Titre : Les papillons
Auteures : EpsilonSnape, AudeSnape et Pauu_Aya
Raiting : M
Paring : Slash, Yaoi, HP/BW
Disclaimer :
Aude : Alors on est des femmes (Comme JKR), on est adultes (Comme JKR), on a sûrement du sang anglais, on a sûrement quelques cheveux blonds, on a-
Pauu : Non non... arrête de dire des conneries...
Aude : soupir Bon bah on n'est pas JKR, rien ne nous appartient, même si Epsi est persuadée que Lucius lui appartient (elle veut même pas le prêter...)
Epsi : Nan… Il est enchaîné à mon lit, et il y reste.
Statut : Terminée, 3 chapitres. Publication le jeudi. Enfin… plus maintenant vu que c'est le dernier chapitre !
Résumé : Bill l'observe depuis si longtemps… Chaque semaine il le voit rire, chaque semaine il le dévore des yeux, chaque semaine il se fait honte. Yaoi HP/BW.
NdA :
Epsi : Il faut rendre à César ce qui appartient à César ! Le découpage des chapitres à été entièrement pensé par Pauu ! *rentre la tête dans les épaules et attend la pluie de coups*
AudeSnape : J'adore les fins de Pauu ! Alors pour ce chapitre, petit rappel, cette histoire était basée sur un pari qu'on avait donné (Pauu et moi) à Epsi où elle devait utiliser du beurre hein… donc si par hasard - mais vraiment par hasard hein ! - il y aurait mention de beurre… et bien… disons que toute ressemblance avec quelque chose ayant déjà existé serait purement fortuite.
Pauu_Aya : J'avoue tout ! Je suis la responsable en chef des fins de chapitres… mais je tiens à préciser que, quand j'ai proposé de découper le chapitre 2 sur cette phrase "Il approcha son visage de celui du brun", les filles se sont empressées d'acquiescer ! :D Prête pour le dernier chapitre ? Il y a du beurre, des cravates et un plaid ! Tout ce qu'on aime ;)
§ § §
Les papillons
Partie III
Le roux sourit tendrement à la vue du jeune homme. Il s'approcha de lui et écarta une de ses mèches qui lui tombaient sur les yeux. Sa main glissa doucement sur sa joue jusqu'à atteindre la commissure de ses lèvres. Il sentit les battements de son coeur s'accélérer. Il n'y avait personne dans le salon, juste lui, Harry et sa bouche si tentatrice. Lentement, il approcha son visage de celui du brun.
Il sentit les battements de son coeur s'accélérer. Il n'y avait personne dans le salon, juste lui, Harry et sa bouche si tentatrice. Lentement, il approcha son visage de celui du brun. Il était à quelques millimètres seulement de la source de son désir, quand un vacarme retentit derrière lui, le faisant sursauter et reculer rapidement de plusieurs pas.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Harry qui s'était réveillé brusquement.
Bill, qui était de nouveau au milieu du salon, se retourna pour voir les jumeaux en tas, en bas des escaliers. Ils riaient à plein poumons alors que, pour avoir fait un vacarme pareil, la chute avait dû être rude.
- Que faisiez-vous en haut ? demanda Bill en s'approchant pour les aider à se relever.
- Maman ne t'a pas dit ? répondit Fred. Ou George, peu importe.
- Nous avons eu…
- Un léger incident dans…
- Notre appartement.
- Il est en ce moment même…
- En rénovation.
- Alors nous habitons ici, s'exclamèrent-ils en coeur.
L'aîné Weasley avait l'impression d'assister à des passes de Quidditch et pensa que c'était une bénédiction que les jumeaux ne soient pas très bavards car toute la famille aurait été atteinte de torticoli.
- Je vois… souffla Bill qui n'en avait pas grand chose à faire.
Il se tourna vers Harry qui semblait sur le point de se rendormir et s'approcha à nouveau de lui pour le secouer avec douceur.
- Harry ? Tu vas bien ?
Il vit le brun lutter pour refaire surface. Ce dernier finit par ouvrir complètement les yeux et lui offrit un sourire d'excuses.
- Oui, merci Bill.
- Tu es sûr ? s'enquit le briseur de sort. Tu as l'air particulièrement fatigué…
Bill avait bien remarqué les cernes du brun, mais aussi son teint, légèrement plus pâle que quelques semaines auparavant.
- Oui… c'est juste que… entre la paperasse pour ouvrir l'orphelinat, les rendez-vous à la banque, les plans à dessiner, et tout le reste, je suis un peu fatigué en ce moment. Mais tout va bien.
Le roux l'observa un long moment et Harry dut percevoir l'inquiétude dans son regard car il ajouta :
- Je te promets Bill ! Tout va bien !
Et sur ce, il ramassa les différents papiers qui avaient glissé par terre et ceux sur ses genoux et se leva. Bill voulut insister mais Ron et Hermione, dont le ventre commençait de nouveau à s'arrondir, arrivèrent à ce moment et Harry les rejoignit rapidement, un immense sourire sur les lèvres.
Lorsque tout le monde fut arrivé, à peine une quinzaine de minutes plus tard, le repas put commencer et Molly apporta ses plats gargantuesques sur la table. Bill, qui était à côté de son frère et juste en face d'Harry, se rendit compte au fil du repas que ce dernier avait l'air de plus en plus mal. Il donna un léger coup de coude à Charlie, lançant un regard vers le brun, et le dragonnier le remarqua à son tour.
- Harry ? Harry ? Mon pote, ça va ? demanda-t-il alors.
- Mmmh ? Oui. Oui ne t'inquiète pas, comme je disais à Bi…
Il n'eut pas le temps de finir, un cri étouffé résonna à l'autre bout de la table. Tous les visages se tournèrent vers la source du bruit, pour voir Hermione complètement paniquée et légèrement haletante.
- Hermione ! s'exclama Ron. Qu'est-ce qu'il y a ?
La jeune femme ne répondit pas. Son visage se crispa de douleur et sa main vint se poser rapidement sur son ventre. Sa respiration se fit encore plus rapide et des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Autour de la table, tout le monde cherchait à savoir ce qu'avait la jeune femme. Finalement, Molly obligea l'assemblée à se taire d'un coup de baguette.
- On se calme ! Hermione, ma chérie, est-ce que tu peux te lever ?
La brune hocha difficilement la tête.
- Bien, on t'emmène à l'hôpital. Ron aide-la tu veux. Heureusement que le petit est chez les Granger...
Ron, Hermione et Molly se levèrent donc et se dirigèrent vers le salon. Rapidement, les autres les imitèrent.
- Qu'est-ce que vous faites ? demanda la rousse.
- Tu croyais sincèrement… commença Fred.
- Qu'on allait rester là à attendre ? finit George
Molly ne chercha pas à dissuader la petite troupe de ne pas les suivre, l'état d'Hermione empirait et ils devaient rapidement rejoindre Ste-Mangouste. De toute façon, les regards déterminés qui se posèrent sur elle lui laissaient croire qu'elle n'aurait jamais réussi à les convaincre de rester au Terrier.
- Peu importe ! Dépêchons-nous d'aller à l'hôpital.
Hermione et Ron disparurent les premiers, suivis de Molly puis de toute la famille Weasley. Il ne restait plus que Bill, Charlie et Harry à partir quand ce dernier s'écroula, sans préavis, sur le sol du salon. Les deux roux se précipitèrent à ses côtés.
- Mais c'est pas vrai… La bouffe était empoisonnée ou quoi ? s'exclama Charlie.
- C'est pas lié ! T'es débile ou quoi ?
- Hein ?
- Les maux d'Hermione étaient dus à sa grossesse et je ne pense pas qu'Harry soit enceint, étant donné que c'est un homme ! grogna Bill.
Il y eut un silence avant que Charlie ne reprenne :
- T'en sais rien. Si ça se trouve…
- Va t'en Charlie, le coupa Bill, levant les yeux au ciel. Je m'occupe de lui ! Préviens les parents.
Le cadet observa successivement Bill et Harry, puis il dut décider que son frère pouvait gérer la situation car il se dirigea rapidement vers la cheminée. Une fois qu'il eut disparu, le rouquin essaya de réveiller Harry, sans succès. Il réfléchit un moment, finit par sortir sa baguette et, pendant une dizaine de minutes, le rouquin vérifia sa santé par divers sorts - qui avaient juste mis en évidence une intense fatigue. Il termina son diagnostic, et fit léviter Harry. Il pensa d'abord à l'installer sur le canapé, puis il se dit qu'il valait peut-être mieux le déposer dans une chambre. Doucement, il transporta le brun à l'étage et entra dans le première chambre, juste à gauche des escaliers.
Là, il déposa le jeune homme sur l'un des lits. Il déplaça ensuite une chaise et resta à son chevet, jusqu'à ce qu'Harry commence à se réveiller. Bill se pencha au-dessus du brun alors qu'il papillonnait des yeux, émergent difficilement.
- Bill ? murmura-t-il d'une voix rauque.
- Hey Harry, ça va ? Tu t'es évanoui dans le salon.
Le brun tenta de se relever mais Bill l'en empêcha en posant sa main sur son épaule, le repoussant dans les oreillers.
- Ne bouge pas, tu es définitivement épuisé. Je vais te chercher un truc à manger.
- Désolé.
Le roux balaya ses excuses d'un geste de la main et lui sourit.
- Ne t'inquiète pas. Je reviens tout de suite.
Bill descendit à la cuisine afin de trouver quelque chose à manger pour Harry. Il avait bien vu que le brun n'avait pas avalé grand chose pendant le repas, plongé dans ses pensées, et pour une fois Molly était trop occupée avec d'autres de ses convives pour penser à gaver son lionceau.
Le repas n'avait pas été débarrassé, mais il était sûr que l'odeur du ragoût ne ferait que dégouter encore plus le jeune homme. Il lui fallait quelque chose de sucré pour le remettre correctement sur pied. Il trouva un paquet de gâteaux dans un des placards, et le posa sur un plateau avant de chercher quelques fruits et un verre de jus de raisin. Un bruit dans le couloir le détourna pourtant de son but. Il se retourna d'un mouvement sec pour apercevoir Harry débouler dans la cuisine, titubant légèrement.
- Harry ? Que fais-tu ici ? Tu es encore trop faible.
- J'ai envie… souffla le brun.
Bill, ne comprenant pas, se rapprocha et observa les pupilles dilatées du jeune homme. Il avait l'air totalement débauché avec sa chemise entrouverte qui laissait apparaître l'une de ses épaules musclées et hâlées.
- Harry tu…
Il n'eut pas le temps d'en dire plus, qu'une paire de lèvres pulpeuses vint le faire taire. Harry s'était jeté sur lui et, passant ses bras autour de son cou, ravageait sa bouche et ses sens. Il n'en fallut pas plus à Bill qui avait l'impression d'être en plein rêve et qui répondit à ce baiser fougueux.
Les papillons faisaient leur retour. Bill les sentait voleter dans son ventre. Une sensation qu'il ne connaissait que trop bien, mais beaucoup plus intense.
Leurs langues se mêlèrent et leurs mains se perdirent sur le corps de l'autre. Bill profitait de cet instant pour toucher chaque endroit dont il avait rêvé durant toutes ces années. Ses doigts jouèrent d'abord avec les mèches rebelles du brun puis glissèrent dans son cou. Ils descendirent ensuite son dos avant de remonter le long de ses bras pour prendre son visage et l'embrasser plus profondément encore. Un gémissement le sortit de la transe dans laquelle il était plongé.
Il se recula immédiatement de plusieurs pas, le souffle court et un masque de regret ? d'horreur ? d'étonnement ? de "j'aurais-jamais-dû-faire-ça" ? peint sur le visage. Harry avait les yeux fermés et ne semblait pas encore avoir pris conscience de ce qu'il venait de faire. Peu importe le pourquoi, Bill était persuadé que dès que le brun aurait repris ses esprits, il le détesterait de ne pas l'avoir repoussé.
Planté au milieu de la cuisine, son regard croisa les deux orbes émeraudes remplies de désir. Il avait terriblement envie de franchir les quelques centimètres qui les séparaient et de reprendre la bouche de ce jeune homme magnifique qui lui faisait face.
- Harry qu'est ce que tu as ?
- J'ai envie de toi, gémit Harry d'une façon des plus érotiques aux oreilles de Bill.
- Ce n'est pas normal…
- Oh si c'est normal, dit Harry en avançant lentement. Depuis la première fois que je t'ai rencontré tu m'intrigues Bill, je t'ai toujours observé de loin mais depuis que je suis rentré de mon voyage, je n'ai fait que penser à toi.
- Harry… gémit Bill une fois que le brun fut collé contre son torse.
Il ne savait pas quoi penser. Harry le désirait depuis si longtemps ? Etait-ce vrai ? Pourquoi était-il si bizarre ? Si entreprenant ? Ses pupilles étaient dilatées… Que s'était-il passé dans cette… Chambre ! La chambre ! Harry était dans la chambre que Fred et George occupaient depuis plusieurs jours ! Bill, complètement paniqué, prit le visage du jeune homme en coupe pour le regarder dans les yeux.
- Harry ? As-tu mangé ou bu quelque chose dans la chambre ?
- Bill, gémit le jeune homme sans répondre, se frottant légèrement à lui.
- Harry, réponds-moi…
Seul le silence, entrecoupé que par les petits bruits affolant du brun, lui répondit. Finalement, n'y tenant plus, Bill l'embrassa avec fougue. Au diable la morale et la bonne conduite ! Harry se donnait à lui et le loup-garou en lui n'était pas suffisamment sain d'esprit pour refuser ça. Il culpabiliserait demain ! Et tout serait de la faute de Fred et George ! Enfin… Sûrement...
Le loup-garou… Bill s'était longtemps demandé pourquoi l'amour qu'il portait au brun ne s'était jamais éteint. Pourquoi malgré la distance et le temps il n'y avait que lui et personne d'autre. Sa réponse, il l'avait trouvée quelques mois auparavant, une nuit de pleine lune. Le loup, son loup, était toujours plus présent ces soirs-là et c'était les moment où Harry lui manquait le plus. Bill avait compris. Le loup en lui était profondément attaché à Harry et ce genre d'amour n'était pas de ceux que l'on balayait d'un revère de main. Les loups-garous faisaient partie des créatures les plus fidèles du monde magique, et son loup était fidèle à Harry depuis bien trop longtemps pour refuser ce que lui offrait le brun...
Harry gémit et s'accrocha à nouveau à son cou. Les mains de Bill trainèrent un instant sur son dos, avant de passer sur ses fesses pour les caresser et de descendre sur le derrière des cuisses. Avec une légère pression, il intima au jeune homme de lever ses jambes pour les crocheter autour de ses hanches. Harry s'exécuta immédiatement et, lâchant la bouche du briseur de sort, il plongea son visage dans son cou pour y lécher sa carotide.
Bill grogna lorsque ses hanches se trouvèrent collées à celles de son futur amant. Ce fut un son bestial qui s'échappa de ses lèvres, un son qui fit un peu ressortir l'animal qui était en lui. Depuis qu'il avait été mordu par un loup garou, il avait un certain appétit pour les viandes rouges et était un peu plus brutal lors de ses moments... charnels.
L'une de ses mains partit à l'aveugle pour déblayer un bout de la table alors que l'autre restait sous les fesses son compagnon pour le maintenir. Tous les plats finirent par terre dans un fracas énorme bien que ni l'un ni l'autre n'y firent véritablement attention, et Bill y allongea son futur amant, les fesses sur le bord. Celui-ci se cambra d'une façon incroyablement sexy et tira sur la cravate de Bill pour l'allonger sur lui. Avant d'accéder à sa requête, le briseur de sorts tira sur son pantalon pour le faire tomber à ses chevilles et se pencha enfin sur Harry pour ravir ses lèvres, tout en se débarrassant de ses chaussures à coup de pieds.
Après un long baiser, il fut repoussé par son compagnon qui s'activa sur ses propres vêtements. Le brun tira sur sa cravate qu'il balança négligemment dans l'évier et tira sur sa chemise, faisant sauter les boutons restants. La vue des petites pointes de chair dures rendit Bill fou de désir et il contourna légèrement la table pour venir les saisir entre ses dents, laissant ainsi la place à Harry pour enlever ses chaussures, son pantalon et ses sous vêtements. Il joua un moment avec son torse musclé, y laissant glisser sa langue, profitant de la chance qui lui était donnée de goûter à ce corps. Lorsqu'il se redressa, il eut une vue imprenable sur Harry, dans toute sa nudité. Seule sa chemise était restée sur ses épaules, mais largement ouverte.
- Harry, gémit-il en revenant en bout de table pour se remettre entre ses jambes.
Il embrassa avec vénération ses chevilles, puis ses mollets, remontant progressivement pour lécher l'intérieur de ses cuisses, tout en malaxant ses hanches de ses mains rugueuses.
- Putain Bill, grouille-toi… J'ai l'impression d'être en feu…
Sans faire attention aux paroles légèrement étranges de son compagnon, Bill dirigea sa bouche vers l'objet de ses désirs : le pénis dressé du héros du monde sorcier. Il fit courir sa langue sur toute la longueur et goûta le sommet suintant. Il le prit ensuite en bouche et fit de langoureux va-et-vient tout en enlevant sa chemise mais gardant sa cravate. Alors qu'il allait préparer son amant à le recevoir, Harry le stoppa.
- Non c'est bon, viens maintenant.
- Je vais te faire mal ! protesta Bill en se redressa.
- Ca brûle trop ! Je suis pas puceau ! Prends-moi !
- J'ai même pas de lubrifiant !
Harry leva le bras en direction des plats refroidis derrière lui. Il tâtonna un instant, bousculant les assiettes et faisant tomber les verres. Au bout de quelques secondes, il trouva ce qu'il cherchait et le tendit à Bill.
- La plaquette de beurre que ma mère a battu ce matin ? gémit le briseur de sort devant cette idée des plus déplaisantes.
Il jeta un oeil à Harry qui se tortillait toujours, en proie à des caresses invisibles, poussant des petits glapissements érotiques.
- Oh merde, gémit à nouveau Bill en plongeant sa main dans le beurre pour en récupérer une noisette et enduire son propre pénis déjà plus qu'excité.
- Prends quelque chose pour surélever mes hanches.
- Quoi ?
- Prends le plaid que ta mère a tricoté !
Aucun des deux hommes n'entendit le glapissement qui franchit la porte de la cuisine alors que Bill entrait enfin dans la douceur de son compagnon et commençait des va-et-vient fougueux.
Derrière la porte, Molly Weasley, sur le point de s'évanouir, se tourna vers tous les membres de sa famille, tous rouges de honte alors que des gémissements sonores se faisaient entendre derrière la porte. Ils étaient rentrés quelques minutes auparavant et s'étaient figés en entendant des bruits suspects.
Les médicomages avaient prévenu la famille que les contractions qu'avait ressenties Hermione, bien avant le terme étaient normales et on lui avait juste donné une potion qui les avait calmées immédiatement. Toute la famille était donc rentrée pour profiter du bon repas mais n'avait pu entrer dans la cuisine.
Ron se bouchait les oreilles en murmurant une comptine pour enfant, à côté d'Hermione qui était, pour la première fois de sa vie, bouche bée. Percy et sa femme étaient partis sans un regard en arrière. Fred et George étaient pliés de rire, essayant de se contenir pour ne pas faire de bruit. Charlie avait un immense sourire sur le visage alors que son père regardait le sol, gêné. Ginny, Dean, Angelina et Olivier s'étaient éloignés à l'extérieur. Et Molly était déjà désespérée d'avance… elle allait devoir refaire du beurre.
§ § §
- Tu regrettes ? demanda Harry.
Ils étaient tous les deux enroulés dans la couverture en tricot de Molly Weasley, nus comme des vers sur le sol de la cuisine du Terrier. Ils étaient encore haletants et couverts de sueur.
- Qu'est ce qui t'es arrivé ? questionna Bill sans répondre à son amant.
Harry se contenta de le regarder pendant un moment avant de hausser les épaules et de répondre.
- Je ne sais pas… Je t'attendais dans la chambre et j'ai vu un verre posé sur la table de chevet. J'ai pensé que c'était toi qui m'avait monté du jus de citrouille. C'était un liquide orange… Quand je l'ai bu, j'ai senti une flamme monter en moi et le besoin de… Il s'arrêta un instant, rouge de honte avant de reprendre : besoin de faire l'amour.
- Par Merlin Harry… gémit Bill en se redressant et enfilant son pantalon à toute vitesse.
- Quoi ?
- J'ai abusé de toi ! éructa le briseur de sorts en enfilant sa chemise par dessus sa cravate qu'il avait gardée tout au long de cette partie de jambe en l'air enflammée.
- Mais pas du tout !
Harry s'était relevé et était maintenant nu au milieu de la cuisine face à Bill qui n'osait relever le regard. Il savait bien que c'était une erreur, qu'il le regretterait... Non pas qu'il regrette ce qu'il avait partagé avec Harry, ça avait été formidable, mais il regrettait de s'être laissé emporté et d'avoir fait abstraction du fait que le brun n'était pas dans son état normal.
- Les jumeaux sont, en ce moment, en train de travailler sur un aphrodisiaque. Tu as bu leur expérience !
- Et alors ?
- Alors tu n'étais pas excité par moi. Tu étais excité et c'est tout, tu aurais sauté sur n'importe qui. Ce qui fait de moi un horrible pervers qui a profité de la situation. Tu ne veux pas te rhabiller ? C'est un supplice ! grogna-t-il.
Harry baissa les yeux et se rappela qu'il était nu. Il n'y prit pas garde cependant et regarda Bill dans les yeux.
- C'était une potion de désir, d'accord. Mais ce n'est pas une potion qui fait mentir, dit-il calmement.
- Pardon ? demanda Bill qui s'était soudainement figé.
- Avant que nous ne fassions… ça… Je t'ai dit que tu m'intriguais depuis le jour de notre rencontre et que depuis mon retour, je ne pensais qu'à toi. Je n'ai celà-dit pas eu le temps de te dire que je n'ai jamais trouvé un homme plus beau que toi le jour où tu aurais dû te marier avec Fleur. Que déjà au moment où j'étais avec Vitus, je ressentais des papillons dans le ventre quand je te voyais aux repas hebdomadaires et que mon coeur s'est brisé quand tu as arrêté d'y venir.
Bill ferma les yeux. Comme de nombreuses fois quand il était avec le brun, son coeur battait bien trop fort pour son propre bien. Il n'était pas sûr d'avoir bien entendu. Harry, son Harry, était vraiment en train de lui avouer qu'il le trouvait attirant ? Depuis son mariage ? Il recula d'un pas.
- Qu'est-ce qu'il y a Bill ? demanda Harry, étonné. Tu regrettes vraiment c'est ça ?
- Non ! s'exclama Bill. Non, c'est pas du tout ça.
- Alors quoi ?
Bill se sentit idiot. Il réfléchit quelques instants avant de donner sa réponse, hésitant à mentir tellement la raison lui semblait niaise.
- J'ai juste du mal à réaliser...
Un grand sourire éclaira le visage d'Harry. Il s'approcha du roux et Bill, dans un réflexe des plus stupides, recula encore plus.
- Désolé, s'exclama-t-il à nouveau. Mon corps bouge tout seul. Je sais pas ce qui m'arrive.
Le brun avança encore un peu, jusqu'à bloquer l'autre contre le rebord de l'évier. Doucement, il posa sa paume sur le torse du roux, juste à l'emplacement du coeur. Bill n'osait plus bouger, pas vraiment sûr de comprendre ce qu'il se passait. La main libre d'Harry attrapa son poignet et il le fit poser ses doigts sur son propre torse.
- Tu sens ? Je suis dans le même état, chuchota le brun. Ca fait des jours que je pense à ce que je viens de te dire.
Bill déglutit difficilement.
- Est-ce que es en train de me dire que tu en avais vraiment envie ?
Harry rit doucement, de ce rire que Bill trouvait si beau. Il fit glisser sa main sur le torse du roux et alla chercher celle libre du briseur de sort. Les deux orbes vertes se plongèrent dans les yeux du roux et il entrelaça leurs doigts
- Franchement Bill ! Parfois tu as encore moins d'esprit que tes frères.
Bill grimaça à ses mots.
- Je ne suis pas sûr de vouloir t'entendre parler d'eux alors que tu es nu devant moi.
Ils explosèrent de rire tous les deux et Bill fit ce dont il avait envie depuis le début de leur conversation : il passa son bras dans le dos d'Harry et l'attira à lui pour le serrer dans une étreinte tendre. Ses lèvres se posèrent dans le cou de l'autre, y déposant des baisers papillons.
- On va chez moi ? murmura-t-il, faisant frissonner Harry.
Le brun hocha la tête en silence. Ils se séparèrent un moment et chacun récupéra ses affaires. Quand ils furent sûrs de n'avoir rien oublié, Bill attira Harry de nouveau contre lui. Leurs doigts se lièrent une nouvelle fois, leurs lèvres se trouvèrent, et ils disparurent du salon.
Ils réapparurent directement dans la chambre du roux. Ce dernier se sépara de son amant, non sans l'avoir embrassé une dernière fois, et le poussa vers le lit.
- Je n'ai pas oublié que tu n'as rien mangé ! Va t'allonger, je dois avoir des fruits dans la cuisine.
Et sans attendre de réponse du brun, il sortit de la pièce. Une fois dans la cuisine, il mit quelques grains de raisin et une pomme dans une petite assiette, au dernier moment il décida de prendre aussi un verre d'eau. Il se dépêcha ensuite de retourner dans sa chambre. Quand il poussa la porte, ce fut pour découvrir un Harry endormi. Un sourire tendre étira les lèvres de Bill.
Il déposa l'assiette sur sa table de chevet et se coucha aux côtés du brun. Il l'observa un instant, caressant des yeux cet homme qui était maintenant sien. Comme s'il avait senti sa présence - ou bien peut-être Harry ne dormait-il pas tout à fait - l'ex-Auror se rapprocha de Bill pour venir se pelotonner contre son torse. Le roux n'en demanda pas plus et referma ses bras autour de son amant. Il ferma les yeux, et rapidement, il rejoignit lui aussi les bras de Morphée.
Bill fut réveillé par un bruit régulier et très agaçant, provenant de la vitre de sa chambre. Il essaya de bouger mais fut étonné lorsque son bras se trouva immobilisé. En ouvrant un oeil, il put voir une touffe de cheveux noirs complètement ébouriffés. Après un instant de réflexion pour se remémorer les événements de la veille, il sourit et resserra sa prise sur le corps de son amant.
Pourtant, le bruit agaçant continua et il dut se résigner à s'y intéresser. Derrière la vitre, Paps, le nouveau hibou de ses parents, remplaçant du regretté Errol, commençait à s'impatienter.
Bill prit sa baguette sur la table de chevet et ouvrit la fenêtre d'un sort. Le hibou poussa un petit cri indigné et s'engouffra dans la chambre pour se poser sur la tête de lit et picorer le crâne de ce pauvre Bill.
Les insultes colorées du briseur de sorts, combinées aux hululements moralisateurs du volatile qui avait dû être dressé par Molly Weasley en personne, réveillèrent Harry qui ouvrit un oeil paresseux pour regarder le joyeux duo. Ce fut son rire qui fit oublier à Bill sa dispute futile avec l'oiseau. Il saisit la lettre qui lui était adressée et fit partir Paps qui prit bien soin de lâcher une fiente sur le sol de sa chambre avant de partir.
" William,
Comme nous avons dû annuler le repas d'hier midi, ta mère a décidé de le reporter à ce soir. Nous savons que tes frères et toi travaillez et qu'il n'est donc pas possible de le faire ce midi.
Viens quand tu veux,
Ton père.
ps : ta mère me demande de te préciser que le costume complet est obligatoire. "
Bill reposa la lettre à côté de lui, et se laissa tomber sur son oreiller, un léger sourire aux lèvres. Harry, lui, se redressa sur un coude et passa un bras par dessus le roux pour attraper le parchemin. Il déposa un léger baiser sur les lèvres de Bill au passage, le surprenant.
- Qu'est-ce que ça dit ? demanda le brun, qui se permit de jeter un oeil à la lettre car il avait reconnu la chouette.
- A quoi ça sert que je te réponde, s'exclama joyeusement Bill. Tu es de toute façon en train de la lire.
- Non, je ne vais pas la lire. C'était juste pour me vautrer sur toi.
Bill sourit bêtement en regardant son compagnon. Cette petite scène matinale, il en avait longtemps rêvé et aujourd'hui, il le tenait dans ses bras. Harry était en train d'embrasser son torse paresseusement alors que l'une de ses mains remontait lentement le long de sa jambe.
Le roux sentit immédiatement l'excitation monter en lui, et ça n'échappa pas au regard d'Harry qui aperçut la couverture se soulever. Un sourire carnassier se dessina sur son visage et Bill frissonna d'anticipation. L'une de ses mains se perdit dans les cheveux du sorcier, l'accompagnant dans sa descente vers son service trois pièces. Il vit la tête d'Harry disparaître sous les draps au moment où un doigt venait caresser son membre levé. Bien qu'Harry l'avait à peine effleuré, un gémissement sortit de sa gorge. Gémissement qui se fit de plus en plus fort alors que les doigts du brun venaient le caresser plus franchement, entamant un léger mouvement de va-et-vient.
Soudainement, une musique lugubre résonna dans toute la pièce, les faisant sursauter tous les deux. Harry interrompit le supplice qu'il faisait subir au roux et sortit de sous la couette.
- C'est quoi ça ?
- George… gémit Bill.
- Tu peux éviter de gémir le prénom de ton frère quand je m'apprête à te faire une fellation ?
- Non ! Je veux dire… C'est le réveil que George m'a offert, je dois aller travailler…
- Pourquoi ton frère t'a offert un réveil avec la Marche Funèbre en sonnerie ? s'étonna le brun.
- A cause de ça…
Bill pointa les marques sur son visage d'un doigt.
- Ah… ça.
Harry commença à suivre le contour des cicatrices du bout des doigts. Il passa plusieurs secondes, silencieux, à les redessiner, ne faisant que les effleurer.
- Je les ai toujours trouvées fascinantes, murmura-t-il.
Bill se redressa légèrement et posa ses lèvres sur celles d'Harry, ne sachant pas comment répondre avec autre chose que des gestes tendres. Il avait la gorge nouée après cette révélation pleine de douceur.
Lorsqu'ils s'arrêtèrent enfin, Harry regarda autour de lui :
- Tu n'étais pas censé partir travailler ?
- Merde, cria Bill en sortant précipitamment de son lit.
Il ouvrit son armoire et prit les premiers vêtements qu'il y trouva. Il s'habilla ensuite à toute vitesse sous l'oeil hilare d'Harry qui l'observait depuis le lit. Il se regarda dans son miroir puis fit un léger :
- Bon… ça va comme ça non ?
Phrase autant pour lui que pour Harry mais son reflet fut plus rapide à lui répondre :
- Et bien ! T'as enfin réussi à te le faire ! Depuis le temps…
- C'était quoi ça ? demanda Harry qui avait entendu clairement ce que le miroir avait dit.
- Encore un cadeau de mes frères… mon reflet adore me narguer, m'insulter, me rabaisser… enfin bref, merci les frangins !
Harry avait un grand sourire en entendant cela. Bill semblait détaché de sa famille, il n'avait pas hésité à partir en Egypte loin de ses parents et frères, mais il les aimait. Evidemment, il le montrait à chaque repas qu'il les aimait mais ces petites choses, qu'il gardait chez lui, montrait son attachement aux rouquins. Dans son appartement, trônait le réveil, le miroir, mais aussi des lettres que sa mère lui avait envoyées à l'époque où il habitait Egypte, des objets moldus accompagnés de mots de son père lui demandant s'il avait une idée de leur utilisation… toutes ces petites choses qui faisaient que Bill aimait sa famille, mais sans avoir besoin de le dire.
Bill se dirigea vers la porte, mais avant de l'ouvrir, il se retourna et s'approcha à grand pas du lit pour claquer un baiser sonore sur les lèvres de son amant.
- Reste ici si tu le souhaites. A ce soir mon amour, dit-il avant de partir en refermant vivement la porte.
Harry resta hagard dans le lit, caressant ses lèvres du bout des doigts.
Mon amour ?
§ § §
Jamais une journée n'avait paru si longue à Bill. Il lui était impossible de se concentrer sur son travail, alors qu'il imaginait un Harry Potter à moitié nu déambuler dans son appartement.
Lorsque son alarme sonna cinq heures, l'heure de rentrer, il sauta de sa chaise et courut presque dehors, non sans bousculer un ou deux gobelins au passage. Une peur sans nom prit place dans sa poitrine. Et si Harry était parti ? S'il avait réalisé que ce n'était pas ce qu'il voulait. Malgré ses paroles à leur réveil, et même celles du matin, Bill doutait. Et la seule façon de voir si tout cela était vrai, c'était de rentrer chez lui et de constater la présence - ou l'absence - de son amant.
Il défonça quasiment la porte d'entrée de son appartement, faisant sursauter Harry qui, vêtu d'un boxer et d'une chemise trop grande, probablement trouvée dans son armoire, lisait tranquillement sur le canapé.
Bill fut si soulagé qu'il n'enleva pas ses chaussures ou sa cape, il ne ferma pas la porte, ni ne salua son invité, tout ce qu'il put faire, fut de se précipiter sur Harry pour l'étreindre fortement.
- Ca va Bill ? demanda celui-ci avec inquiétude.
- Oui, tout va bien, tu es là.
Harry ne sembla pas vraiment comprendre mais ne posa pas plus de questions, se contentant de rendre l'étreinte tout en passant une main douce dans les longs cheveux roux de son compagnon. Après quelques minutes, Bill recula, à genoux sur le parquet de son salon, devant Harry toujours assis sur le canapé.
- Harry, je dois te dire des choses que moi, courageux Gryffondor, n'ai jamais pu t'avouer. J'aimerais que tu m'écoutes et que tu ne prennes pas peur. Je ne veux pas de réponse, je veux juste te le dire car c'est une chose qui pèse depuis trop longtemps sur ma poitrine.
Bill fit une pause et prit un instant pour regarder son compagnon, ne sachant pas vraiment comment dire tout ce qu'il avait à dire.
- Te souviens-tu du moment où nous nous sommes rencontrés ?
- Bien sûr ! C'était en quatrième année, répondit Harry avec un regard empli de nostalgie.
- Et bien… Au moment où ton regard a croisé le mien, j'ai su que tu aurais un rôle important dans ma vie. Ca n'avait rien de romantique et pour tout te dire, je n'y ai pas vraiment fait attention… Je pensais surtout à ton rôle de sauveur du monde sorcier, de meilleur ami de mon frère… Mais je n'ai jamais oublié tes yeux. Pendant la bataille de la tour d'astronomie, comme tu le sais, je me suis fait mordre par Greyback.
Il s'interrompit un instant, alors qu'une douce caresse venait faire frissonner sa peau. Harry regardait sa cicatrice avec une sorte de fascination.
- Une sensation étrange faisait rage en moi, je devenais en partie loup-garou. Et je t'ai vu à l'infirmerie les jours suivants. Puis j'ai compris. J'ai aimé sincèrement Fleur, mais… à partir de ce moment-là, tu restais comme une ombre dans mon esprit. Plus les jours passaient et plus je me disais que mon mariage n'était pas une bonne idée… Il y a eu l'enterrement de Dumbledore, puis la mission de ton transfert lorsque tu as quitté la maison de ton oncle où, je dois l'avouer, j'ai profité que Fleur soit sous polynectar pour t'admirer sous toutes les coutures, aussi malsain que ce soit. Puis le jour de mon mariage, j'ai croisé ton regard et je n'ai pas pu… Depuis je ne cesse de te regarder de loin…
Bill fit une nouvelle pause, semblant chercher ses mots. Il détourna son regard de celui du brun pour regarder leurs doigts liés. Son pouce caressa un moment le dos de la main d'Harry et il replongea ses yeux dans les deux orbes vertes.
- Ce que j'essaie de te dire depuis tout à l'heure Harry, c'est que mes sentiments pour toi sont bien plus forts que tu ne peux le penser. Et que… je t'aime. Sincèrement et profondément. Depuis plus longtemps que je n'ose l'avouer.
Harry garda le silence un long moment, une légère stupeur peinte sur le visage et Bill se dit qu'il avait tout fait foirer. Cependant, le brun tenait toujours ses mains dans les siennes et il ne semblait pas vouloir s'en aller.
- Tu es en train de me dire que tu ne t'es pas marié, à cause de moi ? finit-il par demander.
- C'est tout ce que tu as retenu de ce que viens de te dire ? l'interrogea Bill, gêné.
- Non, non, s'empressa de répondre Harry, secouant la tête. Désolé… c'est juste que je ne sais pas vraiment quoi te répondre.
Il sembla, à son tour, chercher les bons mots.
- Je tiens à toi Bill, ça j'en suis sûr. Je tiens à toi plus que comme un simple ami. Et me réveiller à tes côtés ce matin ça a été formidable…
- Mais ? demanda Bill, anxieux cette fois-ci.
- Mais je ne veux pas aller trop vite. Après ce qu'il s'est passé avec Vitus, j'avais décidé de rester célibataire un moment. Et finalement, tu es là devant moi… pour le moment je ne veux pas me poser de questions, je veux juste profiter. De toi, de nous, de l'instant présent. Je ne peux pas te promettre le grand amour, je ne peux pas répondre à ta déclaration mais… Je veux que tu saches que je me sens bien dans tes bras et que j'aimerais y rester pour le moment, et laisser les choses se faire… Si tu es d'accord…
Un silence s'installa dans la pièce, pendant que chacun faisait le tri dans ses émotions. Sans un mot, Bill s'approcha pour prendre son amant dans ses bras. Il ne pouvait pas dire qu'il était ravi de la réponse du brun, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Ils restèrent un moment silencieux, enlacés. Puis Bill finit par se lever, non sans déposer un baiser sur le front d'Harry.
- Ca me va. On prend notre temps, déclara-t-il avec un sourire tendre. Je vais me changer pour le repas de ce soir.
Il regarda le brun, toujours en boxer et chemise et alla vite fermer la porte d'entrée de son appartement - restée ouverte, - lorsqu'il vit son voisin passer et jeter un coup d'oeil suggestif à son compagnon.
- Tu devrais peut-être faire pareil.
Ils se préparèrent donc tous les deux. Harry emprunta un costume à Bill qu'il ajusta d'un coup de baguette à sa taille tandis que ce dernier tentait désespérément de mettre sa cravate. Le brun sourit et s'approcha de lui après avoir fait son propre noeud. Il lui fit face et arracha des mains du roux le tissu maltraité. Avec tendresse, il fit le noeud de son amant.
- Tu te souviens, dit-il doucement, du jour où je t'avais aidé à la mettre, sur le porche de tes parents ?
Bill hocha la tête, fixant du regard le visage du brun tandis que ses doigts effleuraient son cou.
- Comment l'oublier… souffla-t-il en posant les mains sur les hanches d'Harry.
Il posa ses lèvres sur celles du brun et ils échangèrent un baiser rapide.
- On y va ? déclara Bill.
- Je suis prêt ! Même si cette veste n'est pas des plus saillantes… grommela Harry.
- Attends…
Bill regarda un instant son compagnon dans les yeux avant de se détacher de lui pour fouiller dans son armoire. Après un instant de fausse recherche pour retarder le moment où il allait avouer son honteux secret, il se redressa et tendit à Harry la cape qu'il avait gardée précieusement tous ces mois.
- C'est… ma cape ?! Je l'ai cherchée partout !
- Oui… répondit Bill légèrement gêné. Tu l'avais oubliée la dernière fois que tu es passé chez moi lorsque… lorsque tu es parti. Puis on ne s'est pas revus pendant un moment et bien... j'ai fini par oublier.
Mensonge. Total.
- Et bien merci. J'y tiens énormément et je désespérais de la retrouver...
Harry enleva la veste pour enfiler la cape avec laquelle il était bien plus à l'aise. Bill le regarda et caressa le tissu du bout des doigts.
- Allons-y maintenant, ma mère va nous attendre.
Ils se dirigèrent vers la cheminée. Bill attrapa une poignée de poudre et la tendit à Harry. Le brun se plaça dans l'âtre, et sembla hésiter.
- Est-ce que… est-ce que tu peux arriver un peu après moi ? Je n'ai pas envie de me faire harceler de questions en arrivant.
Le roux accusa le coup sans laisser paraître ses sentiments au brun. Lui, ça ne l'aurait pas dérangé d'arriver à son bras… vraiment pas.
- Bien sûr, s'entendit-il répondre. J'arrive dans cinq minutes.
- Merci Bill... Le Terrier !
Bill se retrouva alors seul dans son appartement. Il comprenait Harry, même si cette situation n'était pas celle dont il avait rêvé, il avait tout de même la chance de l'avoir pour lui et il n'allait pas tout faire foirer. Après quelques minutes à tourner en rond dans son salon, son oeil fut attiré par le livre qu'Harry lisait avant qu'il ne rentre. Il s'approcha et le ramassa, avant de se figer.
Harry était tombé sur le livre de la honte. L'album photo que sa mère lui avait offert pour son anniversaire et qui retraçait tous les passages de sa vie, de son premier passage sur le pot, jusqu'à son premier rencard…
Bill plongea son visage dans ses mains, et soupira longuement. Harry était à la fin du livre lorsqu'il était entré. Il avait donc vu les photos où un petit Bill, tout nu, courait après un gnome de jardin, et celle où, après une farce de ses frères, à l'âge de seize ans, il s'était retrouvé avec une paire de seins énormes.
Comment Harry avait-il pu le regarder en face après ça, sans rire ouvertement ?
Reprenant ses esprits, Bill rangea son magnifique livre dans la poubelle, et prit la poudre de cheminette pour avancer dans l'âtre. Avec une voix déterminée, il prononça :
- Le Terrier.
Quelques secondes plus tard, il était dans le salon de la maison de ses parents, regardant Harry qui discutait joyeusement avec Charlie. Fred et George furent les premiers à l'apercevoir. Ils se levèrent du canapé dans lequel ils étaient avachis et s'approchèrent de leur frère.
- Alors, commença George en passant un bras par dessus l'épaule de Bill, tu arrives seul hein ?
- Nous qui pensions te voir accompagné, continua Fred.
Et sans un mot de plus, ils retournèrent s'asseoir dans le canapé, riant d'une blague que Bill n'était pas sûr d'avoir saisi. Il haussa les épaules et se dirigea vers Charlie et Harry.
- Salut Billou, bien dormi ?
- Arrête avec ce surnom, grogna ledit Billou.
Charlie sourit et se tourna vers Harry.
- Tu ne salues pas notre ami ? demanda-t-il, une drôle d'intonation dans la voix.
- Hum… Et bien, si. Bonjour Harry.
- Salut Bill, répondit le jeune homme avec un doux sourire.
- Quelle froideur, souffla théâtralement Charlie, une main sur le front, alors qu'Harry allait saluer Arthur sur la terrasse.
Bill allait questionner son frère sur les insinuations étranges qu'il percevait depuis son arrivée, lorsque Molly passa la tête dans le chambranle de porte :
- Les enfants, vous voulez manger dans la cuisine ou dans le jardin ?
- Dans le jardin ! hurlèrent tous les membres de la famille sauf Bill qui ne comprenait décidément pas le problème.
Sous son regard éberlué, la fratrie éclata de rire. Ni tenant plus, il saisit le bras de son frère et le traîna dans la pièce la plus proche.
- Mais que se passe-t-il enfin ?
- Ne fais pas l'innocent frangin, vous n'étiez pas très discrets hier.
Bill rougit furieusement.
- Tu veux dire que...
Mortifié, il n'osa pas continuer sa phrase et se cacha le visage dans ses mains avant de s'asseoir sur une chaise. Il entendait Charlie ricaner doucement devant lui et cela n'arrangea rien à son état.
- Qui a entendu ?
- Et bien… En me comptant moi, dit Charlie en réfléchissant, faisant mine de compter sur ses doigts. Tout le monde !
- Non, non, non… répéta Bill comme un mantra.
- Allez, dans quelques années nous en rirons tous ensemble.
- Vous êtes arrivés à quel moment ?
- Heu… Ca te dit quelque chose : "La plaquette de beurre que ma mère a battue ce matin ?" singea Charlie en gémissant.
- Oh merde… gémit Bill.
- Ca aussi tu l'as dit ! ricana Charlie.
Bill jeta le premier objet qu'il trouva, en direction de son frère, qui l'esquiva avec un éclat de rire sonore. La discussion vira quasiment à la bataille d'oreiller avant que Charlie ne capitule.
- Allez c'est bon, je ne te taquine plus… Dis-moi plutôt comment c'était, dit-il une fois le calme revenu.
- C'était parfait… répondit Bill avec un regard rêveur.
- Vous êtes ensemble ?
- Je… pense. Il ne veut pas s'investir et c'est lui qui n'a pas voulu arriver avec moi. Mais… Il m'a dit qu'il voulait être avec moi, que je lui plaisais et qu'il voulait que ça continue. Il a juste peur après sa relation avec l'autre abruti.
- Ca ira. Il comprendra que personne n'est mieux pour lui que toi, dit Charlie avec un clin d'oeil.
Lorsqu'ils arrivèrent dans le salon. Harry était rouge brique et tassé dans un fauteuil. Apparement, lui aussi avait été mis au courant. Leur regard se croisèrent et Harry se releva pour se planter au milieu du salon, attirant l'attention de tout le monde.
- Bon, je pense que nous n'avons plus besoin de faire semblant alors… Il s'éclaircit la voix et reprit plus fort. Bill et moi sommes en couple, et j'espère que ça ne posera pas de problèmes à personne.
Bill regardait son compagnon qui lui même fixait ses yeux sur l'assemblée, les défiant de dire quoi que ce soit. C'était comme ça qu'il l'aimait, courageux, fort... Il s'approcha de lui, et lentement, très lentement, caressa son visage pour finir par l'embrasser, sous les applaudissements et sifflements de toute la famille.
Le repas se passa très bien, bien que le moment où George leur tendit la plaquette de beurre avec un sourire lubrique fut très gênant pour eux. Au moins, toute la famille le prenait avec beaucoup d'humour. La soirée se termina dans les rires et la joie.
Parfois la main du brun venait prendre celle de Bill, la serrant doucement. Et à chaque fois que leurs yeux se croisaient, le roux les sentait. Ils étaient toujours présents, et il en était sûr, ils l'étaient pour un long moment.
Et effectivement, bien des années plus tard, alors que le beurre était toujours - mystérieusement - banni des dîners de famille Weasley et que Harry continuait à nouer la cravate de Bill, ce dernier pouvait constater qu'ils étaient toujours là... les papillons.
FIN
Epsi : C'est fini ! :O En tout cas c'était génial de l'écrire ! J'espère que cette histoire restera dans les annales ! (Mauvais termes… Mauvais termes Epsi…)
Pauu : Évidemment que c'était génial… Au risque de me répéter, il y avait du beurre, un plaid et des cravates ! Ca pouvait être que génial ;)
Aude : Oh… c'est fini… c'est triste :'( En tout cas, je vous remercie ! Vous avez été des lecteurs géniaux ! Un grand merci à vous et vos reviews, vos follows (un peu plus de 100 ! c'était inimaginable !) et vos favs ! Et on se retrouvera pour d'autres histoires, des LM/HP ou encore des histoires contenant un hérisson, un paresseux et un pingouin… :D A bientôt !
Epsi : Par Merlin…
Pauu : Foutue …. fin… de m**** ! Vous avez pas idée de combien on a galéré.. juste avant de publier en plus ! Bref ! A la prochaine !