Bonjour ! Je suis en retard quel comble.

On va dire que j'ai pas eu la semaine la plus fun moralement. Et comme j'ai du mal à écrire le dernier chapitre de retour (du à un ras le bol) j'étais pas hyper motivée de ouf.

Mais bon il faut bien y mettre fin XD.

La prochaine fois je n'écrirais plus rien qui dépasse les 300 000 mots, je vais être honnête Retour m'a pompé beaucoup d'énergie. Mais il faut savoir se lancer des défis et je suis aussi très heureuse d'en voir le bout. Tout comme je suis heureuse de la fidélité de beaucoup d'entre vous. Donc ma façon de dire merci et de bien terminer cette histoire.

Je peux donc officielement vous dire que Retour se terminera au chapitre 92 (chapitre qui sera l'épilogue) et un chapitre bonus falcutatif qui sera posté en tant qu'OS que vous ne serez bien sûr pas obligé de lire pour des raisons que j'expliquerai à la fin de l'OS en question.

Et techniquement je suis encore au milieu du chapitre 90 que j'ai vraiment du mal à pondre à cause d'un truc aussi stupid que les transitions (damn c'est chiant ces bêtes là).

Ce chapitre a été corrigé par Titou Douh que je remercie du fond du cœur d'avoir tenu le coup avec moi XD.

Hellehaare : Ouai j'ai décidé de patauger un peu dans la guimauve sur ce point :p, qui peut m'en vouloir hein ? Alors les cercles…Avant pour jeter un sort avec un cercle Harry devait mélanger son sceau au cercle du sortilège et s'il voulait ajouter ceux d'Hermione et Draco il fallait dessiner un cercle plus complexe. Maintenant que c'est tatoué ils ont juste à dessiner le cercle du sortilège et poser leurs mains pour activer le sort. Ça renforce grandement la magie du sort.

Basiliskyyn : Rassure-moi ? Maintenant tu vas copier tout tes textes XD. Parce que moi tu sais, j'adore les super reviews. Mais bon je comprends. Par exemple la scène de fin de ce chapitre j'ai du la réécrire deux fois parce que word a planté et j'ai vraiment pleuré de rage. Genre…vraiment…a haine ! Tu dis « seum immense » et j'adore dire le « seum est intense » Tu dis « Tristesse immense » et j'adore dire « tristesse infini », jme sens comme connectée à toi là… Toujours pas eu le time de regarder cette histoire dang…le temps file et j'ai déjà 40 ans stp…Tu trouves ça cohérent parce que t'es en mode lecture, quand cette histoire sera finis je vous ferai un topo des incohérences (MDR). Ohh je suis ravi de savoir que tu trouves les relations concrète et pas sortis du pif d'un troll. Faisant partie de cette espèce qui n'a pas eu la possibilité d'être en couple de manière juste et équilibré je suis toujours heureuse de voir que je suis pas une brêle pour cerner certaines émotions XD. Merci ça fait zizir à mon palpitant. Genre t'es le cerveau de ton couple alors X). Plus ça va et plus je maudis ta wifi du coup…qu'est ce que j'aurais aimé lire tout ces compliments détaillé façon Baudelaire, mais bon le synopsis est bon aussi. T'es vraiment trop forte pour teaser. YEAH TEAM CHARLIE/THEO dis ça à ma bêta c'est tout pou elle (Big dédi) ! Un immense merci à toi pour ta lecture et tes compliments ! Koeur sur toi et ce temps perdu à avoir écris quelque chose qui n'a pas était envoyé. Toutes mes pensées vont vers ce texte sur lequel je ne poserais jamais les yeux. RIP in peace petit ange partis trop tôt !

A.P.W.B. D : Tout d'abord : MERCI ! D'avoir pris le temps de lire Retour livre I et d'avoir attaqué le livre II. Ensuite…ta review (chic j'adore les gros morceaux *wink*) ahem…*tousse*. What a bravery de lire HP en anglais (pour ma part j'ai juste lu l'enfant maudit dans la langue de Shaekspeaaree(lel) et c'était suffisant. Mais comme je lis toute les fanfictions en anglais chui pardonnée hein). Une proba nulle n'existe pas dans le monde de la fanfiction et comme c'est un monde rempli d'écrivain, ce couple peut exister (CQFD). Nan je rigole XD mais le fait que ça soit soutenu par Felton lui-même ça booste l'ego des believer comme moi. Blague a part, je comprends le sentiment. Je cite « j'ai rien trouvé de crédible mais j'ai pris goût au drarry » j'ai ri fort, on dirait un plan élaboré pour te faire tomber dans un piège XD. Damn…1250 jours mais ça fait mal dis donc. Arrêtez de lire plus vite que je n'écris huhu. Mais BRAVO TOI !

Yes Merci Titou Douh ! Je te le fais pas dire, même quand je me relis, je me relis mal u_u. j'écris de nuit la plupart du temps et mon cerveau va plus vite que mes doigts et aussi parce que je suis une brêle en conjugaison, heureusement que j'ai assez de vocabulaire hein ?!

Le pas bien : T'as clairement raison, je me suis foirée sur les années d'études de Fred et George u_u, une autre lectrice l'a remarquée XD. Mais ça prouve que vous êtes attentif haha. Tkt pas que y'a d'autres incohérences, mais je suppose que comme l'écriture n'est pas mon passe temps exclusif, il faut bien en effet des erreurs u_u. Je suis totalement indifférente à Dumbledore qu'il soit gentil, méchant, ambigu je m'en cogne les schtroumfs même si j'ai tendance à sautiller quand il y a du bashing Dumbledore et qu'il prend cher (bon pitêtre je l'apprécie pas XD). Globalement je n'apprécie pas les adultes qui considèrent Harry comme un joujou. Quand je dis DRAGO à haute vois ça me fait mal à la gorge et quand je pense Drago j'ai aussi mal à la gorge. Draco c'est mieux dans ma bouche. I get it pour Severus/ Sirius, c'est un couple rare du coup il ne doit pas faire partie du top de tout le monde et je fais aussi partie de celle qui exècre le wolfstar (aka Sirius/Remus) donc bon…

Le bien : Que veux tu quand on ne trouve pas ce que l'on veut il faut le faire soi même et ça inclut le drarry. J'ai lu plein d'histoire ou il faut 2 chapitres pour qu'ils s'envoient en l'air j'aime quand ça met du temps, beaucoup de temps et qu'ils se tournent autour. Ouch l'équivalent de 3 HP5 qui est le plus gros pavé de la saga XD (incroyable). Huhu très contente de voir que mes pièces rapportées n'ont pas été un freint à ta lecture u_u. Alors selon Pottermore je suis Serpentard, selon le test MBTI je suis mi seprentard mi serdaigle (INTP) mais si je m'écoutais je serais Gryffondor donc bon é_è. Oh Koeur sur toi d'avoir pris le temps de lire le passage à Durmstrang et de pas l'avoir sauté XD. Disons qu'a l'époque de Lord Harry était bien seul, là il est trop entouré u_u. J'ai l'impression d'être un marionnettiste qui doit gérer cent marionnette et qui n'a qu'un bras. Pfiou je suis contente de savoir que mes persos ne font pas trop OOC ! Désolée pour Remus mais c'est le perso que j'ai le plus de mal à écrire : /. Chic j'adore Alain Souchon, c'est sympa d'avoir voulu essayer pour les musiques XD.

Si j'écris un livre je ferais une version soft et une version hard XD.

Un énorme merci à toi pour tes compliments. Merci d'avoir pris le temps de me lire et d'écrire tes ressentis. Merci de partager ton envie de continuer à lire mon histoire. Ça me touche tellement de savoir que j'ai pu respecter aux yeux de certains beaucoup de l'univers de base. Ta première review a été un délice à lire et je suis ravie d'avoir été choisie. GROS KOEUR SUR TOI !

Voilà les agneaux, je vous laisse à ce chapitre ! Bonne lecture.

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NON

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« Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
À te regarder danser et sourire et
À t'écouter chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien »

Ne me quitte pas. Jacques Brel

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Depuis tout petit déjà, il avait une certaine fascination pour les créatures volantes. Il n'avait jamais été le plus brillant des élèves sur un balai mais ça ne l'empêchait pas d'apprécier d'être dans le ciel.

Mais voler à dos de bête était bien plus impressionnant et bien meilleur.

- Bien, bien, redescends, doucement…

Buck, l'hippogriffe qu'il chevauchait depuis presque deux semaines maintenant, amorça une descente en douceur.

Théodore se retint de passer sa main dans ses plumes en plein vol mais quand il posa un pied dans l'herbe, il laissa ses doigts glisser contre le plumage avec une réelle satisfaction. L'animal lui donna un léger coup de tête, purement amical, ce qui le fit sourire. Ginny ne cessait de répéter qu'il avait un truc et même Hagrid était heureux de partager certaines de ses connaissances avec lui. Théo en était ravi. Encore plus en sachant que sa nouvelle passion avait attiré l'attention de quelqu'un en particulier.

Pour commencer, il se souvenait très bien de la première fois qu'il avait croisé Charlie Weasley.

Le garçon avait fait partie des dragonniers qui avaient ramené les dragons lors du Tournoi des Six Sorciers. Théo, en plus d'avoir été subjugué par les créatures, avait suivi du regard les hommes travaillant avec ces créatures incroyables. Bien sûr, il avait remarqué le frère des jumeaux mais ça ne faisait que depuis le milieu du mois que leur relation avait évolué.

D'abord, Charlie avait supervisé les vols avec Hagrid et ensuite, le jeune homme ne l'avait presque plus lâché d'une semelle.

Il avait pour lui beaucoup trop de compliments. Théo mentirait s'il disait que ça ne lui faisait pas plaisir. Mais il n'avait pas l'habitude de se retrouver en présence d'une personne aussi rafraîchissante et joyeuse que Charlie Weasley, surtout durant ce moment difficile de sa vie.

Théo était un observateur silencieux ; il avait observé Charlie. Sa façon de regarder ses frères et sœur avec un sourire triste, sa manière de s'assurer que Ginny allait bien à chaque moment de la journée, riant des blagues des jumeaux avec sincérité... Et même son comportement général avec les autres élèves.

Même si tout le monde pensait Théo naïf, il ne l'était pas du tout, en réalité. Il avait eu assez conscience des sentiments étranges qu'il avait ressentis pour Harry qu'il pouvait mettre le doigt sur ce qu'il ressentait pour Charlie Weasley. Ce qui était un comble : les deux garçons avaient réellement des caractères différents. Il y avait cependant un point commun qui les liait : leur gentillesse. Charlie était avenant et ouvertement sympathique avec tout le monde. Harry veillait sur eux avec plus de discrétion mais ne repoussait personne. S'il devait écouter quelqu'un, il le faisait discrètement.

Théo n'était pas idiot non plus. Il savait que son intérêt pour Charlie grandissait surtout parce que l'homme faisait attention à lui et que ça lui plaisait... Ça lui plaisait même beaucoup.

Théo ferma les yeux et posa sa tête contre celle de Buck.

- On vit vraiment une drôle de période...

L'animal lui répondit avec un claquement de bec. Théo ramassa ses affaires qu'il avait posées au sol et s'éloigna de l'enclos ouvert de la créature ailée. Lentement, il fit le chemin vers la cabane d'Hagrid avant de s'arrêter soudainement : une chouette qu'il reconnut comme étant celle de sa mère volait vers lui. Théo leva les bras au ciel et réceptionna l'animal rapidement. Il récupéra la missive et l'ouvrit immédiatement. À l'intérieur se trouvait une deuxième enveloppe à son nom.

Le Serpentard fronça les sourcils. Le mot de sa mère était bref.

Théo,

Je n'ai pas réussi à l'ouvrir, je pense qu'elle est ensorcelée juste pour toi… Je ne pense pas qu'elle soit dangereuse. Cependant, je sais que tu es bien entouré en ce moment. Si j'étais toi, je brûlerais cette lettre mais tu as le choix de faire le bon.

Fais attention à toi, mon garçon.

Il glissa ses doigts sur l'autre enveloppe et la fourra dans sa poche. Il changea de destination, la cabane d'Hagrid n'était plus sa priorité.

A mesure qu'il marchait, il se rendit compte qu'il respirait de plus en plus difficilement. Il avait un doute sur ce qu'il pouvait y avoir dans cette lettre et il ne voulait pas réellement y faire face. Il avait même cru que ça arriverait plus tôt. Dans tous les cas, pensa-t-il amèrement, aucun moment n'était le bon.

- Théo ! Hey, Théo !

Le brun se tourna pour apercevoir Charlie courir vers lui. Il avait du le voir depuis la fenêtre de chez Hagrid et s'était étonné de son changement de direction.

- Ha, salut Charlie, dit-il d'une voix réservée.

Le rouquin fronça les sourcils et Théo se sentit stupide d'être sur la défensive.

- Tu vas bien ?

- Mmh… Je dois retourner au château.

Théo se remit en marche mais Charlie le suivit immédiatement.

- Il s'est passé quelque chose ? Tu es pâle comme la mort...

- Je suis resté trop longtemps sur le dos de Buck.

- D'accord… Laisse-moi t'accompagner.

Il ne répondit rien. En vérité, il avait à peine entendu Charlie. Il était en train de réfléchir intensément à la marche à suivre. Pourquoi sa mère n'avait-elle pas donné la lettre à Lucius Malfoy ? Ah oui, parce qu'il était le seul à pouvoir l'ouvrir. Peut-être qu'il pourrait le faire devant le professeur Black ? Ou même devant le professeur Rogue ?

- Hey, Théo…

La voix douce de Charlie le ramena à la réalité.

- Quoi ?

- Tu n'es clairement pas dans ton assiette... Tu veux aller à l'infirmerie ?

Théo ne répondit rien mais fut pris d'un haut le cœur et vomit juste devant Charlie Weasley.

- Bordel, grogna le rouquin.

- Dé… So..

Le bras de Charlie entoura ses épaules et en un rien de temps, son visage et le sol furent nettoyés.

- Je t'emmène à l'infirmerie et je ne veux rien entendre.

Théo ferma les yeux. Il n'avait rien à répondre, son estomac se tordait dans tous les sens.

Le chemin vers l'infirmerie fut ponctué de tremblements mais la main de Charlie était ferme contre lui. Théo n'avait jamais été si proche de quelqu'un physiquement.

- Madame Pomfresh !

- Oh, voyons Charlie, plus de madame avec… Que se passe-t-il ?

- Je crois que celui-ci a trop fait le fou sur le dos d'un poulet volant..., tenta de plaisanter le Weasley.

- Vous êtes plein d'humour... Allongez-le là !

Charlie l'aida à grimper sur l'un des lits et Théo se laissa faire. L'infirmière l'examina rapidement.

- Ce n'est rien, une montée de stress subite. Votre pouls bat un peu trop vite, monsieur Nott. Rien d'étonnant, quel élève saint d'esprit accepterait de passer ses vacances dans son école sans finir par craquer...

- Oh voyons, Poppy, c'est un plaisir d'être ici ! s'amusa Charlie.

Pomfresh renifla avec dédain. Elle fit voler une barre chocolatée et la donna à Théo.

- Mangez tout.

Théo prit la barre et tenta de l'ouvrir avec des doigts tremblants. Charlie récupéra la friandise et l'ouvrit pour lui.

- Merci…

- Vous pouvez vous reposez ici, vous irez mieux dans une petite heure.

Sur ces mots, elle repartit dans son bureau. Charlie tira une chaise et s'assit à coté du lit dans lequel il se trouvait.

- Une montée de stress, hein ? Je ne te pensais pas du genre stressé…

Théo croqua dans un carré de chocolat et fixa le rouquin qui avait l'air parfaitement concerné par son état.

- Je ne le suis pas… Normalement.

- C'est bien ce qui me semblait. Tu es plus le type à être préparé pour beaucoup d'éventualités... Je suis sûr que tu es bon aux échecs.

Le sourire que lui décocha Charlie lui fit l'étrange sensation d'être lui aussi un carré de chocolat.

- Je suis bon, répondit Théo. Ron aussi… Était très bon.

Il regretta immédiatement ses paroles.

- Je suis désolé ! Je ne voulais pas…

- C'est toi alors, le foutu Serpentard qui gagne tout le temps ?

Charlie avait parlé avec douceur et sans aucune animosité.

- Vous aviez un club d'échecs… C'est Bill qui a appris à Ron comment jouer, moi j'étais doué mais je n'avais pas le truc.

Théo posa ses mains à plat sur ses cuisses.

- Ma mère m'a appris. Elle disait que ça fortifiait l'esprit. Elle disait aussi que mon père détestait ça, sûrement parce qu'il perdait contre elle.

Charlie rit doucement.

- On est de mauvaise foi quand nous sommes perdants. Tu es quelqu'un de bien, Théo…

- Tu me connais à peine, comment…

- Je le sais. Ça se voit, en fait. Il faut être poli et doux pour s'entendre aussi bien avec des hippogriffes. Tu es poli et tu es doux.

Théo se sentit rougir mais ne tenta pas de répondre par la négative. Il était fatigué d'un coup.

- Comment c'est ? De travailler avec des dragons ?

- Tu n'auras qu'à venir voir ça par toi-même.

- Quoi ?

- Si tu ne sais pas quoi faire après la fin de tes études… Passe donc à la réserve, je serais ravi de t'accueillir.

Théo en resta bouche bée.

- Tu devrais t'allonger et fermer les yeux.

- Je vais mieux…

- Ferme les yeux, Théo, je ne bouge pas.

Le blond décida de ne pas protester. Il savait quand quelqu'un pouvait être têtu. Pansy était comme ça aussi et il l'avait bien tolérée durant toutes ces années.

Comme s'il avait ouvert des vannes inconnues, les souvenirs de lui et Pansy défilèrent dans son esprit. Il pensa à la mère de son amie. Pansy avait voulu s'enfuir, elle avait voulu reprendre le destin de sa propre vie en main.

Théo s'allongea sur le coté et rouvrit les yeux. Charlie le regardait et ne se détourna pas en voyant que Théo l'avait découvert.

- Ron et Pansy… Ils auraient été tellement bien ensemble.

Sa voix s'était brisée sur la fin. Le visage de Charlie se fendit d'un sourire triste. Il leva la main et la posa sur la joue de Théo.

- Ah… Mais ils sont ensemble maintenant, n'est-ce pas ?

Théo ferma les yeux et le pouce de Charlie essuya la larme qui avait coulé au coin de son œil.

OooooooooooooooOoooooooooooooooO

Quand il quitta l'infirmerie, Charlie s'était endormi sur la chaise. Théo ne l'avait pas réveillé. A la place, il avait ouvert la lettre. Il avait lutté contre l'envie étrange de crier puis était redescendu vers le cachot. Il avait aperçu le soleil et s'était rendu compte que la journée touchait juste à sa fin. Ce qui voulait dire qu'il avait encore du temps.

Cependant, quand il entra dans la chambre qu'il partageait avec Harry et Draco, il la trouva silencieuse. Théo avança doucement et repéra Apophis qui siffla en silence pour lui signifier sa présence. Lentement, il déplaça les draps du lit de Draco et trouva le visage endormi de Harry. Quoique le garçon ait pu faire, ça avait du l'épuiser. Draco n'était pas là et Théo supposa qu'il devait être dans la Grande Salle. Dans un sens, ça le rassura grandement.

Il posa sa main sur l'épaule de Harry et le secoua doucement.

- Harry…

- Mmmhh.

Théo le secoua encore un peu et le brun ouvrit les yeux. Quand il comprit que c'était Théo, il se redressa subitement.

- Théo ? Tu vas bien ?

Il se tourna dans tous les sens, s'attendant à ce que quelque chose surgisse pour les attaquer. Cela conforta Théo dans son choix.

- Je… Je peux te montrer quelque chose ?

Harry papillonna des yeux et s'assit immédiatement. Théo s'en voulut un peu : Harry portait déjà son pyjama.

- Bien sûr… Quelque chose ne va pas ?

Théo fouilla dans sa poche, en sortit la lettre et la donna à Harry. Le brun la prit sans poser plus de question. Théo put le voir la lire plusieurs fois.

- C'est ce soir… Théo… C'est…

- Est-ce que tu y crois ?

- Je ne sais pas… S'il se rendait, je suis sûr que Cassius aurait pu lui donner cette possibilité mais… Il veut que ça vienne de toi.

Théo serra les poings.

- Je n'ai aucune raison d'accepter, n'est-ce pas ?

Harry ferma brièvement les yeux avant de les rouvrir.

- Théo, c'est ton choix et uniquement le tien. Si tu ne veux pas, alors nous ferons avec et nous ne mentionnerons plus jamais cette lettre. Si en revanche tu… Désires des réponses, alors je serais avec toi.

- Tu… Tu m'accompagnerais ?

Harry fronça les sourcils.

- Il est hors de question que je te laisse y aller seul !

- Mais la lettre dit…

- Au diable la lettre. Enfin… Théo, tu as proclamé depuis le début que tu ne voulais rien avoir à faire avec lui.

- Et je ne veux rien. Je veux… Je veux lui dire ce que j'ai sur le cœur. Je veux lui dire qu'il a gâché la vie de tellement de personnes... Je veux lui dire qu'il… Je sais qu'on pourrait prévenir les Aurors mais... Et s'il tentait de fuir ?

- Écoute… Voilà ce que je te propose… Tu me diras si tu es d'accord avec ça.

Théo écouta Harry et décida que c'était la meilleure chose à faire.

OooooooooooooooOoooooooooooooO

Étrangement, le lieu de rendez-vous était en plein milieu du monde moldu : St James's Park. Il devait y être pour minuit. Théo était donc resté caché jusqu'à l'heure de la fermeture, avait transplané plutôt brillamment et avait gardé sur lui la cape d'invisibilité prêtée par Harry.

Maintenant que les grilles étaient fermées, il se sentait fébrile et apeuré. Ses jambes étaient semblable à du coton et il se redemanda si ce n'était pas de la folie. Sa mère serait profondément triste de savoir ce qu'il faisait. Mais peut-être s'était-elle attendue à ce genre de chose.

Soudain, quelque chose d'humide toucha ses doigts. Théo baissa les yeux. Il ne le voyait pas mais la truffe chaude et mouillée du renard effleura sa peau une nouvelle fois. Théo caressa le pelage de l'animal pour se donner le courage qu'il fallait. Il retira la cape, la plia et la fourra sous son pull, puis se mit en marche, le renard sur ses talons. Au-dessus de lui, une chauve-souris voleta rapidement et au loin, il entendit le hurlement d'un chien.

Il se dirigea fermement vers le Guards Memorial et s'arrêta d'un coup face à la silhouette qui était déjà présente.

Théo n'avait vu aucune photo de son père. Dans son ancien manoir, ne s'étaient trouvés que des tableaux et sa mère en avait remisé la presque totalité dans les combles. Cependant, il avait eu en tête l'image d'un homme mince, lui ressemblant sûrement, et c'était suffisant.

Malheureusement, il était loin de tout ça.

L'homme qui se tenait à quelques mètres de lui était effectivement maigre mais il avait l'air plus vieux que n'importe quel homme de son âge. Son crâne était dégarni de cheveux et seule traînait sur son menton une petite barbichette blanche et des sourcils de la même couleur. Son visage était émacié et il tenait fermement contre lui une cape noire. Il n'y avait là rien d'un sorcier dangereux prêt à tuer des enfants mais sa présence ici était une énorme source de conflit intérieur dans le cœur de Théo. Et le voir ne lui fit pas plaisir.

Il recula d'un pas et le renard poussa un petit couinement. Théo se mordit la lèvre et l'homme l'aperçut immédiatement. Ils se regardèrent les yeux dans les yeux et Théo décida que c'était déjà trop.

L'homme parla.

- Théodore ? C'est toi ?

Le renard se glissa entre ses jambes et Théo prit ça comme des encouragements.

- Je suis Théodore Nott, oui.

L'homme s'approcha de lui mais le jeune garçon recula immédiatement.

- Ne vous approchez pas !

Le Mangemort, son père, s'arrêta et sembla perdu.

- Tu es venu seul ?

Théodore, qui ne voulait pas mentir réellement, pointa le renard du doigt.

- Non, j'ai pris mon familier.

Nott Senior jeta un bref coup d'œil à l'animal avant de revenir sur lui.

- Tu… Tu ressembles beaucoup à ta mère.

Théo se tut. Il ne savait pas quoi répondre à ça mais l'homme ne sembla pas s'en soucier.

- Tu peux te rapprocher ? Laisse-moi te voir, mieux…

- Non. Je veux savoir pourquoi vous êtes là et pas avec… Vos amis.

- Je… J'ai quitté les rangs. Je n'ai jamais souhaité m'échapper. Je voulais ce pacte avec le Ministère. Je le voulais vraiment.

- Alors pourquoi ne vous rendez-vous pas ?

L'homme grimaça.

- Je ne retournerai pas à Azkaban. Je ne retournerai pas dans cet enfer.

- Cet enfer est l'endroit où vous devez payer de vos crimes ! siffla Théodore. C'est l'endroit où vous devez payer pour avoir gâché des vies !

Théodore vit le visage de son père devenir livide, puis sa stupeur fut remplacée par un masque colérique.

- Gâcher des vies ?! La seule vie gâché ici, c'est la mienne ! Je paie de mon sang… Je… Je ne suis pas venu pour parler de ce que j'ai fait. Je suis venu te chercher.

Le jeune Serpentard ouvrit la bouche, déconfit.

- Vous… Quoi ?

- Je suis venu te chercher… Il faut que nous partions.

Théodore recula encore.

- C'est une plaisanterie… Si vous croyez un seul instant que je vais vous suivre où que ce soit, vous vous trompez ! Vous êtes fou…

- Je me fiche de ce que tu penses maintenant… Je ne laisserai pas mon fils mourir bêtement.

Le blond écarquilla les yeux.

- Qu'est ce que vous voulez dire… Comment ça, mourir !?

- Tu ne retourneras pas à Poudlard. Tu vas venir… Avec moi. Je peux encore nous sauver… Je peux…

- Vous ne ferez rien ! Je n'irai nulle part avec vous ! Je pensais que vous étiez venu pour vous excuser du mal que vous nous avez fait, à mère et moi ! Mais vous êtes encore plus égoïste que ce que je croyais !

- Ce que tu penses n'a pas d'importance, seule ta sécurité importe.

- Ma sécurité ?! C'est maintenant que vous vous inquiétez de ma sécurité ? Et pour quelles raisons ?

Jamais de sa vie Théo ne s'était senti aussi furieux. Il ne comprenait strictement rien et sa colère ne faisait qu'amplifier.

- Qu'est-ce que vos assassins d'amis ont décidé de faire ?! Me tuer ? Parce que vous avez déserté ? Vous voyez, c'est vous le danger dans cette histoire !

- Tu ne comprends pas ! Même si j'étais resté, il… Il… Je ne peux pas t'en parler et tu ne me laisses pas le choix…

- Non ! rugit Théodore. Non ! Excusez-vous ! Montrez au moins un semblant de regret pour tous ceux que vous avez tués ! Ceux que vous avez blessés ! Vous avez rendu ma vie misérable, vous avez continué à le faire même en étant enfermé ! Et vous continuez à le faire ! J'ai réussi sans vous ! Je suis mieux sans vous et je ne vous laisserai pas…

- IMPE

Le renard le mordit au mollet et Théodore tomba juste avant que le sort ne l'atteigne. Immédiatement, il sortit sa baguette mais déjà, des silhouettes se déplaçaient vers eux.

L'animal feula et gronda. Théodore se releva au moment où Nott Senior comprenait ce qu'il se passait.

- Expelliarmus ! cria Théo.

La baguette de son père sauta de ses mains et l'homme le regarda comme s'il était un inconnu qui faisait le fou autour de lui.

- Monsieur Callahan Nott Senior, fit une voix. Vous n'irez nulle part.

Théo attrapa le renard contre lui et laissa l'Auror Chester, le professeur Regulus Black et l'Auror Londubat s'approcher d'eux.

- Tu m'as trahi ! bredouilla l'homme. Moi… Ton propre père...

- Vous n'êtes pas mon père ! gronda Théo. Vous ne l'avez jamais été ! Vous avez perdu ce droit en tuant les membres de la famille Bones !

L'homme se retrouva rapidement sous le joug des baguettes des trois autres.

- Non… Tu ne comprends pas…. Il n'aura aucune pitié… Il…

Théodore fronça les sourcils.

- Si vous parlez de votre Voldemort… Je suis prêt, je n'ai pas peur de lui ! Et il paiera pour ce qu'il a fait à mes amis ! Vous paierez pour ça…

- Tu ne peux pas… Ta vie vaux plus que celles de…

Théodore vit rouge, immédiatement. Il pointa furieusement sa baguette sur son père.

- Réfléchissez aux prochains mots qui sortiront de votre bouche ! cracha t-il. Ce sont de mes amis dont vous parlez ! Des personnes qui ont étaient plus présentes dans ma vie que vous ! Ça n'a AUCUNE importance qu'ils aient du sang moldu ! Ça les rend même meilleurs que vous ! Et si vous parlez de mes amis de sang-pur, vous les avez condamnés dès l'instant où vous avez suivi cet homme ! Dites-moi ce que pense Parkinson de la mort de sa femme et de sa fille ! Pansy était mon amie ! Elle était mon amie et vos actes l'ont tuée !

Il sentait les larmes de rage couler le long de ses joues mais ne pouvait pas les arrêter.

- Tout le monde a évité ma mère comme la peste ! Les Serpentard étaient la lie de l'école ! Nous avons réussi à changer ça ! Sans vous ! Sans vos idées nauséabondes ! Sans vos principes déplacés et délétères ! Pour moi… Vous êtes une honte !

L'homme eut la décence de baisser les yeux et Théodore se sentit vidé. Il n'avait qu'une envie : retourner à Poudlard.

- Ne rouvrez pas Poudlard, fit la voix de Nott Senior.

- Quoi ? Souffla Théodore.

- Il veut tout détruire. Avec lui marche le Hollandais volant. Il... Atta…

L'homme cracha du sang presque immédiatement après ses paroles.

- Père ?!

- Qu'est ce qu'il lui arrive !? S'exclama l'auror Londubat.

- Je… Retournerai… Pas... Az... Ban…

Nott Senior tomba à genoux mais Théo recula, horrifié. Le visage émacié de l'homme qui était son père devint blanc et parcourut de veines noires.

- Il… Tuera… Ruira… Poud… Lard… Ne… Ro… Cole… N'ouvrez… Pas.

Une gerbe de sang s'écoula de nouveau de sa bouche.

- Au… Cune… Pitié…

Il s'écroula, sa tête frappant le sol dans un bruit sourd.

- Pourquoi vous… Ne l'avez pas sauvé, demanda Théo.

Il serrait encore le renard contre lui, l'animal n'avait pas bougé. Théo tremblait de tout son long, essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer.

- Il… Est mort… Que s'est-il passé ?

Une main toucha son épaule, celle de Regulus Black.

- Il était soumis à un Serment Inviolable. Personne n'aurait rien pu faire pour lui. Théodore… Ton père a dénoncé Voldemort. Tu comprends ce que ça veut dire ?

Théo fronça les sourcils.

- Il ne l'a pas fait pour moi, si c'est ce que vous pensez… Il l'a fait pour ne pas payer sa dette à la société…C'est un comportement de lâche.

Il resta silencieux un bref moment.

- Vous pouvez me raccompagner à Poudlard ?

- Je peux, oui… William ? Franck ?

- Fais donc... Comme tu l'as dit : personne n'aurait rien pu faire.

OooooooooooooOooooooooooooO

Regulus les fit transplaner à l'entrée du portail de Poudlard. Il fallut peu de temps avant qu'Hagrid n'arrive, clés en main.

- Merci Hagrid, dit Regulus.

- De rien. Entrez, entrez.

Regulus marcha dans le parc en silence, une main toujours posée sur l'épaule de Théodore. Le garçon avait gardé Harry dans ses bras tout le long, le brun n'avait pas fait mine de bouger.

Enfin, ils arrivèrent dans le grand hall de l'entrée. Théodore reposa Harry par terre. Ce dernier s'ébroua avant de s'asseoir. Le garçon leva les yeux vers lui.

- Il devait être désespéré...

- Pardon ?

- Pour venir comme ça. Il n'a rien préparé pour surveiller ses arrières.

- Ou alors il pensait sincèrement que tu lui ferais confiance ?

- Comment ? Pourquoi… Ça n'a pas de sens.

- Théodore… Azkaban ne fait de bien à personne. Sa seule pensée en sortant à du être de te mettre en lieu sûr. Je n'excuse pas ses actes mais pour des familles comme la nôtre, un héritier reste ce qu'il y a de plus important.

Il vit le garçon afficher un pauvre sourire.

- Je lui aurais fait plus de mal si je lui avais dit que les Nott s'éteindront avec moi, donc ?

- Tu as dit ce que tu avais sur le cœur, ce n'est pas un crime. Ce qui est criminel, c'est de ne pas avoir fait confiance en ton jugement. Je sais ce que c'est, d'avoir honte de ses parents… C'est un sentiment vraiment affreux. Il n'y a rien à faire contre ça.

- Je devrais être soulagé, dit-il plaintivement. Je ne le suis pas du tout. Et tout ce qu'il a dit… A propos de Voldemort…

- Ce n'est définitivement pas la nuit pour y penser. Je vais t'accompagner à l'infirmerie, tu prendras une potion de sommeil sans rêve et demain… Si tu désires en parler, je serais là pour t'écouter. Tes amis aussi.

- D'accord, murmura le blond.

Regulus accompagna Théodore à l'infirmerie, suivi du renard noir. Une fois là-bas, Pomfresh lui servit du chocolat chaud et la fameuse potion. Avant qu'il ne s'endorme le Serpentard se tourna vers l'animal au pied du lit.

- Tu n'es pas un renard errant… N'est-ce pas, Harry ?

Le renard poussa un bref couinement. Regulus sourit, amusé mais décida de ne pas intervenir. Ils attendirent que Théodore s'endorme, cela arriva deux minutes plus tard.

Une fois hors des murs de l'infirmerie, Harry reprit immédiatement sa forme.

- Théo n'est pas un imbécile, je suis sûr qu'il savait qui j'étais depuis longtemps...

- C'était vraiment un jeu dangereux, Harry.

- Et vous avez géré brillamment. De plus, nous avons obtenu des réponses à certaines questions…

- Le fait de savoir que Poudlard est la cible numéro un te fait plaisir, fit sombrement Regulus.

Harry se tourna vivement vers lui.

- Ai-je l'air de sauter de joie ?

- Je suis désolé…. Cette nuit… Te savoir dehors, ça m'a fait paniquer.

- Et c'est pour ça que je t'en ai parlé à toi. Regulus… Je suis désolé aussi. On se met tous dans des situations impossibles et c'est à celui qui aura les nerfs les mieux accrochés. Imagine un seul instant comment se sentent Sirius et Draco...

Regulus étira un sourire amusé.

- Ils doivent se ronger la patte. Et ne crois pas que je n'ai pas vu ta petite équipe !

- Mieux vaut être trop prudent, non ? Est-ce qu'on peut reparler de tout ça demain ?

Regulus le prit rapidement dans ses bras.

- Bien sûr. Passe une bonne nuit, Harry.

- Toi aussi, Regulus.

Regulus regarda le garçon partir et se tourna dans la direction opposée. Rapidement, il trouva les quartiers de son frère. Une fois dedans, Sirius se précipita sur lui.

- Alors ?!

- Nott Senior est mort.

- Quoi ? s'étonna Severus.

- Il était sous Serment Inviolable et il est passé outre. Il en est mort. Harry avait raison : Poudlard sera bien le centre névralgique de l'attaque. Et il a parlé de… Du Hollandais volant.

Sirius éclata de rire.

- Du quoi ? Bon sang, c'est une stupide légende !

- Honnêtement, après ce qu'a dit William lors de l'attaque d'Azkaban, je lui laisse le bénéfice du doute...

- C'est impossible ! grinça Severus. On parle d'un vaisseau fantôme ! On parle de fantômes qui peuvent attaquer… Tuer et contre lesquels on ne peut rien !

- Alors il va falloir trouver.

- Mais il ne peut pas… La légende veut qu'il faille cent âmes pour nourrir le Hollandais, pour ne serait-ce que le contrôler !

- Et que crois-tu qu'il y aura dans cette école ?

- Il lui faut de l'eau…

- Sirius, ce bateau voyage comme les sirènes. A moins de condamner le lac… Je ne vois pas ce que l'on peut faire.

- Alors il ne faut personne dans cette école. Même si nous avons élaboré une stratégie… Il…

- Demain, Sirius. Nous parlerons à tous ceux qui vont se battre à Poudlard. Il faut organiser une immense réunion. Nous préviendrons tout le monde, il n'est pas question de laisser les sorciers dans le flou. Il faut qu'ils sachent à quoi s'attendre.

- C'est de la folie. Il faudra consulter la bibliothèque de père, dit Sirius.

- Je m'en occuperai.

- J'irai avec toi.

Regulus écarquilla les yeux.

- Mais tu…

- Je sais ce que j'ai dit à propos de cette maison mais tu ne trouveras rien seul.

- Sirius a raison : vous serez toujours mieux à deux.

Un sourire éclaira le visage de Regulus et il prit son frère contre lui.

- Merci, fit Regulus.

- Tout ira bien, petit frère. Nous sommes ensemble, c'est tout ce qui compte.

- Bien sûr, s'amusa Regulus.

OooooooooooOooooooooooO

Dès qu'il posa le pied dans la salle commune de Serpentard, Harry se retrouva face à une petite réunion : Natasha, Dimitri, Draco, Hermione, Louve et Neville se trouvaient tous là.

- J'ai raté quelque chose ? demanda Harry.

Draco se leva du fauteuil où il était installé pour l'approcher. Harry lui sourit avec douceur avant d'embrasser sa joue tendrement.

- Natasha et Dimitri viennent juste d'arriver.

Draco lui prit la main et l'entraîna vers le canapé.

- On a décidé de t'attendre avant le compte-rendu... Comment va Théo ? demanda Dimitri.

- Il dort à l'heure qu'il est, je suppose qu'il nous dira comment il se sent demain.

- Alors ? les pressa Hermione. Que s'est-il passé ? Il a vraiment rencontré son père ?

- Oui, répondit Harry. Nott Senior voulait emmener Théo avec lui.

- L'emmener ? Comment ça ? fit Neville.

- L'emmener… Plutôt le kidnapper, se moqua Natasha. Il a essayé de lui lancer un sortilège d'imperium. Mais Théo l'a désarmé tellement vite ! Franchement, si tous les Mangemorts sont aussi brisés que lui, ça sera du gâteau.

- Pas vraiment, grogna Dimitri. Pas avec ce qu'on vient d'apprendre.

- Qui est ?

Harry attrapa la main de Draco.

- Apparemment, quelque chose portant le nom de Hollandais Volant marche avec Voldemort.

Draco écarquilla les yeux.

- Marche ? Tu veux dire vogue…Tu sais ce qu'est le Hollandais Volant !?

- Une légende ?tenta Neville. C'est une légende.

- Non, rectifia Dimitri. Ce n'est pas une légende. Pas tant que ça. Personne n'a jamais entendu parler de sorciers s'alliant avec des morts ayant parfaitement conscience d'eux. Ce n'est pas un équipage d'inferi. Ce sont des hommes maudits. Il ne peut pas les faire venir sur terre normalement. L'équipage peut toucher le sol une unique fois tous les onze ans.

- Et ils vont le faire sans aucun doute, fit sombrement Draco.

- Comment on se débarrasse de ça ? s'alarma Hermione. Vous dites que ce sont des morts et des fantômes. C'est une malédiction, c'est ça ? Mais on ne conjure pas une malédiction en claquant des doigts, ça se saurait sinon !

- Hermione a raison, fit Dimitri. On ne se débarrasse pas du Hollandais Volant, on marchande avec son Capitaine. Comme Voldemort l'a fait.

- On ne va pas marchander avec des assassins ! objecta Louve.

- Bien, si quelqu'un à une meilleure idée..., râla Natasha.

Harry se passa une main dans les cheveux en soupirant.

- Ce n'est clairement pas à deux heures du matin qu'on trouvera une solution. De plus Regulus, William et ton père, Neville, étaient là. Ils ont entendu. Et nous avons une ligne directive. Nott voulait empêcher son fils de retourner à Poudlard. Je vous laisse imaginer pour quelle raison.

- Parfait ! Toutes cette préparation n'aura peut-être pas servi à rien, soupira Hermione.

- Je vais me coucher, dit Harry. On en reparlera plus tard dans la matinée.

- Bonne nuit, Harry, fit Neville.

Les autres lui murmurèrent la même chose. Harry se leva, Draco sur ses talons.

Une fois à l'abri dans leur chambre, Harry se tourna immédiatement vers Draco et l'embrassa à pleine bouche. Le blond ne perdit pas une seule seconde et enlaça sa taille, approfondissant le baiser. Harry savoura le poids de sa langue contre la sienne et poussa un gémissement étouffé. Finalement, Draco coupa court à l'embrassade et étira ses lèvres en un sourire moqueur.

- Je te croyais fatigué ?

Harry posa sa tête contre son épaule.

- Je le suis. J'étais sensé dormir au moins dix heures d'affilée...

Harry quitta les bras de Draco et retira les vêtements qu'il avait mis pour cette escapade nocturne. Draco n'avait besoin de rien faire : lui était en pyjama depuis longtemps. Trop épuisé pour le reste, il s'écroula sur le lit en boxer. Draco ne tarda pas à la rejoindre et glissa ses doigts avec douceur sur son dos, une caresse légère qui donna des frissons à Harry. Puis le blond entreprit d'embrasser son épaule, son omoplate, jusqu'à sa nuque.

- Mmhh, commenta Harry à court de mot.

Le brun dégagea sa tête de l'oreiller pour regarder Draco. Ce dernier avait sa joue appuyée à l'intérieur de sa main et supportait son poids sur son coude.

- J'espère sincèrement que nos prochaines vacances ne seront pas aussi éreintantes, finit-il par dire.

- Quoi ? Minauda Harry. Je les imagine très physiques, moi...

Draco sourit avec amusement, ses doigts pianotant toujours dans le creux de son dos.

- Mon corps te manque ?

Harry grimaça.

- Atrocement. Dois-je te rappeler que je suis un simple adolescent en plein boum hormonal et que je bande vingt-deux heures sur vingt-quatre... ?

Draco éclata de rire.

- Un vieil adolescent. Tu as fêtais tes dix sept ans pour la troisième fois !

Harry contempla ces mots avec sérieux. Il existait depuis tellement longtemps...

- Je savais que tu avais un faible pour les plus âgés, murmura Harry.

Draco se pencha pour embrasser sa pommette.

- C'est ça, avec des mèches blanches dans les cheveux et des cicatrices partout...

Harry se tourna complètement sur le lit et entoura le cou de Draco pour quémander plus de baisers. Le blond s'y plia sans rechigner.

Il était fatigué, ses yeux se fermaient tous seuls. Il n'avait qu'une envie : dormir... Mais l'odeur de Draco le rendait fou. Sa présence, son poids, sa chaleur le rendaient fou. Il avait ses mains contre son dos, descendant lentement sur ses fesses. Harry emmêla ses jambes à celles de son petit ami et cessa de bouger en sentant sa propre érection contre celle de Draco.

Draco siffla entre ses dents mais reprit possession de sa bouche presque immédiatement. Le reste ne fut qu'un échange de baisers à moitié endormi. Harry et Draco avaient tenté de se frotter l'un contre l'autre mais, sans réellement s'en rendre compte, ils s'étaient assoupis en plein mouvement.

Aucun d'eux, cela dit, ne s'en plaignit le lendemain.

OoooooooooooooOoooooooooooooO

- Je me demande si c'était une réelle bonne idée de la cacher ici...

Cassius avait fait part de sa question à haute voix et le silence que lui offrit Harry lui fit tourner la tête.

- Qu'est ce que tu as en tête ? Et à quoi ça pourra bien lui servir ?

Jamais Cassius n'avait posé autant de questions. Harry comprit par là que l'homme perdait un peu de son sang froid.

- Il n'y a qu'une seule chose que désire réellement Jedusor : il souhaite être éternel, ça pourrait grandement l'aider.

Harry se demanda jusqu'à quel point il pouvait dévoiler ce qu'il désirait faire. Il avait juste à prendre quelques précautions.

- Même s'il n'avait pas attaqué le Ministère, j'aurais fait tout mon possible pour qu'il vienne ici et il va venir. Peut-être même qu'il pense que je serais là à l'attendre. Plus aucun de nous n'a l'effet de surprise, à présent. C'est un peu comme un siège.

- L'effet de surprise..., répéta doucement Cassius. On peut sûrement encore l'avoir.

Harry haussa un sourcil face au sourire confiant du Ministre.

- Voldemort doit savoir à présent que Nott l'a trahi, on peut toujours faire semblant. Si j'avais été trahi, je changerais mes plans immédiatement. Nous pouvons lui faire penser qu'on croit qu'il a changé de plan.

Harry fronça légèrement les sourcils.

- Donc ne rien changer ?

- Exactement, ne rien changer. Je n'ai pas fait de politique extérieure en disant que tout va bien pour rien. Ton but, c'est de le faire venir ici. Alors faisons lui croire qu'on ne le craint plus.

Harry ouvrit la bouche.

- Il ne va pas apprécier.

- Ce n'est pas notre problème, s'amusa Cassius. On a peut-être encore une chance. Il faut juste trouver une solution à la hauteur des choses horribles qui nous attendent.

Harry acquiesça en silence avant de laisser Cassius s'éloigner de lui pour monter sur l'estrade de la grande salle. Bien sûr, le message avait été simple. Poudlard avait exceptionnellement ouvert pour accueillir un discours de Ministre et rien n'avait fuité sur le pourquoi de la présence de certains élèves.

En plus des élèves et anciens élèves qui s'étaient portés volontaires pour s'entraîner durant les vacances, se trouvaient aussi parmi la foule des commerçants de Pré-au-Lard et du Chemin de Traverse, plusieurs familles pour savoir dans quelles affaires leurs enfants s'étaient plongés, des membres du Ministère qui travaillaient à l'effort de guerre à leur façon. C'était là toute leur armée, en plus des Aurors et des baguettes d'élite, des hommes et des femmes qui avaient oublié comment se battre ou se défendre, qui n'y connaissaient rien en magie noire, dont le dernier sort vraiment utile utilisé était sûrement Nox ou Lavessel... Des hommes et des femmes qui avaient peur mais qui étaient déterminés à se battre quand même.

L'espace d'un instant, Harry se sentit fier. Même si des tas de personnes dans son passé s'étaient levées pour se battre, pour défendre, pour gagner, il s'était sentit seul. Mais aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, tout ne reposait pas uniquement sur ses épaules. Plus personne ne dépendait réellement de lui. Personne ne viendrait pour lui dire d'être une image positive de la guerre ou que c'était son devoir.

Harry se permit même un petit sourire quand Cassius Corgan prit la parole.

- Bonsoir à tous. Pour commencer, j'aimerais remercier tous ceux qui ont pris la peine de venir tout en sachant que ça ne serait pas un chemin facile. Nous avons eu certains retours inquiétants concernant les mouvements des Mangemorts. Ces derniers se sont alliés, en plus des prisonniers qu'ils ont libéré, à des mercenaires venant probablement de tous pays. De plus, une rumeur court selon laquelle le sorcier en tête de ce mouvement aurait fait appel au Hollandais Volant.

Il y eut des murmures de consternation et quelques rires nerveux mais Cassius reprit immédiatement la parole.

- Je sais ce que la plupart d'entre vous pense : c'est un mythe et on ne devrait pas prendre au sérieux ce genre d'allégation. Seulement, lors de l'attaque d'Azkaban, des bateaux ont été aperçus et il est clair que c'est l'un de leur moyen de locomotion et pour rester cachés. Bien sûr, nous avons demandé de l'aide aux sirènes mais ces dernières n'ont malheureusement pas pu déterminer l'endroit où se cachent les navires.

- Mais le Hollandais est un bateau fantôme et les fantômes ne peuvent rien nous faire ! argua une voix.

- Hum, hum pas exactement, intervint Nick-Quasi-Sans-Tête. Ce ne sont pas des fantômes, ce sont des hommes maudits. Certes, ils devraient être morts depuis longtemps. Ce sont plus des, hum… Morts-vivants qu'on ne peut pas tuer.

- Donc nous allons nous battre contre une armée de créatures indestructibles et meurtrières ?

- Pas forcément, reprit Cassius. Tout d'abord, plusieurs sorciers se sont déjà attelés à la tâche de trouver une solution concernant le Hollandais Volant. Ensuite, il est temps de voir notre plan d'attaque. Des informations récentes nous ont prouvé que Poudlard reste l'endroit le plus sûr pour vos enfants. Même si beaucoup sont déjà prêts à se battre, je n'ai pas l'intention de risquer vos vies. Je réfléchis encore à un moyen de ne pas ouvrir un champ de bataille qui conduira à la mort de plusieurs d'entre nous. Mais nous avons aussi de bonne raison de croire que les plans des Mangemorts ont été mis à mal.

Le silence se fit presque immédiatement. Harry lui-même était surpris de la manière dont Cassius avait parlé. Supposer la mort des sorciers présents dans la Grande Salle lui donna la nausée. Mais c'était une réalité à laquelle il devait faire face.

A laquelle il devrait faire face.

- Aussi, Poudlard ouvrira de nouveau ses portes en septembre normalement et j'invite chaque parent à ne pas s'isoler en famille. L'unité fera notre force.

- C'est de la folie ! Comment comptez-vous nous protéger ? demanda quelqu'un.

Harry aussi était curieux de savoir comment.

- Vous le saurez tous en temps et en heure. Veuillez comprendre que, pour éviter toute divulgation malvenue, je garderai pour moi certaines informations jusqu'au moment venu. Si je vous ai fait venir ici, c'est dans l'unique but de vous tenir au courant des récents événements et de vous demander de rester alertes et prêts.

- Est-ce que c'est prudent de parler du Hollandais Volant ? demanda Draco bien plus tard.

Après avoir mis fin à son discours, Cassius joignit la foule et accepta de répondre aux questions posées par ceux qui le désiraient. La directrice McGonagall avait elle eu aussi droit à son lot de discussions, cette dernière ayant le misérable rôle de rassurer les parents dont les enfants participaient au camp.

Harry avait alors été traîné par Draco dans une pièce plus vide de monde. Il y avait trouvé son père, Regulus, Franck Londubat, Lucius, William et Syracuse.

- Draco a raison, fit James. S'il y a un traître dans les rangs, rien ne dit qu'il s'empressera de prévenir Voldemort.

- Je pense que Cassius sait parfaitement ce qu'il fait.

Harry plissa les yeux.

- Ce n'est pas le plus important, finit-il par dire. Que Voldemort vienne ou non avec une armée de monstres... Ce qui est important, c'est la manière dont nous allons les recevoir.

- Et comment cela va-t-il se passer ?

Harry refit tourner la conversation de Cassius dans son esprit. S'il devait résumer : Voldemort devait se douter que son plan était mis à nu mais il ne ferait plus dans la subtilité. Harry avait encore une carte dans sa manche au cœur du château et c'était ça, le plus important. Mais ce qu'avait dit Nott sous-entendait que Jedusor pensait que l'école allait rouvrir ses portes malgré l'attaque du Poudlard Express. Et il était important que Jedusor y croit. Il était important que Poudlard ouvre ses portes normalement. Il était important que le message selon lequel Poudlard était l'endroit le plus sûr parvienne à tout le monde.

- Jedusor doit croire que l'école sera le lieu qui accueillera les élèves qui ont survécu à l'attaque. Cela ne veut cependant pas dire que nous devons avoir l'air d'être sur nos gardes. Pour le moment, personne ne sait exactement comment le château a été préparé à part… Nous et ceux en qui nous avons confiance. Si traître il y a, ce sera pour dire combien le Ministère se repose bêtement sur ses acquis et c'est ce qu'il faut que tout le monde croit, non ?

Draco s'était tourné vers lui en disant ça. Harry resta subjugué par la rapidité avec laquelle il avait compris les enjeux.

- J'ai bien l'impression que c'est que Cassius à en tête, répondit Regulus à sa place.

- C'est un plan tordu mais c'est un plan tout de même. Donc nous allons jouer une grande pièce de théâtre ? plaisanta James.

- Peut-être même que le fait que le Ministère parade encore sur le Chemin de Traverse comme si tout un monument important ne s'était pas écroulé sur lui-même jouera en notre faveur, ajouta William.

- Donc on se sert de psychologie inversée, ironisa Draco.

- C'est très Serpentard, comme méthode, intervint Lucius. N'oubliez pas que Voldemort en est un aussi...

Personne ne trouva quoique ce soit à répondre à ça.

Au final, Cassius et Rebecca firent leur apparition et Cassius élabora le résumé que Draco avait fait de son plan. Rebecca ajouta plusieurs notes à ce qui pourrait se passer. Mais le message était évident : Poudlard rouvrirait. Le Chemin de Traverse reprendrait le cours normal de ses activités. Le Ministère montrerait fermement qu'il était à même de gérer ce futur conflit en se vantant allégrement.

Regulus, Hermione et Sirius se rendraient à la bibliothèque des Black pour chercher de quoi vaincre les membres du Hollandais.

OooooooooooooooOooooooooooooooO

- Draco ?

Le blond anticipa le mouvement de Harry vers lui en tendant sa main. Harry la prit en souriant. C'était fascinant à quel point ils étaient demandeurs du moindre contact. Même s'ils passaient quasiment toutes leurs nuits ensemble, Harry était soit endormi le premier soit le dernier. Ils travaillaient différemment.

Harry, Natasha et Dimitri fixaient leur concentration sur les cercles tandis que Draco était plus polyvalent. Il avait participé au cours de vol sur hippogriffe, avait aidé Severus sur plusieurs potions de soin. Il avait entraîné en compagnie de Neville la plupart des élèves aux informulés. Il avait continué les classes de duels avec Regulus et d'une certaine manière, il jouait encore son rôle de préfet.

Draco faisait tout ce qu'il pouvait pour avoir l'esprit occupé. S'il était distrait, il pouvait arrêter de penser au fait que Harry et lui n'étaient presque jamais ensemble durant la journée. Ça lui convenait pour le moment. Il était satisfait de le retrouver le soir et de le tenir contre lui. Mais Draco jurait intérieurement qu'après ça, il prendrait une année de vacances entière avec Harry et que personne, pas même Merlin, ne viendrait les déranger.

- Je peux te parler ? demanda Harry.

Draco haussa un sourcil.

- Toujours.

- Viens, fit le brun. Suis-moi.

Harry le tira par la main. Draco s'exécuta. Très vite, ils se retrouvèrent hors du château. Harry lui fit traverser le parc jusqu'à ce qu'ils se retrouvent en face du saule cogneur. L'arbre ne bougea pas. Draco fronça légèrement les sourcils.

- Que faisons-nous ici ?

Harry se tourna pour lui faire face.

- Tu te souviens qu'il y a un détraqueur dans la cabane hurlante ?

Draco ouvrit la bouche, stupéfait. Il l'avait oublié.

- Il faut que tu m'aides à le sortir.

- Tu te moques de moi ?

Harry secoua la tête négativement.

- Je n'ai toujours pas trouvé de moyen de m'en débarrasser. La cabane donne sur Pré-au-Lard. Si des personnes viennent à se cacher dedans, je ne veux pas qu'elles rencontrent mon sosie. De plus…

- De plus, quoi ?

Harry secoua la tête.

- Tu m'aides ?

- Je vais essayer, grogna Draco. Et moi qui pensais que tu m'avais amené ici pour me demander en mariage...

Harry écarquilla les yeux.

- Je pensais que tu voulais quelque chose de plus extravagant ? rigola Harry.

- A la veille d'une guerre où l'un de nous pourrait perdre la vie... Rien n'est plus romantique, Potter.

Harry rit et Draco coupa son rire d'un baiser.

- Allons chasser du détraqueur, alors !

OooooooooooooooOooooooooooooooO

William ouvrit la porte et laissa Syracuse entrer en premier. Très vite, ils entendirent des voix et la porte de la cave s'ouvrit sur Lily Potter.

- Décidément, dit-elle en riant. On entre ici comme dans un moulin !

Regulus, sur ses talons, salua d'un signe de tête les deux hommes.

- Severus a laissé mon traitement ici, fit Syracuse. Tu retournes à Poudlard avec nous, Lily ?

La femme fit 'non' de la tête.

- Je fais revoir à toute mon équipe les traitements rapides sur les sorts de magie noire les plus utilisés par les Mangemorts. Je n'aimerais pas que l'on soit pris au dépourvu. J'avais juste besoin de récupérer quelques livres et Regulus est venu chercher une toute autre sorte de documentation.

- Et je ferais mieux d'y aller sinon Sirius va devenir fou...

Mais quelque chose dans son regard fit paniquer William immédiatement.

- Syracuse ? demanda le brun.

- Quelqu'un, murmura Syracuse. Il y a quelqu'un sur l'île !

William ne sut quoi dire. Il n'avait jamais compris le lien qui attachait Syracuse à l'île mais celui-ci devait être puissant parce que Syracuse venait de transplaner.

- PUTAIN ! jura William.

Sans même attendre, William disparut immédiatement.

OoooooooooooOooooooooooO

Il avait atterri dans la boue et sous la pluie. Juste à ses cotés, il put voir Lily et Regulus apparaître à leur tour.

- Syracuse…

Le garçon blond était devant lui, immobile. William s'approcha de lui.

- Oh, par Godric, gémit Lily.

Sous leurs yeux gisaient des tas de cadavres. Ceux des quintapeds ; tous morts, leurs membres découpés éparpillés partout autour du jardin.

- Syracuse, recule !

Le blond le fit. Il s'empressa de faire marche arrière pour arriver à hauteur de William.

- On s'en va, souffla Regulus. On s'en va maintenant !

Mais le crac d'une porte explosant les fit tous sursauter.

William savait que le bon sens voulait qu'ils fuient mais son corps ne bougea pas. Là, sortant du manoir délabré, venait Harry Adams. Le blond était habillé de l'uniforme de Serpentard, celui qui lui avait appartenu dans une autre vie. Dans sa main, il tenait ce qui avait tout l'air d'être une peluche. Le garçon rachitique jeta le jouet dans une flaque et leva la tête vers eux. Il n'avait rien du garçon qu'il avait aimé. Rien.

Il était juste un cadavre perdu, pensa William. Peut-être qu'il pouvait encore… Le sauver.

- Maintenant ! gronda Regulus.

William sentit la poigne de Syracuse sur son bras. Au même moment, il vit ce qu'il restait d'Adams lever sa baguette vers eux. Il sentit la disparition. Il se sentit partir, transporter par la magie de Syracuse. Il sentit aussi le choc de l'échec, comme si son corps avait heurté un mur.

Il retomba lourdement au sol, les yeux agrandis par l'horreur. William se redressa, baguette en main et jeta immédiatement un sort à Adams qui fut projeté en arrière.

- DEBOUT !

Regulus et Lily se tenaient à ses côtés. Il leur jeta un bref coup d'œil. Lily était pâle comme la mort. William se rendit alors compte qu'elle ne l'avait jamais vu.

- Harry…

- Ce n'est pas Harry ! la coupa Syracuse. Il n'a pas l'odeur de Harry !

William aurait aimé lui dire qu'il n'était pas aveugle, pourtant.

Ils étaient quatre sorciers. Quatre. Et lui était seul. Ils pouvaient se défendre, pensa William. Mais un seul regard sur les créatures monstrueuses qu'ils n'avaient jamais réussi à détruire, gisant dans leur propre sang, lui donna la nausée.

- Ugh…

Le gémissement d'Adams lui donna des frissons.

Le garçon se releva.

- Vous m'avez fait mal… Tu m'as fait mal, Will…

William se tendit entièrement. Jamais une situation ne lui avait parut aussi horrible. Pas même sa mort.

- Tu… Tu avais promis que tu ne me détesterais pas…

Le sang de William se glaça.

- Expelliarmus ! cria Regulus.

Son sort fut proprement rejeté.

- Diffindo ! attaqua Syracuse.

Même chose, et le blond continuait à les approcher. Lily et lui étaient paralysés.

Adams sourit.

- Lily… Ma précieuse Lily. Je savais que tu viendrais ici…

- Oh, Harry…

- Tu n'es pas Harry ! cracha Regulus. Harry Adams est mort ! Ne l'écoutez pas !

- Oui, soupira le corps d'Adams. Ne pas m'écouter, tu sais faire, Regulus... Parce que si tu m'avais écouté, je ne serais pas mort. Je ne serais pas partie à ta poursuite. Je n'aurais pas… Perdu mon corps ni mon esprit. Si tu m'avais écouté… Je serais encore avec Will.

- Non ! bredouilla Regulus. Tu es mort, tu n'es pas Harry et… Tu…

Soudain, le blond leva un regard rougi par les larmes. Les entrailles de William se tordirent. Il n'y avait plus de vert dans ses yeux... Mais c'était son visage.

- Alors je suis quoi ? gémit-il. Tu es ma mère…. Tu es dans ma tête et tu es ma mère… Et tu es William... Mon William…

William était hypnotisé. Le mince fil qui avait gardé son esprit sain se tendit. Ce fil qui s'était tissé dans les cachots du Manoir Malfoy. Tout d'un coup, Syracuse se mit devant lui, baguette tendue vers Harry.

- Tu n'es pas Harry ! Tu es un cadavre ! Tu suintes la mort ! Tu es ce qu'il reste de Voldemort ! Ne t'approche pas ! Expulso !

Cette fois-ci, le sort de Syracuse frappa Adams de plein fouet, envoyant son corps au loin.

- Tu as la dague ! rugit le loup-garou.

- Non, non…

- J'en ai une, intervint Lily.

Elle s'apprêta à sortir la dague mais un sort les souffla tous. William se retrouva projeté en arrière.

- TU M'AS FAIT MAL ! Je t'ai sauvé la vie ! hurla Adams.

William se releva en se rendant compte qu'Adams se dirigeait vers Syracuse. La peur devint plus glaçante que le blizzard.

- Je t'ai sauvé ! Je t'ai soigné ! Tu serais mort sans moi !

Syracuse venait à peine de se remettre debout, baguette en main. William revint vers lui et tenta de jeter un sort à Adams. Ce dernier le repoussa et jeta un autre sort qui trancha nettement sa joue et sa jambe. William posa un genou au sol en grognant.

Il repoussa celui lancé par Syracuse. De l'autre côté, Regulus relevait une Lily sonnée.

- Je t'ai donné de quoi mieux vivre ! Et je peux le reprendre ! JE VAIS LE REPRENDRE !

- NON ! rugit William.

La scène suivante se passa comme le cauchemar qu'il n'aurait jamais pensé avoir.

- Sadi !

Avant que William ne puisse faire quoi que ce soit, le sort frappa les jambes de Syracuse. Le garçon hurla et son cri résonna jusqu'au plus profond de lui.

- Espèce de monstre !

Regulus venait de détourner l'attention d'Adams. William courut vers Syracuse, de même que Lily.

- Fais quelque chose !

- Je vais le faire ! pleura Lily. Je vais le faire ! Aide Regulus !

William avait le cerveau en ébullition. La sueur et le sang coulaient le long de sa peau, se mélangeant à la pluie. Il eut juste le temps de voir Lily découper le pantalon de Syracuse. Ses mollets n'étaient plus, de même que ses pieds. Il y avait juste de la chaire pourrissante, se détachant par morceaux.

- Je suis désolée, fit Lily. Diffindo !

William retint le hoquet d'horreur et de dégoût qui le prit. Lily venait de couper les jambes de Syracuse et le garçon n'eut pas la force crier de douleur. William trébucha, tomba sur les fesses.

Il tourna la tête pour voir le combat qui se jouait derrière lui. Regulus attaquait sans vergogne et il lui tenait tête. William se releva, le regard hagard, sa baguette en main.

Il attaqua à son tour. Adams se tourna vers lui, choqué.

Les mêmes expressions que Harry. Le même désespoir. La même tristesse, la même colère. C'était son corps. Et il venait d'attaquer Syracuse, en usant de son sort. Le sort de Harry.

- Qu'est ce que tu as fait…

- Je n'ai rien fait ! pleura le garçon. Je ne lui aurais jamais fait de mal… Je suis Harry…. Je suis Harry, pourquoi personne ne me crois…

- Ne l'écoute pas ! siffla Regulus. C'est lui qui a défiguré Harry !

L'Auror cligna bêtement des yeux.

- LA FERME ! cracha Adams. La ferme, la ferme !

Soudain, il fit volte-face. William eut juste le temps d'apercevoir Lily debout, dague en main.

- Oh non, murmura Adams.

- LILY ! cria Regulus.

Il dépassa William. Au même moment, une énorme cage tomba au dessus de Lily. L'épouse Potter eut juste le temps de se jeter au sol, main tendue. Elle hurla de douleur quand la cage tomba sur son bras. William put presque entendre ses os se broyer. Ou bien était-ce l'orage ?

Il vit Regulus courir vers elle.

Il vit aussi Adams sourire... D'un sourire de dément.

- Non ! souffla William. CARNIFICO !

- AVADA KEDAVRA !

L'éclair vert inonda l'île, éblouissant William. L'espace d'une seconde, il pensa que ça avait la couleur des yeux de Harry.

OooooooooooooooOooooooooooooooO

Sirius fit tomber tous les livres et proféra un juron.

- Langage ! l'apostropha Severus. Sirius… Sirius ?

Sirius observa les livres par terre puis porta sa main à son cœur. Severus s'approcha de lui.

- Sirius…

- J'ai… Mince. J'ai eu un coup au cœur, dit-il en rigolant. Tu crois que c'est une crise cardiaque ?

Severus lui offrit un sourire moqueur.

- C'est cela, mon vieux. Dépêche-toi, Regulus doit sûrement être déjà à Square Grimmaurd !

Sirius rigola de nouveau et ramassa les livres au sol.

OoooooooooooooooOooooooooooooooooooO

- NOOOONNNNNNN ! NNNOON ! Oooh noon…

Le cri était un déchirement d'une tristesse inouïe. Jamais William n'avait entendu une telle chose. Il n'osa pas regarder sur le coté. A la place, il marcha vers Adams lentement.

- WILLIAM ! Noon, Will… Ne fais pas ça… Will…

William continua de marcher vers le triste personnage qu'était le corps de Harry Adams. Le blond le fixa. Ses yeux voyaient-ils encore ? Voyaient-ils ce qu'il avait fait ?

- Harry…

Un sourire fendit les lèvres du garçon. William continua vers lui jusqu'à ce que sa main tendue touche ses cheveux. Le jeune homme s'empressa de se jeter dans ses bras.

- Tu m'as reconnu ! Tu m'as reconnu.

William se rendit alors compte qu'il pleurait lui aussi. Ce n'était pas la pluie. C'était ses propres larmes.

- On va pouvoir rester ensemble, n'est-ce pas ? Avec Lily… On sera ensemble comme avant.

- Oui, Harry… On sera ensemble…

William observa ce qui l'entourait. Les cadavres déchiquetés, le manoir vieux et insalubre. L'île de Drear n'avait jamais était aussi lugubre.

- Accio dague.

Sa main attrapa la dague plus vite que Harry n'eut le temps de lever sa baguette. William le tint contre lui et enfonça la lame entre ses cotes.

- Will…

Les doigts de Harry serrèrent sa veste. William le sentit tomber et tomba avec lui, gardant son corps contre lui. Harry trembla entre ses bras.

- Will…

- Je suis désolé. Je suis désolé… Mais tu n'es pas Harry… Tu n'es pas mon Harry. Tu es mort. Tu es mort depuis longtemps...

William le garda longtemps enlacé. Quand il se détacha du corps, il ne trouva qu'un cadavre, un squelette dont les os blancs luisaient sous la pluie. Entre ses côtes, la lame noircie de la dague lui donna la réponse à ses dernières questions.

William se risqua à regarder derrière lui. La pluie lui faisait mal. Sa joue le faisait souffrir, sa jambe aussi mais la douleur qui étreignit son cœur devant le spectacle désolant qui se jouait derrière lui fut plus brutal que les autres.

- Li… Ly…

La jeune femme était allongée de tout son long sur le corps de Regulus. Son corps était secoué de spasmes. William abandonna le corps de Harry Adams et rampa vers Lily.

- Lily…

- NON ! NON ! Je l'entends respirer ! Je l'entends !

William n'osa rien dire... Parce qu'alors, il devrait dire des mots qu'il n'avait pas envie de prononcer.

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Voilà pour ce soir. A Lundi prochain sans faute. Koeur sur vous.