longtemps, et sa petite sœur avait été tué il y a longtemps aussi, il avait perdu son meilleur ami au cours de la guerre, il ne parlait plus à son frère depuis des années et ce malgré le fait qu'Albus était à Poudlard et donc juste à côté. Il voyait parfois des amis à lui, mais pas trop souvent, le plus clair de son temps libre il le passait à chercher.
Oui à chercher, oh il ne cherchait pas l'amour non, il cherchait une femme qu'il avait vu grandir, la fille de son meilleur ami, elle avait disparu il y a quatorze ans avec son fiancé, et depuis Abelforth la cherchait. Beaucoup la pensait morte, certains pensaient qu'elle avait fui, mais il la connaissait bien et il savait qu'elle n'aurait jamais abandonné sa famille, encore moins après les événements du 31 Octobre 1981. Si elle avait choisit de partir, un cas très improbable, elle serait revenue furibonde, aurait récupéré son neveu, insulté toute la population sorcière, ou presque, menacé tout le monde, secouru Sirius Black qu'elle avait aimé comme un frère... Oui elle aurait fait beaucoup et le tout entouré de Trestan Nott, du père de ce dernier et d'autres sorciers et sorcières proches du couple.
Il avait l'oreille longue aussi, particulièrement lorsqu'il voulait savoir quelque chose et il était sûr qu'elle était toujours vivante. Jusqu'il y a trois ans il avait pu s'en assurer, Arcturus avait pu lui dire, mais depuis la mort de Lord Black, il était dans le noir, devant se fier à son instinct. Il savait que son fiancé vivait, même si il ne savait pas où, et tant que ça serait le cas, tant qu'il n'aurait pas de réponse claire et sûre, il chercherait.
Il n'était pas un sorcier célèbre comme son frère, il n'avait pas l'esprit académique, mais il savait être en tune avec la magie, et c'était pour cette raison que presque tout les matins il parcourait donc une nouvelle zone en essayant de sentir la magie de Calliopea. Il venait d'étendre sa magie pour essayer de trouver une trace, pensant que ce serait à nouveau en vain, cela faisait quatorze ans qu'il attendait après tout. Il était têtu et déterminé, mais il perdait aussi un peu espoir. Lorsqu'il ressentit une énorme explosion magique, il n'était pas du tout à proximité, néanmoins attentif comme il l'était et à la recherche de cette énergie, il avait pu la sentir.
Il s'y précipita et tomba après deux heures de recherches sur un manoir à l'abandon, il y entra, trouva le corps d'un elfe de maison qui n'avait clairement pas survécu à l'explosion de magie. Ayant le sentiment d'arriver trop tard, que ce soit en vain, il suivit la piste magique jusqu'aux donjons où il tomba à genoux. Il avança à quatre-patte vers les deux sorciers, se sentant incapable de se relever et de marcher vers eux pour le moment et ne put retenir ses larmes en sentant les pouls des deux jeunes qu'il cherchait depuis si longtemps. Ils étaient en sale état, ça c'était sûr mais ils étaient en vie.
Abelforth ne perdit pas de temps à les ramener chez lui, et il commença à prendre soin d'eux, appelant au passage un ami guérisseur indépendant qui se hâta de venir à la demande d'Abelforth bien sûr mais surtout après avoir appris de qui il s'agissait. Il avait été proche de Trestan Nott, un de ses meilleurs amis même, et il ne perdit pas une minute à aller à la Tête de Sanglier pour soigner au mieux les deux sorciers qui allaient avoir besoin de beaucoup de soins et de potions pour s'en remettre. Néanmoins les deux hommes avaient des énormes sourires sur le visage.
Abelforth était plus que satisfait. Il avait retrouvé la jeune femme qu'il considérait comme sa nièce, et si il la connaissait un tant soit peu elle allait être furieuse vis à vis des événements depuis sa disparition certes mais surtout ceux de ces derniers mois au sujet de son neveu, et son compagnon allait la soutenir entièrement.
Il ne pouvait pas retenir un sourire d'anticipation, le monde magique, et son frère, allaient avoir droit à un sacré choc. Ca promettait. Sifflotant il laissa le guérisseur à ses patients et alla ouvrir son bar.
C'était vraiment une belle journée.
Les étudiants de Poudlard, ainsi que les professeurs, venaient de s'installer pour le déjeuner, c'était un samedi et du coup l'ambiance était plus détendue que les autres jours, les professeurs aussi d'ailleurs, enfin aussi détendus que possible vu qu'Ombrage était assise à leur table. De son côté elle était satisfaite, elle avait eu Potter en retenue la veille et elle comptait bien lui faire apprendre la leçon, il allait regretter ses horribles mensonges. Le message commençait d'ailleurs à bien rentrer.
Le calme de la Grande Salle fut brisé par l'entrée de trois personnes dans la pièce, ils étaient des adultes pour autant ils n'étaient pas des professeurs. Certains reconnaissaient le plus âgé, un homme à la longue barbe grise comme étant le barman d'un pub de Pré au Lard, mais les deux autres étaient pour presque tous des inconnus. Il était évident qu'ils avaient soufferts et qu'ils n'étaient pas au top de leur forme, la maigreur était un grand signe, ils étaient presque des os, mais la pâleur l'était aussi, pour autant ils marchaient avec assurance et dignité quoiqu'avec une certaine lenteur, la femme se reposait un peu sur l'homme, tandis que l'homme à barbe était de l'autre côté d'elle. Ils s'arrêtèrent devant la table des professeurs, qui semblaient absolument figés, quoiqu'Ombrage ça semblait plus dû au fait qu'elle ne les connaissait pas qu'autre chose, elle commençait d'ailleurs à se lever pour parler, néanmoins elle fut interrompue avant même de pouvoir commencer, la femme avait observé un peu le directeur Dumbledore ainsi que les autres professeurs attablés avant de se tourner un peu vers le professeur Flitwick qui semblait sur le point de pleurer.
"Où est il ? Où est mon neveu ? Où est Harrison ?" elle demanda d'une voix claire
"A la table des Griffondor Calliopea, Mr Potter si vous vouliez bien." le professeur Flitwick répondit de sa voix aiguë sans pour autant quitter des yeux la femme devant lui. Une femme que le professeur de sortilège ne pensait jamais revoir. Une de ses meilleures étudiantes.
Elle était vivante.