Note de la traductrice : Parce que mon ambition secrète est de vous faire découvrir Yuuri Katsuki et Viktor Nikiforov ensemble dans tous les univers possibles ! (Comment ça, c'est pas du tout secret comme ambition =p ?)

Nouvelle histoire de miss-terra-incognita ! (l'auteur de Ces héros qui volent dans le ciel), un Titanic UA cette fois-ci, j'espère que ça va vous plaire ! La version originale est disponible à la fois sur ce site et sur AO3 et il y a 22 chapitres en tout, mais ils sont courts, donc je les posterai régulièrement (et ça me fera une pause bienvenue dans ma traduction des chapitres, ahem, titanesques de En eux brûle la flamme de l'ambition ^^ !)

Je vous souhaite une très bonne lecture !

Prologue : Vaisseaux fantômes

Life is short

And pleasure few

And holed the ship

And drowned the crew

But o! But o!

How very blue

the sea is.

-Clive Barker

La vie est courte

Les plaisirs peu nombreux

La coque percée

L'équipage noyé

Mais oh ! Mais oh !

Comme la mer est bleue

D'un bleu inégalé.

(cette traduction française, pur produit de mon cerveau, n'est pas du tout officielle ^^')


Le bruit des hélices de l'hélicoptère se fait entendre peu après la découverte de la photographie. On ne leur demande pas vraiment leur avis. Ils sont seulement prévenus par radio par le garde-côte et des bribes d'information relayées par d'autres intermédiaires ne servent qu'à rendre plus confus encore l'équipage. La préparation de leur arrivée se fait à la hâte. Cela ressemble un peu à une invasion.

Otabek reste impassible, bien entendu. Le chaos ne l'a jamais dérangé. Les scientifiques de son équipe courent dans tous les sens, et s'assurent, paniqués, que tout soit prêt avant que l'enfer ne se déchaîne.

L'hélicoptère atterrit doucement sur le pont dégagé. Et Otabek en comprend vite la raison.

L'homme qui sort de l'hélicoptère en premier n'est pas vieux, pas exactement. Il est définitivement d'un âge avancé, inutile de le nier, mais son expression rieuse fait passer les rides de son visage au second plan. Un jeune homme le suit de près, ses cheveux blonds malmenés par le vent produit par la rotation des pales de l'hélicoptère. Il offre son bras à l'autre homme, lève les yeux au ciel en essuyant un refus. Une vieille habitude entre eux, apparemment.

L'homme âgé s'avance vers Otabek, ses pas fermes empreints d'une certaine inéluctabilité. Il s'arrête devant Otabek.

"Je voudrais bien voir ma photographie," dit-il et ses yeux brillent.


L'homme sur la photographie est jeune. Habillé richement. Ses yeux sont illuminés par la joie et il semble chercher du regard quelqu'un qui vient tout juste de sortir du cadre.

"Il a toujours eu une aversion pour les appareils photo," explique Viktor. "Je n'ai jamais su pourquoi."

"Et sur cette photo," insiste Otabek d'une voix calme, "Est-ce vraiment vous ? Aviez-vous embarqué à bord du Titanic ?"

"Mm," acquiesce Viktor. "Il y a très longtemps."

Le jeune homme qui l'accompagne, le fils de Viktor, toise ostensiblement Otabek d'un regard méfiant. Il peut sentir la brûlure du regard vert sur sa nuque alors même qu'il lui tourne le dos.

"J'imagine que vous ne savez pas où se trouve le collier, par hasard ? Il était supposé être dans ce coffre-fort. Tous les indices concordaient."

"Bien sûr que je sais où il est," répond Viktor, gloussant légèrement. Il pointe du doigt la photographie flottant juste à la surface du liquide. "Juste là." Il gratifie Otabek d'un clin d'œil. "Dans ma poche."

Piqué au vif, le regard d'Otabek se fait perçant. "Vraiment."

"Oh oui. Mais avant que nous abordions ce sujet, j'ai entendu dire que vous aviez pris des enregistrements vidéos du paquebot. J'aimerais beaucoup les voir."

JJ les interrompt alors, parce qu'interrompre les gens est la spécialité de JJ. "C'est par-là ! J'ai réalisé un montage de qualité avec les images récupérées, si je puis me permettre !"

Le truc, pense Otabek en son for intérieur, serait que JJ arrête de se permettre.

Il les conduit devant une multitude d'écrans affichant simultanément pour les analyser divers endroits de la carcasse du bateau. JJ parle à la vitesse de la lumière, mais l'expression sur le visage de Viktor, distante, montre qu'il a très vite arrêté d'écouter. Son fils le regarde contempler, le regard lointain, les écrans, et les yeux verts sont remplis d'un sentiment qu'Otabek n'arrive pas bien à identifier.

Viktor s'avance d'un pas. Effleure gentiment de sa main l'un des écrans.

"Ici," dit-il doucement. "C'est ici que je l'ai rencontré."

Un silence de mort s'abat dans la pièce. Tous les scientifiques accordent leur pleine attention à l'homme âgé qui se tient devant les écrans, les yeux remplis de fantômes connus de lui seul.

La question suivante brûle la langue d'Otabek, qui n'ose la poser. Mais peut-être que Viktor lit dans ses pensées, parce qu'il sourit gentiment et lui dit, "Posez votre question, jeune homme. A mon âge, on ne peut se permettre de perdre du temps."

Le fils de Viktor croise le regard d'Otabek. Le défiant silencieusement.

Otabek inspire profondément.

"Rencontré qui ?"


Note de l'auteur : Vous appréciez cette histoire et souhaiteriez l'entendre plutôt que la lire ? Si ça vous intéresse, sachez que j'ai enregistré une podfic dessus, allez y faire un tour si jamais l'envie vous en prend ! (lien disponible sur AO3 sur le profil de l'auteur)