Hello à toutes et à tous!
Voici une nouvelle histoire de mon cru, toujours avec Severus et un OC mais ce n'est pas une romance, cette fois-ci!^^
Je vous propose de découvrir cette nouvelle fiction en lisant le premier chapitre et les autres qui suivront si ça vous plaît!
Bonne lecture! ;-)
Résumé complet :
Quand on est orpheline et que notre vie est un véritable enfer sur terre, deux choix s'offrent à nous : l'accepter en se disant que l'on n'y peut pas vraiment grand chose, serrer les dents et tirer parti de la moindre chance qui passe à notre portée ou se plaindre constamment et désespérer en pensant à la vie idéale et utopique qu'on n'aura jamais, quitte à sombrer lentement dans une profonde dépression...
Cette histoire raconte la vie d'Angélique Sparks, une petite fille un peu spéciale élevée dans un orphelinat moldu dans le quartier le plus pauvre de la ville de Londres depuis l'âge d'environ deux ans...
Ha oui ! Chose importante : elle, elle a opté pour la première solution.
Chapitre 1 : Draco dormiens nunquam titillandus !
« Me convoquer à Poudlard au beau milieu de l'été ! Non mais pour qui se prend-il ? Il croit peut-être que je n'ai rien d'autre à faire ! Que je pends à un clou en attendant qu'il m'appelle ! Non mais vraiment ! Quelle espèce de vieil enquiquineur ! Empêcheur de tourner en rond… » marmonnait Severus Rogue sur le sentier qui menait à l'entrée du vieux château millénaire.
Il ouvrit les lourdes portes en chêne d'un simple coup de baguette magique et traversa le grand hall d'entrée d'un pas décidé, sa cape noire tournoyant dans son sillage. Il gravit plusieurs volées de marches, pesta contre un escalier qui avait brusquement décidé de changer de direction et parvint finalement devant l'horrible gargouille de pierre qui gardait l'entrée du bureau directorial.
Avec un soupir il donna le mot de passe, toujours aussi stupide d'année en année : Chocogrenouille. La gargouille fit un pas de côté et le mur situé derrière elle s'ouvrit pour laisser l'accès à un escalier en colimaçon mobile sur lequel Rogue prit place pour se retrouver quelques secondes plus tard devant une porte en chêne pourvue d'un heurtoir en cuivre en forme de griffon. Il frappa trois coups à la porte et pénétra dans le bureau après avoir entendu la voix de Dumbledore l'inviter à entrer.
Malgré les années et les nombreuses fois où Rogue était venu dans ce bureau, il ne se faisait toujours pas aux bruits incessants que produisait tout ce foutoir d'objets magiques que Dumbledore y avait amassé au fil des ans et de ses voyages. Il s'avança jusqu'à l'énorme bureau aux pieds en forme de serres et attendit que le directeur ait fini de caresser son maudit piaf pour qu'il lui explique enfin pourquoi il l'avait fait venir en plein mois d'août sans la moindre explication.
Alors que son niveau d'exaspération avait déjà atteint des sommets et qu'il fixait son regard sombre sur le dos du directeur comme si ses yeux avaient le pouvoir de lui brûler la peau, Dumbledore daigna enfin se tourner vers lui avec une lenteur horripilante et dit d'un air jovial :
« Bonjour, mon cher Severus. Comment allez-vous en cette belle journée d'été ? »
Rogue soupira et se pinça l'arête du nez : ça y est, il l'énervait déjà ! Il se força à se calmer et essaya de répondre de la façon la plus courtoise, sans toutefois parvenir à éviter le sarcasme :
« Bonjour, Albus. Je me porte extrêmement bien, même si j'aurais préféré ne pas avoir à me rendre jusqu'ici en plein mois d'août… Pour quelle raison m'avez-vous demandé de venir ?
- Ah ! Je vous reconnais bien là, Severus. Vous allez toujours droit au but, répondit-il en souriant.
- Oui, le plus souvent ça évite des discussions inutiles… Alors, pourquoi suis-je ici ? demanda-t-il, irrité.
- Prenez quand même le temps de vous asseoir, nous serons plus à l'aise pour discuter comme ça », répliqua le directeur en lui désignant le siège recouvert de chintz situé devant son bureau.
Rogue, qui ne désirait qu'une seule chose, que la conversation se termine le plus rapidement possible, s'exécuta tandis que Dumbledore prenait place en face de lui. Ensuite, le directeur lui tendit une petite coupelle remplie de bonbons jaunes et brillants et proposa gentiment :
« Un bonbon au citron ?
- Non… merci, Albus… » répondit Rogue de sa voix doucereuse qui ne présageait jamais rien de bon.
Le vieux directeur comprit qu'il valait mieux arrêter de le titiller et de tourner autour du pot et se décida enfin à lui expliquer la raison de sa présence :
« Bon, Severus, si je vous ai demandé de venir ici aujourd'hui, c'est pour vous confier une mission… commença-t-il.
- Je n'irai pas chercher Harry Potter dans sa famille moldue pour lui expliquer le fonctionnement de la communauté magique et l'emmener sur le Chemin de Traverse, c'est absolument hors de question, Albus ! le coupa-t-il directement.
- Oh, je me doutais que vous refuseriez de faire cela… C'est pourquoi j'ai déjà confié cette tâche à Hagrid, il était ravi de pouvoir s'en occuper…
- Tant mieux pour lui… murmura-t-il.
- Non, j'aimerais que vous alliez chercher une petite fille qui se nomme Angélique Sparks dans son orphelinat moldu et que vous vous chargiez de leur expliquer à elle et à son directeur, monsieur Fiendish, tout ce qu'i savoir sur notre monde. Vous devrez également lui remettre sa bourse d'étude et vous l'emmènerez sur le Chemin de Traverse pour l'aider à faire ses courses pour la rentrée.
- C'est une plaisanterie ? interrogea Rogue, incrédule.
- Non, pas du tout, c'est très sérieux.
- Trouvez quelqu'un d'autre. Je n'irai chercher aucun gamin… soupira-t-il en se laissant aller contre le dos de son fauteuil.
- Il n'y a personne d'autre, Severus, tout le monde est déjà occupé : le professeur McGonagall doit se rendre chez Dean Thomas, le professeur Flitwick chez Justin Finch-Fletchley et moi-même j'irai chez Hermione Granger.
- Et le professeur Chourave ? Vous n'avez qu'à l'y envoyer, elle ! proposa-t-il en sautant sur la première occasion de se débarrasser de cette corvée.
- Pomona est en Amazonie. Elle est partie récolter des plantes magiques exotiques en vue de l'examen des ASPICs des septième année… Elle ne reviendra pas avant le 1er septembre, répondit calmement Albus.
- Pourquoi pas Renée alors ? essaya-t-il, désespéré.
- Le professeur Bibine entraîne les Harpyes de Holyhead en attendant que leur coach officielle ne se remette de la dragoncelle.
- Oh ! Ce n'est pas vrai ! Vous essayez de me dire qu'il n'y a aucun professeur disponible à part moi ? interrogea-t-il, furieux.
- J'en ai bien peur, Severus…
- Les professeurs Sinistra, Vector, Burbage, Brûlopot, Babbling et Trelawney sont tous occupés ? demanda-t-il en énumérant tous ses collègues pour être bien sûr de ne pas passer à côté de quelqu'un qui pourrait le remplacer.
- Et oui, Severus… Le professeur Binns est toujours ici mais je le vois assez mal aller chez les Moldus dans son état… confirma le professeur Dumbledore.
- Je déteste ces maudits gamins et, en général, ils me le rendent bien… maugréa-t-il, en ne relevant pas la plaisanterie.
- Ce n'est que l'affaire d'une journée, ce ne sera pas long.
- Si vous le dites… répliqua-t-il, résigné.
- Parfait ! Dans ce cas, vous vous rendrez à Londres à l'orphelinat Hardship demain à dix heures et demi. Je vais envoyer un hibou à Monsieur Fiendish pour le prévenir de votre arrivée, déclara-t-il, satisfait.
- C'est ça, parfait… » grommela Rogue.
Dumbledore rédigea aussitôt la lettre à l'attention du directeur de l'orphelinat, la cacheta du sceau de Poudlard et la confia à un hibou grand-duc de l'école qui patientait dans son bureau depuis le début de leur entrevue. Severus Rogue attendait toujours sur son siège, dépité, que Dumbledore lui annonce enfin qu'il pouvait partir.
Le directeur prit une petite bourse en cuir dans un tiroir de son bureau et la confia à son professeur de potions :
« Tenez, la bourse d'étude de miss Sparks. »
Rogue la prit sans faire le moindre commentaire. Il était trop énervé contre Dumbledore et il craignait que, si jamais il ouvrait la bouche, des paroles malheureuses ne se perdent…
« Ce sera tout, Severus. Vous pouvez regagner votre domicile. »
Le maître des cachots s'était déjà levé et s'apprêtait à franchir le seuil de la porte quand il entendit le directeur ajouter :
« Merci pour votre aide, Severus, et n'oubliez pas d'aller chercher miss Sparks demain. »
Rogue ne put s'empêcher de refermer la porte un peu trop vivement en partant.
Il parcourut en sens inverse le chemin qu'il avait fait une demi-heure plus tôt puis, après avoir dépassé le portail flanqué de deux piliers soutenant les statues de deux sangliers ailés, il transplana et arriva aussitôt dans sa rue, l'Impasse du Tisseur.
Il parcourut rapidement les quelques mètres qui le séparaient de sa maison, entra, jeta sa cape sur un fauteuil et se dirigea immédiatement vers son bar pour y prendre une bouteille de whisky Pur Feu et un verre. Ensuite, il s'affala dans son fauteuil préféré et commença à absorber le liquide ambré par petites gorgées, tout en réfléchissant…
Comme si ça ne suffisait pas que ce satané rejeton Potter fasse son entrée à Poudlard cette année, il devait en plus s'occuper d'une maudite gamine comme un vulgaire baby-sitter moldu ! L'année n'avait même pas encore commencé qu'il en avait déjà plus qu'assez de ces deux foutus orphelins !
Le premier, il le haïssait par principe comme son abruti de père qui avait fait de sa vie un enfer durant toute sa scolarité et, la seconde, il la détestait parce que, à cause d'elle, il était obligé de sacrifier une journée de sa vie tout ça pour qu'elle ne se retrouve pas seule pour acheter ses fournitures scolaires ! Elle avait onze ans, elle aurait très bien pu se débrouiller toute seule !
Pfff… En plus, il allait devoir expliquer à ce Moldu le fonctionnement de la communauté magique et les règles que les sorciers devaient respecter pour ne pas attirer l'attention des Moldus. Il allait certainement lui poser des questions, tout comme la gamine, rendue probablement hystérique par le fait de savoir qu'elle possédait des pouvoirs magiques… Rogue en avait déjà la migraine…
Bon sang ! Dumbledore savait pertinemment qu'il ne supportait les enfants ! Quand bien même, dans un monde imaginaire et utopique, il les aurait appréciés, il leur faisait peur à cause de son apparence physique ingrate et atypique. Tous ces gamins étaient pétrifiés devant celui qu'ils surnommaient dans son dos la terreur des cachots, la chauve-souris ou encore le bâtard graisseux. Même les plus grands le redoutaient, alors une gamine de onze ans…
Il se leva et alla se servir un second verre de whisky. Il lui fallait bien ça, Dumbledore l'avait vraiment poussé à bout aujourd'hui… Ce qui le mettait le plus en colère, c'est qu'il soupçonnait le vieux directeur de s'amuser de l'état de rage dans lequel il avait réussi à le mettre cet après-midi. Il était vraiment exaspérant avec son regard rieur caché derrière ses lunettes en demi-lunes, son calme olympien, sa satanée tendance à vouloir vous faire gober à tout prix ces foutus bonbons au citron, son incomparable don pour énerver les gens, …
Il ferait bien de relire la devise de Poudlard et de l'imprimer dans son génialissime cerveau : Draco dormiens nunquam titillandus, autrement dit : Il ne faut jamais chatouiller un dragon qui dort. Et, en l'occurrence, le dragon Severus Rogue aurait bien aimé « dormir » tranquillement jusqu'à la rentrée ! Mais non ! Il avait fallu que Dumbledore, tel un taon, vienne l'enquiquiner au beau milieu de ses vacances…
Rogue posa son verre vide sur la desserte et décida de se rendre dans son laboratoire pour essayer de se calmer les nerfs. Préparer des potions, élaborer des recettes, réfléchir à la substitution de tel ou tel ingrédient, hacher minutieusement des racines d'asphodèle ou surveiller patiemment un chaudron bouillonnant doucement avaient toujours eu un effet apaisant sur lui. Lorsqu'il était dans son laboratoire, plus rien ne comptait, il oubliait tout le reste, tous ses soucis, tous ses regrets, tous ses remords, toutes ses colères, tous ses désirs, … Tout était emporté et chassé au loin. Il se sentait serein et libre quand il se trouvait en tête-à-tête avec son chaudron…
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Pendant ce temps, à l'orphelinat Hardship, le directeur de l'établissement, Archibald Fiendish, arpentait les couloirs d'un pas vif, en soufflant comme un bœuf, avec à la main une enveloppe rédigée à l'encre verte sur du parchemin, une expression de profond dégoût rivée sur son gros visage flasque au teint rougeâtre. Il s'arrêta devant une porte en contre-plaqué dont la couleur grise s'écaillait et pénétra à l'intérieur de la chambre de l'une de ses pensionnaires sans prendre la peine de frapper.
La petite fille, qui se trouvait sur son lit, occupée à lire pour ce qui devait être la vingtième fois l'un des rares livres que contenait la maigre bibliothèque de l'orphelinat, ne sursauta même pas, habituée à ce genre d'attitude de la part du directeur. Elle leva simplement ses yeux vers lui et attendit l'habituel déferlement de critiques et de reproches qui suivaient généralement ce type d'entrée.
« Angélique ! gronda-t-il. Peux-tu me dire ce que ça signifie ? » questionna-t-il, en secouant la lettre de Poudlard devant ses yeux avant de la lui jeter à la figure.
La fillette ferma promptement ses paupières pour éviter de se prendre la lettre dans les yeux, la ramassa et la lut. Elle releva ensuite la tête vers l'homme qui la dominait de toute sa hauteur et répondit calmement, sans parvenir à camoufler le ton sarcastique de sa voix :
« Je pense que cette lettre est limpide pour toute personne comprenant le français et sachant lire, monsieur : un professeur de ma nouvelle école viendra demain à dix heures et demi pour nous donner des explications au sujet du monde magique et pour m'aider à acheter mes fournitures scolaires. »
La gifle fendit l'air et claqua sur sa joue. Elle ne réagit même pas et se contenta de fixer l'homme droit dans les yeux.
« Baisse les yeux, saleté ! Tu sais bien que j'ai horreur de les voir ! »
La petite s'exécuta aussitôt et il prit brusquement son visage dans l'une de ses mains en serrant son menton avec force.
« La magie, ça n'existe pas ! cracha-t-il, furieux.
- En êtes-vous sûr, monsieur ? » eut-elle l'audace de lui répondre.
L'homme la lâcha soudain et se recula vivement, comme si elle l'avait brûlé, en regardant les cicatrices sur les paumes de ses mains. Puis il referma les poings et, en lui lançant un regard torve, il lui ordonna sèchement :
« Enlève ton t-shirt ! »
On entendit ensuite le bruit d'une ceinture qui claquait sur de la chair nue, mis à part cela, aucun pleur, aucune plainte ne s'échappa de la pièce…