LE CONTEXTE EMOTIONNEL

Livaï x Mikasa

Rating : M pour la violence, le langage ainsi que les quelques scènes sexuelles.

Drame, romance et humour.

NOTE AUTEUR :

Un premier chapitre qui mûrit depuis un certain temps dans mes dossiers et je voulais vous le partager.

J'aime ce couple et je suis triste qu'il n'y ait pas davantage de fictions le concernant en français. Donc j'y apporte ma petite contribution. Je ne sais pas si cela sera beaucoup lu, mais j'avais envie de le partager.

J'espère qu'elle vous l'aimerez autant que j'aime l'écrire. C'est en regardant la magnifique et incroyable série Sherlock que j'ai eu l'idée d'écrire cette fiction. Le caractère « sociopathe » de Sherlock m'a rappelé cette façon qu'avait Mikasa à manier ses sentiments alors je me suis dis : « lance-toi ! »

Donc des moments seront des petits clins d'œil parfois même des gros ;) Une partie des chapitres sont ok mais, je suis tellement peu sûre de moi que je doute souvent avant de publier.

Désolée d'avance, ahahah.

Dans tous les cas, j'espère que vous vous amuserez en lisant ça ! En route pour l'aventure !

CHAPITRE 1

Nous sommes remplaçables.

Ce monde est cruel.

Il était cruel parce que la nature de l'homme était faite ainsi. Cette vision de la vie s'était offerte aux yeux de Mikasa lorsqu'elle fut spectatrice de la mort de ses parents biologiques alors qu'elle n'était âgée que de neuf ans. Les murs de sa maison étaient recouverts de sang. Le repas était encore fumant sur la table et les broderies de sa mère étaient toutes tâchées.

Il pleuvait cette nuit-là. Mikasa pouvait encore entendre la pluie battante contre les vitres de la maison en bois. Le feu dans la cheminée n'avait pas suffi à réchauffer la pièce où l'horreur avait eu lieu.

Inspirant profondément, la soldate brune sentait une brûlure familière dans ses poumons comme si elle avait couru plusieurs kilomètres sans s'arrêter. Son cœur semblait avoir grimpé dans sa gorge tant elle était nouée.

Elle pouvait encore sentir chaque fibre de son corps vibrer de peur et d'horreur. Ses mains, si petites à l'époque, s'étaient plaquées sur sa bouche alors que la bile lui montait aux lèvres. Son cerveau conservait depuis toutes ces années l'odeur de mort dans son esprit.

Elle releva instinctivement son échappe rouge devant ses narines. Elle savait que c'était ridicule, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. C'était un réflexe qu'elle avait depuis qu'elle était enfant à chaque fois qu'elle était contrariée.

Fixant le plafond de son dortoir, Mikasa n'arrivait pas à dormir. Son esprit errait comme quasiment chaque nuit, dans son passé. Fouillant, creusant, retournant les aspects les plus sombres de son histoire.

Elle n'aimait pas ça.

C'était ainsi depuis la mort de ses parents et ces choses-là s'étaient amplifiées lors de son entrée dans l'armée. Tuer et voir des morts la ramenaient irrémédiablement à son enfance et à ces hommes.

C'était comme ça chaque soir.

Mikasa se tendit sur le maigre matelas sur lequel elle était allongée. Son dos était endolori à cause de son entraînement de la journée mais, le lit n'aidait en rien à apaiser ses courbatures.

Elle y avait peut-être été un peu forte aujourd'hui.

La jeune femme avait fait bande à part pour l'entraînement. Personne ne voulait s'entraîner avec elle, tant son niveau de combat était élevé. Jean avait accepté cependant un combat avec elle, dans l'espoir de savourer quelques instants seul avec la jeune brune. Il avait rapidement regretté son choix.

Mikasa n'avait pas été tendre. Au bout de plusieurs voyages au sol, Jean avait grommelé son mécontentement, les joues rouges sous l'effort et la honte avant de lui dire qu'il changeait de partenaire.

Cela n'affecta pas la jeune femme. Elle était habituée à ce genre de chose et elle n'en tenait pas rigueur son ami. Il n'y avait que Sasha qui acceptait de se plier au jeu en s'associant régulièrement à elle pour les exercices.

Depuis que Mikasa l'avait sauvé d'un titan, Sasha s'était liée d'amitié avec elle.

Mikasa lui avait jeté un regard par automatisme, espérant la voir venir vers elle avec un sourire aux lèvres. Mais, au lieu de ça, elle était en train de faire l'idiote avec Connie. Elle n'avait pas eut le cœur de les interrompre.

La jeune soldate connaissait l'attirance qu'avec son amie pour le garçon. Elle s'était donc entraînée seule, répétant ses mouvements dans le vide sans rien dire.

Elle laissa ses yeux rouler sur le côté tandis que sa colocataire de dortoir Sasha dormait à poings fermés. Un léger filet de bave coulait le long de sa mâchoire droite pour s'écraser sur son oreiller. Serrant un livre contre sa poitrine sur lequel Mikasa avait pu discerner une patate de dessinée, Sasha laissa un ronflement s'échapper de sa gorge.

Contrairement à Mikasa, Sasha ne semblait pas être dérangée par l'aspect rudimentaire de sa couchette et ses nuits étaient paisibles. Chaque soir patate girl jacassait sur divers sujets triviaux, surtout ceux qui concernaient Connie, avant de s'allonger sur son lit pour irrémédiablement s'endormir au bout de dix minutes.

Pelotonnée dans son pyjama à l'effigie de sandwichs, elle ressemblait à une enfant innocente qui n'était absolument pas le genre de personne à terrasser des titans. Cette vision fit légèrement sourire la fille que l'on nommait à présent comme le "miracle de l'Humanité".

Au moins une qui est bien ici, songea avec amusement Mikasa avant d'étudier à nouveau le plafond de sa chambre.

Un léger rictus barra les lèvres de Mikasa dans la pénombre de la pièce. Elle était devenue une des personnes avec Armin et Eren, qu'elle pouvait définir comme « amie ».

C'était étrange pour la jeune femme de penser de cette façon. Elle n'avait jamais été douée pour les interactions sociales et cela depuis la mort de ses parents. Alors voilà qu'elle s'était liée d'amitié avec une fille comme Sasha. Si dynamique, si enjouée et si extravertie.

Maman et papa l'auraient sûrement apprécié.

La soldate poussa un nouveau soupire en songeant qu'elle devait penser à autre chose qu'à ses pensées morbides qui la visitait chaque soir. Elle se sentait déjà elle-même suffisamment morbide. Nerveusement, elle joua avec les pans de son écharpe qui ne la quittait jamais.

Le visage blotti contre cette dernière, elle respira une nouvelle fois profondément. Cela avait souvent pour effet de l'apaiser et de lui permettre de reprendre le contrôle.

La jeune femme observa les fissures du plafond tandis que son esprit errait à présent ailleurs. Cet ailleurs qui occupait chaque seconde de son esprit et de son attention.

Eren.

Le prénom de son frère adoptif cognait dans chaque partie de son crâne. Il était toujours présent, près d'elle, dans son esprit. C'était comme s'il y était incrusté. Lorsqu'elle fermait les yeux, elle arrivait à le voir sourire alors qu'il la regardait avec ses immenses yeux verts si expressifs.

Contrairement aux miens, songea-t-elle avec une pointe d'amertume à son égard.

Son cœur se mit à battre un peu plus vite alors qu'elle sentait ses muscles se tendre. La douleur de ses courbatures apparue comme un soubresaut qui la transperça une demi-seconde.

Cela faisait quelques jours qu'elle ne l'avait pas vu. Les entraînements et ses essais de transformation lui prenaient un temps important. Les rares instants où elle le voyait étaient lors des repas, mais bien souvent, il était pris par ses conversations avec ses autres amis.

Le Major Erwin voulait à tout prit qu'Eren arrive à se contrôler lors de ses transformations afin de l'utiliser comme arme de guerre.

Cette idée fit frémir Mikasa de colère. Il lui était insupportable de savoir que ces hommes utilisaient son frère de façon aussi froide et inhumaine. Il n'était pas une bête, bon sang !

Il était son frère et il devait rester à ses côtés afin qu'il soit en toute sécurité. Partager Eren et le voir s'éloigner de cette façon la rendaient folle d'inquiétude et de tristesse. Elle savait que cela était égoïste de voir les choses de cette façon, mais elle ne supportait pas l'idée de savoir Eren en danger.

Il était celui qui comptait.

Cette phrase était profondément ancrée en elle depuis cette nuit où il était venu la secourir. Il l'avait protégé et sauvé d'une vie misérable et d'une mort certaine. Il lui avait appris à se battre et à ne plus avoir peur. Elle n'avait jamais tremblé face quoique ce soit depuis ce jour.

Elle poussa un lourd soupir en clôturant ses paupières, espérant que ce geste l'aiderait à s'endormir, mais son cerveau ne cessait de produire des images nouvelles de son passé. Elles dansèrent derrière ses paupières, la narguant chaque seconde.

Elle pouvait se voir encore dans la maison de ses parents. Tremblante, les yeux brillants de larmes tandis qu'ils se faisaient massacrer.

Elle entendait encore les hoquets de terreurs lorsque la hache d'un des hommes, s'était plantée dans le trapèze gauche de son père.

Terrorisée par ce souvenir, Mikasa agrippa le drap de son lit et le serra de toutes ses forces. Elle voulait hurler de douleur, mais sa mâchoire se crispa rapidement ce qui étouffa le son. Jamais elle n'arriverait à oublier ce moment.

Bien que Mikasa ait tué ces hommes avec l'aide d'Eren, elle n'arrivait pas à en tirer une satisfaction totale. Elle savait qu'ils n'étaient pas les seuls à faire du trafic d'humain et que dans les murs, des gens continuaient à le faire. Elle savait que des enfants, continuaient d'être enlevés pour être vendus.

Elle inspira brièvement pour reprendre le contrôle de ses émotions tandis que son pouls était d'une rapidité inquiétante. Elle grommela dans un chuchotement, mécontente de se laisser emporter par ses sentiments.

Les sentiments.

Ils ne faisaient jamais correctement les choses. Mikasa ne connaissait que trop bien cette sensation d'être guidée par ce qu'elle ressentait. Elle pouvait encore se souvenir de la vague dévastatrice de sentiments qui l'avait submergé lorsqu'elle avait cru Eren mort.

Et aussi le chagrin lorsqu'elle l'avait enveloppé de ses bras. Elle se souvenait de ce sentiment d'impuissance qui l'avait submergé lorsqu'elle s'était autorisée à pleurer contre son frère inconscient.

Non les sentiments n'étaient pas une bonne chose, car le monde était cruel. Depuis qu'elle savait ça, elle refusait de ressentir la moindre peine et encore moins de l'afficher aux yeux des autres.

Le réveil fut aussi complexe que le coucher pour Mikasa. Des cernes violacés avaient fais leurs apparitions sous ses yeux alors qu'elle peinait à se réveiller correctement. Elle avait envie de ne voir personne, mais l'heure du petit-déjeuner avait été annoncée. Sasha l'avait réveillé avec hâte en la secouant, chantonnant qu'il était l'heure d'aller manger.

Péniblement, Mikasa avait suivi sa colocataire qui sautillait jusqu'au réfectoire. Il y avait déjà un bon nombre de soldats qui s'était installé. Le bruit dans la grande salle à manger lui donna envie de retourner se coucher. Il y avait trop de monde et Mikasa avait toujours détesté ça. Le contact humain était quelque chose de trop complexe pour elle.

Elle appréciait être dans la masse et ne pas être vue ou bien abordée. Elle s'installa à la même table que d'habitude tandis que ses camarades la saluaient. C'était Sasha qui s'était octroyé la tâche de répondre.

Connie, Jean, Armin et Sasha formaient le petit groupe restreint que Mikasa tolérait lorsqu'elle devait être dans une situation de contact humain.

Composée de son visage neutre, la jeune femme observait ses amis discutés et gesticuler. Elle trouvait toujours cela épuisant de participer aux conversations animées qu'ils tenaient. Alors cela l'était encore plus, maintenant qu'elle était en manque de sommeil. Mais sa mauvaise humeur naissante s'estompa lorsqu'elle vit Eren se joindre à eux.

Il lui adressa un de ses sourires lumineux qu'elle affectionnait tant, mais elle se contenta de lui offrir un mouvement de tête. Il n'était que rarement présent étant donné qu'il était surveillé par le bataillon d'exploration. Mikasa avait tenté de demander au Major de lui attribuer la responsabilité d'Eren mais, l'homme avait toujours refusé catégoriquement.

Tout va bien ? l'interrogea-t-il en penchant sa tête vers elle.

Comment se passent les transformations ? répliqua-t-elle en ignorant son regard curieux.

A la question de sa sœur adoptive, Eren laissa ses lèvres s'étirer davantage alors qu'il bomba inconsciemment sa poitrine.

Bien. Hanji dit que je suis sûre la bonne voix, même si je crois que nous avons encore de travail.

Je suis certaine que tout ira bien, Eren.

J'espère. Je suis en train de m'améliorer, mais je souhaite que les choses évoluent plus vite. J'ai hâte de savoir combien de titans je peux écraser ! déclara-t-il en frappant son point sur la table avec impatience.

Le but n'est pas que tu te mets en danger pour eux, souligna-t-elle en le couvant du regard avec bienveillance. Pour ces gens, nous sommes remplaçables.

Le garçon poussa un soupire agacé en levant les yeux au ciel. Elle l'agaçait et elle le savait. Eren était un garçon qui ne réfléchissait jamais avant d'agir, mais lorsque les conséquences lui tombaient dessus. Ce caractère était celui qui la poussait à être encore plus vigilante qu'à l'accoutumé.

Ne sois pas si négative ! Je ne crains rien. Le Caporal m'a assuré que je serai en sécurité lors des tentatives sur le terrain.

A l'évocation de leur supérieur, Mikasa pinça brièvement ses lèvres.

La même sécurité que lors de ton procès ? ne put-elle se retenir de dire.

Oh, arrête ! C'était la seule solution, Mikasa. Je n'ai pas envie de revenir sur ça. Tout ce qui compte, c'est le résultat.

Hum.

Elle ne voulait rien dire de plus. Se mettre en colère et lui expliquer la folie dans laquelle il s'embarquait n'était pas forcément la bonne chose à faire à cet instant. Surtout pas ici.

Eren était beaucoup trop expressif et allait très vite dans les extrêmes. Mikasa ne voulait pas gérer ça avec son manque de fatigue et ce nombre exagérément élevé de témoins.

Elle le laissa donc gagner pour cette fois. Elle savait qu'il serait nécessaire qu'elle aborde à nouveau le sujet, mais cela arrivera une fois qu'il ne sera plus prêt à l'affronter.

Eren tourna son visage en direction du reste du groupe pour parler de diverses choses. Mikasa resta silencieuse en observant à quel point Eren était doué pour interagir avec les autres. Il n'avait pas de difficultés à dire ce qu'il pensait et ce qu'il ressentait.

Cela avait toujours été une chose qui fascinait la soldate. Elle qui étouffait chaque sensation, elle admirait la détermination, la passion et la férocité avec laquelle son frère parlait. Il affichait un sourire radieux. Mikasa sentit son cœur explosé dans sa poitrine en songeant à quel point il pouvait être beau lorsqu'il souriait de cette façon.

Dites, vous pensez qu'on va rester encore longtemps dans ces murs ? demanda Connie avec sérieux, chose qui était rare.

Eren cligna brièvement des yeux tandis qu'Armin poussa un bref soupire.

C'est une bonne question. Je crois que les supérieurs préparent une mission extra-muros.

Alors qu'est-ce qu'ils attendent pour nous y envoyez ? grogna Jean en buvant son café, le regard morne.

Armin haussa ses petites épaules tandis qu'il planta son regard en direction du garçon.

Peut-être qu'ils ne nous juges pas encore prêt.

Ce que j'en dis c'est que j'aurai dû m'inscrire aux brigades spéciales. Je suis sûr qu'on y bouffe mieux ! En plus, on n'a pas besoin de se lever pour être traité comme une merde. On s'est tapé trois ans, les pieds dans la boue à en chier. Je pensais que le bataillon d'exploration était mieux foutu que ça.

Idiot, lâcha Mikasa dans un souffle alors que le ton de sa voix restait neutre.

Elle tourna son regard en direction de Jean qui était pétrifiée sur place. Le regard de la brune était si glacial. Elle pouvait voir les marques qu'elle avait faites à son compagnon de bataille à la figure. Le bleu était étendu et il prenait toute la joue de Jean.

Tous a la table avaient cessé de parler, patientant sagement de connaître la réaction de la soldate. Il était rare lorsque Mikasa s'exprimait, mais souvent cela n'était pas pour rien.

Ton esprit est si vide et placide que tu ne te rends pas compte de la bêtise que tu dis. Le bataillon d'exploration n'est pas une porte vers l'amusement. Sortir sans avoir le niveau requis, nous mettrait tous en danger. Si tu crois que la vie est un jeu alors tu es un idiot.

Jean ne rétorqua rien à part un bref sifflement de mécontentement. Eren avait parfois l'impression que lorsque sa sœur parlait, elle avait un fusil à la place de la bouche et que ses mots étaient des balles.

Il ne frissonna pas à cette idée. La froideur qu'elle affichait était destinée aux autres, pas à lui. Il connaissait à présent Mikasa depuis un certain nombre d'années et elle avait toujours été présente pour lui.

Trop présente même.

Eren vit Jean pâlir à chacun des mots de sa sœur adoptive. Bien qu'il soit d'accord avec Mikasa, il trouva les termes employés un peu trop dur. Mais c'était Mikasa. Elle n'était pas quelqu'un qui voulait arrondir les angles. Elle était brutale et ne pesait pas ses mots lorsqu'elle s'autorisait à exprimer son avis sur le sujet. C'était si rare que cela en fût déboussolant.

Ce fut la seule intervention de Mikasa durant le petit-déjeuner. Elle n'avait aucune envie de participer davantage aux échanges avec ses camarades. Armin avait détendu l'atmosphère en changeant la conversation.

Dévissant son cou, Mikasa jeta un regard à la table qui était à l'opposée de la sienne. Trois personnes y étaient en train de discuter, isolées du reste du réfectoire. Les trois soldats étaient calmes et semblaient être dans une bulle invisible qui les isolait du reste du monde. Ses trois individus répondaient aux noms de :

Annie Leonhardt, Reiner Braun et Bertolt Hoover.

Mikasa les lorgnaient discrètement chaque jour. Son regard était glacial et tranchant. Depuis son entrée dans l'armée et sa rencontre avec ses trois-là, elle les observait.

A chaque fois que son regard se posait sur eux, elle sentait quelque chose au plus profond d'elle remuer. C'était de la méfiance mêlée à de la suspicion.

Bien entendue, elle avait gardée ça pour elle. Mikasa pinça discrètement ses lèvres, seul signe visible du combat qui se jouait en elle. Comment aurait-elle pu le dire à ses amis sans avoir la moindre preuve ? C'était ridicule, elle ne pouvait pas se baser sur un simple ressentiment ou une intuition.

Ses yeux se plièrent de répulsion lorsque le regard d'Annie croisa le sien. La femme blonde n'avait pas un aspect avenant. Ses yeux plissés naturellement et sa moue pincée montrait son aversion à quiconque croisait son regard.

Mikasa mordit nerveusement sa langue en détournant son regard du petit groupe pour le fixer le contenu inchangé de son assiette. Elle n'avait rien touché, car l'appétit n'était pas là. Elle ne voulait que son lit et un isolement total.

Tentée de lorgner en catimini la soldate blonde, Mikasa serra ses poings pour résister à la tentation. Les regarder franchement n'était pas forcément une bonne idée, et Mikasa le savait. Ses doutes se renforcèrent de plus en plus, cependant elle aurait été stupide de penser que son instinct seul l'aiderait à convaincre les autres. Pour le moment, Mikasa s'efforçait de courber l'échine et ignorait l'existence des trois soldats.

Pour l'instant.

Tout va bien Mikasa ? l'interrogea Sasha la bouche pleine. Tu as une sale tête.

Mikasa ne bougea pas d'un poil, laissant son regard glisser vers son amie. Elle grimaça intérieurement à la remarque de Sasha en sachant pertinemment qu'elle avait une mine à faire peur.

Mais, elle s'en moquait.

Mikasa ne s'était jamais souciée de son apparence physique et de ce que les gens pouvaient en pensée. C'était sans aucune importance.

Je suis en train de penser.

A quoi ? Cela a-t-il un lien avec la nourriture ? demanda Sasha avec espoir, les yeux brillants.

Ne soit pas ridicule.

Sasha haussa ses petits sourcils bruns, non pas à cause du ton sec de son amie mais à cause du sérieux qui se lisait sur son visage.

Mikasa était toujours sérieuse et Sasha se souvenait de l'unique fois où la jeune femme avait rit à gorge déployé tant cet événement était inédit. Discrètement, bien que cela soit compliqué pour la soldate affamée, elle se pencha vers Ackerman pour chuchoter :

Alors de quoi il s'agit ? D'Eren ?

Le prénom du garçon fit tourner la tête de Mikasa dans la direction de la jeune fille. Elle rencontra le regard inquiet de la jeune Sasha dont les iris bruns la lorgnaient avec appréhension. Mikasa eut la désagréable impression que son amie tentait de fouiller son âme dans l'espoir d'obtenir une information.

Pourquoi me parles-tu d'Eren ? l'interrogea-t-elle en affichant un visage impassible alors qu'intérieurement, elle fronçait les sourcils.

Eh bien, tu es ici pour lui et tu t'inquiètes souvent pour lui.

Cela ne concerne pas Eren.

Du moins pas directement, songea-t-elle avec sérieux.

Ce n'est pas important, reprit Mikasa d'une voix qui se voulait calme et mesurée.

Tu es sûre ? Tu as l'air si soucieuse...

Je ne suis pas soucieuse, Sasha.

On ne dirait pourtant.

Je t'assure que je ne le suis pas, répéta-t-elle en entendant les voix de ses camarades entamer un débat sur la politique.

Mais-

Tu as ronflé cette nuit, la coupa Mikasa d'une voix tranchante pour mettre fin à leur conversation. Et tu t'es endormie avec ce livre de cuisine.

Oh ! Vraiment ? Cela explique mon rêve sur cette armée de pomme de terre qui écrasait les titans. Chose à part, tu devrais vraiment te reposer. Je t'ai entendu remuer toute la nuit.

Impossible, tu ronflais, asséna-t-elle en arquant légèrement un sourcil.

Pas toute la nuit.

Depuis quelques semaines, elle savait combien Sasha s'inquiétait de ses insomnies de plus en plus fréquentes, mais chaque fois que la femme abordait la conversation, Mikasa roulait les yeux au ciel ou balayait ses propos du revers de la main.

Sans lui répondre quoique ce soit, Mikasa bondit sur ses jambes avec grâce sous le regard de Sasha. Elle lui lança un regard impassible comme à son habitude.

Cette fois-ci, elle n'en n'eut pas la force. Elle se contenta de la lorgner du coin de l'œil.

J'y penserai. Je vais aller courir.

Tu devrais te reposer un peu, répéta avec plus de fougue Patate Girl.

Non, j'ai besoin de bouger, déclara Mikasa d'une voix monotone, contenant l'agacement qui naissait dans sa poitrine. Si je reste sans rien faire, je vais m'endormir.

Tu veux que je vienne ?

Non. Finis mon repas si tu veux, fit-elle en désignant son plateau d'un geste de menton sous le regard lumineux de Sasha.

Celle dernière la remercia à plusieurs reprises tout en agrippant le pain encore entier pour le fourrer dans sa bouche sous les regards désespérés de ses amis.

Personne ne fit attention à la disparition de Mikasa du réfectoire. Tous connaissaient son tempérament et chacun savait combien arrêter Mikasa Ackerman était inutile.

Elle était beaucoup trop taciturne pour se faire plus d'amis qu'elle n'en avait déjà et elle ne prêtait attention à personne à part à de rare cas comme Eren.

L'entrainement du jour concernait la rapidité et l'efficacité des soldats face aux titans. De nombreux titans de bois étaient installés dans une forêt près du camp. Les recrues avaient l'habitude à présent de ce genre d'exercice. C'était aussi habituel pour eux que de faire des tours de terrains jusqu'au crépuscule.

Mikasa se tenait prête à trancher toutes ces nuques en mousses. Elle laissa son regard couler sur le côté pour voir ses amis sérieux et parés au combat.

Dès que le signal fut donné, elle s'élança dans les airs à l'aide de son matériel. Le bruit des câbles sifflait dans ses oreilles tandis que ses cheveux virevoltaient devant son visage. Elle était rapide. Si rapide qu'au bout d'un cinq minutes, elle avait réussit à distancer ses camarades.

Bien que cela puisse être horrible à penser, elle en était heureuse. Non pas pour montrer sa supériorité, mais pour cesser d'entendre leurs courtes discussions, leurs rires ou encore même leurs respirations saccadées sous l'effort.

C'était la meilleure façon qu'elle avait trouvé pour ne pas s'attacher à eux. Leur perte n'en serait que moins douloureuse, car Mikasa se l'était déjà avouée. Elle savait déjà qu'elle perdrait une grande partie de ses amis durant ses prochains mois. Peut-être même partirait-elle avant eux.

Perdue dans ses pensées, son pied cogna une branche et elle sentit une sueur froide l'envahir. La jeune femme arriva à rectifier son axe de peu, alors que ses joues étaient devenues rouges. Elle tira rapidement sur son écharpe qui semblait l'étrangler. Elle continua son parcours en faisant attention à chacune de ses actions.

Soudain, sa vue se troubla lorsqu'elle vit un des titans de bois se dédoubler. Elle lâcha un gémissement contrarié, avant de sortir ses lames en secouant légèrement sa tête. Elle leva ses armes à une vitesse incroyable dans l'espoir de trancher la nuque d'un geste vif.

Mikasa se permit un sourire satisfait quand elle vit la profondeur du coup qu'elle avait infligé au monstre de bois. Elle continua ainsi avec deux autres titans, mais lorsqu'elle arriva au troisième, sa vision se troubla à nouveau alors qu'elle serra sa mâchoire.

Qu'est-ce que...

Clôturant rapidement ses yeux avant des les ouvrir avec force, elle constata que la sensation n'avait pas encore disparu. Elle vacilla alors que son visage chauffa sous l'effort. Déboussolée, elle s'appuya lourdement contre le tronc en plissant ses yeux. Sa vision était brouillée.

Elle porta une main sur son visage dans l'espoir d'ôter la fatigue et l'envie de dormir qui la prenait. Mikasa appuya sans ménagement sur ses paupières alors que la pression de ses doigts la soulageait l'espace d'une seconde.

Elle roula légèrement contre le tronc pour s'y adosser tandis que ses jambes se plièrent un peu sous son poids. La jeune femme laissa ses lèvres s'entrouvrir tandis que la faible brise qui faisait remuer ses cheveux l'apaisait quelque peu.

Elle se permit d'inspirer profondément avant de relâcher son souffle. Elle répéta l'acte trois fois en remplissant sa cage thoracique d'air avant de l'expulser ces fois-ci plus violemment.

Le monde semblait vaciller aux yeux de Mikasa. Sa tête était lourde et son endurance lui permettait à peine de finir le parcours d'entrainement. Elle voulait dormir, mais elle savait que lorsqu'elle irait s'allonger sur la piètre structure molle qui lui servait de matelas, elle cauchemarderait à nouveau.

Son état lamentable la fit immédiatement penser à Eren. Bien qu'elle manque de sommeil, elle devrait-être capable de repousser l'épuisement qui s'emparait d'elle pour le protéger. Ici, ce n'était qu'une simulation, mais la jeune soldate savait pertinemment qu'en situation réelle, elle aurait été incapable de venir au secoure de son frère.

Cette idée la fit frémir d'horreur. Elle frappa furieusement tronc de l'arbre. C'était inadmissible et elle sentit la colère contre-elle-même gronder dans sa poitrine. Non loin d'elle, une petite silhouette s'arrêta alors qu'une cape verte émeraude flottait dans les airs.

Mikasa vit son Caporal se poster sur une branche, non loin de la sienne. Livaï, « l'homme le plus puissant de l'Humanité ». Le regard neutre de l'homme la jaugea et elle détestait ça. Elle sentit les petits poils de sa nuque se redresser de dégoût lorsqu'il planta ses yeux dans les siens.

Il ne manquait plus que lui.

La simple présence de cet homme l'irritait autant qu'il l'agaçait. Son regard stoïque et implacable le rendait aux yeux de Mikasa, comme un putain de salaud arrogant. Elle laissa ses yeux glisser en direction de ses bottes. La vision de ces dernières la fit crisper sa mâchoire de colère.

La jeune soldate pouvait se souvenir aisément de ses bottes écraser le visage de son frère lors de ce fichu procès. Elle lui jeta un regard hargneux, sans cacher la haine qu'elle lui portait malgré le fait qu'il soit son supérieur.

Tu as un une gueule de merde, Ackerman. Soit tu dors la nuit, soit tu gères mieux tes activités nocturnes.

Espèce de connard, pensa-t-elle furieusement.

Oui, monsieur, siffla-t-elle entre ses dents tandis qu'elle jetait un regard méprisant au petit homme.

Alors fais-moi le plaisir de bouger ton cul de cette branche. En situation réel, tu es bouffée.

Il parti aussi vite qu'il était arrivé, virevoltant dans les airs avant de disparaître derrière les arbres. Mikasa fixa le point où elle avait vu son supérieur pour la dernière fois avant de serrer impétueusement ses poings.

Elle reprit une position de combat, prête à repartir trancher des nuques en mousse des titans de bois. Elle se lança dans le vide, actionnant les câbles de son matériel de 3D. Se déplacer pour elle n'était pas une difficulté, mais le manque de repos commençait à se faire sentir chez la jeune femme.

Mikasa peinait à se tenir droite. Ses jambes qui étaient habituellement si puissantes, avaient à présent des difficultés à se tenir correctement sur les branches et cela l'agaçait.

De plus, il avait fallut que ce nabot vienne la déranger alors qu'elle reprenait le contrôle de la situation. C'était décidément une très mauvaise journée, aujourd'hui. Furieuse, elle trancha profondément les parties vitales de ces monstres de bois à une vitesse alarmante. Elle sentait ses poumons la brûler alors que son souffle était irrégulier.

Ses muscles étaient brûlant et son corps en sueur. Elle s'en moquait. Les propos du Caporal Livaï s'étaient immiscés dans son esprit comme du poison et elle avait ressentit cette impulsion. L'adrénaline coulait dans ses veines alors que la pique de l'homme résonnait dans ses oreilles.

Elle ne se ferait pas bouffer. Elle était juste fatiguée aujourd'hui, mais elle savait qu'elle était suffisamment forte et entraînée pour survivre en milieux hostile.

Non, ce sale nabot avait tord.

Livaï l'observa du point final de cette course d'entrainement et il fut satisfait de ce qu'il vit. Il était agacé cependant d'avoir du pousser cette gamine à se reprendre tandis qu'elle ne semblait absolument pas dans l'exercice.

Il savait que cette femme était un excellent soldat et il respectait cela. Pourtant son caractère de merde l'empêchait d'être tendre avec elle. Son comportement l'irritait autant qu'il pouvait parfois l'amuser. Il n'avait pas envie qu'elle recommence à travailler en solo parce que son frère adoptif était un suicidaire à titan.

Sale gamine, grommela-t-il pour lui-même en la voyant rejoindre les autres recrues.

Il remarqua son souffle court et ses joues qui avaient rougis sous l'effort. Les cernes violacés qui s'étaient creusées sous ses yeux ne lui avaient pas échappé non plus. Le Caporal plissa ses yeux inexpressifs.

A quoi tu joues, Ackerman ?

Il se rapprocha des soldats et les lorgna d'un air ennuyé avant de leur donner ses impressions sur leur travail. Comme toujours, il ne fut pas tendre et rabaissa chacune des tentatives des jeunes soldats. Plus de la moitié aurait été tué en situation réelle. Durant sa diarrhée verbale, il croisa le regard du soldat Ackerman qui semblait éviter le sien.

Livaï sentit ses sourcils se froncer légèrement en songeant que cette fille avait toujours pour habitude de le fixer avec ses deux prunelles glaciales.

Rompez, ordonna-t-il sous le regard soulagé des soldats qui étaient épuisés.

Livaï resta quelques secondes immobile avant d'interpellez une de ses recrue de sa voix monotone :

Oï Ackerman !

Il attendit qu'elle tourne la tête dans sa direction avant de continuer :

C'est la dernière fois.

D'un geste rude, la jeune femme fit un mouvement de tête sous le regard perplexe de ses amis qui lui demandèrent ce que cela voulait dire. Mais Mikasa continuait de fixer son supérieur avec mépris alors qu'il lui avait déjà tourné le dos.

Peu après l'entrainement, Mikasa avait songé à une solution pour régler son souci. Elle en avait brièvement parlé avec Armin qui lui avait soumis l'idée d'aller voir Hanji. Mikasa savait que son ami blond était toujours de bon conseil, elle avait alors hoché brièvement de la tête avant de se rendre à l'infirmerie où se trouvait souvent la femme scientifique.

Hum... Il y a quelqu'un ?

Oh bonjour Mikasa ! s'exclama l'amoureuse des titans avec une joie qui fit frissonner la soldate brun. Qu'est-ce qui t'amène ici ? Une folle envie de voir des titans ? Oh veux-tu voir Edving et Tivan ? Ils sont si mignons !

Mikasa dut retenir le sourire amusé qui naissait sur ses lèvres devant l'attitude de la scientifique. Malgré les situations, les saisons, Hanji était toujours aussi enjouée et déjantée.

Son amour pour les titans n'était pas partagé de tous, mais Mikasa appréciait sa gentillesse avec Eren. Elle savait que la femme le traitait bien et ne le considérait pas comme un animal ou comme un outil, mais comme un être humain.

Hanji était de cette catégorie de personne que Mikasa pouvait aborder sans craindre le moindre malaise ou jugement. Avec cette femme, les choses étaient simples, légères et cela faisait un bien fou à Mikasa.

Mais aujourd'hui, elle n'avait pas envie de jouer. Elle était épuisée. A bout de force et son accrochage avec le Caporal ne l'aidait pas. Il l'avait vu en difficulté et il n'avait pas hésité à lui faire une remarque blessante sur son état. Elle ne voulait pas jouer aujourd'hui et elle ne voulait pas tergiverser non plus.

Hanji, auriez-vous quelque chose qui permettrait de me faire dormir ? demanda-t-elle brièvement dans un souffle presque irrité.

Un médicament ?

Par exemple.

La scientifique fronça ses sourcils en plaçant son index devant ses lèvres, signe qu'elle était dans un profond questionnement. Elle jaugea la jeune femme quelques instants avant de demander d'une voix plus calme :

C'est pour toi ?

Mikasa connaissait le but de cette question. Depuis l'attaque du mur Maria, le trafic de médicament avait été fleurissant. Mikasa avait apprit que certain soldat profitait du stock de l'infirmerie pour en voler et les revendre au marché noir lors de leur journée de permission.

Oui. J'ai beaucoup de mal à dormir ces derniers temps.

Tu fais beaucoup d'insomnies ?

ça m'arrive de temps en temps... J'ai juste besoin de dormir, répéta-t-elle avec épuisement.

Sa langue était si lourde qu'elle trouvait à peine la force de la faire se mouvoir pour s'exprimer. Elle mourrait d'envie d'aller s'étendre sur son lit en laissant ses paupières tomber d'elle-même sur ses joues.

Hum...

Hanji se décida à lui tourner le dos quelques minutes afin de fouiller dans une immense armoire en bois poli. Lorsqu'elle ouvrit les portes, Mikasa fut impressionnée par la quantité et la variété de médicaments.

Des rangés multicolores de tubes surplombaient la pièce. La femme scientifique grommela à plusieurs reprises, ne permettant pas à Mikasa de comprendre ce qu'elle était entrain de dire.

Hanji poussa un petit cri de victoire avant de se redresser d'un coup pour virevolter sur ses talons. Elle leva une petite fiole transparente devant les yeux bleus de Mikasa en affichant un large sourire.

Tiens, cela sera suffisant je pense. Tu verras c'est efficace, il y a de quoi assommer un titan. Mais n'en prend pas plus de deux.

Merci, remercia Mikasa en s'emparant de l'objet du bout de ses doigts.

Tu es sûre que tout va bien, Mikasa ? Demain, il y a une expédition extra-muros alors si tu te sens trop faible pour y aller, ou bien trop fatiguer, je peux te faire rester ici pour cette fois.

Le mot faible avait accroché l'esprit de Mikasa. Il était comme une flèche que Hanji venait de lui planter dans la poitrine.

Faible.

Elle était appelée le « miracle de l'Humanité » et bien qu'elle haïssait ce titre ridicule, elle ne pouvait pas fléchir sous le poids des responsabilités. Avouer sa fatigue serait pour Mikasa comme se tirer une balle dans le pied et abandonner son suicidaire de frère à une mort certaine.

Elle n'était pas faible. Elle ne pouvait pas l'être sinon qui protégerait Eren ?

Serrant sa mâchoire faiblement, elle raffermit sa prise sur la fiole qu'elle détenait dans sa main droite afin de reprendre contenance et de rassurer la scientifique.

Mikasa lui adressa un sourire crispé en guise d'argument puis, elle quitta l'infirmerie sans un au revoir, pour se réfugier dans sa chambre avant d'avaler ces fichues gélules.