Bonjour à tout le monde ! (Liz : Y en a qui ne doutent de rien)

Dans ce troisième et dernier tome des Chroniques du Docteur Monroe, nous retombons dans la vie quotidienne de nos trois héros pour de nouvelles péripéties ! Pour cette occasion, nous accueillons un nouvel OC qui, je l'espère, saura vous plaire :)

Bonne lecture à tous et toutes, on se retrouve en bas !


Chapitre 1 : Hello darkness my old friend…

Loki se tournait et se retournait dans son lit. Enfin, dans le lit qu'il partageait avec Tony Stark (le playboy, philanthrope, génie milliardaire) depuis maintenant quelques mois.

Tony était parti tôt ce matin pour une réunion du Conseil d'Administration de son entreprise et le dieu de la Malice s'était donc retrouvé seul dans un lit trop grand et trop froid. Renonçant à chercher le sommeil, l'Ase soupira et se leva, enfilant un pantalon qui traînait et un t-shirt pas trop chiffonné. Vu le logo de groupe de metal et la coupe trop courte, il appartenait à Tony.

Le grand brun se traîna jusqu'à la cuisine et se servit du café tiède qu'il but en grimaçant. Le reste de la boisson alla rejoindre les égouts et Loki s'appuya contre le rebord de l'îlot central.

New York avait eu un peu de mal à oublier l'attaque extraterrestre qu'elle avait encore subie. Cette fois, l'ennemi s'était attaqué directement aux enfants et ça, c'était plutôt dur à avaler. Mais rien qui ne soit irréparable.

Adam Warlock apparaissait de temps en temps sur la terrasse et s'invitait pour la journée, prétextant à chaque fois qu'il passait par hasard, mais Loki n'était pas dupe. Il avait bien vu les regards inquiets que le Souverain glissait vers la chambre d'Elisabeth. C'était gentil de sa part de venir la voir pour "vérifier qu'elle était toujours en vie", mais il était vraiment lourd et Loki était bien souvent obligé de le virer de force quand il devenait trop envahissant.

L'homme passa la pièce en revue et ne fut pas surpris de voir le mug Iron Man d'Elisabeth encore retourné, inutilisé depuis… he bien, depuis des semaines.

Nouveau soupir.

Loki s'inquiétait pour sa meilleure amie, ça, tout le monde le savait. Depuis la fin de la bataille contre Thanos, la jeune femme s'était renfermée sur elle-même et ne parlait à personne, si ce n'était Tony et Loki. Elle passait ses journées dans son lit, cachée sous sa couette comme si ça pouvait la protéger de ses souvenirs et, quand elle en sortait, elle faisait peur à tout le monde avec sa tête de cadavre.

Cette comparaison était d'autant plus fidèle que Loki l'avait déjà littéralement vue sous cette forme.

Longue histoire. Thanos avait voulu emprisonner la Mort (sa petite amie) dans le corps de Liz, la rendant ainsi plus manipulable mais aussi plus en colère, et pour ça il avait dû tuer l'humaine pour laisser la place à l'entité. Bon, après elle avait ressuscité, mais quand même. Le médecin avait eu le temps de visiter le royaume des morts et en avait gardé des souvenirs si horribles qu'ils la réveillaient parfois en pleine nuit.

Entendre les cris horrifiés de son amie fendait un peu plus à chaque fois le cœur du dieu de la Malice, mais il ne pouvait rien pour elle.

Et si seulement elle n'en avait retiré que des cauchemars…

En ce qui concernait les traumatismes comme pour le reste, Liz ne faisait jamais les choses à moitié. Juste après son retour d'entre les morts, elle avait commencé à avoir des visions de gens en train de mourir. En premier lieu, la pauvre humaine avait cru qu'elle les assassinait elle-même à distance, mais Loki et Tony avaient réussi à lui prouver par a+b que c'était impossible.

Les visions continuant de lui apparaître nuit après nuit, Tony avait mis sur pied diverses expériences afin de déterminer ce qui arrivait exactement à leur amie commune. La seule hypothèse qu'il conserva après coup était que Liz avait accès à la "liste" de la Mort, c'est-à-dire son planning du jour.

Elisabeth rêvait d'un suicide, et celui-ci avait invariablement lieu dans la journée.

Le docteur avait bien essayé d'empêcher certaines prédictions d'arriver, notamment quand elles concernaient des enfants ou des assassinats, mais le jour où elle échoua à faire évacuer tout un orphelinat incendié lui fut fatal. Il devint impossible de lui faire quitter sa chambre de la Tour Stark.

Elle arrêta aussi de s'alimenter, et Loki fut obligé de la menacer de la jeter par la fenêtre pour qu'elle accepte enfin de manger. Ça commençait à bien faire !

Et bien entendu elle séchait son travail, envoyant paître ses patients par téléphone d'une façon dont l'ancienne Liz se serait indignée. Quant à la maison que Loki lui avait offerte, elle restait inhabitée, bien entendu. Le dieu, agacé, avait fini par l'enchanter pour la garder propre en permanence.

Elisabeth se contentait de dormir comme une larve pour…oublier.

Sauf qu'aujourd'hui, Loki avait ses règles (comme disait Tony quand il le trouvait de mauvais poil) et il avait depuis longtemps atteint son point d'explosion. Et son amant n'était pas là pour l'empêcher de s'énerver, c'était juste… parfait.

Il conjura des vêtements plus présentables d'un revers de la main et alla frapper à la porte de son amie, y mettant un peu plus de force que prévu. Le bois craqua désagréablement et s'enfonça sous son doigt replié.

- Oups, fit le dieu.

Un grognement sourd lui signifia qu'il pouvait aller se faire voir chez les Grecs, ce qui ne l'empêcha pas d'entrer comme s'il était chez lui. De toute manière, il était légalement chez lui maintenant, vu qu'il avait épousé Tony en mai dernier (il passait encore parfois en revue les photos de ce jour si mémorable en souriant d'un air niais, c'était d'un gênant !).

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "vas te faire voir" ?! grommela sa si délicate colocataire en émergeant de sa couverture.

Loki faillit faire une crise d'apoplexie en la voyant. Elle était blanche comme une cuvette de WC, avait les joues et les orbites creusées et avait les cheveux si gras et hirsutes qu'elle aurait pu aisément se faire passer pour une sorcière. Dommage qu'Halloween soit déjà passé.

- Par les Neufs, tu es immonde, lâcha-t-il sans le vouloir.

Un œil gris et coléreux le fixa d'entre deux mèches grasses.

- Moi aussi je t'emmerde, Loki.

Le dieu se pinça l'arête du nez, n'en revenant pas de cette vulgarité.

- Liz. Ecoute, tu as toujours été horriblement impertinente et insupportable, mais là c'est la goutte de bière qui fait déborder le hanap !

La momie haussa un sourcil.

- Tu peux répéter ça ? ironisa-t-elle.

- J'en ai ras le cul de te voir comme ça, on dirait qu'on a essayé de ramener Amy Winehouse à la vie mais que quelqu'un s'est gouré d'incantation ! Tu t'es vue dans un miroir dernièrement ? Même Odin avait plus de dignité pendant qu'il dormait !

- Et c'est pour ça que tu viens me faire chier ? Casse-toi Loki !

La brune retourna se planquer sous sa couette et le dieu compta mentalement jusque dix en essayant de rester calme.

Raté.

Il attrapa la couette et la tira violemment vers lui, révélant la silhouette menue qui y était dissimulée et qui se recroquevilla à cause du froid.

- Ma couverture ! beugla la Chose en remuant un bras maigrichon. Rends-la-moi !

Loki n'en avait pas fini. Il agrippa le bord du matelas et le retourna sans ménagement, propulsant l'humaine trop légère de l'autre côté de sa chambre. Le géant des glaces alla ensuite voir si elle était indemne et retrouva un assemblage bizarre de jambes et de bras surmonté d'une touffe de cheveux brun foncé semblable à un nid d'oiseaux. Comme elle avait l'air plus ou moins vivante, il la souleva comme un sac de patates et la traîna jusqu'à la salle de bain, ignorant ses coups de pieds d'anémique.

Un fois dans la salle d'eau, il fit couler un bain chaud et lui arracha son pyjama, ne lui laissant en tout et pour tout que ses sous-vêtements. La jeune femme hurla comme un cochon qu'on égorge et essaya de lui arracher un œil pour se venger.

- MES VÊTEMENTS ! Loki, sale bâtard, rends-moi mes fringues, pervers !

- Je te les rendrai quand tu seras propre !

Le dieu la souleva de nouveau pour la jeter dans la baignoire et se raidit quand elle cria que l'eau était brûlante. Il refroidit l'eau de quelques degrés d'un geste de la main et lui fourra une savonnette dans la main avant de s'emparer d'une bouteille de shampoing pour lui arroser la tête.

- Mes yeux ! Bordel, Loki, je te HAIS !

Les doigts du Jotnar s'enfoncèrent comme des griffes dans la chevelure dégoûtante de son amie et il lui frictionna le cuir chevelu aussi délicatement qu'il le put, c'est-à-dire comme un barbare. Elle mettait de l'eau partout en se débattant pour lui échapper, mais au point où il en était, il n'en avait pour ainsi dire rien à faire.

Sans se soucier de ses manches trempées, le prince d'Asgard rinça la tête de la jeune femme, puis essaya de coiffer les mèches humides avec l'aide d'un démêlant puissant de sa propre fabrication. Quand le monstre commença à ressembler à un être humain (du moins au niveau des cheveux), il la relâcha et lui ordonna d'un ton sec :

- Lave-toi. Je reviens avec des vêtements corrects dans dix minutes, tu as intérêt d'être propre.

Un regard noir et meurtrier lui répondit et Loki referma la porte avant de souffler un bon coup. Il n'avait même pas remarqué qu'il s'était arrêté de respirer. Bon sang, les femmes !


Un quart d'heure plus tard, Liz sortit de la salle de bain avec un t-shirt et un jean noir, la tête ruisselante d'eau glacée qui la faisait frissonner. Loki la sécha d'un sort de chaleur pour qu'elle n'attrape pas froid et l'entraîna jusqu'à la cuisine pour lui faire manger quelque chose.

- Je n'ai pas faim.

- Ne dis pas de bêtises, ça fait des jours que tu n'as pas mangé correctement.

- J'ai mangé hier…

- Je ne considère pas un seul flocon d'avoine comme un repas complet. Et les chips non plus, ajouta Loki en la voyant ouvrir la bouche.

Vexée, elle la referma et se replia sur sa chaise. Elle prit un bout de pancake et le porta à sa bouche, mais elle fit la grimace et mâcha plusieurs minutes avant de réussir à l'avaler.

- Ne me force pas à en reprendre, ça ne passe pas.

Loki fronça les sourcils. Bon, l'étape du lavage avait fonctionné, elle ressemblait plus ou moins à une femme respectable, si on oubliait son teint de zombie. Son estomac devait quant à lui avoir oublié comment fonctionner, donc il devait passer à quelque chose de plus digeste…

Son regard vert tomba sur la boîte de cupcakes que Tony avait été acheter au Starbucks la veille et il eut une illumination.

- Bon, mets ton manteau et tes chaussures, nous sortons.

- Sortir ? Par ce temps ? ironisa sa victime en pointant le pouce vers la fenêtre, d'où on voyait nettement des flocons de neige tomber du ciel.

- Tout à fait. Nous allons sortir par ce temps, que ça te plaise ou non. Le vent froid te fera le plus grand bien, ce sera toujours mieux que de respirer l'air vicié qu'il y a dans ta chambre, trancha Loki.

Liz articula silencieusement une insulte et traîna les pieds jusqu'au porte-manteaux. Le dieu vint la rejoindre après avoir mit les pancakes dans le réfrigérateur et l'enroula dans son écharpe sans se soucier des injures pas très subtiles qu'elle lui balançait en continu.

- Evite Greenwich Avenue, y a un gars qui va sauter d'un balcon vers 11h10, grommela le docteur une fois dans l'ascenseur.

- Tu es tellement détachée de toutes ces visions que je me demande parfois pourquoi tu déprimes…

- Je ne déprime pas !

- Je t'ai vue regarder Twilight en pleurant hier soir.

- …Merde.


- Voilà, je savais bien qu'il était quelque part dans ce coin ! s'exclama Loki, satisfait.

- Et tu es fier parce que tu as trouvé un Starbucks à Manhattan ? se moqua Elisabeth, grelottant dans les dix centimètres de neige qui couvraient le trottoir.

Ils avaient marché en rond pendant une trentaine de minutes sans trouver le célèbre café pour enfin dénicher celui d'Astor Place, qui se trouvait à environ dix minutes de la Tour. L'implantation en question était assez sympathique à regarder, avec ses vitrines et verrières qui lui donnaient un aspect chic sans verser dans le pompeux. Le café formait le coin de la rue et jouxtait un bureau FedEx, qui donna à Liz l'idée de leur piquer une camionnette pour rentrer à la maison et se pelotonner dans son lit douillet. Mais Loki coupa court à ses idées d'évasion en la prenant par le poignet pour l'emmener à l'intérieur.

Le dieu faillit regretter sa décision en avisant le lino gris clair qui couvrait le sol, mais le reste du décor lui plut. Les tables, les banquettes et le comptoir étaient en bois clair, mais les murs côté vendeurs étaient noirs, tout comme le bas de la plupart des meubles. Le tout donnait une atmosphère agréable enrichie par l'arôme du café et les rares personnes qui s'y trouvaient encore à cette heure. L'ouverture des bureaux était déjà loin, laissant la période de rush derrière eux.

- Bon, qu'est-ce que tu bois ? demanda Loki.

- Je n'ai pas…

- Bien sûr que tu as soif. Choisis une boisson ou je le fais pour toi !

Elisabeth avisa un vendeur qui se tournait vers eux avec un sourire commercial et fit la moue.

- Un Chocolat viennois, ronchonna-t-elle.

- Bien, on avance enfin.

Loki l'entraîna vers le comptoir, où les attendait un type brun pas bien grand qui leur sourit en leur demandant ce qu'ils voulaient. Le dieu remarqua que l'autre homme regardait Liz (fascinée par les pâtisseries en vitrine) avec insistance et s'éclaircit la gorge, ramenant l'attention du barman sur lui.

- Un Viennois et un Earl Grey, merci.

Le gars sembla s'attarder sur la main gauche de Loki et prit une teinte rosée qui n'échappa pas au dieu des Menteurs.

- Vos noms ? demanda le vendeur en manquant de faire tomber les deux gobelets en carton qu'il venait de cueillir.

- Loki et…

- Hulk, le coupa Elisabeth d'un air absent, toujours concentrée sur la nourriture exposée.

Le vendeur - Jim, d'après son badge - lâcha un rire involontaire et nota rapidement les deux noms sur les verres avant d'aller les remplir.

- Tu veux un truc à manger ? proposa Loki.

- Non… je me demandais juste comment un cupcake pouvait avoir l'air aussi brillant. Tu imagines tout le beurre qu'il y a là-dedans ?

- J'en connais une à qui un peu de beurre ne pourrait pas faire de mal… murmura le dieu en la poussant vers la caisse, où les attendait le dénommé Jim.

- Cela fera sept dollars quarante, s'il vous plaît, dit poliment le trentenaire avec un drôle d'accent.

Loki paya avec l'argent que Tony lui avait confié depuis le début de leur cohabitation pré-mariage et harponna son amie pour aller s'asseoir sur une banquette en face du comptoir. Le géant remarqua que "Jim" les observait toujours en essayant d'être discret. En même temps, faire semblant d'essuyer des gobelets en carton n'était pas à proprement parler une bonne idée.

- On dirait que tu as tapé dans l'œil du barman, commença-t-il, l'air de rien.

La dépressive devant lui sembla atterrir. Elle le fixa d'un air ahuri, la bouche grande ouverte.

- Quoi ? Qui ça ?

Loki pointa discrètement le comptoir du pouce et la jeune femme fit un bruit à mi-chemin entre le reniflement et le ricanement.

- Quoi, ce type, là ? Je suis quasi sûre qu'il est gay, il n'arrête pas de te regarder !

- Parle plus fort, il ne t'a pas bien entendue, grogna Loki en se pinçant l'arête du nez pour la deuxième fois en deux heures. Il t'a regardée avec tellement de concentration tout à l'heure que ça m'étonne que tu n'ais pas une trace de brûlure sur le front.

- Il devait admirer la taille de mes cernes, voilà tout. Ce n'est pas courant de croiser un panda à New York City, tu sais ?

Loki la fusilla du regard.

- Si c'était le cas, ce type doit être zoophile alors, parce que zieuter un panda avec un regard à faire fondre la banquise, c'est flippant.

- Oh allez, comme si un gars pouvait s'intéresser à un zombie !

- Tu n'es pas un zombie, tu es juste… he bien, en ce moment tu es laide à faire peur. Mais avec un peu de maquillage…

- Et après on dit que les princes sont bien élevés…

- Mon devoir de meilleur ami est d'être sincère avec toi, même si ça fait mal. Et dire que tu es sexy serait un mensonge si flagrant que j'en mourrais de honte.

- Dis donc, c'est la journée de la gentillesse ou quoi ? s'énerva Elisabeth.

Loki préféra ne rien répondre et fit un sourire en coin quand Liz se redressa pour voir si le barman la regardait vraiment.

- Je vais acheter un croissant, ne bouge pas de là.

Le dieu se leva et alla se planter avec un sourire manipulateur face à Jim, qui sursauta violemment en le voyant arriver.

- Monsieur ?

- Mettez-moi un croissant. Ou deux. Non, trois croissants s'il vous plaît.

Le petit brun à l'accent étrange se pencha pour aller chercher les pâtisseries dans la vitrine et les emballa soigneusement dans un sac en papier brun et vert.

- Heu… dites ? fit brusquement Jim avec une pointe d'hésitation.

- Oui ? répondit aimablement le géant des glaces.

- Il lui est arrivé quoi, à votre femme ?

- Oh, ce n'est pas ma femme, c'est ma meilleure amie. Et elle traverse une période de dépression, à cause du boulot, tout ça… Du coup j'essaie de lui changer les idées, mais ce n'est pas facile…

Loki, satisfait, vit l'espoir poindre dans le regard sombre de son vis-à-vis. Le petit mal rasé jeta un œil du côté de Liz, qui piquait du nez, puis sourit plus sincèrement à l'Asgardien avant de pointer ses achats.

- Tenez, gardez la monnaie, fit le Jotnar en lui tendant dix dollars.

- Heu, merci monsieur… !

- Considérez ça comme une avance. Ah, et vous avez ma bénédiction, mais il va falloir être patient. Les sentiments et la subtilité, c'est pas son truc.

Le plus jeune lui retourna une œillade démesurée et Loki lui fit un sourire apitoyé.

- Au fait, vous venez de quel coin ? Vous avez un accent…

- Je suis Irlandais, répondit Jim après une courte hésitation.

- Ah, je vois. He bien bonne chance, Jim. Par contre…

Le dieu se pencha en avant et chuchota à l'oreille de l'Irlandais :

- Faites-la souffrir et je vous tuerai personnellement à mains nues, d'accord ?

Loki se recula, prit l'air incrédule du petit brun comme une réponse satisfaisante et retourna s'asseoir avec Liz, qui triturait son gobelet. Il observa son amie siroter son chocolat en silence puis détecta un mouvement du coin de l'œil.

- Pardon de vous déranger, monsieur, mais je viens de me rendre compte que je ne vous ai pas rendu votre monnaie, fit Jim en souriant.

Loki haussa un sourcil. Ce gamin avait des couilles. Patient, il attendit de voir ce que le barman lui réservait encore comme surprises. Perplexe, il le vit déposer un pain au chocolat devant Liz, qui le fixa avec les yeux plissés d'une droguée en plein trip.

- Quoi qu'est-ce ? fit élégamment Elisabeth.

- Cadeau de la maison, c'est pour dédommager votre ami pour sa monnaie. Comme je n'avais plus le montant exact, je me suis permis de vous apporter ceci.

Jim, tout fier, attendit que Liz réagisse, les bras croisés dans le dos.

Elisabeth, quant à elle, considéra la pâtisserie puis releva les yeux pour dévisager le serveur. Elle resta ainsi pendant une minute entière et Loki, fasciné, vit une goutte de sueur apparaître sur la tempe de l'Irlandais.

- Votre bouche, finit par déclarer la jeune femme.

- Ma… bouche ?

- Oui, elle est oblique, comment vous faites ça ?

- Comment ça, oblique ?

- Je sais pas, on dirait celle du smiley, là… Enfin, elle est oblique quoi.

- Je crois que tu devrais remercier Jim au lieu de critiquer son visage, murmura Loki.

La brune repoussa le petit pain vers le milieu de la table et regarda Jim soigneusement dans les yeux.

- Merci Jim, tu peux retourner derrière ton comptoir maintenant.

Loki sentit la moutarde lui monter au nez.

- Tu te conduis comme une garce ! Excuse-toi tout de suite ! Ce n'est quand même pas sa faute si je t'ai traînée ici contre ton gré ! s'emporta-t-il.

La dépressive roula les yeux et soupira bruyamment.

- Heu, ça va, je vais juste… retourner au boulot, balbutia Jim avec un temps de retard.

- Non, restez Jim. Je vous assure qu'elle n'était pas comme ça avant. Et toi, excuse-toi tout de suite.

- Tu n'es pas mon p-

- C'est vrai, mais tu ne veux pas me mettre en colère, n'est-ce pas ?

Elisabeth déglutit et fit un sourire hypocrite au petit brun.

- Je suis désolée, merci pour le pain au chocolat, il a l'air très bon.

- Bon, ben… bonne journée, m'sieur dame, souffla l'Irlandais avant de s'éloigner.

- C'est ça, bonne journée, râla le médecin en appuyant son front contre sa main.

Elle jeta un œil du côté du comptoir et fit la grimace.

- Bon, ben il est passé à autre chose on dirait.

- Attends, tu as fait tout ça pour qu'il arrête de s'intéresser à toi ?! faillit hurler Loki, baissant d'un ton juste à temps.

- Oui ! Je ne suis pas aussi méchante quand même ! Et puis, il ne mérite pas une harpie pareille, le pauvre.

- Bordel, Liz, ce type s'intéressait à toi malgré ta face de poulpe, et toi tu l'envoies bouler avec la subtilité d'un trente tonnes ! Tu te moques de qui là ?

- Je suis sérieuse ! se défendit son amie. Tu penses qu'il a envie de sortir avec une meuf qui est morte et qui a un passif avec des extraterrestres ? Une fille qui voit des gens mourir toutes les nuits ? Et puis, si ça se trouve il est comme mes ex ! Soit un menteur, soit un gars violent !

Loki lui renvoya un œil torve.

- On parle bien du Monsieur Muscles là ? C'est des excuses tout ça. Et si tu as pu supporter de vivre toutes ces merdes avec Thanos, il supportera bien de te l'entendre raconter!

- Il va me prendre pour une tarée ! chuchota furieusement Elisabeth avant de mordre violemment dans son petit pain. Bordel c'est bon ce truc ! continua-t-elle tout haut avec sincérité.

La tête de Jim réapparut derrière le comptoir et un air réjoui s'étala sur son visage.

- Ça y est, tu viens de cramer ton amour pour la bouffe, se moqua le géant des glaces.

- Roh merde…

Après une petite heure de regards furtifs vers le serveur, Loki en eut marre et décida de retourner à la Tour. Il adressa un petit signe de la main à Jim, qui lui répondit plus timidement.

- A bientôt Madame ! lança le jeune homme, sans doute pris d'une bouffée de courage.

- Dans tes rêves Jimmy ! répondit Liz sans réfléchir.

Las de se donner en spectacle, Loki la poussa vers la sortie et la raccompagna jusqu'à la maison. Dès qu'elle eut mis un pied à leur étage, Elisabeth retourna se coucher, au grand dam de son ami. Mais bon, au moins elle avait pris l'air. Et rien ne les empêcherait de retourner voir ce cher Jim…


Le soir venu, Loki sortit un plat de lasagnes du four et le posa sur la table sans s'ennuyer à mettre des gants. Puis il inspira à fond avant de hurler :

-Tony ! Le repas est prêt, sors de ton atelier !

Une minute passa et Loki, pas inquiet, commença à disposer des parts dans deux assiettes. Entendant quelqu'un arriver, il leva la tête avec un sourire, prêt à embrasser son barbu préféré, puis ouvrit des yeux surpris, puis choqués.

Elisabeth était assise à sa place habituelle et attendait sa part avec un aimable sourire !

- Tu es tombée du lit ? demanda Loki une fois le choc passé.

- J'ai faim. Ça a l'air bon.

Le géant vint lui apporter une assiette et en profita pour lui plaquer une main sur le front.

- Tu n'es pas malade pourtant…

- Loki, c'est des lasagnes que je sens ? Tu sais que j'adore quand tu cuisines ? lança Tony depuis le couloir alors qu'il remontait du labo.

L'ingénieur poussa la porte de la salle à manger d'un pied, les bras chargés d'un plateau couvert de tasses de café vides. Interdit, il vit Liz attablée et faillit en lâcher son chargement.

- Liz ? Tu vivais encore ici ?!

La jeune femme le regarda de travers, ne prenant même pas la peine de répondre.

- J'ai raté un truc ? questionna le milliardaire à l'oreille de son mari.

- Je te raconterai. Mais en tout cas, un Irlandais est impliqué…

Les deux hommes se retournèrent d'un seul mouvement vers leur amie qui mangeait ses pâtes avec appétit et se regardèrent avec un sourire à la fois complice et ravi.


À suivre…

Allez, quelqu'un fait des théories pour la suite ? :D

(si vous voulez savoir comment j'imagine Jim, référez-vous à la couverture de l'histoire, photomontée par moi et disponible en version intégrale sur ma page Facebook. Le lien est sur mon profil)

(et s'il vous fait penser à quelqu'un… c'est fait exprès !)

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