Hello tout le monde !
Bon, je ne suis pas la plus assidue ni la plus productive... mais ça y est je poste enfin quelque chose de neuf ! Et plus long qu'un OS !
Pour tout vous avouer... ceci devait être mon OS de Noël de l'année dernière. Et pis j'ai dérapé... Donc voici une mini fic en 6 parties qui seront postées entre aujourd'hui et avant le 24 décembre. Si j'arrive à m'y tenir, un chapitre le dimanche et un le mercredi...
Bref, voilà le début ! J'espère qu'il vous plaira !
Disclaimer : la série Teen Wolf est à Jeff Davis, l'interprétation des personnages à leurs acteurs, et le scénario présentée est de moi
Stiles… boudait. Vraiment. Les bras croisés sur la poitrine, la lèvre inférieure en avant, et le regard noir braqué sur Scott. Celui-ci l'ignora royalement et souleva sa jambe pour poser délicatement son pied sur un coussin. Il tapota encore l'oreiller quelques fois pour le faire gonfler, avant de finalement oser relever les yeux et affronter son meilleur ami. Son air franchement accusateur le fit gémir.
- Allez quoi Stiles, c'est pas ma faute !
- Si. Totalement. C'est TA faute si je suis coincé là.
- Premièrement, tu es tombé tout seul. Deuxièmement, c'est ma mère qui a décrété que tu devais rester tranquille pendant les trois prochaines semaines. Et c'est TON père qui a menacé de remettre mon casier judiciaire à jour si jamais je t'aidais à te faire la malle. Donc je suis tout autant victime que toi dans cette histoire !
Stiles se renfrogna encore plus et fusilla du regard le plâtre qui lui prenait la jambe depuis les orteils jusqu'au genou et qui lui valait la punition suprême d'être coincé sur son canapé. C'était un comble. Il courrait avec les loups, il donnait des coups de pieds aux fesses à des kanimas furieux, il tenait tête à toute créature bizarre et hostile qui osait mettre un pied chez lui… et il se cassait la jambe stupidement.
Scott avait marqué un but incroyable la veille lors du match de lacrosse, et depuis le banc des remplaçants Stiles avait bondi dans les airs pour hurler des félicitations. Le banc avait basculé… pour tomber lourdement sur son tibia.
Bilan : fracture nette et un mois de plâtre. Mélissa avait été aussi très ferme sur le fait qu'il devait absolument rester tranquille durant tout ce temps et s'était mis son père dans la poche.
Un soupir dépité lui échappa et Stiles frappa l'arrière de sa tête contre le dossier du canapé.
- Juste avant Noël… c'est pas juste ! J'avais des plans géniaux en plus !
Scott s'installa à côté de lui et appuya son épaule contre la sienne avec sympathie.
- Désolé mon vieux, mais si tu comptais aller skier avec ton père c'est mort…
- Quoi ? Nan mais t'es fou, moi sur des skis ? Non, je te parle de plans avec la meute ! Pour une fois qu'on a une fin d'année tranquille et qu'on est tous là, c'était l'occasion ! Mais maintenant c'est foutu, avec ma jambe je vais pas réussir à les harceler et les traîner dans les magasins comme je voulais…
- C'était quoi tes plans ? Parce que là tu es flippant…
Un coup de coude dans les côtes le fit japper de rire. Stiles secoua la tête au son animal, un sourire amusé aux lèvres. Dire que Scott avait eu tant de mal à se faire à l'idée qu'il était devenu un loup-garou… mais maintenant qu'il était devenu un Vrai Alpha et que Derek avait rejoint sa meute en tant que bêta, il avait un comportement de plus en plus lupin quand il était à l'aise.
- Tais-toi, je sais que tu aurais adoré mes plans. Je pensais faire un Secret Santa, histoire de pas ruiner les pauvres étudiants que nous sommes mais que tout le monde ait quand même quelque chose, sans tenir compte de qui est plus ami avec qui.
- C'est toujours possible ça tu sais. Tu peux commander ton cadeau sur internet, tu n'as pas été privé d'ordinateur !
- Oui mais… je voulais aussi qu'on réveillonne tous ensemble. On aurait pu décorer le loft de Derek pour un vrai Noël, histoire d'amener un peu de joie dans cette vieille boite de fer. Avec un énorme sapin, un vrai, pas un en plastique, vu vos odorats faut bien faire les choses jusqu'au bout ! Et puis un vrai repas, pas juste commander des pizzas. Et puis on aurait pu aller faire les marchés de Noël ensemble ! Je suis sûr que j'aurai réussi à faire chanter quelques cantiques à Boyd. Mais étant donné que je suis cloué ici… Y a aucune chance que j'arrive à les convaincre de bouger leurs derrières poilus pour notre dernier Noël ensemble avant qu'on parte à l'université.
Stiles esquissa une grimace déçue. Scott passa un bras autour de son cou et le secoua doucement.
- T'en fais pas va, t'es pas le seul à être conscient que c'est notre dernière année. Les autres aussi vont sans doute penser à faire quelque chose.
- Peut-être, mais entre garous.
- Stiles, tu es mon frère. Tout le monde sait que tu fais partie de la meute. Le seul qui en doute encore, c'est toi.
Son meilleur ami se contenta d'hausser les épaules, grattant son plâtre du bout de l'ongle. Scott l'observa faire un moment sans rien dire, puis esquissa un sourire et le bouscula une nouvelle fois.
- T'as toujours tes DVD dans ta chambre ? On peut se faire un Marvel si tu veux pour te remonter le moral. Je te laisserai même baver sur les fesses de Captain America sans me plaindre.
- Oh yeah ! Ramène le Soldat de l'hiver, je sais que tu as un faible pour Bucky.
Scott se contenta de lui jeter un des coussins à la tête en se relevant et grimpa les escaliers, piochant son portable dans sa poche. Le numéro était enregistré dans ses favoris, composer l'appel ne lui prit que quelques secondes. Il bénit l'audition humaine de Stiles alors qu'il portait le téléphone à son oreille.
- Je peux passer chez toi ce soir ? On a une situation d'urgence…
...
Trois jours qu'il était coincé, et déjà Stiles avait l'impression de devenir dingue. Il avait quasiment épuisé tout ce qu'il y avait d'intéressant sur Netflix – et qu'il n'avait pas encore déjà vu – et son mollet commençait à le démanger horriblement. Son père n'avait pas encore eu le temps d'aller lui acheter un grattoir, alors il avait attaché une aiguille à tricoter – merci la voisine – à un tube en plastique pour pouvoir se gratter tranquillement.
Un soupir désespéré lui échappa alors qu'il attrapait son portable pour renvoyer pour la sixième fois le même sms.
À : Derek
DIVERTIS-MOIIIII !
Il rejeta son téléphone à l'autre bout du canapé en gonflant les joues. De toute manière, il n'y avait aucune chance pour que Derek lui réponde aussi vite. En général, si ça ne concernait pas un problème surnaturel, il fallait au moins une douzaine de messages pour qu'il bouge une oreille poilue. Et c'était moins drôle d'harceler les autres.
Scott et Isaac travaillaient chez Deaton – en tout cas, c'est ce qu'ils avaient prétendu même s'il soupçonnait qu'ils ne faisaient pas que bosser –, Lydia était en pleine séance shopping avec les filles et Jackson – ce qui signifiait promesses de mort s'il osait les déranger –, Boyd avait emmené les plus jeunes en randonnée, et Danny passait un entretien pour un job à mi-temps. Quand à Chris ou Peter… hors de question.
A sa grande surprise, son portable vibra rapidement. Stiles s'étira pour attraper le petit appareil high-tech – pourquoi l'avait-il lancé si loin déjà – et ouvrit le message. Une photo s'afficha en plein écran. Il reconnut facilement le plancher du loft des Hale, mais les deux blocs de papier coloré – un bleu vert pastel, et un gris anthracite – posés à terre étaient plus étonnants. Le commentaire était très court.
De : Derek
Cuisine ?
Stupéfait, Stiles cligna plusieurs fois des yeux. Derek Hale, LE Derek Hale, lui demandait son avis pour re-décorer son appartement ? Il s'était fait une commotion à retardement ou quoi ? L'excitation bourdonna dans son ventre et il oublia rapidement sa jambe qui grattait pour taper une réponse à toute vitesse.
À : Derek
Ça dépend des meubles que tu as avec ! Tu rachètes une cuisine ? tu gardes les vieux ? tu les relookes ? et tu comptes faire du carrelage ou de l'alu pour protéger ton mur ? tu repeins tous les murs ou juste une partie ? qu'est-ce que tu comptes faire à côté ?
Son message trop enthousiaste avait dû lui faire peur, parce que son téléphone resta désespérément muet. Stiles grogna et croisa les bras en boudant. Pour une fois qu'il obtenait une réponse rapide à son harcèlement, il n'allait même pas poursuivre… Un soupir déçu lui échappa et il reprit la télécommande pour naviguer dans sa bibliothèque de séries. Peut-être que se refaire Gotham pour la cinquième fois lui occuperait l'esprit pendant un moment…
Sauf que dix minutes plus tard, quelqu'un toquait à la fenêtre. Stiles sursauta violemment, le cœur battant dans la gorge, et sa main se referma sur la bombe de poivre – aromatisée à l'aconit – qui était cachée entre deux coussins. Il se sentait vulnérable, coincé sur son canapé, même si son père avait verrouillé la porte derrière lui. Pas moyen de courir, de se cacher, ou de frapper son assaillant…
La fenêtre grinça en s'ouvrant et une voix grave et familière s'éleva.
- Stiles. Respire.
Derek se glissa à l'intérieur du salon en refermant le battant derrière lui, les sourcils légèrement froncés. Stiles relâcha une expiration tremblante et laissa tomber son arme.
- Derek, t'as perdu la tête ou quoi ?!
- Tu poses trop de questions. C'était trop long à répondre par message.
- Et me téléphoner pour me dire que tu passais, non, jamais ?! Je t'aurai dit où était la clé de secours, au lieu de rentrer par effraction ! Sérieusement les mecs, faut que vous arrêtiez de faire ça, vous allez finir par me donner une crise cardiaque ! C'est bon, mon père est au courant pour le truc de garous, alors ça suffit !
- Désolé.
Stiles soupira une nouvelle fois, mais fondit devant son air légèrement penaud. Il se détendit dans le canapé avec une grimace, et immédiatement Derek se rapprocha pour poser une main sur sa nuque. Ses veines noircirent alors que l'adolescent s'affalait un peu plus dans le canapé.
- La vache, ça fait du bien…
- Mélissa ne t'a pas donné des cachets ?
- Si, mais je dois attendre avant de pouvoir en reprendre, et entre les démangeaisons et la douleur… Oh ! Tu penses qu'avec tes griffes tu pourrais…
- Non.
- Allez quoi !
- Continue, et je m'en vais. Sans te montrer ce que j'ai apporté.
Stiles referma la bouche – qu'il avait déjà ouvert pour argumenter – et jeta un œil à la sacoche que Derek avait amené avec lui. Ce qui était suffisamment rare pour le noter, d'habitude tous les membres de la meute arrivaient soit les mains vides soit avec des cartons de nourriture. Un rictus amusé tordit les lèvres du loup-garou devant sa curiosité et il retira doucement sa main, ses doigts glissant sur la peau pour ne pas briser le contact trop brutalement.
La douleur revint aussitôt, mais plus comme un battement sourd dans sa jambe maintenant qu'il ne la bougeait plus. Ce qui n'empêcha pas Stiles de pousser un petit grognement déçu. C'était rare quand Derek le touchait de lui-même, alors il aurait bien aimé pouvoir en profiter un peu plus…
Mais Derek s'installa à côté de lui, une chemise cartonnée entre les mains. Stiles écarquilla les yeux. Il lui avait carrément apporté le dossier de l'architecte ? La totalité de ce qu'il comptait faire chez lui ? Un immense sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il lui arrachait les plans et les échantillons des mains.
Ils débattirent pendant quasiment trois heures du futur aménagement, à grands renforts de grognements, de crocs montrés, et de tapes sur le bras accompagnées de « méchant loulou ! », mais le résultat promettait d'être vraiment sympa. Derek souriait légèrement, satisfait, en rangeant tous les papiers qu'ils avaient éparpillés alors que Stiles s'étirait.
- Tu comptes faire les travaux quand alors ?
- Je voudrais commencer fin de semaine, tant que tu n'es pas là pour traîner dans mes pattes au milieu des outils. Je dois aller faire mes achats de Noël de toute façon, alors autant tout acheter en même temps.
A la mention de Noël, Stiles perdit son sourire. Derek releva la tête aussitôt vers lui, les sourcils froncés et le nez légèrement plissé. Stupides sens aiguisés de loup-garou…
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien Sourwolf.
- C'est ce que j'ai dit ? A propos de toi dans mes pattes ? Ce n'est pas la première fois.
- Nan, nan, c'est pas ça. Et puis reconnais-le, tu adores que je sois entre tes pattes ! C'est juste… ça craint un peu d'être coincé comme ça au moment de Noël. J'aime bien aller faire du lèche-vitrine à cette période, mais là… vu le monde qu'il va y avoir, je vais être obligé de tout commander par internet ! C'est vrai quoi, j'ai pas de garde du corps qui ferait fuir les gens autour de moi avec ses sourcils de la mort qui tue alors que…
- Ne compte pas sur moi pour t'emmener faire les magasins. Mélissa t'a dit de rester tranquille.
Stiles avança une lèvre boudeuse et écarquilla les yeux dans sa meilleure imitation du chat Potté, mais Derek se contenta d'appuyer sa main pour repousser son visage avec un reniflement moqueur. Merde. Ça ne marchait jamais. Il n'y avait que Scott et Isaac qui maîtrisaient l'art des yeux de chiot battu au point de pouvoir émouvoir le loup-garou, et Stiles était sûr qu'ils s'entraînaient entre eux et refusaient catégoriquement de lui donner leur secret ! C'était injuste !
Derek referma sa sacoche et finit par se lever. Immédiatement, Stiles se redressa, nerveux. Il partait déjà ? Bon, d'accord, son père allait revenir du poste, mais il ne le chassait pas non plus, il pouvait rester dîner ou ils pouvaient commander une pizza devant un film, ils l'avaient déjà fait...
Le loup-garou réajusta la veste en cuir sur ses épaules et lui jeta un rapide regard.
- J'ai un rendez-vous Skype avec Cora ce soir.
- Oh, okay…
- Je t'enverrai des photos des travaux.
Derek était un énorme nounours en guimauve sous une carapace de crocs et de griffes, même s'il fallait creuser profond et longtemps pour le découvrir. Stiles sourit finalement.
- J'espère bien ouais ! Et t'as intérêt à répondre à mes messages au lieu de faire ton loup creepy et t'infiltrer encore par la fenêtre ! La clé est dans la doublure du paillasson, même si je suis persuadé que tu le sais déjà. Alors utilise-la bon sang ! Et c'est valable pour les autres aussi !
Derek se contenta de rire doucement, lui adressa un haussement de sourcil moqueur… et ressortit par la fenêtre. Stiles jura à voix haute et leva les bras au ciel avant de les laisser retomber d'un air dramatique. Quelque chose de fin et de dur heurta son poignet, lui tirant un glapissement supris.
Sur l'assise à la place de Derek, il y avait un grattoir extra long et extra fin.
...
Scott débarqua le lendemain matin, dès le saut du lit – grosso modo 10h –, avant même que Stiles ait pu commencer à s'ennuyer et se plaindre. Il claqua la porte derrière lui, se déchaussa rapidement et s'assit sur la table basse, face à son meilleur ami, en évitant soigneusement sa jambe plâtrée. Son visage rayonnait de fierté et d'excitation alors qu'il berçait précieusement un vieux et tout petit sac à dos rapiécé entre ses bras.
Lentement, Stiles reposa la télécommande qu'il venait juste de prendre et le dévisagea avec suspicion.
- Okaaayyyy… Scotty, je t'ai déjà dit que fumer de l'aconit était mauvais pour ta santé.
- Roh ça va, c'est pas comme si t'avais jamais fait pire comme entrée. Ma mère garde toujours sa batte de baseball sous son lit. Donne ta main maintenant.
Stiles eut au moins la délicatesse de paraître gêné à la mention de ses exploits de jeunesse – oui, c'était peut-être seulement deux ans plus tôt, mais c'était encore quand il était jeune et innocent d'accord ? – et plongea la main dans le sac que lui tendait Scott. Le bout de ses doigts frôla plusieurs morceau de papier pliés irrégulièrement. Un grand sourire étira son visage quand il comprit.
- Tu organises le Secret Santa ?
Le visage de Scott s'illumina un peu plus alors qu'il hochait vigoureusement la tête.
- Allez vas-y, tires-en un ! T'es le premier ! Je vais faire la tournée en suivant. Et je te préviens, pas le droit de reposer le nom dedans !
Stiles agita la main encore plus vigoureusement avant de ressortir un morceau de papier. Il le déplia rapidement, plissant les yeux pour déchiffrer l'écriture en pattes de mouche de Scott… et rougit furieusement. Précipitamment, il tenta de le remettre avec les autres mais Scott avait anticipé sa réaction et avait déjà bondi de l'autre côté de la pièce en éclatant de rire.
- Nan nan, bro ! C'était ton idée, t'assume ! T'as pioché Derek, c'est ça ?
- Espèce de faux-frère, je suis sûr que tu as triché et que tous les noms sont le sien !
Le loup-garou roula les yeux et se rapprocha prudemment, attrapant deux autres morceaux de papier au hasard pour les déplier devant lui. Isaac et Lydia.
- Tu vois ? Cent pour cent innocent. Maintenant, accepte ta destinée, enroule-toi dans un ruban rouge et je te dépose dans le loft ni vu ni connu. J'irai me laver les yeux à la javel en suivant. Efficacité garantie.
- Je te hais.
- Ouais je sais, je t'aime aussi.
Scott referma soigneusement le sac à dos qu'il balança sur son épaule et se pencha pour appuyer son nez contre la tempe de Stiles. Celui-ci grommela mais le laissa faire, le nom de Derek toujours dans sa main crispée.
- Bon, faut que j'arrive à choper toute la meute. De toute façon, on sait tous les deux que tu trouves toujours le bon cadeau. Mais ma proposition est sérieuse, réfléchis-y on sait ja…
- DEHORS !
Le rire de Scott le suivit alors qu'il s'enfuyait à toutes jambes, esquivant le coussin projeté dans sa direction. Stiles grimaça lorsque le mouvement brusque tira sur sa jambe et se renfonça dans le canapé, fixant le morceau de papier comme si les lettres allaient subitement se transformer en quelque chose de moins… dangereux. Pour lui en tout cas.
Un soupir lui échappa alors qu'il tirait son ordinateur portable sur ses genoux. Trouver le bon cadeau… il en avait de bonnes le Scotty ! Il avait plutôt intérêt à s'y mettre tôt s'il voulait avoir une petite chance de trouver quelque chose ! Désespéré, il navigua mollement sur les suggestions d'ebay… quand la petite fenêtre d'appel de Skype surgit au milieu de son écran. Derek.
Stiles sursauta violemment, les yeux écarquillés, et jeta un coup d'œil au grattoir posé près de lui – qui lui avait sauvé la vie hier soir – avant d'accepter l'appel vidéo.
Immédiatement, un visage barbu, renfrogné et au regard de tueur envahit son écran, illuminé par des reflets multicolores. Stiles rougit légèrement en voyant le gros plan et jeta le papier portant son nom par terre – même s'il ne pouvait pas le voir.
- Hey Sourwolf ! Tout va bien ? T'es où là ?
- Je te jure que je vais en égorger un. S'ils continuent, je vais en assassiner un, juste pour l'exemple, et je vais jeter son cadavre dans la foule. Ils me laisseront peut-être passer comme ça !
L'adolescent fronça les sourcils… avant d'apercevoir une enseigne dans le fond, par-dessus l'épaule de Derek. Il sourit immédiatement et se redressa sur son canapé, les deux mains se crispant sur les bords de son pc.
- T'es en train de faire tes achats de Noël ? C'est ça ? T'es dans les magasins ?
- Non. Je vais chercher les fournitures pour les travaux.
- Et doooonc tu m'appelles juste parce qu'il y a trop de monde dans les magasins de bricolage, que la musique de Jingle Bells diffusé bien à fond dans les allées de peinture te vrille les tympans, et que tu ne supportes pas les odeurs de cannelle entre deux types de carrelage…
Derek fronça encore plus les sourcils et retroussa légèrement la lèvre supérieure pour dévoiler ses dents.
- Continue de te foutre de moi et je raccroche.
- Non ! Non, promis, chuis sage. Pourquoi tu m'as appelé alors ? Et en visio ?
Le loup-garou grommela encore quelques secondes alors que quelqu'un le bousculait, puis l'écran du téléphone bougea vivement. Stiles cligna plusieurs fois des yeux pour éviter d'avoir la nausée devant le kaléidoscope de couleurs, jusqu'à ce que l'image se stabilise sur un immense sapin richement décoré et illuminé au milieu des cabanons d'un marché de Noël noir de monde. Il sentit sa gorge se serrer.
Derek revint face à la caméra, toujours grognon, mais le bout de ses oreilles avait rougi.
- Y avait ça juste à côté du magasin de bricolage, et comme j'ai fini mes achats très vite… Je me suis dit que je pourrais en profiter pour acheter des décorations pour Noël, tant que j'y suis.
- Tu es vraiment…
- T'es coincé sur ton canapé, donc si tu peux pas venir, autant que t'aies quand même un aperçu.
- Putain t'es trop adorable.
Le rougissement s'accentua, mais Derek avait l'air monstrueusement fier de lui, les yeux pétillants. Stiles avala sa salive et se mordit la langue pour ne rien laisser s'échapper de plus compromettant. Il allait lui trouver le plus beau cadeau de la terre entière, il le jurait ! Un grand sourire se dessina sur ses lèvres.
- Tu sais que tu vas complètement vider ta batterie avec l'appel Skype ?
- J'ai emprunté la batterie portable d'Erica.
- … En fait t'avais totalement prévu ton coup, c'est ça ?
Derek écarquilla brièvement les yeux avant de se contenter de grogner et se rapprocha d'un premier cabanon qui proposait des bouillottes en forme de peluches pour le distraire. Ce qui fonctionna complètement, puisque Stiles poussa un cri enthousiaste en voyant une chouette aux couleurs bigarrées.
Au final, Derek le promena pendant quasiment deux heures dans le marché, son téléphone toujours à hauteur du visage – sauf lors qu'il lui montrait un article en particulier. Stiles avait mal aux joues à force de sourire, mais il avait réussi à faire acheter une décoration correcte à Derek, même si ça avait donné lieu à de nouvelles négociations - « Non Stiles je ne vais pas couvrir le manteau de cheminée de boules à neige » « Mais Sourwolf elles sont trop mignonnes ! Et regarde comment elles rendent bien toutes ensembles ! » « Il y en a cinquante-huit. Je n'achète pas cinquante-huit boules à neige. »
Stiles s'extasia devant presque chaque stand. Il avait toujours aimé Noël. Lorsque sa mère était encore en vie, la maison était toujours pleine de chants et de lumières, accompagnés de l'odeur des pâtisseries au four. La première année sans elle, Noël avait été horrible, vide et froid, avec son père accroché à sa bouteille de whisky. Après ça, Stiles s'était juré qu'il n'en passerait pas deux comme ça. Les dernières années avaient été un peu compliquées avec l'arrivée du surnaturel dans sa vie, mais il avait réussi à gérer.
Et maintenant… Maintenant, il avait Derek qui marmonnait en branchant la batterie de secours à son portable, recroquevillé avec mauvaise humeur contre une cloison en bois pour éviter le monde qui se pressait dans les allées. Qui le narguait en achetant des gaufres et des marrons chauds qu'il se faisait un plaisir de manger devant la caméra. Qui acceptait d'endurer les hurlements d'enfants surexcités devant un vendeur de ballons juste parce que Stiles voulait voir si le lapin était bleu ou vert et bon sang Derek ta qualité est vraiment pourrie !
Le loup-garou finit par pousser un grognement lorsque son téléphone se mit à biper régulièrement.
- La batterie d'Erica va lâcher. Je vais rentrer.
- Hmm, mon père va pas tarder à rentrer manger avec moi, je déteste ce putain de plâtre, je suis complètement coincé et mon père est obligé de faire des allers-retours supplémentaires.
- Au moins tu ne peux pas aller te fourrer dans les ennuis comme ça.
- Je te signale que je m'en sors très bien et que j'ai tiré vos cul poilus de ces ennuis plus d'une fois !
- Je sais.
L'expression de Derek s'adoucit légèrement. Stiles gigota sur le canapé, embarrassé, et détourna les yeux. Okay, c'était peut-être trop d'adorable-attitude en si peu de temps. Il avait besoin que Derek lui laisse une pause ou sinon il allait vraiment finir par dire des bêtises qu'il allait forcément regretter !
- Allez vas-y, Scott devrait avoir fini sa tournée, si jamais il n'arrive pas à te mettre la main dessus il va piquer une crise et il va encore sonner l'alarme en pensant que tu as été enlevé.
- Pourquoi est-ce que Scott me chercherait ?
La manière dont le loup-garou fronçait les sourcils de confusion devrait être illégale. Stiles se contenta de glousser.
- Tu verras bien Big Guy !
- Seigneur… J'y vais.
Il raccrocha aussitôt. L'adolescent ne se vexa même pas – Derek avait toujours été une catastrophe pour dire au revoir correctement, alors à force on s'y faisait – et reprit ses recherches, mordillant sa lèvre inférieure. C'était bien beau tout ça, mais ça ne lui donnait toujours pas d'idée pour son cadeau de Noël !
See you soon !