Coucou!

Merci pour vos commentaires! Ça me fait très plaisir ;-)

Suite et fin de cette mini histoire qui, je l'espère, vous aura diverti et vous aura plu.

Bonne lecture!


Chapitre 2

Il avait pensé qu'elle allait le dénoncer à la direction. Il avait cru qu'elle ne voudrait plus jamais entendre parler de lui. Il avait imaginé qu'il l'avait presque forcée à coucher avec lui. Il avait songé que des Aurors eux-mêmes viendraient l'arrêter pour ce qu'il avait fait à son élève. Il avait envisagé finir ses jours derrière des barreaux à Azkaban. Mais rien de cela ne s'était produit.

Helena était simplement venue le trouver, à la fin des cours, et lui avait seulement déclaré qu'elle désirait l'aider à se sentir mieux et qu'elle était prête à faire tout ce qu'il voudrait pour qu'il retrouve un peu de bonheur.

Severus avait d'abord pensé à se moquer d'elle et à la rembarrer sans ménagement mais quelque chose dans son regard chocolat l'en avait empêché et ses sarcasmes s'étaient bloqués dans sa gorge.

De la bienveillance ? De l'admiration ? De l'innocence ? De la bonté ? De la tendresse ? Il ne savait pas précisément ce que c'était mais il avait décidé d'accepter ce qu'elle lui offrait sur un plateau d'argent, après des années de rancœur, de colère et de frustration refoulées au plus profond de son être.

Évidemment, dans un premier temps, il avait tout d'abord profité d'elle uniquement sur le plan sexuel en lui demandant de réaliser ses fantasmes et ses désirs inassouvis, la convoquant dans son bureau à la moindre occasion et la prenant sauvagement sans s'encombrer de la moindre parole courtoise ou amicale.

Helena fit preuve d'une patience extrême et d'une grande compréhension à chaque instant qu'elle passait auprès de lui. Elle l'entoura de tellement d'affection et supporta si bien et sans broncher ses sautes d'humeur, ses remarques acerbes ou ses piques méchantes, qu'il lui lançait parfois lorsqu'il revenait énervé de chez lui, qu'elle parvint progressivement à l'apaiser et à lui redonner un peu le sourire.

Peu à peu, Rogue avait bien dû s'avouer que la simple présence de la jeune fille dans la pièce parvenait à le combler. Il s'était alors fait plus doux, plus tendre et moins tyrannique. Il s'était étonné de rechercher sa conversation, lui avait demandé de lui parler de sa famille pour apprendre à mieux la connaître, la consultait pour avoir son avis sur certains sujets et avait fini par prendre son opinion très au sérieux.

Il en était même venu à envisager très sérieusement le divorce pour se débarrasser de sa femme qui lui gâchait l'existence et refaire sa vie avec cette gentille jeune fille à qui il n'avait jamais fait de promesses, qui ne lui avait jamais rien demandé en échange et qui lui avait dit à plusieurs reprises qu'elle l'aimait sans jamais recevoir de réponse de sa part.

Mais, comme toujours, les bons moments ont une fin et, Lily s'étant aperçue du désintérêt progressif de son riche mari pour elle, elle avait décidé de rattraper le coup et de résoudre cet épineux problème.

Elle ne voulait pas qu'il l'abandonne. Severus était le meilleur parti qu'elle connaissait, il avait beaucoup d'argent et était respecté par nombre de hauts dignitaires du monde magique. Alors, elle avait ravalé sa fierté et sorti la panoplie de la parfaite épouse contrite. Elle lui avait présenté ses plus plates excuses pour son comportement désagréable des derniers mois et l'avait imploré de leur laisser encore une chance, lui promettant une fois de plus qu'elle ne se comporterait jamais plus aussi mal avec lui.

Rogue l'avait patiemment écoutée, avait regardé sa petite comédie parfaitement mise au point avec larmes, excuses et bons sentiments à la clé et il lui avait finalement accordé une ultime chance de se rattraper.

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Assis derrière son bureau, quelques jours avant les derniers examens de fin d'année, il attendait Helena pour lui expliquer la situation et mettre un terme à leur relation.

Son cœur fit un bond dans sa cage thoracique quand il la vit pénétrer dans la pièce mais il refoula bien vite ce sentiment, qu'il s'était promis, plus tôt dans la journée, de ne plus jamais éprouver pour elle, et il la laissa s'avancer docilement jusqu'à lui.

« Tu voulais me voir, Severus ? demanda-t-elle de sa voix douce.

- Oui. J'ai quelque chose à te dire mais ça ne va pas être facile pour toi de l'entendre, expliqua-t-il légèrement mal à l'aise.

- Je t'écoute, répondit-elle simplement.

- Bon… souffla-t-il, résigné. Je… Ma femme et moi avons décidé de nous octroyer une dernière chance de sauver notre couple. Elle m'a promis qu'elle allait faire des efforts et je lui ai dit également que j'allais tout faire pour que cela fonctionne, lui apprit-il. C'est pour cette raison que je ne peux plus continuer à te voir. Ce ne serait pas correct par rapport à elle et ça compliquerait beaucoup les choses.

- Je comprends, lui assura-t-elle calmement en hochant légèrement la tête.

- C'est vrai ? Tu comprends ? questionna-t-il, incrédule, alors qu'il s'était préparé à une avalanche de cris et de larmes.

- Oui, bien sûr… Si vous avez décidé d'essayer de recoller les morceaux, tu ne peux pas me garder dans ta vie, c'est évident… déclara-t-elle sagement.

- Mais tu… Tu ne m'en veux pas ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, jugeant s'en être sorti beaucoup trop facilement.

- Pour quelle raison pourrais-je bien t'en vouloir, Severus ? répliqua-t-elle en levant vers lui ses yeux bruns emplis d'une tristesse contenue. Tu ne m'as jamais rien promis, tu ne m'as jamais juré un amour éternel, tu ne m'as même d'ailleurs jamais dit que tu m'aimais. Je n'attendais rien de toi et je savais très bien que notre relation finirait tôt ou tard de cette façon ou d'une autre. »

Rogue l'observait, désemparé par sa franchise et par ses paroles, qui étaient tellement tristes lorsqu'on y réfléchissait bien, puis il l'entendit ajouter :

« Je suis contente que vous ayez décidé d'arranger les choses entre vous. Tu vas peut-être enfin avoir la famille unie et soudée que tu voulais.

- Avec un enfant qui n'est sûrement pas de moi, marmonna-t-il tout de même.

- Peut-être, concéda-t-elle en haussant les épaules, mais il ne connaît que toi. Pour lui, tu es son père, Severus, et je suis certainement qu'il t'aime.

- Tu as sans doute raison… soupira-t-il.

- J'espère de tout mon cœur que tu seras enfin heureux, Severus. Tu le mérites vraiment », dit-elle avant de se pencher vers lui et de l'embrasser sur les lèvres une dernière fois.

Elle se redressa en lui souriant puis elle lui tourna le dos pour rejoindre la sortie.

« Attends ! s'exclama Severus en revenant les pieds sur Terre.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle en se tournant de nouveau vers lui.

- Tiens, déclara-t-il en sortant une petite bourse en cuir dans laquelle on pouvait entendre le tintement des Gallions et en la lui tendant. Je voudrais que tu prennes ça.

- Pour quoi faire ? interrogea-t-elle en fronçant les sourcils, perplexe.

- Pour me faire pardonner… murmura-t-il.

- Te faire pardonner ? répéta-t-elle, incrédule. Severus, je ne veux pas de ton argent !

- Ce sera pour tes études.

- Je n'en veux pas ! Pour qui me prends-tu ? s'écria-t-elle, profondément peinée, les larmes aux yeux. Je ne suis pas une prostituée !

- Je n'ai jamais pensé ça… dit-il, déconfit.

- Alors, quoi ? Qu'est-ce qu'est censé faire cet argent ? Acheter mon silence ? Garantir ta tranquillité d'esprit ? questionna-t-elle vivement.

- Non, je…

- Je n'ai jamais rien dit et je ne dirai jamais rien à personne ! le coupa-t-elle. Et tu peux dormir sur tes deux oreilles, je ne viendrai jamais chez toi pour t'embêter ou te faire du chantage ! Mais je t'en supplie, ne me tends pas cette bourse en cuir comme si je n'étais qu'une vulgaire catin ! »

Rogue rangea son argent dans une poche de sa robe en baissant le regard puis il l'entendit murmurer :

« Merci. »

Il releva la tête vers elle pour la voir souffler un bon coup afin de se calmer et essuyer les quelques larmes qui avaient coulé sur ses joues puis elle déclara avant de quitter le cachot :

« Sois heureux, Severus. »

Et elle disparut de sa vue.

La dernière fois qu'il la vit, ce fut lors de sa remise de diplôme où elle fut félicitée par l'ensemble des professeurs de Poudlard pour son assiduité dans le travail et pour son altruisme envers ses camarades qui avaient des difficultés à suivre.

Elle lui adressa un ultime sourire et un dernier doux regard sans la moindre once de critique ou de reproche et sortit définitivement de sa vie.

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Il ne fallut pas longtemps – à peine moins d'un an – à Lily pour retrouver ses mauvaises habitudes et abandonner ses si belles résolutions. Mais cette fois-ci, Severus ne se laissa plus amadouer par les promesses qu'elle ne tenait jamais, par ses belles paroles ou par ses pleurs.

Il convainquit aisément sa famille que son épouse n'était pas digne de lui et qu'il avait tenté à de nombreuses reprises de rectifier la situation mais en vain et il demanda le divorce.

Il obtint gain de cause car ses avocats parvinrent sans aucune difficulté à prouver qu'elle le trompait sans cesse et il refusa de lui payer la moindre pension alimentaire pour Harry, qui n'était effectivement pas son fils d'après les résultats des tests ADN.

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Huit ans plus tard…

Severus se promenait dans un quartier moldu de Londres, regardant distraitement les vitrines et observant les passants, qui conversaient ou riaient en marchant, profitant de sentir les doux rayons du soleil de juillet s'infiltrer dans tous les pores de sa peau.

Il ne savait plus depuis combien de temps il ne s'était pas baladé comme ça, sans but précis, simplement pour se dégourdir les jambes et respirer un peu.

Il soupira d'aise et se dirigea vers un café, sur une petit place en face d'une Académie de danse, afin de commander un simple verre de limonade bien fraîche. Il paya sa consommation au bar et s'avança sur la terrasse avec sa boisson vers les petites tables rondes qui étaient déjà toutes prises.

Étant dans un bon jour, il ne s'en formalisa pas et s'approcha d'une qui n'était occupée que par une jeune femme seule qui lisait un livre en sirotant un verre de thé glacé.

« Pardonnez-moi, mademoiselle, mais toutes les tables sont prises. Pourrais-je m'installer à la vôtre ? » interrogea-t-il poliment.

La jeune femme leva les yeux de son bouquin et les posa sur l'homme qui se tenait debout à côté d'elle en esquissant un grand sourire.

« Helena ? demanda Rogue, surpris.

- Bonjour, Severus, répondit-elle simplement.

- Que fais-tu ici ?

- Je bois une boisson fraîche, comme toi, répliqua-t-elle en levant son verre dans sa direction.

- Est-ce que je peux m'asseoir ?

- Oui, bien sûr », acquiesça-t-elle en désignant les deux chaises vides.

Rogue prit place dans celle qui se trouvait à sa droite et elle lui demanda, amusée :

« Je ne savais pas que tu aimais la limonade. Je pensais que tu préférais le whisky.

- Oui mais il ne vaut mieux pas trop en abuser… Et puis, il n'est que trois heures… se justifia-t-il.

- C'est vrai, tu as raison, approuva-t-elle. Tu te promènes souvent dans ce genre de quartiers ? interrogea-t-elle en sous-entendant « parmi les Moldus ».

- Non, pas du tout, mais j'en ai eu envie aujourd'hui, répliqua-t-il simplement.

- Tu travailles toujours à Poudlard ? questionna-t-elle ensuite.

- Non, j'ai remis ma démission, il y a bien sept ans de cela, lui apprit-il. J'ai toujours détesté enseigner.

- Oui, tu me l'avais dit… répondit-elle en se rappelant de l'époque où ils s'étaient confiés tellement de choses personnelles l'un à l'autre. Qu'est-ce que tu fais alors ? demanda-t-elle, intéressée.

- Des potions, rétorqua-t-il avec un sourire en coin. Je prépare et fabrique des remèdes pour les apothicaires à travers toute l'Angleterre. Je mène aussi mes propres recherches et fais des expériences quand j'ai un peu de temps.

- C'est super. Tu fais ce que tu aimes alors, déclara-t-elle, contente pour lui. Et comment ça va avec ton épouse ?

- Très bien. On a divorcé, annonça-t-il de but en blanc.

- Oh ! s'exclama-t-elle, étonnée par sa réponse. Je suis désolée pour toi… ajouta-t-elle, sincère.

- Tu n'as pas à l'être, crois-moi, c'est bien mieux comme ça… dit-il avant de prendre une gorgée de sa limonade.

- En tout cas, tu sembles bien plus serein et en paix avec toi-même, ça fait plaisir, affirma-t-elle honnêtement.

- Oui, si tu le dis… soupira-t-il. Et toi, que deviens-tu ? demanda-t-il pour changer de sujet. Tu as épousé un beau grand blond, fort et musclé, et vous avez quatorze magnifiques enfants ? plaisanta-t-il.

- Non… répondit-elle en riant. En fait, je…

- Maman ! s'exclama soudain une petite fille vêtue d'un tutu rose en se jetant sur elle sous le regard surpris de Severus.

- Ton cours est déjà terminé, ma puce ? demanda-t-elle en écartant légèrement la petite fille et en remettant une mèche de cheveux dans son chignon.

- Oui, madame Bright a dit qu'on avait bien travaillé ! répondit-elle en essuyant son front et ses joues rougies par une heure et demi de danse classique. C'est qui le monsieur ? demanda-t-elle ensuite en se tournant vers Rogue et en l'observant avec ses grands yeux d'enfant.

- C'est Severus Rogue. Il était mon professeur de potions à l'école et il est devenu un ami à la fin de ma dernière année, le présenta-t-elle brièvement.

- Oh… Toi aussi, tu es un sorcier alors ? demanda-t-elle à Severus en chuchotant.

- Effectivement, approuva-t-il en hochant la tête.

- Tu as une baguette magique ? questionna-t-elle, émerveillée.

- Selena, s'il te plait, l'avertit sa mère. Pas si fort. Et tu sais bien que oui, je t'ai déjà répété des centaines de fois que tous les sorciers avaient une baguette.

- Moi aussi, j'en aurai une, tu sais. Quand je serai grande et que je recevrai ma lettre de Poudlard, dit-elle fièrement à Severus.

- Je n'en doute pas un seul instant, miss, répondit-il, quelque peu attendri.

- Maman, j'ai très soif. Je pourrais avoir une grenadine, s'il te plait, demanda-t-elle subitement en se tournant vers Helena.

- Bien sûr. Tiens, répondit-elle en lui donnant quelques livres sterling. Va la demander à Mike.

- Merci ! » s'exclama la fillette en prenant l'argent et en se dirigeant résolument vers le comptoir.

Helena suivit sa fille des yeux jusqu'à ce qu'elle entre dans le café puis elle entendit Severus déclarer :

« Elle te ressemble comme deux gouttes d'eau. On dirait toi en miniature. »

La jeune femme tourna son visage vers lui en souriant et répondit :

« C'est ce qu'on n'arrête pas de me dire.

- Eh bien c'est vrai. L'homme qui vous a toutes les deux est sans aucun doute le plus heureux de la Terre… » affirma-t-il, mélancolique.

La jeune femme ouvrit la bouche pour répliquer mais Selena revint auprès d'eux avec son verre de grenadine, un livre de coloriage et une pochette de crayons, en interrompant sa mère dans son élan.

« Maman, Mike n'avait plus le livre des princesses… Tu veux bien changer celui-là ?

- Selena, je t'ai déjà dit qu'il fallait faire attention avec ça, la gronda-t-elle gentiment.

- Oh ! S'il te plaît, s'il te plaît ! insista-t-elle. Je n'aime pas les camions et les voitures, je préfère les fées et les princesses, ajouta-t-elle, boudeuse, en croisant ses bras sur sa poitrine.

- D'accord, d'accord ! répondit Helena en levant les yeux au ciel. Pas la peine de râler. »

Elle s'empara du livre sous le regard pétillant de joie de sa fille, le referma, passa une main au-dessus et le rouvrit pour lui présenter de magnifiques dessins de princesses qu'elle pourrait colorier comme elle le voulait.

« Merci, maman », déclara la fillette, satisfaite, avant de commencer à mettre en couleur la robe de Belle.

Helena secoua la tête face au regard moqueur de Severus, qui avait été très amusé de voir une fillette lui dicter ses conditions, et ils continuèrent à bavarder de tout et de rien.

Rogue leur offrit une autre boisson puis, alors qu'il songeait tout doucement à partir, il vit avec étonnement la petite fille arriver près de lui avec son livre et ses crayons et s'installer sur ses genoux le plus naturellement du monde.

« Je n'arriverai jamais à colorier le ciel toute seule, déclara-t-elle avec un air de ministre débordé. Tu m'aides ? » demanda-t-elle ensuite en lui tendant un crayon bleu.

Severus observa le crayon que la fillette lui présentait en exposant la face intérieure de son avant-bras et son regard fut soudain attiré par une petite marque noire qui ressortait sur sa peau blanche.

Il avança sa grande main vers celle-ci en fronçant ses sourcils noirs et l'effleura doucement du bout des doigts, avant de l'entendre expliquer :

« C'est une tache de naissance. Maman trouve qu'elle ressemble à un cœur. Elle dit que c'est mon papa qui m'a laissé cette marque pour dire qu'il m'aime et aussi pour qu'on pense à lui, toutes les deux. Mais, moi, je pense plutôt que ça a l'air d'une tache de peinture… ajouta-t-elle, sceptique, en examinant, elle-aussi, la tache noire. Tu trouves que ça ressemble à quoi, toi ? » interrogea-t-elle alors, en plongeant ses grands yeux noirs dans les siens.

Rogue détailla attentivement la petite fille qui se trouvait sur ses genoux : ses cheveux noirs, ses yeux noirs, sa peau blanche, sa minceur, ses fines lèvres… sans rien dire, avant de reporter son regard sur Helena qui le fixait intensément en attendant sa réaction.

« C'est un cœur, décréta-t-il fermement.

- Tu crois vraiment ? demanda-t-elle enthousiaste.

- Oui.

- Chouette alors ! On colorie le ciel, maintenant ? demanda-t-elle ensuite.

- D'accord », approuva-t-il en se mettant à l'ouvrage.

Severus proposa de les raccompagner chez elle, lorsque Helena déclara qu'il était temps de partir, et la jeune femme accepta volontiers.

Une fois arrivée chez elle, elle demanda à sa fille d'aller jouer un peu dans sa chambre et elle se tourna vers Rogue, quand la fillette eut refermé sa porte.

« C'est bien ma fille ? demanda-t-il aussitôt.

- Bien sûr que c'est ta fille, répondit-elle immédiatement.

- Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? lui reprocha-t-il alors.

- Je t'avais promis que je ne reviendrai jamais t'embêter et je voulais que tu aies toutes les chances de ton côté pour arranger les choses avec ta femme, expliqua-t-elle simplement.

- Tu l'as élevée toute seule ? interrogea-t-il en fronçant les sourcils.

- Mes parents m'ont mise dehors quand je leur ai annoncé que j'étais enceinte, alors je n'ai pas vraiment eu le choix… répliqua-t-elle, fataliste.

- Pourquoi n'es-tu pas venue me trouver lorsqu'ils ont fait ça ? Je t'aurais aidée, lui assura-t-il, affligé pour elle.

- Je ne voulais pas que tu te sentes obligé de faire ça. Je ne voulais pas que tu penses que je t'avais piégé, expliqua-t-elle, mal à l'aise, en détournant son regard.

- Jamais je n'aurai pu penser ça de toi, affirma-t-il en prenant son menton dans sa main pour lui faire tourner la tête vers lui. Tu es bien trop honnête et bienveillante. Je sais que ce n'est pas ton genre de faire des coups pareils.

- Oh, s'il te plaît ! Je te demande pardon, Severus ! s'exclama-t-elle en se blottissant contre lui. Je ne savais pas ce que je devais faire… J'ai pensé faire pour le mieux…

- Je le sais, je te crois… déclara-t-il, en la serrant contre lui et en caressant ses boucles brunes. C'est moi qui te demande pardon, Helena.

- Mais pourquoi ? interrogea-t-elle, étonnée.

- Dès l'instant où j'ai mis un terme à notre relation, j'ai su que je commettais une terrible erreur, lui avoua-t-il. La façon dont tu as si bien pris les choses, ta compréhension, le fait que tu me souhaites tout le bonheur du monde alors que je venais tout juste de t'abandonner… Je savais que je faisais le mauvais choix… Je le savais et je n'ai rien fait…

- Severus… Tu as fait tout ce que tu as pu pour sauver ton mariage. C'était tellement important pour toi. Je n'aurais pas voulu que tu agisses autrement, lui confia-t-elle, sincère.

- Ce n'était plus si important à la fin… Une douce jeune fille avait réussi à réparer mon cœur en morceaux et elle ne m'avait même pas demandé de le lui donner. Elle me l'avait laissé et me souhaitait d'être heureux avec une autre qu'elle mais c'était impossible…

- Severus, je… commença Helena, les joues roses, avant d'être interrompue.

- Je ne te l'ai jamais dit mais je t'aime, Helena, déclara-t-il fermement. Tu as supporté mon humeur massacrante, tu m'as patiemment remis à flot et tu m'as donné tout ce que mon cœur désirait, sans jamais te plaindre et sans jamais rien demander en retour. Si tu veux encore bien de moi, je voudrais rester à tes côtés, être ton époux, être le père de Selena, pour enfin avoir la famille que j'ai toujours voulue et que tu m'as déjà donnée. Tu veux bien m'accorder une dernière chance ? demanda-t-il, incertain.

- Bien sûr, Severus », répondit-elle gentiment avant de l'embrasser, terriblement heureuse.

FIN.


Vous connaissez mon amour pour les histoires qui finissent bien, non?^^

Merci d'avoir lu! J'espère que cette petite histoire vous a plu ;-)

A la prochaine!

BONNE ANNÉE 2018! ;-)