Bonjour tout le monde! Je crois que je n'ai jamais été aussi euphorique avant de poster une nouvelle histoire. Plus d'un an et demi que je travaille dessus et je n'arrive pas à croire qu'aujourd'hui je vous la partage enfin! J'espère de tout cœur qu'elle vous plaira!

Bonne Lecture!

Disclaimer : Bien évidemment les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont les créations de Sir Arthur Conan Doyle et readaptés par la BBC, Moffat et Gatiss, qui ont fait de moi une loque humaine et m'ont rendu émotionnellement instable.


Chapitre 1

Le nœud coula, doucement, apportant la mort dans son sillage. Le corps frémit quelques instants puis se contenta de vaciller au bout de la corde.

Une ombre bougea dans la pièce, resta face au corps, longtemps. Un sourire étira ses lèvres. Le dernier acte accompli pour que la mort puisse enfin l'envelopper de tout son être. Une vieille amie.

L'ombre sortit de la chambre, glissa sur la moquette sans un bruit. Une porte s'ouvrit, faisant grincer les gonds, mais se referma en silence. La clé tourna dans la serrure une dernière fois. L'ombre s'évapora dans la nuit.


John Watson n'avait pas toujours montré un attrait pour les situations extravagantes. Il avait été un enfant calme et un adolescent sans problème du moins comparé à sa sœur. Peut-être était-ce cette existence trop tranquille qui l'avait poussé à s'engager dans l'armée; pour donner un sens à sa vie, se sentir utile. Après avoir vécu la guerre jamais il n'aurait pu penser que la chose la plus folle qui puisse encore lui arriver soit de vivre en colocation. Puis il l'avait rencontré. Sherlock Holmes, l'homme qui avait changé sa vie. En l'espace de quelques mois; il avait vu et fait des choses qu'il n'aurait jamais crues possible. Il adorait ça. Pourtant, il y a des jours où John se surprenait à regretter la tranquillité d'antan…

-DOUX JÉSUS, SAINTE MÈRE DE DIEU ! UN BRAS!

Ce doux cri de Mrs Hudson fut la première chose que John entendit en passant la porte du 221b Baker Street. Il claqua la porte et s'y adossa en soupirant. On était vendredi soir, la semaine avait été éprouvante, il n'aurait pas été contre un peu de vacance dans un endroit isolé…

-BON SANG, MAIS QUELLE HORREUR !

…et calme. Très calme.

Résigné, il monta les marches d'un pas lourd en se demandant vaguement ce que Sherlock avait bien pu inventer pour mettre leur logeuse dans un tel état.

-Mrs Hudson ? Que se passe-t-il ?

Elle sortit de la cuisine, un peu échevelée, un tablier noué fermement autour de la taille, ses gants en caoutchoucs tirés jusqu'aux coudes. Elle avait une grimace dégoûtée collée au visage. John n'eut pas à chercher pour en trouver la cause. Au bout du bras de la vieille dame en pendait un autre. Un membre amputé qui, à son aspect, semblait sortir tout droit du congélateur.

-Un bras, gémit à nouveau la logeuse.

Sherlock

-Mon garçon, je ne trouve pas ça très hygiénique !

John passa une main lasse dans ses cheveux. Il fallait qu'il parle à son colocataire impérativement !

-Je le sais bien Mrs Hudson. Allez donc dire ça à Sherlock.

Il réalisa soudain l'absence du détective. Deux semaines qu'ils n'avaient pas eu d'enquête, deux semaines durant lesquelles Sherlock n'avait quitté Baker Street que quelques rares fois dans le but de réaliser des expériences qui s'étaient toutes révélées désastreuses. Le reste du temps, il l'avait passé entre la cuisine qu'il polluait à grand renfort de produits suspects et le canapé sur lequel il s'affalait de longues heures, perdu dans un silence morne. Pour John, son absence ne pouvait signifier que deux choses. Soit Lestrade lui avait enfin trouvé une enquête digne d'intérêt et en vue de son état de fatigue cela n'enchantait pas le médecin, soit Sherlock avait eu une nouvelle mauvaise idée et été sortie de ce pas l'exécuter. Des deux solutions, John ne savait pas laquelle lui déplaisait le plus.

-Où est-il passé? grommela-t-il.

-Aucune idée, répondit la logeuse avec un petit haussement d'épaules.

Elle retourna dans la cuisine, le membre amputer en train de décongeler toujours en main. Un bruit de pas résonna soudain derrière le médecin. John se retourna vivement, Sherlock se tenait juste derrière lui. Il se débarrassa de son manteau et de son écharpe sans même un regard pour John.

-Mrs Hudson, ayez l'obligeance de remettre ce bras là où vous l'avez trouvé, en silence si possible, j'entendais vos piaillements depuis le bout de la rue. Oh, et à l'avenir ne touchez plus à mes affaires.

C'était une de ces journées où John devait se faire violence pour ne pas gifler son sociopathe de meilleur ami. Il se serait d'ailleurs bien volontiers enflammé contre lui si Mrs Hudson ne l'avait pas devancé. Elle était ressortie de la cuisine, la main qui ne tenait pas le membre congelé était vissée à sa hanche. Elle s'approcha du détective, la mine sévère en lui secouant vivement le bras mort sous le nez.

-Sherlock ! Combien de fois vous ai-je dit de ne pas mélanger les bouts de corps humains avec la nourriture !

Loin de paraître surpris, l'accuser se contenta de siffler entre ses dents :

-Quelle idée de mettre de la nourriture dans le congélateur.

Mrs Hudson poussa un petit couinement offusqué en disparaissant à nouveau. John pouvait l'entendre marmonner sans pour autant comprendre ce qu'elle disait. Cependant, il se doutait bien qu'il ne s'agissait pas de gentillesse. Sherlock l'avait vexé, encore. Ce qui signifiait qu'elle allait les bouder pendant plusieurs jours, encore. Et que leur alimentation allait être constituée uniquement de thé et de plats surgelés. Encore.

A peine quelques minutes qu'il était de retour chez lui et John trouvait ça bien plus épuisant qu'une dure journée de travail.

Il se laissa tomber dans son fauteuil en soupirant, il n'aurait su dire si c'était plus de dépit ou d'exaspération. Sherlock s'affala en fasse de lui avait un soupir ennuyé.

-Je me demande vraiment quelle mouche l'a piqué.

John ne put s'empêcher de le fusiller du regard, ce qui n'échappa pas à Sherlock.

-Tu es de mauvaise humeur, constata-t-il avec un léger rictus.

-Brillante déduction Monsieur le grand détective consultant, peut-on savoir ce qui t'a mis sur la voie?

Son ton était sec et cassant, il en avait parfaitement conscience. Le rictus de Sherlock s'était évanoui aussi vite qu'il était apparu laissant place à un froncement de sourcil perplexe.

-Qu'ai-je encore fait?

-A toi de me le dire.

Un silence tendu s'installa entre eux. Ils se regardaient en chiens de faïence, vissés sur leurs fauteuils respectifs. Mrs Hudson choisit ce moment pour réapparaître.

-Oh, les garçons, vous n'allez pas vous disputer tout de même!

Elle s'était débarrassée du bras, l'ayant mis Dieu sait où; John n'était pas sûr de vouloir le savoir.

-J'espère que vous n'avez rien dérangé d'autre Mrs Hudson, dit Sherlock d'un ton morne sans lever les yeux vers elle ce qui eut le don d'agacer encore plus John.

-Sherlock, tout ce bazar et ces produits…j'ai peur de me blesser à chaque fois que je mets les pieds dans votre cuisine!

-Eh bien, n'y mettez plus les pieds, l'affaire est réglée.

-Mais le ménage…

-Ne le faites pas! Maintenant soyez gentille et fichez le camp. Je dois avoir une conversation avec John.

Elle s'en alla non sans un claquement de langue colérique.

Sherlock n'y fit pas attention, ses yeux n'avaient pas lâché ceux de John une seule seconde. Il soupira et croisa ses longues jambes devant lui.

-C'est à cause du bras? C'est bien ça?

-Entre autres, grommela John.

Le détective le scruta encore plus intensément, ses yeux demandaient des explications.

-J'en ai assez, Sherlock.

Il allait répliquer, mais John le coupa dans son élan.

-J'en ai assez de te voir enfermé ici à longueur de journée, occupé à détruire l'appartement sous prétexte que tu t'ennuies!

-Je ne…

-J'en ai marre de tes expériences qui s'entassent! Marre de tes sautes d'humeur!

-Je n'ai pas…

-Tu viens de passer les deux dernières semaines à Baker Street et pas une seule fois tu n'as fait les courses!

-Pourquoi les aurais-je fait alors que tu t'en occupes déjà?

-Il faut bien qu'on se nourrisse Sherlock!

-Mrs Hudson…

-N'est pas notre gouvernante!

John se rendait parfaitement compte qu'il parlait avec toute la mauvaise foi du monde. Mrs Hudson se comportait comme tel depuis leur emménagement et il en était bien content. Le cas contraire aurait eu une assez mauvaise répercussion sur son hygiène alimentaire.

Sherlock ne cessait de le fixer, John avait la désagréable impression que ses yeux pâles sondaient son esprit. Il le savait capable de rester comme ça des heures durant, mais à son grand étonnement le détective rompit le silence.

-Je n'ai pas toujours été à Baker Street ces derniers jours, John. J'ai été très occupé.

-Oh, et on se demande bien à quoi, grinça le médecin.

-J'ai fait des expériences dont les résultats pourraient un jour se montrer capitale!

-Tondre le chien de Mrs Turner, la voisine, ça l'était également?

Sherlock se renfrogna.

-Je rendais juste service à Mrs Hudson, elle m'avait mis sur l'affaire depuis plusieurs mois.

John inspira profondément et ferma hermétiquement les paupières dans l'espoir de se calmer un peu. Ce qui, comme il s'y était attendu, ne fonctionna absolument pas.

Inspire Watson, puis expire. Voilà, c'est bien. T'as survécu à la guerre, il n'y a pas de raison que ton colocataire te soit fatal.

Sauf que quand John rouvrit les yeux il put constater que le colocataire en question l'analysait toujours sans ciller. Il avait ce regard qui voulait dire qu'il se trouvait face à un spécimen particulièrement intéressant à étudier et en même temps agaçant par son infériorité.

Qu'il est gratifiant d'être ami avec Sherlock Holmes, songea John avec amertume.

-Je crois qu'une bonne enquête te ferait autant de bien qu'à moi. Tu es un peu sur le nerf je crois, dit finalement Sherlock en croisant ses doigts sous son menton.

-Un peu…Sherlock as-tu au moins écouté ce que j'ai dit ? s'emporta le John.

Le détective haussa les épaules.

-Tu as mentionné quelque chose par rapport aux courses, mais j'avoue ne pas voir où est le problème.

John se leva brutalement, il put au moins se féliciter d'avoir tiré une mimique de surprise à Sherlock.

-Où vas-tu ? s'étonna le détective.

-J'ai besoin de prendre l'air !

-Tu viens à peine de rentrer !

Ça ne le retint pas.

Il sortit précipitamment du 221b sans prendre sa veste, chose qu'il regretta presque immédiatement quand une bourrasque lui balaya le visage. Le vent de novembre était glacé et un coup d'œil au ciel couvert apprit à John que la pluie n'allait pas tarder à tomber. L'espace d'un instant, il hésita à rentrer, mais l'idée d'affronter à nouveau Sherlock le dérangeait. Tant pis, il aurait froid. Il descendit la rue à la recherche d'un taxi quand un bruit dans un buisson attira son attention. Mu par la curiosité il se pencha pour écarter quelques branchages. Une ombre noire se faufila rapidement entre ses jambes, quelques gouttes de pluie s'écrasèrent sur le sol trempé, l'ombre s'ébroua. John écarquilla les yeux, il s'agissait d'un chat, un simple petit chat noir qui le fixait d'un air effronté avec ses grands yeux jaunes. Le médecin observa un instant l'animal, il n'avait pas de collier. Une idée traversa soudain l'esprit de John, idée probablement très mauvaise mais maintenant qu'elle y était, il savait qu'il était bien trop tard se la sortir de la tête. Le chat n'avait pas bougé, il se contentait de regarder avec ce qui ressemblait à s'y méprendre à de l'ennui.

Pas de doute, ils ne peuvent que s'entendre, pensa John amusé.

Il attrapa doucement le chat, celui-ci se laissa faire. Sherlock allait enfin avoir de quoi occuper ses journées.


J'espère que ce premier chapitre vous aura plu, surtout n'hésitez pas à me donner votre avis. Je posterai le mardi et le vendredi.

Alors j'espère que vous serez là vendredi prochain et j'en profite également pour vous souhaiter un joyeux Halloween!

Bye!