Bonjour à tous et bienvenue sur cette histoire.
Je vous propose une petite romance sans prétention, prenant seulement en compte le premier Avengers et le premier Thor. J'espère que mes prises de liberté vous plairont tout de même.
Les personnages de l'univers Marvel ne m'appartiennent pas, je ne fais que jouer avec. Bonne lecture !

Prologue – partie 1

Les noces

THOR

J'observe Asgard depuis la terrasse de ce qui sera mon palais. Il n'existe pas de plus bel endroit dans les neufs mondes. Et aujourd'hui, en particulier, la cité irradie de toute sa splendeur. Des fleurs semblent pleuvoir, les femmes chantent et les hommes boivent et rient dans les rues.

Aujourd'hui, ce sont des noces historiques. Aujourd'hui, je m'unis à une femme façonnée pour moi.

Je n'ai pas oublié Jane. Même si, jour après jour, sa voix, ses traits et son rire s'effacent de ma mémoire. Lentement, celui de Sif prend sa place. C'est ce qu'on attend de moi. C'est peut-être ce que je voulais au fond. Sif est une déesse, elle a grandi à mes côtés et elle saura faire face avec moi à nos ennemis. Elle n'a rien d'une petite humaine fragile. Non, elle est l'adresse, la force et l'intelligence des plus grands guerriers des neuf royaumes.

La porte de mes appartements s'ouvre, aussitôt des rires gras remplissent la pièce. Fandral, Hogun, Volstagg et mon père s'empressent de venir m'enlacer et me secouer comme un prunier en me félicitant pour cette grande journée. Je prends une grande inspiration, lis la fierté dans l'œil restant de mon géniteur.

— Mon fils, aujourd'hui tu deviens un homme.

Je n'avais pas le sentiment d'être un enfant, et je croyais que mes exploits aux combats suffisaient à faire de moi un membre honorable de la famille royale. Mais un prince n'en est véritablement un que lorsqu'il offre une future reine à son royaume.

— Allons au tumulus sans attendre, poursuit-il.

Je remonte les manches de coton blanc jusqu'à mes coudes, je n'ai pas l'habitude de porter des vêtements qui ressemblent autant à ceux des mortels. Un simple pantalon, une chemise, sans mon armure je me sens différent, et cette différence rapproche le souvenir de Jane.

Dans les rues, je suis félicité, on me tape les épaules comme si j'étais un frère. La garde est réduite, mes pieds nus épousent les pavés chauds. C'est toujours la belle saison à Asgard. Nous ne connaissons pas le froid ou la tristesse de l'hiver. Nous gardons ces choses pour d'autres royaumes.

Nous quittons la ville, rejoignons le tumulus où repose mon grand-père, Bor Burison. L'émotion me prend à la gorge, de grands rois m'ont précédé et, aujourd'hui, j'ignore si je serais réellement à la hauteur. La sagesse me manque, j'en suis parfaitement conscient. J'entre, encouragé par mes amis et mon père.

Il flotte une étrange atmosphère, je me sens observé, comme si mon aïeul était assis sur sa tombe, prêt à me parler. Je retire l'épée de son fourreau d'or à côté de la sépulture. La poignée est constellée de pierres précieuses rougeoyantes, des rubis sublimes. Je détaille l'arme entre mes doigts, effleurent les inscriptions sur la lame à peine émoussée.

— Thor, nous devons y aller, appelle mon père.

La lumière du jour m'éblouit quand je sors de la crypte. Ensemble, nous allons aux bains. Mes amis ne se privent pas de boire sur le trajet, me mettent des chopes de bière dans les mains que je vide d'un coup.

Les bains sont dans une grande salle de marbre blanc aux piliers chargés de fresques. Sans aucune pudeur, je retire mes vêtements et plonge dans l'eau au parfum iodé et frais. Paraît-il que les futures mariées n'apprécient guère que leur promis sente le fauve.

— Ah non ! Je n'ai pas signé pour voir Thor à poil, s'indigne une voix familière.

Je fais volte-face dans l'eau, découvre dans l'immense encadrement de la double porte mes co-équipiers. Tony accompagne sa réflexion d'un geste de dégoût théâtral. Les voir m'apporte un réconfort, comme un écho à nos exploits sur Terre.

— Les Asgardiens ne connaissent pas la pudibonderie, constate doctement mademoiselle Romanov.

— Cette pièce est réservée aux hommes, et tous les hommes sont fait pareil, je rétorque en saisissant une cruche de bronze pour verser de l'eau sur ma tête.

— Je me serais bien passé de ça, soupire Steve.

J'aurais toujours du mal à comprendre les habitants de Midgard. Mes amis Asgardiens m'aident à me sécher et à passer l'armure d'or spécialement forgée à partir de rayons du soleil pour cette grande journée.

J'inspire profondément, Tony vient me donner une accolade, sous sa cravate je devine le cercle bleu luminescent sur sa poitrine. Steve se contente d'un hochement de tête solennel et Banner me sourit comme si nous étions frères.

Un frère. Aujourd'hui, ça me manque terriblement. Loki est enfermé dans une geôle ultra sécurisée. Nos jours heureux où nous partagions nos jeux semblent être d'une autre vie. Le regret me ronge. Rien n'était écrit comme ça. Nous n'aurions jamais dû nous servir de la Terre comme d'un champ de bataille.

— Thor, il est temps, lance mon père.

Je redresse le menton, dégluti péniblement en entrant dans la salle du trône tendue de voilages multicolores. Maintenant mon cœur s'emballe. La musique change, le sol se couvre de roses pour accueillir Sif. Elle est merveilleuse dans son armure d'or. J'aurais été déçu si elle avait porté une robe.

Mon regard se fond dans le sien, nous échangeons nos épées et nos anneaux pour nous jurer l'éternité.

Désormais, nous voilà seuls au monde. Il n'y a plus qu'elle. Il n'y a plus que moi. Il n'y a plus que nous.