Disclaimer : L'univers Harry Potter appartient à J.K.R.
Je remercie s. silver et DinaChhaya TalaNokomis pour leur Review sur « Sirius, mon étoile »
Comment achever Severus Snape ?
Le seigneur des ténèbres savait qu'il était un traitre. C'était la seule explication logique à tout cela. Il essayait de briser son esprit, de le rendre fou, de le tuer à petit, très petit feu.
Le terrible agent double ou triple ou quadruple, tout dépendrait de quel camp gagnerait à la fin, rodait d'un air lugubre dans le parc de Poudlard. La lune se reflétait sur son visage pâle et émacié, ses yeux noirs qui guettaient le moindre mouvement autour de lui, jusqu'au frémissement d'un buisson ou le clapotis du poulpe dans le lac, démontraient la terrible affliction qu'il couvait. Oui, Severus Snape était au bout du rouleau. Il sentait que son self contrôle commençait à s'effriter et il plaignait d'avance le prochain malheureux élève qui croiserait sa route et pour une fois qu'il soit de sa Maison ne changerait rien. Son esprit repartit dans les méandres sombres de ses pensées.
La face de serpent devait surement se douter qu'il n'était pas réellement de son camp. Enfin, lui-même ne se considérait d'aucun camp, il verrait juste qui pourrait lui permettre de survivre à la fin. On est un serpent ou on ne l'es pas, et lui l'était indubitablement.
S'il devait à nouveau assister à un de ses horribles diners, il ferait manger son phœnix à Albus, il l'étranglerait avec sa fichue barbe et il rendrait son tablier. D'ailleurs, il était dommage que Le Lord Noir… Noir… Pas De NOIR !
A quel point le monde magique allait mal pour que les réunions des terribles et puissants mangemorts ressemblent à cela ? Et cela ne choquait personne. Voldemort était véritablement devenu cinglé et aucun foutu Serpentard ne s'était dévoué pour abréger ses souffrances en lui plantant un couteau dans le dos.
« Avez-vous vu, fidèles disciples, avec Madame Malefoy nous avons refait la décoration ? »
Oui, en noir ! Partout ! Du sol, au plancher ! Tous les meubles, tous les tableaux, les lustres et les chandeliers ! Tout en NOIR !
C'est vrai que cela faisait tellement maléfique, tellement méchant. Bwah. Même à lui, la chauve-souris des cachots, il lui arrivait de mettre des tee-shirts verts ou bleus ou blanc, quand il était dans ses quartiers.
Et cette foutue Narcissa qui gloussait comme une pintade d'avoir eu l'honneur de se faire retourner la baraque par son maitre.
Elle était vraiment belle et sexy, dans le genre frigide et intouchable, mais qu'est-ce qu'elle était conne. Le QI d'une dinde paralytique.
Mais pourquoi Saint-Potter n'avait pas régler son compte à l'autre demeuré ? Pas qu'il opposerait beaucoup de résistance dans son antre, on y voyait que dalle. Il devrait le kidnappé cet abruti de gosses et le coller en face de son ennemi pour compter les points.
Bon, il ne le ferait pas, au final, même si personne n'y croyait, il l'aimait bien cet Harry Potter. Enfin, il aimait bien leur joute verbale et surtout leur fin. Quand il finissait par lui dire que son père était un petit con arrogant et que ce gamin le regardait la bouche grande ouverte comme une petite vierge effarouché. Cela le faisait littéralement mourir de rire rétrospectivement. Oui, il l'aimait bien. Il devrait peut-être lui dire qu'il s'était tapé sa mère juste pour pouvoir le voir s'étouffer et mourir d'une crise cardiaque. Non, ça n'arrangerait pas ses projets de libertés si le gamin venait à claquer. Et il devrait faire face à une armée de fan en furie. Ce serait moyen pour ses chances de survie.
D'ailleurs, sa meilleure amie, la préfète Granger, devrait être en pleine ronde à cette heure-ci. Il pourrait toujours essayer de la trouver pour lui coller une petite frayeur avant de rejoindre Albus. De toute manière, le directeur ne l'attendait pas maintenant, il avait réussi par miracle à s'échapper avant le cocktail dinatoire post-réunion mangemort en disant qu'il avait une montagne de copies à corriger. Cela faisait bien marrer ses collègues tortionnaires mais au moins il n'avait pas à se taper la suite de ce regroupement. Si il avait dû écouter encore une fois comment le terrible Lord Voldemort parler déco, il aurait lui-même fait le travail ou se serait suicidé à coup d'Avada. Tu parles d'un maitre des ténèbres !
Alors, Granger, pas Granger ? Ce serait un bon remontant pour ses nerfs de voir cette jolie jeune femme après tant de torture psychologique. Cela faisait des siècles qu'il n'avait pas été avec une femme, pas qu'il ait beaucoup le temps, enfermé dans ce château à enseigner à des morveux et servant deux maitres après des heures à constituer les stocks de potions de l'infirmerie, il devrait être payé plus. Il pourrait même se faire passer pour plus torturer qu'il n'était pour qu'elle s'inquiète un peu pour lui, peut-être même qu'elle lui proposerait d'être son infirmière personnelle. Oui, il était un pervers mais ce n'était pas totalement illégal non plus et il ne faisait que regarder. Elle était majeure et elle restait son élève mais il avait presque reçu le feu vert du directeur.
« N'avez-vous pas remarqué, mon ami, comme la plante Hermione Granger a magnifiquement poussé ? C'est ce genre de femme qu'il vous faudrait pour égayer vos soirées, Severus. Je ne doute pas que dans le futur, elle aura de nombreux sigisbées»
Entendre dire cela par son vieux centenaire de patron, lui avait collé de sacrés cauchemars. Mais il n'était pas totalement aveugle, tout le monde avait remarqué que Granger était devenu véritablement magnifique, même Draco. Sauf elle, apparemment. Elle ne s'intéressait pas plus que cela à la gent masculine de Poudlard.
Quoi que lui avait remarqué le regard que la jeune femme laissait trainer sur sa silhouette durant les cours de potions. Elle devait avoir une case en moins pour qu'elle soit attirée par lui mais il n'allait pas s'en plaindre, cela flattait son ego.
Le seul problème qui faisait qu'Hermione Granger n'était pas poursuivi avec acharnement dans tous les couloirs par des soupirants pré-pubères était son irrépressible besoin de toujours avoir raison. Sur tout. Mais cela ne dérangeait pas plus que cela Severus Snape. Au moins, cela prouvait qu'elle en avait dans la tête, pas comme l'autre gourde de Lady Malefoy. Et il adorait par-dessus tout lui donner tort et voir ses yeux en colère alors qu'elle se mordait la lèvre pour se retenir de l'envoyer sur les roses. Miss Granger était tout ce qui lui plaisait chez une femme, belle, intelligente et sauvage.
Quand il passa les portes du château, il était décidé à faire un petit détour avant d'aller faire son rapport. Il n'en eu cependant pas l'occasion quand il aperçut sa belle élève en train de lire sur les marches faisant face à la sortie, sa baguette l'éclairant d'un Lumos dans la main. Elle leva les yeux vers lui, quand la grande porte se referma dans un claquement derrière lui.
_Bonsoir, monsieur.
Il leva un sourcil, un peu décontenancé de la trouver là.
_Miss Granger. Avez-vous oublié le principe simplissime de « rondes » ou avez décidé de vous abstenir de vos devoirs de préfètes ? Dans tous les cas, moins 5 points à Gryffondor.
_Le directeur m'a expliqué que vous sortiez ce soir. Il a laissé sous-entendre qu'il vous arrivait de revenir dans un état inhabituel, si je puis dire, et qu'il serait bon qu'une personne guette votre retour au cas où vous pourriez avoir besoin de… d'assistance.
_Depuis combien de temps de temps êtes-vous là ?
_Tempus… Deux heures.
Le professeur Snape se pinça l'arête du nez. Oui, il lui était arrivé de revenir dans un sale état. Plus parce qu'il était complètement bourré qu'autre chose mais bon, il n'allait pas se vanter de ça. Mais laisser une élève, même si elle faisait théoriquement partie de l'ordre, dans un couloir glacé pour voir s'il n'avait pas été torturé était aberrant. De toute façon, le directeur de cette école devenait de plus en plus sénile. Et la guerre qui opposait les deux camps ces derniers temps ressemblait plus à « Il est pas beau et pas gentil ! », « Non, c'est lui qu'est pas beau et méchant. Nah ! ». Il n'y avait même plus de victimes collatérales à torturer, c'en était déprimant.
_Plus 50 points à Gryffondor. Et si vous dites que cela vient de moins, je vous en retirerai le double.
La jeune fille se mit à rire.
_Qui me croirait ?
_C'est vrai. Comme vous le voyez, je vais bien miss, vous pouvez repartir dans vos quartiers vous réchauffer.
_Puisque je suis là, souhaitez-vous de la compagnie jusqu'au bureau du directeur ?
Elle se remit debout en époussetant son joli derrière en disant cela et le regardait avec un petit sourire en coin.
Cette gamine était réellement en train de l'aguicher, pas qu'il en ait beaucoup l'habitude mais il n'était pas assez bête pour ne pas reconnaitre les signes.
_Qui suis-je pour repousser la présence d'une ravissante jeune femme ?
Il regarda ses joues se colorer d'un magnifique rouge qui descendit jusqu'à sa gorge et en dessous de son pull. Un sourire libidineux lui vint aux lèvres quand elle se retourna pour ouvrir la marche. Il aurait bien aimé faire de l'exploration pour découvrir jusqu'où se prolongeait cette merveilleuse tache écarlate et cette satanée miss je-sais-tout aurait surement été plus que d'accord pour se plonger dans la recherche avec lui.
Ils restèrent tous les deux silencieux durant le trajet menant au bureau du directeur. Chacun perdu dans ses pensées, toutes plus ou moins chastes.
Lorsqu'ils arrivèrent devant la gargouille qui gardait l'entrée du cabinet, Hermione Granger leva les yeux vers son professeur qui la dévisageait.
_Eh bien, bonne soirée monsieur.
_Nous nous reverrons bientôt, miss Granger, dit-il de sa voix profonde et grave.
Il la regarda frissonner. Il était parfaitement au courant de l'effet que provoquait sa voix sur les gens. Elle était faite pour les mettre au supplice, soit en les glaçants, soit en les brulant. Il en était très fier.
Il se retourna pour grimper les quelques marches après avoir donné le nouveau mot de passe parfaitement ridicule qui lui donnait accès au bureau. Qui pourrait croire que le grand Severus Snape s'abaisserait à dire « nounours pétillant » un jour dans sa vie ? Au moins, la semaine dernière « tête brulée » lui donnait des idées sadiques réjouissantes mais là c'était juste insultant pour sa personne.
Il ne prit pas la peine de frapper, erreur monumentale, le directeur devait l'attendre malgré le fait qu'il est trois quart d'heure d'avance sur son horaire habituel. Il ouvrit la porte et resta figé un trop long moment pour ses yeux qui demandaient à sortir de sa tête pour aller se fondre dans de l'acide sulfurique.
_Oh, Minnie, tu sais si bien laper, ma…
Un grand BAM retentit quand le directeur des Serpentard referma la porte avec beaucoup plus de force que voulu.
Il entrouvrit à nouveau la porte de quelques millimètres et cria d'une voix qu'il espérait un peu moins haute et un peu moins traumatisé.
_ALBUS ! JE DEMISSIONE ! CES CONNERIES, C'EST DEFINITIVEMENT FINIT !
Il re-claqua la porte.
Il essaya de reprendre un tant soit peu de contenance face à la situation en dévalant les marches.
Il aperçut Hermione à l'autre bout du couloir.
_GRANGER !
La demoiselle s'arrêta devant la voix paniquée de son professeur et fit demi-tour en lui jetant un regard interrogatif qui soufflait pour reprendre son calme.
_Granger. Vous allez me suivre dans mes appartements. Je vais vomir… plusieurs fois puis je vais me saouler en espérant que l'alcool diminuera mon occlumancie naturel afin que vous puissiez m'oublietter. Dans le doute, je prendrai également une pleine fiole de potion d'amnésie.
_Mais…
_Non, Hermione ! Pas de discussion. Pitié.
_Bien, monsieur.
Il lui attrapa le poignet et courut presque dans les couloirs. Il fallait que cela marche sinon il resterait à jamais perturbé par ce qu'il venait de voir.
Oui, il allait écrire sa lettre de démission avant de perdre la mémoire. Il se trouverait une petite baraque en Alaska, loin, TRES LOIN de tout ce bordel, il pourrait même y inviter sa sauveuse de temps en temps. Un endroit calme où il pourrait travailler sur ses belles potions et envisager de fonder une famille… Oui… Ce serait le paradis. En espérant qu'il ne soit pas devenu définitivement impuissant.
Il jeta un œil vers la femme qui se dandinait au milieu de son salon, visiblement gênée d'être dans l'antre de son professeur.
Merlin soit loué. Apparemment, tout allait bien de ce côté-là.