Au cas où cette... chose intéresserait quelqu'un, je la poste. Il s'agit d'un crossover Kaamelott / Star Trek (comme quoi, tout peut arriver) qui, fandom oblige, sera beaucoup plus léger que toutes les histoires un peu plombantes que j'ai commises jusqu'ici. Seul avertissement : le langage sera parfois grossier. Pour situer un peu les choses au niveau du canon (ben ouais, je vais quand même respecter le canon, même si ma fic risque de s'avérer plus que délirante) :
- dans Star Trek TOS, saison 2, épisode 28 ("The city on the edge of forever"), McCoy passe malencontreusement à travers une sorte de portail temporel appelé "le Gardien de l'Eternité" et modifie de façon dramatique le cours du futur ; Kirk et Spock vont le rechercher pour essayer d'arranger les choses, mais malheureusement, ils se rendent compte que pour rétablir l'ordre normal du temps, ils doivent tuer une jeune femme exceptionnelle, Edith Keeler, dont Jim a eu la mauvaise idée de tomber amoureux (j'espère ne pas vous spoiler en vous disant qu'évidemment, les trois zozos mènent à bien leur mission, mais que ça ne se termine pas "bien" pour autant) ;
- dans Kaamelott, la Dame du Lac est relativement familière avec le voyage temporel, puisqu'elle ouvre à un moment donné une "porte du chaos" (pour punir Arthur de ne pas avoir trouvé le Graal) ; au cas où des gens liraient cette fic sans avoir vu Kaamelott, ce qui m'étonnerait fort mais on ne sait jamais, personne ne peut normalement voir la Dame du Lac, à part Arthur ; Perceval et Karadoc sont déjà allés au lac de l'Ombre pour essayer d'en chasser le serpent géant, mais n'ont réussi qu'à buter une anguille ;
- les titres de chapitres sont des extraits de Retour vers le futur (et le titre de la fic m'a été gracieusement soufflé par mon copain, que je remercie ici une nouvelle fois).
OldGirl, tu seras peut-être la seule à lire cette histoire, j'espère qu'elle te plaira. Elle ne brille certes pas par sa fine analyse psychologique ou la profondeur de son intrigue, mais elle a le mérite de répondre, partiellement du moins, au magnifique défi que tu as proposé sur un autre site : un monstre connu, un crossover, et des tandems improbables...
Cela posé, je ne résiste pas au plaisir d'une petite citation en exergue.
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BOHORT : C'est affreux ! Sire, quittons le pays, je vous en conjure ! Les démons n'ont maintenant qu'un pas à franchir pour arriver ici !
LANCELOT : Les démons ? C'est une porte dimensionnelle qui ouvre sur le plan démoniaque ?
ARTHUR : Euh non… Juste sur l'univers je crois.
BOHORT : J'ai dit « démons » comme j'aurais pu dire autre chose !
LANCELOT : Ah oui mais c'est pas pareil... Les démons, on peut les combattre qu'avec la magie.
ARTHUR : Vous voulez dire juste avec Merlin ?
BOHORT : NOUS ALLONS TOUS MOURIR ! Partons d'ici sur-le-champ !
ARTHUR : Ah non, non, non... Moi, elle m'a dit « les pires créatures de l'univers ».
LANCELOT : Ah, ben alors c'est juste une porte qui donne sur un autre endroit d'un autre plan... Il faut s'attendre à la visite de formes extraterrestres.
BOHORT : Ah bah ça va... Excusez-moi d'avoir paniqué ! Finalement, c'est pas des démons, c'est juste les pires bestioles de tout l'univers ! Mettons deux gardes là devant et allons boire un coup !
ARTHUR : Mais vous allez la fermer, oui, Bohort ? On essaye de réfléchir !
BOHORT : Mais arrêtez de réfléchir ! Et allez faire vos valises avant qu'un gugusse ne débaroule de je ne sais quelle galaxie pour nous désintégrer !
Alexandre Astier, Kaamelott (livre II, épisode 68, "Stargate")
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Chapitre 1 : "Mais merde, où sont-ils ? - Tu devrais plutôt demander : Mais merde, quand sont-ils ?"
- Capitaine, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée.
La voix de Spock, comme à son habitude, ne trahissait pas le moindre état d'âme, mais la désapprobation était inscrite sur chaque parcelle de chaque cellule de chaque fibre de son corps.
Un grognement de mauvais augure se fit entendre derrière eux, pas trop près, mais pas trop loin non plus.
- Vous en avez une meilleure ?
Face à l'absence de réaction de son premier officier, James Kirk haussa les épaules.
- Alors on saute. Tous les trois. Exactement ensemble. On n'a pas le choix, conclut-il avec un aplomb qu'il ne possédait pas vraiment.
Il savait que c'était en effet une mauvaise idée. La dernière fois qu'ils avaient sauté à travers cette chose, rien ne s'était par la suite déroulé comme prévu. Risquer de déchirer le tissu du continuum espace-temps, et par là même menacer leur propre futur, était-il réellement préférable à se laisser dévorer vivants par les créatures qui les poursuivaient ?
Parfois, il lui semblait que la vie d'un officier de Starfleet n'était faite que de dilemmes aussi peu réjouissants que celui auquel il se voyait confronté à présent.
Pour être franc, il était un peu fatigué.
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- A gauche ! A gauche ! Mais non, l'autre gauche ! Mais qu'est-ce qu'ils sont cons, c'est pas possible !
- Il faut se mettre à leur place, sire. Ils ont toujours eu des problèmes avec le code.
Le roi Arthur jeta vers Lancelot un regard mauvais.
- Ils ont toujours des problèmes avec tout, vous voulez dire ? Bon, essayez de leur faire signe de choper le chef saxon discrètos par derrière. On sait jamais, hein, sur un malentendu…
Kay s'agita un instant avec ses drapeaux, de façon assez ridicule.
Evidemment, personne ne bougea. Ou alors, si, mais n'importe comment, sans aucune coordination et surtout sans le moindre rapport avec ce qu'indiquait le code.
Qu'est-ce qu'ils sont cons, conclut Arthur avec un soupir.
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- Bones, vite ! Ils seront là d'un instant à l'autre !
- Je n'ai pas aimé ce machin-là la première fois, je ne suis pas certain de l'aimer la seconde, marmonna le médecin, qui peinait à reprendre son souffle après leur course folle sur le plateau rocheux.
- Parce que vous croyez que notre petite virée dans le temps a été beaucoup plus agréable pour moi ? demanda Kirk, sourcils levés.
McCoy s'apprêtait à répondre, mais un hurlement à glacer le sang se répercuta sur les roches alentour et lui permit d'éviter la catastrophe diplomatique.
Edith Keeler était toujours un sujet sensible à bord de l'Enterprise.
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- Je crois qu'ils ont compris, sire ! Regardez !
Arthur haussa les épaules, blasé. Lancelot pouvait dire ce qu'il voulait, les mecs ne comprenaient jamais. Pourquoi il régnait encore sur cette bande de branquignoles au lieu de se casser en Andalousie, ou n'importe où loin de leurs cerveaux atrophiés, demeurait un mystère.
La destinée, blablabla, aurait dit la Dame du Lac. Lui, il pensait qu'il était juste maso.
- Mais si, je vous assure, regardez !
Le roi jeta un coup d'œil peu intéressé vers le champ de bataille. Ce qu'il vit le stupéfia.
Quatre soldats avaient réussi à se faufiler derrière le chef saxon et s'apprêtaient à le buter en loucedé.
Arthur retint son souffle. Peut-être une fois, rien qu'une fois dans sa vie, la chance allait finalement lui sourire.
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Une dizaine de créatures apparut soudainement derrière une haute pierre, toutes dents et griffes dehors. Spock, qui avait sorti son phaseur dès que le premier grognement s'était fait entendre, tira un coup à pleine puissance. Cela ne retarda même pas l'horreur sur pattes qui le reçut en pleine poitrine. La horde de lézards monstrueux continua à courir vers eux à une allure impressionnante.
- Il faut y aller ! s'écria Kirk en saisissant d'une main le bras de son premier officier.
De l'autre, il agrippa la manche de McCoy. Les créatures étaient presque sur eux…
- A trois. Un, deux, trois !
Ils sautèrent, sans avoir la moindre idée de l'endroit où ils allaient atterrir. Le Gardien de l'Éternité faisait toujours défiler le temps à une vitesse inimaginable pour l'esprit humain – et, n'en déplaise à Spock, vulcain. Ils pouvaient aussi bien se retrouver en pleine guerre de Sécession qu'à l'âge de pierre. Ni l'un ni l'autre ne tentait spécialement le capitaine.
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Il y eut un éclair aveuglant.
Des hurlements s'élevèrent.
- Putain, mais qu'est-ce que c'est que ce merdier ?!