Chapitre 1 : Bienvenue à Azkaban !
Avec le recul, Harry avouerait volontiers qu'il avait été franchement naïf, mais à sa décharge, il avait eu confiance en Shacklebolt, Hermione et Dumbledore. Il avait compris leur raisonnement et leurs inquiétudes. Il les avait même partagées.
Harry n'avait pas eu besoin d'eux pour comprendre que depuis qu'il avait tué Voldemort, il n'était plus vraiment le même. Dumbledore dirait que c'était la culpabilité d'avoir ôté une vie, si maléfique soit-elle. Il préciserait que le meurtre était un acte innommable, qui éventrait l'esquif de votre âme et vous rejetait pâle, froid et brisé sur la berge, errant en quête du fantôme lumineux de votre innocence passée. Il accompagnerait ces vers philosophiques d'un regard entendu et compatissant et Harry devrait alors sentir en son for intérieur à quel point l'acte l'avait métamorphosé. Ce serait très romanesque... et complètement faux.
Harry comprenait bien que ses proches, à part peut-être Ron qui ne cessait de dire que la mort de Voldy était la meilleure chose qui soit arrivée en Grande Bretagne depuis la victoire des Canon de Chudley en 1892, s'attendaient à ce qu'il se sente coupable d'avoir tué. C'était le sentiment qu'un bon sorcier, a fortiori s'il est le Garçon qui a survécu, devait ressentir face à la mort, même celle de Voldemort. Le problème, c'est que Harry ne ressentait pas l'ombre d'une culpabilité si minime soit-elle. Le mage noir avait tué ses parents, opprimé la population sorcière, tué, torturé... Franchement le monde se portait mieux sans lui. Sans oublier que Harry avait agi en état de légitime défense : Voldemort était déterminé à lui faire la peau depuis qu'il avait un an et avait récidivé presque tous les ans depuis qu'il avait mis le pied à Poudlard. De l'avis de Harry, le sorcier l'avait bien cherché. Alors non, le meurtre de Voldemort n'était pas un acte qui pesait des masses sur sa conscience.
Cependant il était bien conscient que ce qu'il avait dû accomplir pour y arriver avait laissé des marques indélébiles sur sa psyché. Mettre fin à Voldemort n'avait pas vraiment été une entreprise très simple. L'homme avait éparpillé des bouts d'âme un peu partout en Grande Bretagne et la chasse aux Horcruxes était loin d'être une partie de plaisir. Sans compter que Voldemort avait eu tendance à rendre l'entreprise inutilement salissante : des Inferi, un serpent qui sort d'une sorcière morte en craquant les coutures de sa peau comme celles d'une vieille poupée, les hurlements d'Hermione torturée au Manoir Malefoy... tout ça pourchassés par les Rafleurs, bien sûr, parce que sinon, c'était pas drôle.
Il avait passé plus de deux ans avec Ron, Hermione et Dumbledore à traquer les Horcruxes et à les détruire. Deux années difficiles à bouger sans arrêt pour échapper aux Rafleurs et aux Mangemorts qui les traquaient, à écouter la voix de Lee Jordan sur Potterveille avec anxiété, terrifiés à l'idée d'entendre les noms de leurs proches dans la liste des sorciers tombés dans la Résistance contre Voldemort. Deux années à apprendre tout ce qu'il pouvait sous la houlette de l'ancien directeur de Poudlard, à se préparer pour l'ultime affrontement contre l'ennemi de toujours, et, étonnement, à prospérer au-delà de ses plus folles attentes.
Qu'on ne se trompe pas, Harry n'avait pas été heureux. Certainement pas. Chaque jour lui avait pesé un peu plus sur les épaules, chaque jour avait creusé un peu plus ses joues d'angoisse et de malheur. Mais ses capacités magiques avait atteint des hauteurs inespérées.
Harry était puissant. Ce n'était pas pour rien qu'il avait réussi à produire un patronus corporel pendant sa troisième année. Il n'avait jamais mieux progressé que lorsqu'il était sous pression : Sirius était sur le point de mourir, alors il avait chassé une trentaine de détraqueurs avec un seul patronus, Ginny était mourante, alors il avait tué un basilic avec une épée et un vieux chapeau. Dans son cas, nécessité était mère de progrès. Résultat, lorsque l'heure était venue d'affronter Voldemort, il rivalisait avec Dumbledore en terme de puissance magique.
Puis la bataille de Poudlard avait eu lieu. Il avait utilisé la pierre de résurrection, sur les conseils de Dumbledore. Il avait vu pour la première fois son père et sa mère et cela lui avait donné la force de faire ce qui devait être fait. Il s'était présenté devant Voldemort et il était mort. Il avait vu Sirius sur le quai blanc de la voie 9 ¾, lui avait parlé, avait eu pitié de l'Horcruxe écorché sous le banc, et était revenu. L'expérience de mort qu'il avait vécue avait encore débloqué en lui des ressources insoupçonnées. Ses sens semblaient désormais ressentir la magie, comme une vibration sous sa cage thoracique et il avait perçu le rassemblement de la magie de Voldemort autour de sa main de baguette avant même qu'il ne lance son premier sort.
Il l'avait combattu, au milieu des élèves, des professeurs de Poudlard, des Aurors, des membres de l'Ordre du Phénix et des Mangemorts qui s'affrontaient avec rage. Et il l'avait finalement vaincu. Par le même droit de conquête qui avait donné à Dumbledore la Baguette de Sureau et une partie de la magie de Grindelwald, il avait absorbé une partie des pouvoirs de Voldemort et était devenu, selon les dires d'Hermione, une bombe nucléaire magique.
Elle avait malheureusement eu raison. Les mois qui suivirent la bataille de Poudlard se révélèrent particulièrement durs pour Harry. Il était soulagé que tout soit enfin fini, mais les morts étaient trop nombreux à pleurer : Remus, Tonks, Rogue, Dobby, Lavande Brown, Colin Crivey... Harry souffrait de cauchemars et dormait mal. Ses émotions étaient plus versatiles, il était plus enclin à la colère et avait accès à des réserves de magie inégalées. Elle répondait vivement à ses émotions, et malheureusement, il n'était pas toujours capable de contrôler ses accès de magie accidentelle. Harry savait qu'ils n'étaient plus en guerre, qu'il n'avait plus raison d'être sur ses gardes et de répondre au quart de tour, mais sa magie n'était apparemment pas au courant. Elle faisait exploser les meubles et trembler tout le Terrier. Un jour, Ginny l'avait surpris en l'enlaçant par derrière et il l'avait violemment expulsée contre le mur, la blessant gravement : sa magie ne faisait pas la différence entre amis et ennemis.
C'est pourquoi Harry reconnaissait qu'il avait été naïf, mais qu'en même temps, il y avait eu des circonstances atténuantes. Il avait été dangereux à l'époque et avait été d'accord qu'il valait mieux, pour un temps, qu'il demeure enfermé là où il ne pourrait pas faire de mal à ses proches, le temps qu'il retrouve le contrôle de sa trop puissante magie.
La décision avait été prise pendant un conseil exceptionnel dans la cuisine du Terrier. Toute la famille Weasley était présente, ainsi que Hermione, Dumbledore, et, à l'époque Harry avait été surpris de sa présence, Kingsley Shacklebolt. Au vu de l'endroit dans lequel il résidait désormais, il n'était plus étonnant que Dumbledore ait eu besoin de la coopération du nouveau Ministre de la Magie.
Harry avait pris place autour de la table et avait écouté leurs arguments.
- Tu devines sans doute pourquoi nous sommes réunis ici, Harry, avait dit Dumbledore, les épaules affaissées par la tristesse, son regard pétillant éteint. Ta magie accidentelle nous a tous beaucoup inquiétés. Avec la puissance incomparable de tes pouvoirs magiques, nous nous inquiétons beaucoup des conséquences qu'une perte totale de contrôle pourrait engendrer.
Harry avait hoché la tête, tout aussi inquiet.
- Nous avons longuement réfléchi, Harry. Les horreurs que tu as vécues tout au long de ta vie t'ont fait beaucoup de mal, et nous pensons que tu as besoin d'aide.
- L'aide d'un guérisseur d'esprit tu veux dire ? intervint Harry qui n'était pas sûr d'aimer l'idée de se confier à quelqu'un à qui il ne pouvait faire confiance.
- Entre autre. Miss Granger a proposé cette idée et nous pensons qu'elle est digne d'intérêt. Les Moldus font appel à des psychologues pour aider leurs soldats à surmonter les traumatismes liés à la guerre, avec de bons résultats apparemment.
Voyant que l'idée était loin de susciter l'enthousiasme de Harry, Dumbledore changea de sujet.
- Nous réfléchissions aussi aux moyens de contenir ta magie au cas où elle viendrait un jour à se déchaîner sans que tu ne puisses la contrôler. Ce serait une solution temporaire le temps de t'enseigner certaines techniques de méditation issues de l'Occlumancie qui pourraient te permettre de remettre de l'ordre dans tes pensées et tes émotions.
Là, Harry avait été plus intéressé.
Sérieusement, s'il pouvait magiquement prévenir son moi plus jeune, il lui hurlerait de transplaner immédiatement.
- Kingsley ?
Répondant à la demande de Dumbledore, Kingsley avait déposé sur la table une paire de bracelets dorés.
- Ce sont des menottes magiques utilisées par les Aurors pour contenir les Sorciers puissants mis en garde à vue. Ceux capables de faire de la magie sans baguette, notamment. Je pense qu'elles pourraient contenir tes manifestations de magie accidentelle, Harry.
Il s'était réjoui. Quel idiot...
- Oh mais c'est parfait alors !
Dumbledore avait soupiré. Harry avait froncé les sourcils.
- Je ne suis pas sûr que cette mesure soit suffisante, Harry.
- Que voulez-vous dire ?
- Ta magie est extrêmement puissante, Harry, plus que tu ne peux l'imaginer, plus que moi-même je ne peux l'imaginer. Je pense qu'en cas de crise de panique de ta part, comme ça a été le cas avec notre chère Ginevra, les menottes ne soient pas suffisantes pour contenir ta magie.
Le visage rouge de honte en souvenir de ce qu'il avait fait à Ginny, Harry avait baissé les yeux sur la table et n'avait pas osé croiser le regard de la jeune sorcière qui se tenait très droite sur sa chaise. Depuis qu'il l'avait violemment éjectée contre le mur, leur relation était en stand-by. Ginny avait ses propres cauchemars à régler et elle n'avait pas besoin de supporter en plus les problèmes de Harry.
- Que pouvons-nous faire alors ? avait murmuré Harry.
- Nous avons pensé à une autre mesure. Mais elle est un peu... Nous ne te l'imposerons pas sans ton consentement, car elle est un peu extrême.
Un silence tendu s'était installé et Harry avait cligné des yeux comme un hibou en regardant le visage attristé de Dumbledore. Puis il avait remarqué que Hermione s'agitait nerveusement sur sa chaise, l'air profondément coupable, que Ginny avait figé les traits de son visage dans le masque impassible qu'elle arborait lorsqu'elle ne voulait pas que l'on voit sa détresse, qu'Arthur et Molly semblaient affligés, mais que Ron, Fred et George, Bill et Charlie semblaient en colère, même s'ils restaient muets. Vu la grimace qui déformait la bouche de Ron et des jumeaux, cela requerrait toute leur volonté. C'était Hermione qui était intervenue alors.
- C'est... s'il te plaît, écoute-nous jusqu'au bout Harry. Et souviens-toi que ce n'est qu'une proposition. Nous ne te forcerons à rien.
- Vous ne devriez même pas proposer, siffla Ron, venimeux.
Il avait finalement craqué.
Hermione s'était recroquevillée un peu plus sur son siège, incapable de soutenir le regard noir de son petit-ami. Les frères de Ron hochèrent lentement la tête en accord. Dumbledore posa la main sur son épaule en guise de soutien et reprit la parole.
- Pour compléter les menottes, il faudrait que tu vives dans un endroit pourvu de fortes protection magiques capables d'absorber le contre-coup de ta magie. Poudlard serait l'endroit idéal, si seulement les Carrow n'avaient pas démantelé les barrières pendant leurs deux ans en tant qu'enseignants-tortionnaires. Les protections autour de Poudlard sont anciennes et très complexes et il va falloir de longs mois d'études et de reconstruction avant de pouvoir à nouveau les dresser.
Cela n'avait été que la plus stricte vérité, à l'époque. Cependant les barrières de Poudlard étaient de nouveau actives, et Harry n'y avait toujours pas été transféré.
- Il ne reste malheureusement qu'un seul endroit qui possède des barrières suffisamment puissantes...
- Oui ? avait-il demandé. Quel est cet endroit ?
- Je suis désolé, Harry, mais c'est Azkaban.
Inutile de dire que la réaction de Harry n'avait pas été des plus enthousiaste. Le choc l'avait rendu muet pendant qu'il écoutait les arguments de Dumbledore, apparemment soutenu par Hermione, Kingsley, Molly, Arthur et... Ginny. Il était bien sûr hors de question de le mettre en prison. Il ne serait certainement pas mis dans un cachot au milieu des criminels emprisonnés à Azkaban. Ils lui aménageraient des appartements au troisième niveau de la forteresse. C'étaient les anciens quartier du seigneur, ils étaient vastes et loin des niveaux précédemment gérés par les Détraqueurs. Kingsley intervint alors pour dire qu'il les avait chassés d'Azkaban. C'étaient désormais des Aurors qui gardaient les prisonniers, donc même si la vieille forteresse ne respirait pas la joie de vivre, elle n'était plus soumise à leur influence délétère.
Harry avait détesté l'idée. Il avait longuement argumenté et cherché une solution alternative appuyé de Ron et de ses frères. Une semaine plus tard une nouvelle explosion de magie, cette fois pendant son sommeil, éventrait la moitié du Terrier, ne causant, par chance, que quelques contusions et écorchures à Ron, Ginny et Hermione, qui étaient les plus proches du lit d'Harry. Le jeune vainqueur de Voldemort avait été effrayé. Et si la prochaine fois sa magie s'en prenait à Ron ? À Ginny à nouveau ? À n'importe qui près de lui ? Il avait cédé.
Pour être honnête, cela n'avait vraiment pas été si mal, au début. Azkaban transpirait toujours le désespoir mais le feu ronflant dans l'immense cheminée de sa chambre réchauffait agréablement la pièce et il disposait d'une importante réserve de choco-grenouilles. La salle de bain était vaste et était pourvue d'une baignoire de marbre creusée dans le sol qui ressemblait plus à une piscine qu'autre chose. Il avait une bibliothèque bien garnie, grâce aux bons soins d'Hermione, et recevait la Gazette du Sorcier et le Quidditch Magazine. Tous les jours, il recevait de la visite, celles de Ron et Hermione, bien-sûr, de la famille Weasley, mais aussi Dumbledore, Kingsley, quelques fois, et Luna et Neville.
Il était également supervisé par une Guérisseuse de Sainte-Mangouste, qui lui donnait des potions calmantes ou de sommeil sans rêve les jours où il n'allait vraiment pas bien, et par un Guérisseur d'esprit, mais les séances avec lui ne se passaient pas très bien. Harry n'arrivait pas à se confier, ce qui mettait un sérieux frein à sa guérison, comme le réprimandaient gentiment Hermione et Dumbledore, quand ce dernier venait lui apprendre l'Occlumancie.
Mais les mois étaient passés, son contrôle s'était amélioré, et il n'avait toujours pas été question d'envisager sa sortie.
Une étrange tension s'était développée entre Hermione, Ginny et Molly d'un côté, et Ron, les Jumeaux, Arthur, Neville et Luna de l'autre. Devant lui, ils restaient calmes, de peur de l'inquiéter et gâcher ses progrès dans la maîtrise de sa magie (Dumbledore, Hermione et les guérisseurs de Sainte-Mangouste insistaient lourdement sur l'importance d'un environnement calme et dépourvu de stress), mais cela n'empêchait pas Harry de sentir les énergies noires vibrant entre ses amis.
Au bout d'un an de sourdes hostilités, Harry fut arraché de l'œil du cyclone par la dispute qu'il surprit entre Ron et Hermione, au détour d'un couloir, vers minuit, alors qu'ils le pensaient sans doute endormi dans sa chambre.
- Combien de temps encore vas-tu le laisser enfermé à Azkaban, Hermione ? avait grondé Ron avec un ton vindicatif que Harry ne l'avait jamais entendu employer avec Hermione, même lorsqu'il avait été influencé par le médaillon de Serpentard.
- Il n'a toujours pas le contrôle de sa magie, Ron, avait répondu Hermione d'une voix étranglée. Tu penses que ça me plaît de le voir là ? Tu penses que je ne souffre pas tous les jours de voir mon meilleur ami souffrir des traumatismes de la guerre quand il devrait être en train de construire son futur avec Ginny ? Mais Dumbledore et les guérisseurs ont raison, Ron : Harry est dangereux pour les autres et pour lui-même.
- Conneries ! Il suffit juste d'adapter notre comportement ! Sa magie n'attaque les personnes que lorsqu'on lui fait peur ou qu'on le prend par surprise ! Pendant son cauchemar, il a détruit la moitié de la maison autour de nous et pourtant on a à peine eu trois écorchures ! C'est Harry, Hermione, c'est notre ami ! Et tu es d'accord pour qu'il reste à Azkaban ? De tous les endroits ?
- Tu sais pourquoi ça doit être Azkaban. Ron... Nous n'avons pas le choix !
- Je pense que si, tu peux choisir de faire confiance à Harry.
- Ron, intervint alors Ginny qui était restée silencieuse jusqu'à présent. Tu sais bien qu'il n'est pas juste question du contrôle de Harry sur sa magie. Tu sais que je l'aime... Je l'ai aimé avant même de le rencontrer et bien plus encore après quand j'ai appris quel incroyable sorcier il est. Mais tu dois comprendre... Il n'est plus le même depuis qu'il a absorbé la magie et l'héritage de Voldemort. Ron... des fois, je le vois Lui, dans son regard.
Harry n'avait tout d'abord pas compris. Qui ça Lui ?
- C'est n'importe quoi ! s'était écrié Ron. Voldemort est mort, Ginny ! Je sais que ça doit être particulièrement dur pour toi étant donné ce qui s'est passé avec la Chambre des Secrets mais Harry n'est pas possédé ! Nous avons détruit tous ses Horcruxes. Il n'a pas survécu en Harry ou je ne sais quelle connerie que vous vous êtes tous imaginés. C'était un simple transfert de pouvoir !
- Dumbledore lui-même n'en est pas certain, Ron, objecta calmement Hermione. Ce qui s'est passé quand Harry a tué Voldemort est différent du transfert de pouvoir qui s'est produit entre Grindelwald et lui. Dumbledore craint que l'Horcruxe dans Harry n'ait été accroché pendant trop longtemps pour ne pas revenir avec lui.
- Dumbledore peut se tromper Hermione ! Il n'est pas Merlin réincarné, et bien-sûr que le cas de Harry est différent ! Harry a tué Voldemort ! Dumbledore a juste défait Grindelwald.
- Dans tous les cas, ce n'est pas un risque que l'on peut faire courir à la communauté sorcière. Dumbledore espère toujours que grâce à l'Occlumancie...
Cela faisait déjà longtemps que Harry n'écoutait plus. La possibilité que Voldemort soit là, quelque part, caché dans sa tête l'avait envoyé dans une spirale de panique et de désespoir dont il n'était pas parvenu à se tirer à temps. Cette nuit-là, Harry fut victime de la plus mauvaise attaque de magie accidentelle qu'il n'ait jamais eue. Sa magie, répondant à sa panique et sa peur de rester enfermé avec Voldemort coincé dans sa tête jusqu'à la fin de ses jours, se déchaîna contre lui-même et contre tout sorcier ou sorcière qui essayait de le calmer. Il fallut l'intervention de Dumbledore secondé par trois des meilleurs Aurors de Kingsley pour contenir la tempête de la magie de Harry.
Lorsqu'il se réveilla une semaine plus tard, le tête cotonneuse sous l'influence des potions calmantes qu'on lui avait administrées, il y avait de nouveaux bracelets de restriction plus performants autour de ses poignets, reliés directement à deux dispositifs de suivi, un auprès de Dumbledore, l'autre auprès du personnel de Sainte-Mangouste et d'Azkaban qui s'occupait de lui. Au moindre signe d'activation de sa magie, les bracelets chauffaient doucement et faisaient teinter les médaillons qui leurs étaient reliés. Deux Aurors étaient postés à sa porte, le dissuadant silencieusement d'essayer de passer le palier.
Les visites avaient été interdites pendant près de deux mois, pour raison de sécurité, et lorsqu'elles reprirent, seuls Dumbledore et Hermione se présentèrent. Lorsqu'il avait demandé où étaient les autres, Harry n'avait eu droit qu'à des réponses vagues et sibyllines de Dumbledore ou au babillage coupable d'Hermione qui lui promettait qu'il les verrait bientôt pour finalement dire avec désolation que les guérisseurs ne le jugeaient pas assez stable et qu'il fallait encore attendre. Plus d'abonnements ni à la Gazette du Sorcier, ni à Quidditch magazine, aucune nouvelle, si ce n'est les bribes abandonnées par Dumbledore et Hermione. Six mois plus tard, il n'avait toujours pas vu un seul de ses amis, ni même Ginny, et Harry se sentait définitivement isolé et pris au piège entre les murs glauques et solitaires de la prison d'Azkaban.
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Voici donc le premier chapitre de ma propre version d'un Harry trahi et enfermé à Azkaban.
J'ai essayé de ne pas faire de bashing et de montrer les raisons et les motivations derrière les décisions de Dumbledore, Hermione et Ginny. Je continuerai à le faire dans les chapitres suivants.
Je suis très curieuse de savoir ce que vous en avez pensé et si vous trouvez que cela se tient et reste cohérent avec la majorité des livres et des films (je n'ai pas pu m'empêcher de sauver Fred et de sous-entendre une romance entre Neville et Luna parce que je les trouve trop mignons!)