Je me possède aucun des personnages du livre ou des adaptations cinématographiques.
Pré-Film. Une autre petite histoire qui se passe à Mirkwood. Alors que Legolas semblent en grand danger, son père ressent un étrange malaise.
Oui, j'aime toujours autant la complexité de la relation entre Thranduil et Legolas. Cette fic parle de la profondeur des liens qui les unissent.
J'ai choisi aussi d'intégrer Elrond en le considérant comme l'un des plus anciens amis de Thranduil. Ce n'est pas expliqué vraiment dans les livres mais ils ont combattu ensemble et on sait que Legolas, les jumeaux d'Elrond et Aragorn ont collaborés plusieurs fois ensemble avant le début du Seigneur des Anneaux. Il y a donc des liens entre les deux seigneurs et il n'est pas impossible qu'ils soient amis.
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)...
UN LIEN PUISSANT
Legolas frémit et ouvrit les yeux en gémissant faiblement. Une douleur terrible remonta de son côté droit et il frémit une seconde fois en portant la main à sa poitrine. Ses doigts tremblants se tâchèrent de sang en quelques secondes pendant qu'un nouveau gémissement de douleur lui échappa.
Le jeune elfe tenta de rassembler ses idées pour essayer de se remémorer ce qui s'était passé et comment il se retrouvait là… Étendu sur le côté gauche dans une clairière jonché de cadavres d'orcs. Peu à peu, les souvenirs lui revinrent en mémoire pendant qu'il frissonna en gémissant de nouveau. Il se souvenait des hurlements des orcs… L'affrontement avait été court, mais brutal. Le jeune prince elfe était tombé dans une embuscade lors d'une patrouille de reconnaissance en solitaire aux abords de la cité. Il ne pensait pas que des orcs pouvaient se trouver aussi près de chez lui, mais pourtant ils étaient là… Legolas s'était défendu avec toute la hargne dont il savait faire preuve, mais les orcs étaient vicieux et l'un d'eux avait réussi à l'atteindre avant qu'il ne le tue. L'espace d'un instant, il se demanda s'il était bien venu à bout de tous ses ennemis, mais personne ne semblait bouger ou se rapprocher pour l'achever et il en conclut qu'il avait réussi à les éliminer avant de perdre connaissance. Ce n'était pas si mal tout compte fait…
Legolas frémit à nouveau et toussa durement. Le goût du sang remonta dans sa bouche. Il se sentait de plus en plus mal. Sa tête bourdonnait et sa respiration était saccadée et difficile. Bientôt, ce ne fut plus seulement le goût, mais un caillot de sang qui remonta dans sa bouche. Le jeune elfe toussa durement et le cracha tout en serrant sa main plus fort sur sa poitrine. Sa plaie était haute et il avait compris depuis longtemps que la lame de son ennemi lui avait brisé deux côtes et perforée le poumon. Legolas tenta bien de rassembler ses forces pour se redresser, mais il retomba allongé sur le côté en gémissant de douleur. Son corps refusait de lui obéir et il se mit à tousser de plus en plus douloureusement. Un frisson le parcourut quand sa toux cessa, lui laissant une respiration sifflante et difficile. Legolas était en train de se noyer dans son sang. Ce n'était pas qu'il était loin, mais il ne rentrerait plus jamais chez lui… Tout allait se terminer ici, sur le sol de cette clairière… un nouveau frisson le parcourut pendant qu'une larme coula malgré lui sur sa joue et qu'il murmura en se mettant à trembler légèrement.
- Goheno nìn Ada (je suis désolé papa)…
...
Dans son palais, Thranduil écoutait le rapport de l'un de ses éclaireurs en compagnie de ses capitaines les plus actifs. Tous lui expliquaient avec gravité que les orcs s'enhardissaient de plus en plus et que le danger se rapprochait de la cité elfique, mais que les orcs n'étaient pas le seul fléau qui les entourait. Les araignées géantes étaient de plus en plus nombreuses et les périls s'amoncelaient, autour de la grande cité des elfes. Tout cela n'était pas très encourageant ni très nouveau d'ailleurs, mais Thranduil avait l'habitude des combats, de la guerre et de la mort. Toutefois, quelque chose le dérangeait… quelque chose de plus profond… Quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis si longtemps... Depuis la mort d'Arenor en fait, et soudain, une étrange sensation le troubla. Une douleur bloqua sa respiration pendant une fraction de seconde pendant qu'une voix résonna dans sa tête. Une voix faible et presque éteinte qui murmura doucement « Goheno nìn Ada… ». Une voix qu'il reconnut immédiatement… Une voix qu'il aimait…
- Legolas… Murmura le roi sans vraiment s'en rendre compte.
Le guerrier elfe à la chevelure blonde tirant sur le chatain, assis en face de lui l'observa avec un air étrange.
- Aran nín (mon seigneur) ?
Thranduil frémit pendant que sa main se posa à droite de sa poitrine et que son regard sembla perdu. Le guerrier elfe parut de plus en plus inquiet.
- Aran nín, est-ce que tout va bien ?
Thranduil sursauta légèrement en sentant sa main sur son bras et observa étrangement son capitaine.
- Oui… Tout va bien, Gohenlass.
Le roi tentait de se convaincre lui-même, mais la douleur ne passait pas et il frémit en demandant à l'assemblée.
- Mon fils est-il rentré ?
- Non aran nín, répondit Gohenlass. Il est parti en patrouille il y a environ deux heures.
Thranduil frémit de nouveau pendant qu'une onde glacée sembla lui parcourir le corps. Le roi se leva, entraînant l'étonnement des autres elfes à sa table.
- Je suis désolé. Nous terminerons cette discussion plus tard.
Certains tentèrent de montrer leur étonnement, mais le regard sombre que leur lança le roi suffit à les faire taire. Gohenlass n'en tint pas compte et couru pour le rattraper en lui demandant légèrement inquiet.
- Aran nín, que se passe-t-il ?
- Fais-moi préparer un cheval, Gohenlass. Tout de suite !
L'ordre de Thranduil n'admettait aucune question supplémentaire et son jeune capitaine, devenu comme un fils au fil du temps, hocha la tête avant de partir en courant en direction des écuries. Thranduil l'observa quelques secondes, avant d'entrer dans sa chambre pour revêtir son armure et prendre ses armes. Quelque chose était arrivée à son fils, quelque chose de terrible que le roi ressentait au plus profond de son âme… quelque chose qui était à deux doigts de le terrasser. Thranduil avait déjà tellement perdu : il savait qu'il ne supporterait pas de le perdre lui aussi.
- Quoi qu'il se passe accroche-toi ma petite feuille, murmura-t-il au bord des larmes. Je viens te chercher…
...
Une bourrasque de vent balaya le corps de Legolas, le forçant à ouvrir les yeux. Le jeune elfe gémit et se mit à tousser durement. Sa poitrine était prise de spasme et il cracha une nouvelle fois du sang pendant que sa vision se fit floue et qu'il eut la désagréable impression que son cœur battait trop fort dans sa poitrine. Le jeune elfe avait tellement mal. Il savait maintenant qu'il serait incapable de se lever, mais pourtant quelque chose avait changé… Même s'il était dans la détresse… Même s'il se sentait doucement partir… quelque chose avait changé… La douleur était de pire en pire et il devait lutter à chacune de ses respirations, mais c'était différent… Quelque chose lui disait qu'il n'était plus seul… Comme si des bras invisibles étaient en train de l'étreindre et, juste avant de laisser ses yeux se fermer, il eut l'impression de percevoir une voix dans son esprit… une voix douce et apaisante… « Accroche toi ma petite feuille… ». Legolas frémit et murmura tout doucement en se mettant à trembler.
- Ada…
...
Un étrange frisson parcourut l'échine de Thranduil le gelant presque sur place… Un frisson qui lui venait de cet étrange sentiment de détresse… de cette plainte à peine audible qui lui semblait percevoir…
- Gorn Ion nín (Courage mon fils)… Gorn…
Le roi des elfes sylvains fit tourner son cheval sur la droite, se laissant guider par son instinct. Il avait refusé toute escorte, même la présence de Gohenlass, pour aller plus vite. Rien ne devait le ralentir. Il perçut un changement juste avant de pénétrer dans la clairière… juste avant d'apercevoir le premier cadavre d'orc. Un frisson encore plus violent le parcourut pendant que son regard perçant balaya les environs avant de s'arrêter brusquement sur un corps étendu sur le sol… Un corps à la longue chevelure dorée, mais un corps recouvert de sang !
- Non ! Ion nín (mon fils) ! Hurla le roi en sautant de sa monture.
Thranduil eut l'impression que son cœur allait exploser tandis qu'il se jeta à genoux devant le corps de son fils… Un corps recouvert de sang qui le bouleversa… Il y en avait tellement. Ses doigts, plaqués sur sa poitrine, étaient recouverts de sang tout comme sa tunique et l'herbe autour de lui. Du sang marquait aussi son visage… du sang qu'il avait toussé… du sang dans lequel il était en train de se noyer… Thranduil frémit et après une courte hésitation, il glissa ses mains sous le corps de son enfant, l'allongeant dans ses bras pendant que des larmes se mirent à couler sans qu'il ne puisse les contrôler.
- Ion nín…
Les doigts de Thranduil effleurèrent la joue de son fils avant qu'il ne se mette réellement à la caresser avec douceur, essuyant du pouce les traînées de sang autour de sa bouche.
- Ion nín…
La voix de Thranduil se fit étranglée, tellement il eut la désagréable impression de tenir contre lui un corps inerte et sans vie. Pourtant, en glissant ses doigts dans le cou de son enfant, il perçut ses faibles battements de cœur et un frisson de soulagement le parcourut.
- Je suis là mon enfant.
Contrairement à ce qu'il aurait pensé, Legolas frémit doucement en entrouvrant les yeux. Deux fentes bleues vitreuses se posèrent sur le visage de Thranduil et il lui fallut quelques secondes avant de réellement comprendre qui était la personne qui le tenait dans ses bras.
- Adar (Père)…
- Ma petite feuille, murmura Thranduil en larmes à la vision du sang qui tâcha les lèvres de son jeune fils en prononçant ce simple mot.
Legolas gémit de douleur et se cabra doucement pendant que la main de son père pressa sa blessure.
- Tiens bon, mon fils…
- Je savais que vous me retrouveriez.
- Oui mon enfant… Accroche-toi…
Legolas aurait bien voulu répondre quelque chose, mais il se sentait si mal qu'il en fut incapable. Alors, il gémit et laissa sa tête basculer contre la poitrine de son père, appréciant de le sentir là alors qu'il se sentait si mal. La main de Thranduil lui pressa la joue et il dut sans doute lui murmurer quelque chose, mais le jeune homme ne l'entendit pas. Le noir s'abattit soudainement sur lui, accroissant sa douleur et il perdit connaissance.
En voyant son fils se blottir dans ses bras, Thranduil comprit qu'il se sentait au plus mal. Il frémit et le secoua doucement pour l'empêcher de perdre connaissance. L'angoisse lui serrait la voix.
- Legolas ! Non, je t'en prie, reste avec moi… Melin le (Je t'aime) !
Mais, il était déjà trop tard et le cœur de Thranduil cessa presque de battre lorsqu'il vit les yeux de son fils se refermer de nouveau.
- Non… Ne m'abandonne pas…
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Avec une infinie précaution, Thranduil déposa le corps à peine en vie de son fils sur le lit devant les visages fermés de quelques-uns de ses capitaines qui l'avait suivi à son retour au palais. Sans se retourner, le roi leur ordonna d'une voix ferme, mais légèrement tremblante.
- J'ai besoin des guérisseurs ! Tout de suite !
- Je les ai envoyé chercher aran nìn, répondit Gohenlass en se rapprochant doucement pour tenter de l'apaiser.
Le jeune capitaine était terrifié de voir à quel point Legolas semblait faible, lui qui l'aimait comme un frère.
Thranduil lui répondit par un léger hochement de tête sans même lui adresser un regard. Ses yeux ne pouvaient pas se détacher de la pâleur de la peau de son fils dont le sang imbibait les vêtements et laissait de grandes traînées rouges sur sa peau. Le roi des elfes sylvains frémit pour ne pas se mettre à pleurer devant ses hommes. Il y avait des choses qu'un roi ne pouvait pas se permettre en public, même dans un moment aussi tragique. Alors, il se pencha en avant et murmura doucement à l'oreille de son fils.
- Accroche-toi mon enfant.
Thranduil déposa un baiser rempli d'affection sur le front trop pâle de son jeune fils, tentant par ce biais de lui transmettre de sa force grâce à la magie qu'il manipulait pour se dissimuler. Il se moqua bien de la réapparition de ses cicatrices sur son visage que les elfes regardèrent étrangement. Gohenlass comprit que ce n'était pas ce dont son roi avait besoin en ce moment, alors, il se retourna vers les autres elfes et les invita à sortir de la pièce tout en profitant de cet instant pour faire pénétrer à leur place les deux guérisseurs qui se hâtèrent de courir vers le lit.
...
Legolas reposait dans son lit. De larges bandes dépassaient de sous les draps, enveloppant sa poitrine blessée. Le sang sur son visage et ses cheveux avait été nettoyé. Les yeux clos et la peau trop blanche, le jeune prince elfe paraissait encore loin d'être tiré d'affaire.
Thranduil était là, assis sur le bord du lit de son enfant, lui tenant la main en essayant de lutter contre des larmes qu'il ne pouvait plus retenir. Le roi frémit… Cela ne lui ressemblait pas… Il avait la réputation d'être froid et insensible… Si seulement les gens savaient à quel point cela était faux ! … A quel point le vrai Thranduil était un être sensible et aimant… Il n'y avait bien qu'une seule personne qui le connaissait vraiment et le roi sylvain aurait tellement aimé qu'il soit là, à côté de lui, aujourd'hui… Mais ce n'était pas possible… Il était auprès des siens... Alors il frémit et essuya rapidement ses larmes d'un geste de la main en entendant des bruits de pas dans le couloir.
La porte de la chambre s'ouvrit et Gohenlass entra timidement. Le roi lui adressa un léger regard et le guerrier baissa la tête. Le seigneur elfe paraissait toujours impressionnant même lorsqu'il était dans la peine.
- Je suis désolé aran nìn, je me demandais juste comment aller Legolas aujourd'hui.
Thranduil frémit et pressa la main de son fils qui ne réagit pas.
- Il est toujours aussi faible… Je ne sais pas comment faire pour lui venir en aide… Nos guérisseurs font de leur mieux, mais je crains que ce ne soit pas assez.
- Je suis désolé d'entendre cela aran nìn.
- Devrais-je le perdre lui aussi ?
- Je ne l'espère pas.
L'elfe se tut quelques secondes avant de demander avec une légère appréhension bien sensible.
- Puis-je vous demander quelque chose aran nìn ?
- Tu sais bien que oui, fils. Si je peux répondre, je le ferais.
- Comment avez-vous su que votre fils était en danger ?
- Je ne sais pas… Je l'ai compris… La douleur dans ma poitrine était comme un reflet de la sienne… Sa voix dans ma tête… Je ne me l'explique pas moi même…
- C'est parce que vous avez un lien puissant mon ami, répondit une voix grave.
Thranduil redressa la tête et prit un air ébahi en découvrant ce nouvel arrivant à la chevelure brune.
- Elrond !
Le seigneur d'Imladris se rapprocha de son ami. Thranduil se leva comme un ressort et se dirigea vers lui.
- Elrond…
Le roi des elfes sylvains avait tant souhaité que son ami soit auprès de lui que de le voir en vrai déclencha en lui toute une série d'émotion. Elrond le comprit et passa ses bras autour des épaules de son ami, l'attirant dans ses bras.
- La force de ce lien va nous aider à le sauver.
Thranduil frémit et posa la tête sur l'épaule du seigneur d'Imladris avant de se mettre à pleurer, se moquant bien de l'image que cela donnait de lui -même et relâchant la pression des derniers jours. Elrond ne dit rien, le laissant pleurer tout en le berçant doucement dans ses bras.
- Tout se passera bien mellon nìn (mon ami).
- Comment avez-vous su ?
- Il n'y a pas qu'avec votre fils que vous avez un lien fort. J'ai su que je devais venir.
- Merci…
- Ne me remerciez pas tout de suite, nous avons un enfant à sauver.
Thranduil frémit tout en hochant la tête. Cette affirmation était vraie, mais tout était différent désormais. Son ami était là pour l'aider et quelque part au fond de lui, il savait qu'il l'aiderait à sauver son fils.