NdA : Et bonsoir! Oui oui, je suis incorrigible, encore une fic alors que j'en ai commencé d'autre... Mais que voulez-vous, on ne se refait pas...

Discleamer : Pas n'a moaaaa bouhouhou! Mais j'en fait ce que je veux quand même, na!

Résumé : 'Gringott's... Mais pourquoi m'écrivent-ils?' Harry reçoit une étrange lettre de sa mère décédée et apprend que James n'est pas son père! Mais qui alors? Cela a-t-il un rapport avec son étrange changement physique? Et maintenant il devait allez vivre chez Malfoy? Quoi?! C'est une blague! / Sevy en papa tombé du ciel et slash HPDM! Enjoy!

Signé Pakalos

.oO0Oo.

C'est donc ça une famille ?

Chapitre 1 : La lettre

Nous étions le 31 juillet. La nuit était tombée depuis longtemps. Tout était calme dans le petit quartier de Privet Drive. Une lumière solitaire, dans la petite chambre du numéro 4, éclairait doucement la rue. Harry Potter, neveu de Mr et Mrs Dursley, était encore éveillé. C'était devenu une tradition pour lui de veiller jusqu'à tard le soir de son anniversaire. C'était sa petite fête à lui, sachant très bien que ça n'était certainement pas son oncle ou sa tante qui se rappellerait subitement que c'était son anniversaire et lui ferait une surprise.

Harry Potter eut un petit ricanement moqueur, en pensant à son oncle coiffé d'un ridicule chapeau pointu et beuglant « joyeux anniversaire ». Risible, vraiment.

Harry regarda le cadran du petit réveil à moitié cassé sur sa table de nuit. 23h55. Plus que cinq minutes. Il avait laissé ses volets ouverts, au cas où un hibou de ses amis n'arrive en pleine nuit, et ne frappe contre le carreau.

Harry n'avait jamais reçu de cadeau pour son anniversaire jusqu'à ses onze ans, où Hagrid lui avait offert une magnifique chouette blanche, Hedwige. Et puis après, étaient venus ses amis de Poudlard, Ron, Hermione, puis Neville, Luna et Ginny.

Dans son lit, Harry sourit. Vraiment, il ne savait pas ce qu'il aurait fait sans eux. Parfois, il imaginait sa vie, s'il n'avait jamais reçu sa lettre de Poudlard, ou si Hagrid n'était jamais venu le chercher. Est-ce que quelqu'un se préoccuperait de lui, là maintenant ? Qui en aurait quelque chose à faire du petit délinquant de St Brutus ?

Oh, Harry n'était pas dupe, il savait qu'il avait eu de la chance, il aurait pu rester avec les Dursley encore longtemps s'il n'avait pas été « le-garçon-qui-a-survécut ». Les sorciers n'en auraient eu que faire d'un petit sorcier oublié.

Les Dursley étaient bien loin de la conception que se faisait Harry d'une famille. De ce qu'il se souvenait, il n'avait jamais reçu un seul geste d'affection, un seul mot tendre, quelque chose… Encore aujourd'hui le comportement des Dursley envers lui avait des répercussion. Il était gêné au moindre contact physique, non pas que ceux-ci le rebutaient, mais il ne savait pas quoi faire, quoi dire, comment agir. Recevoir de l'attention lui plaisait bien sûr, mais il s'en éloignait assez rapidement, mal-à-l'aise. Et pourtant cela lui manquait. Etrange paradoxe pour quelqu'un d'immensément célèbre, non ?

Harry sentait poindre un mal de tête, à force de ses réflexions défaitistes. Il regarda de nouveau l'heure. 23h59 et quelques secondes. Dans sa tête, il fit le décompte. 7… 6… 5… 4… 3… 2… 1…

- Joyeux anniversaire Harry… souffla-t-il au plafond.

Harry enleva ses lunettes et les posa sur la table de chevet. Il éteignit la lumière, et ferma les yeux. Il avait seize ans.

.oO0Oo.

Au même moment, à Poudlard

Albus Dumbledore, étudiait une missive par dessus ses lunettes en forme de demi-lune, un air soucieux et préoccupé sur le visage. Debout devant son bureau, une silhouette enveloppée dans une longue cape sombre attendait.

Finalement, le vieil homme posa la lettre sur son bureau et poussa un soupir en fermant les yeux. À cet instant, il paraissait vraiment vieux et las.

- Ce serait vraiment lui que Tom chercherait ? J'avais juré d'en finir une bonne fois pour toutes avec elles

La silhouette en face de lui hocha la tête.

- Elles n'ont pas été détruites Dumbledore, et tant que ce ne sera pas le cas, il les cherchera. Et pour cela, vous savez ce dont il a besoin…

Le directeur acquiesça tristement. Oh, oui il savait… Un silence s'installa, le vieil homme se replongeant dans ses souvenirs, l'autre, regardant ce vénéré mage de guerre, montrer un instant de faiblesse. Même si certain l'oubliaient, il était, comme tous, humain.

- Ce que je ne comprend pas, reprit la silhouette, c'est pourquoi il est persuadé qu'il est toujours vivant. N'a-t-il pas été tué ?

- Hélas non, répondit Dumbledore, je n'ai pu me résoudre à le tuer. Néanmoins, il est enfermé dans un endroit bien gardé. Nous aurons au moins quelques mois de répit avant que…

Un hibou frappa soudainement au carreau du bureau. Dumbledore et son interlocuteur se tournèrent vers le bruit et le vieil homme se leva pour ouvrir la fenêtre. L'oiseau tendit la patte, un parchemin y été accroché. Dumbledore s'en saisit et le hibou repartit aussi vite qu'il était arrivé.

Le directeur déroula le parchemin et commença à le lire, ses yeux s'arrondissant au fur et à mesure de sa lecture, sous le regard inquisiteur de l'autre occupant de la pièce.

Un fin sourire se dessina sur le visage de Dumbledore.

- Et bien, dit-il en riant à moitié, si je m'attendais à ça… Elle nous aura fait des cachotteries jusqu'au bout, cette petite…

- Que se passe-t-il Dumbledore ? demanda l'autre, légèrement irrité du peu d'attention que lui montrait le vieil homme.

Albus Dumbledore releva la tête du parchemin, un éclat amusé dans ses yeux bleus. Il tendit la lettre à l'autre qui s'en saisit sèchement. Une fois qu'il eut terminé sa lecture, il leva les yeux vers le directeur.

- Ma foi, c'est assez… inattendu, quoique nous aurions dû nous en douter, il y avait bien une raison à ce que l'on les voit toujours ensembles.

- En effet, rit Dumbledore. Il y a des amitiés que l'on ne soupçonne pas toujours.

- Qu'allez-vous faire, Dumbledore ? demanda l'autre.

- En avertir chacune des parties et observer, fit le vieil homme avec un sourire.

L'autre haussa un sourcil puis souffla :

- Parfois, pour le leader de l'Ordre du Phenix, je trouve que vous avez un comportement bien Serpentard… Enfin, je vous laisse, j'ai deux trois choses à demander à ma chère moitié…

- À bientôt, chère Ombre.

Ceci dit, l'Ombre fit un geste de la main, et disparu dans un tournoiement de cape.

.oO0Oo.

Harry fut tiré du sommeil par les coups répétés de sa tante contre la porte de sa chambre.

- Debout ! Viens préparer le petit déjeuner ! Tout de suite !

Harry grogna et ouvrit péniblement les yeux, se faisant agresser par la lumière vive provenant de sa fenêtre. Péniblement, il se frotta les yeux. Il avait mal à la tête, et avait l'impression que ses yeux voulaient s'enfoncer dans ses orbites. Il se redressa, les yeux plissés. Il balança les jambes en dehors du lit et fut pris d'un haut-le-coeur. Tout de suite, il se plaqua une main devant la bouche et l'autre sur l'estomac, tentant de se soulager.

Il resta un instant ainsi, le temps de réfréner sa nausée. Il ne manquerait plus qu'il couve quelque chose, sa tante l'enfermerait à double tour, de peur qu'il contamine son pauvre Dudlinouchet chéri. Après quelques minutes, et cris de sa chère tante adorée, Harry se leva d'un pas chancelant et sortit de sa chambre, toujours en pyjama. Il se sentait bizarrement faible et ses muscles le tiraillaient, comme après un trop gros effort.

Il eut à peine fait quelques mètres à l'extérieur de la chambre que la bile lui monta à la bouche et qu'il se précipita aux toilettes pour se vider de son maigre diner de la veille.

- M'man ! beugla Dudley sur le pas de la pièce. Y'a Potter qui salit la salle de bain au lieu de faire à manger !

Harry souffla et posa le front sur le rebord des toilettes. Il voulut répondre quelque chose à son cousin, quelque chose du genre « dégage ou je te vomis dessus », mais il fut pris d'un nouveau haut-le-coeur et cette fois se vida uniquement de bile, son estomac étant vide.

« Mais ça brûle ! » pensa-t-il, les larmes aux yeux.

Tout à coup extrêmement faible, Harry glissa, et s'affala par terre en toute grâce.

- Aïe…

- M'man ! beugla encore Dudley, sa voix se répercutant désagréablement dans le crâne de Harry. J'crois qu'il s'est évanoui !

Harry grommela quelque chose, et tenta de se redresser à l'aide de ses bras.

- Nan c'est bon ! hurla Dudley à sa mère.

Harry entendit indistinctement la tante Pétunia rouspéter sur les jeunes délinquants et autres et leva le regard vers son cousin, toujours sur le pas de la porte, qui le regardait, l'air incertain.

- Quoi ? demanda Harry faiblement.

- Heu… Ça… Ça va ?

Harry ouvrit des yeux rond. Depuis quand son cousin lui demandait comment ça allait ? Et sans se ficher de lui ?

- Pas la peine de me regarder comme ça, grogna Dudley en plissant les paupières, j'te demande juste si ça va.

- Heu… ouais, répondit Harry, encore sous le choc, avant de de nouveau se pencher par dessus les cabinets.

« Ah ben non, ça ne va pas du tout » se dit-il intérieurement. Ce fut seulement à ce moment là, qu'il remarqua le sang noir qui s'écoulait lui aussi dans les toilettes.

- Oh merde…

Il saignait du nez. Étourdit, il bascula sur le côté et tomba sur le sol de la salle de bain. Il eut juste le temps d'entendre Dudley crier quelque chose et sombra dans l'inconscience.

.oO0Oo.

Ce fut un « toc ! Toc ! » incessant qui le réveilla. Il ouvrit les yeux pour la seconde fois de la journée. Il était apparement dans sa chambre, sur son lit. Visiblement les Dursley l'y avait trainé, peu leur importait qu'il se vide de son sang ou s'étouffe avec son vomi. Son tee-shirt avait quelques traces de sang, et sa bouche et son œsophage le brûlaient.

Harry n'entendait aucun bruit, ni à l'étage, ni en bas, les Dursley devait être partis. Il jeta un coup d'oeil au réveil et remarqua qu'il était déjà bien avancé dans l'après-midi.

Harry repensa au comportement de Dudley dans la salle de bain. C'était vrai que depuis les détraqueurs, il s'était un peu arrangé. Peut-être tout n'était pas perdu, pensa-t-il avec un haussement d'épaule.

Seulement à ce moment, Harry se rendit compte qu'il n'avait plus mal nulle part. Il se sentait plutôt bien, même. Mis à part sa gorge qui le brûlait un peu.

- Toc ! Toc ! Toc !

Harry leva les yeux vers la fenêtre. Les hiboux ! Il y en avait trois. Harry se leva précipitamment et manqua de s'étaler par terre, comme pris de vertiges. Il s'empressa d'ouvrir la fenêtre et les rapaces s'engouffrèrent dans la pièce et se posèrent sur le lit, sauf pour un petit hibou qui voletait énergiquement dans les airs. Hedwige, sur son perchoir, ouvrit un œil courroucé sur les nouveaux arrivants et leur tourna le dos.

- Coquecigrue !

Le petit hibou piailla, heureux qu'on le reconnaisse. Il avait un gros paquet entre ses serres. Harry l'attrapa et se saisit du paquet et de la lettre qui l'accompagnait.

Salut Harry !

C'est moi ! Enfin tu te doutes que c'est pas quelqu'un d'autre, vu que c'est Coq qui t'as donné la lettre, enfin si il ne l'a pas mangé… Il est infernal cet oiseau.

Bref. Joyeux anniversaire ! Je suis super déçu qu'on puisse pas le fêter ensemble, mais bon, maman dit que ta sécurité passe avant tout…

Nous, tout va bien, d'ailleurs tout le monde te passe le bonjour.

Bref, voilà ton cadeau, j'espère qu'il va te plaire ! (Même si je n'ai aucun doute) (Enfin presque)(Ecris-moi!)

On se voit à la rentrée mon pote !

Ron.

PS : Fred et Georges t'ont envoyé des produits de leur magasin je crois… Vu les bruits que ça faisait… Et leurs sourires sadiques quand ils l'ont mit dans le carton…

PPS : Charlie t'a aussi offert un cadeau, il était revenu de Roumanie pour deux semaines et en a profité pour glisser un truc dans mon paquet. Je sais pas ce que c'est, il m'a pas laissé voir… (Tu me diras ce que c'est).

Harry sourit devant la lettre de son meilleur ami. Il leva les yeux vers Coquecigrue qui voletait allègrement dans la pièce, puis il avisa le paquet. Il s'assit sur le lit, poussant un peu les hiboux qui s'y étaient installés, et déchira le paquet. Ron lui avait offert une boussole spéciale qui détectait le vif d'or à cent mètres. Harry pris l'objet dans ses mains. Il avait dû coûter une fortune à son ami ! Il était rond et très léger, et équipé d'un fixateur pour le mettre sur le balai ainsi que d'un sort quasi-permanent de repousse-pluie.

- Woaw… Ron… souffla Harry, touché par le cadeau.

En dessus il y avait une écharpe des Harpies de Holyhead, offerte par Ginny. Un gâteau de la part de Mrs Weasley, Harry se promit de le cacher et de le déguster le soir même. Au fond du paquet, il y avait une boîte avec une étiquette indiquant « Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux Weasley » et griffonné à la main : « Trucs et astuces contre Moldus repoussants et récalcitrants sans se faire prendre ». Harry éclata de rire. Si ça n'était pas une invitation déguisée à se moquer des Dursleys…

Harry cru que le cadeau de Charlie avait dû tomber lorsqu'il vit une petite lettre au fond du paquet. Il s'en saisit et la parcourut des yeux.

Joyeux anniversaire Harry !

Tu te souviens du Maygar à pointes que tu as affronté en quatrième année ? Et bien, elle a eut une autre couvée et des petits dragonneaux absolument magnifiques. L'un d'eux est terriblement turbulent, et se met toujours dans des situations pas possibles ! Il m'a un peu fait pensé à toi, d'après ce que raconte Ron sur vos aventures à Poudlard.

Bref, toujours est-il que ce petit a, je ne sais comment, réussit à s'échapper de l'enclos et et allé piquer un petit vol pas loin d'un village moldu. Je te dis pas la pagaille pour leur faire oublier cet « incident »…

Enfin, voilà ce qui amène mon cadeau. En s'échappant, le petit effronté s'est coincé une pointe dans un arbre et elle s'est arrachée. Je ne te cache pas que les pointes de ces dragons sont rares et recherchées, elles ne poussent qu'une seule fois dans leur vie. Les Maygars à pointes étaient souvent chassés par des braconniers pour obtenir leurs pointes. Ce qui explique qu'ils aient été en voie d'extinction à un moment…

Bref, j'ai donc récupéré la pointe de cet idiot, mais elle était beaucoup trop petite pour servir à quoique ce soit et je l'ai ramenée à la maison pour le montrer à la famille. C'est là que je me suis rappelé que c'était bientôt ton anniversaire et j'en ai profité pour le glisser dans le paquet de la famille. Fais-en bon usage !

À bientôt,

Charlie

Harry referma sa bouche qu'il avait ouverte, bouche-bée. Une pointe de Maygar ?! Il regarda de nouveau dans le gros paquet et avisa une petite boîte en bois. Il l'attrapa doucement et l'ouvrit, n'en croyant pas ses yeux. Sur un petit coussin reposait une pointe d'un noir profond, longue d'environ deux centimètres et large d'un demi-centimètre. Elle était vraiment magnifique. Sa couleur, tellement sombre, semblait absorber toute le lumière de la pièce. Harry était complètement captivé par l'objet.

Une mèche de cheveux noir tomba soudainement devant ses yeux, l'arrachant à sa contemplation. Il se redressa et ramena la mèche derrière son oreille en refermant la petite boîte.

Il se tourna vers le second hibou, qui semblait le snober complètement, l'air agacé d'avoir été ignoré. Il tendit la patte avec un hululement indigné et dès que Harry eut défait le paquet et la lettre il s'envola par la fenêtre. Harry haussa un sourcil.

- Il faudra que je dise à Hermione qu'elle fasse gaffe avec son hibou, dit-il, il se met à ressembler à Malfoy…

Il déplia la lettre et la lut.

Coucou Harry !

Joyeux anniversaire !

Comment ça va ? Moi je suis en France avec mes parents en ce moment, c'est super beau ! Les parisiennes s'habillent tellement distingué, moldues comme sorcières ! J'ai l'impression d'être un paillasson à côté. Parfois je me demande comment certaines femmes font pour porter des talons haut… J'en ai porté une fois pour le bal de quatrième année et j'ai eu mal aux pieds pendant trois jours ! Une torture !

Enfin, voilà ton cadeau et un petit souvenir de Paris. Ce n'est pas grand-chose, mais j'espère que ça te sera utile. (Pour les jours de pluie).

Je t'embrasse.

Hermione

Harry ressentit une bouffée de tendresse pour sa meilleure amie. Elle lui avait envoyé des lunettes équipées d'une protection permanente contre la pluie, utile pour les matchs de Quidditch. Harry se souvint brièvement qu'elle s'était renseignée sur sa vue il y avait quelques mois. Elle savait déjà ce qu'elle allait lui offrir ! Il y avait aussi une espèce de boule à neige avec la Tour Eiffel à l'intérieur.

Soudainement, Harry se rendit compte d'une chose. Il n'avait pas ses lunettes sur le nez. Et il voyait clair. Mais, comment…

Pris d'un doute subit, il se passa la main dans les cheveux et les ramena devant son visage. Depuis quand avait-il les cheveux aussi long ?

Harry se leva précipitamment, affolé. Qu'est-ce qu'il se passait ? Il se dirigea en quatrième vitesse dans la salle de bain et se posta devant le miroir. Médusé, il observa son reflet.

N'en croyant pas ses yeux, il leva la main devant lui et la posa sur le miroir, comme pour en tester la dureté, s'assurer qu'il se s'agissait pas d'une vitre. Devant lui le reflet reproduisit le geste.

Harry fixa son regard sur son double qui le regardait, ses yeux verts émeraude écarquillés. La couleur de ses yeux devait bien être la seule chose qui n'avait pas changé chez lui.

Dans le miroir se tenait un jeune homme grand à la peau pâle. Plus rien à voir avec le petit maigrichon qu'il était la veille. Avait-il fait une poussée de croissance ? Non, on ne prenait pas vingt centimètres en une nuit. Car Harry faisait à présent environ un mètre quatre-vingt, taille qu'il n'aurait jamais espéré atteindre un jour.

Harry regarda ses mains. Elles étaient longues et fines, comme celles des joueurs de guitare. De même, il avait perdu son léger bronzage d'été, et avait une peau nacrée sous laquelle jouaient des muscles fermes. Il enleva son tee-shirt et baissa les yeux vers son torse. Il avait pris du muscle c'était certain, même s'il restait assez maigre, à cause du peu qu'il mangeait en été chez les Dursley. Mais Harry ne se faisait pas de soucis à ce niveau là, quelques mois de nourriture poudlarienne et il n'y paraîtrait plus.

Mais le plus stupéfiant restait son visage. Adieu les rondeurs de l'enfance ! Il possédait à présent une mâchoire carrée et volontaire, même son nez avait changé, il n'était plus en trompette, mais un peu plus long. Ses cheveux, de brun foncé, s'étaient assombris jusqu'à devenir d'un noir d'encre qui tranchait avec la pâleur de son visage. Il avaient aussi poussé jusqu'à ses épaules et certaines mèches plus courtes tombaient de manière désordonnées devant ses yeux et sur les côtés de son visage.

Ses traits était indéniablement forts et masculins, malgré la longueur de ses cheveux. Ça lui plaisait bien, et puis il était plutôt pas mal, lui qui ne s'était jamais trouvé vraiment très beau auparavant.

Mais la question était plutôt de se demander comment il était devenu comme ça ? On ne changeait pas ainsi en une seule nuit ! Aurait-il pris du polynectar à son insu ? Non, impossible, l'effet était toujours immédiat et Dudley n'avait pas réagit le matin lorsqu'il était malade, il avait donc toujours son ancienne apparence à ce moment là, et les Dursley ne lui auraient en aucun cas donné un quelconque médicament. Mais alors, comment ?

Harry roula son tee-shirt tâché de sang en boule et retourna dans sa chambre. Ça aussi était une question à creuser. Pourquoi avait-il été si mal le matin, et n'avait rien cet après-midi ? Si ce n'était quelques vertiges et pertes d'équilibre. Mais ça, il lui semblait que c'était plutôt normal, après tout il avait presque vingt centimètres de plus à présent ! Il lui fallait du temps avant de s'habituer à sa nouvelle taille.

Harry s'assit sur son lit et posa son menton dans ses mains en marmonant. À qui demander conseil ? Dumbledore ? Non, le vieil homme ne se souciait plus de lui depuis l'année dernière… Lupin ? C'était vrai qu'il était devenu plus proche de lui depuis l'année dernière, mais il ne lui avait envoyé aucune lettre depuis la mort de Sirius… Harry savait que c'était dur pour le lycantrope, il avait perdu son dernier ami qu'il avait pensé retrouver depuis deux ans…

- Mais c'est dur pour moi aussi ! cria-t-il soudain, en sentant venir les larmes.

Il avait enfin pu avoir une famille, et voilà qu'on la lui arrachait de nouveau. Et encore à cause de Voldemort. Harry renifla rageusement et assena son poing sur le matelas dur. Sirius… Il n'avait pas voulu le croire lorsqu'il l'avait vu passer derrière le voile. Il n'avait pas voulu croire qu'il venait de perdre sa seule famille.

- Pourquoi ? murmura-t-il douloureusement.

Pourquoi s'en prenait-on tout le temps aux gens qu'il aimait ? Voldemort n'aurait pas pu rester… mort ? Harry eut un sourire désabusé en pensant à son jeu de mot pourri.

Un hululument, suivit d'un pincement sur le bras, le tira de ses sombres rêveries.

- Aïe ! cria-t-il en se tenant le bras. Ça va pas la tête ?

Le troisième hibou ! Il avait faillit l'oublier. Ce dernier le regardait avec une pointe de reproche dans ses yeux mordorés. Le hibou poussa un nouveau hululement et tendit la patte. Un parchemin y était accroché. Harry défit la ficelle qui le retenait et remercia le hibou en lui donnant un Miam'hibou de Hedwige.

Il ne connaissait pas ce hibou, à qui était-il ? Le rapace étendit les ailes, et, avec un léger hululement, s'envola par la fenêtre.

Harry baissa les yeux vers le parchemin qu'il tenait dans ses mains. Il était plutôt épais et jauni. Harry remarqua alors le sceau qui le tenait fermé.

- Gringotts… Mais pourquoi m'écrivent-ils ? marmonna le jeune homme en brisant le sceau.

Cher Mr Potter,

Vous avez aujourd'hui seize ans. Vous n'êtes pas encore majeur, mais une clause du testament de votre mère demandait à ce que l'on vous délivre une lettre uniquement à ce moment-là, si jamais il lui arrivait malheur.

En effet, i présent quinze ans, votre mère est venue nous trouver et nous a demandé de conserver une lettre à votre intention dans un coffre, avec d'autres possessions, et de vous l'adresser le jour de vos seize ans. Le jour est venu, vous trouverez ci-joint la lettre de Miss Evans. Quant aux autres possessions se trouvant dans le coffre, vous pourrez les récupérer ultérieurement.

Veuillez accepter, Mr Potter, l'expression de nos sentiment distingués.

La banque de Gringotts.

Harry relâcha le souffle qu'il avait retenu tout au long de sa lecture. Une lettre de sa mère ? Sa mère qu'il n'avait pas connu, lui avait écrit une lettre ? À n'ouvrir que le jour de ses seize ans ? Cela avait-il un rapport avec son étrange changement physique ?

Avec empressement, Harry se saisit du second parchemin et l'ouvrit.

Harry, mon chéri,

Si tu lis cette lettre, c'est que, hélas, je ne suis plus de ce monde, sinon saches que j'aurais vraiment préféré tout t'expliquer de vive voix.

J'imagine qu'à présent tu as remarqué quelques changement dans ton physique n'est-ce pas ? Si ce n'est pas le cas, ne t'inquiète pas, c'est normal. Tu vas te sentir peut-être un peu mal au début, mais ça va passer. Ce sera sûrement à cause de l'expiration des sorts que j'ai placé sur toi quand tu étais bébé, et de ton corps qui rejette la potion.

Oulala, je me rend compte après l'avoir écrite que mon explication n'en est totalement pas une ! Bon autant commencer par le début. James n'est pas ton père. Oh bien sûr il t'aime comme un père doit le faire, ne t'inquiète pas pour ça, il t'aime comme son propre fils. C'est juste que ton véritable père ne pouvait pas être présent, il était en danger. Vois-tu, il est espion au service du Seigneur des Ténèbres, et si jamais tu-sais-qui apprenait ton existence, sa couverture aurait été compromise et on pouvait considérer qu'il était un homme mort…

Pour sa sécurité, j'ai donc décidé de lui faire oublier quelques souvenirs. Il doit beaucoup m'en vouloir d'ailleurs, j'espère qu'il me pardonnera un jour, Severus est quelqu'un de très rancunier parfois…

Harry cligna stupidement les yeux, relisant la dernière phrase de sa mère. Severus ? Quoi ? Comment ? Severus, comme dans Severus Rogue ? Hein ? Complètement déstabilisé, Harry continua sa lecture.

Oh mince, je ne voulais pas te le dire comme ça ! Enfin, maintenant c'est fait. Si tu ne le connais pas, ton père s'appelle Severus Rogue, déjà petit tu lui ressemblais beaucoup, j'aimerais tant te voir maintenant et voir quel beau jeune homme tu es devenu !

Bref, pour en revenir à cette explication. Comme je ne pouvais pas rester avec Severus sans mettre sa vie en danger, j'ai effacé quelques souvenirs de nous et notamment celui où je lui annonçait que j'étais enceinte, il ne devait pas savoir que tu existais, le Seigneur des Ténèbres l'aurait appris un jour ou l'autre, malgré sa grande maîtrise en occlumancie. Et puis je suis partie. Je ne savais pas où aller et puis j'ai croisé James Potter à une réunion de l'Ordre du Phénix (c'est une organisation créée par Dumbledore pour lutter contre Tu-sais-qui). Même si durant nos années de collège nous ne nous entendions pas très bien, il s'est beaucoup amélioré à la sortie de Poudlard et était même devenu un très bon ami.

Je lui ai donc parlé de ce qui m'arrivait et il m'a écoutée pleurer, essayant de me réconforter du mieux qu'il pouvait. Et puis il m'a proposé de m'épouser. Tu imagines ma réaction ! J'ai refusé tout de suite. Déjà que j'avais quitté Severus à contre coeur, je ne voulais pas le trahir avec un autre homme !

Je l'aime toujours, sais-tu ? Severus a toujours été l'homme de ma vie. S'il est encore en vie au moment où tu reçois cette lettre, et dieu sait que je l'espère, dis le lui s'il-te-plait. Harry, mon chéri, dis à ton père que je l'aime. Je sais que ça n'effacera sûrement pas des années d'incompréhension, et peut-être même qu'il a refait sa vie. Mais je veux être sûre qu'il sache que je ne l'ai pas trahi.

Quand j'ai dit à James que je refusais tout net de l'épouser, il a éclaté de rire. Il a répondu que même s'il était amoureux de moi au collège, ce n'était plus le cas maintenant, ça lui était passé, et qu'il me proposait de m'épouser pour faire passer l'enfant que je portais pour le sien. Ainsi, Severus ne serait pas inquiété, et toi non plus. Au début j'étais dubitative mais finalement je me suis laissée convaincre, et sur le papier je suis devenue Mrs Potter. Ce fut un mariage en tout bien tout honneur, mais jamais ni James, ni moi, n'avons expliqué pourquoi nous nous étions subitement mariés, alors qu'un mois plus tôt j'étais encore avec Severus, même si peu le savaient.

Les réunions suivante de l'Ordre furent très dures, Severus ne comprenait pas pourquoi je l'avais quitté pour son ennemi personnel, et moi je devais me montrer froide avec lui, je soupçonnais qu'il y avait un espion dans l'Ordre.

Et puis le 31 juillet, au soir, tu es arrivé, comme un cadeau dans ma vie. Tu ressemblais à ton père mais tu avais mes yeux. Tout de suite, James t'a fait boire une potion qui te ferais ressembler à lui (cette potion doit être donnée au nourrisson dans les heures qui suivent sa naissance). Après ça, j'ai fait en sorte de poser un sortilège très ancien qui ferait durer l'effet de la potion jusqu'à tes seize ans.

Voilà, mon chéri, je suis consciente que cette révélation doit beaucoup te bouleverser, mais il était absolument nécessaire que tu-sais-qui n'ait jamais vent de ton existence, et surtout de qui était ton père.

Je t'embrasse, Harry, mon chéri, je t'aime très fort et je serais toujours fière de toi quoi que tu fasses.

Avec tout mon amour,

Maman.

PS : j'ai aussi envoyé une lettre à ton père pour lui expliquer. Mais logiquement, il aurait besoin d'un peu de ton sang pour lever le voile sur ses souvenirs (j'ai utilisé un sortilège très ancien). Ne sois pas étonné si jamais un grand homme ténébreux aux cheveux noirs débarque sans prévenir, c'est lui. Il a toujours été un peu impulsif quand il est contrarié, il n'aime pas savoir que quelque chose lui échappe. Mais tu verras, sous ses aspects un peu bourru et cynique, c'est un homme doux et compréhensif (sinon, pourquoi je l'aimerais, hein?).

- …

Si Harry n'avait pas été assis, il se serait probablement écroulé par terre. Son père serait Severus Rogue ? Mais mais mais… Vraiment, Rogue ? La chauve-souris humaine ? Le bâtard graisseux des cachots ?

Tel un automate, Harry se leva et se dirigea de nouveau vers la salle de bain. Il se retrouva face à son reflet et ne pu qu'accepter l'évidence.

Ces cheveux noirs, lisses et long, même s'ils n'étaient pas gras, étaient les siens. La mâchoire carrée. Et le nez, heureusement pas crochu, était semblable. La peau pâle.

Tu ressembles à ton père, mais tu as les yeux de ta mère… Combien de fois l'avait-il entendu cette phrase ? Si véridique… Seulement ça n'était pas le bon père.

Harry remarqua alors un troisième parchemin derrière la lettre de sa mère. Lentement, s'attendant au pire, il la déplia.

Harry, une dernière chose mon chéri.

Si tu as cette lettre, lis d'abord la précédente et celle-ci seulement ensuite.

Pour commencer, je pars du principe que nous ne sommes plus là, ni moi, ni James pour s'occuper de toi. Normalement, ta garde devrait donc être remise à ton parrain, Sirius Black. J'espère que c'est le cas aujourd'hui. Mais si jamais ce n'est pas le cas, j'ai fait en sorte qu'à partir de maintenant et jusqu'à ta majorité tu ailles vivre chez une très bonne amie à moi.

Elle, Severus et moi étions presque toujours ensembles à Poudlard, quasiment inséparables ! Sauf que j'étais à Griffondor et tout deux à Serpentard… Il s'agit de Narcissa Black, la cousine de Sirius, c'est ta marraine d'ailleurs. Elle est mariée à Malfoy maintenant et a un fils d'à peu près ton âge, Draco je crois.

Nous nous sommes promis de toujours veiller l'une sur l'autre, ainsi que sur nos enfants, malgré nos chemins différents. En effet, Narcissa a dû épouser Lucius Malfoy, mais c'était un mariage arrangé, et Cissa a toujours préféré obéir à ses parents (tout le contraire de Sirius!) tant qu'ils avaient du pouvoir sur elle, pour ne jamais s'attirer leurs foudres et faire croire qu'elle était toujours leur gentille petite fille qui faisait ce qu'ils voulaient, une vrai Serpentard !

Enfin bon, j'ai toujours eu confiance en Cissa et malgré les apparence c'est une femme forte. Je sais que si jamais Lucius s'est tourné vers les Ténèbres elle fera tout pour le raisonner ou alors elle te protégera de lui. N'oublie pas qu'elle appartient à La Noble et Ancienne famille des Black, elle en connaît un rayon en magie noire et saurait très bien se défendre contre son mari.

C'est pourquoi, si jamais ton père, Severus, n'est pas en mesure de s'occuper de toi, ainsi que Sirius, je demande à ce que tu ailles vivre avec Narcissa, j'espère de tout mon coeur qu'elle vous élèvera, toi et son fils comme des frères.

Plein de baisers mon fils chéri.

Maman.

- Ça y est, j'hallucine… murmura Harry les yeux écarquillés.

Maintenant sa marraine serait Narcissa Malfoy ? La mère de Malfoy ? Et sa propre mère lui demandait d'aller vivre avec elle ? Mais c'était carrément du suicide ! Et pourquoi pas le mettre pied et poings liés devant Voldemort pendant qu'on y était ? Encore rester chez les Dursley, il risquait beaucoup moins de mourir.

Harry entendit soudainement la porte d'entrée de la maison s'ouvrir, c'était les Dursley qui devaient rentrer du restaurant. Paniqué, il partit s'enfermer dans sa chambre en quatrième vitesse. Si jamais l'Oncle Vernon le voyait ainsi, ou plutôt voyait son changement physique, ça allait barder pour lui.