PDV CAT.
Chapitre 1 – La Terre. (2000) Je vais changer pour toi et t'aimer plus que de raison.
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Tu étais née en 1970 et on t'avait nommée Catherine avec un C Jean Grant, fille de Katherine avec un K Grant et de feu Jean Grant. Tu étais la dernière de la prestigieuse lignée de Grant, comme le disant pompeusement ta mère, lignée que remontait à la construction de National City.
Tu étais Cat Grant et en ce premier jour du nouveau millénaire, au balcon d'un des plus hauts immeubles du monde, dont tu avais fait l'acquisition très récemment, la main sur ton ventre, tu étais d'humeur maussade malgré la fête qui battait son plein un peu partout.
Une fois de plus, ton époux et ta mère avaient d'autres choses à faire que de passer ce nouvel an avec toi. Une fois de plus, tu étais seule. Certes tes collègues et des gens que tu pouvais vaguement appelés des amis étaient présents à la fête de CatCo. Plus tôt dans la soirée tu t'étais même surprise à t'amuser et à rire.
Mais, ça n'avait duré qu'un temps. Parce que lorsque tu avais demandé une coupe de champagne, le barman t'avait rappelé ta condition, très poliment et t'avait servi un jus de fruit. Et ton humeur en avait pris un coup. Tu avais quitté la fête et te voilà à contempler la ville. Tu avais soupiré et tu avais fait une rétrospective de ton existence.
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Le premier souvenir que tu as c'est le souvenir de ta mère ou plutôt de son absence.
Tu avais 5 ans, tu attendais ta mère avec ta maîtresse, une dame assez gentille. Elle regardait sa montre assez souvent. Il était 18h46. L'école se terminait à 16h40, ta mère aurait dû être là. Mais finalement, la maîtresse t'emmena à la garderie. Il était 18h47. La garderie se terminait à 18H30, ta mère aurait dû être là. Mais, elle n'était pas là. Elle n'était pas là et la maîtresse n'avait pas envie d'être là avec toi. Ça aurait dû être ta mère. Elle aurait dû être là, puisqu'elle était le seul adulte qui s'occupait de toi, ton seul repère fixe. Mais elle n'était pas là et tu t'habituas à ce sentiment. Cette solitude. Tu haïssais ça.
Si tu n'étais pas si en colère, tu aurais pleuré. Mais tu étais furieuse. Ta mère, qui t'avait nommé comme elle, n'était pas là.
Tu haïssais ta mère pour cette absence constante. Pour ce manque qu'elle créait en toi.
Après, plus tard, quand tu avais cessé de croire que tu étais importante pour ta mère, tu t'étais demandée pourquoi tu n'avais pas de père. Ta mère avait négligemment répondu qu'il était mort. Tu avais 6 ou 7 ans, tu savais ce qu'était la mort, tu savais ce que cela voulait dire. Tu savais que c'était triste, que tu aurais dû être triste. Mais tu étais encore furieuse. Ta mère aurait dû te prendre dans ses bras alors que des larmes apparaissaient aux coins de tes yeux, au lieu de cela, elle t'avait dit de monter dans ta chambre parce qu'elle devait « absolument » retourner à la réception qu'elle organisait pour chaque Noël. Cette nuit-là, la nuit où les enfants attendent impatiemment le lendemain matin, tu avais pleuré dans ton lit jusqu'à l'épuisement. Les cadeaux du lendemain n'avaient aucun goût et rien n'eut de goût avant longtemps.
Jusqu'à ce qu'on t'offre un cahier pour écrire. Un jour, un vague oncle, dont le nom t'échappait, t'avait offert une sorte de journal intime. Le soir même, tu avais écrit dedans. Tu avais passé une grande partie de la nuit à écrire. Et ce fût un déclic, tu écrirais quand tu serais grande. Tu avais 8 ans, et lire et écrire furent tes activités principales. Quelque chose que ta mère ne pouvait pas critiquer.
Car ta mère n'était jamais satisfaite de rien mais surtout pas de toi. Tu étais sûre qu'elle ne t'avait jamais fait un compliment qui ne ressemble à une critique voilée. Tu la détestais pour ça, car à ses yeux, aux yeux de ta propre mère, tu n'étais jamais assez bien, assez parfaite.
L'école tu étais première mais tu n'avais pas un score parfait. Tu avais sauté plusieurs classes mais rien n'y faisait.
Les activités sportives, tu n'étais pas assez endurante, pas assez souple, pas assez gracile, pas assez parfaite.
Les activités artistiques, tu n'avais pas de talent selon elle, alors que tes professeurs eux étaient plus que satisfaits.
Ton apparence, enfant tu n'étais jamais aussi mignonne. Adolescente, tu n'étais jamais assez bien coiffé, assez bien habillé, assez bien maquillé, pas assez belle.
Tes relations, qu'elles soient amicales ou plus tard amoureuses, ta mère n'était jamais satisfaite. Ils n'étaient pas de la même condition. Pas des amis comme il faut. Pas comme elle voudrait.
A chaque fois ce n'était pas assez. Tu n'étais pas assez. Malgré tes efforts, tes sacrifices… Elle n'avait jamais montré la moindre fierté. La moindre tendresse. Le moindre petit geste qui aurait pu te faire croire, te faire espérer qu'elle ne considérait comme autre chose qu'une gêne ou une perte de temps.
Elle disait toujours cela, je n'ai pas le temps. Je n'ai pas le temps de te parler, de te voir, d'aller ton récital. Une fois, elle t'avait dit qu'elle n'était pas à ta disposition pour ce genre de futilité, tu avais 10 ans. Rétrospectivement, tu te disais qu'elle n'avait juste pas le temps d'être mère.
Tu t'étais rendue compte que tu l'aimais quand même et que tu la détestais d'autant plus. Tu t'étais rendue compte que son jugement valait plus que les autres. Plus que tout. Et tu te trouvais faible et stupide. Pathétique. Alors tu avais fuis ta mère, pour fuir ce sentiment.
Tu avais finalement choisi de t'éloigner. Tu avais eu ton diplôme à 16 ans et tu étais partie faire tes études à Londres puis à Métropolis. Tu avais eu ton master de journalisme à l'âge record de 21 ans, sans aucune félicitation de ta mère, qui trouvait le métier de journaliste idiot.
Puis, tu avais travaillé quelques années au Daily. Pour te faire de l'expérience, avant de te lancer dans ta propre entreprise.
Mais ta mère avait quand même réussi à te marier à Mark Foster, un docteur arrogant. Il était « parfait pour toi ». Il était parfaitement imbu de lui-même, un idiot machiste et un ignorant fini si l'on excepte la médecine. Cet homme t'était presque insupportable. Il était grossier et inculte dans l'art et la musique. Cet homme voulait une bonne petite femme au foyer qui avait de bonnes relations dans le monde. Il avait espéré que tu arrêtes de travailler pour élever ses enfants.
Au lieu de ça, tu avais lancé CatCo en 1995, tu avais 25 ans et on t'avait dit que tu n'avais aucune chance. Ta mère t'avait donné un an avant de faire faillite, Mark avait été contrarié que sa femme ne veuille pas lui donner et s'occuper de ses enfants. Tu aurais pu les tuer pour ça. Mais tu avais décidé de passer outre, outre le mépris de ta mère, outre les paroles et les demandes de Mark.
CatCo avait été nommé Entreprise la plus prometteuse de l'année 1997.
Et en ce nouveau millénaire, CatCo se mettait à la pointe de la technologie. Certes journal et radio restaient des valeurs sûres mais l'avenir appartenait à Internet. Tu le savais, tu le sentais. Tu diversifiais ton activité. Tu t'agrandissais. De 20 employés, tu en avais maintenant 20000 sous ta responsabilité à travers le pays. Tu avais ouvert des succursales à Washington DC et à New-York. Tu avais négocié des accords avec les Wayne pour Gotham et avec le Queen pour Starling City. Tes journaux, tes radios étaient partout dans le pays. Tu laissais Métropolis au Daily, en l'honneur du bon vieux temps.
Tu étais très fière de toi. Tu avais créé de toute pièce un empire médiatique à toi toute seule, un empire qui au bout de 5 ans avait été lancé en bourse.
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Du balcon du dernier état de l'immeuble CatCo, tu regardais le feu d'artifice du nouvel an.
Tu avais 30 ans et ton entreprise était la plus riche de la ville, tu étais devenue « la reine des médias ». Ton nom était partout. Tu influençais la ville et même le pays. Tu avais de l'influence et de l'argent.
Et surtout, il y avait ce petit être dans ton ventre, ce petit garçon. Tu allais l'appeler Adam Jean Grant. Cet enfant qui n'avait pas demandé d'avoir un père si idiot et une grand-mère si méprisante. Ce petit être que tu aimais déjà de tout ton cœur, de toute ton âme.
Toi qui ne connaissait que le colère, l'indifférence, le mépris… tu ressentais pour Adam, un amour tellement pur que tu pleurais de joie pour la première fois de ta vie.
Devant National City en fête, alors que tu entamais ton dernier trimestre avant la naissance, tu te promettais que tu allais changer et aimer cette enfant de tout ton cœur. Tu te promettais qu'il ne se sentirait jamais seul, jamais négligé, jamais méprisé.
Tu caressais ton ventre en murmurant doucement et inlassablement « Je vais changer et t'aimer plus que de raison »
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Publications irrégulières. Désolé d'avance.
Pardon pour les fautes d'orthographe.
SuperGirl, SuperMan, rien ne m'appartient.