Disclamer : le monde merveilleux d'Harry Potter est l'exclusivité de cette chère JK Rowling qui a eu la générosité de nous l'offrir… !


Encore une fois, énorme merci à Marine Demo, Eloïse, IceQueen38, Luna Black1, Eilyanna, Zeugma412, Ludivine, Malicia Malfoy, Amariline, Manon, Amiral Black, Ariys et Orpheana pour vos reviews.

RAR non signées : Eloïse : effectivement, ça ne peut pas s'arrêter comme ça, alors je te laisse découvrir ce dernier chapitre et te remercie vivement pour ton passage ! Eilyanna : bienvenue ! Mieux vaut tard que jamais mais rassure-toi, je ne t'en veux pas et puis tu as quand même pris le temps de laisse un p'tit mot dont je te remercie. Voici la suite ! Ludivine : c'est sûr que Rogue va devoir retrouver de vieilles habitudes depuis longtemps oubliées. C'est vrai que l'emploi de Hermione au Ministère avait l'air un peu moins confiné plutôt que d'être coincée à Poudlard la plupart de l'année, mais la suite serait moins appropriée. Tu comprendras pourquoi avec ce dernier chapitre. Merci pour ton commentaire. Amariline : Tu vas voir qu'effectivement, Hermione est très déçue, mais peut-être saura t'elle retourner la situation à son avantage… Merci pour ton passage ! Manon : ma p'tite Manon qui me réclame la suite à chaque fois. Un gros merci à toi de m'avoir accompagnée depuis le début. J'espère que ce dernier chapitre te plaira également !

Pour ce dernier chapitre, vous verrez qu'Hermione, même si elle est déçue, n'a rien perdu de son fichu caractère. Par contre, j'attire votre attention sur l'objet des messages qui ont plus d'importance ici que dans les chapitres précédents (à part celui qu'Hermione a nommé « les bonnes manières » et qui était à mon sens plutôt drôle et bien choisi). Je ne vous retiens pas plus longtemps !

Bonne lecture !


Chapitre 6

Il en avait été ainsi la plus grande partie de ma vie alors je n'allais pas m'attarder sur la tristesse que je ressentais et c'est avec un coeur meurtri que je retournais à l'étage pour m'entretenir avec Dumbledore et Flitwick pour leur faire part des résolutions que j'avais décidé de prendre. J'avais promis d'y réfléchir. C'est vrai que j'avais donné au directeur l'impression que j'étais intéressée, ce matin-là, et je ne pouvais tout simplement pas revenir d'une soi-disant brève promenade pour lui annoncer un revirement de situation. Alors je n'ai abordé que des points positifs et l'ai remercié ainsi que le professeur Flitwick pour le temps qu'ils m'avaient consacré. Puis je suis retournée à Pré-au-Lard et transplané pour rentrer chez moi.

A la maison tout allait bien. Pattenrond était plutôt heureux de me voir mais l'unique brosse à dents de la salle de bain me rappela que j'avais provoqué un désastre avec Peter. Maintenant que je savais qu'il était hors de question que j'aille travailler à Poudlard, je me suis soudainement rappelée pourquoi les romances de bureau étaient une mauvaise idée. Affronter Peter au travail le lendemain allait être un cauchemar et le pire était que le reste de mon équipe serait probablement de son côté quand ils découvriraient que j'avais réellement envisagé de les quitter.

J'avais réussi à complètement bousiller deux emplois en vingt-quatre heures. C'était sûrement une sorte d'exploit.

Je laissais Pattenrond sur le balcon pour son rendez-vous du soir, puis m'affalais sur le canapé en prenant ma baguette pour conjurer un verre et une bouteille de vin. J'utilise rarement la magie pour les choses que je peux faire moi-même mais, à ce moment-là, me lever du canapé demandait plus d'efforts que je ne me sentais capable d'en fournir.

Deux heures plus tard, c'était vraiment au-dessus de mes forces et, quand je me suis réveillée le lendemain matin, j'étais toujours sur le canapé, dans mes vêtements de la veille avec rien d'autre qu'un mal de tête et un chat en colère pour commencer la journée.

Je me suis rendue au Ministère comme j'ai pu et évité Bryce et Joyce, déjà à l'oeuvre dans le laboratoire, me contentant de leur adresser de brèves salutations. Le fait qu'ils ne me poursuivent pas dans mon bureau pour voir ce qui n'allait pas me suggérait que Peter leur avait déjà raconté en partie la débâcle dans laquelle il était personnellement impliqué.

Ma théorie s'est confirmée quand Amy est venue gratouiller à ma porte.

- Euh, Hermione, Peter m'a demandé de te prévenir qu'il allait un peu travailler sur l'application, aujourd'hui. Faire des réparations sur le réseau, je crois.

- Bien.

J'ai agité la main dans sa direction avec dédain. Je doutais que le réseau ait besoin de réparations mais entendre qu'il avait le bon sens de rester hors de ma vue me laissait un peu plus charitable envers Peter.

- Comment s'est déroulé ton entretien, hier ? m'a demandé Amy tranquillement.

Ma colère contre Peter s'embrasa à nouveau. Leur avait-il tout raconté ? Cela dit, je pouvais comprendre sa curiosité. Nous étions un groupe soudé dans lequel chacun s'intéressait aux autres. Mais comment répondre à sa question ?

- L'entretien lui-même s'est bien passé, ai-je répondu. Mais je pense que je vais rester ici. Je voulais juste connaître tous les détails avant de prendre une décision.

Elle m'a souri et j'ai senti que je serais pardonnée de ma trahison par au moins trois quart de ma petite équipe. Evidemment, les désagréments avec le quatrième quart seraient considérables mais peut-être qu'après un certain temps, nous pourrions au moins arriver à conserver une certaine courtoisie. C'était à espérer, quoi qu'il en soit.

Amy m'a alors quittée. J'ai allumé mon ordinateur et immédiatement vérifié mon courrier.

Six messages, dont cinq d'Arthur, et aucun de PM. Je ne me rappelais pas d'un seul jour où j'avais ouvert ma boîte mail le matin sans avoir reçu de message de PM, et soudain je me suis sentie comme assommée par une bourrasque de vent. C'était ce que je pouvais ressentir de mieux pour ne pas baisser la tête sur mon bureau et me mettre à pleurer. J'étais tellement concentrée par notre rencontre en réel que j'avais complètement oublié à quel point notre correspondance par courrier électronique était primordiale pour moi. Maintenant, il semblait que j'avais perdu ça aussi. J'avais en quelque sorte réussi à faire tourner à la catastrophe pratiquement tous les aspects de ma vie. Tout ce dont j'avais besoin maintenant, c'était une énorme dispute avec Harry et Ron pour rendre les choses absolument parfaites.

J'ai passé au moins une heure les yeux rivés sur mon ordinateur, à vérifier mes courriels à plusieurs reprises, et toujours rien n'arrivait. J'étais de plus en plus en colère. Comment pouvait-il m'avoir traitée comme il l'avait fait et se murer dans le silence ? Comment osait-il, après tout ce que nous avions partagé ces quatre derniers mois ?

Finalement, je décidais que je serais la première à briser le silence. Je n'étais pas très à l'aise mais, s'il ne répondait pas -et je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse-, j'aurais au moins la satisfaction d'avoir eu le dernier mot. C'était déjà mieux que rien.

De : sparky. uk
Pour : pm. uk
Date : 10 avril 2004

Objet : Décision au sujet du poste

J'avais promis de vous dire ce que j'ai décidé de faire et je vous écris pour honorer ma promesse. Je suis allée à l'entretien, comme vous le savez, avec l'enthousiasme de retourner à un endroit où j'avais déjà été très heureuse. Mais je l'étais aussi parce que ce voyage me donnerait l'occasion de voir un ami, dans le même temps. Malheureusement, quand je suis allée le voir, il était clair qu'il ne me considérait pas du tout de la même manière.

C'est une déception indescriptible puisque le poste me convenait à bien des égards mais j'ai tendance, aujourd'hui, à laisser la sentimentalité de côté et j'ai décidé de refuser l'offre et de rester là où je suis.

A ma grande surprise, j'ai reçu une réponse presque immédiatement.

De : pm. uk
Pour : sparky. uk
Date : 10 avril 2004

Objet : RE: Décision au sujet du poste

Je suis sûr que vous avez pris la bonne décision, tout compte fait. Je suggérerais, cependant, que vous pourriez donner à votre ami le bénéfice du doute. Il est tout à fait possible qu'il ait été si surpris par votre apparition soudaine qu'il ait réussi à donner une impression différente de celle qu'il aurait pu avoir en d'autres circonstances.

Je soumets cette suggestion à votre considération.

De : sparky. uk
Pour : pm. uk
Date : 10 avril 2004

Objet : RE: RE: Décision au sujet du poste

Pensez-vous qu'il pourrait, avec un peu plus de discernement, donner une impression tout à fait différente ? Je suis prête à considérer cette possibilité malgré le fait qu'il m'ait bien fait comprendre que j'étais décidément indésirable.

De : pm. uk
Pour : sparky. uk
Date : 10 avril 2004

Objet : RE: RE: RE: Décision au sujet du poste

Je doute beaucoup que vous n'étiez pas la bienvenue. Certaines personnes gèrent plutôt bien l'imprévu, tandis que d'autres se comportent comme de sombres idiots. Je soupçonne que votre ami est à compter dans cette dernière catégorie et serait reconnaissant d'obtenir votre pardon dans cette malheureuse affaire.

Pour appréhender la situation de manière différente, peut-être que cela vous aiderait si vous vous éloigniez un peu de votre bureau. Je sais que, lorsque je veux me vider l'esprit, je vais souvent dans un petit pub près de l'endroit où je travaille. On peut m'y trouver vers midi la plupart des samedis, appréciant le changement de décor.

Encore une fois, c'est juste quelque chose que vous pourriez envisager. Je ne peux pas m'empêcher de penser que cet ami vous a déçue sans le vouloir.

Je m'apprêtais à cliquer sur "répondre", avant d'avoir soudain une autre idée. C'est vrai qu'en général j'aime avoir le dernier mot -c'est d'ailleurs ce qui m'a permis de relancer cette correspondance- mais parfois le silence a du bon. A ce moment-là, j'ai particulièrement aimé l'idée qu'il m'attende aux Trois Balais, ne sachant pas si je viendrais réellement. Ses excuses, en quelque sorte formulées par une tierce personne, avaient été agréables et je sentais l'espoir renaître, mais j'étais convaincue qu'une petite vengeance s'imposait.

Je me rendais donc à Pré-au-Lard mais en m'arrangeant pour arriver avec un peu de retard, histoire de le faire mijoter un peu. Il descendait au village à midi. J'y arrivais à 12 h 15. Je pensais qu'après la façon dont il m'avait traitée, quinze minutes d'incertitude feraient de Severus Rogue un homme mieux disposé.

C'était décevant -et extrêmement vexant- d'arriver et de constater qu'il n'était pas là non plus. Etait-il possible qu'il soit venu et déjà parti ? Il n'y avait vraiment aucun moyen d'en être sûre à moins de poser la question à Rosmerta et cela ne me plaisait pas vraiment. Non, il avait dit qu'il déjeunerait là-bas et personne ne peut manger aux Trois Balais en 15 minutes. Peut-être qu'il avait été retardé ? Je m'asseyais dans un coin de façon à surveiller la porte et j'attendis. Rosmerta est venue vers moi et m'a accueillie chaleureusement, puis elle m'a apporté un verre de vin.

- Votre ami a dû être retardé, dit-elle avec sympathie. Etes-vous sûre que je ne peux pas vous apporter quelque chose à manger ?

- Non, merci, refusais-je.

Une boule se formait dans ma gorge. Je savais que j'étais sur le point de pleurer et mieux valait ne pas le faire en plein milieu du pub.

- Je pense que je vais juste rentrer chez moi.

Elle m'a jeté un regard compatissant. Je pense qu'elle supposait qu'il ne s'agissait que d'un rendrez-vous amical et elle m'a laissée à ma table vide, et désespérément seule. J'ai terminé le verre de vin et décidé de faire un passage aux toilettes avant de transplaner pour Londres.

J'ai fais ce que j'avais à faire puis, dans l'un des moments les plus prosaïques de ma vie, je suis sortie directement des toilettes et ai percuté Severus Rogue, rebondissant littéralement sur lui. J'aurais atterri lamentablement comme un tas à ses pieds s'il n'avait pas tendu la main et m'a rééquilibrée avec force.

- Une fois de plus, vous arrivez à me surprendre, Miss Granger, s'est-il moqué, et je pense que c'était la première fois de ma vie que je voyais les traits sévères du visage de Severus Rogue s'adoucir en quelque chose qui s'approchait le plus d'un sourire.

- Le sentiment est assez réciproque, professeur, réussis-je à rétorquer, même si à ce moment-là ma surprise, sans parler de l'embarras, était si profonde que je ne savais pas si je parlais anglais. Il devrait exister un mot plus fort que «rougir» pour décrire ce qui arriva à mon visage à cet instant.

- J'allais justement déjeuner. Ses yeux noirs m'observaient attentivement. Voulez-vous vous joindre à moi ?

Il est probablement clair maintenant que l'on peut me faire confiance pour gérer pratiquement n'importe quelle situation (hormis ma vie personnelle, dont je devais me tenir éloignée autant que possible). Au lieu de dire : « Oui, j'adorerais déjeuner avec vous », ou toute autre formule adaptée, je décidais bêtement de me venger de son retard.

- J'étais sur le point partir.

Encore une fois, je repérais les petites subtilités que seuls les gens attentifs pouvaient percevoir. Sa mâchoire se contracta légèrement, et il hocha légèrement la tête.

- Alors bonne journée, Miss Granger.

Il s'est retourné pour partir et j'étais déchirée entre m'effondrer par terre en sanglots devant les toilettes et transplaner directement à la maison pour me couper la langue à l'aide d'un sortilège. Il n'est vraiment pas surprenant que la seule relation acceptable de toute ma vie ait été menée par ordinateur. Dès que je me mettais à parler, c'était désastreux et je passais le reste de la journée à m'en vouloir, à chaque fois.

- Professeur !

Il est temps de commencer à ravaler un peu ta fierté, Hermione, pensais-je.

- Oui ?

Il s'arrêta et me regarda avec une expression indéchiffrable sur le visage.

- Je suis désolée, m'excusais-je. C'était mesquin de ma part.

C'était la première approche positive de ce jeu que nous jouions tous les deux et je ne savais pas trop comment il réagirait. Nous nous étions cachés derrière notre anonymat, et maintenant il était temps de lever les masques pour voir s'il y avait une chance qu'Hermione Granger et Severus Rogue puissent être l'un pour l'autre ce que nos homologues avaient été avant nous. J'ai retenu mon souffle.

- Il s'est produit un incident ce matin, dit-il doucement. Un de mes Serpentard a été blessé pendant un match de Quidditch. Il va s'en remettre, bien sûr, mais je devais me rendre à l'infirmerie, remplir les papiers, prévenir les parents. Entre autres choses...

J'ai souris.

- Votre invitation à déjeuner tient toujours, professeur ?

- Bien sûr.

Il sourit imperceptiblement à son tour, juste un peu en relevant légèrement le coin de ses lèvres ; ce qui me laissa étrangement émoustillée et presque étourdie de soulagement. Malheureusement, quand j'ai le vertige, j'ai toujours ce vieux problème avec ma répartie. Les mots sortent tous seuls sans même être filtrés par mon cerveau.

- Vous avez l'air d'aller bien, ai-je laissé échapper, puis j'ai encore rougi et pris mon visage entre mes mains.

J'étais soulagée d'entendre un petit rire et, quand j'ai osé lui jeter un coup d'œil, il souriait toujours.

- Merci, a-t-il répondu. Il me semble que je pourrais prendre ça pour un compliment si vous n'aviez l'air si surprise.

- C'est juste que..., la dernière fois que je vous ai vu, c'était à la fin de la guerre...

- Je comprends, a-t-il dit, et je savais qu'il était sincère. Je suis content de pouvoir dire aujourd'hui que cette époque est maintenant derrière moi. Comment va votre ami Potter, au fait ?

- Il va bien. Ron et lui sont tous les deux au Département des Mystères, maintenant. Ils font partie des agents qu'Arthur a réaffectés. Ils agissent toujours comme deux garçons idiots quand ils sont avec moi, mais apparemment ils sont excellents dans leur domaine. Harry apprécie le petit côté "top secret" de son travail. Et aujourd'hui, il n'est plus obligé de s'embêter avec la paperasse.

Il hocha la tête et sembla sur le point de dire quelque chose, puis il changea d'avis lorsqu'une sorcière d'âge moyen nous dépassa pour aller aux toilettes.

- Allons nous asseoir, si vous le voulez bien, a-t-il proposé.

Nous avons trouvé une table et Rosmerta s'est empressée de prendre notre commande, surprise qu'aucun de nous n'ait besoin d'un menu. Elle m'a jeté un regard chargé de curiosité évidente et je savais qu'elle faisait des efforts considérables pour ne pas me demander de but en blanc si le professeur Rogue était en fait "l'ami" que j'attendais.

Une fois qu'elle fut partie, nous avions perdu le fil de notre conversation précédente et, pendant quelques instants, nous avons accordé plus d'attention qu'il n'était réellement nécessaire à boire nos verres et jouer avec nos couverts.

- Alors, se lança finalement Severus. Parlez-moi de votre travail au Ministère.

C'est ce que j'ai fait, soulagée de me voir suggérer un sujet dont je pouvais discuter pendant des heures sans avoir l'air idiote alors que ça aurait été le cas s'il avait fallu que je parle de moi. J'ai commencé par évoquer la création de mon département, puis le récent projet informatique, les défis de la mise en place du réseau et la formation des sorcières et sorciers destinés à utiliser ces nouveaux équipements.

- Peter s'est occupé du réseau, bien sûr. Vous l'avez peut-être rencontré quand il travaillait à Poudlard. Le reste de l'équipe et moi avons organisé la partie "formation" et géré les mille autres détails. Maintenant, je me consacre à d'autres projets, seul Peter travaille toujours avec les ordinateurs à temps plein.

- Ce Peter..., par curiosité..., quel est son nom de famille ?

- Marsh.

- Ah. Il détourna alors les yeux, visiblement embarrassé. Alors c'est le... euh...

- Il était, dis-je en insistant sur le deuxième mot.

Il m'a regardée à nouveaux dans les yeux.

- Que s'est-il passé ? ...Si ce n'est pas trop indiscret, bien sûr.

Je souris et haussais légèrement les épaules.

- Ce n'était pas le bon, dis-je. Je pense que je le savais depuis le début mais quand il a su que j'étudiais la possibilité d'enseigner à Poudlard, nous avons eu une dispute et tout s'est terminé là. Je ne peux pas dire que j'en ai été réellement affectée, sauf pour le désordre que ça a occasionné au bureau.

- Vous envisagez toujours de venir à Poudlard ?

Il semblait retenir son souffle.

- Le poste devient plus attrayant à chaque instant, en fait.

Il a soupiré.

- Albus espère que vous accepterez.

- Albus l'espère ?!

J'ai failli éclater de rire mais j'ai réussi à me contenir. Je me permettais de rire de lui par courriel mais je n'étais pas sûre que cette règle s'appliquait aussi dans la réalité.

Il semblait conscient que je le taquinais, cependant, et haussa un sourcil.

- Tout le personnel serait ravi de vous revoir, bien sûr.

- Le personnel. J'ai ri alors, à l'absurdité de tout cela. Merci, Professeur, c'est bon à savoir.

- Vous n'êtes plus mon élève... Hermione. -Il a hésité un peu à prononcer mon prénom mais s'est ensuite repris et a continué-. Dans la mesure où nous serons bientôt collègues, vous pouvez m'appeler Severus.

- Severus, ai-je répété en goûtant le mot. Cela peut prendre un peu de temps pour m'y habituer, mais merci.

- Il y a beaucoup de choses à propos de cette... situation auxquelles il faudra peut-être s'habituer, dit-il, m'adressant à nouveau ce petit sourire dont il avait le secret.

J'étais dangereusement en train de devenir accro à ce sourire.

- A propos de mon comportement dans les cachots, l'autre jour...

- Vous vous êtes déjà expliqué, dis-je doucement. Je suis désolée de m'être jetée sur vous comme ça. J'aurais dû me douter que vous auriez préféré une approche plus conventionnelle.

- Non, il secoua la tête. Comment auriez-vous pu le savoir ?

- Vous savez comment, dis-je. De la même manière que je sais que vous détestez le brocoli depuis que vous êtes enfant. De la même manière que je sais que vous n'aimez pas les chats et les points d'exclamation et que vous désapprouvez la politique de défense d'Arthur.

J'ai encore ressentit cette rougeur idiote mais, après avoir été aussi loin, j'étais déterminée à continuer.

- Je vous connais, dis-je enfin. Et je pense que vous me connaissez mieux que quiconque. Certainement mieux que Peter et pourtant nous nous voyons tous les jours.

Il hocha la tête, semblant reconnaître la véracité de ma déclaration.

- Quand avez-vous su que c'était moi ? demanda t-il.

- Pas avant que vous ayez répondu à mon message au sujet de l'entretien d'embauche. Ce que vous avez dit n'avait tout simplement aucun sens dans le contexte d'un employé du Ministère, et soudainement, tous les éléments ont trouvé leur place.

- Je suppose que vous avez dû être horrifiée, dit-il ironiquement. Votre détesté maître des potions...

- Je ne vous ai jamais détesté, réfutais-je. Je ne mentirais pas si je disais que vous n'étiez pas mon professeur préféré, mais toute tendance à vous détester a été plus que vaincue par vos actions pendant la guerre. J'avoue qu'il y a eu comme une période de... réconciliation, à cette idée. A la suite de ça, je me suis décidée à répondre immédiatement au professeur Dumbledore et ai projeté de venir à Poudlard.

- Une réconciliation..., c'est un terme qui paraît convenir, dit-il ironiquement.

- Je n'étais pas non plus votre élève favorite, il me semble.

Il haussa les épaules.

- Je pense qu'il en aurait été de même avec n'importe qui. En particulier à cette époque. Mais je savais depuis le début que j'écrivais à l'une de mes élèves, bien sûr, vu votre âge approximatif. Seulement j'évitais d'y penser autant que possible.

- Est-ce que ça vous dérange ? ai-je demandé.

Cette fois c'était à mon tour de retenir mon souffle pendant que j'attendais sa réponse. Bien entendu, nous ne parlions plus seulement d'une correspondance par courrier électronique. C'était plus que cela pour moi, et j'espérais -oh, comme je l'espérais !-, qu'il ressente la même chose que moi.

- Si ça me dérange ? a-t-il a contré. Je suis un peu plus vieux que vous, il me semble...

- Ca ne me dérange pas du tout, dis-je fermement - peut-être un peu trop fermement parce qu'il gloussa.

- Merci, Hermione, dit-il sèchement. Votre véhémence sur ce point est des plus rassurante.

J'ai encore rougi.

- Cela vous semblerait-il beaucoup plus facile par e-mail ?

- Certainement, a-t-il dit. Et pourtant, je ne suis pas sûr que nous puissions y revenir, maintenant. Je ne pense pas que ce serait pareil.

- Non. J'ai secoué la tête. Ca ne le serait pas. Ca ne serait pas... eh bien, suffisant, n'est-ce pas ?

- Non.

Il m'a sourit à nouveau et, cette fois, c'était un vrai sourire qui atteignait toutes les parties de son visage. Je sentais que la gêne entre nous disparaissait. Je me suis presque effondrée de soulagement. Nous étions assis là, comme ça, en nous souriant comme deux parfaits imbéciles, puis il a tendu la main et l'a serrée sur la mienne.

Avec ce geste simple est survenu un sentiment d'achèvement. Le sentiment que nos deux histoires n'étaient pas mutuellement exclusives, mais plutôt entrelacées. La conversation avait amené la convergence progressive de ce qui avait autrefois semblé être deux réalités très différentes. Il y avait celle que nous avions partagée en tant qu'enseignant et étudiant, et celle qui pendant quatre mois n'avait existé que sur un écran d'ordinateur. Tout ce que j'avais appris à son sujet à ce moment-là prenait soudainement du sens maintenant que j'avais placé cet homme de chair et de sang dans un contexte et qu'il tenait ma main dans la sienne.

- Il y a un match de Quidditch cet après-midi, a-t-il dit finalement. Aimeriez-vous venir avec moi ?

- J'adorerais ça, ai-je répondu en serrant légèrement sa main. Peut-être aurai-je la chance de parler avec le professeur Dumbledore ? J'ai besoin de savoir quand il veut que je commence mon nouvel emploi.

-o-o-o-

Un an plus tard

De : pm. uk
Pour : sparky. uk
Date : 5 avril 2005

Objet : RE: Comment se passe ta journée ?

Je suis heureux d'apprendre que tu passes une bonne journée. Je prévois toutefois de donner ma démission à la première occasion. Trois chaudrons qui explosent dans la même matinée ! (doux Merlin, je viens d'utiliser un point d'exclamation). Ils me rendent fou. Par "ils", je veux parler bien sûr des Poufsouffle de troisième année qui ne connaissent pas le sang de dragon... Eh bien, je sais que tu n'aimes pas quand je deviens grossier, donc je m'abstiendrai de terminer cette pensée particulière.

Ensuite, j'ai eu une altercation avec Minerva sur certains points que j'ai retirés à l'un de ses Gryffondor bien-aimés, ce matin. C'était l'un des jumeaux Collier, celui qui s'est cassé la jambe en jouant au Quidditch, hier. D'après Minerva, j'aurais dû oublier le fait que le petit chéri avait cinq minutes de retard à mon cours. Ce fut une rencontre très désagréable. Je le jure, c'est obligé, cette femme doit avoir des singes volants cachés quelque part.

Et puis je me suis arrêté dans nos appartements et j'ai trouvé Pattenrond qui nichait dans ma robe de chambre. Rafraîchis-moi la mémoire... Que trouves-tu exactement à ce chat ? Autant je n'aime pas l'avoir dans les jambes, autant nous devrions le garder près de nous durant la nuit. La pensée que lui et Miss Teigne puissent procréer est tout simplement trop hideuse à supporter.

Voilà donc ce que ma journée a été. Je suis content que la tienne ait été un peu meilleure, ne serait-ce que parce que quelqu'un aura besoin de te soutenir une fois que j'aurai démissionné.

De : sparky. uk
Pour : pm. uk
Date : 5 avril 2005

Objet : Mari ingrat

Je suis vraiment désolée d'entendre parler des explosions du jour. Comme tu le sais, je suis heureuse d'être moi-même sortie des explosions intempestives, mais j'ai eu plusieurs désagréments plutôt intéressants ce matin dans ma classe de quatrième année. Trois de tes Serpentard se sont retrouvés complètement chauves pendant la plus grande partie de l'heure.

Quant à Dalton Collier... Severus, ce garçon a une jambe cassée ! Oui, Poppy l'a soigné, mais ça risque d'être un peu douloureux. Je me joins à Minerva sur ce coup-là. Cela ressemble à un cas évident de persécution envers les Gryffondor.

Et comme je l'ai déjà mentionné, c'est une impossibilité physique pour un chat de dormir sur une robe de chambre correctement suspendue. Il ne peut tout simplement pas le faire. Ton point de vue sur Pattenrond et Miss Teigne est bien pris en compte, mais je garde espoir que son bon goût l'empêchera de former une liaison potentiellement désastreuse. Sa dernière prétendante était une magnifique siamoise qui vivait dans l'appartement à côté du mien. Je doute fort qu'il ait envie de tenter l'aventure avec Miss Teigne, même en tenant compte du fait que les nuits à Poudlard peuvent être glaciales.

Reviens sur ta démission, s'il te plaît. Ce n'est pas que je ne veuille pas te soutenir mais je ne peux pas supporter l'idée de vous laisser toi et Pattenrond seuls dans nos appartements pendant des heures. Je n'ai aucun désir de voir mon chat être utilisé pour servir d'ingrédient à une potion, peu importe combien de fois il dormira sur ta robe de chambre.

De : pm. uk
Pour : sparky. uk
Date : 5 avril 2005

Objet : Epouse déloyale

Apparemment, les jours heureux où un homme pouvait compter sur sa femme pour être soutenu et choyé sont révolus. Tu laisses mes Serpentard rester chauves pendant une heure et tu oses m'accuser de persécution ? Je ne suis peut-être pas professeur de sortilèges mais je sais que tu aurais su réparer les dégâts alors même que tu n'étais qu'élève en quatrième année. Si M. Collier a une seconde de retard à mon prochain cours, les Gryffondor devront trouver un moyen de ramener Potter à l'école s'ils veulent avoir l'espoir de gagner la Coupe cette année.

C'est une impossibilité physique pour un chat qui a été utilisé pour servir d'ingrédient à une potion de dormir sur une robe de chambre. Merci beaucoup de m'avoir fourni une solution aussi bien trouvée pour résoudre le problème Pattenrond.

Je vais suspendre ma démission, ne serait-ce que parce que je viens d'apprendre à quel point je peux compter sur ma femme pour me soutenir. C'est un signe de faiblesse chez moi, j'en suis sûr, mais j'ai hâte de la voir au dîner ce soir malgré tout.

Oooh ! Cet homme faisait encore bouillir mon sang ! S'il pensait qu'une ligne douce sur dix allait le sauver... !

Je cliquais sur "répondre".

De : sparky. uk
Pour : pm. uk
Date : 5 avril 2005

Objet : RE: Epouse déloyale

Apparemment, nous souffrons de la même faiblesse, car j'ai hâte de te voir aussi. Inexplicable, mais maintenant tu le sais.

En supposant que je trouve Pattenrond en bonne santé lorsque nous retournerons dans nos appartements ce soir, je promets de faire ce que je peux pour m'assurer que ta journée s'améliore.

Ok, je le laissais s'en tirer à bon compte, mais au moins je ne l'ai pas laissé avoir le dernier mot.

FIN


Et voilà, c'est fini ! J'espère que vous aurez apprécié cette fic autant que moi. Vos nombreuses reviews sont là pour en attester et je vous remercie encore une fois du fond du cœur d'avoir été aussi généreux(euses). C'est important pour un auteur, autant que le plaisir que nous avons de vous faire découvrir nos « œuvres ».

A bientôt pour une autre traduction, ou peut-être une histoire à moi cette fois. Je ne promets rien car je suis sur un projet assez complexe et difficile à mettre en place. Donc je préfère ne pas trop m'avancer.

Bises à tous !

Volderine